De Nous,
Crezus De
Montestier, Duc de Bourgogne, dict « Le Fertile bienveillant »
♠♠ DES NEGOCIATIONS AU SOMMET ♠♠
A tous ceux qui la présente déclaration liront ou se feront lire,
Salutations.
Nul nignore les événements politiques des dernières semaines, pour ceux qui néanmoins vivraient dans un trou coupé du reste du Royaume, le résumé suivant sera dune aide plus quinestimable.
Le Berry,
Notre si turbulent et truculent voisin, sest fait voler, dérobé & trompé. Un de ses conseillers ducaux, fort de la confiance dont il était le dépositaire, aurait profité de sa position pour subtiliser la caisse et senfuir laissant la honte sabattre sur lui et la colère compréhensible et juste des berrichons, parant ses épaules de limmonde couleur de la traitrise et de linfamie. Nul ne doute quen cela il pourra prendre conseil avec le tristement répugnant Mansart, sur le comment vivre après une telle déchéance.
Passons.
Le Berry cherche maintenant à punir le coupable et ses complices, et cest vers la Bourgogne quil se tourne, la racaille ayant apparemment décidé de prendre domicile de part chez
Nous malheureusement. Cest pourquoi,
Nous avons diligenté
Notre chambellan et la Baronne Della, ancienne ambassadrice auprès le Berry pour la Bourgogne, pour prendre les discussions en main, et ouvrir le dialogue en soulignant la volonté de la Bourgogne daider son voisin. Les tractations ont débroussaillé la situation et, même sil reste de nombreux épineux à tailler, quelques points cruciaux sont déjà ressortis de leur travail acharné.
Remercions-les & venons-en auxdites avancées.
La volonté de la Bourgogne daider à redresser un tort est aussi forte que son innocence. De nombreuses rumeurs ont fait état de complicité, de fourberie, de tromperie et caetera,
Nous passerons léponge sur ces corbeaux qui se complaisent à clamer la déchéance du corps qui les nourri, et dont ils dévorent la chair sans complexe. Ladage
Nous fera dire quils sen étoufferont.
Passons à nouveau.
Après une discussion approfondie et sans artifice entre
Nous et le Duc du Berry,
Nous avons convenus la chose suivante. La Bourgogne va sengager à offrir pour la durée de laffaire une coopération unique judiciaire et prévôtale, afin de trouver lancien bailli-devenu-traitre, pour quil soit enchainé & trainé en son ancien Duché afin dêtre soumis aux tortures quils jugeront bon de lui faire subir.
Egalement,
Nous avons entendu les complaintes et les rumeurs de complicité, cest pourquoi,
Nous demandons & laissons une semaine à lancienne compagne dudit rat pour se présenter par devers
Nous afin de répondre à un questionnement aigu de ce quil en est, et quelle relate avec précision, sans mensonge et sans détours, sa version des faits. Les minutes seront ensuite envoyées au Berry pour consultation, et selon la décision de la Bourgogne et en accord avec la loy qui régit
Notre bonne terre, ladite compagne pourra voir sa détention prolongée si sa culpabilité est avérée.
Le tribunal exceptionnel en ce quil relève de la coopération politico-judiciaire avec un voisin auquel aucun traité ne
Nous lie sera composé extraordinairement de Notre personne, du procureur ainsi que du Chambellan de Bourgogne, le triumvirat ainsi réuni aura droit de questionnement, daction et de jugement à la majorité.
Que vive la Bourgogne !
Faict le vingtième jour daout de l'an de grâce MCDLXI, en le palais des Ducs de Bourgogne :
Rédigé, signé et scellé par sa Grasce
Crézus de
Montestier, Duc de Bourgogne.