Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Le role play de la mort de Jean Zwyrowsky père de Thomas.

[RP] De cape et de crocs

Zwyrowsky


Ce topic est en RP privé pour les 5 premiers posts, celui-ci inclus. Ceux qui le souhaitent peuvent ensuite prendre contact avec moi ou avec Thomas.Zwyrowsky, pour participer dans le respect du cadre du récit (cohérence de lieu au début, puis de temps autant que possible). Merci d'avance à tous!



Tout autour de lui, les ténèbres se faisaient plus épaisses. Une brume épaisse, surnaturelle, s’était levée, masquant tout repère. Au loin, un chien hurlait. S’élançant dans sa direction, Jean Zwyrowsky tentait de rattraper sa femme, qui avait été happée sans un mot par une main démesurée, à la lueur fantomatique. L’épée levée dans une main, une dague dans l’autre, il fouillait l’obscurité ; où étaient donc ses amis ? Son fils ?

Entre deux arbres, il crut distinguer une silhouette, brève apparition. Il se précipita. Au pied du premier, un if, gisait un cadavre. Une sueur froide l’envahit tandis que sa bouche s’asséchait, mais le cadavre était celui d’un homme. Mûr, une barbe brune fournie. La poitrine en sang. Un peu plus loin, un second, plus jeune, blond. Celui-là portait plusieurs blessures, et toutes n’avaient pas été mortelles, eut-il le temps de penser avant que la silhouette ne refasse son apparition à quelques pas. Masculine, plus jeune encore que le second cadavre, et tout aussi blond ; son crâne était ensanglanté. Le vicomte allait pour le secourir et l’interroger, quand il se détourna, horrifié : par quelque sorcellerie, le visage se transformait en museau, et se couvrait de poils roux, et des crocs pointus avaient bientôt fait leur apparition. Tremblant, il se retira, prudemment abrité derrière son épée, avant de repartir à toutes jambes.

Des voix. Il longeait maintenant une rivière ; un groupe de bucherons se disputait avec des paysans pour la possession d’un absurde château de miniature, dont la couleur passait de l’or à l’argent. Il passa au large, alors qu’on le hélait. Soudain, comme sortie d’un livre d’heures, sa femme se détacha au créneau, tenant une hermine par la queue. Le cœur battant, il se rua, bousculant sans égard forestiers et métayers. D’un coup d’épaule, il ouvrit la porte de papier, et tomba. Étourdi, suffocant, il se débattait. Des parchemins. Il se noyait dans un torrent de parchemin. Des sceaux et des rubans lui lacéraient le visage, et chaque coup de sa dague, tranchant un vélin, dépeçant un traité, voyait celui-là comme celui-ci se refaire, plus épais encore, dans un miaulement feutré. Alors qu’il perdait pied, un flot de sang l’assaillit, et il hurla peur, colère et désespoir tandis que sa vue s’obscurcissait.

C'est alors qu'une vive lumière l’éblouit. Il tenta de se détourner, et se cogna la tête à un montant de bois.


- Esp… Espoire ?

- Monseigneur ?... Monseigneur ?


Jean Zwyrowsky ouvrit les yeux.

- Monseigneur ?

Le jeune Pierret, un de ses valets récemment recrutés, se tenait penché devant lui, une chandelle à la main, la chemise ouverte et le regard inquiet. Jean frotta son front douloureux. Il était assis à terre, contre l’un des sièges de ce qui devait être la grand-salle de Puy-Comtal, son château de Crots. L’âtre rougeoyait encore faiblement, non loin de lui, de l’autre côté d’une bouteille vide. Encore hagard, il se tourna vers le page.

- Que s’est-il passé ?

Le garçon regardait autour de lui, manifestement au moins aussi démuni que lui. La peau d’ours qui servait de tapis gisait entre eux, roulée et aussi froissée que si un détachement de cavalerie lui était passé dessus.

- Vous avez appelé, monseigneur, vous paraissiez en grand péril, j’ai accouru, mais…

Il n’osa aller plus loin ; le vicomte prenait sa tête entre ses mains. Quand il releva les yeux, ceux-ci paraissaient humides et rougis dans la faible lueur de la chandelle.

- Ce n’était rien.

Par l’étroite fenêtre, la ligne sombre des monts commençait à se détacher sur un ciel brunâtre.

- Fais-moi seller un coursier pour la première heure. .
Zwyrowsky
- Monseigneur, sauf votre respect, ça n’est pas prudent.

Vêtu d’un pourpoint de cuir épais et d’une pelisse de daim fourrée, le vicomte, les mains dans le dos, faisait face à une des fenêtres translucides de la grand salle, dont les carreaux ne laissaient passer qu’une lumière rendue blafarde, jaunâtre. Depuis son brusque réveil (comment pouvait-on se réveiller aussi brutalement d’une nuit d’insomnie ?), il s’était rafraichi (à peine), habillé (sommairement) et avait déjeuné (sans guère d’appétit). Et il affrontait désormais son sergent d’armes, placé respectueusement à quelques pas derrière lui.

- J’ai encore croisé un des gars d’Embrun hier, qui me disait que l’ost et les compagnies nobiliaires étaient en état d’alerte. On s’attend à des brigands venus de Savoie, autant qu’à des écorcheurs remontant de Provence… C’est tout lansquenet impérial, reitre de Bourgogne et compagnie, pas de la petite maraude, sauf votre respect, monseigneur.

Jean Zwyrowsky restait mutique ; le dévouement d’Aymeric était sans faille, aujourd’hui comme hier, et ses informations probablement exactes. Cependant, dans la cour, sous ses yeux, deux valets d’écurie passaient le mors aux dents de son coursier favori, une belle bête souple, véloce et au caractère ferme.

Le dévouement d’Aymeric était sans faille, et il en était prisonnier. Son seul souhait, pourtant, ce matin, était d’une course en solitaire, dans l’air sec ; pouvoir débusquer un bouquetin ou un chamois affamé descendu guigner un peu de foin près des fermes. Pouvoir s'arrêter, pour le plaisir ou le soulagement de le faire. Et surtout, ne pas avoir à en répondre, ni à se montrer. S’évader de tout, y compris de ses fidèles.


- Messire Jean, enfin, où voulez-vous aller?

La bête était prête. Le vicomte se retourna brusquement, et se dirigea vers l’escalier, ses gants de peau claquant dans sa main avant qu’il ne les enfile. Aymeric le suivit aussitôt, le pressant. Dans la cour, le vicomte mit la main sur la bride, le pied à l'étrier, et avant de se mettre en selle regarda enfin son vieux serviteur.

- Je veux aller à Briançon. Voir mon fils.

Et tirant sur les rênes, il fit volter son cheval.

Aymeric posa à son tour sa main sur la bride, comme pour s'interposer. Le vicomte sentit la colère monter en lui, et s’apprêtait à éclater quand de sa main libre, le sergent lui tendit une arbalète d’arçon, modèle de taille réduite et à pied de biche, accompagné de quelques provisions.


- J’ai envoyé La Rives avec deux hommes à Briançon il y a un moment. Il vous précédera, et fera demi-tour pour vous avertir s’il fait de mauvaises rencontres.

Zwyrowsky attrapa l’arbalète d’un geste de mauvaise humeur. Etait-il donc si facile à deviner, le Goupil? Mais, alors qu’il se lançait vers Embrun, dont on devinait l'éperon rocheux dans le prolongement de la vallée, il fit un geste de gratitude en direction de son homme. Il était bien servi.
Zwyrowsky
Il avait atteint Guillestre quelques heures plus tard, chevauchant sans hâte dans l’air vif du matin. Les nuages du petit matin s’étaient dissipés sans qu’il s’en aperçoive, laissant la place à un ciel d’un bleu uniformément profond souligné par les crêtes blanches tandis qu’autour de lui, des gouttelettes d’humidité voletaient dans l’air, étincelant comme poussière d’argent au soleil.

Au bourg, il s’enquit du seigneur de Mont-Dauphin, mais celui-ci était absent pour la journée. Il se dirigea donc vers une taverne, dont l’enseigne était à trois branches d’arbustes surmontés d’une couronne. Le tenancier se hâta vers lui.


- Benvenue au « Roy des aulnes », vot’ seigneurie. Faut-il servir à diner, ou seulement à beire ? Ai un bon tonneau de Montélimar, presqu’pas entamé, et une bière dont vous direz des nouvelles.

- A diner et à boire, patron, va pour un pichet de Montélimar.

L’aubergiste courut en cuisine et revint avec un pichet et ce qui devait être son gobelet le plus noble, en fer blanc astiqué.

- La Manon va vous faire son meilleur pot, z'avons de la chance, on a tué l'cochon à la ferme voisine hier !

Jean Zwyrowsky se carra comme il pouvait sur le banc de bois et tenta de se détendre. Malgré le temps, ses pensées restaient sombres, et il lui était trop facile d’interpréter le cauchemar de la nuit. Il préféra ne pas y penser, et sortit machinalement sa dague de son fourreau pour jouer avec. Dans la petite salle, deux paysans étaient déjà attablés, jouant aux dés autour d’une bière. Et au fond, près de la cheminée, une vieille filait la laine, d’un air absent, le feu jouant à travers la modeste dentelle de sa coiffe.

Le patron revint quelques minutes plus tard, portant un plat et une miche de pain. Comme il les déposait sur la table, un autre client entra, plus jeune et mieux vêtu, ce qui fit penser au vicomte qu’il pouvait s’agir d’un valet ou de quelque membre de bonne maison. Mais Jean Zwyrowsky l’oublia pour profiter de la présence de l’hôte.


- Dis-moi, as-tu entendu parler de brigands ou d’écorcheurs dans la vallée ? On dit qu’on les craint, ces temps-ci.

L’aubergiste se recula légèrement, mais le vicomte ne sut pas dire s’il s’agissait d’un mouvement de crainte, ou seulement de concentration.

- Non, vot’seigneurie, j’a rien entendu de tel. Aristote préserve ! Mais aussi, qu’est-ce qu’y viendraient faire par chez nous ? Nous sommes pas ben riches, mais le château est bon et bien tenu. Ils courraient la mort pour pas un sou vaillant…

Zwyrowsky sourit. Son regard croisa celui du valet alors que celui-ci obtenait une choppe de bière du patron. Le jeune homme cilla légèrement, avant de se détourner, et le vicomte fit de même pour attaquer son ragoût – qu’un peu d’appétit retrouvé rendait correct. Après quelques minutes, sa choppe probablement vide, le jeune homme sortit d’un pas pressé, sans regarder derrière lui.

Quand Jean Zwyrowsky sortit à son tour, non sans avoir laissé quelques bons écus à l’aubergiste, le soleil avait passé son zénith, éclatant, et la neige qui fondait ruisselait, rendant le fond de la vallée uniformément boueux.
Zwyrowsky
Quelques heures plus tard, les murs de Briançon se détachaient sur la montagne alors que le vicomte passait Saint-Blaise. L’air avait déjà fraichi, le ciel devenu d’un bleu pâle tandis que le soleil s’apprêtait à se dissimuler derrière la montagne.

Le Goupil se réjouissait de revoir et son fils, et la ville. Thomas lui avait manqué, en ces temps difficiles. Mais son installation dans la haute vallée, sa décision d’entrer dans l’ost pour y apprendre tout ce qu’un père ne peut donner, le satisfaisaient pleinement. Chacun aurait un parcours différent, à n’en pas douter, mais le service de l’ost était une base solide pour bien des caractères et des carrières.

Quelque part sur sa gauche, un vol désordonné de corneilles se leva, criant sauvagement. D’un chemin de traverse venant du mont, trois cavaliers débouchèrent sur la route, quelques toises en avant de lui. Ils avaient l’air de chasseurs revenant d’une longue course – vêtus de cuir, crottés, l’épieu à la main et la longue dague au côté. Comme ils se rapprochaient, descendant la vallée, leur butin lui sembla bien mince – pas le moindre chevreuil en croupe, pas le moindre coq de bruyère émergeant de la gibecière.
*Pas de chance pour aujourd’hui*, pensa t-il. Soudain, alors que les trois hommes échangeaient une brève parole et un signe de tête, le premier d’entre eux piqua des éperons, et se mit au galop, épieu en avant.

- Par tous les dieux que… ?!

Jean Zwyrowsky avait jeté un bref regard derrière lui, se demandant si quelque bête sauvage traquée n’avait pas fait son apparition, mais lorsqu’il revint au cavalier, leurs regards se croisèrent et il sut que c’était à lui que l’on courrait sus. Il enfonça les éperons dans les flancs de son coursier, tout en tirant férocement sur le mors ; la bête fit un écart brusque, mais le vicomte sentit une lame lui déchirer le flanc, traversant sa pelisse. Il n’eut que le temps de tirer l’épée, cependant que son adversaire tentait de retirer sa lance pour lui en porter un nouveau coup.

- Haardii …!

D’un grand coup de taille, il rompit l’épieu de son vis-à-vis, et, bien lancé par un coup d’éperons simultané, d’un retour d’estoc lui fit rendre gorge.

- … Au Goupil !

La surprise manquée, les deux autres prenaient leur temps, semblant indifférents au sort de leur compagnon. Montures flanc à flanc, au pas, ils avaient à leur tour baissé leur épieu, se préparant à attaquer de front. Un sourire crispé aux lèvres, Jean Zwyrowsky décida que, entre un fossé et une congère qui faisaient quasiment de cette portion du chemin une lice, il ne pourrait parer deux lances à la fois. Il fit volte-face, et mit rapidement son cheval au galop, feignant de prendre la fuite devant eux avant de sauter le fossé et de se retrouver au beau milieu d’un champ encore enneigé longeant la Durance et ses basses eaux hivernales. Ses deux poursuivants avaient relevé l’épieu pour l’imiter, et desserré le rang. Alors que le premier passait et reprenait la poursuite, la bête du second renâcla un instant devant l’obstacle.

Il était temps de cesser d’être le gibier : le Goupil chargea à son tour. Surpris par ce revirement de situation, l’épieu de son vis-à-vis perdit de sa fermeté, et, aidé par la lame du vicomte, ne fit qu’érafler sa cuisse du côté du fer, avant d’achever sa course dans le jarret de son cheval. L’agresseur tirant sa dague, on en vint à un corps à corps monté, un implacable carrousel.

L’exercice ne pouvait poser de difficulté à un vétéran de Bretagne, et son adversaire se trouva rapidement en mauvaise posture, blessé déjà grièvement. Zwyrowsky ne put toutefois achever de s’en défaire, car le bruit d’un galop proche amorti par la neige se faisait plus net d’instant en instant. Épieu tendu, le dernier cavalier approchait, bien décidé à frapper dans la masse. Le vicomte tenta de se dégager, mais son cheval lui manqua, et une grimace lui défit le visage en sentant une douleur aiguë lui lacérer l’épaule gauche. Il manqua de lâcher sa propre dague, mais, de douleur aussi bien qu'ulcéré de s’être laissé surprendre, il arracha rageusement à son bras droit une rotation assez violente pour aller trancher dans le col de la monture qui venait de se jeter sur lui. Celle-ci, avec un hennissement de douleur, se cabra avant de s’effondrer, renversant sous elle son cavalier.

Le Goupil n’eut pas le temps de se préoccuper de lui, qu’il sentit la garde qu’il exerçait de sa main gauche se dérober, et une lame lui fouiller la poitrine, sous la mamelle ; le souffle lui manqua pour hurler, un voile noir passa devant ses yeux. Son épée revint dans un sursaut de désespoir, et tailla profondément dans l’aine de l’homme, qui hurla de douleur tandis qu’un jet de sang s’écoulait d’une artère sectionnée. Son agresseur se renversa lentement et tomba lourdement au sol, déjà agonisant.

Livré à lui-même, le coursier du vicomte s'était mit au pas, gagnant l’abri d’un arbre non loin du fossé. Jean Zwyrowsky chancelait, le regard troublé, les bras faibles et le pouls battant aux tempes. Sentant les forces lui manquer, il passa les rênes à une branche, et se laissa faiblement glisser à terre.

Il jeta un regard à la scène derrière lui. Le corps inerte du second cavalier était nimbé d’une curieuse nappe vermillon, intense sur la blancheur terne et les reflets d’aigue-marine de la neige. De sous le cheval renversé, le troisième "chasseur" semblait enfin s’extraire, boitant sévèrement. Agrippé à ses étriers, le Goupil, se saisit lentement de son arbalète d’arçon, l’arma péniblement, et tira un carreau. Le cavalier battit des bras, et se perdit sans un bruit dans la neige.

Un goût de fer lui envahit alors la bouche, et il s'effondra à son tour contre la cuisse de son coursier, mille étoiles devant les yeux et un torrent de mots entrainant son esprit dans un tourbillon insensé.


*... Quel habit prendrai-je aujourd'hui ? - Prenez le vert, prenez le gris, prenez le noir pour mieux choisir…*
Zwyrowsky
*… J'en ai un à l'épaule, Et l'autre à mon côté, Un autre à ma mamelle. On dit que …*

- Par ici !

*… Les toits de Fougères luisent après la pluie Qui sont à mes pieds, et me laissent rêveur. Mes armes amères, posées sur le mur gris, Je le sais, seront fidèles…*

Un galop assourdi, l’oreille et tout le visage qui piquent, froids.

*… Et Artus le duc de Bretagne, Et Charles septième le bon ? Mais où est le preux Charlemagne ?… *

- Monseigneur ! Sainte Mère ! Vite !

*… Du qu'en dira-t'on, fi! Fier, bastard, goupil, Que jasent petites gens! … *

- L’Thibaut, y a des corps plus loin, on dirait… vers le torrent, là bas, tu vois ?

*… Que nous importe ton or, Nous qui portons écartelés Le fier dauphin azuré Et, coeurs fidèles, les trois lys...*

- T’as raison, Martin... Boislisard, vas-y voir… mais garde à toi.

*… Quand de toi tout autre désir me fuis L’oracle de tes yeux me dit : espère Il pleuvra encor, la froide pluie…*

Le bruit d’éperons du cavalier qui met pied à terre.

*… En hiver, du feu, du feu ! Et en été, boire, boire ! …*

- Monseigneur ?

Ces voix… L’odeur de la poix brûlant et le crépitement des torches.

*…Y'en avait d'la flotte jusqu'au cou Et le vieux bourrel a dit d'avancer...*

- Monseigneur, c’est Gauthier, La Rives ! Vous m’entendez?

Bouger un bras, pour l’amour d’Aristote... Tant pis, un grognement, au moins.

- Grrrmff…

- Qu'est-ce qu'y s'est passé, Monseigneur, ? Allez, vous autres, v’nez çà ! L’Martin, taille moi deux d’ces aulnes-là ! D’quoi faire un travois, allez, magne-toi !

*… Aux chemins de la guerre, ne pousse pas de blé S'il y en a qui moissonnent, ce ne sont pas nos fermiers, …*

Fer contre bois. Aucune chance pour le bois.

*… je la chante aujourd’hui, C’est pour que tu n’puisses oublier Qu’en désirer une autre je n’puis … *

Fer contre bois… Epée contre lance!

Le vicomte ouvrit les yeux, la paupière piquée par la neige. Il tenta de redresser le buste, avant de retomber lourdement, dans un nouveau grognement.


- Hhhgnn…

*Bon sang, Kalten, sors de ce corps…*, pensa t-il, grimaçant. De larges mains parcouraient sa pelisse, l’écartaient. Un bruit de tissu déchiré.

- On va vous ramener à Briançon, Monseigneur, tenez-bon !

Il redressa la tête, légèrement, pour voir celui qui lui parlait. La Rives, bien sûr. Parti en éclaireur sur la route. Pas de chance, les chasseurs étaient dans le bois. Ils ont du s’inquiéter, pensa t’il au moment où il nota le crépuscule. Une heure, probablement. Une heure au moins depuis que j’ai perdu connaissance. Et ce La Rives qui me palpe et me fouille…

En effet, ayant déchiré la chemise sous son pourpoint, le garde tentait de panser autant que possible l’ouverture béante entre deux côtes. La charpie improvisée rougissait pourtant à vue d’œil, et les rides du chirurgien de fortune se creusaient à mesure.

Derrière sa tête, le vicomte entendit le second cavalier revenir vers son chef.


- Gauthier, regarde moi ça, ce que j’ai trouvé. C’était des gaillards, les gars, tout vêtus de bon cuir, et les armes bien astiquées. Sûr qu’ils étaient pas là par hasard…

Gardant une main sur le fragile barrage qu’il tentait d’opposer à l’hémorragie, La Rives reçut dans la paume l’objet qu’on lui tendait. Le Goupil essaya de se tourner, mais ne put que deviner le scintillement argenté d’un collier de fine mailles. Le regard de son homme passa de l’un à l’autre. L'incrédulité et la colère se succédaient sur son visage. Il lut la question que son maitre n’arrivait pas à formuler.

- Un ours, monseigneur. Une breloque d’acier.

Jean Zwyrowsky se laissa retomber. Un ours… ici, au beau milieu des terres Devirieux ? Il se sentit brutalement fiévreux. Monestier ? Queyras ? Etait-il possible qu’ils en soient arrivés là ? Une vague de frissons le parcourut aussitôt suivie d’une brutale sueur. Cédant à l’intensité de la révélation, il s’effondra à nouveau, sombrant dans une obscurité sans étoile.


*… Adieu la cour, adieu les dames, Adieu les filles et les femmes, Adieu vous dis pour quelques temps …*

Il revint à lui, secoué par les cahots du chemin. Autour de lui, deux cavaliers semblaient l’escorter, la mine sombre et le regard fixé vers lui. Il reposait sur un travois, brinquebalant de gauche et de droite, au pas de la monture du troisième, qui tentait de concilier hâte et confort.

Au dessus de lui, le ciel était désormais d’un bleu profond confinant au noir, limpide dans l’air froid et sec, semé de centaines d’étoiles naissantes autour du sillon velouté de la Voie Lactée. Il esquissa un geste enfantin pour en saisir une poignée, avant de laisser retomber un bras gauche endolori.


- Thomas ?

Un bruit de fer se faisait entendre devant eux, qu’il identifia comme le lourd cliquetis de chaines roulées, suivi du grincement de gonds.

- C'est les portes qu'on ouvre, de Briançon, monseigneur. Qu'on va à l’infirmerie de la garnison. Faut qu’un chirurgien voye vos blessures.

- Non …!

*… L'un s'est veu pris, non plusieurs fois, mais une, En plain …*

Au prix d’un effort immense contre le vertige qui envahissait à nouveau son esprit et la douleur qui lui enserrait la poitrine, Zwyrowsky tentait de se faire entendre de ses hommes.

- … Mon fils… Chez Thomas… Le temps…

*… conflit, faisant aspres effortz ; L'autre deux foizs n'a eu courage, fors Fuyr de nuyct, sans craindre honte aucune. *
Thomas.zwyrowsky
La lumière d’une bougie éclairait le visage aux traits tirés d’un jeune homme qui semblait plongé dans la lecture de lourds manuscrits. La chambre dans laquelle il se situait était plongée dans une semi obscurité, l’on discernait pourtant un katzbalger non loin du bureau. Un tabard aux couleurs du Lyonnais-Dauphiné indiquait l’appartenance de l’homme à l’Ost de ce Duché. Le jeune homme lisait Végèce, l’écrivain militaire romain, avec intérêt, portant de temps à autres un verre de vin à ses lèvres.

La pièce était propre et comportait un lit ainsi qu’un petit bureau de bois à l’aspect rustique. Au premier coup d’œil on devinait que cette chambre était celle d’une auberge de village.

Toutefois, l’attention du jeune homme fut bientôt interrompue par des clameurs provenant de l’extérieur. La porte de l’auberge s’ouvrit avec force. De nombreux hommes criaient, et la voix claironnante de l’aubergiste se mêla bientôt aux leurs. Des pas lourds se dirigèrent vers l’escalier menant aux chambres, pour l'emprunter dans un roulement confus. Le jeune homme attrapa rapidement son épée le regard fixé vers la porte de sa chambre.

Celle-ci fut martelée de coups et des voix se firent entendre.


Messire Zwyrowsky ! Messire Zwyrowsky ! Ouvrez, pour l'amour d'Aristote!»

Le jeune homme s’approcha de la porte avec méfiance. Il l’ouvrit avec rapidité, l’arme toujours en main. A la vue de la scène qui s’étalait devant lui ses yeux s’écarquillèrent, sa bouche s’entrouvrit, et son épée tomba au sol dans un bruit mat.


-«La Rives? Mais que...?!»

Devant lui, les hommes de son père, ensanglantés, portaient solidement le corps inerte d'un homme à l’allure noble mais au visage émacié et blanchâtre. Celui de leur maitre.

Le regard hagard, Thomas prit un teint similaire à celui du blessé. Les hommes, à bout de souffle, entrèrent dans la pièce sans plus de cérémonie et installèrent le Vicomte de Crots sur la couchette.

Après la stupeur vint la fureur, Thomas reprit son tempérament fougueux et commença à prendre conscience de la gravité de la blessure.


-«Holà! Au chirurgien !»

Thomas agitait du chef en tout sens, désorienté.

-«Père...?!»

Son regard interrogateur ne trouvait que des visages aussi choqués que le sien.

-«Qu'est-il arrivé, au nom de Christos?»

Son regard parcourait le corps de son père, instinctivement il s’était mit à genou et tenait sa main.

-«Parlez moi !... je vous en supplie...»

Le visage de Thomas était devenu implorant et se reporta sur les hommes de sa famille

-«Et ce foutu chirurgien, sodomites!?»

Du mouvement persistait tout autour des deux hommes. Pourtant, Thomas se sentait atrocement seul, il ne pouvait détacher son regard du visage paternel. Il cherchait à se calmer lui-même, à obtenir de son père les paroles rassurantes qu’il avait toujours pour lui. Le corps tremblant il s’était approché au plus près. Que pouvait-il faire ? Qu’allait-il faire ?
_________________
Zwyrowsky
Jean Zwyrowsky reprit ses esprits alors qu’il montait un escalier, porté tant bien que mal. Autour de lui, les visages inquiets et graves de ses gardes, celui, rougeaud, d’un aubergiste en tablier, et derrière eux, face à lui, les regards interloqués des habitués et des voyageurs qui le dévisageaient depuis la salle. Il se sentait encore confus, et sa tête retomba un instant, cédant à un accès de faiblesse.

*…Voilà de cette cour la plus grande vertu, Dont souvent mal monté, mal sain, et mal vêtu, Sans barbe et sans argent on s'en retourne en France…*

Il frissonnait, quand la voix désespérée de son fils atteint les profondeurs de son esprit. Celui-ci avait crié, agenouillé auprès de lui. Il fallut quelques instants au Goupil pour mettre en ordre les mots qui l’avaient pénétré, et la mine défaite de ses gardes pour en rassembler le sens.

- Non… Non… C’est moi…

*…L'eau ne fait rien que pourrir le poumon. Boute, boute, boute, boute compagnon ! Vide-nous ce verre et nous le remplirons !...*

Il secoua la tête pour garder conscience, alors qu’il se sentait partir à nouveau. La plaie à la poitrine semblait s’être rouverte, et le lin du pansement, couleur de rouille, revenait au vermillon.

- N’est plus nécessaire… Plus pour longtemps… Un peu d’eau…

La tête lui tourna un moment, son esprit se perdant à nouveau pendant qu’il trempait automatiquement ses lèvres dans un bol qu’on lui tendait.

*…Peines et dols du temps passé Et remords d'un cœur oppressé Or que nul ici ne s'étonne Si quelque merle fredonne…*

La fraicheur du liquide, auquel on avait mêlé un fond de vin, le revigora un instant, le ramenant, par le biais des mots, aux visages de son père, et à celui d’une femme entourée d’enfants, le cheveu noir déjà argenté – le souvenir si longtemps perdu de sa mère. Il sourit faiblement, et il prononça encore, un peu haletant :

-Je sais que tu feras bien… Penses à ta mère et à moi quand tu vivras… Venge-moi, si je suis... à venger… Mais jamais... rien de trop...

Il leva les yeux vers son fils, alors que l’image de sa femme, la brune et belle Espoire, se surimprimait à lui dans sa pensée, souriante et gaie.

…Avec le temps qu'arbre défeuille/ Quand il ne reste en branche feuille/ Qui n'aille à terre…

Sa tête retomba. Jean Zwyrowsky, XVe Gouverneur du Lyonnais-Dauphiné, vicomte de Crots, baron de Saillans et de Marsanne, seigneur de Ribiers, Grand-Officier et Croix de l'Ordre de Sainct-Georges, avait vécu.







Une page de cinq ans et demie qui se tourne avec la mort de mon personnage...

Je voudrais remercier tous ceux qui ont joué avec moi, encore là ou non, les joueurs d'Espoire et Thomas au premier plan, les joueurs de Strakastre, Kalten, Wulfen, Urbs, Alynerion, Carnil, Freyelda, Numalane, Morgennes, Reigimon, Ingresstar1er, Demons, Erik, Wahl, Pao, Aakass, Salah ad'Din, DeDelagratte, Volverine, pour ceux de la première époque de Zwyr. Et aussi ceux de Sagaben, Kernos, Walan, Argael, Nestor, Samarel, Anne, Boursiero, Max, Kederick. Je mentionne aussi le joueur de Pietro_Montevecchio, auquel je dois le portrait rp de Zwyrowsky, un des rares à ma connaissance dans le jeu, parfaitement exécuté. La joueuse de Nynaeve enfin a droit à mes remerciements tout particuliers, pour son soutien et sa confiance.

J'ai voulu témoigner d'une certaine reconnaissance aux RR pour m'avoir intéressé à la poésie. Je remercie donc pour leur collaboration, notamment pour ce dernier RP, messieurs Ruteboeuf, Charles d'Orléans, François Villon, Clément Marot, Joachim du Bellay (ces deux derniers, je le sais, postérieurs d'un petit siècle à l'époque des RR, mais je n'ai pas résisté au plaisir) et les anonymes entre autres du "Roy Renaud" et du "Prince d'Orange" (lui aussi un peu postérieur). Je remercie également les joueurs de Krok le Bô, Volverine, Kernos, que je me suis permis de citer pour les avoir dans ma bibliothèque. Je vous laisse retrouver, outre ceux là, les fragments de mes travaux personnels...

Parmi mes sources usuelles d'inspiration, je me suis permis de mettre en exergue par le titre l'œuvre "dramatique" et dessinée en bande de messieurs Ayrolles et Masbou pour leur excellente série "De Cape et de Crocs" - m'étant déjà permis de leur emprunter mon avatar, en la personne de leur Armand Raynal de Maupertuis qui m'a servi également à de nombreuses reprises à rappeler Zwyr à un certain panache. Je les recommande chaudement à tous ceux qui ne connaitraient pas encore (de même que "Garulfo", du même scénariste).

Je vous souhaite un bon jeu à tous et plein de pages d'écriture!

Ce RP est désormais libre, sous réserve de la cohérence de lieu et de temps...

LJD Zwyr (Vincent)
Argael
[Quand une mauvaise n’arrive jamais seule]

Ainsi, selon le calendrier nous serions aujourd’hui au printemps, mon 37 ème printemps, dieu que cela file n’est ce pas.

« le fier » se trouvait maintenant solitaire, son caractère acariâtre et sans conception lui avait même fini par se mettre sa famille à dos. C’est donc seul se parlant à lui-même, que présent en Lyonnais Dauphiné, il communiquait de plus en plus. A dire vrai, il n’avait guère le temps de s’apitoyer de sa condition, c’est que Pair de France et Ministre du Roy, pour une personne sans éducation première, cela représenter du travail.

Autodidacte, il s’était ainsi construit seul, apprenant de l’observation se servant de sa volonté et ténacité pour réussir sans jamais se départir de sa droite ligne ni de ses convictions. Une citation d’un philosophe grec résumer bien ce cheminement de pensée. Ainsi Confucius n’avait il point dit « La vie de l'homme dépend de sa volonté ; sans volonté, elle serait abandonnée au hasard. »

Profitant de quelques moments, de repos, il avait profité du temps clément pour monter en selle et partir sur quelques lieux, laisser vagabonder son esprit, observer la nature, depuis les rapaces volant jusqu’à peut être quelques écureuils, ou lapins.

Profitant de l’allure au pas de la monture, il humait ainsi l’air, ses sens aux aguets. Non loin, quelques oiseaux se faisaient entendre, le calme était chose bénie vraiment, loin des tracas du quotidiens, du fracas des villes et des odeurs nauséabondes de tant de détritus dans les rues…


Tactadatac tactadaca


Un cavalier approché à vive allure, quelle en était la raison. Les sens maintenant en alerte pour toute autre raison, la main non loin de la garde de la bâtarde pendante à sa cuisse, il attendit. Adieux douce quiétude, voici revenir le bruit désagréable des responsabilités. Pensée prémonitoire à dire vrai, voici donc un fidèle serviteur venant sur lui bien vite pour quelconque nouvelle sans importance. Que se passait il donc ?..

Votre Seigneurie…. Votre Excellence…vous… des nouvelles de tristes…. Importances..

Prenant sur lui de ne pas le réprimander pour un protocole qui n’avait de raison d’être en telle situation, il attendait l’angoisse montant.

… La Vicomtesse…. Le Maine….


Froncement de sourcils devant une incompatibilité de première vue quand à ces deux mots. D’un geste autoritaire de la main, hérité d’une période militaire, il lui imposa de se taire et de se reprendre pour s’expliquer de manière plus calme, ce que notre serviteur fit bientôt.

La vicomtesse semble au plus mal, on l’a secourut alors qu’elle se noyait dans la Saône, et le Maine votre Seigneurie, il vient de tomber, le Mans est au mains de sinistres.

Voici un retour sur terre comme hélas il finissait par avoir l’habitude. Fin de la paisible détente, et du repos, retour aux réalités quotidiennes.

Sans un mot, « le fier » planta les talons dans les flancs de l’animal, retour cœur battant et sans aucune retenue pour la monture en son château de Monestier de Briançon, pour à la vérité apprendre autre nouvelle, car si une mauvaise n’arrive jamais seule, ne dit on pas jamais deux sans trois. La suite donc amis lecteurs, sera porté à votre connaissance lorsque notre Vicomte sera en son château. Pour le moment vous ne pouvez entendre que le bruit des sabots du cheval ferré frappant le sol, s’éloignant vers le domaine.

_________________
Thomas.zwyrowsky
Il buvait, c’était bon signe pensa naïvement Thomas. Le regard de son père semblait trouble mais sa bouche s’entrouvrit et une voix rauque s’échappa. Il parlait ! Ses paroles étaient difficilement compréhensibles. Un léger sourire éclaira le visage de Jean Zwyrowsky, cette seule expression du père rasséréna le fils. Malheureusement les paroles tranchaient avec le sourire.

-Je sais que tu feras bien… Penses à ta mère et à moi quand tu vivras…Venge-moi, si je suis... à venger… Mais jamais... rien de trop...

Penser à sa mère ? Le venger ? La tête du Vicomte s’affaissa, ses paupières se fermèrent avec douceur. Son visage conservait pourtant cette noblesse et ce charisme, comme si la mort elle-même ne pouvait altérer un tel homme. Thomas pour sa part avait le visage décomposé, des larmes affluèrent. Son corps se rigidifia, puis il serra la main de son Père.

Père ! Père ! Père !»

Un des soldats de la famille posa sa main sur l’épaule du jeune noble lui indiquant par la même qu’il n’y avait plus rien à espérer. Thomas repoussa cette main amicale ne voulant quitter du regard son Père, ne voulant pas même le lâcher. La Rives s’approcha et parla d’une voix tremblotante.

-«Mess…Messire. Il faut que vous sachiez…»

Pas un regard ne fut adressé à l’éclaireur.

-«Pas maintenant La Rives…»

Le soldat insista.


-«Mais Seigneur…»

Thomas se relava, l’œil furieux.

-«PAS MAINTENANT LA RIVES ! VAS-TU TE TAIRE !»

Toujours torse nu le serviteur fit face au maitre. Il hésita un instant, puis, mit la main droite dans son aumonière. Il en ressortit un pendentif, un ours…

-«C’était sur l’un des assaillants du Vicomte… On a regardé les bougres aussi. C’était pas de la piétaille, des vrais soldats Messire…»


Le fils Zwyrowsky les joues encore humides écarquilla les yeux en entendant le récit de son interlocuteur. Le pendentif… Un Ours ? Les Devirieux ? Les paroles de son père lui revenait à l’esprit. Le venger ? Un assassinat ? Les Devirieux ? Son Père ? Les Devirieux ? QUI ? Le Duc de Chasteau Queyras ? Le fier ? Le Vicomte de Savines ? Pourquoi ? Un mal de crâne abominable s’installa chez Thomas. Quelle était donc cette machination. Il releva enfin les yeux, son esprit toujours encombrés de centaines d’hypothèses. Les Devirieux? Les Devirieux...???


-«LA RIVES TROUVE MOI UN DEVIRIEUX AU PLUS VITE ! RAMENE LE DANS CETTE AUBERGE ! PRESSE-TOI !»

La Rives s’élança sans demander son reste, Thomas hurla une nouvelle fois.

CHERCHE LE VICOMTE DE SAVINES ! DEPECHE TOI !»

Se retournant vers les autres hommes toujours présents il donna ses ordres.


-«Envoyez un courrier à Crots, il faut prévenir Aymeric, qu’il vienne au plus vite. Et par Aristote qu'il ne vienne pas seul!»

Les ordres étaient donnés, pivotant il reprit position à genou auprès de son Père. Il ne fallait pas qu’on le voit ainsi… Quelle était cette machination ? Qui avait put être l’instigateur de cet acte si odieux. Un nouvel accès de rage s’empara du fils méconnaissable. Se relevant il poussa le bureau de son pied qui tomba sur le côté.

-«DEHORS VOUS AUTRES ! DEHORS !»

Les hommes sortirent avec rapidité. Thomas se retourna alors vers son père, son visage était toujours paisible. Retombant une nouvelle fois à genou il baissa la tête sur le torse de son défunt paternel… et pleura…





Je profite de ce post pour transmettre toute mon amitié et ton mon respect au Joueur de Jean Zwyrowsky. Toujours pertinent dans ses apparitions LJD Zwyr à réussit à créer un personnage complexe, attachant et ô combien charismatique. Je pense que toute la communauté des joueurs perd l'un de ces plus fameux représentants. Je salue un joueur hors norme qui grâce à quelques lignes, quelques pensées, arrive à nous transporter dans une autre réalité.
Bravo à Vincent! félicitations l'artiste! Tu me manqueras sincèrement...

LJD Thomas (Sébastien)

_________________
Ka_devirieux
La journée avait déjà été longue pour Ka. Celle-ci avait commencé par un soucis cocasse, mais non des moindres; un jeune palefrenier s'était coincé le cou dans les barreaux d'une ouverture en voulant admirer la Demoiselle Ninoua au Manoir Devirieux. Ce fut ensuite sur l'approvisionnement des terres de Savines en minerai que s'était concentrés les soucis. Sans oublier ce qui le rongeait actuellement profondément; son oncle ne lui semblait plus percevoir qui étaient ses justes adversaires. Jusqu'au point de lui demander reniement de la famille, ce que le Fier-Barbe ne lui accepterait jamais.

Tandis qu'il terminait de donner quelques indications à l'intendant de Saint-Véran, il fît appréter sa monture pour rejoindre Savines. Il rejoignit donc l'Ostrogoth aux écuries d'où, une fois en selles, ils prirent le pas jusqu'aux portes sud.

Peu avant de la rejoindre, ils furent interrompu par un homme qui suivait le pas du cheval et appelait Ka de son titre;


"Vicomte de Savines! Vicomte de Savines ! "L'homme semblait décousu, torse nu et du sang sur les bras. Alerte, ka mis machinalement la main droite sur le pommeau de son épée, tira doucement sur les rennes et s'arrêta quelques mètres avant lui tandis que l'Ostrogoth avança de quelques pas de plus. L'homme ne semblait pas menaçant, les paumes tournées vers le ciel. Ka s'apprêtait à lui donner permission de parler mais l'homme ne l'attendit pas et d'une voix grave et angoissée s'exclama;

Vicomte! Messire Zwyrowsky vous mande pour une affaire grave...très grave! Zwyrowsky? Ka savait bien la présence du jeune Thomas dans la garnison Briançonnaise mais ne pouvait imaginer ce dont pourquoi il était requis. Mais le bavardage n'aurait été que perte de temps et une légère tallonade le fît avancer à sa hauteur. Il plongea les yeux dans les siens comme pour juger de son honnêteté.

"As-tu une monture?"

"Non Monseigneur, et j'essaierai de vous suivre,L'homme haletait de fatigue. Messire Zwyrowsky se trouve Ka l'interrompit Monte derrière l'Ostrogoth et mène nous ! Une fois ceci fait, ils prirent alors la direction d'une taverne du vieux-Briançon. La porte en était ouverte et les gens semblaient nombreux à l'intérieur. Ils descendirent de cheval alors que le page se précipitait déjà en la taverne.
_________________

Prévôt - Secrétaire d'Etat du Lyonnais-Dauphiné
Penelopedefrance
Il est très tôt et le douillet de sa couche l'incitait à rester recroquevillée alors que le coq avait déjà hurlé trois fois.
La neige dormait dans sa mémoire, lui parlait dans son sommeil, émettant parfois un long soupir plumeux, lissant le paisible miroitement du temps et couvant ses souvenirs ardents. Depuis qu'elle était à Briançon elle vivait à l'envers des autres, dormait le jour et se levait bien souvent au crépuscule.

Les borborygmes de son estomac la poussa d'un bond hors du lit, et c'est rapidement qu'elle se prépara pour filer au pas de course vers la première pâtisserie briançonnaise.

Pénélope aimait bien entendre le son de la clochette quand on poussait la porte de l'échoppe , on ne saura pas si le jeune homme était vraiment le pâtissier, mais en tout cas il vous aurait vendu n'importe quoi tant il parlait avec gourmandise des richesses qui peuplaient son étal.


Des biscuits au miel s'il vous plait ! Tous, je les prends tous !

Déjà le « vendeur » avait rangé les biscuits dans un petit sac tout en s'appliquant à nouer le sommet d'une fine cordelette. Après avoir payé son du elle partit presque comme une voleuse, son sachet à la main.

Mais là, au détour de la boutique, quelques mètres plus loin, les sucreries l'obligèrent juste à être dégustées comme ça, sur le trottoir, en douce, dans la fraîcheur du soir qui tombe déjà - et tant pis pour le miel qui s'éparpille sur les manches.

C'est donc adossée contre un mur de pierre, à l'angle de la rue des Niouks et celle du Ka desesperé, trop pressée pour attendre d'être à l'auberge, qu'elle se délecta de son butin.

Alors que le troisième biscuit sublimait ses papilles, un groupe d'hommes s'était réuni et semblait tenir un siège ou parlait complot. Un quatrième biscuit enfourné, et Pénélope s'approcha discrètement, par chance ils étaient trop affairés à leur discussion et ne remarquèrent pas sa présence.
L'oreille tendue et le tympan prêt à recevoir toutes formes de secrets, elle réussit à entendre


Personne sait comment c'est arrivé, une embuscade-un meurtre- une vengeance.....Tu l'sais toi le Gaspard comment l'est mort le Goupil ?


Pénélope n'en perdait pas une miette, et ne bougeait pas d'un pouce pour écouter la suite


Parait qu'ils ont trouvé une breloque sur un des assaillants du Vicomte… même que c'était un Ours qui z'ont dit, un ours comme celui des Devirieux !

Si son coeur avait pu il aurait fait trois tours, si elle avait eu sa fiole de calva sous la main elle l' aurait sifflé d'une traite, si....
Elle se contenta de reculer tout aussi discrètement, tourmentée par ce qu'elle venait d'entendre en pensant à Espoire et au jeune Thomas qu'elle croisait en garnison depuis son intégration....en pensant à l'Ours.

Ses pas se firent plus rapides, se transformant en une course effrénée comme si le vendeur de pâtisseries était à ses trousses pour lui reprendre ses biscuits.

Un ours......ce mot résonnait à ses tempes tel le marteau sur l'enclume....les ragots allaient déjà bon train, sans doute les vieux se plaisaient à broder les premières rumeurs pour faire parler dans le village.

Sans s'en rendre compte, Pénélope se retrouva devant une taverne du vieux-Briançon. D'un geste ferme elle ouvrit la porte, puis se fraya un chemin jusqu'à l'escalier menant à l'étage, son sachet de biscuits réduit en miettes dans sa main.

_________________
Thomas.zwyrowsky
L’attente était longue, les minutes s’écoulaient telles des heures. Pourquoi ? Etait-ce une pure coïncidence ? NON ! Comment cela pourrait il en être ainsi !? Les Devirieux… Pourtant cette famille aussi tumultueuse qu’elle pouvait être n’avait jamais portée atteinte aux Zwyrowsky...

Thomas avait fait évacuer l’étage qui ne comportait plus que des chambres vides. Dans la sienne reposait encore son Père, le chirurgien était enfin arrivé. Maintenant son ouvrage était bien différent, le curé également était monté.

Le tumulte avait prit place dans le rez-de-chaussée de la petite auberge. A l’étage, le calme, les hommes de Jean Zwyrowsky tenait le haut de l’escalier. Sur chacun d’eux se lisaient la peine de la perte d’un maitre sans nul autre pareil. Dans une chambre attenante à la sienne, Thomas attendait… Assis sur une chaise, les coudes sur les jambes, faisant tournoyer son épée telle une toupie. Que faisait donc la Rives ?! Quelle attente ! Sur la table, à quelques centimètres de lui, était posé l’objet de tous les doutes, de toutes les rumeurs. Le pendentif d’où se détachait clairement, à la lumière des nombreuses bougies, un ours. Magnifique animal symbole en Briançon d’une seule et unique famille…

Enfin des pas se firent entendre. On montait l’escalier, les soldats grognèrent. La porte s’ouvrit à la volée, Le Vicomte de Savines se trouvait à l’entrée. Derrière, La Rives semblait plus essoufflé que jamais. Thomas releva la tête, son visage était toujours livide, son regard rougeoyant. C’est une voix étonnamment calme qui s’échappa de la gorge du jeune noble.


-«Ferme derrière toi la Rives. Et que personne n’approche de cette porte.»

L’éclaireur salua son maitre et s’exécuta. Thomas toujours assis reporta son attention sur la lame nue de son épée. Celle-ci tournoyait de temps à autre.

-«Cet homme est à mon Père, Vicomte de Savines…»

Ses paroles se détachaient lentement du silence de la pièce, le jeune noble pesait chacun de ses mots.


-«Vous n’avez pu que constater que cet homme avait les mains ensanglantées.»

La lame tournoyait toujours et encore, puis ce stoppa net. Thomas releva alors la tête et plongea son regard dans celui du Vicomte.

-«Ce sang c’est celui de mon Père. A l’heure actuelle il est dans la chambre attenante à celle-ci.»


Un silence s’installa une nouvelle fois, puis…

-«Il est mort.»

Le fils Zwyrowsky désigna la table où le pendentif n’avait pas bougé.

-«D’après mes maigres informations, les hommes étaient très bien armés. Et l’un d’eux portait ce pendentif.»


Thomas marqua une nouvelle pause, plongeant son regard sur le sol de la chambre. Il se leva ensuite, serrant avec force son épée dans sa main droite. S’en sans rendre compte Thomas élevait la voix, il hurlait.

-«VICOMTE ! LES DEVIRIEUX SONT ILS LES INSTIGATEURS DE CET ASSASSINAT ? JE JURE QUE JE TUERAI LE RESPONSABLE DE CET ACTE QUOI QU’IL M’EN COUTE !»

L’air féroce le jeune noble au caractère sanguin perdait peu à peu la patience dont il avait fait preuve jusqu’alors. Il lui fallait une réponse, vite, très vite…

A l’extérieur, bien que les deux hommes ne puissent l’entendre, les soldats de la famille Zwyrowsky haussaient le ton. Une femme essayait de monter à l’étage.


-«Holà, la belle ! On redescend gentiment en bas de cet escalier.»

Les hommes montraient déjà de l’impatience. Sans Thomas à proximité, sans Aymeric le Sergent d’armes expérimenté du Vicomte pour donner les ordres, les soldats pouvaient rapidement perdre leurs flegmes. La situation était en effet assez particulière…
_________________
Penelopedefrance
«VICOMTE ! LES DEVIRIEUX SONT ILS LES INSTIGATEURS DE CET ASSASSINAT ? JE JURE QUE JE TUERAI LE RESPONSABLE DE CET ACTE QUOI QU’IL M’EN COUTE !»

Froncement de nez et son oreille vrille comme pour s'étirer jusqu'à l"étage. Le Gaspard aurait donc dit vrai, ce qui n'était alors qu'une rumeur devenait vérité...L'Ours oublié aurait-il trahi un Devirieux, ou un plan machiavélique aurait été monté de toutes pièces pour nuire à l'un deux ?

Dans l'ambiance crépusculaire de la taverne régnait une bruyante agitation, les babillages allaient bon train, le bruit des chopes qui s'entrechoquaient laisser à penser que le malheur des un en réjouissait plus d'un. Ca sentait la soupe de fèves et l'anguille renversée, en d'autres circonstances, Pénélope en aurait salivé, mais quand la voix forte d'un garde la ramena à la réalité elle se recula d'un pas.
L'homme qui s'imposait face à elle, affichait un désordre dentaire impressionnant, tout se chevauchait, l'haleine qu'il dégageait lui souleva l'estomac, pour sur que ses dents creuses devaient servir de garde-manger au rustre.


Holà, la belle ! On redescend gentiment en bas de cet escalier.


Pour un peu elle lui aurait collé un taquet à la machoire histoire de déchausser son ratelier, elle se contenta de toiser son regard et sans s'énerver rétorqua


Veuillez annoncer la Dame de Mirmande je vous prie !
_________________
Ka_devirieux
Le Devirieux avait suivi le page jusqu'à l'intérieure de la taverne, il ne mit alors que peu de temps alors à entendre une discussions qui s'y menait, les visages mélangés dans la tristesse et l'inquiétude, entre deux hommes portant les armes du goupil.

"Grand Dieu que deviendrons nous sans lui !? Et la pauvre Espoire.."
"Le Zwyrwosky..*soupir* Il aura au moins eu une mort arme à la main et la tête haute !"

Qu'était-il donc arrivé à Thomas Zwyrowsky? Ka grandit ses pas dans l'escalier pour rattraper le page, l'étage semblait vide, il arriva donc précipitemment dans une chambre, précédant la Rive, et se trouva face à Thomas en pleine santé. Il était assis et semblait d'une froideur étrange.

Messer Zwyrowsky me voilà ! Je suis venu dès avoir entendu vostre page ...

L'homme leva alors son regard vers Ka, celui-ci exprimait une colère froide, et il prit la parole d'un ton froid et monocorde. Mais à quoi rimait donc tout cela? Ka comprenait de moins en moins. Il ordonna alors à son homme de fermer la porte. La dextre de Ka ne tarda à nouveau pas à trouver le pommeau de sa lame, mais calmement cette fois ci, prêt à entendre mais également à réagir.

Le regard soucieux plongé sur Thomas, il écouta ses dires. Ka comprit alors que les hommes du bas parlaient de Jean Zwyrowsky. Il s'apprêta alors à lui poser des questions sur les circonstances mais n'en eût le temps que le fils du Goupil désigna un pendentif. S'en suivit alors ses hurlements.

Le Fier-Barbe pouvait comprendre la douleur du jeune homme, néanmoins pas de telles accusations ! Tout de même décontenancé par tout cela il tenta de rester calme mais tout de fois ferme!


Jeune Thomas! Vous voyez là toute mon incompréhension tout d'abord à cette annonce et d'autant plus à vos accusations! Il n'y a pas si longtemps je vous avais écris concernant nos terres lorsque vostre père était absent, ainsi qu'à lui-même à son retour, courriers des plus amicaux !

Ka attrapa le pendentif et l'observa quelques secondes.

Je n'ai à ce jour encore jamais distribué de collier de ce genre, vérifiez en donc sur mes hommes ci présent, faites fouiller l'Ostrogoth au devant. Il laissa tomber l'objet au sol dédaigneusement.
M'en croirez vous ou non la mort du Goupil m'est chose grave! Et si vous m'expliquiez déjà ce qui est arrivé exactement j'aurai déjà plus idée de comment pouvoir vous aider à venger vostre père et ainsi vous prouver de ma bonne foi en cela!
_________________

Prévôt - Secrétaire d'Etat du Lyonnais-Dauphiné
Argael
[Vive le printemps!!, ou comment l’on en vient à penser; "heureux les simples d’esprits"]

Revenons à nos moutons, cette expression admise dans le langage usuelle François. Nous retrouvons donc notre homme sur son cheval, revenant à bride abattue en son château après avoir apprit la chute de la capitale du Maine, et l’infortune de sa douce sa tendre Vicomtesse Adrienne de Hoegaarden.

Fâcheuse journée que celle-ci, qui malheureusement pour les amis de notre, de votre montagnard, n’ était point finie. Point achevé non car nouvelle pire encore allez lui parvenir, mais nous avançons un peu vite, et si la conclusion vous est déjà connu, il revient de replacer la chronologie des faits dans cette narration.

Le fier donc, maudissant l’infortune de cette journée, était maintenant en vue de son château, et de sa cour. Sautant au pied de l’escalier menant a sa demeure, il ne se soucia point de laisser son cheval seul, un palefrenier viendrait le prendre en charge, il y avait bien plus urgent.


Du vélin, de l’encre, vite, que des messagers se tiennent près à partir sur l’instant.

Vostre Seigneurie ?
timbre de voix peu audible et à la limite même sonorité fluette

Qui osait ici l’interrompre, pour futilité, le travail reprenait ses droits, n’avait il suffisamment de chose à régler en urgence, sa douce dans les eaux froides du fleuve et lui impuissant en ses montagnes, et puis le domaine royal en proie au trouble…


Vostre Seigneurie ?

Regard dur du montagnard sur l’homme, invitant à une prise de parole courte et surtout si la chose ne pouvait attendre.

Des nouvelles contradictoires et confuses émanant de Briançon, un drame semble se jouer mais il semblerait que la famille Zwyrowsky a été attaqué, que Jean et Espoire Zwyrowsky, et leur fils Thomas sont tombés dans un traquenard.

Que dis tu ?
bras ballants tandis que bientôt il tombait sous le coup de la surprise dans son siège.

Nous n’en sommes pas sur votre Seigneurie, la confirmation de l’information devrait nous parvenir sous peu.

Mains sur le visage, comme pour se cacher de ces informations en un geste inconscient, comme pour ne pas vouloir voir ni entendre, dieu qu’il était dur de commencer le printemps…..

… Reprenant après un laps de temps que chacun estimera, il regarda ses serviteurs. D’autres nouvelles ? qu’en est t’il de l’état de la Vicomtesse, qui à prit d’assaut le Maine ? et mon vélin. Qu’on selle un cheval au plus vite, je dois me rendre à Briançon, oui à Briançon la maudite. Trois anciens Gouverneurs auraient ainsi trouvé la mort à proximité pourquoi cela devait il se passer de la sorte…

Le vélin fut apporté, et s’acquittant de ses fonctions de Ministre du Roy, il rédigea missive à l’intention de son Secrétaire d’Etat du Maine ainsi qu’un autre à destination de la Curia Régis.

De manière ensuite plus personnelle, il rédigea une missive à l’intention du Bourgmestre de Lyon ; la damoiselle d’Albon, avec une lettre de gage contenant sommes rondelette pour s’assurer que tout serait mit en œuvre pour assurer, en attendant son arrivée, les soins de sa promise. Hélas faire plus, si loin il ne pouvait pour le moment. Le coeur serré, il se maudit d’être si loin…

Ayant confié les missives aux coursiers, il prit sans attendre un rapport nouveau sur la situation à Briançon il prit la direction de ses écuries, direction la petite ville au grand renom…

_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)