Procès ayant opposé Hedges au Duché d'Alençon
Hedges était accusé de Haute Trahison.
Nom du procureur : TheGregTerror
Nom du juge : Kelkun
Date du verdict : 01/04/1458
Lieu concerné par l'affaire : Illisible
Acte d'accusation
Votre honneur, Assemblée, Salutations.
En vertu du traité de coopération judiciaire entre le Duché d'Alençon et le Comté du Périgord-Angoumois scellé 2 juin de l'an de grasce 1454 en le château de Périgueux, nous vous faisons lecture de l'acte d'accusation de la procure périgourdine.
Fait le 24 mars 1458
Grégoire d'Ailhaud
Procureur d'Alençon
Hedges Haute trahison - acte d'accusation:
Le vingt-quatrième jour du mois de mars de l�an de grâce 1458
Accusé : Messire Hedges
Accusateur : Prévôté
Victime : Comté du Périgord et de l'Angoumois
Procureur : Lotx
Juge : Phenix50
Le vingt-quatrième jour du mois de mars de l'an de grâce mille quatre cent cinquante huit, un procès en coopération judiciaire entre le comté du Périgord et de l'Angoumois et le dûché d'Alençon s'ouvre à l'encontre de messire Hedges, accusé de haute traîtrise envers le comté du Périgord et de l'Angoumois et réfugié en terres Alençonnaises.
Est reproché par les autorités Périgourdines un acte de parjure à son serment en vertu de l'article 4.2.6.1 du Corpus Juris Civillis:
Corpus Juris Civillis:
Livre IV � Du Droit Pénal
Chapitre II - Des crimes et délits
Opus VI � De la Haute Trahison:
Art. 4.2.6.1. - Toute personne assermentée, maire, conseiller comtal, noble du Périgord-Angoumois, soldat des forces armées ou agent la prévôté, acceptant, à titre gracieux ou onéreux, d�agir contre les intérêts du Périgord Angoumois.
Le vingtième jour du mois de janvier de cette année, en pleine mobilisation des forces armées Périgourdines, messire Hedges commet un acte de désertion. Il met fin, sans préavis, à ses fonctions de premier lieutenant de la compagnie d'ordonnance, de lieutenant de la garnison de Périgueux et de soldat de la compagnie d'ordonnance alors que le drapeau d'alerte flottait toujours au dessus de la caserne. Il quitte immédiatement sa lance, sans consultation du Capitaine et parjure par là même son serment de fidélité prononcé au comté en tant que premier lieutenant.
L'accusation, appellera, en guise de preuve, le capitaine de l'époque, messire Vonafred et dame Brunhilde, lieutenante de la garnison de Sarlat et membre, à l'époque des faits, de la lance que messire Hedges est accusé d'avoir quitté.
Que messire Hedges soit informé de son droit de conserver sa liberté pendant la durée de son procès, de faire appel à un avocat de son choix -messires Grimord, Flex ou Tetedefer pour le barreau Périgoudin.
Qu'il soit invité à consulter le Corpus Juris Civillis, tel que disponible, outre en la gargote, en le château du Périgord.
Que suive la plaidoirie de la défense.
Première plaidoirie de la défense
Dans le "Livre III - De la procédure" de la loi périgourdine, il est dit qu'il y a un délai de prescription de 2 mois. Je cite :
"Article 3.1.7. - Le délai de prescription entre le jour du dépôt de la plainte et l'ouverture du procès est de deux mois. Si, durant ce laps de temps, aucune preuve n'a pu donner lieu à l'ouverture d'un procès et que le Procureur ou le Maire ne s'est pas prononcé, la plainte sera rejetée et aucun procès ne pourra plus être lancé concernant ce fait spécifique."
Le baron Louis Vonafred de Dublith, à l'époque capitaine du Périgord, a porté plainte sur cette affaire le 22 janvier 1458. Le document original est disponible en gargote mais n'y ayant pas accès, en voici une copie :
http://pagesperso-orange.fr/delange49/events/Avis%20de%20recherche.JPG
L'ouverture du procès datant du 24 mars, ça fait exactement deux mois et deux jours, soit deux jours trop tard.
Pour les accusations, je pourrai expliquer les circonstances, les raisons qui m'ont poussées à agir ainsi, évoquer les omissions de l'accusation mais ce ne serait que ma parole contre la leur. Je peux aussi faire remarquer qu'on ne me donne le choix qu'entre des avocats périgourdins.
Deux d'entre eux sont du parti CANA dont la tête de liste n'est autre que l'ex-capitaine Vonafred ayant témoigné contre moi. Quant au dernier avocat proposé, je l'avais contacté il y a plusieurs semaines de cela pour avoir ses conseils, il n'a jamais répondu.
Je ne peux donc que m'appuyer sur cette loi du livre III et souligner ce qui est vérifiable, à savoir que j'ai servi loyalement ce comté au sein de l'armée périgourdine durant deux ans, que mes services ont toujours été appréciés et que c'est d'ailleurs pour ça qu'on m'a confié le poste de premier lieutenant de l'OST du Périgord. Je pourrai aussi dire que j'ai eu par le passé l'occasion de partir avec une somme autrement plus importante et que je n'en ai rien fait. Les circonstances m'ont obligé à partir mais je l'ai fait non sans prévenir afin de ne mettre personne en danger car j'ai avant tout le sens du devoir.
Ma fiancée était en danger, je me devais de la protéger. J'assume entièrement mes actes et m'en remets à votre sentence.
Réquisitoire de l'accusation
Votre honneur,
Nous vous faisons lecture du réquisitoire de la procure périgourdine reçu ce jour par missive.
Fait le 28 mars 1458
Grégoire d'Ailhaud
Procureur d'Alençon
A la lumière des plaidoiries que mon confrère a eu la gentillesse de me faire parvenir, voici la réponse de la procure.
Messire Hedges invoque l'article 3.1.7 pour plaider le vice de forme, cela est malheureusement impropre puisque le terme « jour du dépôt de plainte » tel que défini dans notre Corpus n'est pas la date de constatation des faits mais bien la date à laquelle la prévôté transmet le dossier de plainte au procureur. Cela ayant été établi et le dossier de plainte ayant été déposé le vingt-et-unième jour du mois de février par la lieutenante de Sarlat Cerise00, également prévôt adjoint, il apparaît que la procédure n'a pas été bafouée.
Ce point écarté, nous pouvons constater que plus aucun fait, dans la défense, ne saurait être probant pour ne reconnaître la culpabilité. D'autre part, nous faisons remarquer à icelle que, n'en déplaise à sa compagne, aucun des avocats du barreau Périgourdin, soit des personnes citées dans l'acte d'accusation, n'appartient au parti politique CANA même si nous ne pouvons nier l'affiliation de l'un d'entre eux tandis qu'un autre est actuellement en lice pour un autre parti politique. Nous ne sommes toutefois pas étonné de telles méthodes et n'insisterons dès lors pas là dessus.
Enfin, nous terminerons sur la prétendue loyauté de l'individu.
S'il est indéniable que messire Hedges fut une personne respectable et engagée au sein de la compagnie d'ordonnance, devons nous balayer en vertu de cela l'acte de haute traitrise commis? Pensez-vous que le comté me relaxerait s'il me venait l'idée folle de piller le castel de Périgueux sous prétexte que j'ai servi comme procureur? Soyons sérieux...
Ajoutons que si la plaidoirie s'apitoie, la bonne foi n'est qu'apparente. Comment pouvons nous croire en le sens du devoir de cet individu lorsque ce dernier refuse de rendre un mandat confié pour sa mission alors même que le conseil comtal Périgourdin s'est montré étonnamment conciliant à ce sujet? Que le juge ne s'illusionne pas de cela, ce messire et sa compagne maîtrisent l'art du paraître.
Pour tout cela et, comme annoncé précédemment, la procure demande une peine de prison de trois jours permettant à ce messire de mesurer la grossièreté de ses dires.
Que suive l'ultime plaidoirie de la défense.
Dernière plaidoirie de la défense
Votre Honneur,
Vous venez d entendre témoigner le Vicomte de Nogent Rotrou, Sieur Aldebbarant, un vrai plaidoyer'n est-ce pas ? Une fierté d être l'ami d'un tel Seigneur' Que puis-je ajouter de plus dans cette plaidoirie ?
Malgré l insistance de l accusation de nier les vices de procédure, je vais reprendre ceux-ci, un par un, pour faire le point.
Premier point : L article le 3.1.7 du Corpus juris civilis du Périgord-Angoumois
L article le 3.1.7 sur la prescription soutenue par l'article 3.2.2 - La procédure judiciaire suit un protocole précis.
L avis de recherche, dont vous avez eu copie lors de ma première plaidoirie, diffusé le 22 janvier en Gargote et en caserne par l'ex-capitaine du Périgord-Angoumois, messire Vonafred, précise les faits qui me sont reprochés. Aussi, cette date correspond bien à ce qui est indiqué comme -jour du dépôt de la plainte- par l'article 3.1.7. Quant à l ouverture du procès, aucune ambiguïté non plus, c est le 24 mars.
Second point : L article 3.2.8 du même Corpus
Cet article précise les démarches obligatoires du procureur afin de remplir un acte d'accusation. Lorsque je regarde ceux de mes procès en cours, il y manque le quatrième point, à savoir -un exemplaire du Corpus Juris Civilis-. Quand on passe deux mois à préparer un procès, on est en droit d attendre que le dossier soit impeccable.
Troisième point : Les articles 2.5.4.1 et 2.5.4.4 du même Corpus
On m'accuse de désertion. Pourtant, le Corpus et ses articles 2.5.4.1 et 2.5.4.4 concernant La cour martiale sont très clairs, la justice civile n'a aucun pouvoir en la matière.
Quatrième point : L article 3.2.4. du même Corpus
Une personne ne peut être condamnée deux fois pour les mêmes faits reprochés par une instance de même degré. Pourquoi deux procès là où un seul suffit ? Peut-être est-ce pour doubler leur chance de me voir condamner sachant pertinemment les nombreux vices de procédures ?
J'étais, paraît-il, en mission commandée mais par qui ?
Lorsque je me suis entretenu avec l'ex -capitaine, messire Vonafred, pour préparer cette mission, je savais pertinemment que ce n était pas pour aller défendre Bordeaux mais uniquement pour m'éloigner de Brise, ma compagne, qu'il tentait vainement de mettre en procès car celle-ci s'opposait farouchement depuis un an à son parti dont il était à la tête. Une demande d'enquête sur Brise pour spéculation est encore affichée au château de Périgueux.
Pour conclure, je dirai que oui, j'ai démissionné. Je m'étais engagé au sein de l'OST pour servir le comté, non des intérêts personnels. Oui, je suis parti loin du comté car toutes ses intrigues politiques m'excédaient et je ne voulais plus en entendre parler. Est-ce un crime ? Si j'étais un voleur, il ne resterait rien du mandat... or, il ne manque pas un denier, vous pouvez vérifier. Je n'ai même pas prélevé ma solde pour ma dernière campagne dans le Berry.
Je demande ma relaxe.
La défense a appelé Aldebbarant à la barre
Voici son témoignage :
Je salue la cour d'Alençon, présente devant moi, et celle qui juge à quelques centaines de lieux d'ici.
Si je me présente à vous c'est pour deux raisons:
1° J'aime les procès propres
2° Brise est la protégée de la Vicomté de Nogent le Rotrou, dont il s'avère que par l'un des grands hasards les plus fortuits, j'en suis le Vicomte.
Bon sinon pourquoi j'interviens aussi tard ? ben pourquoi pas ? Y'en a qui ont autre chose à foutre aussi faut dire que de faire le piquet devant la salle de tribunal et puis les grands hommes se font toujours désirer.
Au fait, pour ceux ne me connaissant pas, je me présente :
Aldebbarant Ypriex
Vicomte de Nogent le Rotrou
Seigneur de Céré la Ronde
Chevalier de l'Ordre Hospitalier
Grand Croix d'Alençon
Grand Officier de l'Ordre Suprême Militaire d'Alençon
Décoré de l'Ordre de la Reconnaissance Royale pour service rendu à la Couronne
Et parait même que j'ai été décoré du premier Ordre du Mérite Périgourdin (une rumeur raconte même qu'il fut créé à 50% pour moi)
Il y a ici un procès qui me fait glousser et pour cela je vous remercie, car il y avait longtemps que je n'avais pas eu le plaisir même de sourire franchement.
Pourquoi me direz-vous ? Car il y a tellement de vices de procédure que bon... voilà quoi.
Car oui, je ne m'arrêterai pas que sur le fond, mais je travaillerai aussi la forme.
Alors bon déjà :
l'article cité par notre ami Hedges à savoir le 3.1.7 sur la prescription porte bel et bien sur le DÉPÔT DE PLAINTE, et non sur la transmission à la prévôté comme renforcé par l'article 3.2.2: "Article 3.2.2. - La procédure judiciaire suit un protocole précis, excepté pour les procès intentés par les maires au nom de leur ville et pour les plaintes au nom de la justice du juge d'application des peines.
1. La prévôté recueille les plaintes et témoignages, en vue de la constitution d'un dossier de plainte, le prévôt détermine l'acte d'accusation de la plainte."
Ainsi donc, est considéré comme plainte, le fait qu'un péon se présente et dise "ça c'est mal". Que les fonctionnaires de justice soient des glandus qui mettent 6 semaines à faire remonter un dossier, présentement on s'en fout. Ainsi donc il y a prescription qu'on le veuille ou non.
Mais bon, ce n'est qu'un point, et en voici un autre tout à fait intéressant.
Selon l'article 3.2.8:
Article 3.2.8. - L'acte d'accusation rempli par le procureur ou un maire, devra contenir les informations suivantes en plus de ce qu'ils estiment nécessaire au bon déroulement du procès :
- l'article de loi violé
- les preuves à charges de l'accusation
- les droits de l'accusé
- un exemplaire du corpus juris civilis
Et que je sache, le corpus, on ne l'a pas. On a un raccourci vers où la loi se trouve, mais ce n'est pas ce que ce point de loi stipule. Il affirme en effet qu'il faut fournir le corpus, donc dans son entier. Ce n'est pas fait, c'est donc un autre vice de procédure.
Ensuite, au moment des faits il est affirmé que l'accusé était soldat. Or, selon les articles 2.5.4.1 "La cour martiale a pour rôle de juger les affaires militaires contrevenantes à la loi concernant les forces armées du Périgord-Angoumois." et 2.5.4.4 " Seules les affaires militaires suivantes peuvent être jugées au sein de la cour martiale :
1. Insubordination, irrespect, refus d'obéissance en temps de paix, atteinte à l'image de l'armée, et caetera, relèvent du trouble à l'ordre public.
2. Enrichissement indu c'est à dire usage de mandat de ravitaillement, falsifications des décomptes de soldes, et caetera ; relèvent de la trahison.
3. Brigandage, vandalisme, abus de la force sur la population civile, prise de mairie non autorisée, et caetera ; relèvent de la trahison.
4. Désertion, compromission simple ou aggravée, refus d'obéissance en opérations ; relèvent de la trahison.
La compromission est la divulgation d'informations classifiées "confidentielles" intentionnellement ou non intentionnellement en temps de paix à des personnes n'ayant pas à en connaitre le contenu, tout débat au sein des états-majors des forces armées du Périgord-Angoumois étant classifié automatiquement confidentiel.
La compromission est qualifiée de simple, lorsque la divulgation est involontaire ou volontaire, hors cadre règlementé des alliances, à des personnes ne faisant pas partie de services ou institutions étrangères.
La compromission est qualifiée aggravée, lorsque la divulgation est volontaire à destination de services ou institutions étrangères, hors cadre règlementé des alliances, contre ou sans rétribution.
5. Intelligence avec l'ennemi, assassinat, sabotage ; Relèvent du crime en "Haute Trahison".
L'intelligence avec l'ennemi est applicable en temps de guerre, et couvre tout le registre de la compromission simple ou aggravée."
Par conséquent, la cour de justice civile n'a aucun pouvoir en la matière. Mais on est plus à un vice de procédure près, hein ?
Bon sinon on a quoi encore ? Ah oui, l'article 3.2.4. - Une personne ne peut être condamnée deux fois pour les mêmes faits reprochés par une instance de même degré.
Et si on regarde du premier fait, la désertion, découle le second procès, l'emprunt du mandat. Donc c'est au final un seul et même procès que tout bon juge ou procureur aurait rassemblé et donc mis sous le même chef d'accusation, à savoir le plus grave, Haute Trahison, mais pour cela, faudrait des vrais juristes hein? Et par conséquent, on tombe sur la loi précédemment cité.
Car ce sont deux procès qui sont fait à notre ami, et pour le même problème de base. Il est parti alors qu'il avait soit disant pas le droit.
Mais justement, penchons nous sur cette soit disant désertion. Il a été fait mention d'une mission en coopération avec la Guyenne, afin de sécuriser la capitale, Bordeaux, suite à la demande du duché sus nommé. L'accusé a répondu qu'il ne désirait pas mourir stupidement, ce que je peux tout à fait comprendre. Et je puis le comprendre encore mieux suite à une lettre qui a été portée à ma connaissance dans la journée et que je vous retranscris ici :
"Maître,
J'ai fouillé dans les archives ducales et rien n'indique que le Périgord-Angoumois avait toute autorité pour faire intervenir une de leur armée sur les terres de Guyenne.
Par contre, le Périgord-Angoumois s'est déjà par le passé arrogé le droit de venir traquer sur nos terres sans se soucier d'avoir ou non l'accord du conseil ducal guyennais.
Je vous invite à écrire à dame Mélior, dont la réponse ne saurait souffrir de doute ou de spéculation, puisque duchesse au moment des faits. Vous pouvez utiliser ma missive à des fins publiques.
Bien à vous,
Cpt. Archybald Hatzfeld "
Du coup, on peut se poser la question légitime suivante :
Quelle mission a t-il refusé de suivre ? Car à ma connaissance, et maintenant à la vôtre, elle n'existait pas. Donc la désertion n'a même pas lieu d'être car la mission était fallacieuse. Et qu'une démission fut même posée sur la table du capitaine avant le départ. Donc après les vices de procédures qui sont de la forme, on attaque le fond qui est que même l'acte d'accusation ne tient pas.
Donc cessons là cette parodie de justice s'il vous plait et annoncez le non lieu, comme il vous est permis, justice d'Alençon, de le faire.
L'accusation a appelé Thegregterror à la barre
Voici son témoignage :
Votre honneur,
Dame Brunhilde, témoin à charge, se trouvant hors du Duché d'Alençon, nous vous faisons lecture de son témoignage.
Fait le 24 mars 1458
Grégoire d'Ailhaud
Procureur d'Alençon
Déposition de Brunhilde
1er lieutenant du Périgord-Angoumois,
lieutenant des Titans de Sarlat à l'époque des faits.
Je ne peux que vous répétez pour l'ensemble ce qui a déjà fait l'objet de ma première intervention auprès du capitaine.
Les garnisons de Périgueux, Sarlat et Bergerac ont été mobilisées pour une opération conjointe de sécurisation des frontières sud et d'entraide aux forces guyennaises. Une lance, sous le commandement du 1er lieutenant Hedges, avait donc été formée au départ de Bergerac, où l'armée était stationnée, pour rejoindre les Guyennais. Nous attendions l'aval du Comte et l'éventuelle arrivée de renfort de Castillon.
Dans la nuit du 20 au 21 janvier de l'an de grâce 1458, alors que le capitaine s'était retiré quelques jours chez les moines pour négocier des couvertures pour les hommes, le 1er lieutenant Hedges a rédigé la présente missive qu'il a apposé sur le tableau des ordres :
Hedges a écrit:
Aux Soldats de l�Opération chasse à l�Hydre
Au vu d�éléments nouveaux et la présence de nombreux brigands dans le secteur où je devais conduire ma Lance.
Je me refuse à commander cette mission et d�envoyer au casse-pipe de valeureux soldats du Périgord-Angoumois.
Les soldats de la garnison de Bergerac, veuillez prendre vos ordres auprès de votre Lieutenant. Les Soldats Cheyennes et Tubafat, vous prenez les votre directement du Capitaine.
Hedges
1er Lieutenant
Deux choses m'ont fait craindre le pire à la lecture de ce message. C'est tout d'abord qu'aucun plan de route ni date de départ n'avaient été fixés, donc la présence des brigands� Comme on le sait, c'est très aléatoire. D'autres part, la lance du lieutenant Hedges était composée d'hommes aguerris et je lui avais même "prété" deux de mes plus valeureux soldats � Cheyenne et Tubafat � Tubafat étant de surcroît un tacticien hors pair qui aurait pu lui être d'un très grand secours. Donc, le casse-pipe était plus que relatif.
L'autre chose, c'est que me sachant au camp, il abandonnait "mes" hommes au bon soin du capitaine. Enfin, c'était à ne plus rien y comprendre de son rapport avec la hiérarchie de l'armée.
Donc, relativement inquiète, je me précipitai vers sa tente que je trouvai abandonnée. Je fis ensuite le tour du camp au pas de charge pour me décider à repasser la poterne de Bergerac et me rendre, à mon grand damne, chez sa « fiancée ». Porte ouverte, absente elle aussi. Tour de la ville, marché, tavernes� Pas de 1er lieutenant. Je m'enquis auprès de la douane et de la maréchaussée de savoir s'ils avaient été aperçus quittant la ville. Aucune trace.
Il a semblé évident à tous les protagonistes que non seulement le 1er lieutenant avait refusé d'obeïr et déserté, mais qu'il avait aussi minutieusement préparé cela avec sa compagne, qui se servait plus que largement sur les marchés les jours précédents, quittant Bergerac comme des voleurs de poule.
Faict en mon âme et conscience,
le seizième de mars de l'an de grâce MCCCCLVIIII.
Brunhilde
L'accusation a appelé Thegregterror à la barre
Voici son témoignage :
Votre honneur,
Sieur Vonafred, témoin à charge, se trouvant hors du Duché d'Alençon, nous vous faisons lecture de son témoignage.
Fait le 24 mars 1458
Grégoire d'Ailhaud
Procureur d'Alençon
Déposition.
La mobilisation fut décrétée et les forces armées mobilisées dans le cadre d'une opération de sécurisation contre une incursion présumée en provenance du sud de notre Comté.
Par ordre du Comte d'alors, sa grandeur Yodea, une lance fut formée sous les ordres du Premier Lieutenant Hedges avec pour mission d'aller renforcer notre voisin le Duché de Guyenne, victime de sauvages agressions d'un parti de bandits nommé hydres.
Les faits :
Le Premier lieutenant Hedges a quitté sa lance en pleine mobilisation, sans notification préalable dans la nuit du 20 au 21 janvier 1458.
Deux courriers furent émis par le Sieur.
Citation:
Aux Soldats de l�Opération chasse à l�Hydre
Au vu d�éléments nouveaux et la présence de nombreux brigands dans le secteur où je devais conduire ma Lance.
Je me refuse à commander cette mission et d�envoyer au casse-pipe de valeureux soldats du Périgord-Angoumois.
Les soldats de la garnison de Bergerac, veuillez prendre vos ordres auprès de votre Lieutenant. Les Soldats Cheyennes et Tubafat, vous prenez les votre directement du Capitaine.
Hedges
1er Lieutenant
Citation:
Au Capitaine des Forces armées du Périgord- Angoumois.
Par la présente, je vous remets ma démission des postes que j�occupe au sein de la caserne, à savoir 1er Lieutenant, Lieutenant des Furies et soldat de la Compagnie d�Ordonnance. Mon refus d�obéir aux ordres me pousse à prendre cette décision, je ne peux continuer d�exercer mes fonctions.
Ma vie privée à beaucoup évolué pendant les semaines passées, vous en êtes informé, j'ai décidé de consacrer plus de temps à celle-ci.
Sachez que j�ai beaucoup de considération pour votre personne Capitaine Louis Vonafred de Dublith.
Qu�Aristote vous protège.
Faict le 20 Janvier 1458 Au quartier général des forces Armées
Hedges
Vous noterez Messire Procureur la teneur de ces deux courriers aux tons et explications fort différentes.
Je suis intimement convaincu du caractère prémédité de cette opération. Le sieur Hedges et sa compagne Dame brise ayant disparu dans la nuit même, emportant au passage un mandat comtal destiné à l'armée dont le Sieur était le dépositaire.
Absent cette nuit la, je fus alerté par mon adjoint le Premier Lieutenant Brunhilde et par un messager du Comte d'alors sa Grandeur Yodea. Le Sieur Hedges fut aussitôt démis de ses fonctions et des recherches lancées à son encontre.
Je ne souhaite point accabler le Sieur Hedges qui jusqu'a cette nuit la fut un officier éxemplaire. Je crains qu'il n'est subit de fortes pressions extérieures qui l�ont poussé irrémédiablement vers le parjure et le vol.
La teneur de ses deux missives est fort explicite en cette matière.
En insinuant qu'il mène ses hommes au "casse pipe" dans la première alors qu'il affirme dans la seconde sa considération pour son Capitaine et nous parle de changements dans sa vie privée...
Je vous laisse le soin d'apprécier.
Sous serment et en mon âme et conscience.
Hedges était accusé de haute trahison.
Le jugement a été rendu
Enoncé du verdict
Le prévenu a été relaxé.
* Kelkun était maintenant bien installé dans son fauteuil et il n'avait pas vraiment l'intention de le quitter de si tôt. *
Bon je ne vais pas m'étaler sur ce qui a été dit dans l'autre procès concernant Messire Hedges. Ma modeste personne a décidé de le relaxer et l'autorise donc à quitter librement ce tribunal.
Ainsi soit-il !
* Coup de marteau un peu loupé pour mettre fin à la séance.*
Fait en Alençon le 1er Avril 1458,
Kelkun,
Juge d'Alençon.
Le prévenu a été relaxé.