Procès ayant opposé Damoiselle_grace au Duché d'Alençon
Damoiselle_grace était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Lenoil
Nom du juge : Mortesot
Date du verdict : 04/02/1456
Lieu concerné par l'affaire : Sur les chemins
*Le procureur avait cru remarquer une pause dans les actes de brigandages, ces temps derniers. Mais ce n'était qu'une accalmie avant la tempête. Une fort courte accalmie, même*
Messire juge,
Nous sommes réunis ce jour d'hui par la grâce de Damoiselle_grace, une fière boulangère fort connue dans son village d'Argentan et même dans tout le duché d'Alençon (et encore, je n'irai pas plus loin). Or il se trouve le 23 janvier dernier, sur la route menant d'Argentan à Alençon, elle attaqué et tenté de détroussé la dame Oo.cerise.oo d'Al'eaud'Vie, cultivatrice de légumes lavalloise qui s'en retournait en le comté du Maine après avoir passé quelques jours de villégiature à Argentan. . Fort heureusement, ladite dame attaquée a pris le dessus et à mis son agresseuse en fuite avant de poursuivre sa route sans encombre supplémentaire aucune. Mais il n'en apparait pas moins que Damoiselle_grace a tenté de s'adonner au brigandage.
*Frappant du point sur la table*
Et cela, Messire juge, je ne saurais le souffrir ! Tout d'abord parce que d'un point de vue personnel, je trouve cela digne de la plus basse vilénie que d'attaquer d'honnêtes voyageurs qui souhaitent visiter le royaume, lequel royaume serait bien triste si on ne pouvait plus sortir de chez soit à cause de tous ces tire-laine et autres vide-gousset qui rendent nos routes si peu sûres ; ensuite et surtout parce que cet acte est absolument interdit par notre Grand Coutumier, qui le considère comme un trouble violent à l'ordre public.
*Deux gardes apportèrent un lutrin, sur lequel trônait un imposant grimoire frappé de l'aigle bicéphale d'or sur fond d'azur du duché d'Alençon*
« Art. 624-1b – Du brigandage et racket
Est défini ainsi tout vol de richesse (marchandise et/ou écus) d'une autre personne par intimidation, terreur ou chantage
Ainsi, tout acte de brigandage sur les chemins de notre Duché ou de cambriolage dans un village et de racket sera passible d'une amende égale à la somme des biens volés à une amende de 1000 écus, assujettis de la restitution des biens à la victime (sous réserve de présentation de preuve de la marchandise volé) ainsi que son indemnisation à hauteur des frais de soins engagés par l'agression (remboursement des caractéristiques perdues). En sus, le coupable pourra se voir emprisonné et soumis à des peines alternatives. »
*Le procureur pointa son index droit vers l'accusée*
Damoiselle_grace ! Vous êtes accusée de trouble à l'ordre public pour avoir attaqué la dame Oo.cerise.oo d'Al'eaud'Vie sur la route menant d'Argentan à Alençon le 23 janvier dernier. Qu'avez-vous à dire pour votre défense ?
*S'adressant à nouveau au maitre de cérémonie*
Messire juge, afin d'appuyer mon accusation, je vous demande d'entendre la victime de cette agression, la dame Oo.cerise.oo d'Al'eaud'Vie , qui saura mieux que moi vous expliquer ce qu'il s'est passé. Ensuite, je vous propose également d'entendre un témoin du combat ayant opposé les deux dames susdites, à savoir Salvaressa de Kerbark de Vivar, sergente d'armes de l'Ordre des Templiers.
*Le procureur s'assit afin de laisser parler les trois dames, en pensant que tout cela allait surement plaire au juge*
Lenoil,
procureur du duché d'Alençon
24/01/1456
*Grace complètement affaiblie et blanche comme euh.. Ben oui blanche comme un mort quoi...huhuhu ! Pointa le bout de son nez au tribunal, entre deux délires fiévreux. Elle ne savait d'ailleurs pas comment elle avait réussi à parvenir jusque là, mais bon toujours est-il qu'elle y était. De brefs signes de la main, des envolées de baisers, aux dames comme aux hommes venus assister à son petit manège, par curiosité, déjà des chuchotements : "haaaaaaaaaan ! Nan mais vous vous rendez compte ! Heureusement que le duc l'a pas gardée celle là !" Et en guise de réponse, un charmant sourire, bien qu'un peu pâlichon et un regard hautain défiant toute l'assistance, comme seule la Gare en avait le secret...*
- Qu'est ce que j'ai à dire pour ? Aaaaaaaah... Pour ma défense ! Euh .. Ben rien ! J'ai voulu passer mes nerfs sur quelqu'un, j'ai fait "trou trou pique nique douille c'est toi l'andouille" et l'andouille, enfin, pardon Cerise, c'pô contre toi hein... C'est tombé sur mon accusatrice.
Bon ben voilà, on s'est bien battu à coups de paniers dans la tronche, de coups de griffe et de baffes, elle a été plus forte que moi et je me suis fait ratatinée !
Euh par contre, ptite précision hein...Elle brode un peu quand même, je m'foutrais jamais à genoux pour m'excuser hein ! Oh ! Faut pô pousser mémé dan les orties là ! J'assume mes petits écarts et mon amusette d'un soir ! Na !
Pis s'il faut, pour m'acquitter de ma dette envers le tribunal, que je sois fouettée par le juge, en personne... Ce sera avec plaisir bien sur ...
*battements de cils, sourire angélique et air innocent*
- Enfin bon de toutes façons, si jamais j'avais gagné le combat contre M'dame Cerise, je lui aurais rendu toutes ses affaires et lui aurait payé un ptit calva et un repas chaud pour m'faire pardonner du préjudice. Mon but, c'pô l'argent, m'en fous de l'argent, pourquoi qu'vous croyez que ça déborde au balcon hein ?! Mon but, c'est ... Ben j'sais pô en fait... Une lubie, une envie de faire la fofolle quoi.
Bref, je plaide coupable et demande la peine capitale : une nuit avec le juge ! Eeeeeeeuuuuuuhhhhh ! Scusez-moi je m'égare... [Quoique...Avant que je crève... Vais plutôt classer ça dans la rubrique "dernières volontés" tiens...]
*Griffonne sur un petit calepin*
- Comment ça, c'est pô moi qui décide ?!
*Elle alla enfin se rassoir en titubant, et vous noterez que pour une fois ce n'était pas à cause d'un excès de calva... Elle est devenue trop raisonnable la Garce d'Argentan avec le temps, et elle n'aimait pas du tout ça !*
*L'accusée était fidèle à elle-même, ce qui faisait sourire le procureur. Mais bon, la loi étant la loi, il allait bien falloir la faire appliquée*
Messire juge,
L'accusée avouant les faits qui lui sont reprochés, je serai donc bref puisque je n'ai plus à vous convaincre de sa culpabilité.
Certes, la victime de l'accusée a eu le dessus dans le combat qui les opposât et elle a pu continuer son voyage sans encombre, mais nous ne pouvons pas laisser une agresseuse de voyageuse impunie : ce serait donner le signal que les aggressions sur les routes sont autorisés dans le duché d'Alençon, de qui n'est évidemment pas le cas. L'accusée a donc voulu se défouler. Quelle que soit ses raisons d'être énervée, cela n'autorise en aucun cas l'attaque d'une voyageuse, même si c'est pour se prendre une raclée au final. Ce serait le début de la fin de notre brillante civilisation aristotélicienne, qui amorcerait ainsi une inexorable descente vers la primitivité des temps barbares. Personnellement, je n'y refuse et j'espère que c'est également votre cas, Messire juge.
C'est pourquoi l'accusation demande contre la dame Damoiselle_grace :
- une journée en prison pour lui permettre de se retirer dans un endroit calme, car elle semble un peu surmenée ces temps derniers ;
- deux journées de travail dans le verger d'Argentan, afin qu'elle mette en vente sur le marché du village des fruits à 8 écus, ce qui sera bien plus utile au commerce que son inqualifiable acte de brigandage.
Bien que cela serait certes très adapté au cas qui nous occupe, je ne demande pas de châtiment corporel, étant donné que nous sommes sans exécutant depuis que notre bourrelle a pris sa retraite. Toutefois, Messire juge, si jamais vous trouver quelqu'un, n'hésitez pas à infliger à la victime ce que bon vous semblera, je fais toute confiance à votre imagination dans ce domaine. C'est de toute façon vous qui voyez, tel le célèbre chevalier de Laspallès.
Lenoil,
procureur du duché d'Alençon
28/01/1456
*Grace se leva, s'appuyant sur sa chaise et s'éclaircit la gorge :*
- Ben j'ai rien à ajouter moi hein ...
Ah si ! Si vous n'avez plus de bourelle, comme j'ai pu le comprendre, vous pouvez me foutre en prison comme ça je refile la peste à tous mes co-détenus et vous z'avez plus rien à faire ! Y'a plus qu'à attendre et ramasser les restes !
*sourire en coin, la Garce se rassoit*
*Un garde apporta un courrier au procureur, lequel se leva pour la lire*
Messire juge,
La victime ayant poursuivi son voyage, elle n'est pas en mesure de venir témoigner en personne, aussi a-t-elle pris la peine de m'écrire un courrier que je me propose de vous lire sur le champ :
"Nous cheminions, Baralis et moi, sur la route menant à Alençon quand tout à coup une furie c'est jeté sur nous.
http://img183.imageshack.us/img183/7018/sanstitreme6.png
Sans doute dans l'intention de nous dévaliser. Elle ne semblait toute fois pas dans un état normal. Pendant notre lutte, elle prononçait des paroles incompréhensibles... on aurait dit qu'elle délirait.
Elle n'a toutefois pas réussit à nous prendre quoique ce soit."
Lenoil,
procureur du duché d'Alençon
26/01/1456
Ma belle, ma douce, ma Grace … si ta pov’ sœur Loli te voyait, ralala … si tu voulais te défouler et taper sur quelqu’un, t’m’aurais demandé, j’me s’rais dévoué roohhh…
Bon, que l’accusée s’approche …
*Mortesot regarda Grace dans les yeux … *
Mouiiii, je vois clair en elle
En vertu des faits dramatiques que l’accusée à subis récemment avec le décès de ses enfants, en vertu de la profonde détresse émotionnelle, sentimentale et sexuelle dans laquelle elle se trouve depuis quelques temps, tout ceci constituant des circonstances hautement atténuantes, je prononce la relaxe de l’accusée à la condition qu’on ne l’y reprenne plus.
J’ai dit !
Mortesot, Juge d’Alençon
04 fèv 1456
Le prévenu a été relaxé.