*El procurador approcha de l'accusée*

Bonjorn damisèla,

*un sourire*

Si vous estes présente en ce seizième jour du mois de juin de l'an de grasce mil quatre cent cinquante sept en ce tribunal, c'est à cause sans doute de vostre étourderie ou de vostre pseudo ignorance.

*Tourna les talons vers la foule*

Car cette femme, venant de Guyenne, n'a pas dû voir ou ouïr l'affiche ducale qui disait que :

*Citation*

* Toutes les frontières de Gascogne sont fermés pour une durée indéterminé, les laisser passer sont réexaminés
* Les ressortissants de Guyenne se voient formellement interdits de séjour et seront considérés comme une menace pour la sécurité de la Gascogne s'ils entrent sur notre territoire.
* Les ressortissants de Guyenne déjà présents sur notre sol doivent quitter dans les plus brefs délais le territoire, 48 heures pour les villes frontalières, 72 heures depuis Bayonne.
* Les étrangers en situations irrégulières seront automatiquement mis en procès pour Trouble à l'Ordre Public et parcourront nos terres à leurs risques et périls.

*Un soupir*

Et elle n'a pas lu non plus la missive que le Duc lui a envoyée, lui demandant de quitter le territoire. Son voyage à l'abbaye le lendemain est peut-estre lié...

*Retour à l'accusé*

Bref, moi, Riwenn de Castel Vilar, vous accuse ce jour de Trouble à l'Ordre Public, un avocat puit vous assister (http://chateaudemarsan.xooit.fr/f194-Le-cabinet-d-avocats.htm) ou vous pouvez vous défendre seule.

*Un demi-tour vers la foule*

Quoi qu'il en soit, la parole est à l'accusé !

*En espérant qu'elle allait parler*

*La Chlo, habillée à la va vite -forcément, les gardes n'ont pas voulu la lâcher d'une semelle avant d'arriver au tribunal-, des petites cernes sous les yeux, passe sa main dans ses cheveux pour essayer de se refaire une coiffure qu'on peut appeler "présentable" pendant que le messire blablate.
Elle tente un sourire charmant et un petit battement de cils au procureur qui, malheureusement, ne réagit pas tant que ça... Qui ne tente rien n'a rien.
Elle laisse échapper un petit soupir. Tout ça pour une petite étourderie de rien du tout... ah la jeunesse d'aujourd'hui ! N'importe quoi ! Même pu l'droit de rester au couvent tranquille.

Silence dans la salle. La gueuse sent des regards rivés sur elle. Un petit instant, elle se sent super gênée.*

Ah... hum, c'est à moi la c'est ça ? Euh.. alors oui oui et oui pour tout ce que vous avez dit. Totalement d'accord avec vous. J'ai fait une grosse erreur, fatale, qui va me coûter cher. Promis, dès ce soir, je vais aller me confesser, je ne recommencerai plus. Mais vous savez... je n'ai pas fait exprès... je suis une voyageuse moi ! Je n'ai pas d'amis, je ne lis jamais les décrets, ni même les lettres que je reçois... Peut être que votre missive n'est pas arrivé à destination, qui sait ? *pendant un instant, elle se remémore l'arrivée du volatile, avant même d'avoir ouvert la lettre elle l'avait jeté dans le feu* Ou peut être qu'elle est arrivée mais je n'ai pas vraiment du y faire attention... vous savez, ma vie est tellement compliquée en ce moment... c'est si dur pour moi, je suis encore jeune, il faut que je profite de la vie... et pourtant, j'ai des problèmes de coeur, je ne vois plus ma famille, ma nièce, mes frères et mes belles soeurs, mes amis décèdent tous un par un, alors pensez vous que j'ai un but dans ma vie ? Non, j'en ai pas ! Alors à quoi ça me servirait de lire des lettres ? J'ai peur qu'elles m'annoncent une mauvaise nouvelle à chaque fois. Je peux vous assurer que mon départ au couvent est une simple coincidence, je... je... jamais je n'ai voulu faire de mal à qui que ce soit... ni troubler quelqu'un... public ou pas... je vous le promets! Même si, j'avoue, j'ai déjà essayé d'être une hors-la-loi mais personne ne m'a cru... a c'qu'il parait j'suis trop gentille. Vous trouvez pas vous ? Enfin, vous me connaissez pas d'trop, bien sûr, c'est vrai, j'oubliais...

*Petit regard circulaire vers l'assemblée, puis elle fixe le procureur, les yeux larmoyants et suppliants*

Alors, messire le procureur, dites moi TOUT! Qu'allez vous me faire ? Vite, dites le moiii, avant que mon coeur ne me lâcheeeeee... vous n'allez pas me pendre tout de même ? Oh nonnn, je suis tellement jeune...

*Elle s'affale sur sa barre en bois*

*Ah cette jeunesse ! Que devenait-elle ? Heureusement qu'il y avait des exceptions parmi cette jeunesse. En voilà une qui se comportait très mal. L'on ne lisait point ses missives, ni les loys, l'on vivait en marge du duché.

Riw se leva et approcha de l'accusée*

Ah cette jeunesse ! Que devient-elle ? Heureusement qu'il y a des exceptions parmi cette branche de la population. En voilà une qui se comporte très mal. L'on ne lit point ses missives, ni les loys, l'on vit en marge du duché, n'est-ce point ?

*Riw ne la laissa pas respondre et reprit son réquisitoire devant la jeune femme qui tentait de l'apitoyer sur sa vie et son devenir*

Je ne vous laisserai point respondre, la response est évidente, je continuerai devant vous qui tentez de m'apitoyer sur...*cherchant ses mots* que je retrouve le terme...vostre sort...

*Il se tourna vers le témoin pour lui dire que ce qu'elle apportait dans son témoignage n'apportait pas grand chose au procès, ses propos attaquant la Guyenne qui n'avait pas grand chose à voir avec ce qui advenait, si ce n'estait l'origine de l'accusée.*

Je me tourne vers vous pour vous remercier de vostre apport, mais pour vous notifier que les liens que vous establissez entre le duché voisin et l'accusée ne l'aide en rien. Ce que l'on lui reproche ce jour, ce n'est point d'avoir esté envoyée par la Guyenne, mais d'estre en Gasconha alors qu'elle est guyennoise.

*La loy estait la loy*

Dura lex sed lex !

*Après avoir clamé son dicton à la foule, il reprit en direction de l'accusée, en lui expliquant que son âge ne jouait en rien sur ce qui lui estait reproché, et que la mort ne l'attendrait point à sa sortie de prison*

Je reprends en vostre direction damisèla, afin de vous expliquer que vostre vie et ce que vous estes ne plaide en rien pour vostre défense. Vous deviez lire vos missives surtout celle du Duc *Sacrilège* et nos loys sont comme toutes les loys, impossible d'y échapper. Vous n'y échapperez donc point !

*Il sourit, la gamine estait amusante, mais il intervenait en tant que procureur, et non pas en tant que père*

vous m'amusez ma chère, je comprends parfaitement ce que vous dictes, ayant moi-mesme un enfant. Mais je sais faire la part des choses, je suis icelieu en tant que procurador et non en tant que géniteur. Dommage pour vous. Mais qui ne tente rien n'a rien. Ce fut en vain, mais je vous applaudis.

*Il fint de frapper des mains. La gamine allait savoir ce que signifiait le respect des loys.*

Je pense que deux journées de prison et une amende de 70 écus vous fera comprendre que la loy est la loy, et qu'il n'est point permis de la bafouer. Vous estes jeune, vous devez apprendre de la vie, et de vos erreurs, ce jugement, quel que soit le verdict, ira dans ce sens, je l'espère pour vous. Cela formera vostre jeune âge.

*Et voilà !*

*Chloé laisse échapper un long soupir en regardant le procureur. Un autre, avec un haussement des épaules en direction de Soaz qui a fait de son mieux.
Elle baisse la tête en regardant le par terre. Il se fout d'elle le procureur la ?! Elle l'entend frapper dans ses mains. Froncement de sourcils.
Mais lorsqu'il lui annonce le jugement, elle manque de s'étouffer, ne peut se retenir et s'esclaffe :*

DEUX JOURS DE PRISON ?!!! Mais vous êtes fous ?! Qu'est...qu'est ce que je vais faire là-bas ? J'vais pourrir et finir moisie ! Mais ça pue ! Et y a des rats ! P'tète même des psychopathes ?!

*Ses yeux s'écarquillent de surprise. La prison, c'est pour les hors-la-loi, pas pour ceux qui ont commis une petite infraction de rien du tout, microscopique!*

Et... qu'est ce que j'vais pouvoir faire là-bas moi ? Hein ?

*N'en revenant toujours pas, elle comprend maintenant pourquoi son vieux oncle Gilbert passe sa vie en prison. Elle qui croyait qu'y avait que les bandits qui y séjournaient. Mais enfait, non, c'est juste des personnes normales qui ont eu un moment d'étourderie et qui se retrouvent enfermés comme des rats dans une cage puante.
Elle se murmure à elle même : mmmh... p'tète que j'suis un bandit aussi...
Puis se retourne vers l'assemblée.*

Allez-y, je suis prête. Mais laissez-moi juste récupérer deux trois parchemins, histoire que j'envoie une p'tite carte à mon frère hein !

*Soaz quitta sa convalescence pour se présenter au tribunal. Elle posa sa besace sur le banc avec sa serviette de plage, et trainant la patte, mimant un air de revenue atteint péniblement la barre.*

Votre honneur, monsieur le procureur, je viens devant vous attester de...

*se tournant vers Chloé*

Je dois dire quoi?

... que cette bonne enfant est innocente de ce dont on l'accuse!

* se tournant vers Chloé*

On t'accuse de quoi?

Chloé n'est qu'un dommage collatéral car si le Duc de Guyenne avait eu le cran de riposter lors de la prise de Bazas, jamais cette enfant n'aurait eu à se présenter devant vous, à vous faire perdre votre temps et à subir l'humiliation d'être jugée pour un délit si mineur.

Car qu'à t-elle fait pour mériter votre courroux. RIEN.

Si Dieu ne l'avait pas installée en Guyenne rien de tout cela ne serait. Mais Dieu, dans son omniscience, omnipotence a envoyé une plaie à la Guyenne, en la personne de GarzimLobo.
Cette plaie c'est tous les jours que nous en mesurons l'étendue.

Regardez cette frêle enfant. La pensez vous réellement une menace à la sécurité de votre territoire? Soyons réaliste! Elle ne l'est pas.

En vérité je vous le dit Chloé est une victime que vous devriez aider.

Chloé vient de Guyenne, terre où l'on cultive l'ignorance. Jamais notre population n'a été éduquée. Elle ne sait pas lire. Personne ne lui a jamais expliqué la politique car si la Guyenne s'est fait un devoir, c'est bien celui de maintenir son peuple sous la coupe d'un gouvernement de vendu.
Ainsi, ne sachant la fermeture des frontières et n'ayant accès à la lecture elle n'a pu comprendre que sa présence n'était pas souhaitée.

Elle est une enfant fidèle d'Aristote et c'est pour cela qu'elle s'est rendue au monastère, pour le salut de son âme. Pourquoi aurait-elle fuit un contexte dont elle ignorait tout? Je vous le demande. Comment savoir que l'on risque des poursuites quand on ne sait rien d'un contexte conflictuelle!

Le véritable responsable de notre présence ici est Garzim. C'est lui qui en n'aimant pas son peuple, en le rabrouant, en l'humiliant, en le maintenant avec tant de violence dans la soumission vous a conduit à connaître à votre tour les affres de la guerre.
Si Garzim n'avait voulu troubler, spolier les droits des diplomates, s'il avait eu l'attitude d'un régent digne de ce nom, jamais vous n'auriez connu Labrit et n'auriez dû fermer vos frontières. Donc Chloé n'aurait pas enfreint une loi et ne serait pas devant vous.

Si vous devez poursuivre, alors inculpez le vrai responsable : Garzim.
Ne vous en prenez pas aux plus faibles comme Chloé, déjà victime de l'acharnement de ce semi puissant.

*Si avec ça on ne comprenait pas qu'elle détestait le régent manchot aux commandes de la Guyenne....
Elle s'inclina très bas devant la cour, et sourit à Chloé. Après le charme, la victimisation! Si les juges ne succombaient pas c'est qu'ils étaient des sans-coeurs!*

Gabriel arriva, traitant les affaires courante rapidement au château avant de rejoindre la salle de l'Etat Major où il passait ses journées a envoyé des courriers en tout sens.*

Madame le juge,

Je n'irais pas par quatre chemins n'en ayant guère le temps.
Le 10 juin, frontières étaient fermé et au plus tard le 13 juin aucun guyennois ne devaient se trouver sur nos terres.
L'accusé, est repéré à Mimizan à partir du 12, arrivé donc après le décret. Estimant qu'il n'a pas forcément vu le décret vu qu'arrivant depuis la Guyenne, je l'en informe moi même le 14.
Quelle n'est pas ma surprise de voir que pour toute réponse, l'accusé ne quitte pas notre sol mais se met à l'abri de l'abbaye.

Pensant avoir été prévenant envers cette jeune femme, et sachant pertinemment qu'il est parfaitement possible, s'il est impératif de se retirer, de ne faire retraite que le lendemain et de finir notre action quotidienne, j'ai donc demandé que les poursuites soient lancés.

HRP : Si une action, comme un déplacement est en cours, la mise en retraite est effective qu'à partir du lendemain. Il est donc possible de partir et de se mettre en retraite.

*Morphée excédée par les interventions en tout sens frappa de son marteau sur le heurtoir pour ramener le silence...*

S'il vous plait, un peu de calme ou la salle devra être évacuée en direction des cachots!

Accusée levez-vous!

Le témoignage de la défense n'est guère convaincant...
Les actions du Duc Garzimlebo n'étant pas en cause puisque la Gascogne et la Guyenne étaient en froid avant lui, ni n'est responsable des lois en Gascogne. Il est par contre curieux de voir une des personnes responsable du durcissement des lois qui ont conduit l'accusé devant nous, témoigner en sa faveur et pour en charger un autre. Personne qui, rejette la guerre sur la Guyenne alors que c'est elle qui a attaquée la Gascogne, et dont la parole est donc assez douteuse...

Mais Nul n'est censé ignoré la loi, surtout lorsque celle ci a été transmise aux mairies frontalière de Gascogne, à savoir Bazas et La Teste, et qu'il est coutumier maintenant de se renseigner sur les lois des provinces que l'on souhaite visiter...
De même, la mise en accusation n'a pas été faite immédiatement mais une autre chance a été laissé, par le biais d'une relance du Duc, de quitter le territoire.

Cela commence à faire beaucoup d'erreur accumulé, et à moins d'être aveugle ou simple d'esprit, il faudrait presque le faire exprès. A dire vrai votre culpabilité est suffisamment évidente, peut être du à votre négligence ou à voter désinvolture mais culpabilité tout de même car cela ne vous en dédouane pas.

Cela va par contre jouer sur la peine, car peut être ne pensiez vous réellement pas à mal. je dis peut être car vous avez reçu le soutient miraculeux de quelqu'un, Ela de Diesbach.

*Fait passer une lettre*

http://img269.imageshack.us/img269/5298/courrierfinutemizz.jpg

Nous joignons cet élément au dossier, élément de dernière minute. Connaissant la personne, vu les services rendues par le passé et l'honneur mis à respecter ses engagements, nous lui remettons donc la responsabilité de vous punir et vous condamnons à une amende symbolique d'un écu.

Vous vous en tirez extrêmement bien, voir même miraculeusement bien. J'espère que vous avez compris que les courriers se lisent, surtout quand le titres semblent suffisamment important, et qu'en tout les cas, on se renseigne sur les lois en vigueur, en contacter les autorités pour leur demander les informations par exemple.

Maintenant partez et faite donc attention à vous.
J'espère ne plus vous croiser en ces lieux je serai moins clémente la prochaine fois !

Mont de Marsan, le 12.08.57
Morphée VF Galad
Duchesse de Blâmont
Baronne de Thuillières
Juge de Gscogne