*Riwenn estait assis sur un banc du tribunal, il se leva discrètement et se tourna vers l'accusé*

Mais ...

Mais ...

*feignant l'estonnement*

Mais ... ne serait-ce pas... ?

Mais oui ! Bien sûr !

*Leva les bras au ciel dans un faux excès de délire*

Messer Baaaaaaank bien sûr !

*Au juge*

Ce messer est bien connu des meubles icelieu présents puisque, vostre honneur, c'est la troisième fois qu'il entre en ce lieu. En est-il déjà sorti ? Là est une question que nous ignorerons pour le moment car ce n'est point le sujet du deuxième jour du mois d'avril de l'an de grasce 1457.

Bref, comme dict l'adage : jamais deux sans trois !

*Un coup d'�il à l'accusé avant de revenir vers le juge*

Et l'accusé n'a pas voulu donner tort au proverbe.

*Se tournant alors vers la petite assemblée présente*

"Que nous vaut le plaisir de revoir cet individu ?" me demanderez-vous !

Voici la response : non content de défier la loi municipale, de défier un agent de la prévosté, voilà qu'il défie un érudit, plein de vie et plein d'espoir, honneste jusqu'aux ongles, faible bien que courageux, afin de se faire voir de plus belle !

Quel beau spectacle n'est-il point ?

*un léger sourire plein d'ironie*

Alors, après un vol, un inventaire s'impose messer : quelques centaines d'écus et une dizaine de vivres. Et tout cela pour le bonheur des gens qui parcourent les routes gasconnes bien entendu. Et qui doit-on remercier ? Vous bien sûr.

Je vous rappelle la loi au cas où vous l'aurez oublié, par le plus grand des hasards.

*Va tout doucement dans sa récitation, espérant que l'homme finira par comprendre ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire, enfin...surtout ce qu'il ne faut pas faire*

"Livre V - Opus 7. Le brigandage

Art 1. L'attaque d'un voyageur sur les routes de Gascogne est considérée comme un acte de brigandage.

Art 2. Toutes personnes surprises à brigander sur les terres gasconnes sera poursuivies pour trouble à l'ordre public."

Savez-vous ce que cela signifie messer ? Hmmm ?

*Attendit quelques secondes avant de reprendre la parole*

Eh bien, pour ne rien vous cacher, vous estes accusé de brigandage, donc de trouble à l'ordre public !

*puis prenant une grande et succincte respiration*

Vous avez bien sûr, et je pense que vous finirez par le savoir par coeur, droit à un avocat : http://chateaudemarsan.xooit.fr/f194-Le-cabinet-d-avocats.htm

Et il va, je pense, vous en falloir un, car messer Ancien, vostre victime, et un de vos concitoyens de Dax, vous a formellement reconnu.

Quelque chose à dire à cela ?

*La response suivrait le silence que le procurador laissa dans la salle*

Rien

*El procurador se rascla la gorge avant de commencer son réquisitoire*

Que dire de plus ? Les faicts sont là, la victime reconnoit l'accusé comme estant son agresseur, accusé qui ne vient mesme point se défendre, défense qui de toute façon aurait esté inutile.

*un rappel à l'assemblée*

Car messer Bank, icelieu présent, est un habitué de nos tribunaux, comme ma prime plaidoirie a pu le faire comprendre. Alors quitte à aimer mettre les pieds au tribunal gascon, peut-estre un bref séjour dans les geôles de nostre duché ferait plaisir à messer.

*Au juge qui allait sans doute finir par s'endormir*

C'est pourquoi je demande une peine de 70 écus, en guise du préjudice, et de 3 jours de prison.

*Espérant que l'accusé ne perpétrait point le silence précédemment entendu, il retourna s'asseoir*

Rien

Mesdames et messieurs de la cour

Alors que je revenais de voyage le 2 avril de bon matin, j'ai été agressé par un individu alors que je n'étais qu'a une lieue de Mont de Marsan.

Je marchais et j'étais dans mes pensées,quand soudain un homme a surgi l'épée à la main et m'a frappé. Heureusement j'ai eu le réflexe de me reculer, mais j'ai été quand même toucher au bras. Ensuite l'individu s'est jeté sur moi, me couchant sur le sol ou je ne pouvais me défendre à cause de mon bras handicapé.

Il a ensuite essayé de m'étrangler et alors que je suffoquais, un rayon de lune est venu éclairer la scène et j'ai reconnu Bank37 habitant de DAX comme moi et que j'avais déjà remarquer à cause d'une affaire qu'il avait eu avec la justice de notre ville.

Ensuite je me suis évanouie. Quand je suis revenu à moi, je me suis traîné péniblement jusqu'a Mont de Marsan, ou le guet me prenant pour un mendiant m'a jeté en prison, avant que le malentendu puisse être levé.

J'ai perdu environ 60 écus en bon louis d'or plus 4 pains et 4 sacs de mais. Sans compter qu'il va me falloir des soins spéciaux pour que je puisse retrouvé la santé.

Je vous serais reconnaissant de châtier ce triste individu afin qu'il ne puisse recommencer

Je vous salut bien.
Ancien

*Le juge poussa un soupir en voyant l'affaire du jour. Bank, réglé comme une horloge, il revenait au tribunal toutes les deux semaines exactement. Un bref coup d'œil au dossier pour lui apprendre qu'il inaugurait un nouveau délit.*

Que l'accusé veuille bien se lever pour le verdict.

considérant qu'aux termes de la loi précédemment cité par le procureur, toute tentative de brigandage doit être considérer comme un trouble à l'ordre public et puni comme il se doit ; qu'à l'accusation de brigandage, l'accusé ne s'est pas défendu alors que l'occasion lui en a été laissé on ne peut plus longtemps ; que cette cour à toujours estimé que le silence de l'accusé s'interprété comme l'aveu de culpabilité.

Déclarons l'accusé coupable.

Considérant que le montant du préjudice s'élève à une valeur total de 99 écus selon la victime ; que sa parole ne peut être contesté faute de déposition contre elle et doit être présumé comme vraie.
Considérant que la peine pour être dissuasive ne peut être inférieure au montant du bénéfice malhonnêtement acquis ; que la justice pénal se doit au contraire de réparer afin de retirer tout bénéfice, et de punir afin de sanctionner le comportement.

Condamnons l'accusé à une amende de 110 écus et 3 jours de prison.

Justice a été rendue.

Fait à Mont de Marsan le 4 mai 1457
Gabriel Von wittelsbach.