Procès ayant opposé Joseph4 au Duché de Guyenne
Joseph4 était accusé de Trahison.
Nom du procureur : Phillau
Nom du juge : Limace/Totort
Date du verdict : 22/08/1456
Lieu concerné par l'affaire : La teste de buch
*Phillau rentra dans la salle du tribunal, le juge Totort était déjà installé sur sa plateforme et les gardes venaient d'ouvrir les portes, permettant aux gens de rentrer.*
Votre Honneur, messire le Juge,
En ce jour du XIII Août de l'an de grasce mil quatre cent cinquante six sous le règne de nostre bien aimé souverain le Roy Lévan III de Normandie, j'ouvre donc un procès contre messire Joseph4 sous le qualificatif de Trahison envers la couronne de Guyenne.
Ce messire a été surpris par la maréchal de La-Teste-de-buch, messire Tsunaki, alors qu'il tentait de prendre pied et possession dans la mairie de la teste.
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Ces actes mettent en danger l'intégrité et la sureté de notre patrie et méritent donc d’être punis.
* Phillau se retourna donc vers l'accusé *
Sachez messire que la duchesse de Guyenne, de sa plus haute autorité vous accorde le droit de demander l'assistance d’un avocat afin de vous assister tout au long du déroulement de ce procès.
Sachez que vous avez enfreint l'article du chapitre IV du livre 2
*Phillau s'éclaircit la voix et lu*
De la Trahison/Haute Trahison :
• Est appelée trahison tout agissement portant atteinte à la stabilité ou à l'intégrité du Duché ou de ses institutions, ainsi que le refus de se soumettre aux différentes autorités de Guyenne.
J'appelle donc à la barre messire Tsunaki comme premier témoin de l’accusation.
*Phillau termina son acte d'accusation et la greffière inscrivit la date à la fin de son résumé.*
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.
Votre grâce,
Messire de la défense,
Je veux bien croire de toute la bonne volonté du monde de l'accusé, mais celui-ci ne se présente pas et préfère laisser des gens s'exprimer en sa faveur.
Nous ne sommes pas là pour débattre des motivations de l'accusé mais bien des faits. Alors que la mairie était defendue par les forces du duchés, cet homme a tenté de la prendre par la force.
Il a bien porté atteinte volontairement à la stabilité et à l'intégrité du duché en attaquant seul la mairie sans ordre express du conseil ducal ou de sa duchesse.
Les faits sont indéniables et je demande donc une peine de prison de deux jours accompagnées d'une amende à la discretion du juge.
Faict le XVIII août de l'an de grasce mil quatre cent cinquante six.
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.
Lorca entra dans le tribunal, un parchemin sous le bras, la mine sérieuse et pleine de gravité. Il se rendit jusqu'à la barre sans un regard pour le public ni pour les magistrats.
Il ne s'autorisa qu'un bref regard en direction de son client, messire Joseph 4, avant d'empoigner son parchemin sans le dérouler et de s'en servir comme d'une baguette. Il se tourna vers la duchesse, dame Ombres.*
Votre excellence, je suis maître Lorca, l'avocat qu'a choisi l'accusé, messire Joseph4 pour le défendre lors de ce procès dépendant de la Haute Justice.
*Lorca s'inclina en direction de la duchesse*
Dame Ombres, on reproche à mon client de s'être rendu coupable du délit de trahison, c'est à dire, si je me réfère au livre II, chapitre, article 1, alinéa 1 de notre grand coutumier : " tout agissement portant atteinte à la stabilité ou à l'intégrité du Duché ou de ses institutions, ainsi que le refus de se soumettre aux différentes autorités de Guyenne." Or, je prétend qu'il n'en est rien. Certes, il est indéniable, et mon client ne le nie pas, qu'il a participé à une tentative de prise d'assaut de la mairie, mais il conteste l'accusation de trahison que porte le tribunal, suite à la dénonciation de sa tentative par le maréchal Tsunaki.
En effet, pour trahir, il faut vouloir nuire. Au contraire, mon client n'a cherché que le bien-être, que dis-je, le bonheur de sa ville, la Teste de Buch, dans cette tentative avortée. Il n'a vu qu'une mairie abandonnée, désertée, laissée sans la gouvernance bienveillante et éclairée d'un maire, et ce suite à la démission du père Aurélien87, devenu conseiller au commerce de Guyenne, dans le respect de notre grand coutumier selon lequel "Nul Guyennois ne pourra cumuler les postes suivants : Duc, Conseiller ducal avec une charge fixe, Recteur, ou Maire". La mairie était à l'abandon, l'élu du peuple était absent. Sa révolte n'était donc pas une usurpation, mais bel et bien une tentative de restauration du pouvoir.
Une restauration temporaire, il faut bien le préciser. Car Messire Joseph4 n'a jamais voulu conserver ce pouvoir, du moins pas sans le consentement du peuple. Vous pourrez en effet remarquer que mon client est candidat aux municipales qui ont lieu en ce moment même. Ce pouvoir, il le voulait transitoire, juste le temps de laisser le peuple décider qui serait son maire. Il n'a pas l'âme d'un dictateur, bien au contraire. D'ailleurs, et je tiens à vous le faire remarquer, messire Joseph4 n'a eu de cesse de se présenter aux élections municipales depuis plusieurs mois. Certes, il a été systématiquement battu, mais jamais écrasé. Ce qui lui laissait toujours l'espoir d'une future victoire, son influence se faisant sans cesse croissante au sein de l'opinion des Testerins. Aussi n'avait il aucun intérêt à s'emparer par la force du pouvoir, puisqu'il pouvait s'attendre à l'obtenir par les urnes dans un futur proche et ce dans la plus grande légalité.
*Pour appuyer son propos, Lorca abaissa la main gauche jusqu'à ce qu'elle touche la barre.*
S'il a donc franchi le pas, ce n'est pas par avidité du pouvoir, mais bel et bien par altruisme. car mon client est un homme vertueux, qui a su observer la déliquescence de la Teste ces derniers mois et s'en est inquiété à juste titre. En effet, bien que père aurélien87 ait déclaré dans sa lettre de démission "j'ai pris toutes les dispositions nécessaires afin que notre ville continue d'être gérée correctement", il ne pouvait manquer de s'inquiéter, puisque la ville se voyait privée en même temps de son maire et de son lieutenant de police, messire Miles Teg, actuellement en retraite spirituelle. Une double absence qui n'a pas été sans conséquences, puisque ici ou là, on a pu voir croître le nombre des infractions sur les prix des matières premières ou sur les salaires minimaux. Délits qui, sans ces deux magistrats, ne peuvent être sanctionnés, puisqu'ils sont les seuls habilités à ester en justice au nom de la ville. C'est donc pour mettre fin au chaos qui menaçait la Teste que messire Joseph4 a décidé de prendre d'assaut la mairie. Car, à l'instar de notre regrettée précédente duchesse, son excellence Farena surnommée Cassandre l'Honnête, mon client a eu une vision de mort et de destruction, et c'est pour l'empêcher qu'il a agi comme il l'a fait. Et telle la Cassandre que chantait l'aède dans son l'épopée L'Illiade, il n'y a eu personne pour le croire, et c'est donc en passant à l'action qu'il a enfin pu faire prendre conscience à tous des dangers qui nous guettaient. Le sacrifice d'un homme pour la sécurité de tout un village.
Et ceci, je dois l'avouer est une attitude noble. D'ailleurs, à défaut d'en avoir les quartiers, messire Joseph4 a tout du noble. La vertu, la droiture, le souci de la justice, l'altruisme. Ce qu'il a fait, il l'a fait pour ses compatriotes Testerins, pas pour lui. Messire Joseph est un homme qui participe activement à la vie de sa communauté. Il vient régulièrement en taverne, aime discuter avec ses concitoyens et électeurs. C'est aussi un propriétaire foncier, lui qui possède deux champs de blé, car il sait que cette céréale est le fondement de l'économie de notre duché, et pour rien au monde, il ne changerait pour une autre culture plus rentable mais dispensable. Et même, sur le marché, il n'est pas un de ceux qui jouent avec le feu, s'approchent des prix plafond. Au contraire, ses prix sont plutôt bas et accessible à tous, car sans être maire, messire Joseph4 mène une politique sociale à sa portée, lui qui aime son prochain et essaye de rendre la vie plus agréable à tous. Il est un homme tout ce qu'il y a de plus honnête et droit, tout comme nous.
*Ce faisant, Lorca fit un tour sur lui-même, désignant tour à tour son client, la duchesse, les magistrats, les témoins et le public.*
Tout comme moi , du moins je l'espère.
Plus sérieusement, la tentative de mon client poursuivait deux buts. Premièrement, il pensait en toute sincérité que le père aurélien87, notre précédent maire, avait désigné un successeur. En participant à cette révolte, il voulait donc l'aider à prendre le pouvoir, à franchir le barrage des maréchaux, pas s'en emparer pour le garder. Deuxièmement, il voulait aussi sonner l'alarme, prévenir la population que quelque chose n'allait pas. Et il a réussi au-delà de ses espérances. Il avait de quoi être pessimiste : absence d'autorités, délits en augmentation, économie fragile, vie de plus en plus chère, insatisfaction de la population de plus en plus évidente. Son objectif était d'éviter que ces éléments, en se rejoignant, ne plonge la Teste dans une situation catastrophique, dans une ère de chaos et d'entropie dont elle n'aurait pu sortir indemne. Il voulait, comme le dit le proverbe, prévenir plutôt que guérir. Au lieu d'un dictateur, il se voulait un protecteur, un sauveur.
Je dis bien UN sauveur, et j'insiste volontairement sur le "un". Car contrairement à ce qu'a pu prétendre le maréchal Tsunaki, qui a déclaré tantôt "Quand mes collègues armées et moi vire une troupe d'homme armée qui allait attaquer la mairie", mon client était bel et bien seul dans sa tentative. Je ne comprends pas pourquoi ce témoin a menti, mais les faits sont là. Messire Joseph4 était seul, seul à s'opposer à la tempête qui grondait au dessus des Testerins, seul à avoir franchi le pas, à avoir tenté de restaurer un pouvoir qui se délitait, seul à s'être comporté en héros. Il n'y avait ni complot, ni association de malfaiteur dans le but de nuire, juste un homme qui, une fois dans sa vie, a voulu rendre service à la communauté. Si vraiment il avait voulu nuire, déstabiliser la Guyenne, il se serait entouré d'une bande de malandrins. Or, malgré les dires du maréchal Tsunaki, il n'en est rien, et il n'en a jamais été question.
Ce qu'il a fait, je l'ai déjà dit et je le répète, il l'a fait par volonté de bien faire. Mais hélas, il l'a aussi fait par ignorance des conséquences. Mon client ne se doutait pas une seule seconde que non seulement son acte serait mal vu, mais qu'en plus il serait trainé en justice. Il n'avait pas consciences de l'effet d'une révolte sur le prestige de notre duché, de l'instabilité qu'elle pouvait apporter à la Teste. Non, il n'a vu que l'espoir qu'il pouvait offrir, que le bonheur qu'il pouvait répandre. Sa tentative n'est pas un assaut, ni même une révolte, c'est une restauration de la paix, de la justice et du bonheur qui n'auraient jamais dû déserter le village de la Teste.
C'est pourquoi, votre excellence, je vous prie de vous montrer clémente avec mon client. Ses intentions étaient pures, son crime n'a été causé que par son ignorance, pas par une volonté délibérée de nuire.
*Pour clore sa plaidoirie, Lorca ouvrit largement les bras, désignant de la main droite son client, de la gauche la duchesse.*
Par ailleurs, je vous parlais tantôt des nombreux délits de basse et moyenne justice qui ont eu lieu récemment à la Teste. Pour autant, en voyez vous un seul actuellement en procès ? Moi aucun, et pourtant, mon client, qui a commis le crime qui l'amène ici aujourd'hui dimanche soir, plus tard que bien des délits commis à la Teste ces derniers jours, se trouve déjà en procès. Ne trouvez vous pas ça étrange ? Pour ma part, je trouve que c'est une étrange coïncidence, puisque nous sommes en pleine période électorale, et que le résultat des élections sera connu en début de semaine prochaine. Je ne voudrais pas crier au loup, mais il semble qu'il y ait de manière manifeste des intentions politiques dans ce procès, comme si on voulait empêcher mon client d'accéder à la mairie. Un procédé peu glorieux qui...
*Le ton de Lorca se fit plus fort, tandis qu'il se tournait ostensiblement vers la duchesse.*
...dois je vous le rappeler, votre excellence, a été utilisé il y a quelques semaines contre l'un de vos colistiers lors des élections ducales. Je pense que vous ne sauriez tolérer que l'on se serve de la justice pour nuire à la démocratie, pour empêcher le peuple de s'exprimer comme il le souhaite. Vous qui, par la suprême volonté d'Aristote et l'accord enthousiaste du peuple Guyennais, êtes notre très chère dirigeante.
Regardez duchesse, cet homme n'a eu de cesse de vouloir améliorer son village, de dépenser chaque mois cinquante écus pour exposer ses idées, et ce en dépit de ses échecs répétés, de vouloir apporter sa pierre à la construction de cette ville qui, située au finistère de notre territoire et dotée d'un phare, est celle qui éclairera la Guyenne de son exemple. Le condamner, c'est le rendre inéligible, c'est priver la Teste d'un de ses soutiens les plus précieux, c'est priver la Guyenne d'un homme qui, qui sait, pourrait l'aider à briller, malgré ce qui pourrait advenir, si je peux me permettre cette paraphrase. Je pense qu'il a retenu la leçon, et ses aveux sont sincères. Il se sait coupable, même si c'est contre son gré. Nous plaidons coupable, mais nous refusons le terme de traître pour désigner mon client, celui de malheureux patriote serait, à mon sens, plus approprié.
Votre excellence, messieurs les magistrats, merci de m'avoir écouté. J'espère que vous jugerez en votre âme et conscience. Je vais maintenant laisser la parole à messire Vatyas, que certains d'entre vous connaissent déjà en tant qu'ancien maire et adjoint municipal de la Teste, il a accepté de venir témoigner en faveur de Joseph4.
*Remettant son parchemin, qui avait servi à tout sauf d'aide-mémoire, sous son bras, Lorca s'inclina et alla s'asseoir auprès de son client, tandis que Vatyas s'avançait vers la barre des témoins.*
Vatyas se leva de son banc et s'en vint tranquillement au devant du Juge, souriant.
"Messire le Juge, bonjour.
Oui, je viens témoigner en faveur de Messire Joseph4 que je connais peu en réalité mais depuis quelques temps déjà.
Je ne jugerai pas son acte à votre place, ce n'est point mon propos et d'ailleurs, je n'y étais point et n'ai été témoin de rien.
Simplement, je sais que Messire Joseph4 n'est point mauvais homme, loin de là.
Je vous demanderai donc de ne point le considérer comme un danger redoutable, ce serait s'égarer sur la personne.
Certes, il est capable de bourdes telle que celle-ci qui aurait pu devenir encombrante si elle avait aboutie.
Mais voilà, justement, la blague a ratée.
Ce résultat peu surprenant lui avait d'ailleurs été bien expliqué auparavant en taverne.
Ah oui, parce qu'il faut savoir aussi que Messire Joseph4 ne voit tellement point à mal dans ces errances qu'il demande conseil en taverne.
Bien sûr, il fut averti que c'était pure folie et qu'il n'avait aucune chance de réussite puisque les lieux étaient bien gardés. Mais voilà, c'est Messire Joseph4, alors, il le fait quand même.
Pour rire peut-être, on ne sait jamais trop. En tout cas, on s'en amuse bien souvent même si parfois il a taquiné notre Lieutenant Miles_Teg avec un peu trop d'opiniatreté.
Mais je suis sûr que même Miles l'aime bien, au fond.
Parce que ses plaisanteries passées, Messire Joseph4 est un villageois tout à fait agréable, serviable, qui n'hésite jamais à répondre présent si besoin est.
Il se présente à chaque élection ou presque mais n'est jamais insultant envers ses adversaires, bien au contraire puisqu'il lui est même arrivé d'en faire l'éloge au point qu'on pouvait se poser la question s'il allait bien voter pour lui-même.
Il est parfois aussi quelque peu incompréhensible. Le fait-il exprès ? C'est pareil, on ne sait.
On s'en amuse au fond et c'est plutôt plaisant à vrai dire quand on a compris qu'il n'y avait en tous cas rien de véritablement inquiétant.
Voilà Messire le Juge, je ne cherche en rien à influer sur la sentence qui vous paraitra sage, je tenais juste à vous apporter mon point de vue sur un villageois qui m'est connu.
Je l'aime bien ce Messire Joseph4 et je m'attristerai de le savoir en geole pour une plaisanterie inaboutie qui n'a fait qu'aller, pour une fois, un peu plus loin qu'il l'a seulement imaginée.
Je vous remercie de m'avoir entendu."
Vatyas s'inclina et retourna s'asseoir avec le même sourire amusé aux lèvres. Il espérait bien ressortir de là avec ses deux voisins de village pour aller boire une chope à la taverne des étrangers par exemple, dont lui avait parlé Astorius.
*Tsunaki arriva à la barra et commença son témoignage pendant le combat entre les forces de l'ordre de la Teste-de-Buch et les assaillants de la mairie*
Quand mes collègues armées et moi vire une troupe d'homme armée qui allait attaquer la mairie nous sommes allez la protéger,nous étions entrain de la mater et dans la foule je vit Joseph4 parmis les assaillants,biensur j'ai fait mon rapport au bureau de police et voici la copie de mon rapport:
12-08-2008 04:25 : Une tentative de révolte a eu lieu devant la mairie, et vous avez contribué à la mater. Dans la mêlée, vous avez reconnu Joseph4 parmi les assaillants.
C'est tout,j'ai raconter mon témoignage et fournit la copie de mon rapport.
Au nom de la justice Guyennoise,
Au nom de sa grâce Ombres, Duchesse de Guyenne, voici mon verdict,
Compte tenu des preuves données
Compte tenu de l'absence de l'accusé
Je vous condamne, messire Joseph4, à une peine de 100 écus d'amende et une journée entiere en nos geoles
Qu'il en soit ainsi.
Faict le Vingt deuxieme jour d'aout de l'an de grasce 1456.
Le prévenu a été reconnu coupable de trahison.
Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 1 jour et à une amende de 100 écus.
Le prévenu a été condamné à une amende de 100 écus et à 1 jour de prison ferme