Procès ayant opposé Clau74 au Duché de Guyenne
Clau74 était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Pillau
Nom du juge : Totort
Date du verdict : 21/08/1456
Lieu concerné par l'affaire : Guyenne
*Phillau rentra dans la salle du tribunal, le juge Totort était déjà installé sur sa plateforme et les gardes venaient d'ouvrir les portes, permettant aux gens de rentrer.*
Votre Honneur, messire le Juge,
En ce jour du XIII Août de l'an de grasce mil quatre cent cinquante six sous le règne de nostre bien aimé souverain le Roy Lévan III de Normandie, j'ouvre donc un procès contre messire Clau74 sous le qualificatif de Trouble à l'ordre publique.
Cette dame, condamnée pour haute trahison à un bannissement de six mois, est revenue sur nos terres avant la fin de cette période, entrant à la teste et stationnant actuellement en Guyenne.
Ce baffouement de la justice ducale de Guyenne mérite la plius haute sanction. Voici pour la cour le résumé du procès : http://chateaudebordeaux.nice-forum.com/greffe-ducal-f5/haute-trahison-clau74-05-07-1456-coupable-t2816.htm#31976
* Phillau se retourna donc vers l’accusé *
Sachez madame que la duchesse de Guyenne, de sa plus haute autorité vous accorde le droit de demander l'assistance d'un avocat afin de vous assister tout au long du déroulement de ce procès.
Sachez que vous avez enfreint l'article du chapitre III du livre 2 du grand coutumier de Guyenne.
*Phillau s'éclaircit la voix et lu*
Du Trouble à l’Ordre publique :
• Toute violation d’un arrêté ducal peut entraîner des poursuites pour trouble à l’ordre public.
• Tout comportement portant préjudice à autrui ou portant atteinte à l'intégrité physique ou morale d'un habitant de Guyenne, ou à l'ensemble de la communauté pourra être considéré comme trouble à l'ordre public
J'appelle donc à la barre messire Vatyas comme premier témoin de l'accusation ainsi que dame Citrine
*Phillau termina son acte d'accusation et la greffière inscrivit la date à la fin de son résumé.*
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.
Votre grâce,
Messire de la défense,
Le témoignage de dame citrine n'est pas à prendre en compte, un problème de communication interne à la procure et je demande donc qu'il ne soit pas prit en compte, n'apportant ni à la défense ni à l'accusation.
Il faut savoir que toute les personnes bannies de Guyenne sont suivie par la diplomatie guyennoise dans leur déplacement à l'étranger afin de vérifier au jour le jour qu'elles ne s'apprêtent à rentrer en guyenne avant la fin de la période due.
Dame Clau74, comme toute autre personne bannie de Guyenne fut suivie de la sorte.
Vous souhaitez nous faire croire qu'un jour, la Clau74 que nous connaissons et qui est bannie de Guyenne a disparu et a été "remplacée" dans la même ville par une autre clau74 ayant la même fortune, le même corps, la même voix ?
Si ce n'est pas pour trouble à l'ordre publique que cette dame sera condamnée, il faudra faire ouvrir une affaire de sorcellerie auprès de l'église.
A moins que la prévenue se reconnaisse comme sorcière, elle est et reste la même clau74 que la traitre à la Guyenne bannie de cette terre pour encore quatres mois.
Devant le non-respect de ce bannissement, je demande une condamnation de deux jours dans nos geoles avant de la reconduire à la frontière de son choix.
Les histoires de son avocat ne changeront rien au fait que cette personne est la même, fait corroborés par de nombreux habitants de la teste.
Pour le qualificatif de trouble à l'ordre publique, je souhaite rappeler qu'une décision de justice est un arrêté prit par le juge au nom du duc de Guyenne.
Faict à Bordeaux le XIX Août de l'an de grasce 1456
*Clau se leva à l'énoncé de son nom.... tramblante légèrement se demandant qu'elle fiasait à cette endroit, qui pour elle étis pas ça place tant un aucun cas... Clau racla la gorge, puis prit la parole de son témoignage.*
Bonjour monsieur le juge, je me nomme clau74 résidante de Teste il y à depuis peu, puis comme je n'avais jamais voyager je suis partie à l'aventure de l'exploration de mon prochain... Bref... Voici mon témoignage.
*Clau nerveuse, se racla une autre fois a gorge, puis commença à parler....*
Monsieur le juge
Il me semble pour ma part que le témoignage de Dame Citrine n'est pas le seul problème de communication interne à mon procès, mais bel et bien l'ensemble de cette
mascarade au cours de laquelle on veut me faire porter un chapeau qui n'est pas à ma taille. Le procureur accuse sans preuves, et se plaint ensuite que ses propres témoins n'ont aucune valeur. S'il avait un peu plus cherché avant de gaspiller son temps et celui du juge dans un procès, sans parler de l'argent que tout cela coûte, il se serait rendu compte de son erreur, puisque je ne suis pas la Clau74 condamnée pour troubles à l'ordre public.
Je n'ai, contrairement à ce que prétend le procureur, ni la même voix, ni la même fortune, ni le même corps que cette homonyme. Et personne n'est en mesure d'établir de liens entre nous deux, sauf si l'on prête une oreille aimable aux ragots et aux autres commérages qui se répandent dans les lieux publics. Mais ce ne serait guère une preuve du sérieux des forces de police, si elles se basaient sur de telles éléments pour leurs enquêtes. Je les sais plus sérieuses que ça, à l'instar de dame Madcat, à la fois sergent chef et tribun de la Teste, qui a prouvé par son témoignage que j'étais bien celle que je prétendais être et non celle que le procureur veut que je sois, registres des naissances à l'appui.
En outre, l'accusation se targue du fait que la diplomatie guyennoise m'a suivie au jour le jour dans mes déplacements en tant qu'ancienne mairesse de cahors. Dans ce cas là, pourquoi ne pas m'avoir mis en procès dès mon arrivée à la Teste le 26 juillet 1456 ? Mon arrivée aurait dû être enregistrée à la douane du duché ! Tout simplement parce que je ne suis pas arrivée en Guyenne en me déplaçant, puisque je suis née en Guyenne, ne viens d'aucune autre région, et ne suis rien d'autre qu'une paysanne qui essaye de survivre. Enfin, si ça peut vous faire plaisir, je vous annonce que je ne compte guère m'attarder ici, j'ai depuis plusieurs jours mis en vente mon champ et n'attend qu'un acheteur pour partir ensuite. J'ai de la famille ailleurs, et je voudrais la rejoindre.
Monsieur le juge, je ne comprends pas ce qu'on me reproche. Je suis innocente, je n'ai rien à voir avec cette criminelle, si ce n'est que je partage son patronyme. Est-ce vraiment à vos yeux une raison suffisante pour me condamner ? Suis je coupable du délit de mauvais patronyme ?
* S'inclinant devant monsieur le juge Clau reprit place au côté de son avocat sans dire mot.*
Lorca se leva à l'énoncé de son nom. Il était resté assis à côté de sa client pendant que l'accusation faisait parler ses témoins. Il s'avança jusqu'à la barre et salua le juge et le procureur.*
Votre excellence, je suis maître Lorca, l'avocat qu'a choisi dame Clau74 pour sa défense. Pardonnez donc la si elle n'a pas parlé quand elle en a eu l'occasion, elle préférait que je parle à sa place.
En portant l'accusation de Troubles à l'Ordre Public, vous faites allusion je suppose à la soi-disante violation d'un arrêté ducal qu'aurait commise ma client. Je déclare d'ores et déjà que nous plaiderons non coupable à cette allégation. Ma cliente n'a rien fait, et bien au contraire, est innocente de ce dont vous l'accusez.
*Lorca haussa le ton en levant une main vers le plafond*
En effet, après avoir consulté le dossier constitué par l'accusation, je remarque qu'il concernait une certaine Clau74, qui a été la mairesse de Cahors au moment de la conquête de la ville par le Périgord-Angourmois. Dame qui, à l'issue de son procès, a été condamnée début juillet 1456 à un exil de six mois des terres de Guyenne. Or, avec pour seul argument que ma cliente porte le même patronyme que cette ancienne mairesse, vous l'accusez d'avoir violé sa condamnation. Une accusation ridicule dont je vais démontrer ici le mal-fondé.
Mais avant tout, je vais vous raconter une petite histoire. Figurez vous qu'il y a deux jours, je faisais une petite balade à la campagne, histoire de m'accorder un peu de repos après de longs mois passés à pêcher en mer ou à fabriquer des barques dans mon échoppe. Je me rendis donc aux environs de Gujan, dans les environs de la Teste, et constatant que le soleil tapait de plus en plus, je m'arrêtai précisément dans ce village, où j'entamai la conversation avec le curé de la paroisse, qui se révéla fort loquace et d'agréable compagnie. Il me parla alors d'un fait extraordinaire qui était arrivé la semaine dernière. Le même jour, deux femmes accouchèrent chacune d'un garçon qui furent tous les deux nommés Barnabé. Un fait extraordinaire par cet incroyable coincidence d'abord, mais qui le fut encore plus par la suite puisqu'aucun enfant du sexe masculin n'avait reçu ce prénom depuis 24 ans ! Alors votre excellence, quand on rencontre de tels hasards dans la vie simple et monotone de nos campagnes guyennaises, n'est-il pas impensable qu'il y ait eu dans un court intervalle temporel deux dames Clau74 en Guyenne, l'une n'ayant strictement aucun rapport avec l'autre.
En outre, l'innocence de ma cliente se renforce quand on prête attention aux déclarations des deux témoins de l'accusation. La première, dame Citrine, s'est retrouvée ici sans savoir quoi dire. Car Dame Citrine est lieutenant de police à Blaye, une ville qui - je tiens à le rappeler - se trouve à cinq jours de voyage de Cahors, et n'a donc ni connue la clau74 mairesse de Cahors, ni connue la clau74 résidant à la Teste. Un témoin inutile, ignorant tout de cette affaire, et appelée ici pour meubler une accusation vide de sens. Ce que nous constatons une fois de plus avec le témoignage de Messire Vatyas, fraîchement réélu à la mairie de la Teste de Buch, qui ne sait pas non plus ce qu'il vient faire ici. En effet, s'il a connu la clau74 mairesse puisqu'ils ont exercé leur mandat en même temps, il n'a pas su reconnaître en la clau74 de la Teste la même personne. D'autant plus qu'il ne l'a jamais croisée et ne peut rapporter à son propos que des rumeurs vagues, sans jamais être capable de citer qui serait à l'origine de ces rumeurs. Que dis-je, ce ne sont pas des rumeurs, mais en réalité des commérages, des ragots, autant dire des fables. Ce que messire Vatyas reconnait lui même en déclarant être "bien conscient que [s]on témoignage de seconde main n'est pas de grande valeur". Dans ces conditions, je pense qu'il ne faut en aucun cas tenir compte de leurs deux témoignages, voire se demander pour quelle raison l'accusation les a fait témoigner.
*Son ton se fit plus doux, plus apaisant*
Voila, je ne sais que dire de plus, sinon que ces deux personnes n'ont aucun lien entre elles. Et si vous en doutiez encore votre excellence, je vous prie d'écouter le témoignage du tribun de la Teste, dame Madcat, qui vous démontrera que ma cliente est née à la Teste il y a peu, et ne peut donc, en toute logique avoir aucun rapport avec celle que vous pensez qu'elle est.
Or, et c'est là ma conclusion, s'il est avéré que ma cliente n'est pas la femme condamnée à l'exil pour trahison, je ne vois pas en quoi sa présence en Guyenne constitue une violation d'un arrêté ducal. De ce fait, l'accusation de trouble à l'ordre public ne peut être valide, c'est pourquoi je requiers la relaxe pour ma cliente, dame Clau74.
*L'avocat s'inclina et regagna sa place auprès de sa cliente*
Madcat, assise au banc des témoins, se demandait si elle rêvait. Que de temps perdu en procès inutiles quand des malandrins impunis couraient routes et champs! entendant son nom, elle se leva et se présenta à la barre.
Messire le juge, me voici, Madcat, Tribun de La Teste. Je n'ai point connu Dame Clau74, Maire de Cahors et coupable semble-t-il de troubles à l'ordre public. Mais je puis affirmer que cette jeune personne appelée également Clau74, n'a jamais été Maire, ni à Cahors, ni ailleurs. c'est une résidente de la Teste qui n'a jamais causé ni troubles, ni désordre dans notre bonne ville. Il me semble qu'il s'agit là d'une erreur d'identité due à la similitude des patronymes respectifs des personnes concernées. Pardonnez-moi Monsieur le juge si je parle trop franchement, mais il me semble que la relaxe complète de la cliente de Maître Lorca est la seule issue possible à ce procès.
Citrine se présente à la barre : bonjour messire le juge, je suis désolée mais je ne suis pas au courant de cette affaire et je ne peux donc pas témoigner. Je ne sais pas pourquoi on m'a appelé à la barre.
Puis je me retirer ???
Convoqué, Vatyas se rendit donc au Palais de Justice et trouva sans difficulté la salle d'audience. Il s'assit à l'écart et attendit qu'on l'appelle. Quand ce fut le moment, il s'avança au devant du Juge.
"Messire le Juge,
je ne sais guère au juste qui est cette personne appelée à comparaitre ici.
Il y a une vingtaine de jours environ, j'ai remarqué au village, La Teste-de-Buch donc, une vagabonde dont il me fut rapporté qu'elle disait s'appeler "Clau74", tout comme l'ancienne mairesse de Cahors au moment de la prise de la ville par le Périgord. Ceci a bien évidemment attiré ma curiosité et je dois même avouer que j'ai envoyé missive à cette personne pour me renseigner sur l'éventuelle existence d'un quelconque lien.
Je n'ai jamais reçu réponse à ma missive.
En revanche, il m'a été rapporté dans l'après-midi du même jour, par un tavernier mais je crois plutôt me souvenir qu'il s'agissait d'une tavernière, que cette même vagabonde affirmait effectivement en public qu'elle était bien l'ancienne mairesse de Cahors.
Voilà tout ce que je sais Messire le Juge et malheureusement, je n'ai pas été capable de retrouver quelle tavernière avait pu me raconter cela. Il faut dire que plusieurs tavernes se sont succédées à cette époque en La Teste et qu'au moins trois depuis ont disparues tout comme leurs propiétaires qui sont partis tenter leur chance ailleurs. C'était peut-être une ce celles-ci.
Hélas, je ne sais pas plus vers où ces gens sont partis.
Je suis navré de ne pouvoir vous être d'un plus grand secours, étant bien conscient que mon témoignage de seconde main n'est pas de grande valeur.
Je n'ai rien d'autre à ajouter Messire le Juge, et si vous le permettez, je vais retourner de ce pas à mes propres affaires. Les condamnations s'il y a lieu ne sont pas de ce qui me fait joie.
J'espère que cette Dame Clau74, que ce soit la même personne qui aurait donc déjà beaucoup souffert vu l'état dans lequel on l'a vue à La Teste, ou que ce soit une usurpatrice, ne sera pas condamnée à plus qu'elle ne mérite.
Je vous présente mes respects Messire le Juge.
Au nom de la justice Guyennoise,
Au nom de sa grâce Ombres, Régente de Guyenne, voici mon verdict,
Il me semble que aujourd'hui nous sommes devant un cas complexe avce dame Clau74 devant nous dans le box des accusés.
J'ai lu et relu les precieux dossiers que notre greffier, l'honorable Astorius range avec le plus grand des soins.
Il y apparait une denommée Clau74 avec deux condamnations mais une anterieure à son acte de naissance.
Peut etre sommes nous devant la reincarnation d'une personne et j'ose esperer que nous ne sommes pas devant la réincarnation du mal.
Toutefois vaut il mieux un coupable en liberté ou un innocent en prison?
Aussi, en mon âme et conscience et avec en vertu des pouvoirs qui me sont donnés , je relaxe "l'accusée" en esperant ne plus avoir a la rencontrer en ces lieux
Justice rendue le vingt et unieme jour de l'an de grâce 1456
Le prévenu a été relaxé.
Le prévenu a été relaxé.