Procès ayant opposé Simone_de_Beauvoir au Duché de Guyenne
Simone_de_Beauvoir était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Elianor_de_Vergy
Nom du juge : Maylis
Date du verdict : 26/05/1458
Lieu concerné par l'affaire : Guyenne
Le vingt sixième du mois d'avril de l'an 1458,
Accusateur : Le Duché de Guyenne
Procureur : Elianor_de_Vergy
Juge : Maylis
Accusé : Simone_de_Beauvoir
Village d'origine: Montauban
Statut : Paysanne
Victime : Rosely
*La prévenue avait été convoquée en salle d'audience et tout était prêt pour le début du procès.
La Procureur Elianor entra au tribunal, sous le bras l'ensemble des parchemins constituant le dossier de cette affaire, et l'air fort grave, comme il convenait à cette occasion. Carrément tendue même, la miniature, car elle faisait là ses débuts de procureur. D'un signe courtois, elle salua la juge Maylis, siégeant en cette cour, puis s'éclaircit la voix afin de présenter de façon audible et posée l'ensemble des faits.*
« Simone_de_Beauvoir comparaît aujourd'hui devant la cour car elle est accusée, selon le chapitre 3 du Livre II du Coutumier Guyennois, d'avoir commis un acte de brigandage à l'encontre de Rosely, sur la routes menant de Marmande à Agen, le vingt cinquième jour du mois d'avril 1458, lui extorquant 20 écus et un morceau de viande. Et l'accusée pour accomplir son forfait, a infligé de tels coups à la victime, que celle-ci, aujourd'hui encore peine à se remettre de ses blessures ! Le témoignage de Rosely sera d'ailleurs requis à cette barre. »
*La procureur de poche rappela ensuite le texte de loi, faisant lecture du chapitre 3, livre II :*
« Livre II : De la justice
[...]Chapitre 3 : De la moyenne justice.
Du Trouble à l'Ordre publique :
' Toute violation d'un arrêté ducal peut entraîner des poursuites pour trouble à l'ordre public.
' Tout comportement portant préjudice à autrui ou portant atteinte à l'intégrité physique ou morale d'un habitant de Guyenne, ou à l'ensemble de la communauté pourra être considéré comme trouble à l'ordre public »
*La procureur rappela, alors, les droits du prévenu :*
« Simone_de_Beauvoir bénéficie du droit de rester en liberté jusqu'à la fin du procès et de bénéficier de l'aide d'un avocat, parmi ceux exerçant en Guyenne, à savoir :
Maître Betoval
Maître Hugo_Mercier
Maître Philipusaficus »
*Elle indiqua le lieu où le Coutumier Guyennois était affiché à la vue de tout un chacun (http://forum.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=1254213&sid=0RAaSyXKqeiCwL3P1nz2WyeCX). Enfin accompagnant ses dires d'un geste de la main, elle conclut avant de s'asseoir :*
« La parole est à la prévenue ! »
*Après le témoignage de son amie, Simone se leva à son tour pour donner sa version des faits.*
Votre Honneur,
Mesdames et messieurs,
Guyennois, Guyennoises,
Public chéri,
Je n'ai guère à ajouter au témoignage d'Isadora Staicquachet, qui vous aura sans doute convaincus que toute cette histoire n'est qu'un malheureux quiproquo. Je répéterai toutefois mon témoignage tel que je l'ai fait pour défendre Maddys. La vérité est toujours la même. Sachez donc que j'ai très tôt été privée de mes parents, et livrée à moi-même, sans ressources. Aussi, jeune fille seule sur les chemins, j'ai dû apprendre à me défendre, et au fil des années j'ai acquis peu à peu la maîtrise du manche à balai, puis de l'épée. Très récemment, je me suis prise d'engouement pour les combats amicaux en lice, ce qui m'a valu une fière réputation de duelliste. À ce titre j'ai même quelques admirateurs et admiratrices.
Il se trouve que deux des plus ferventes, Isadora Staicquachet et Maddys, ont tenu à ce que je leur donne un cours du maniement de l'épée, dans l'espoir probable d'un jour me ressembler. Aussi nous sommes-nous rendues en rase campagne, assez loin de toute habitation pour ne pas risquer de blesser quelqu'un en nous entraînant sur une souche d'arbre en guise de mannequin. Au tout début du cours, j'ai eu l'agréable surprise de tomber, par le plus grand des hasards, sur une vieille connaissance, en la personne de Zouz. J'ai vu là l'occasion d'entraîner mes jeunes disciples sur un sujet vivant.
C'est donc en plein cours que nous avons été brutalement interrompues par les hurlements stridents d'une rousse hystérique, qui pensait vraisemblablement que nous en avions à sa vie alors même que nous ne faisions que nous exercer. Sans doute avait-elle entendu dire que les chemins guyennois étaient mal fréquentés, aussi a-t-elle dû identifier quiconque croisait sa route comme danger potentiel. Avant que nous ayons eu le temps de la rassurer ou de lui expliquer la situation, elle a détalé sans demander son reste, si nerveuse qu'elle en laissa choir une bourse presque vide et un morceau de viande à moitié pourrie. Alors que je ramassais la première, laissant la deuxième aux bons soins des charognards, un homme surgit, vêtu de noir et agitant une épée. Craignant pour la vie de mes jeunes élèves encore inexpérimentées, j'ai préféré battre en retraite. L'homme nous a poursuivies pour nous rouer de coups et a enfin récupéré la bourse de la jeune femme. Quant à savoir s'il s'agissait d'aller la lui rendre, ou de la voler, je ne me prononcerai pas. Je lui laisserai cependant le bénéfice du doute en supposant que, s'il n'avait vu qu'une partie de la scène, il avait pu croire que nous avions volé la bourse de l'hys' De la jeune femme un peu nerveuse.
Comme vous le voyez, tout ceci n'est qu'un vaste malentendu. Si par malheur l'homme en noir n'avait pas rendu à la jeune femme son argent, je la dépannerais volontiers de quelques écus. Je ne suis guère attachée aux biens matériels, et préfère de loin que ceux-ci profitent aux plus nécessiteux.
*Baissant modestement la tête, elle esquissa une révérence avant de retourner s'asseoir.*
*La jeune procureur avait écouté les uns et les autres, et froncé les sourcils devant les propos de la défense. Se relevant, elle jeta un oeil aux notes qu'elle avait jeté sur le papier durant les exposés de chacun puis reprit la parole. Ou plutôt commença par mimer des applaudissements à l'intention de l'accusée et de son avocat.*
Compliments... Que voici donc belle et touchante histoire.... Le seul souci voyez-vous, c'est que ce n'est rien d'autre: une histoire. Et malgré mon jeune âge, je ne goûte guère ce genre de contes...
Vous ne faisiez que vous entraîner paisiblement au maniement des armes et c'est vous, ma pauvre dame, qui avez été sauvagement agressée et à deux reprises en plus? C'est là tout ce que vous avez trouvé comme système de défense? Tenter de faire prendre à la cour de vessies pour des lanternes?
Car vous mentez, Simone_de_Beauvoir Vous mentez comme un arracheur de dents! Et vous avez commis une grossière erreur dans votre mensonge. Vous avez vu, sur la liste des témoins appelés, le nom de messire Vald, dont en effet le goût vestimentaire pour le noir est connu. Très habilement, vous avez tenté de lui faire porter le chapeau en le présentant comme un agresseur. Seulement voilà, vous avez en effet croisé Vald, mais ce n'était point le même jour! Vous avez dépouillé Rosely le 25 avril 1458, et c'est le 26 avril que vous avez tenté de faire de même avec Vald, qui soit dit en passant vous a administré une correction méritée. Et c'est au terme de cette journée du 26 que vous avez été appréhendée et déférée devant la cour. Votre bel échafaudage s'effondre. Vous avez osé mentir à la Cour! Et vous croyez pouvoir bénéficier de sa clémence?
Car au final, qu'avons-nous? D'un côté, la plainte d'une honnête citoyenne, déposée auprès des forces de police de notre duché. On veut nous faire croire que cette malheureuse se serait laissée entraîner par sa peur, et aurait confondu des gens se jetant sur elle pour l'agresser et d'honnêtes voyageurs s'entraînant aux armes? Pour affirmer une telle chose, il faut réellement nous prendre pour des imbéciles, ou ne pas savoir ce qu'est un brigandage. J'en fus moi-même victime dans le passé, j'ai vu mon escorte être assommée par des malandrins qui se sont enfuis avec une partie de mes biens. Et croyez-moi, de telles actions n'ont rien de comparables avec un exercice aux armes entre amis !
Nous avons également la parole d'un conseiller ducal, notable de notre Duché. Dès le soir du 26 avril, il informait le conseil de sa mésaventure en ces termes, indiquant qu'un groupe composé de Isadora.staicquachet, deMaddys, deSimone_de_beauvoir et de Zouz83 avait tenté de le détrousser mais qu'il avait pu leur infligé une bonne correction, et que ceux-ci étaient partis en boitant, après s'être excusés à genoux. Depuis Toulouse où il s'est rendu pour études, il m'a d'ailleurs confirmé par missive que la date de cet incident était bien le 26 avril et non le 25.
Et en face, nous avons la parole d'une femme de peu, une femme déjà condamnée ici même, en Guyenne, et à deux reprises! Oui ma dame juge, celle qui comparaît aujourd'hui devant vous a déjà été reconnue coupable de brigandage dans notre Duché, et coupable encore de trahison pour tentative de révolte contre la mairie de Bazas! Et aujourd'hui, elle pose à la jeune femme modèle et innocente, et il nous faudrait la croire? Et le seul système de défense que trouve son avocat, c'est de faire passer la victime pour une folle? D'essayer de nous faire accroire qu'elle est incapable de faire la différence entre des chimères et une agression? De rejeter la faute sur elle pour cause d'imprudence? Cheminer sur les routes de Guyenne devrait donc être réservé à ceux qui ont les moyens de se payer une escorte? Contrairement à ce qu'affirme maître Betoval, j'ai moi-même, à de multiples reprises ces dernières semaines, voyagé seule. Est-ce imprudent? Peut-être. Peut-être en effet est-il irréfléchi de me croire en sûreté sur les routes du Duché que je sers quotidiennement. Mais quand bien même, depuis quand l'imprudence est-elle sanctionnable en Guyenne? La réponse est simple, elle ne l'est pas. Le brigandage en revanche, est un fléau pour notre duché et doit être puni avec sévérité. C'est pourquoi, dame juge, je vous conjure de ne faire preuve d'aucune indulgence envers cette malfrate qui non contente d'enfreindre les lois de Guyenne ose en plus se gausser de la justice en nous servant comme défense une histoire à dormir debout! Et je réclame donc pour Simone_de_Beauvoir une peine de trois jours de prison !
*Betoval prend un air outré au fur et a mesure du réquisitoire.
Il se lève pour faire sa plaidoirie.*
Vous dites dame Procureur, je vous cite
"Ce n'est rien d'autre qu'une histoire"
ou
"Nous avons la parole d'un conseiller Ducal"
Non, nous n'avons pas la parole d'un conseiller Ducal.
Que nous ont dit les témoins de l'accusation?
Rien.
*Silence*
Nous avons une personne visiblement très émotive qui ne nous a rien dit et un second témoin qui n'a même pas daigné se présenter.
Qui raconte une belle histoire? Où somme nous donc? dans un tribunal ou l'on se base sur des preuves pour rendre la justice ou dans le salon de Lespare où l'on raconte ses aventures?
Notre procureur a sans doute été atteinte par le passé par des brigands, et alors?
Doit-elle passer toute sa haine des brigands sur les premiers accusés venu?
Ce que je vois ici c'est qu'il n'y a pas de preuves dans le dossier de l'accusation, par contre nous avons du coté de la défense plusieurs témoins.
Car que font les brigands d'habitude? Viennent-ils témoigner au tribunal?
Non.
Pourtant ceux qui ne viennent pas témoigner ici, c'est bien une accusation qui, je ne sais pour quelle raison, ne daigne même pas s'intéresser à ce procès.
Au vu du vide sidéral du dossier de l'accusation, des preuves par témoignage qu'elle a demandé au procès et qui n'ont pas été apportées, je demande que justice soit rendue tout simplement en prenant en compte toutes les preuves accumulées jusqu'ici, c'est a dire aucunes.
Sur quelle base pourrait-on condamner ma cliente Simone de Beauvoir?
Sur une demande de la procure qui n'est basée sur rien?
On "conjure" notre Juge, mais est ce qu'un verdict est une demande de faveur?
Non il rend la justice, justice basé sur des faits avérés.
Les doutes évidents laissés par l'absence de ces faits dans ce procès doivent profiter a l'accusée.
Car même si notre procureur nous a fait une belle démonstration de suspicion, un accusé est présumé innocent en Guyenne jusqu'à preuve du contraire.
Ces preuves n'existant pas.
Je demande donc la relaxe.
Merci de votre attention.
*Tout au long de la brillante plaidoirie, Simone hocha vigoureusement la tête, image vivante d'un petit chien à l'arrière d'une carriole. Elle était plutôt satisfaite du choix de son avocat, à l'oreille duquel elle se pencha une fois qu'il se fût rassis pour y chuchoter*
Ça ne tient pas debout, son histoire... Ce type a beau être conseiller ducal, je ne le connais pas, ne l'ai jamais rencontré ni n'en ai entendu parler... Alors comment aurait-il pu connaître mon nom rien qu'en me voyant ? Admettons que je sois connue dans la région, s'il a pu entendre parler de moi, pour autant il ne m'a jamais vue ! Et Zouz ? Voilà quatre mois qu'il méditait tranquillement dans un monastère, et encore plus qu'il n'avait mis les pieds en Guyenne... Je doute que ce fameux conseiller ducal l'ait connu assez intimement pour le reconnaître au premier coup d''il... Quant à Maddys, elle ne le connaît pas non plus, et pour le coup elle est loin d'être connue comme le loup blanc. On a voulu nous faire porter un chapeau quelconque, voilà tout. Pour preuve, le fait qu'Isadora, qui était pourtant avec nous, n'ait été accusée de rien... Forcément, elle vient à peine d'arriver dans le duché, on ne peut lui reprocher ni son passé, ni ses accointances...
*Isadora, ayant tenté lamentablement de rendre présentable sa tenue, entre dans la salle d'audience. C'est la première fois qu'elle est ici, et l'ambiance de ce lieu austère ne la met pas très à l'aise. Mais elle doit faire son devoir. Elle assume. Et c'est tête haute, et le regard franc qu'elle prend place à la barre des témoins, et commence à parler le plus précisément possible.*
"Bonjour, Madame la Juge, Madame le procureur.
Je vais être tenter d'être concise et efficace.
Comme vous pouvez le constater par vous-même, je ne suis guère vaillante, et matériellement peu fortunée. Dans des expériences passées et solitaires, je me suis souvent retrouver sur les chemins, à me faire attaquer, détrousser... malmenée (pour rester courtoise) par de vils brigands. J'en sortais souvent dans des états piteux...
J'ai décidé de prendre mon existence en main, de cesser d'être victime, et de pouvoir, surtout, vivre librement, et parcourir les routes sans avoir peur dès que je croisais d'autres personnes en chemin.
Là, intervient Simone_de_Beauvoir.
Je sais qu'elle voyage beaucoup, connait les astuces pour s'en sortir, et sait tenir à distance les malotrus. Je lui ai donc demandé son aide. Et prenant sur son temps, elle a accepté.
Nous nous sommes donc retrouvées dans un lieu en dehors de la ville afin de nous entraîner en un endroit calme où nous ne risquerions ni les quolibets des gens, ni de blesser qui que ce soit. De plus, je n'étais pas la seule disciple, et il nous fallait donc pas mal d'espace.
Simone_de_Beauvoir, très généreusement, m'a offert une épée (je n'ai absolument pas les moyens de m'en payer une... et ce n'est pas en subissant les assauts des brigands de grands chemins que je risquais de pouvoir le faire un jour...).
Ensuite l'entraînement... Et je dois reconnaître que je ne dois pas être encore excellemment douée...
Bref.
Les cris d'une femme m'ont fait sursauter. J'en ai jeté mon épée de frayeur. Je l'ai retrouvée un peu plus loin... Près d'une bourse et d'un morceau de viande avariée... Je ne comprenais rien à ce qui s'était passé.
Simone m'expliqua qu'elle avait vu une jeune femme s'enfuir à toutes jambes en hurlant, sûrement paniquée en nous voyant faire des moulinets avec nos épées. Elle avait du croire que nous étions des brigands, et s'était enfuie.
Je comprends tout à fait la frayeur qu'a pu avoir cette jeune femme, la connaissant encore très bien. J'espère que mon épée ne l'a pas percutée lors de sa chute... mais je ne crois pas avoir entendu qu'elle était blessée, et j'en remercie le Ciel.
Ensuite nous avons été attaqué par un homme... et heureusement Simone a ordonné la retraite, car vraiment, je n'avais aucune chance contre lui, vu qu'au moindre cri je lâchais mon épée dans les airs...
Voilà.
S'il reste des points à éclaircir, je reste à votre disposition
Je vous salue honorable Cour de Guyenne.
Betoval, avocat.
Ma cliente est accusée d'avoir dérobé de maigres biens à cette jeune fille assise ici
*montre Rosely du doigt*
Regardez bien cette jeune fille, ici même, voyez comme elle est timide, je dirais même craintive.
Comment pouvons nous penser qu'une personne comme elle puisse s'aventurer seule sur les routes de Guyenne?
Qui ne sait pas ici que des brigands rodent actuellement?
Je suis Milicien dans ma bonne ville de Marmande,
je peux vous dire que si par un coup du sort une personne pouvait ignorer cette évidence, elle en serait immédiatement informée en entrant dans n'importe laquelle de nos tavernes.
Une personne qui a toute sa tête ne partirait pas seule.
Vous même Dame procureur, ou vous Dame Juge le feriez vous?
Non vous voyageriez avec de solide personnes.
Et quand bien même cette personne dans une bouffée d'inconscience se serait aventurée seule dans ce voyage imaginons sa marche dans la nuit.
Chaque branche d'un arbre est un monstre qui la guette.
*Avance doucement, jetant des regards autour de lui*
Chaque souffle de vent est le bruit d'un prédateur qui la poursuit.
*sursaute, s'essuie le front d'une sueur imaginaire*
Et là, après plusieurs heures d'angoisse, elle arrive dans cette clairière et vois des ombres mal éclairées par un feu de camp. Elle ne voit évidément que les épées.
Toute la peur accumulée pendant des heures resurgit d'un coup, la raison la quitte, son instinct lui demande de sauver sa vie.
Elle lâche ses maigres possessions et s'enfuie à toute jambes
*traverse la salle en courant, regardant derrière lui avec des yeux exorbités.*
Si elle ne s'était pas mis elle même en danger par son voyage totalement inconscient. Si elle avait pu contrôler sa panique, elle aurait pourtant trouvé auprès des personnes qui sont aujourd'hui indument accusées une protection et un réconfort.
D'ailleurs, pour preuve de sa bonne foi et pour montrer qu'elle ne garde nulle rancune. Ma cliente propose a Demoiselle Rosely cinq séances d'entrainement à titre gracieux.
Car voyez vous, ma cliente a elle aussi connu les affres de la terreur, seule sur les routes.
Elle a su surmonter ses peurs au prix d'un entrainement strict.
Maintenant elle enseigne la défense a celles qui furent dans son cas a.
La belle âme que voila.
Nous avons une accusation qui prête a confusion,mais deux personne qui expliquent des faits évidents.
Je demande la relaxe pour ma cliente pour ce qui n'est qu'une méprise.
Bien sur,en apprenant que cet homme en noir n'a pas ramené ses biens à la plaignante comme ma cliente l'a cru bien naïvement, nous portons plainte contre lui en espérant que nous pourrons purger nos routes de ce genre de vil brigand.
Pauvre Guyenne.
Je vous remercie d'avoir prêté attention à ma plaidoirie.
oici son témoignage :
Rosely s'approche de la barre un peu intimidée, c'est la première fois qu'elle est devant de tels personnages.
Bonjour messires et dames je vais mieux aujourd'hui mais je m'inquiète pour mon ami Lenyka15 qui est plus faible que moi , je ne sais quoi dire de plus.
Rosely est tellement mal qu'elle a l'impression que c'est elle la coupable, elle attend que l'on lui pose des questions
Ma Dame le Juge, Ma Dame le Procureur,
Mes Dames et Mes Sieurs,
Je suis Vald de Flaynac, conseiller ducal chargé des affaires maritimes.
Ce jour du 26 avril 1458 je me trouvais à cheval sur la route entre les cités de Marmande et d'Agen en direction de Toulouse.
Tout d'un coup une bande de bras cassés surgit devant moi en hurlant "la bourse ou la vie".
N'étant pas du genre à me laisser agresser de la sorte, je chargea l'épée à la main ces brigands.
La plupart étaient des couards donc je n'ai pas eu de mal à les mettre en fuite et parmi eux se trouvait cette hum... j'allais dire cette dame mais non je dirai plutôt cette apprentie voleuse.
Je l'a reconnais sans nul doute.
Pour le reste c'est simple j'ai par la suite continué ma route et rejoint Agen pour donner l'alerte.
Voilà je fais cette déposition à la demande de ma Dame le Juge qui m'a convaincu de venir témoigner, il est vrai que suite à un malentendu je n'avais pas souhaité venir la barre.
Je vous remercie de votre attention.
En ce XXVIeme jour de mai de l'an de grâce MCDLVIII,
Nous, Sophie Aficus, Juge de Guyenne, rendons le verdict suivant :
Attendu que la dénommée Simone de Beauvoir est accusée d'avoir dans la nuit 25 avril 1458 agressé dame Rosely , sur la route menant de Marmande à Agen.
Attendu que l'accusée reconnaît bien avoir rencontré la victime malgré ses dénégations d'agression, prétextant que Dame Rosely émue de voir des gens se battre aurait par mégarde laissé tomber sa bourse, ce qui nous parait pour le moins fallacieux comme explication.
Attendu que malgré un témoignage peu concluant de la victime, les traces de l'agression toujours visibles parlent pour elle, et que cela constitue une preuve.
Attendu que la rencontre avec le sieur Vald, a eu lieu le26 et non immédiatement après la rencontre avec la victime comme le prétend damoiselle Simone de Beauvoir, ce qui constitue un faux témoignage et donc une circonstance aggravante.
Attendu que Messire Vald a bien identifié l'accusée comme la personne qui l'a agressée sur les mêmes lieux et qu'il a mis hors d'état de nuire.
Attendue que l'accusée, damoiselle Simone de Beauvoir est connue des services judiciaires de Guyenne et qu'il s'agit donc là d'une récidive, ce qui constitue une circonstance aggravante.
Nous déclarons l'accusée, Simone de Beauvoir, coupable de Trouble à l'Ordre Public avec circonstances aggravantes et la condamnons à trois jours de prison. Nous recommandons à Damoiselle Simone de Beauvoir de bien réfléchir à la suite de sa "carrière" et insistons sur le fait que nous nous sommes montrés cléments pour la dernière fois. La Justice de Guyenne ne saura tolérer une autre de ses exactions sur le sol de notre Duché.
Si vous souhaitez contester ce verdict, vous pouvez déposer un recours en Cour d'Appel
Le prévenu a été condamné à 3 jours de prison ferme