Procès ayant opposé Graindefolie
Graindefolie était accusé de Sorcellerie.
Nom du procureur : L'évèque Zippo
Nom du juge : Maylis
Date du verdict : 07/04/1458
Lieu concerné par l'affaire : Guyenne
Monsieur le juge, vous avez à juger une personne dont il est absolument certain qu'elle a commis des actes de sorcellerie. Est-elle une invocation ou un invocateur ? Nul ne sait. Ce qui est assuré, c'est qu'elle a perpétré ces crimes en compagnie de Elix.
De tels actes sont véritablement effroyables. Cependant, monsieur le juge, n'oublions jamais que cette ignoble créature, transfigurée par un affreux rictus qui est celui du Malin, est une créature de Dieu. Pour lui donner une petite chance d'échapper à la damnation éternelle, je vous demande donc la brûler sur la place publique.
Obéissant aux consignes laxistes du pouvoir temporel, nous allons néanmoins écouter le prévenu nous dire qui, parmi les personnes accusées, est l'invocateur, et qui sont les invocations. Peut-être, monsieur le juge, serez-vous touché par le témoignage du sorcier et ne le condamnerez-vous pas à la peine maximale. Je vous recommande, quant à moi, d'être clément envers l'âme du pêcheur, en étant sévère avec son corps.
L'évèque Zippo
pas présenter
Je salue l'honorable cour de Guyenne qui me permet de venir à la barre.
Si en tant que Lecteur Réformé, je ne puis juger de la bonne moralité de mademoiselle Elix, je puis en revanche attester du caractère irréprochable de celle de madame Graindefolie.
Aussi, si cette brave Montalbanaise, pétillante de vie et débordante de générosité se trouve aujourd'hui mise à l'index par les répurgateurs de l'Inquisition, ce ne peut être que sous l'influence néfaste de l'Agenoise Elix qui a nécessairement abusé de la crédulité de ma coreligionnaire en parasitant les voies Ipé de son esprit en mettant les pieds à Montauban.
Connaissant la dite personne mieux encore que je connais ma propre mère, je puis vous assurer qu'il ne peut y avoir d'autre explication à cette funeste tragédie qui s'est déroulée à l'insu de l'accusée.
Ainsi votre honneur, j'en conviens comme vous: ces actes de possédés sont véritablement effroyables et se doivent d'être combattus avec la plus grande rigueur. Notre rôle, cependant, est bien de distinguer la victime de tels actes du ou des coupables. Car si la justice est aveugle, ses sentences se doivent néanmoins d'être éclairées par le bon sens.
En effet, madame le Juge, c'est une enfant de Dieu qui se trouve aujourd'hui soumise à votre lutrin et qui risque de subir injustement les flammes purificatrices si nous ne nous montrons pas prudents.
Dans ces conditions, madame, je ne puis que vous enjoindre avec la plus vive humilité à ne pas prononcer à l'encontre de mademoiselle Graindefolie la peine maximale pour des actes qui se sont déroulés sans qu'elle n'en aie été informée.
Puisse la cour être à la hauteur de sa respectabilité en faisant preuve de compassion.
Votre honneur, le bonjour ! Je vous remercie de bien vouloir me recevoir.
En tant que lieutenant de Montauban, je n'ai absolument jamais rien eu à reprocher à cette jeune femme qu'est Dame Graindefolie. Elle s'est toujours montrée respectueuse des lois, des personnes, ici, à Montauban.
Je souhaiterais cependant parler également en tant que Montalbanaise. J'ai eu la joie et je peux dire la chance, de connaître cette jeune personne. Elle est fringante et dégage une telle joie de vivre, c'est un rayon de soleil dans la vie des personnes qui la côtoie.
Il sera dommage de perdre quelqu'un comme elle, pour quoi finalement ? Une ingénuité exacerbée ? Ou une trop grande bonté de c'ur ?
Car c'est cette crédulité qui a permis à la pernicieuse Elix de prendre possession de l'Ipé de Graindefolie, en venant à Montauban.
J'accorde mon entière confiance en l'accusée lorsque celle-ci déclare avoir été feintée par le mal latent qu'est Dame Elix.
Je comprends que vous jugiez la sorcellerie avec dureté, mais il serait regrettable qu'une victime soit sanctionnée pour cela. Et Graindefolie, traitée comme un jouet, ne devrait pas à mon sens avoir à subir les erreurs d'Elix.
C'est donc avec humilité que je vous demanderais de bien vouloir épargner sa vie.
Je vous remercie de bien vouloir prendre cette demande en considération lors de votre jugement final.
* Maylis écouta la version de dame Graindefolie , elle hocha la tête et la regarda avec compassion ; :
Qand l'accusée eut terminer son témoignage en avouant les actes de sorcelleries dont elle s'est rendue coupable , elle se passa une main dans les cheveux <<sans doute pour mieux réflechir......>> puis prit la parole *
<"En ce jour du VII jour d'avril de l'an de grâce MCDLVIII,>
<MOi, Maylis, Juge de Guyenne, rends le verdict suivant :>
<Attendu que preuve est faite que dame Graindefolie a écouté son amie Elix , et qu'elle reconnaît les faits.>
<Attendu que, circonstance aggravante, Elle a failli sucombé et a résister de justesse.>
<Attendu que rien ne certifie qu'elle ne succombera jamais >
J<e condamne la dénommée Graindefoiliea 3 jours de prison >
*La sentence prononcée, Maylis donna un vif coup de maillet sur le lutrin*
<Que la sentence soit exécutée >
*S'adressant à l'accusée*
<Qu'Aristote ait pitié et vous donne la force de toujours repousser les oeuvres du malin >
Le prévenu a été condamné à une peine de prison de 3 jours
Le prévenu a été condamné à 3 jours de prison ferme