Procès ayant opposé Dadoun au Comté du Languedoc
Dadoun était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Thithili
Nom du juge : Cristòl de Sìarr
Date du verdict : 22/01/1457
Lieu concerné par l'affaire : Montpellier
En effet, le 10 Janvier 1457, Dadoun à tenté de renverser le Vice-comte Languedocien en s’agenouillant sur le passage de ce dernier.
S’en est suivi par des injures et des remarques males placées sur la vue de ce pauvre Capitaine qui ne faisait, à l’origine, qu’une petite promenade de santé dans les couloirs du Château.
Cependant l’accusé ne s’en est pas arrêté là, il a remis en doute la religion du Baron l’obligeant à appeler sa garde afin que son honneur n’en soit pas d’avantage salis.
Mais cela n’a pas suffis, Dadoun continuait encore d’insulter sir Djahen, mais cette fois-ci en Occitan.
Dadoun est donc accusé d’après les articles 4.4.6, 4.5.3, 4.5.9, 4.5.24 ; de diffamation, voie de faits, injure et violence contre l’autorité.
« Article 4.4.6. : Diffamation - Toute personne qui, s'adressant à un tiers, a accusé une personne ou jeté sur elle le soupçon de tenir une conduite contraire à l'honneur, ou de tout autre fait propre à porter atteinte à sa considération, celui qui a propagé une telle accusation ou un tel soupçon est passible de l'amende.
Article 4.5.3. : Voie de faits - Toute personne qui s’est livrée sur une personne à des dommages corporels, est passible de l'amende.
Article 4.5.9. : Injure - Toute personne qui a, par la parole, l'écriture ou l'image, attaqué autrui dans son honneur est passible de l'emprisonnement et/ou de l'amende.
Article 4.5.24. : Violence contre l’autorité - Toute personne qui a commis des violences contre un membre de l'autorité, est passible de l'emprisonnement. »
De plus, l’accusé a enfreint le livre I du coutumier d’Exat pour s’être attaqué à son Baron :
« Qu’il soit dit & su que les crimes envers les Seigneurs d’Exat & les membre de leur famille & leur vassaux fieffés ou non & la famille d’iceux sont par trop infâmes pour être de peines similaires à la justice du vulgaire ;
Que l’insulte dans tel cas se verra punie d’amende de Cinquante écus de bon aloi & se verra l’injurieux publiquement fustigé de Dix coups de verges ;
Item que les coups seront punis d’amende de Cent écus de bon aloi & se verra l’agresseur publiquement fustigé de Vingt coups de verges ; »
Demandons donc à ce que l’accusé vienne s’expliquer de ses actes à la cour.
Et nous rappelons que l'accusé peut demander l'aide d'un avocat selon l'article 15 de la loi de procédure pénale.
Monsieur le juge, pour ma defense je demande donc à mon avocat de faire son requisitoire.
Je crois que tout est claire monsieur le Juge.
L’accusé a bel et bien renversé le vice-comte du Languedoc, la tenture déchirée par ce dernier en est la preuve matérielle !!! En effet, nous savons que nous pouvons compter sur notre chère Capitaine pour battre quelques prisonniers ou servants endormis si quelque chose le dérange, mais jamais il ne ferait de mal à une si belle et une si chère tenture.
Suite à cela, sir Dadoun s’est permis de manquer de respect devant l’une des personnes les plus importantes du Comté !
Les prétendues injures portées par sir Djhaen n’étaient donc qu’un moyen de rappeler les règles de bien séance, à celui qui ose remettre en doute sa religion, son titre, son honneur, et sa faculté à satisfaire sa femme !!!
Aujourd’hui, l’honneur de ce pauvre Baron est souillé par les mots qu’a employé l’accusé.
Il en est de même des hommes sous sont commandement car certains d’entre eux étaient présents lorsque l’accusé a prononcé ses injures, et quelle honte pour un soldat de voir son capitaine salis de la sorte !
*Thithili s’arrêta 2 petites secondes histoire de souffler un peu, puis il reprit…*
Monsieur le Juge, pensez vous que l’armée Languedocienne soit dirigé par un gueux ? un ivrogne ? un désoeuvré ?
Si tel était le cas, beaucoup de plaintes vous seraient déjà parvenues, ainsi qu’au comte. C’est donc avec une gratuité la plus totale que l’accusé ose s’attaquer à la dignité de Djhaen Shaggash d’Exat !!
L'avocat de l'accusé demande la bonne justice ?
Nous demandons donc que sir Dadoun soit condamné à recevoir 30 coups de verges sur la place publique, ainsi qu’à présenter des excuses publiques à sa victime !
Cela est juste et bon.
*Le réquisitoire terminé, thithili alla se rasseoir à côté du Juge…*
*Dadoun ne sachant que faire demanda donc comme témoin dame timonstre qui pourrai donné sa version des faits.
Dadoun se leva.*
J'appel comme temoin Dame Timonstre
Votre honneur et messieurs les représentant de la cour, je vous salue respectueusement.
Nous sommes ici pour juger un homme qui aurait si j'en crois le réquisitoire du procureur, fait exprès de se mettre devant le capitaine pour le faire tomber ............................Avec tout le respect que je dois au procureur, au capitaine, à la cour et au public de plus en plus nombreux, c'est complètement absurde, de un pourquoi l'aurait il fait, mon client ne le connaissait pas avant, et avouez que ce invraisemblable que le capitaine n'ai pas vu mon client devant lui. Il s'en est suivit des explications qui sont il faut l'avouer devenu de plus en plus, comme dire, sur un ton élevé qui à fait réagir énormément de monde au château, donc le sieur BBred, et vous même votre honneur. On l'accuse de faire partie d'un groupe de brigand, parce que l'organisation dans la quelle il se trouve s'appelle les loups d'Argent, je répète d'ARGENT, et non du Gévaudan, si tout le monde ici se serait donné la peine de se renseigner ce procès n'aurait même pas eut lieu, en effet les Loups d'Argent combattent dans le même sens que les Éperviers, et j'en tiens pour preuve la présence de plusieures personnalités des deux groupes.
Maintenant que messire Dadoun ait élevé le ton, possible mais qui ne le ferais pas devant les agressions verbales du baron d'Exat, et les insultes n'était que des réponses à d'autres, on va parler de légitime défense puisque défense utilisée avec les mêmes armes ou du moins de force équivalente.
Ensuite les armes ont été sortie, venant du capitaine, et de vous même votre honneur si mes renseignements sont exacts, et je suis sur qu'ils le sont.
J'ai l'impression de me retrouver du temps des empereurs romains, qui accusaient de pauvres bougres à leurs places alors que c'étaient eux les coupables. C'est le monde à l'envers, tout le monde connait l'impétuosité du capitaine et tout le monde sait qu'il peut faire d'une petite motte de terre une montagne immense.
Alors je pose la question, que voulons nous ici, ??????? ...........................La justice, et la bonne justice,
Alors avant de condamner un pauvre bougre qui ne demandait qu'à venir en paix, rencontrer le Coms, qu'il n'a même pas eut le temps de voir d'ailleurs, mais soit. Donc ce pauvre bougre demandait juste un bureau pour que les alliances avec d'autres organisations de protection comme les Éperviers, puissent se traiter dans le calme et la sérénité protectrice de notre château.
J'en finit en vous demandant de relaxer mon client, et de le laisser parler à l'avenir, car j'ai l'impression que notre comté souffre de mémoire sélective, on entend un mot et on oublie le reste, ce qui apporte de fâcheuses solutions, ce procès en est la preuve.
Je vous remercie de m'avoir écouté
*Puisqu’on l’appelait à prendre la parole, le Baron se leva et commença donc à exposer ses griefs à l’encontre du prévenu…*
Ce jour là, je vaquais à mes occupations, diverses et variées, mais aussi nombreuses du fait de mes fonctions, et l’esprit accaparé par des problèmes d’importance première, je marchais pour organiser quelque semblant d’ordre dans mon être. Comme vous n’êtes pas sans l’ignorer, nous subissons encore aujourd’hui le contre-coup cuisant de la cupidité abjecte de brigands sans scrupules, qui pillèrent cruellement notre trésor, les Loups de Gévaudan…
Mais je ne vous apprends rien…
Hors donc, comme je viens de le dire, je marchais, perdu dans mes pensées, quand soudain j’heurtais un obstacle dont la fâcheuse disposition en plein milieu du passage, manqua de me faire tomber et causa grands torts et dommages à de coûteuses tentures…
*Marquant une pause, tant pour permettre aux esprits étroits de suivre le cheminement de l’histoire sans provoquer en eux d’ébullition des humeurs confinées sous les os de leur crâne, que pour reprendre un peu d’air, le Maure attendit un peu avant de reprendre. Les longues tirades étant toujours source de perte de souffle et il était étonnant que le Bâtonnier soit capable de parler autant sans respirer. Sans doute devait-il avoir dans ses ancêtres quelques baleine ou loutres et en avoir hérité le souffle. Espérons juste pour son entourage que l’odeur de poisson n’ait pas été transmise de semblable manière…
Enfin bref, le Vice-Comte reprit donc… *
Nous ne parlerons pas des dégradations sur des biens comtaux dont se rendit indirectement coupable le prévenu, mais bien de son attitude suite à l’incident… Me ressaisissant suite à l’outrageux attentat dont je venais d’être la cible, avec toute la diplomatie que méritait un fieffé coquin qui venait d’essayer de me jeter à terre, je le questionnais donc sur les raisons de sa présence. Celui-ci, au lieu d’agir ainsi que le doit tout bon vilain, c’est à dire s’excuser promptement, m’accusa de lui avoir écrasé le pied !
N’est ce pas un comble ?! Cet homme se place au milieu du chemin, manque de faire tomber un notable en s’agenouillant pour d’obscures raisons, bien qu’à mon avis il n’ait agit ainsi que pour se dérober à mon regard qui ne savait s’attarder sur les choses en ce profond désarroi où était jetée mon âme par les soucis de notre Comté et me faire choir sur le froid pavage, et la première chose qu’il fait, c’est accuser sa victime de ne pas faire preuve de politesse !!
*Nouvelle trêve du discours mauresque, entrecoupé de marmonnements de celui-ci sur la nécessité de rétablir le respect dû à la noblesse, quitte à employer le fouet et à s’en rendre l’épaule douloureuse, puis le propos reprit…*
Bien entendu, poliment je l’avertis du fait qu’il me manquait de respect et, ayant appris qu’il venait pour ouvrir une ambassade, je m’enquis d’icelle. Ce à quoi, cet…ce… enfin, le prévenu, osa évoquer l’idée que je fus d’humeur maussade et que pour quelle raison que ce soit, je n’avais pas été en mesure d’honorer comme il se doit mon épouse au cours de la précédente nuitée. Je sais que cela peut choquer certaines personnes dans la salle, mais ce fut ce qu’il me dit ! Comble, il poussa le vice jusqu’à me prétendre indigne représentant de notre Comté… Tout en me gratifiant d’une ironique révérence !
En homme de cœur et plein de compassion vers un tel manque de savoir-vivre, je ne le battis point et lui fit même la grâce de lui apporter quelques lumières sur l’identité de ma personne et sur l’attitude qui aurait du être sienne…
*Et en effet, tel avait été le déroulement précis des faits. Sous une perspective Djahenienne bien sur, ce qui en théorie n’engageait que lui, mais du fait de son rang, il était normal de prendre sa parole et sa vision des évènements pour argent comptant. Mais laissons là cet aparté et reprenons la suite de cette aventure, après que le Baron eut bu une petite gorgée du vin qu’il s’était fait apporter en début de séance…*
L’individu ci-présent, expliqua ensuite qu’il ne me visait point et que l’incident n’était que le fruit du hasard, chose que je m’apprêtais à lui accorder avant qu’il n’exigea de nouvelles excuses. Et ce n’est pas tout, lui qui refusait de faire preuve des égards dus à mon rang demandait à ce que je le nomme Excellence et me tenait rigueur de ne point m’être annoncé pour ce que j’étais, tandis que lui se revendiquait Loup !
Comme je vous l’ai dit, les Loups nous ayant mis dans un grand embarras, ma réaction fut toute à la mesure de la haine que tout bon languedocien se doit d’avoir face à de tels brigands…
Je lui offrit donc de se rendre pour subir un procès juste et équitable, pour le plus grand plaisir du peuple qui manque de spectacles. N’est-ce pas là preuve de ma très grande générosité d’âme ? J’aurais pu le garder pour moi seul et le tuer pour me divertir, mais non, je pense au peuple languedocien avant mon intérêt propre !
*Nouvelle pause, c’est qu’elle était longue cette histoire et même le Bâtonnier pourtant mi-homme, mi-loutre et encore mi-baleine, aurait du s’arrêter pour reprendre son souffle, c’est dire ! Une gorgée de vin, un raclement de gorge, et ça repart…*
Tout aurait pu s’arrêter là, et pourtant… pourtant, le prévenu, plein de suffisance, continua à se montrer discourtois, se défendant d’appartenir aux pillards, chose que je n’appris que par la suite, et remettant en cause ma foi profonde en Notre Sainte Mère l’Eglise ! Comprenez que je m’emporta et qu’avec quelque virulence je le remis à la place qui était sienne. Dans un discours plein de bravache, celui-ci m’invita à l’égorger puis, me menaça d’avoir à en répondre devant Aristote si le pillage du Languedoc n’avait point été commis par les Loups…
C’est à ce moment qu’arriva la femme là bas, *déclara le Maure en désignant du doigt celle qui s’arrogeait le titre de Grande-Maîtresse pourtant réservé aux Ordres,* pleine de furie et de menace, m’intimant instamment de fournir preuves à mes dires. Comme si une gueuse pouvait ordonner quoi que ce soit à la noblesse, mais bon…
Quoi qu’il en soit, devant le fait de me retrouver face à deux énergumènes que je suspectais d’appartenir aux pillards, je fis ce que tout bon Capitaine eu fait à ma place. J’appelais la garde pour les appréhender prestement…
D’ailleurs, le temps que celle-ci arrive, ladite femme se montra elle aussi discourtoise à mon encontre. Mais en homme raisonnable, je sais qu’il arrive que de part nos habitudes, les femmes issues de roture n’accèdent point à l’éducation et j’excusais la rudesse de ses paroles, ne la considérant point coupable des manquements de sa parenté…
C’est à ce moment précis qu’arriva le premier témoin languedocien de la scène qui n’est autre que notre Juge…
*Saluant d’un signe de tête celui qui présidait l’assemblée, le Baron cassa une noix, la mangea tranquillement et reprit…*
Devant les interrogations légitimes de ce premier intervenant, je lui expliquais alors que des Loups se trouvaient en nos murs, l’invitant à m’aider à les en chasser par la manière forte si le besoin venait à s’en faire ressentir. C’est cet avertissement de ma part qui confirma ma pensée envers la femme présente, puisque avec étonnement celle-ci ne comprit mot à nos propos et remit en doute mes qualités et ma raison. S’ensuivit des présentations dont je vous passerais le détail, bien qu’un point précis causa en moi un trouble me faisant questionner notre juge sur les fonctions d’un représentant de la gent féminine au sein de ce que je prenais pour une troupe de brigands. N’en ayant eu réponse, la question demeure mais là n’est point le propos…
Le Bailli arriva à son tour, épée à la main, chose étonnante chez lui, et c’est alors que le prévenu prononça les paroles qui sont cause de notre présence à tous en ces lieux…
*Nouvelle pause, pour le suspens celle-là. Le Baron avait bien le droit de s’accorder de menus plaisirs, non ? Le temps de manger un autre fruit sec et de le faire passer avec un peu de vin, la coupe n’étant toujours pas vide, sobriété quand tu nous tiens, et le Maure reprit son histoire…*
Dans une tentative de nous apprendre la langue qui est notre, le dénommé Dadoun s’adressa donc à moi. Pour quelqu’un prétendant parler l’Occitan, soit le hasard fit bien mal les choses, soit c’est avec préméditation qu’il m’insulta…
Me traitant de Mac (pinson des roches) et de vieillard, il me signifia son dégoût de moi, puis reprit de plus belle en m’affublant du titre de chef des nigaudes, me traitant d’ivrogne et de désœuvré !
*Souriant au Bâtonnier, Djahen déclara alors…*
Le fait de me traiter d’ivrogne et de désœuvré me touche principalement, moi qui ne bois jamais outre mesure et œuvre toujours pour la gloire de notre Comté, d’où l’usage de ma Coutume, le nom d’oiseau et la remarque sur ma possible vieillesse ne me dérangent pas vraiment, mais… Chef des nigaudes, voilà qui touche tant les hommes de ma Bannière que ceux de l’Ost. Et je serais un bien mauvais meneur si je laissais mettre en doute l’intelligence des personnes qui servent sous mes ordres de même que la virilité de ces hommes…
Bâtonnier, vous qualifieriez-vous de fol sodomite ? C’est bien pourtant ainsi que vous considère votre client, puisqu’il prétend que je dirige des femmes idiotes…
C’est tout ce que j’aurais à dire pour le moment et je ne demande ni témoin, ni avocat. Je sais me défendre seul, moi…
*Et c’est ainsi, avec son sourire en coin, que le Baron se remit assis à sa place…*
*Timonstre voyant que le juge semblait comme manquer de contenance se leva sans y avoir été invitée autre que par Son Excellence... bizarre comme situation quand même... on demande de respecter les règles... et là elle doit même pas attendre qu'on lui fasse signe... ben advienne que pourra quand même... ça devenait vraiment une mascarade cette histoire...*
Bonjour à vous... je suis Timonstre, Chambellan de Normandie et Maistresse de la Confrérie du Loup D'ARGENT... je suis donc la supérieure de Son Excellence Dadoun... Voici les faits...
*Elle était sereine et dirait les événements comme ils s'étaient présentés... au moins elle avait pas à mentir elle au moins...*
Son Excellence m'avait envoyé une missive au sujet d'une situation déplorable lors de ces négociations avec votre Comté... dans cette missive il me parlait d'accusation... étant déjà sur les lieux pour une demande de laissez-passer sur vos terres et errant dans le Château en attente... j'ai entendu mon ambassadeur et votre Capitaine... je suis donc entrée et demandez de vive voix les accusations... et des preuves sur ces dires... je m'étais quand même d'abord présenter pour légitimer ma présence en ces lieux... dès les premières paroles... votre Capitaine parlait de se faire un manteau avec nos peaux et ensuite de piquer nos têtes devant votre Château...
*Méchante belle façon d'accueillir les gens franchement...*
Il a ensuite parlé d'une langue qui m'est malencontreusement inconnue et crier pour faire appel à la Garde... comme si nous représentions une menace... comme vous le voyez je voyage armer bien entendu dû à mes charges et mes voyages... mais mon épée n'a jamais quitté mon fourreau... et mon ambassadeur n'a jamais fait de geste agressif d'ailleurs... J'ai même eu un discours explicatifs que je ne venais point dans un esprit de défi... que je venais demander des explications sur les accusations à notre égard... et j'ai même fait remarquer que le comportement de votre cher Capitaine était loin d'être des plus diplomatiques... Voyant l'atmosphère commençant à devenir vicier... j'ai voulu nous retirer avant que cela devienne de l'agressivité pûr et simple... et c'est à ce moment que Messire le Juge est entré... ce dernier parlant aussi le même langage que le Capitaine... la suite a été relativement simple... j'ai parlé ainsi que Son Excellence de façon adéquate... si ce n'est quand il a parlé dans votre langue... ne pouvant point traduire ces paroles cela m'est impossible de contredire sur ce point... mais je fais remarquer à Messire le Juge... que je me suis présentée et que j'ai même démenti le fait d'appartenir au Loup de Gavaoadane et je pense que la suite vous la savez aussi bien que moi... il me semble donc que les accusations n'ont pas vraiment lieu d'être étant donné que nous n'avons jamais et je précise bien dans aucun cas attenté à la vie de votre Capitaine... les paroles échangées dans votre langue m'étant inconnue... mais connaissant très bien mon ambassadeur... il me semble vraiment improbable qu'il est voulu vraiment insulter le Capitaine... s'il l'a fait... c'est possiblement par inadvertance... et n'importe quelle personne civilisée... accepterait des excuses... mais vous êtes bien juge de vos actes...
*Son regard s'était posé sur celui du juge qui semblait presque se foutre de tout... comme s'il avait déjà pris sa décision... elle déplorait le fait de voir des gens avec d'aussi peu de scrupule à accepter des mensonges venant d'un homme qui était en plus un noble... galère se dit-elle... dire que les nobles sont ainsi en regardant le Capitaine lui donna la nausée...*
Voici donc mon plaidoyé... s'il n'y a pas autre chose... merci de votre écoute attentive!
*Elle salua le juge de la tête et alla donc reprendre place auprès de son ami Fabrizio..*
*Le témoignage de la « Maîtresse » laissa le Juge songeur… Ainsi, il y aurait eu de précédentes mais récentes négociations avec cette Confrérie, qui auraient mal tourné et pour lesquelles Dadoun aurait écrit à sa « Maîtresse », justifiant sa présence ainsi ?
Cristòl n’en avait aucuns souvenirs. Il était en charge des ordres et confréries, de part sa fonction de héraut et chevalier – et il était le Comte au précédent mandat, comment aurait-il pu laisser passer cela ?
Quoiqu’il eût une forte opinion de la gente féminine, Cristòl, en entendant la « Maîtresse », fut convaincu presque aussitôt que l’incohérence de ses propos ne pouvait qu’illustrer les allégations du Baron d’Exat à son encontre.
Il soupira, prit quelques notes.
Le silence vint. Tous attendaient le verdict, et le jeune Sìarr sentait les regards pesant sur lui, alors qu’il classait ses notes – essentiellement les points qu’il avait retenus pour servir de support à son verdict.
Il y eut quelques minutes de silence, s’étirant lourdement dans l’air, et le bruissement des chuchotements hésitants enflait et refluait comme le ressac de la mer.
Quand la tension fut à son comble, le Juge se leva et prononça son verdict dans son meilleur français, avec son accent bien marqué et si caractéristique, qui déplaisait tant à la « Maîtresse ». [Et qui ne sera pas transcrit ici par souci de lisibilité, mais faut l’imaginer ^^]*
-« Accusé, levez-vous !
Nous allons donner lecture du jugement rendu par Nous dans l'affaire vous concernant.
Considérant que Dadoun a été déféré devant Nous pour y être jugé pour diffamation, insultes, voie de faits et violence contre l’autorité, par saisine de la justice languedocienne par le baron d’Exat, en vertu du coutumier ayant cours en ses terres et sur sa mesnie ;
Considérant que si les faits se sont déployés avec tant de vigueur sur la base d’un quiproquo, cela ne remet nullement en cause qu’ils se sont produits, lors que le différend aurait pu s’apaiser ;
Considérant que la Confrérie ici présente a été par méprise confondue avec les Loups du Gavaudan [prononcé par Cristòl Gavaodane à l’occitane ^^]; considérant toutefois que la sagesse eût voulu qu’ils expliquassent avec calme et humilité son erreur de compréhension au Baron d’Exat ; qu’au lieu de quoi, la véhémence du représentant dudit ordre n’a fait qu’attiser l’idée que la Confrérie qu’il représente marque peu de déférence au Languedoc. »
*Cristòl, ni loutre ni baleine, s’arrêta pour respirer et avaler sa salive avec un peu de vin.*
-« Considérant que ladite Confrérie des Loups Blancs n’a aucune reconnaissance ni légitimité en Languedoc ; qu’ainsi, la supériorité, l’arrogance et la suffisance des propos de l’accusé se trouvaient déplacées ;
Considérant que la prétendue amitié entre l’Organisation des Eperviers et ladite Confrérie des Loups Blancs ne saurait donner droit à ses membres d’insulter, violenter, diffamer quiconque et encore moins un membre de l’autorité ; que les Eperviers ont, pour leur part, toujours été respectueux des trois ordres de la société et corrects dans leurs propos ;
Considérant le rang du Baron d’Exat, et qu’un roturier étranger ne saurait se considérer, dans ses droits, comme égal à un Baron languedocien ; qu’ainsi l’offense prétendument subie de la part du Baron d’Exat ne donnait nullement le droit à l’accusé de répliquer de semblable manière, ou comme le dit la défense, de répliquer « avec les mêmes armes ou du moins de force équivalente.» ;
Considérant que l'accusation, en la personne de Thithili, Procureur du Languedoc, requiert 30 coups de verger sur le dos de l’accusé et des excuses publiques de l’accusé au Baron d’Exat. »
*Là, le Juge marqua une pause. La sentence était simple : innocent, on le relaxait. Coupable, on appliquait les peines d’Exat, telles qu’énoncées, sans y rien ôter.*
-« Par conséquent,
Déclarons Dadoun coupable des faits qui lui étaient reprochés ;
Le condamnons, conformément à la coutume d’Exat, à verser 150 écus au Baron d’Exat et à recevoir, dudit Baron ou de l’un de ses hommes, 30 coups de verge sur le dos.
Informons les parties qu’elles peuvent interjeter appel du jugement devant la Cour d’appel du Royaumes, selon la procédure afférente à cet organe juridictionnel.
Ainsi en a été jugé le date par le tribunal du Languedoc, en la personne du juge Cristòl de Sìarr, le 22ème jour de janvier de l'an d'Horace 1457. »
*Ultime pause, et puis, d’une voix ferme :*
-« L’audience est levée. »
Le prévenu a été condamné à une amende de 150 écus et à la peine de substitution suivante : Recevoir, dudit Baron ou de l’un de ses hommes, 30 coups de verge sur le dos.