Procès ayant opposé Himura au Comté du Languedoc
Himura était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Aeris_g.
Nom du juge : Benticha
Date du verdict : 14/03/1457
Lieu concerné par l'affaire : Languedoc
En ce jour du 19 Février 1457, nous Aeris_g. procureur du Languedoc, mettons en accusation Himura pour insultes envers le Baron d�Exat. La justice sera rendue selon le coutumier d�Exat, coutumier reconnu légitimement par la cour du Languedoc qui stipule
« Que les Seigneurs d�Exat auront choix de Justice entre celles de Sa Majesté Notre Sire le Roy par la Grâce de Dieu & du Suzerain Coms de Languedoc & de la Baronnie d�Exat pour faire punir justement le malveillant qui leur aura causé grand tort ou pour assurer leur Défense propre si par malheur telle chose dusse être » ;
L�accusé peut s�il le veut faire appel à un avocat reconnu par le barreau du Languedoc comme le stipule notre coutumier. Mais ce dernier doit être reconnu par le barreau du Languedoc. Seul maître Jhampee et maitre Enduril sont habilité à le faire
**Himura venait de recevoir deux lettres du procureur, chacune d�elle indiquait qu�il était convoqué au tribunal pour injures envers le baron Djahen. Himura était un peu choqué de recevoir deux courriers�. Mais il semblait bien que Djahen avait mis à exécution ses menaces. Il se dirigea donc vers la première salle, mais on lui indiqua qu�il y avait eu un problème et que son procès avait lieu dans une autre salle un peu plus loin. Arrivé sur place, le procureur annonça l�acte d�accusation, quand dame Aeris_g eut fini de parler, le recteur de l�université du Languedoc s�approcha à la barre : **
- Bonjour, madame le procureur, monsieur le juge, il est vrai que j�ai tenu un débat à l�université, débat ouvert à toutes et à tous sur le règlement de l�Université qui était en vote à ce moment là, débat que je précise mettait à reculons les principes de l�université qui jusque là avait très bien fonctionnées. Mais dans aucun cas je n�ai injurié messire Djahen, certes j�ai eu des mots crus ou peut-être que messire Djahen n�a pas comprit le sens de mes phrases, les ayants mal interprétés. Mais je me répète que je n�ai point injurié messire Djahen. La totalité des membres de l�université ; professeurs, enseignants, et autres étaient présent et pourront certainement vous le confirmer.
Voici ce qu�on me reproche :
« Mais voilà après avoir donné mon travail au conseil, certains membres dont précisément messire Lakhdar_Shaggash et son père messire Djahen, ce sont attribué mon travail et l�on modifier à leur guise.
Certes, je ne suis pas contre les modifications mais delà à complètement modifier la philosophie du fonctionnement de l�Université, et il n�en n�est pas question ! Ils voulaient que seul la voie de la médecine soit privilégiée, que seul les membres de la médecine d�Oc, qui sont déjà très peu, puissent enseigner les matières de la voie de la médecine et personne d�autre !
Cela amène au fait qu�une simple élite dont messire Djahen, pourra enseigner comme bon lui semble sans penser à vous confrères et cons�urs ! Déjà que tous on du mal à avoir des cours attribués du au grand nombre de postulant, alors si en plus les cours de la voie de la médecine ne vous sont plus accordés, vous ne pourrez plus enseigner !
Mais le plus grave n�est pas encore là, le plus grave c�est que CE règlement est très controversé et discuté au conseil et qu�il ne semble pas faire l�unanimité, donc que celui-ci ne devrait pas être mis en place ! Mais Lakhdar_Shaggash et toujours son père messire Djahen, mettent la pression pour faire passer de toutes les façons ce règlement !
Allez-vous laisser faire cela ? Allez vous laissez bafouer vos droits ? Le droit d�enseigner et d�apprendre est un droit pour toutes et pour tous et non pas privilégier une « élite » de la société ! Qu�en pensez-vous ? »
Il faut replacer mes dires dans leur contexte !
Je n�ai fait user que de la liberté d�expression qui est la garante de l�indépendance de l�Université !
J�ai souhaité créer un débat au sein de l�Université ; en aucun cas, je n�ai manqué de respect au Baron Djahen.
J�ai dit qu�il « mettait la pression », autrement dit qu�il insistait pour que ses demandes soient traduites dans le règlement ; je n�ai pas dit qu�il usait de moyens illégaux ou répréhensibles pour le faire !
Toute personne fait « pression » pour essayer de faire passer ses demandes ; il n�y a pas là de propos insultants.
Messire Lakhdar a d�ailleurs participé aux débats, pour préciser les intentions qui avaient été les siennes.
Il ne s�est jamais senti offusqué ; je ne vois pas pourquoi son père devrait se sentir offusqué !!
Voilà quelle a été la première réponse de Djahen à mon discours :
« Mêstre Recteur, je vous trouve un tant soit peu désobligeant dans vos propos, tant à mon encontre qu�envers ma famille. Souffrez que j�exige instamment excuses de votre part� Faute de quoi, je n�hésiterais pas à prendre les dispositions nécessaires�
Prétendre que je m�arroge votre travail est tout aussi faux qu�insultant et vous êtes conscient que je ne laisserais pas passer une telle atteinte à mon honneur�
Il est vrai que nous avons apporté modifications à votre texte, mais en aucun cas nous ne nous sommes prétendus auteurs. D�ailleurs, la prochaine fois que vous donnerez un document au Conseil, prenez plus soin de vos écrits, car celui portait quelques traces de sabots� Sans doute votre cheval y aura apposé ses pattes� »
Le Baron a exigé des excuses publiques, alors que le débat était ouvert et qu�il lui était tout à fait loisible de s�exprimer également sur le sujet.
Par la suite, le Baron a continué à exiger des excuses :
« Quant aux excuses, vous avez dit que mon fils et moi-même nous étions arrogés votre travail. Cela est faux, puisqu�en dehors de quelques modifications, il est resté votre. Sans doute votre langue a-t-elle fourchée, vos pensées étant sans doute à mille lieues de là, puisque par la suite vous dites que nous l�avons modifié�
Toutefois, vous spéculez sur les intentions du Conseil, si aucune autre Faculté n�a reçu ce genre d�ajustement, c�est parce qu�elles ne disposent pas encore de structure comparable à celle de la Médecine d�Oc, et vous nous accusez d�exercer des pressions. Et ça, même vous, vous devriez savoir que c�est insultant. Aussi je réitère mes exigences, en vous avertissant toutefois que je ne le ferais pas une troisième fois� »
Cela s�apparente à du chantage !
J�ai voulu créer un débat, auquel tout le monde pouvait participer, et non pas manquer de respect au Baron.
Mais venir me juger au tribunal pour une vengeance personnelle plutôt que sur des faits réels, je trouve cela ennuyeux pour toutes les personnes ici présentes. Des démarches administratives pour le plaisir d�une seule personne�.. J�ai également entendu dire qu�il s�impatientait à faire appliquer sa plainte au plus vite� tout comme pour le règlement de l�université. Ne veut-il donc pas laisser la justice faire son travail tranquillement ?
Nous en sommes là maintenant, et je nie donc tous les actes d�accusation envers ma personne. Je précise cependant que messire Djahen, pendant tout le long du débat à l�université, n�a fait que me provoquer et il m�a injurié, eux des propos calomnieux et même colporté des rumeurs sur ma personne ! Paroles, qui n�avaient dans aucun cas, avoir eut lieu dans ce débat, ils n�avaient que lieu de me provoquer, de me perturber. C�est pour cela que j�ai déposé plainte envers messire Djahen par la même occasion. Que l�on soit nobles, érudits, artisans ou même simple « pécore » comme le dit si bien messire Djahen, tous sont égaux devant les lois du Languedoc.
Le Baron indique que la plainte que j�ai déposée ne devrait pas être jugée avant la sienne ; pourtant les mots qu�il a utilisés à mon encontre ne constituent pas une réponse « appropriée » à l� « attaque » dont il se prétend victime.
La « légitime défense » qu�il prétend invoquer ne saurait valoir qu�à la condition que les mots utilisés ne soient pas plus injurieux que ceux que j�aurais utilisés :
« Sachez, pécore, qu�entre un petit roturier comme vous et un Baron du comté comme moi, que vous ne ferez pas de vieux os à votre poste ! Generis virtus nobilitas ! »
Il y a dans ces propos non seulement injures mais également, et ce qui est très regrettable, ce qui ne saurait en aucun cas être considéré comme de la légitime défense, chantage et tentative d�abus de pouvoir !
Je ne sais pas à combien de témoins j�ai droit, mais j�ai plusieurs personnes qui peuvent confirmer mes dires, voir donner leur point de vu vis-à-vis des propos que j�ai tenu et ceux tenu par messire Djahen. Je n�ai rien à caché et encore moins à me reprocher.
La jeune procureur avait écouté avec attention tout les intervenants. Dans un premier temps, Aeris donnait raison à chacun des quatre hommes qui avaient parlé, mais elle le savait il allait falloir commencer sa plaidoirie et ainsi montrer qu�elle avait été mise à cette place pour sa façon de travailler. A aucun moment elle n�avait croisé le regard du Juge, elle avait juste jeter un coup d��il, et avait remarqué qu�il prenait des notes écoutait mais ne laissait rien transparaître.
Son tour était maintenant arrivé, elle se leva et commença son réquisitoire.
Bon tout d�abord je tiens à mettre les choses au clair sur certains points, de un il n�y aura pas d�autre procès pour cette affaire, vous avez tout les deux porté plaintes pour les mêmes raisons, donc en accord avec le juge, ce procès servira pour les deux, puisque de toutes manières vos exposés seront les mêmes dans un autre procès. Deuxièmement, je n�ai subit aucune pression de quiconque pour entamer ce procès, il a prit du temps a être lancé, car j�ai du rattraper deux semaines de retard, pour justement éviter que le délais de prescriptions soit passé.
Bon je peux donc commencer. J�ai entendu ici énormément de chose, des phrases qui pour les uns sont de simples anecdotes et pour l�autre partie des insultes. Je dois vous avouer que de mon point de vu strictement personnel, je ne vois que des insultes du côtés du plaignant,����..Mais le soucis pour le recteur est qu�il a devant lui un Baron, donc un noble qui par définition à toujours raison,�����.Mais j�ai quand même entendu des soupçon de la bouche du baron envers le recteur au sujet de facilité de suivre des cours. Humm cela me parait quand même assez tendancieux de crier cela devant cette cours, cela pourrait être très mal interprété par certains quidam présent ici. Vous savez tous comme moi, qu�une petite goutte peut devenir un océan si on laisse faire.
Je reconnais que les paroles du médecin chef, le seigneur Kamharley, sont pleines de bon sens mais celles du sieur Tachin ne le sont pas moins non plus.
Cette affaire n�est pas des plus simple comme semble vouloir le démontrer le Baron d�Exat et de Portes, car d�un côté nous avons un homme qui de part sa fonction de recteur, est un homme reconnu par l�ensemble de l�université et ses universitaires, ainsi que par le comté, et de l�autre un noble, baron de surcroît qui use de son rang ce qui est tout à fait logique.
Aeris se tourna vers le juge, qui toujours occupé à prendre des notes l�écoutait avec attention, enfin c�est ce qu�il semblait à la procureur.
Votre honneur pour cette histoire, même si certains vont crier à l�injustice je demande une petite condamnation, non pas les 50 écus et les dix coups de verges, mais bien la moitié de la peine, vu que l�accusé n�est quand même pas le dernier venu.
**Himura observait la danse qu�effectuait Djahen devant le juge et le procureur. Il voyait le plaignant marcher en long et en large, effectuer des pas surprenants, voire ridicules ; il semblait au Recteur que le Maure était gêné, et qu�il masquait son embarras en réalisant toute une série de pirouettes et d�effets de manche, compensant le vide de sa démonstration.
Une fois que Djahen eut fini de parler pour toujours ne rien dire, certes c�était une de spécialité, mais d�un ennui gigantesque, le recteur écoutait Kamharley. Lui aussi voyait très bien que la plainte déposé par Djahen n�aboutissait en rien, il essayait donc subtilement de détourner l�objet du procès. Après ce fut le tour de la procureure de donner son opinions et quand celle-ci eut fini, Himura reprit la parole : **
Merci messire le baron pour toutes ces précisions et pour les compliments pour ma mémoire. Mais sachez que pour toutes les interventions dans l�amphithéâtre, je fais appel à un scribe qui prends note mot pou mot ce que toutes les personnes ont prononcées. Je me suis inspiré de ces notes pour appuyer ma défense, je suis étonné que vous ne l�ayez pas aperçu pendant le débat, sans doute trop occupé à vouloir me réduire.
Je souhaite rappeler que les propos qui me sont reprochés ont été tenus en assemblée, dans l�amphithéâtre de l�Université. Je me suis bien adressé aux professeurs et aux élèves, esprits éclairés, et à nul autre.
Ces propos n�ont pas été tenus en place publique, gargote, Halle ou autre, et donc je conteste la qualification retenue dans ce procès qui m�est fait, de trouble à « l�ordre public ».
L�amphithéâtre n�est pas ouvert à tout public, mais seulement à une élite avertie et réfléchie.
L'Université doit être un foyer de réflexion critique, garantissant l'activité intellectuelle. A ce titre, le Recteur et les Professeurs, dont l�objet est de promouvoir l�enseignement de la science et de la foi, doivent pouvoir émettre des doutes sur ce qui se passe dans le Comté, y compris s�il s�agit de lois comtales.
C�est d�ailleurs pour cela que de nombreuses universités se mettent sous une protection ecclésiastique, précisément pour jouir d�une certaine autonomie vis-à-vis du pouvoir laïque !
Une certaine liberté de ton doit donc être admise, dans l�enceinte de l�amphithéâtre, même au déplaisir des Grands du Comté, voire du Royaume.
Lorsqu�une personne représentant l�autorité vient à l�Université, il doit s�attendre à faire l�objet de critiques sur son travail ; et s�il ne souhaite pas les entendre, il doit rester hors de l�Université, et ne pas venir perturber son fonctionnement, comme l�a fait messire Djahen, en venant m�insulter, me traiter de « pécore » et me menacer de me faire destituer devant mes Professeurs et Elèves !
Pour ce qui est de la parole de Kamharley, je n�ai rien de particulier à dire, sauf que l�objet de ce procès c�est injures de ma personne envers le Baron Djahen�.Et non pas manquement de respect envers des nobles, ce qui n�a eu lieu d�être, on pourrait même parler à ce moment là de non respect d�un Recteur, qui est un haut fonctionnaire nommé par le comte lui-même.
** Se retournant vers dame la procureure et regardant de temps en temps le juge messire Bentich : **
Bref, en revenant à ce que vous venez de dire madame la procureure, c�est que vous voulez que je sois condamné pour des faits qui, d�après vous ne sont pas justifiés ?! Juste pour le plaisir d�un homme ? Parce qu�il est Baron ? Ce titre le mettrait au dessus des lois du Languedoc ?
** Se mettant dans la direction du juge : **
Monsieur le Juge, le Languedoc doit faire appliquer les lois pour tous et cela, quelque soit leur statut social.
Madame la Procureure vient de dire, je la cite :
« Vous avez tout les deux porté plaintes pour les mêmes raisons, donc en accord avec le juge, ce procès servira pour les deux. »
Or, je n�ai pas entendu la Procureure solliciter soit la relaxe, soit la condamnation du Baron.
Je souhaite évidemment que ma plainte soit également traitée, puisque ce procès doit servir pour les deux plaintes.
« Je dois vous avouer que de mon point de vu strictement personnel, je ne vois que des insultes du côté du plaignant. »
Je ne vois pas très bien, dans ces conditions, pourquoi je devrais être sanctionné, puisqu�il est reconnu que je n�ai pas insulté le Baron�
Même si le plaignant est Baron, la Justice ne peut pas me sanctionner parce que c�est du bon vouloir d�un noble�
Devant un prétoire, on ne peut pas considérer que la noblesse a toujours raison.
Ce n�est pas la noblesse qui juge s�il y a infraction ou pas, mais bien le Juge.
La noblesse a beaucoup de pouvoir, je ne le nie pas, mais pas celui de se substituer au Juge.
Le peuple roturier doit quand même avoir confiance en sa justice. Sinon, Monsieur le Juge, ce sera la Jacquerie !
L�intérêt public exige que vous ne donniez pas aveuglément raison à la noblesse.
Je vais m�arrêter là car je ne vois pas ce qu�a apporté de plus au débat les dires de messire Djahen. Si venir me traîner devant le tribunal était juste un divertissement, je trouve cela très bas. Mais comme messire le baron ne m�apprécie guère et cela depuis très longtemps, il est donc normal qu�il trouve un moyen de faire valoir ses envies.
**Himura avait souri en attendant le Maure affirmer : « sinon plus personne ne voudrait travailler pour acquérir des lettres de noblesse devenues de simples atours et ce serait la fin du Languedoc ».
Le Recteur et tous les Languedociens savaient très bien que messire Djahen n�avait pas « travaillé pour acquérir des lettres de noblesse » ni n�avait reçu aucun titre pour service rendu au Languedoc ; ils savaient également que son anoblissement ne provenait pas de ses actes mais du simple fait qu�il était marié à dame MarieDouce qui, elle, avait bien été anoblie pour ses actes.
Si l�on souhaitait faire croire au Tribunal qu�un mariage constituât un dur labeur pour acquérir des lettres de noblesse, l�on pouvait se demander qui, dans ce procès, faisait preuve de mauvaise foi�
Alors c�est peut être de là que débute son mépris du Maure pour les pécores et roturiers, c�est simplement un complexe qu�il essaye d�extérioriser.
La peine qu�il risquait ne lui faisait pas peur, car depuis toujours Himura a aidé les gens en donnant des écus, que ce soit au comté quand il rencontra de grosses difficultés, à des listes comtales comme celles de dame Enduril, à des artisans, à des nobles et même à des mendiants, alors un de plus cela ne le dérangeait absolument pas. Pour ce qui est des coups de verges, cela lui rappellerait son enfance, quand il était sévèrement puni par ses parents lorsqu�il faisait des bêtises. Mais il espérait que cela n�arriverait pas et que justice soit faite. **
* Tachin avait été appelé par Himura pour l'aider dans cette triste affaire. Une affaire qui ressemblait plus à une vengeance ou une affaire personnelle entre deux hommes importants du comté.
Tachin se présenta devant la cour :*
- Salutations à la Cour !
Je suis là devant vous pour témoigner en faveur d'Himura. Il est bien important de comprendre que le procès n'est pas celui de la médecine d'Oc mais bel et bien celui d'Himura pour ses dérapages verbaux.
Tout le monde connait Himura pour son engagement comtal et municipal et j'en eux pour preuve, les nombreux écus qu'il a fait gagner à la mairie avec son aide pendant mes mandats.
Alors, j'ai crû entendre des affaires d'escroquerie le concernant il y a de çà des années et comme la victime l'a fait si justement, il y a prescription.
Himura a pour seul défaut son impulsivité, c'est un fait connu de nombreux citoyens et nobles du comté mais celà n'entache aucunement ses qualités.
Ne pourrait-t'on pas penser qu'il s'agit de parôle prononcées prononcées lors d'un débat animés et passionnant ? Ne peut on pas croire qu'elle aient été dites sans désir de diffamation ? Que la victime a lui aussi rétorqué et à provoqué l'accusé, dont le caractère est connu de tous je le rappelle, afin de le pousser à la faute ?
Nous assistons dans cette pièce à un règlement de compte entre deux fortes personnalités et cela me fait penser à une vieille querelles entre Astran et la victime. Cette dernière doit se souvenir de cette époque.
Je suis sur que si la cour relaxe l'accusé, ce dernier retirera sa plainte également, afin de prouver sa bonne foi.
Ne condamnez pas les personnes qui �uvrent pour le Languedoc ! J'espère qu'Himura saura recevoir la clémence de la justice pour cette querelle entre deux fortes têtes.
* Tachin salua la cour et alla s'assoir.*
Pas de témoignage
Étant présent en tant que plaignant, le Baron d�Exat & de Portes attendait patiemment que la « Défense » prenne la parole, ayant une petite idée du discours qu�on allait servir au Tribunal. Et devinez quoi ? Ben il avait raison sur toute la ligne�
Discours larmoyant, mauvaise foi, le tout en décrivant avec force détail la scène passée, certes, mais en détournant les propos, le prévenu se donnait le beau rôle et tentait de faire croire qu�il était la victime d�une personne imbue d�elle-même, égocentrique et avide de pouvoir en la personne du Doyen de la Médecine d�Oc. En gros, un ramassis de foutaise gros comme le bras�
Puisque le blabla avait été débité, avec toute la prévisibilité du Recteur, le Maure se leva donc pour prendre la parole à son tour.
« Bonjorn, Mèstre Jutge, Procurador, vous savez tous pourquoi nous sommes là aujourd�hui, vous avez eu connaissance de la plainte, que je n�ai pas hésité à rappeler à votre bon souvenir, vous savez ce que c�est, hein ? La poussière s�accumule, les dossiers se perdent, et hop quand on les retrouve, ben merde, y a prescription� Je ne reviendrais pas là-dessus, l�important est que nous soyons tous réunis pour que Justice soit faite. »
Marquant une pause, le Baron attendit quelques instants, jetant un �il vers le Recteur qui semblait satisfait de sa pitoyable défense, puis reprit tranquillement�
« Donc, vous venez à l�instant d�entendre le prévenu et son plaidoyer, vous ne verrez donc pas d�objection à ce que je donne ma version des faits� »
Tout en discourant Djahen s�était mis à marcher en long et en large devant le juge comme à l�époque où il était encore avocat et bâtonnier du Languedoc�
« Vous constaterez le souci du détail chez le Recteur, il nous a tant et si bien relaté le déroulement des évènements que, par soucis de conserver chez vous votre pleine et entière acuité, je ne recommencerais pas à vous conter cette histoire. Rien de plus assommant que d�entendre deux fois de suite la même chose, surtout quand tout cela tire en longueur, non ? Je tiens toutefois à féliciter cet homme pour sa mémoire remarquable. Un don rare qui lui permet de se souvenir au mot près de ce que j�ai pu prononcer il y a une quinzaine de jours. Impressionnant, non ? Ma foi, s�il n�était pas si obtus, je l�embaucherais bien comme scribe ou comme espion� Une telle mémoire vaut de l�or ! Il doit certainement l�entretenir avec soin, mangeant force poisson et suivant tous les cours qu�il peut. Chose aisée quand on est Recteur, je vous l�accorde, car la possession des clefs des amphithéâtres permet d�avoir bien souvent la première place�Hmmm, mais je m�égare où en étais-je ? Ha, oui !! »
Faisant claquer ses doigts au retour soudain du cheminement initial de sa pensée, le vassal du comté tourna d�un seul coup sur lui-même, pointant ses deux index vers le prévenu dans une pose très groovy�
« Cet individu, vous a donné sa version, c�est à mon tour ! »
Conscient d�avoir réagit de manière peu conventionnelle, Djahen décida de reprendre sa déambulation devant le juge. Ça au moins, ça ne risquait pas d�étonner les gens. Marcher en parlant, c�était naturel, mais faire des sortes de pas de danse tout droits sortis d�une chorégraphie d�un noir qui deviendrait blanc dans quelques siècles, ça pouvait court-circuiter les esprits fragiles présents dans la salle�
« Vous verrez, je serais assez bref, puisqu�il m�a mâché tout le boulot C�est gentil de sa part, mais pas très ragoûtant comme image. Vous avez déjà vu quelqu�un mâcher du bouleau ? C�est assez gerbant, j�ai eu le coup la dernière fois ! Y avait un de mes pécores qui avait décidé de refaire les lanières de ses chausses et il n�avait rien trouvé de mieux que des morceaux d�écorce qu�il mâchait afin, disait-il, de leur donner assez de souplesse pour ne pas irriter ses cors�
Enfin, vous vous moquez certainement de cette histoire, n�empêche que de voir ses chicots noircis en train de mâchouiller un bout de bois couvert de bave, ça m�avait retourné l�estomac ! Deux poussins seulement que j�ai pu manger ce midi là, et encore, sans sauce ni pâtés ! Donc� oui, ma version�»
Sans s�en être rendu compte, le Maure s�était mis à marcher à reculons. Entendez par là qu�il marchait, mais qu�il reculait, il n�avançait pas alors qu�il allait de l�avant. Phénomène particulier s�il en est, mais c�était sûrement dû au sol ciré. A moins que ce ne soit lié à ce fameux type qui marchait à l�envers aux Enfers Lunaires dans le futur�
« En toute franchise, vous appelez-ça comment quand un type réunit des gens et se met à leur raconter que vous avez volé son travail et que vous exercez des pressions pour obtenir des avantages pour vous-même, le tout sans preuves ? Je ne sais pas pour vous, mais la personne qui ose raconter que j�abuse de ma position pour m�octroyer des avantages, qui prétend que je lui vole le fruit de son travail, outre le fait qu�elle soit menteuse, je la trouve insultante et calomnieuse, surtout devant une assemblée ! Je vais vous résumer la situation à sa forme la plus extrême, sans nom ni détails. Vous comprendrez mieux je pense�
- Monsieur X dépose un projet de loi. Monsieur Y arrive, améliore le texte, le corrige et le fait voter selon la législation en vigueur. Monsieur X n�aime pas les modifications et prévient tout ses copains pour râler un bon coup, en les manipulant un peu au passage par l�omission de certains faits et par des spéculations éhontées, le tout en crachant sur monsieur Y�
Monsieur Y apprend ça et vient pour demander réparation. En homme raisonnable, il propose une résolution immédiate par des excuses. Monsieur X l�ignore et continue son manège. Monsieur Y, en grand seigneur, lui laisse une seconde chance. Monsieur X riposte en faisant preuve de mauvaise foi.
Vous faites quoi à la place de Monsieur Y ? Et bien dans le cas présent, Monsieur Y a riposté en faisant part des rumeurs qui circulaient sur Monsieur X, sans rien affirmer ni infirmer, puis il a porté plainte. C�est aussi simple que ça ! »
Regardant le juge droit dans les yeux, le Maure ajouta�
« Et maintenant, si la parole d�un des vassaux du Comté, reconnu pour son travail considérable et son service de longue date ne vous suffit pas, appelez le Seigneur Kamharley d�Anglès� Peut-être que la version d�un second seigneur languedocien suffira à contrebalancer les mensonges et la vilenie d�un seul roturier� »
Retournant s�asseoir, le Maure ferma les yeux et soupira. Le monde allait bien mal, les pécores se croyaient égaux des plus nobles familles. Il faudrait mettre un coup de pied dans la fourmilière et rétablir les privilèges anciens, sinon plus personne ne voudrait travailler pour acquérir des lettres de noblesses devenues de simples atours�et ce serait la fin du Languedoc�
Une nouvelle fois, Kamharley se rendit au tribunal du Languedoc. Pas avocat, pas juge ni procureur et encore moins malfrat, il était pourtant souvent en ces lieux, en qualité de témoin. Cette fois ci, c�est son ami Djahen qui lui demandait de venir confirmer sa version des faits lors de la joute verbale avec le Recteur.
Le Seigneur écouta dans un premier temps la plaidoirie d�Himura, appuyée par Tachin et suivi de la riposte de Djahen. Enfin on lui fit signe de s�avancer, ce qu�il fit, après s�être incliné devant la cour.
Bonjorn Mossur Jutge, Dona procurador.
Je tiens tout d�abord à signaler que j�étais présent du début jusqu�à la fin de la discussion et aie donc à peu près tout entendu, étant largement impliqué par le débat. Inutile d�ailleurs de revenir dessus, je crois que la version légère du Baron d�Exat et de Portes colle tout à fait à la réalité des faits.
*Il marqua une pause, cherchant ses mots, puis reprit*
Je souhaiterai revenir sur l�excuse avancée par Tachin, à savoir que notre Recteur Himura est connu pour son impulsivité et ses mots dépassent parfois sa pensée au court de débats passionnés. C�est tout à son honneur de s�impliquer avec énergie dans ce qu�il croit être bon, mais en toute circonstance, un roturier ne doit jamais oublier qu�il s�adresse à un noble. Le respect qui nous est dû est quelque chose de non négociable, à la base même de notre classe. Nous autres nobles gérons la plupart des terres du Languedoc excepté les 10 bonnes villes. Si le respect qui nous est dû cesse d�exister, alors notre position de supériorité disparaît, et il nous devient impossible de gérer les fiefs du Languedoc.
De même que le Coms dirige le comté de par sa position supérieure, le noble administre son fief par la même supériorité. Si ce déséquilibre disparaît, le commandant perd sa légitimité et le fief bascule dans l�anarchie, puisque dès lors que personne ne domine, nul ne peut plus qu�un autre, prendre la direction.
Ainsi, négliger le respect dû aux nobles tend à moyen terme à faire basculer les fiefs languedociens dans l�anarchie et par capillarité faire sombrer tout le comté dans un sombre chaos.
*De nouveau le médecin chef s�arrêta, dévisageant chacun de ses interlocuteurs, leur laissant le temps de mesurer leur responsabilité dans la perte éventuelle du respect dû à la noblesse, et l�anarchie fatale au Languedoc qui en découlerai. *
Aussi, il n�est pas remis en cause le travail du Recteur ici, qui à mon avis a favorisé l�essor de l�université avec brio. Il est bel et bien question de son attitude, qui ne peut pas être ignorée, sous peine de détruire l�équilibre fragile de la noblesse. Outre les accusation de pression et autres directement tournées vers Djahen Shaggash et son fils Lakhdar, le discours initial tendait à faire passer les membres de la médecine d�Oc, dont je suis le représentant le plus emblématique, pour des comploteurs n�ayant pour seul but que de se réserver les cours afin d�encaisser plus d�argent. Ayant été anobli essentiellement pour mon action médicale, remettre en cause mes vrais objectifs, c�est remettre en cause ma noblesse.
Il y a donc bien dans les propos d�Himura risque de perte du lien de supériorité entre la noblesse et la roture.
J�en ai terminé et vous remercie, puisse Aristote guider votre jugement.
*Kamharley salua de nouveau la cour puis retourna s�asseoir, attendant la suite. Il regrettait presque que ce soit Himura qui soit accusé. L�irrespect envers les nobles devait être combattu fermement, et cela tombait sur quelqu�un qui oeuvrait tout comme Kam ou Djahen, pour le comté. Aussi, il avait tenté de faire abstraction de l�accusé afin de se concentrer sur la faute, et être ainsi le plus objectif possible.*
Le prévenu a été reconnu coupable de trouble à l'ordre public.
*Voila, le sort en était jeté, il fallait maintenant que Ben donne son verdict dans ce procès qui pouvait en fonction de la décision finale changer beaucoup de chose en Languedoc et peut être dans la France entière. Tant de monde était passé devant le juge, parfois avec des poses et des mouvements bizarres, sûrement une tentative de déstabilisation de Ben, mais il en fallait beaucoup plus pour cela
Il se redressa doucement et d�une voix claire et précise il déclama la phrase habituelle*
Accusé levez-vous, la cour va rendre son verdict
Ayant entendu l�acte d�accusation, le réquisitoire de la procureur ainsi que les témoignages du baron d�Exat et de Portes et du médecin en chef du Languedoc.
Ayant entendu l�accusé ainsi que son témoin dans leurs témoignages, la cour va statuer sur cette affaire, mais avant je voudrais vous expliquer le pourquoi du comment de ma décision.
Ce procès pour commencer n�aurait jamais du avoir lieu, les deux parties en présence sont des adultes responsables ayant une expérience incroyablement énorme, et ce procès montre que les deux adultes responsables se sont comporté comme des jeunes enfants, ce qui est triste.
Maintenant que voyons nous, du vent et rien d�autre, en effet aucunes preuves, justes la parole d�une érudits, recteur de l�université, donc pas n�importe qui, et d�autre part un noble qui à fait plus pour le Languedoc que la majorité des spectateurs se trouvant ici.
Donc vous voyez mon soucis à qui donner raison ? Comment punir si punition il doit y avoir ???? Bien sur nous parlons ici d�une punition selon le coutumier d�Exat, ce qui est différent du coutumier du Languedoc.
Maintenant en écoutant les deux parties, on se demande qui a commencé, le recteur ??, le baron ?; personnellement je n�en sait rien, je n�était pas présent. Mais connaissant les deux protagonistes, ils doivent être en tort tout les deux, ou avoir raison tout les deux.
Donc je vais statuer en faveur de la noblesse, je sais beaucoup vont crier au scandale, mais je ne peux laisser la noblesse se faire ridiculiser, mais d�un autre côté, je ne veux pas non plus que certains profitent de la situation, donc avant de donner ma décision, je préviens et ce n�est pas une demande, mais c�est un ordre de justice. Personne ne pourra se servir de ce procès pour entamer une procédure de destitution du recteur, il est recteur et le restera sauf si le comte en décide autrement, mais la encore si je vois que l�on c�est servit de ce procès, et qui que ce soit, le petit vagabond qui voyage, comme le Coms lui-même, ce sera procès direct pour non respect d�une décision de justice.
Donc voici la décision, messire Himura vous êtes condamné à une amende 25 écus et 5 coups de verges. Les modalités de l�exécution de la peine sont à régler avec le Baron d�Exat et de Portes. Veuillez me faire savoir le lieu de l�execution
Je rappelle que les parties en présence peuvent faire appel de cette décision auprès de la cour d�appel du royaume
Fait à Montpellier par le juge Bentich, le 14 Mars 1457
Le prévenu a été condamné à une amende de 25 écus.
Le prévenu a été condamné à une amende de 50 écus