Procès ayant opposé Bashir au Comté du Languedoc
Bashir était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Arthurcano
Nom du juge : Chrisliner
Date du verdict : 30/11/1459
Lieu concerné par l'affaire : Carcassonne
En ce jour du 24 septembre 1459,
nous Arthurcano, procureur du Languedoc, mettons en accusation Mestre Bashir pour troubles à l�ordre public.
Je rappellerai tout d�abord les articles du Code Languedocien :
I-A-1-b. Toute personne n'ayant pas la citoyenneté languedocienne est considérée comme étranger au Languedoc.
I-A-4-a. Nul n'est censé ignorer la loi.
I-A-4-b. Le Comté du Languedoc est régi par le droit coutumier.
I-A-4- c. Toute personne se trouvant sur le territoire languedocien doit respecter la législation en vigueur. Toute infraction est passible de poursuites judiciaires.
Votre honneur, je commence par vous énoncer les faits portés devant ce tribunal par l�accusation, faits qui ont débutés dans la nuit du 19 au 20 juillet 1459 en la bonne ville de Carcassonne et qui perdurent encore à ce jour.
Mestre Bashir est accusé d�avoir donné la mort à Mestre Avold dans la nuit 19 au 20 juillet 1459.
En outre, d'après les témoignages recueillis il semble que mestre Bashir agresse et insulte les habitants de la bonne ville de Carcassonne, notamment Mestre Lo Tocasson et le Senher Jehan_Djahen présents icelieu, lançant également de graves menaces à l�encontre du comté de Toulouse.
Selon le critère du bon père de famille, est permise en Languedoc toute action que pourrai commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui... et selon l'universalité d'action, est punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si tout citoyen se l'autorisait. Or si tous les citoyens de notre Languedoc agissaient de même que l�accusé, notre comté et les villes seraient dans triste état financier.
A la nature des faits exposés, si ces actes sont avérés l�accusé Mestre Bashir ne ressemblerait donc en aucun cas à une telle personne !
Votre Honneur, l�accusé est donc présenté devant vous pour troubles à l�ordre public à savoir meurtre avec insultes et menaces pour faits aggravants.
J�appelle donc à la barre, pour la défense, le Mestre Bashir, et pour la partie plaignante, le Mestre Arnaut Lo Tocasson ainsi que le jeune Baron Jehan_Djahen afin que toutes les parties viennent nous éclairer sur la nature des faits reprochés à l�accusé et que toute question puisse être éclaircie sur cette affaire particulièrement sensible.
Nous rappelons que l'accusé peut se faire aider d'un avocat, reconnu par le barreau du Languedoc, pour sa défense. Voici l'adresse où vous pouvez en faire la demande :
http://chateau-montpellier.discutforum.com/salle-publique-f111/
Je vous remercie votre honneur.
La parole est à la défense.
*Bashir est assis, et écoute celui qui parle, impassible. Pire, à vrai dire, car il semble être totalement détaché. Une fois l'énoncé générique terminé, il se leva, sans un regard alentour, sans quitter des yeux celui qui finirait par donner son jugement;*
Je suis Al Bashir Fathi Han... Je ne te connais pas, Effendi, ni toi ne sauras prétendre me connaitre. Ce qui déjà est un souci dans ce que voudra faire valoir ces chiens qui imaginent être en droit de me faire honte ici...
Mais tu es ici pour représenter la Justice. Alors, soit. Imaginons donc que Justice, Effendi, ne soit pas à la solde d'une cervelle encore spongieuse, ou d'un corps qui pue comme son âge avancé le prouve à nos sens, tous les jours... Mais je reviendrai plus avant sur ces deux...
*Sans quitter le juge des yeux, il pointe le procureur, lentement.*
Cet homme, Effendi, annonce ce qui doit être annoncé, afin que son rôle ne soit pas pris en défaut, et que les chiens qui aboient obtiennent un os. Mais ne devrait-on pas, comme l'impose la sagesse, punir le chien qui veut mordre ?
Alors, soit, une fois encore. Je me contenterai, pour le moment de relever les annonces de celui qui travaille pour toi, Effendi. Et il sera plus tard temps de démontrer la vacuité de ceux qui s'érigent en grand maitre de Carcassonne. Car, tu te doutes, Effendi, que celui qui aboie doit se méfier de son retour au chenil !
Donc : il est reproché ma personne d'avoir troublé l'ordre public. Amusant... Surtout si l'on prend en compte que ceux qui veulent que je sois poursuivis sont ceux-là même qui sont venus me trouver pour me dire que je n'avais rien à faire ici ! Et par "ici", comprenons "leur" cité !
*sourire... Inédit, pour l'ottoman qui ne souriait jamais. trop content, sans doute de montrer les déficiences de ses piètres accusateurs.*
Trouble... En voilà un mot curieux... Celui qui désire ouvrir un endroit où es regles sont clairement affichées à l'entrée, est-il donc comptable de tous les péquenots qui veulent faire croire qu'ils sont érudits et qui dans le même temps hurlent à qui veut témoigner qu'ils ne savent pas lire ?
Le trouble, donc, je le renvoie à ceux qui ont une bouche qui devraient rester fermée. Tant d�âneries, Effendi, est indigne d'un noble - eut-il trois ans - ou d'un sac d'os - eut-il eu au,siècle dernier, une charge quelconque.
Je puis néanmoins concéder une chose... c'est d'avoir pointé à ces donneurs de leçons, qui vont sans un échantillon littéraire sur eux, qu'ils n'étaient pas en mesure de se mesurer à moi, et encore moins de donner la leçon sous mon toit. Mais sans doute que la propriété privée est sans valeur, même sur la terre de ce comté ! Mais je compte sur toi, Effendi, pour m'éclairer à ce sujet !
Alors, si réclamer que le droit privé soit respecter est une insulte aux bâtards qui se réclament de la justice, alors, tu concluras toi-même, et sans honte... Car pour le reste de ce qui m'est reproché, je ne vois rien qui soit suceptible de tenir icilieu.
et comme je ne suis guère aussi aguerri, et "érudit" que ceux qui mangeaient encore du foin, quand les miens inventaient la médecine, tu pourras, Effendi, demander à Bentich Bey, avocat si j'en juge par ses dires, de venir te parler selon le code de cette juridiction. Car, après tout, pourquoi pas un témoin qui n'a rien vu ? Il semble que cela soit la ... mode !
* Second sourire, puis, l'ottoman se rassoit, à nouveau détaché.*
Votre Honneur,
L'accusé, Mestre Bashir ne s'est pas arrêté au simple fait de propos déplacés en halle public. En effet, mestre Bashir voulant secourir sa bienaimée d'une mort certaine, l'accusé a d'abord mis le pauvre Avold en situation de ne plus pouvoir nuire. Si ce geste s'en était arrêté là, légitime défense aurait été conclu mais voilà votre honneur, l'accusé a continué allant jusqu'à torturer le bougre et l'exécutant sans même un regard de compassion.
Votre honneur, les origines Maures de l'accusé sont sans nul doute pour beaucoup dans ce geste inconsidéré mais en nos terres il ne fait aucun doute sur la culpabilité de l'accusé quant à la mise à mort par torture et si un bon père de famille aurait tout fait pour sauver sa bien-aimée allant jusqu'à transpercer le c�ur du vilain peut être même... Il n'aurait pas torturé le vilain de la sorte...
L'accusation n'en est pas moins tourmentée que chacun d'entre nous ici présent reconnait l'accusé coupable de torture et de mort sur la personne d'Avold. Elle reconnait également que la légitime défense aurait pu être invoquée s'il n'y avait pas eu ensuite ces actes de tortures dénoués de compassion.
Dans cette affaire, il n'y a nul doute sur le fait que l'accusé Mestre Bashir ait causé du tort à autrui et ne réponde pas en cela au critère du bon père de famille combien même il y ait eu légitime défense afin que de sauver d'une mort certaine son amie Félinia.
Aussi vu le témoignage à charge de Mestre Arnaut_lo_tocasson qui aura été le témoin clef dans cette affaire pour avoir relaté les actes de tortures dont il a été témoin lors du forfait commis par Mestre Bashir.
Aussi, vu les propos de l'accusé qui semble assez tourmenté par cette accusation.
Aussi, Vu les propos de l'avocat de l'accusé, il ne fait pas doutes sur le meurtre ... Mais que les propos dicts diffamatoires ou fallacieux envers un comté ne peuvent être retenus. Les brèves de tavernes ne sont que brèves de tavernes, cela ne veut pas dire que les actes suivront...
Votre honneur si pareille situation m'arrivait j'ose espérer que mon mari agirait de la sorte pour sauver ma vie de la vile main qui pointé un poignard sous ma gorge, je ne vois ici qu'un crime passionnel. Et nous aurions pu en rester là, toutefois c'est la violence qui s'en est suivi qui est éc�urante.
Aussi, Nous, Cebyss, Procureur du Languedoc, demandons à ce que l'accusé soit reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, qu'il soit jeté en prison pour une durée de 10 jours par nos gardes, dans notre grande mansuétude ne requérons pas la mort votre honneur car sans cet homme, la dame ici présente ne serait plus icelieu pour témoigner mais aurait rejoint le Très Haut.
*Après avoir entendu la diarrhée de l'accusateur, l'ottoman se lève, et fixe le juge, sans considération pour le procureur. Est debout, et attend un bref instant, avant de commencer en imitant la voix sans assurance, et du coup pleine de mépris, du péquenot accusateur*
Il semble, Effendi Juge, que les simples faits soient encore trop compliqués à comprendre pour les ânes qui estiment être instruits. Tu permettras donc qu'une fois encore, j'explique. Non pour ces chiens à la cervelle amibienne, Effendi, car il ne sert de rien d'espérer une lumière dans leur yeux sans vie. Non, c'est bien à toi, Effendi, car toi seul est en mesure de juger ! Sans donner foi à des ranc�urs, ou des jalousies bien minables et qui donnent la mesures de ces chiens sans parents.
Qu'il te suffise d'entendre, Effendi, que ce chien qui travail soit disant pour la Justice convient qu'il n'est question que de secours et d'empêcher de nuire. Et bien évidemment, les propos décousus d'un enfant sans autre tutelle qu'une vieille nourrice qui se croit un mâle n'apportant rien d'autre que la preuve de la connivence de celui qui n'est rien avec celui qui n'a jamais été, tu les laisseras de côté.
Secourir sa bienaimée... Voilà bien l'unique acte qui sera concret, ici. Et ce chien convient, une fois encore, que la victime, je cite : « évite une mort certaine ». Mes origines sont en effet la source même de cet acte, car chez moi, on ne laisse pas une femme se laisser importuner, même si un bâtard vient hurler bien à l'abri que c'est lui seul qui est la loi et la défense... oui... On a tous déjà vus des chiots mettre en fuite des lions... *ricanement, puis reprise *
Mais la méconnaissance de celui qui accuse est tellement plaisante que je vais m'en servir, donc. Et il ne pourra m'être reproché de mentir ! Les Maures, selon lui, sont seuls capable de tuer, de torturer... Sont seuls capables d'être inconsidérés. Effendi... Alors il conviendra de punir ce bâtard : lui clame ici être Maure... D'avoir des parents Maures ! Sa langue donc ne peut être, selon les propres démonstrations du procureur, digne d'être acceptée comme vraie ! Car, au risque de faire sourire les ignares aux dents déchaussées, je rappelle que je ne suis en rien de cette race sans honneur ! Ces chiens ne seront jamais que des êtres inférieurs face à nous autres, Ottomans.
L'accusation se tourmente... Elle peut en effet ! Posée sur un monceau putride, elle donne les éléments qui prouvent d'une part leur méconnaissance totale de la vérité, et d'autre part leur volonté de cracher au visage du tribunal, en persistant dans le mensonge grossier.
Aussi, vu le témoignage sans matière de la vieille nourrice qui n'a rien vu qu'un corps sans vie, et une femme apeurée ,
Aussi, vu les propos du bâtard Maure qui n'apporte rien d'autre que la preuve d'être un petit objet qui permettra à ce vieux chien de jouir d'une sorte de vengeance,
Aussi, Vu les propos même de l'accusateur, il ne fait aucun doute sur l'issu de ce procès, Effendi. Et je demande en conséquence que ces deux chiens fassent excuses publiques, que le plus jeune, en vertu du rang qu'il dit avoir lui-même, soit reconnu coupable de manquement indigne d'un noble Bey, et qu'il soit attaché en place publique afin que ceux qui sont de vrais languedociens puissent cracher sur lui et ses mensonges de... Maure.
*l'ottoman se rassied, en souriant en direction du nain et de sa vieille duègne*
*Ben avait attendu que toutes les parties aient. Il avait pris des notes et une fosi que son tour fut venu il se leva et se dirigea vers la cour.*
Tout d�abord je présente mes respects les plus profonds à la cour.
*Il fit quelques pas de droite à gauche, puis commença.*
Votre honneur, nous sommes ici, pour défendre cet homme, car il est accusé d�avoir assassiné un homme. Comme preuves nous n�avons que la parole du très honorables Bailli d�Exat et de sa se grandeur le jeune baron Jehan_Djahen. Loin de moi e mettre cette parole en doute, mais il me semble que leur avis n�est pas impartial, en effet on entend dans leurs paroles qu�ils ne sont pas en bon terme avec mon client. Maintenant la cour à entendu également le témoignage de Mestra Félinia, qui et je suis sur qu�elle dit la vérité, donc témoignage qui démontre qu�il ne s�agit pas un assassinat mais bien d�une rixe qui a mal tourné pour l�un des deux protagonistes. Vous allez me dire que vu comme ça cela ne change rien on n�a pas le droit de se battre gratuitement, mais c�est le que la subtilité arrive, il y a eut agression sur Mestra Félinia, et c�est seulement à ce moment la que mon client est intervenu et à je l�avoue fait passer de vie à trépas le malandrin qui s�en prenait à la vertue de Mestra Félinia.
Vous voyez votre honneur qu�il n�y a rien de criminel, mais plutôt un acte héroïque de la part de mon client qui a risque sa vie pour aider une blanche colombe qui se faisait agresser.
*Ben fit un tour sur lui-même pour voir les regards de chacun puis repris la parole tout en se dirigeant vers Bashir*
Maintenant on nous dit aussi que cet homme, mon client aurait eut un langage assez rustre, et bien la aussi et vous l�avez entendu je réfute, Oui mon client à un langage un peu particulier, mais comme vous le voyez, sa physionomie nous montre qu�il n�est pas de la même origine que vous et moi. Lui et ses congénères je les connais et il parle en utilisant des métaphores, qui peuivetn choqué un homme de nos contrées mais qui est normal et habituel dans leurs régions. Un chien pour eux est une personne qui n�est pas de la même culture qu�eux. Rappeler vous Confusius, un sage du grand pays de l�Empereur Chinois. Il disait et je le cite « Si tu t�endors avec le cul qui gratte, tu te réveilles avec le doigt qui pue », cette phrase ne veux pas dire que l�on se met le doigt dans fion pour se faire plaisir, mais tout simplement que chaque acte à ses conséquences et que chaque conséquences est due à des actes. La jurisprudence de notre Comté nous l�a démontré, mon épouse a été traitée de saloperie de catin de conseillère, mais cela était aussi une métaphore pour notre justice puisqu�une catin n�est qu�une jolie poupée et le juge de l�époque l�a acté ainsi. Mais bon revenons à nos moutons.
*Petite pause pour se désaltérer.*
Bien on nous parle de menace envers le Comté de Toulouse, pas que je veuille douter de la parole des témoins, je le répète, mais comme dirait notre ami Confusius, et oui encore lui « Chien qui aboi ne mord pas »Donc si on devait mettre en procès tout les aboyeurs de service, ce tribunal serait bondé à craquer.
Pour le fait que le jeune baron ait été prié de quitter la taverne de mon client, ce n�étais pas pour faire du tort au baron, mais plutôt pour le protéger, en effet un jeune garçon aurait pu être la cible de mécréant et mon client à donc pensé avec sagesse pour sa sécurité de faire sortir le jeune héritier d�Exat et de Portes.
Pour tout cela votre honneur je demande la relaxe pur et simple pour mon client.
Je vous remercie de m�avoir écouté avec attention
*Ben retourna s�assoir près de son client*
*Félinia s'approcha et se présenta*
Bonjour Monsieur le Juge,
Je suis Félinia De Sigognac la compagne de Bashir.
*Elle témoigna avec tout son coeur et visiblement troublée par cette mésaventure*
Voici les faits, je me promenais la nuit dans les rues de Carcassonne, j'avais besoin de m'aérer quand j'ai entendu un bruit derrière moi je n'ai pas eu le temps de réagir qu'un homme est venu se coller à moi avec une lame sous ma gorge.
Ses intentions étaient peu louable, il en voulait à mon honneur et à ma vie.
Sa lame se faisait pressante à mon cou et ses mains glissaient sur mon corps.
Heureusement Bashir est intervenu sinon je ne donnais pas cher de ma peau.
S'en est suivi une altercation entre les deux ou le mécréant a donné son nom Avold.
Il a certifié à Bashir qu'il le tuerait et qu'il finirait ce qu'il avait commencé avec moi.
Je me suis mise à l'écart et Bashir et Avold se sont battus.
C'était soit l'un soit l'autre, et je me félicite chaque jour que celui qui ne soit pas mort soit mon aimé qui m'a sauvé la vie.
On aurait dû lui décerné une médaille Monsieur le Juge au lieu de le montrer du doigt comme ils ont fait.
*Elle fit une pause visiblement encore chamboulée*
Pas une fois Messire Arnault ou Messire Jehan m'ont demandé comment j'allais, pas une seule fois.
C'était quand même moi la victime.
Au lieu de cela sans savoir de quoi il en retournait ils ont pris la défense d'Avold, et ont provoqué Bashir.
J'ai trouvé disproportionné et surtout inqualifiable.
Monsieur Le Juge, ce n'était que de la légitime défense aucun choix n'a été permis à Bashir, c'était l'un ou l'autre.
* Se tenant à la barre des témoins de l'accusation, Arnaut qui avait été appellé pour donner sa version des faits, se racla doucement la gorge en se levant avant de prendre la parole. *
« Mèstre Procuraire, mèstre Jutge, onorosa amassada, lo bonjorn...
Conformément à votre demande, me voici présent et prêt à accomplir mon devoir d'humble sujet languedocien en révélant les méfaits dont s'est rendu coupable le prévenu ici présent... »
* Marquant une pause, conscient de l'importance des paroles qu'il allait prononcer, le Bailli d'Exat se tourna vers celui qui se tenait sur le siège des accusés et, le fixant droit dans les yeux, commença son discours. *
« Avant que d'entrer dans la partie la plus désagréable à expliquer par la gravité du geste posé dont j'ai été le témoin impuissant, parlons donc des injures, insultes et autres menaces prononcées par cet individu ignoble dont le teint est sans conteste le reflet de l'âme...
Vous en êtes vous même témoins, cet homme, si tant soit possible que l'on puisse qualifier d'être humain un être aussi abject, n'a qu'injures et mots discourtois à la bouche. Devant vous, il vient de réitérer, insultant l'intelligence de mon jeune maître en qualifiant sa cervelle de spongieuse et usant de l'excuse de mon age pour médire en prétextant des émanations nauséabondes provenant de ma personne... Non content, il continue en traitant de chiens un baron languedocien et son fidèle homme de main, pensez-vous en toute franchise que s'il se permet ceci devant vous qu'il ne le fait pas en d'autres lieux ? Comme les tavernes, les rues ou même par messagers ! Pire encore, il ne se contente pas d'injurier les hommes, il s'en prend aussi aux âmes et déverse sa médisance et ses injures partout où il peut trouver une oreille ou un �il !! Car on l'a vu afficher un message, traitant la mairesse de Carcassonne, qui a osé se présenter contre Félinia, de fille de joie !!
* S'arrêtant, après tout il faut bien respirer, l'ancien laissa un sourire cynique s'étirer sur ses lèvres. *
« Ho, mais voilà qu'il se défend en prétextant que les mauvaises paroles et les gestes injurieux ont été prononcées ou posés en sa demeure. Ma foi, je vous le demande chers magistrats, depuis quand l'accès aux tavernes en Languedoc est donc interdit aux individus n'appartenant pas à un ramassis de criminels en puissance ou confirmés ? Depuis quand, se rendre dans une taverne autorise le propriétaire des lieux à vous malmener, à vous cracher au visage et à médire de votre personne ?
Quand on ouvre une taverne, on accepte l'idée que des personnes entrent dans les locaux, non ? Alors bien sur, il vous dira que ce n'est pas une taverne, mais qu'il s'agit d'une tente. Oui, et alors ?
Elle est montée dans l'ilot des tavernes, porte une enseigne et affiche des tarifs pour des repas et de la bière, je ne sais pas pour vous, mais ça ressemble drôlement à un débit de boisson et de nourriture... Donc à un lieu public dans lequel, quand on est un aubergiste comme il se doit, l'on se montre courtois et respectueux avec les clients. D'ailleurs, petit détail mais puisqu'il se prétend propriétaire, l'endroit est enregistré au nom de sa compagne et il n'en est que tavernier...et comme ils ne sont pas mariés selon le seul type d'union officiellement reconnu, c'est à dire sous le regard bienveillant de Notre Très Sainte Mère l'Église Aristotélicienne, il ne peut être question d'un partage des biens sans document officiel enregistré...
Je conclurais cette première partie, car ce n'est là qu'un avant goût de tout ce que je peux vous dire sur le dénommé Bashir, et ce uniquement sur les points concernant l'attitude irrévérencieuse du prévenu, en vous disant que mon jeune maître saura vous en dire plus concernant les gestes et paroles faits et dites directement à son encontre...»
* Prenant la cruche d'eau posée à ses cotés pour prévenir la soif éventuelle des intervenants au cour de ces longues procédures, Arnaut se servit une coupe et la vida d'un trait. Ceci fait, il reprit position face aux magistrats et attaqua la suite.*
« Maintenant que le point des injures a été évoqué, passons à la suite. Les menaces envers notre voisin et ami de longue date, le comté de Toulouse...
Comme expliqué au Procureur, le prévenu est suspecté de complot envers ledit comté toulousain. En effet, à peine arrivée, sa compagne Félinia n'a eu de cesse de clamer haut et fort partout où elle se rendait qu'elle comptait se venger de notre voisin, de bruler et piller sa capitale, de tuer ses habitants tout ça parce qu'elle avait été démise de ses fonctions, à tort ou à raison. Pire encore, elle assurait avec véhémence que des alliés et amis allaient la rejoindre afin qu'elle accomplisse ses sombres desseins. Bien que risibles, ses paroles ont prises une teinte inquiétante lorsque sa famille est soudain arrivée en masse, ainsi que cet individu. Aux yeux d'Exat, qui a toujours �uvré pour le bien du comté, la menace devenait réelle et il devenait nécessaire d'informer sans plus tarder le Conseil et la Défense...
On peut nous reprocher de n'avoir aucune preuve et c'est bien normal, puisqu'il s'agit de juger sur les intentions criminelles d'un groupe. Quand le comté apprend l'existence d'un possible pillage, des mesures sont prises. Et bien il faut considérer cette menace de la même manière, voir même avec plus de sévérité, car la femme qui est à l'origine de cette affaire est désormais membre de l'ost et ses faits ou ses gestes engagent le comté. Voudriez-vous, pour avoir ignorés les avertissements, vous retrouver en guerre avec nos frères occitans et amis parce qu'elle aura agit en se glissant dans l'uniforme d'un de nos soldats ? »
* Nouvelle pause, nouvelle coupe d'eau. *
« Nous en venons désormais au point le plus sombre, le plus malheureux de cette affaire. Un meurtre horrible, avec force tourments malgré les supplications de la victime. Nous ne remettons pas en cause la légitime défense qu'évoque Félinia, si l'homme était mort en position d'agresseur, cela n'aurait été que justice, mais ce n'est pas le cas, loin de là !
Nous étions dans la nuit du nuit 19 au 20 juillet de la présente année et, après avoir passé la soirée à recruter du personnel pour la Maison de mon jeune maître, je décidais de m'accorder une petite promenade nocturne pour me délasser... C'est en revenant vers l'Hostel de la Mesnie Shaggash que j'entendis les cris. Un homme hurlait de douleur, demandant grâce et suppliant...
En bon sujet, il était de mon devoir d'intervenir et de faire cesser ce tapage en sauvant ce que je pensais être la victime de quelque malandrin. L'affaire se tenant sur le parvis du domaine Shaggash, elle était donc sous la juridiction d'Exat et, de par mes fonctions de Bailli de mon seigneur, j'avais toute latitude pour procéder à une arrestation. Fort du bon droit qui était le mien, je pensais résoudre rapidement le problème...
Las, à peine arrivé et ayant demandé ce qui se tramait en menaçant d'en appeler à la garde, je tombais sur le couple qui se tient ici aujourd'hui et dont l'homme, sans même se soucier de ma présence, tenait sous sa coupe une personne blessée qu'il tua de manière horrible. En effet, du talon de sa botte, il enfonça lentement le crâne de sa victime qui suppliait qu'on la laisse vivre. De plus, après avoir récupéré le corps pour lui rendre les derniers hommages, on put découvrir une profonde blessure causée à l'aide d'un stylet et faite de manière à faire souffrir le plus possible la victime en la vidant lentement de ses humeurs. Est-ce de la légitime défense ?
En toute franchise, une main sur le c�ur et l'autre sur le livre des Vertus, je vous le dit, non ! Si le dénommé Bashir s'était contenté de me remettre le blessé et de témoigner des torts prétendument causés à sa compagne et même si sa victime était morte des suites de ses blessures, il n'aurait été poursuivi pour ce crime abject. Ce qui fait qu'il s'agit d'un meurtre, c'est que défiant l'autorité, il s'est permis de tuer un homme sur une terre languedocienne couverte par le coutumier d'Exat qui, je ne vous l'apprend pas, est reconnu par les instances royales comme légal et applicable selon les termes définis !
Vous en conviendrez, un meurtre ainsi perpétré ne saurait être laissé sans punition. Aussi, et avec tout le respect que je porte à la Cour, en vue de tous les crimes, je ne saurais que trop vous conseiller la mort ou le bannissement, car un individu qui ne sait vivre en société est une menace pour notre comté, tant par ses actes que par les germes de sédition qu'il porte en lui et répand tels des miasmes.... »
* Saluant respectueusement la Cour, Arnaut s'inclina et reprit place sur son siège. Son devoir était accomplit, restait à son maitre de témoigner et aux magistrats à rendre justice comme il se doit...*
*Je m'avance à la suite d'Arnaut, pour témoigner à mon tour.*
Bonjorn. Jehan-Djahen de Rieucros-Shaggash, héritier des baronnies d'Exat & de Portes, & de la seigneurie de Couffoulens.
* Pas pour dire, mais ça fait longuet pour un petit homme de mon âge. *
Je confirme ce que vient de dire le Bailli d'Exat, chargé de la sécurité tant des baronnies que de ma personne. Nous avions choisi ce soir-là, de dormir en l'hostel Shaggash en la cité de Carcassonne. Des cris, et des éclats de voix nous ont attirés à notre fenêtre. Lorsque nous eûmes dévalés les escaliers, pour vous décrire notre impatience à rejoindre Arnaut Lo Tocasson ici présent.
Nous même avons été jetés hors de la taverne du triste sire ici présent. Avouez que pourtant, notre jeune âge fait que nous ne représentons grande menace pour personne. Cet homme est donc un couard de jeter un enfant, fut-il héritier de terres nobles, d'une taverne.
Cet étranger est un fauteur de troubles notoire. Nombre de carcassonnais actifs se sont retirer du monde pour ne plus avoir à le supporter, lui et sa famille. Il veut imposer chez nous ses manières, refuse de s'adapter à notre monde.
* J'inspire profondément, et regarde la Cour.*
Je me permets de rappeler à la Cour que mon grand-père venait lui aussi de terres éloignées du Royaume de France, ma couleur de peau en témoigne. Cependant, les Shaggash ont toujours eu à coeur d'oeuvrer pour le Comté, pour le Languedoc. Feu Djahen Shaggash, baron de Portes, fut même Diacre. Feue Marie Douce Shaggash fut baronne d'Exat Feue ma mère, Majda-Eulalie de Rieucros-Shaggash fut Dame de Couffoulens, et feu mon père, Quirin de Rieucros, lieutenant reconnu de l'armée comtale.
Mon nom n'est donc point inconnu à vos oreilles. Pourtant, cet homme, cet étranger, a osé de dire bastard, m'insulter, me faire jeter de sa taverne, m'interdisant ainsi d'être libre de circuler sur une terre languedocienne.
Cet homme, a tué de sang froid, un homme aviné que sa compagne, peu vêtue, avait attiré dans ses filets.
*Je regarde l'homme, dont les moeurs et celle de son amie sont plus que douteuses. *
J'ai été éduqué dans la religion aristotélicienne, et pour moi, il n'y a qu'un seul Dieu, le Très-Haut, et ses prophètes sont Christos et Aristote. Les fadaises de cet homme concernant ses croyances, ont mis en la cité un malaise.
A cause de leurs troubles à répétition à l'ordre public,
A cause de leur meurtre sur un homme aviné qui aurait mérité châtiment pour son égarement mais pas la mort,
A cause de leurs insultes qu'ils ne cessent de proférer,
A cause de leurs mensonges et manipulations,
nombre de valeureux carcassonnais ne reconnaissent plus leur cité, refusent de sortir et c'est mon cas, de chez eux.
Nous avons refusé de prendre Felinia à notre service lorsqu'elle s'est présentée en Exat, car elle n'était qu'engeance du sans-nom, innocence des traits pour cacher le mal, une vipère que nous avons refusé de laisser entrer. Comme nous l'avons refusée sur les terres d'Exat, elle a violé notre demeure, entrant dans les appartements de feue ma mère lorsque j'y entrais pour la première fois, pour lever un voile de mon passé. Est-ce donc cela, une personne honorable ? Qui entre dans une demeure sans être conviée, qui viole la porte de la chambre où je me trouve ?
Humblement, nous demandons la Justice du Comté, et la Protection pour des Vassaux de Sa Courronne. Cet homme est un tueur, un assassin, et sa compagne, une créature du Sans-Nom, sous les traits de l'innocence.
Nous ne saurions que conseiller à Notre Suzerain de se méfier, il a, selon nous, fait entrer le loup dans la bergerie, et nous espérons qu'il saura le découvrir avant qu'il ne soit trop tard. Son acharnement à intégrer les forces de défenses : Exat, puis l'armée comtale, devrait suffire à réclamer la plus grande prudence.
Nous nous en remettons à la justice comtale, à savoir si vous allez croire un étranger, ou l'un des vassaux de la couronne languedocienne.
*Je m'incline, et retourne près d'Arnaut, levant les yeux vers lui, celui qui m'enseigne, celui qui me protège, celui qui bien malgré lui sans doute, et devenu mon modèle, mon lien avec mon passé, et mon regard vers l'avenir.*
Le prévenu a été reconnu coupable de trouble à l'ordre public.
Chris entra dans le tribunal pour allez s�asseoir à son siège.
��Accusé, lever vous.
Nous, Chris Liner, juge du comté de Languedoc, allons vous donner la lecture du jugement que Nous rendons dans l�affaire vous concernant.
Considérant que Messire Bashir a été déféré devant Nous pour être jugé pour des faits de trouble à l�ordre public en la bonne ville de Carcassonne.
Considérant que les témoignages de la défense et de l�accusation reconnaissent la mort de Messire Avold.
Considérant le code Languedocien,
L�article I A-1 a, qui stipule que Toute personne possédant une résidence principale au Languedoc est considérée comme citoyen Languedocien.
L�article I A-4 a, qui stipule que nul n�est censé ignorer la loi.
L�article II 1, qui est le critère du bon père de famille qui stipule que toute action que pourrait commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui. Ce bon père de famille est un homme ordinaire, un homme de la place du marché qui agit en vertu de son bon sens.
L�article II 2, qui est l�universalité d�action qui stipule qu�il est punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si tout citoyen se l'autorisait.
L�article III D, qui est le trouble à l�ordre public qui stipule que Tout acte portant préjudice à une personne ou à un groupe de personnes, ou susceptible de le faire, de quelque nature qu'il soit, sera considéré comme trouble à l'ordre public. Il en sera de même de tout acte nuisant au bon ordre, à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique.
Par conséquent,
L�acte de sauver sa femme des mains d�un homme qui en voulait en son honneur est un acte héroïque, mais le fait de faire justice soi même est un acte dangereux. Si chacun se sentait le désir de se faire justice soi même, la sécurité de notre comté sera grandement affecté. Sans compter que le fait que la mise à mort de cet homme l�ai privé de son droit d�avoir un procès est en prendre en considération. Sans compter qu�en choisissant d�avoir sa résidence principale dans le comté fait de lui, un citoyen languedocien qui est tenu de respecter les lois du comté tout comme les autres citoyens.
Nous déclarons l�accusé coupable et nous le condamnons l�accusé à une peine de 6 de prison
Remercions toutes les personnes que nous avons entendus au cours de ce procès et nous ayant permis de rendre ce jugement.
Nous ordonnons que le présent jugement fasse l�objet d�un affichage public afin d'en informer le peuple Languedocien.
Informons les parties qu�elles peuvent interjeter appel du jugement devant la Cour d�appel du Royaumes, selon la procédure afférente à cet organe juridictionnel.
Ainsi en a été jugé par le tribunal du Languedoc, en la personne du juge Chrisliner, le 30ème jour de novembre de l'an d'Horace 1459.
L�audience est levée."
Le prévenu a été condamné à 6 jours de prison ferme