Procès ayant opposé Phonya au Comté du Languedoc
Phonya était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Marino1
Nom du juge : Evanne
Date du verdict : 04/01/1460
Lieu concerné par l'affaire : Mende
En ce 21ème jour du mois de décembre 1459, Nous, Dona Marino1, procureur du Languedoc, mettons en accusation Mestra Phonya pour Troubles à l�ordre public.
Votre honneur, je vous énonce ci-après les faits, dame Phonya, après s�être révoltée contre la mairie de Mende, s�est emparée de cette bonne ville mettant à la porte mestre Suma son bourgmestre dans la nuit du 20 au 21 décembre 1459.
Voici votre honneur les preuves de la révolte orchestrée par Dame Phonya :
Dépêche de la Kingdom Associated Press:
"21-12-1459 Révolte à Mende ! Phonya prend le pouvoir
Révolte à Mende ! Phonya prend le pouvoir."
Information confirmé par la douanière de Mende, dame Marieline lors de son rapport quotidien dont voici une copie votre honneur :
Début de citation ** "La mairie a été prise cette nuit, Phonya (les Lions de Judas)prend le pouvoir.
Voici son message à la mairie :
" A tous les Mendois et les Mendoises, ne craignez pas pour votre ville, nous la laisserons comme nous l'avons trouvée.
Nous n'irons pas chercher l'argent durement gagné où il est caché.
Le Lion de Juda, bras armé de la Colère de Deos, a frappé l'Église prétendument aristotélicienne au chef. La prise de la ville de Mende va permettre la mise en procès le pape, Innocentius.
Retournez dans vos champs, dans vos échoppes, ou rejoignez nous pour nous aider dans cette mission sacrée qu'est la lutte contre les crimes et les délits d'une Eglise pervertie.
Gloire à Déos le Tout Puissant ! " ** Fin de Citation
Je vous rappelle votre honneur que notre coutumier dit ceci :
«1-De la citoyenneté Languedocienne
a. Toute personne possédant une résidence principale (IG) au Languedoc est considérée comme citoyen Languedocien.
b. Toute personne n'ayant pas la citoyenneté languedocienne est considérée comme étranger au Languedoc.
4-Des lois
a. Nul n'est censé ignorer la loi.
b. Le Comté du Languedoc est régi par le droit coutumier.
c. Toute personne se trouvant sur le territoire languedocien doit respecter la législation en vigueur. Toute infraction est passible de poursuites judiciaires. »
L'accusée dame Phonya sans morale aucune a mis ainsi en péril notre société représentée en la bonne ville de Mende et par la même la tranquillité de notre Comté, tout cela sans doutes pour mettre à sac cette ville et prélever ce qu�il était possible d�y prélever.
Que selon le critère du bon père de famille, est permise en Languedoc toute action que pourrai commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui.
De même selon, l'universalité d'action, est punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si tout citoyen se l'autorisait.
Ainsi votre honneur, Dame Phonya par son acte de révolte, et la prise de la mairie de Mende qui s�en est suivie, il est évident qu�elle ne répond à aucun de ces deux critères de notre coutume.
Si tout un chacun se permettait s�emparer des villes de notre comté à tort et à travers! Notre vie en société en serait grandement compromise!
Votre Honneur, l�accusé est donc présenté devant vous trouble à l�ordre public l�accusé n�étant pas Languedocienne pour s�être révoltée contre la ville de Mende et y avoir délogé son maire.
J�appelle donc à la barre, pour la défense, Dame Phonya accusée d'avoir pris de force la mairie, et pour la partie plaignante, le mestre Suma, bourgmestre de Mende au moment des faits, ainsi que dame Marieline douanière de Mende, afin que toutes les parties viennent nous éclairer sur la nature des faits reprochés à l�accusée et que toute question puisse être éclaircie sur cette affaire particulièrement sensible.
Nous rappelons que l'accusé peut se faire aider d'un avocat, reconnu par le barreau du Languedoc, pour sa défense. Voici l'adresse où vous pouvez en faire la demande :
http://chateau-montpellier.discutforum.com/salle-publique-f111/
Je vous remercie votre honneur.
La parole est à la défense.
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.
* Marino1 se leva et reprit la parole *
Mestra Phonya, vous me semblez bien muette. Ainsi s'adressait-elle à une accusée qui brillait par son absence. Aussi s'adressa t'elle aux témoins qui essayaient de noyer l'affaire alors que les faits reprochés étaient une intrusion en mairie par la force. Ici, nous ne somme pas là pour juger Mestre Summa , ni Mestra Marieline qui sont venus apporté leur témoignage concernant la prise de mairie de Mende par Mestra Phonya. Ces faits sont bien avérés et à ce jour la mairie est encore en son pouvoir.
Vôtre Honneur, que rajouter ?
Pas grand chose à vrai dire puisque tous les protagonistes de cette histoire sont tous d'accord pour affirmer que Mestra Phonya a bien pris cette mairie de force.
Que contrairement aux dire de la défense, le temps lui a été donné de prendre parole et que si temps elle trouve en place publique alors que sa propre défense aurait du être sa priorité.
En outre la parole est bien donnée par deux fois minimum à la défense puisque elle a occasion de se faire par la voie de son avocat et d'un témoin et que seconde plaidoirie sera donnée. Votre honneur, si je compte bien non seulement parole sera donnée par deux fois et même trois...
Au vu des actes commis par l'accusée, je demande qu'elle soit condamnée à une amende de 190 écus, 3 jours de prison qui lui permettront de découvrir note Languedoc sous un autre jour, des excuses publiques envers la population de Mende pour son intrusion dans leurs affaires sous prétexte fallacieux de juger notre Pape!
En outre compte tenu des éléments portés à notre connaissance depuis, demandons que la profane portent pour une durée de 15 jours cette affiche sur elle en place publique : [img]http://img212.imageshack.us/img212/2654/12157502ov4.gif[/img]
La parole est une dernière fois à l'accusée !
*Marino retournait a sa place attendant la fin du procès
*Phonya se leva et salua la cour, puis plongea son regard dans celui du procureur*
J'aurais été moins muette si vous aviez respecté les us, comme vous l'a rappelé SembreEnDevant mon avocat.
Nul doute que la cour d'appel entendra ce que nous avons à dire à ce sujet.
Je pourrais raconter comment avancent les procès, au choix de l'accusation.
J'ai plein d'exemples, vous savez ?
Et pour un tribunal ... Deux poids deux mesures, voilà qui serait scandaleux !
*Repoussant l'envie de sourire, elle poursuivit*
Vous parlez de prise de force, alors qu'il n'a fallu qu'un sourire pour que la porte s'ouvre.
En plus vous avez eu le culot de me donner l'adresse d'un bureau d'avocat qui se refuse à s'ouvrir quand je frappe ... Je vous remercie !
Enfin bref.
Passons au sérieux.
Pour ce qui est des excuses publiques il n'en est pas question alors que je reçois témoignage de soutien à une éventuelle candidature à la mairie de Mende.
Pas question alors que la ville qui n'avait que 30 écus de liquidités quand j'ai fait les comptes en dispose maintenant de presque 6 fois plus.
Pas question que je m'excuse alors que certains Mendois ont pris des décisions idiotes, obligeant leurs concitoyens à vivre plus que chichement.
Pas question que je m'excuse alors que pendant ce même temps, proposait des repas à des prix bien plus
raisonnables.
En cela je réponds à votre notion de *bon père de famille*, je vous rappelle ce que vous avez lu:
**Que selon le critère du bon père de famille, est permise en Languedoc toute action que pourrai commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui.**
C'est exactement mon cas.
Je n'ai pas à payer les erreurs des autres.
Je passe surle témoignage de Dame Mariealine qui ne fait que répéter ce que tout le monde a lu ou s'est fait lire. En aucun cas elle a été témoin de la révolte, .
Vous savez, au mois d'Avril le premier précisément, beaucoup de gens croient ce qu'ils lisent ou entendent...
Ensuite, concernant le témoignage écrit de messire Summa, j'espère que vous avez demandé comme il le proposait le courrier que j'avais envoyé à messire Renomet concernant la restitution d'un mandat, lui citant même la Loi Ultime. Ce messire Renomet y a répondu défavorablement, en m'écrivant ... Je tiens bien sûr cette missive à votre disposition.
Messire Summa ment quand il dit que cette messire Renomet ne sait ni lire, ni écrire.
Deux autres personnes, Messires Chenon et Transti ont été sollicitées à leur tour. Sans réponse d'une part et d'autre un refus prétextant l'illétrisme -Tiens ? Comme c'est étrange. Les consignes de Messire Summa ?- j'en ai donc appelé en haut lieu. Elles ont été contraintes à rendre ces mandats. Les biens qu'ils contenaient sont intacts, à la mairie.
Il ne faut pas prendre les enfants de Deos pour des canards sauvages ...
Ceci pour vous prouver, et à Messire Summa que je ne mens pas.
Tout votre argumentaire, vos témoignages sont basés sur des présomptions de pillage. A croire que le message que j'avais fait afficher en mairie n'a servi à rien.
Messire Summa dépourvu de son trône, s'est senti investi d'une mission plutôt que de réfléchir posément comme l'a fait Messire Semrehymh, cité par Dioscoride, et de prendre contact avec moi.
Concernant ma défense, je vais vous étonnée mais elle est passée au second plan. Déjà parce que Mende exigeait beaucoup d'attention, et comme vous l'a dit SembreEnDevant, il est des moments dans la vie où nous sommes tout bonnement occupés à autre chose comme se reposer ou profiter de sa famille.
C'est aussi pour moi une autre priorité.
Le meilleur pour la fin ...
*Phonya ne peut s'empêcher de sourire*
Vous vouliez me faire sourire?
C'est réussi.
Vore pancarte brulera en même temps que le Pape.
Pour conclure, je ne réfute pas être entrée en mairie.
Mais je n'ai pas pu posé mon céant sur le siège de messire Summa ... Trop chaud et en plus il y avait des taches plein le coussin.
Je sais pas ce qu'il a cet homme là ...
Mais il va vous claquer dans les pattes un jour.
A votre place, j'en trouverai un autre pour Mende ...
* Phonya sourit un peu plus largement, saluant la cour d'un léger signe de tête, avant de remercier Sembre d'un regard, et de s'approchant de Dioscoride au plus près*
**Sembre se lève. Sa tenue est noire de velours et de soie rehaussée par un foulard tissée en soie couleur soleil. Sa haute stature s�impose aux regards, sa chevelure blonde brille sous les chandelles et les torches qui éclairaient le tribunal à cette heure avancée. Le silence régnait à peine interrompu par quelques chuchotis des escholiers en droit placés à la tribune. Les meubles sobres, cathèdres des juges et avocats, stalle de l�accusée, presque une boîte ou box comme on dit en langue des Angloys, sentaient l�encaustique qui se mêlait à l�odeur de résine de pin et de térébenthe des torches. Un regard à Phonya, esquisse de sourire. Une pensée fugace : là tout n�est qu�ordre et beauté, luxe calme et volupté. Sourire ironique pour lui-même plus que pour l�assistance. « Faudra noter ça sur un vélin pour plus tard � allons-y » se dit-il.
En habitué des prétoires et Cours, le Genevois plante ses yeux sombres dans ceux du juge en commençant sa plaidoirie. La voix est grave et posée.**
Je suis SembreEnDevant, avocat au barreau près le Tribunal de la République de Genève et Conseiller d�icelle y exerçant les fonctions de Chancelier. Mais je suis en Languedoc, comme humble réformé, sicaire au Lion de Juda, en charge de l�accusation publique à l�encontre d�Innocentius, chef d�un ordre brigand et blasphémateur dénommé Eglise Aristotélicienne. Phonya m�a demandé d�assurer sa défense et c�est ce que je vais faire car elle en a bien besoin. Non qu�elle ait commis quelque chose de répréhensible au regard de votre coutume mais de par la manière dont est mené ici ce procès et de par l�accusation peu fondée qui lui est faite.
1) Primus : Le chef d�accusation porté contre Phonya, est « trouble à l�ordre public ». Vous noterez, Monsieur le Juge, que la procureur du Languedoc omet de rappeler ce qu�est un trouble à l�ordre public. Pau familier de votre législation et de votre coutume je suis aller vérifier par moi même. Je lis :
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D. Du trouble à l'ordre public
Tout acte portant préjudice à une personne ou à un groupe de personnes, ou susceptible de le faire, de quelque nature qu'il soit, sera considéré comme trouble à l'ordre public. Il en sera de même de tout acte nuisant au bon ordre, à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique.
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Il y a bien à travers les fait rapportés par l�accusation, un préjudice à l�encontre d�une personne ou d�un groupe de personnes à savoir les habitants de Mende : il provient du marché vidé de ses denrées avec les conséquences que l�on sait en matière de cherté des produits alors que la Mairie, elle aussi vidée de ses écus et denrées n�a plus de quoi intervenir. Mais si le préjudice est là, l�accusation se garde bien de démontrer le lien entre ce préjudice et la prise de fonction de gestionnaire de Mende, et non Maire, par Phonya. Si les caisses de la ville sont exsangues, si Mende a été spoliée des biens et des écus communs à l�ensemble des habitants, la responsabilité n�en revient pas à Phonya mais en incombe à l�ancien Maire Summa. Celui-ci argue qu�il veut se protéger de coups de mains de bandes, sans mentionner même le Lion de Juda, tout en disant dans son témoignage écrit que cette révolte a mobilisé « de nombreux acteurs, certains particulièrement camouflés agissant furtivement et sournoisement, [et qu�ainsi Phonya] s'est emparée de la Ville. ». Soit le Maire Summa a vu les révoltés et a réparti les mandats de sauvegarde, mais il nous dit dans ce même témoignage qu�il ne les a pas vu. Soit en le croyant on admet qu�il ignorait la présence du Lion dont les membres étaient cachés. Alors il faudrait au moins l�interroger, de manière contradictoire, sur ce qu�il savait ou ne savait pas car il se contredit. Cette distribution de mandat évoque davantage certains pillages de mairies organisés par les élus eux-mêmes que la conservation des bien municipaux. Plusieurs jours après d�ailleurs, nous constatons que ces mandats sont toujours dans la nature et n�ont été restitués ni à la ville de Mende, ni au Comté du Languedoc. Ces agissements ne vous interpellent pas, Madame le Procureur ? L�ancien Maire et ses acolytes ont il mangé à leur faim alors que leurs concitoyens étaient soumis à la disette et à la pénurie ? Leur patrimoine s�est-il agrandi ? Avez vous enquêté ?
Et qui porte la responsabilité de cela ? Phonya qui a trouvé la Mairie vidée ou ceux qui ont profité de leurs avantages pour razzier les biens communs ? Il y a eu préjudice à l�encontre de la population et ce préjudice a été causé par les agissements inconsidérés de Summa et de ses acolytes.
Il y a également eu un acte « nuisant au bon ordre à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique » correspondant à la définition du TOP en droit du Languedoc. Cet acte n�est, cependant pas, et encore une fois, celui mentionné par l�accusation. Celle-ci suppose que « tout cela sans doutes pour mettre à sac cette ville et prélever ce qu�il était possible d�y prélever. ». Or, des doutes, il y en a mais ils montrent que l�accusation ne repose pas sur des certitudes mais sur des hypothèses non vérifiées, pour ne pas dire des élucubrations.
En effet, il résulte du témoignage de MarieLine produit par cette même accusation que la ville n�a pas été mise à sac au contraire. Je cite Marieline qui fait état de la proclamation affichée sur les portes de hôtel de ville : A tous les Mendois et les Mendoises, ne craignez pas pour votre ville, nous la laisserons comme nous l'avons trouvée. Nous n'irons pas chercher l'argent durement gagné où il est caché. » Vous voyez là un pillage ? Vous voyez un trouble à l�ordre public et à la tranquillité publique quand les caisses de la ville n�ont pas été vidées sinon par l�ancienne équipe et que Phonya s�échine à les renflouer en obtenant la restitution de mandats illégalement détenues par des particuliers dont certains sont allés dans d�autres provinces ?
L�acte qui a nuit « au bon ordre à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique », c�est la présence du Pape en ville. Le trouble à l�ordre public vient de là et la responsabilité en incombe à la hiérarchie de l�Eglise Aristotélicienne. Le Comté a-t-il été prévenu ? La ville peut être ? Un personnage controversé vient s�installer ici comme un routier ou un brigand en cavale mais ça ne trouble pas les autorités locales. D�ailleurs elles ne s�en sont pas aperçues les autorités locales. Peut être que, comme le Procureur à l�encontre de Phonya, elles vont chercher les « témoignages » des faits sur l�AAP.
** L�avocat se tourne vers la Procureur Marino1 et d�un ton ironique** C�est peut être un effet de mon inexpérience des m�urs judiciaires locales mais vous avez des registres de police et une prévôté ou bien vous attendez que les délits et crimes soient sur les gazettes pour accuser ? Vous savez j�espère que tout ce qui est dans les journaux, n�est pas parole d�Aristote, Madame la Procureur ?
**Sembre reprend son ton posé et calme**
Aussi, nous pouvons démontrer, que Phonya n�a pas violé la coutume mais l�a, au contraire, parfaitement respectée.
Elle a agi, et agit encore, avec discernement, en bonne mère de famille, qu�elle est, en protégeant autant que faire se peut, à la place où elle s�est trouvée, les finances et l�économie de la ville, mises à mal par d�autres qui devraient être au banc des accusés.
Du point de vue du critère d�universalité, si un grand nombre agissait ainsi, c�est à dire essayer de libérer les villes, les provinces et les royaumes du pouvoir et des abus de l�Eglise, cela ne pourrait qu�aller mieux. Le Comte revendique la tolérance mais nous savons que la tolérance n�est pas l�égalité et que des Languedociens, nombreux, voient leur conscience bafouée. Rétablir l�égalité religieuse améliorerait les choses et bénéficieraient à tous. Je vous invite à venir constater à Genève que les religions vivent en bonne intelligence et partagent un unique lieu de culte.
Enfin, la jurisprudence est inexistante en Languedoc comme ailleurs car cette révolte a un caractère Unique. **sourire entendu en direction des réformés présents**
Cette révolte n�est pas faite dans le but d�un enrichissement personnel au contraire. Elle n�est pas faite dans le but d�une prise de pouvoir sur la ville ou le Duché. Elle est faite pour des raisons altruistes et politiques. Des raisons que Phonya, comme le Lion de Juda dans son ensemble revendiquent et proclament dans l�entièreté du Monde connu. L�accusation est encore sans fondement car elle n�a même pas été en mesure de dégager un mobile correspondant à la réalité. Aussi, Monsieur le Juge, je vous invite à vous suivre le coutumier languedocien en expliquant que le précédent, vous le créerez par votre jugement relaxant Phonya des accusations portées contre elle, de sorte que votre jugement sera un jugement de principe.
2) Secundus : Juger n�est pas qu�examiner le fond. C�est aussi respecter les formes et la procédure dans l�intérêt de la Justice, des droits de l�accusée et de la manifestation de la vérité. Dans le deuxième moyen de défense nous allons vous démontrer que la charte de bonne justice n�a guère été respectée et partant qu�ont été violés les droits de la défense.
Reprenons si vous le voulez l�ordre des interventions.
- Le 21 décembre semble-t-il, et de manière précipitée, un acte d�accusation est dressé à l�encontre de Dame Phonya. Celle-ci dispose donc de deux jours, deux jours francs pour déposer sa première plaidoirie. Ce qui doit donc être fait avant le 24 décembre 1459.
- Or, ce 24 décembre est un samedi, et le lendemain est fête de la naissance du petit Christos, mineur dans notre Foi réformé mais ceci est une autre histoire. La coutume étayée par la Cour d�Appel veut pourtant que ces jours de fêtes ne soient pas décomptés des délais procéduraux. Ce qui doit permettre à Phonya de déposer sa plaidoirie jusqu�à minuit, le 26 décembre.
Or, comme Monsieur le Procureur Adjoint, je reçois des mots et des messages et j�ai reçu celui-ci, en date du Lun 26 Déc - 12:10 .
Je lis :
________________________________________
Je n'ai pas eu le temps de me présenter au tribunal ...
Comme prévu mon tour est passé.
Sembre je t'ai appelé comme témoin.
Je compte sur toi, mais ne les noie pas trop de mots inutiles !
Phonya
Passons sur la dernière phrase à moi adressée mais d�autres ont su ici mieux que moi, ou pire plutôt, vous noyer sous des considérations oiseuses et lacrymales sans guère d�intérêt ni portée juridique. Comme une manière de desservir en prétendant servir.
Revenons-en à la procédure que le tribunal a suivi et au déroulé du calendrier. Ce qu�il faut bien noter, c�est que le 26 décembre, bien avant la fin de la journée, Phonya avait été privée d�exercer son droit de parole et de faire valoir la première plaidoierie de la défense par votre tribunal, Monsieur le Juge.
La conséquence en est grave si on la rapporte à ce qui est écrit dans la charte de bonne justice et qui a trait, justement aux droits de la défense. Je vous en lis l�extrait correspondant :
-------------------------------
Du droit à la défense :
La parole doit être donnée deux fois au moins à l'accusé pour répondre aux faits reprochés.
--------------------------------
Je souligne que, contrairement à ce que dit la Charte de Bonne Justice, la parole n�aura pas été donnée deux fois à l�accusée, Monsieur le Président, et que cela n�est pas imputable à Dame Phonya mais relève d�une initiative inappropriée du Tribunal du Languedoc, donc de votre responsabilité, Monsieur le Juge.
A partir de ce seul moyen vous devez déjà prononcer la relaxe.
Ainsi tant sur le fond que sur la forme, ce procès apparaît d�abord incomplet car on mentionne la révolte mais on n�a qu�un seul accusé, ensuite infondé car l�ordre public n�est aucunement menacé et aucun des témoignages produits par l�accusation ne va dans ce sens et instable car la procédure suivi et l�atteinte à la Charte de Bonne Justice ne fera guère de doute aux yeux de la Cour d�Appel que nous ne manquerions pas de saisir si votre jugement ne faisait droit à nos arguments.
J�ajouterais simplement que dans une lettre écrite après un entretien informel avec lui, à Messer Klanacier, votre Comte, dont je loue ici publiquement le discernement, la modération et le sens de l�intérêt du Languedoc, j�ai formulé, non au titre d�avocat de Phonya mais de membre du Lion de Juda la suggestion suivante : « Le premier tribunal est celui du Llenguado. A la suite de notre investissement de Mende, vos gens de justice et autres robins ont, avec une célérité imprudente et un zèle intempestif, mis en procès Phonya, sans même tenir compte de son état de gestionnaire. Il me paraît de nécessité première que le cours de ce procès soit, en un premier temps, suspendu puis annulé par suite d�une gestion conjointe de Mende jusqu�à la tenue des élections prochaines. ».
J�attends sa réponse mais vous pourriez, en politique, et en concertation avec le Comte ajourner le procès avant de l�annuler mais en Droit, et votre Tribunal juge en Droit et non pour des considérations politiques ou religieuses, vous n�avez qu�une solution qui se trouve être juste au sens qu�elle est exacte, conforme au droit en vigueur et à l�idéal de Justice : Relaxer Phonya.
Je vous remercie Monsieur le Juge.
** Un verre d�eau, le vin de Daumas-Gassac, de Bébian ou le léger Picpoul ce sera pour plus tard. Un regard sombre dans les yeux bleus de Phonya, un sourire esquissé et l�avocat genevois se rassied.**
*S'avance à la barre, le borgne manchot, bien vêtu d'une chemise toute blanche et de plein de lacets*
Votre Honneur, Je me nomme Dioscoride, genevois et Réformé, membre du Lion de Juda. Par mon témoignage je viens préciser certains faits et dénoncer les accusations portées à l'encontre de Phonya.
Cette dernière ne va se présenter ici que par le truchement d'une investiture qui a récompensé le plus beau sourire, le plus charismatique, quand, Le Lion de Juda pour mener à bien sa mission a été contraint, bien malgré lui de prendre possession de la mairie et de l'église de Mende. Il s'agissait de la solution sine qua non par laquelle nous devions passer afin d'�uvrer en paix, une logique que vous comprendrez sans aucun doute.
En contrepartie à cette occupation, Le Lion, et donc Phonya se sont engagés à ne dégrader ni finances, ni meubles, et pas même une porte n'a été enfoncée. Contrairement à ce que j'entends là, les défenses étaient si faibles, que moins de 20 personnes furent nécessaires, et qu'il n'y eu que peu de combats, pas de blessés à déplorer, pas même une bosse.
Déjà des genevois commerçaient en ville sans le moindre problème. Je vous rappelle votre honneur que Mende avait subi le passage de nombreux groupes de malandrins durant le mois de décembre, dont certains ont pillé les étals, car Votre Honneur, ce n'est pas Le Lion qui à abusé du marché, là aussi contrairement à ce qui est dit, mais des brigands quelques jours auparavant. Suite à cela, si peu de défenseurs pour assurer la sécurité du village semblent étonnant�c'est dire si le village était entre de bonnes mains.
D'entrée nous avons agi à visage découvert, sans nous cacher, pourquoi le ferions-nous?
Évidemment Phonya n'est pas Languedocienne comme il est fait remarqué, car aucun des membres du Lion ne souhaite mentir, déménager pour se dissimuler, aussi avons-nous immédiatement indiqué et annoncé la raison de leur présence, qui nous étions, d'où nous venions si bien que l'accusation le démontre elle-même.
Hors, ce jour, dans ce tribunal, j'entends que nous n'avons pas respecté nos engagements! Messire Summa dans son témoignage vous prouve votre honneur que le mandat qu'il évoque n'a pas été rendu contrairement aux lois divine (admins), et je vous signifie qu'il est arbitrairement vidé de son contenu, sans aucun contrôle alors que Phonya a elle, à plusieurs reprise sollicité des mendois pour prouver sa bonne gestion du maigre contenu des coffres, collaboration qu'ils ont refusés�et à ce jour un seul a répondu favorablement, Messire Semrehymh, un mendois, j'en témoigne pour avoir été présent.
D'ailleurs, si une majorité des villageois conteste nos promesses, s'ils étaient spoliés, s'ils étaient maltraités, s'ils étaient séquestrés, pourquoi ne cherchent-il pas à reprendre leur mairie, c'est donc qu'ils nous font confiance, qu'ils ont entendu raison!
Mende est un village très calme aujourd'hui, sans révolte ces derniers jours, et reste dans le giron du Comté, n'a pas été déclaré ville franche je souhaite aussi vous le souligner.
J'ai moi-même proposé mon aide en placardant une annonce je cite : " J'aiderai sur mes propres réserves les Mendois dans le besoin. D'autant plus aisément que si on nous laisse accomplir notre mission en paix et repartir, ces réserves ne me seront pas utiles. Vous me trouverez facilement, demandez le borgne manchot, râleur, aigri, taciturne, trop sérieux....sûr qu'avec ça on vous mènera à la bonne personne� " annonce encore visible en halle de Mende.
J'ai moi-même aidé ces villageois en leur procurant de quoi se nourrir alors que leurs semblables s'étaient hâtés de vider les étals pour les priver de ravitaillement, écouler les mandats non rendus, à leur profit j'imagine.
J'espère votre honneur que mon témoignage et les preuves que j'y apporte vous feront entendre raison, Phonya, sans offenser les charmes de celle qui attend un enfant, a été nommée presque par hasard à ce poste de maire et n'a en rien mis à mal la bonne conduite de la mairie, des finances, et ne s'est pas cachée derrière de fausses origines comme elle aurait pu le faire, c'est ainsi pour elle, pour nous, gage de franchise.
Je vous remercie de m'avoir écouté Votre Honneur.
Marieline se rendit au tribunal avec sa convacation en tant que témoin de l'accusation pour le procès de Dame Phonya, celle qui se prenait pour leur maire, alors que le seul maire que les Mendois aient choisi se nomme Messire Summa....
Bonjour, je me présente Mestra Marieline, Douanière de Mende, et Recrue de l'OST pour la caserne de Mende.
Donc en effet, dans la nuit du 20 au 21 décembre de l'an 1459, j'étais de garde à Mende et j'ai été témoin de la révolte ayant entrainé la prise de la mairie par cette dame et ses comparses faisant partie de l'ordre "Lion de Juda".
Voici ce que j'ai pû relever :
" La mairie a été prise cette nuit, Phonya prend le pouvoir. "
Et voici aussi le message qu'il y avait à la mairie le matin même du 21 décembre de l'an 1459 :
" A tous les Mendois et les Mendoises, ne craignez pas pour votre ville, nous la laisserons comme nous l'avons trouvée.
Nous n'irons pas chercher l'argent durement gagné où il est caché.
Le Lion de Juda, bras armé de la Colère de Deos, a frappé l'Église prétendument aristotélicienne au chef. La prise de la ville de Mende va permettre la mise en procès le pape, Innocentius.
Retournez dans vos champs, dans vos échoppes, ou rejoignez nous pour nous aider dans cette mission sacrée qu'est la lutte contre les crimes et les délits d'une Eglise pervertie.
Gloire à Déos le Tout Puissant ! "
Voilà ce dont j'ai été témoin. Sur ces mots, Marieline se retira non sans avoir lancé un regard peu amène à la dite Dame Phonya.
**Arthur en tant que procureur adjoint, se rendit à la barre pour faire lecture à son honneur le juge Evane du témoignage du maire mis à la porte par les hérétiques Lions de Judas à savoir le Mestre Summa.**
Votre honneur,
je prends parole pour vous faire lecture du témoignage du maire légitime de la ville de Mende en la parsonne du mestre Summa qui nous a été transmis par pigeon express.
**Arthur déplia le velin et en fit lecture de sa plus belle voix de Ténor.**
"Expéditeur : Summa
Date d'envoi : 28/12/1459 - 01:14:36
Titre : Re: procès phonya
Ma déposition :
Votre Honneur, Membres de l'Honorable Tribunal Languedocien.
Moi, Summa, Maire légitime de Mende, vient à vous, par ce courrier adressé à Dame Marino1 de Sigognac, Dame de Verlus, pour dénoncer les actes des " Lion de Juda " et en particulier ceux de cette accusée, dénommée Phonya.
Comme le dit dans son réquisitoire introductif, le Procureur du Languedoc ici présent, dans la nuit du 20 au 21 Décembre, Mende a été l'objet d'une agression orchestrée par ceux qui revendique l'appellation de "Lion de Juda".
Dame Phonya à la tête de cette révolte très soigneusement organisée, mobilisant de nombreux acteurs, certains particulièrement camouflés agissant furtivement et sournoisement, s'est emparée de la Ville.
Aprés de rudes affrontements, leur nombre, bien plus que les défenses de Mende ne pouvaient contenir, finit par faire la différence en leur faveur.
Phonya s'est alors saisi de mon fauteuil pour y poser son céans, usurpant depuis la fonction de Maire.
Soucieux de préserver les biens de la Mairie et prévoyant une éventualité comme celle que nous vivons, j'ai légitimement remis à un villageois de confiance, la totalité des avoirs de la Mairie, engendrant la fureur de l'usurpatrice qui déçut de trouver les caisses quasiment vides, n'a eut de cesse de tenter de les récupérer, démontrant bien le côté cupide de ses actes.
Je ne les ai pas avec moi, mais Messire Renomet, le Mandataire de Mende, se ferait un devoir de vous faire parvenir, les différents parchemins que cette Phonya lui a envoyé pour le détourner de son devoir.
Lui, ne sachant ni lire, ni écrire n'a pu que les conserver et s'en tenir aux consignes verbales reçues de moi-même.
Sans en rester là, cette personne toute en diffamation à mon encontre, tente de répandre une parole contraire à la vérité des faits et à celle en laquelle nous croyons nous fidèles Aristotéliciens, le Très Haut en est témoin.
Saccageant le marché, réduisant son fonctionnement à néant par la saisie immédiate de toutes productions à bon prix et tentant ensuite de le revendre très cher, Elle a amené la ville au bord de la famine.
Aujourd'hui par sa faute les Mendois chassent rats, chats, chiens, mangent les racines des plantes de leurs jardins, pour apaiser leurs estomacs.
Voilà votre Honneur, Membres du Tribunal, ce que peut dire un Mendois affligé par les tourments que fait subir à sa Ville l'accusée qui comparait devant vous.
Que Justice soit rendue !
Summa, Maire légitime de Mende."
Le prévenu a été reconnu coupable de trouble à l'ordre public.
Dans l�affaire opposant le Comté du Languedoc à Mestra Phonya
Nous, Mestra Evanne, juge du Languedoc, allons vous donner lecture du jugement que Nous rendons dans l�affaire vous concernant.
Attendu que Mestra Phonya est donc accusée de troubles à l�ordre public suite à sa révolte et prise de pouvoir sur la mairie de Mende dans la nuit du 20 au 21 octobre 1459, et que nous sommes bien en ce tribunal pour juger d�une révolte et prise de mairie sans autorisation comtale, que par la même toute autre conjecture n�a pas lieu d�être.
Attendu que les preuves apportées par le procureur sont considérées comme irréfutables sur la prise irrégulière de la mairie de Mende réalisée par Mestra Phonya.
Attendu les différents témoignages à charge de l�accusation.
Attendu les différents témoignages de la défense qui mettent honteusement en cause mon intégrité quand à la procédure suivi alors que procès a été lancé le 21 décembre et la parole passée le 26 décembre au matin, soit plus que les deux 2 jours francs que donc parole a bien été donné deux fois ne vous en déplaisent.
Attendu que nous jugeons cet acte odieux comme éminemment répréhensible car ne respectant ni le critère du bon père de famille ni celui de l�universalité d�action et par la même notre coutume. Qu�un tel acte ainsi commis sur nos terres ne saurait trouver écho en toute personne ayant un tant soit peut d�honneur.
Par ces motifs, Nous Evanne, juge du Languedoc, déclarons Dona Phonya coupable des faits qui lui sont reprochés, et la condamnons à une peine de trois jours de prison immédiatement exécutable ainsi qu�à une amende de 100 écus.
Pour se mettre en conformité avec la charte du juge qui impose de s�assurer de la solvabilité financière de l�accusée, et en accord avec les hautes autorités suite entretien préalable, saisie provisionnelle et conservatoire sera effectuée sur les signes extérieurs de richesse potentielle constituée par l�épée arborée par le contrevenant ainsi que par son bouclier. La valeur de cette épée étant fixée à son minimal c�est à dire 140 écus et la valeur du bouclier fixée à 20 écus. Et pour qu�il n�y ait aucun doute sur l�existence de cette épée et de ce bouclier voici un croquis daté attestant de leur présence au moment du jugement de ce jour : http://imageshack.us/photo/my-images/560/phonyaepeebouclier.jpg/
Remercions toutes les personnes que nous avons entendues au cours de ce procès et nous ayant permis de rendre ce jugement.
Informons les parties qu�elles peuvent interjeter appel du jugement devant la Cour d�appel du Royaume, selon la procédure afférente à cet organe juridictionnel.
Ainsi en a été jugé par le tribunal du Languedoc, en la personne du juge Evanne, le 4ème jour de janvier 1460.
L�audience est levée.
Le prévenu a été condamné à une amende de 100 écus et à 3 jours de prison ferme