Procès ayant opposé Cistude au Comté du Languedoc
Cistude était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Marino1
Nom du juge : Evanne
Date du verdict : 23/01/1460
Lieu concerné par l'affaire : Sur les chemins
En ce 3ème jour du mois de décembre 1459, Nous, Dona Marino1, procureur du Languedoc, mettons en accusation Mestra Cistude pour troubles à l'ordre public.
Votre honneur,
je vous énonce ci-après les faits, la Mestra Cistude s'est attaquée, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1459, à Mestra Sephoria alors sur la route entre Nîmes et Uzes.
Cette personne malfaisante, accompagnée d'un complice en la personne de Mestre Tord_fer, a barré le chemin à Mestra Sephoria et ils l'ont obligé à leurs remettre tous ses avoirs alors qu'elle voyageait tranquillement avec son con compagnon de voyage le Seigneur Guy_de_dampierre.
Mestra Cistude, et son complice, ont ainsi pu profiter du peu de passage sur les chemins entre Nîmes et Uzes, pour exercer leur oeuvre malfaisante, abandonnant ensuite Mestra Sephoria sur la route dans un état proche de la mort.
Le préjudice subit en nature n'est point connu mais la victime se trouve dans un état critique.
Votre honneur, je vous fais lecture de la déposition faite à notre prévôt des maréchaux par Mestra Sephoria, plaignante dans cette affaire :
Expéditeur : Sephoria
Date d'envoi : 29/11/2011 - 22:44:30
Titre : Plainte pour brigandage
Cher Prévôt des maréchaux,
Je me tourne vers vous par ces quelques mots pour vous signaler mon brigandage sur les routes languedociennes.
En effet, dans la nuit de samedi 26 Novembre au dimanche 27 Novembre, sur la route me menant de Nîmes à Uzès , je fus avec mon compagnon de route messire Guy de Dampierre, victime d'une attaque menée par un homme et une femme.
Cela fut très violent, me laissant blessée, une jambe cassée avec une convalescence de 45 jours et laissant mon compagnon de route entre vie et mort , son état ne s?améliorant pas.
Dépouillés de nos biens, grièvement blessés, nous nous tournons vers vous pour demander justice et réparation de notre mésaventure.
Je vous remercie par avance de l'attention que vous porterez à notre mésaventure et me tiens à votre disposition pour tout complément.
Cordialement.
Sephoria.
Et ici la preuve du méfait
Expéditeur : Sephoria
Date d'envoi : 01/12/2011 - 16:03:51
Titre : Re: Re: Plainte pour brigandage
Cher Prévôt,
Vous trouverez ci joint les preuves accablantes de mon agression.
http://imageshack.us/photo/my-images/812/sanstitrejoc.jpg/
Je vous remercie de votre attention.
Sephoria
Notre justice, votre honneur repose sur la coutume et deux points essentiels que je rappelle ci-après.
Le premier est celui du critère du bon père de famille, hors selon ce critère, est permise en Languedoc toute action que pourrai commettre une personne normalement sérieuse, raisonnable et soucieuse de ne causer aucun préjudice à autrui... Ces actes commis sur la personne de Mestra Sephoria, nous en conviendrons aisément ne ressemble en rien à l'action d'un bon père de famille.
Le second est celui de l'universalité d'action qui rend punissable l'acte qui mettrait gravement en péril la vie en société si tout citoyen se l'autorisait. Et cette fois encore, ces actes commis sur la plaignante ne laissent aucun doute quand au fait que ce critère est bafoué, si tout à chacun venait l'arme à la main pour détrousser les habitants de notre comté ou simples voyageurs, notre société serait en grand danger.
Ainsi votre Honneur, l'accusée Mestra Cistude est donc présentée devant vous pour troubles à l'ordre public, à savoir brigandage avéré pour vol de biens sur la personne de Mestra Sephoria (Racket) ainsi que violences physiques graves car laissant les plaignants dans le sang et devant suivre une convalescence de 45 jours selon les médicastres.
J'appelle donc à la barre, pour la défense, Mestra Cistude, et pour la partie plaignante, Mestra Sephoria, afin que toutes les parties viennent nous éclairer sur la nature des faits reprochés à l'accusée et que toutes questions puissent être éclaircies dans cette affaire.
Nous rappelons que l'accusée peut se faire aider d'un avocat, reconnu par le barreau du Languedoc, pour sa défense. Voici l'adresse où vous pouvez en faire la demande :
http://chateau-montpellier.discutforum.com/salle-publique-f111/
Je vous remercie votre honneur.
La parole est à la défense
*courant d'une salle à l'autre, essoufflée*
Hé, j'tiens à vous signaler qu'selon la charte du juge on ne peut pas avoir deux accusations pour un fait commun. Z'êtes en tord. Même moi qui vit dans l'fin fond d'la brousse j'le sais. Je ne puis endurer cela bien longtemps, mes nerfs, vous comprenez, j'me fais vieille... De plus, la nuit du crime j'étais accoudée au comptoir, avec un type qu'j'avais rencontré à la mine. J'peux même vous l'amener ici, en tant qu'témoin! Mais l'Tord, lui, il devait sûrement trousser les jupons d'une donzelle dans mon dos, en tout cas moi j'l'aie pas vu de la journée... alors allez l'interroger, enfin faudrait déjà savoir où il est!
D'ailleurs, j'pourrais porter plainte pour trouble à l'ordre publique contre l'autre la, regardez comment elle m'insulte et crache sur moi, alors que je suis blanche comme neige... Faites quelque chose, monsieur l'juge!
[hrp on : http://img843.imageshack.us/img843/4778/cistude.jpg]
Votre honneur,
Lorsque j'ai mis cette personne en accusation, une autre affaire la concernant est arrivée en mon bureau. Comme le fait remarquer l'accusée, elle peut bénéficier du regroupement des procès conformément à la charte de bonne justice de la cour d'appel, un avis ayant été sollicité à la CA et je cite:
Du regroupement des procès :
Lorsqu'un individu est soupçonné d'avoir commis plusieurs délits de même nature, ceux-ci doivent être groupé dans un unique procès.
Si plusieurs individus sont soupçonnés d'avoir participé à un même délit, chacun d'eux doit bénéficier d'un procès personnel.
Par conséquent, votre honneur, je demanderai la relaxe de l'accusée pour ce procès.
Et le brigandage sur la personne de mestra Sephoria sera ajouté sur l'autre procès en cours (celui de Guy_de_dampierre) dont mestra Cistude est accusée.
Marino1 revint s'asseoir en attente du verdict qui, elle le savait, serait favorable à l'accusée.
La personne intéressée ne s'est pas manifestée.
Yann, ayant été appellé à venir porter témoignage devant la cour, approche de la barre, se découvrant, il ne sait ou mettre son chapeau, et il lui vient alors l'idée de le mettre dans son dos le maintenant de sa main gauche.
Après avoir éclaircit sa voix, il s'adresse alors à la cour
"Noble cour, Masdame le Procureur, je viens devant vous ce jour, après quelques hésitations, pour témoigner et dire ce que je n'avoue que rarement, à savoir un certain penchant pour la boisson et les femmes, aussi je vous serait extrèmement gré de ne point diffuser mes dires près de mes amis et surtout près des femmes qui me cotoye chaque jours.
Vous comprendrez aisément que j'ai une réputation à tenir.
revennons au fait qui me font venir devant vous, Oui j'avoue que dans la soirée du 26 Novembre de l'an de Grace 1459, et même la nuit entière j'étais en présence de la Damoiselle Cistude, nosu avions fait connaissance au fond d'une galerie de mine, et avions d'un commun accord, pris la route d'une taverne pour aller prendre un verre, vopyez c'était en tout bien tout honneur, je susi un homme avec des principes moi...
Et puis un verre aidant l'autre, l'hardiesse me prennant, j'ai commencer à faire la cour à cette charmante Damoiselle, que je pensait vierge, et là, ben grande surprise...
La donzelle ne semblait point vouloir se laisser compter fleurette, mais les chopes s'enchainant, la chaleur du feu de cheminée aidant, je ne sais comment elle c'est retrouvée dans mes bras dans un premier temps, pusi je dois l'avouer dans ma couche dans la chambre de l'auberge.
D'ailleurs je tiens à signaler que cette dite auberge, n'est pas à la hauteur de sa réputation, la couche était indigne, la paille n'avait pas été changée depuis fort longtemps.
Reprennant alors son souffle, Yann Seznec reprend après une courte pause
Je vous passe les détails de nos ébats au cours de cette nuit, ou cela est utile pour votre enquète?
Je confirme donc que la Damoiselle Cistude était bien en ma présence, à la mine puis en taverne la nuit du 26 au 27 du onzième mois de l'an de grace 1459, et que par conséquence, il lui était difficile de se trouver à un autre endroit qu'en ville et non sur les chemins comme certains prétendent l'avoir reconnue.
J'espère que mon témoignage aidera à éclaircir cette pénible affaire, et j'espère aussi revoir cette jolie Damoiselle, pour pourquoi pas reprendre nos ébats là ou nous avons dû les quitter au lever du jour.
Reprennant alors son chapeau, il salue la cour et Masdame le Procureur, donne un coup d'oeil coquin à la belle Cistude et retourne s'assoir sur el banc des témoins
*C'est armée de deux béquilles, avançant péniblement que la Sésé, comme on aimait à l'appeler, se présenta à la barre.*
J' suis Sephoria dite la Sésé ... Humble voyageuse et victime de cette crapule assise là bas.
*La Sésé jette un rapide regard vers l'accusée*
Mon bon m'nsieur le juge, quel grand jour de malheur que celui où j'ai rencontré cette échapée de boyau de mouton et son acolyte ne valant guère mieux.
J'la reconnais bien cette assassineuse... Voui voui, c'est bien elle qui m'a mise dans cet état alors que son acolyte tentait de faire rendre l'âme à m'nsieur Guy.
*Sephoria pointa un doigt accusateur vers l'accusée, au péril de son équilivre physique*
Regardez m'nsieur le juge, ces petits yeux vicieux , ce sont point ceux d'une femme honnète. Surveillez vot'e bourse, té ... Sait-on jamais...
Enfin, j'vais vous raconter ce qui c'est passé.
Nous voyagions avec des amis de Auch vers Montélimar, pour aller chercher une amie en péril et aussi pour les nougats. Parait que c'est bon, ces trucs ...
Bref, nous avions fait une brève escale à Nîmes... C'est fou, y a jamais à boire dans c'te village, m'enfin.
Donc le samedi soir, nous reprenions la route qui mène à Uzès, parait que c'est le chemin pour Montélimar et je voyageais seule sur la route avec m'nsieur Guy. J'l'aidais à transporter ses tonnelets. C'est que j'craignais qu'il leur arrive un truc aux tonnelets, c'est précieux ces choses là.
Bref, tout à coup ....
*Sésé fait une pose pour le suspens*
J'ai entendu du bruit venat d'un buisson... Du coup j'ai crié " ho l'Ange et la Fufu, c'est pas bientôt fini les haltes , on n'a pas que ça à faire." Ce sont des amis qui voyageaient avec nous mais qui sont parti plus tôt. Font toujours des haltes dans les buissons, ces deux là.
Très vite, j'ai compris que c'était pas eux , j'avais pas reçu de chausse dans la tronche, me répondent toujours comme ça.
Par contre, on a vu ces deux patibulaires sortir des fourrés, armés jusqu'aux dents... Rigolez pas m'nsieur le juge, regardez donc ...
*Sésé retrousse la jambe gauche de ses braies et lui montre une morsure profonde*
Voyez...Ce sont bien ses dents à cette femelle carnassière qui m'ont fait ça, croyez moi , j'm'y connais en dents. J'en collectionne assez pour tout savoir sur les dents .... DES SAUVAGES? J'VOUS DIS.... Oupss pardon , j'm'emporte, j'memporte...
Reprenons donc....
Donc les voilà face à nous, enfin surtout face à m'nsieur Guy hein ??!! Après tout c'est lui l'homme, pis moi j'suis qu'une faible femme , alors j'm'cachais derrière lui ... C'était plus prudent enfin que je croyais...
Z'ont dit " donnez nous ce que vous avez , tout ce que vous avez ... sinon il vous en coutera" .
*La Sésé lance un regard bien sévère à l'accusée et la sermone"
Malhonnète, va... T'as qu'à bosser, feignasse, au lieu de t'en prendre aux honnêtes voyageurs ... Gibier de potence, tient ...
*Sésé se ressaisit bien vite et poursuit son récit*
Moi, m'nsieur le juge, personnellement j'avais presque rien un peu de pain et quelques sous... mais tout cela durement gagné.. Des heures de labeur dans les champs pis autant comme tavernière municipale à Auch.
M'nsieur Guy lui , il promenait un trésor, les tonnelets, c'est que c'est très précieux ces choses là...
Du coup, on a pas trop voulu leur donner enfin surtout m'nsieur Guy... Déjà qu'il voulait pas partager avec moi, alors avec des étrangers pas polis encore moins... Z'avaient pas dit " s'il vous plait"...
Et là, tout est allé très vite quand m'nsieur Guy l'a dit "si vous les voulez , faudra me passer sur le corps..." Ces deux coupe-gorges se sont jeté sur lui, l'ont roué de coup ... Moi quand j'ai vu ça me suis jetée au sol et j'ai fait la morte.
C'est qu'ils s'acharnaient sur le pauv'e m'nsieur Guy, des coups de pieds, des coups de gourdins ... Partout qu'ils l'ont roué de coups... J'en tremblais de peur moi, rampant pour atteindre les buissons sans êt'e vue...
Pis quand ils en ont eu finir avec m'nsieur Guy, 'j'avais pas le nez dans les buissons que j'ai senti qu'on me ramenait sur la route , C'était elle là ...
*La Sésé désigne l'accusée du menton*
Elle m'avait attrappé la jambe pis elle me tirait vers son complice qui m'a assèna un grand coup sur le tibia... Pis ensuite, m'ont fait le même traiment qu'à m'nsieur Guy... Les coups pleuvaient de partout même qu'elle m'a mordu la morue, mais ça j'vous l'ai déjà dit m'nsieur le juge.
Je beuglait plus fort qu'une vache, la queue coincée dans la porte de l'écurie... Ca j'm'en souviens bien ... Pis ce fut le trou noir...
J'm'suis réveillé le lendemain à Nîmes pis là, le médicastre m'a dit que j'avais une patte cassée pis j'étais couverte de bleus ...Tsss le bleu me va pas au teint en plus... Et qu'il me faudrait 45 jours, pas moins pour me rétablir reprendre la route.
Mais c'est pas tout, le choc m'a affaibli, j'ai perdu des forces pour sur , pis j'ai du prendre un coup sur la tête , j'ai perdu le peu d'intelligence que j'avais...
Maintenant j'suis effrayée d'un rien, le charisme d'une moule... Voilà ce qu'ils m'ont laissé ...
Mais c'est bien pire pour m'nsieur Guy ... Z'ont volé les tonnelets pis pleins de trucs aussi comme les jambons que m'nsieur Guy évitait de me parler ...
Enfin voilà, j'espère que justice sera rendue, z'ont quand même tenté de nous tuer , j'en suis sure, Pis vu dans l'état où je suis, pis celui de m'nsieur Guy, vous aussi pouvez en être sur sans vous tromper, m'nsieur le juge.
*Sephoria allait quitter la barre mais elle ajouta...*
J'devais voyager avec mon enfant de quelques mois ce soir là, mais la dame de m'nsieur Guy l'avait pris avec elle dans la chariotte... Imaginez s'il avait été avec nous ce qu'ils lui auraient fait ... Moi j'ose pas sinon j'en dormirai plus de ma vie.
Merci, m'nsieur le juge de m'avoir écouter ....
*Se retirant de la barre, Sephoria salua le juge et la dame procureur de la tête*
Nous, Mestra Evanne, juge du Languedoc, allons vous donner lecture du jugement que Nous rendons dans l'affaire vous concernant .
Attendu que Mestra Cistude est accusée d'avoir brigandé Mestra Sephoria dans la nuit du 26 au 27 novembre 1459 sur la route entre Nîmes et Uzès.
Attendu que l�accusée a très justement fait part de la possibilité de regroupement des procès pour un délit commis le même jour sur plusieurs personnes.
Attendu que les preuves apportées par le procureur sont irréfutables et que regroupement de ce procès sera fait avec celui de Mestre Guy_de_dampierre.
Par ces motifs, Nous Evanne, juge du Languedoc, déclarons cette procédure nulle et non avenue et que l�accusée sera jugée pour l�ensemble des faits dans l�affaire. Cette première affaire est donc classée sans suite et jugement !
Remercions toutes les personnes que nous avons entendues au cours de ce procès et nous ayant permis de rendre ce jugement.
Informons les parties qu�elles peuvent interjeter appel du jugement devant la Cour d�appel du Royaume, selon la procédure afférente à cet organe juridictionnel.
Ainsi en a été jugé par le tribunal du Languedoc, en la personne du juge Evanne, le 23ème jour de janvier 1460.
Le prévenu a été relaxé.