Procès ayant opposé Sanada au Comté du Languedoc
Sanada était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Vanye
Nom du juge : Virgile_Rollon
Date du verdict : 07/10/1460
Lieu concerné par l'affaire : Sur les chemins
Nous, Vanyë, baron d'Anduze, procureur du Languedoc, intentons un procès ce jour 2 octobre 1460, à l'encontre de Sanada, pour des faits de brigandage, qualifiés de trouble à l'ordre public.
En effet, l'accusé a attaqué le 1er octobre entre Nîmes et Montpellier, sur les routes de notre comté, Dame Mandragore. Il lui a dérobé tous les biens qu'elle transportait, notamment sa paie de la semaine, qu'elle n'avait pas pris soin de compter.
Nous avons été informés des faits par le lieutenant Underworld de l'ost, qui avait reçu elle-même missive de la victime. Après une rapide enquête et après avoir obtenu confirmation des faits par la victime, nos services de la maréchaussée ont pu appréhender un suspect, en la personne de Sanada.
Je vous donne lecture des différents courriers :
______________________________________________
Expéditeur : Underworld
Date d'envoi : 01/10/1460 - 11:43:05
Titre : Racket
Bonjour
Douanière de Nimes j'ai recu ce message :
Expéditeur : Mandragore
Date d'envoi : 01/10/1460 - 11:02:35
Titre : Re: Bienvenue a Nimes
Bonjour,
Je viens de me faire raquetter ma paye de la semaine et mes provisions par un certain Sanada entre Montpellier et Nimes. Que dois je faire?
Je lui ai répondu de vous contacter. Mais je prefere tout de meme vous passer l'info en directe.
UnderWorld
Douanière de Nimes
Lieutenant de l'OST
______________________________________________
Expéditeur : Mandragore
Date d'envoi : 02/10/1460 - 14:18:21
Titre : Re: brigandage
Bonjour Messire,
Je vous remercie tout d'abord pour votre courrier. Mon faible état ne m'avait permis jusqu'à là de vous contacter malgré les conseils avisés de Dame la douanière.
J'ai été attaquée hier, le 1er octobre par un personnage fort antipathique vêtu de gris. Lourdement armé, il ne m'a laissé aucune chance et m'a dérobé 2 miches de pain ainsi que tout mon salaire de la semaine. Fraîchement récupéré, je n'ai même pas eut le temps d'en compter le montant, mais j'avais travaillé tous les jours sauf celui de mon voyage.
D'ailleurs, depuis ce triste attentat, je me sens moins sure de moi, j'ai peur de tout, je crois que j'ai perdu du charisme, au moins un point!
J'ai réussi à arracher à mon agresseur un bout de tissu brodé de ses armoiries :
http://hpics.li/5595132
J'espère que celà pourra vous aider à me rendre justice,
______________________________________________
L'affaire est assez simple, au final. Nous avons d'un côté un suspect, Sanada, et de l'autre une victime qui dénonce des faits de brigandage commis par le premier. De tout temps, en Languedoc, le brigandage a été considéré comme une infraction de la plus extrême gravité, en ce qu'il cause un préjudice inacceptable pour la victime, tant moral que physique ou matériel, mais également en ce qu'il fait peser une menace illégitime sur la sécurité intérieure du Languedoc. Attaquer son prochain et lui dérober ses biens n'est pas un acte conforme à ceux d'un bon père de famille.
Nous appelons à la barre des témoins Dame Mandragore, afin qu'elle puisse nous confirmer de vive voix que l'accusé est bien la personne qui l'a attaquée sur les chemins.
Nous informons l'accusé qu'il dispose du droit de se faire assister d'un avocat de son choix.
Je lui ai racketté très exactement 2.83 écus, si vous voulez la preuve je vous en donnerai une.
Avec ces deux écus, j'ai su faire....rien du tout. On lance donc des procès qui vont me coûter plus cher en frais de procédure que le racket à la base.
"Je pense que l'issue de cette affaire ne fait aucun doute. Je requiers que le tribunal du Languedoc entre en voie de condamnation à l'encontre du sieur Sanada.
En effet, la victime est venue en personne témoigner et reconnaître l'accusé. Elle n'a pas hésité. Et ce triste sire a confirmé les accusations lui-même en avouant lui-même avoir agressé la victime, précisant même la somme dérobée avec une morgue et un mépris détestables.
De plus, l'accusé est un habitué de nos services. Je pense que nous allons bientôt pouvoir lui réserver une place tellement il vient souvent nous rendre visite pour ses méfaits. En effet, Sanada a été condamné pour des faits de brigandage à quatre reprises depuis le mois de mai 1460 (le 8 mai, le 4 juin, le 26 août et le 14 septembre). Je passe sous silence les deux condamnations pour escroquerie cette année également.
Nous avons donc là un brigand d'habitude. Les principes généraux qui régissent notre justice, parfois appelés également étrangement "charte des juges" considèrent que le brigandage est un acte d'une particulière gravité. Il est répété à plusieurs reprises et l'accusé ne fait aucun cas des précédentes condamnations qu'il a reçues. Il ne fait preuve d'aucun remords et ne s'amende pas. Il ne change pas de vie ni de moyen de subsistance. Par conséquent...
Je requiers que soit fait application contre Sanada de la peine de mort afin qu'il ne puisse plus nuire à ses prochains."
Le procureur se rassoit et commence à compulser d'autres dossiers.
Moi je trouve que j'ai la classe...
*Clopin-clopan Mandragore quitta sa place et s'avança à la barre, devant le procureur. Son visage tuméfié n'était pas encore bien nettoyé et l'on pouvait deviner ça et là, du sang séché se mêlant au pourpre des hématomes.
Elle portait à son bras une sorte de besace ridiculement lacérée, presque tout autant que les guenilles dont elle était vêtue. Avec pudeur, elle salua d'un signe de tête les membres du conseil puis baissa le regard avant de s'exprimer:*
"Votre Honneur, je viens apporter un témoignage concernant le brigandage dont j'ai été victime. En effet, le 1er octobre, alors que je me rendais de Montpellier à Nîme pour venir faire une cure de viande car je n'en trouve pas par chez moi, j'ai été sauvagement attaquée par un fou furieux tout vêtu de gris.
J'étais presque arrivée aux murs de la ville lorsque ce rustre a surgit d'un fourré. Il c'est jeté sur moi et je suis tombée au sol. "
*Mandragore se frotta alors le bas du dos.*
"Malgré mon jeune age, mon postérieur s'en souvient encore....ouille. J'ai vraiment eut la frousse, mais j'avais une certaine somme sur moi.
En effet, j'avais travaillé toute la semaine à la mine et avant de partir, j'avais touché le reliquat de mon salaire en vue de financer mes envies carnivores.
J'ai donc serrer ma bourse très fort au creux de mon poing.
Mais avec son bouclier, ce malappris m'a frappée le visage au sol afin que je lâche prise.
Lorsque je fut totalement neutralisée, je l'ai vu du coin de l'oeil, d'un coup d'épée, éventrer ma besace et s'emparer de ma pitance, soit deux miches de pain.
Il m'a ensuite laissée agonisante sur le chemin et a pris la fuite. Je n'ai retrouvé mes esprits qu'en fin de journée et le lendemain, j'ai du jeûner malgré mon état déplorable car je n'avais plus rien pour me nourrir."
*Elle leva la tête vers l'accusé et ses yeux devinrent humides*
"Je...je le reconnais.....C'est lui....son regard froid, cette silhouette si.....si ... particulière....
Depuis, toutes les nuits, je le revois dans mes songes, surgissant de nul part, l'épée levée et je sens mon image se refletter dans sa lame avant de ne me réveiller en sursaut, l'estomac vide par sa faute.
Et puis je me rendors tant bien que mal et là, je me vois au marché, rayon boucherie, entourée de jambonneau et autres saucissons, de gigots et entrecôtes toutes plus appétissantes les une que les autres. Puis mon ventre gargouille, et je me réveille définitivement et affamée.
Je me sens anéantie. A cause de lui!"
*Elle montra l'accusé du doigt sans le regarder, puis alla se rassoir à sa place dans l'assemblée.*
Après un long délibéré, le juge Virgile Rollon pénétra dans la salle d'audience avec le visage des mauvais jours. Jetant un coup d'oeil sur les différentes parties présentes, il demanda à l'assistance de s'assoir, prit ses notes et rendit son verdict:
Messer Sanada,
Vu les textes de loi concernant en particulier le délit de trouble à l'ordre public défini comme « tout acte portant préjudice à une personne ou à un groupe de personnes, ou susceptible de le faire, de quelque nature qu'il soit, sera considéré comme trouble à l'ordre public. Il en sera de même de tout acte nuisant au bon ordre, à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique »
Vu les différentes pièces, dépositions et témoignages qui ont été versés aux débats,
Attendu que l'accusation a rapporté dans ces lieux, la preuve que vous avez brigandé Dame Mandragore, le 1er Octobre 1460,
Attendu que vous avez spontanément avoué avoir agi délictueusement,
Attendu que vous avez ainsi commis le délit de trouble à l'ordre public,
Attendu que le délit de brigandage est particulièrement grave car s'en prenant aux biens et à l'intégrité physique des habitants et voyageurs de notre Comté et qu'il doit être justement mais sans faiblesse réprimé,
Attendu que vous êtes un récidiviste avéré comme l'a rappelé l'accusation, trouvant votre plaisir dans la douleur que vous infligez aux autres, élément constituant une circonstance aggravante,
Attendu d'ailleurs que dans l'énoncé du verdict de votre dernière condamnation pour brigandage, rendu le 14 septembre de cette année, le juge vous avait clairement informé qu'en cas de récidive, vous vous exposeriez au châtiment de la peine capitale,
Attendu qu'ainsi, malgré la bienveillance de la Justice du Languedoc, vous n'avez pas cru devoir cesser vos activités criminelles,
Attendu de surcroît qu'à l'énoncé du réquisitoire de l'accusation réclamant la peine de mort, vous n'avez une nouvelle fois, émis aucun regret, aveuglé et bâillonné par votre propre turpitude,
Par ces motifs, Nous, Virgile Rollon, juge du Languedoc, vous reconnaissons coupable des faits qui vous sont reprochés et vous condamnons à la pendaison jusqu'à ce que mort s'en suive.
Que le Prévôt veille à l'application de la peine et que le Très-Haut dans son infinie bonté, vous accorde sa miséricorde!. Gardes ! Emmenez le condamné!
La séance est levée.
A Montpellier, le 7 octobre de l'an de grasce 1460
Virgile Rollon
Juge du Languedoc
Le prévenu a été condamné à la peine capitale