Procès ayant opposé Marilou au Comté du Languedoc
Marilou était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Vanye
Nom du juge : Virgile_Rollon
Date du verdict : 07/11/1460
Lieu concerné par l'affaire : Sur les chemins
Moi, Vanyë, baron d’Anduze, procureur du Languedoc, intente un procès ce jour, 18 octobre 1460, à l’encontre de Marilou, pour brigandage, faits qualifiés de trouble à l’ordre public.
http://www.servimg.com/image_preview.php?i=693&u=11312476
En effet, sur la route entre Alais et Mende, dans la nuit du 16 au 17 octobre 1460, messire Toutefrayeur s’est fait agresser par deux malandrins qui l’ont frappé et volé. Il a pu voir ses agresseurs et en a fourni une description précise aux forces de la maréchaussée. Cela a permis l’arrestation et le déferrement de Marilou ce jour, devant vous, votre Honneur. Le second accusé dans cette affaire est Luziferno.
Le fait de brigander sur les routes et de voler son prochain a toujours été considéré comme une infraction en Languedoc. Cela n'est pas compatible avec le comportement d'un bon père de famille et cause un préjudice particulièrement grave, que ce soit pour les voyageurs, mais également pour la sécurité interne du comté.
J'informe l'accusé qu'il dispose du droit de se faire assister d'un avocat de son choix au cours de la présente procédure.
http://chateau-montpellier.discutforum.com/t14162-demande-d-assistance-juridique
Si vous souhaitez consulter les lois languedociennes, bien que nous soyons en droit coutumier, vous pouvez vous rendre en ce lieu
http://www.univers-rr.com/justice-renaissante/languedoc/index.php?page=loi
Je cite comme témoin messire Toutefrayeur.
J'arrive en reniflant bien bruyamment. Pas étonnant d'être ainsi encombrée pour une morveuse comme moi.
Enfin... morveuse ou morveux, j'avoue que je ne sais même plus.
Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quel état gère ?
A en écouter le procureur � nom qui se met au masculin même si l'individu n'est pas doté d'une paire de $@#€!£ ! � je ne serais pas du genre féminin tant il � le procureur, j'insiste- m'attribue pronoms ou adjectifs du genre masculin.
Alors, est-ce mon genre de relever ce genre de petits détails lors d'un procès pour, je cite « TOUBLE à l'ordre publique » ?
Nannnnnnnn c'est pas mon genre de l'ouvrir pour un petit manque d'air ou un accord au féminin là, sur le vélin, qui n'a pas lieu d'être puisque l'ordre, c'est masculin... tout le monde le sait... y'a qu'à fouiller dans les besaces des gonzesses pour s'en convaincre !
Mais parfois, faut savoir faire fi de son « genre » et remettre les clepsydres au bon grain de sable !
Alors je rentre dans le tribunal, les bottes crottées, les braies un peu cradingues mais pas trop, la démarche un peu virile, mais très légèrement, je passe ma manche sur mon p'tit nez, je jette un regard à mon p'tit Lu, et je me lance.
- Marig Louise de Montfort, celle dont l'hymen fait d'elle une femme !
Ouais, même si j'suis flattée qu'on m'prenne pour un type, moi qui ai toujours rêvé d'en être un, faut pas déconner non plus... j'ai un hymen qui vaut son pesant d'or et en lequel j'ai foi : un jour, il sera estampillé « relique », j'en suis convaincue !
Et puisqu'il me faut me justifier d'avoir fait $@#€!£ ! dans son froc un courageux du nom de « Toutefrayeur », je me lance dans une plaidoirie à faire pâlir tous les barreaux des royaumes.
- Tentative de viol sur ma frêle personne votre honneur ! Cet embryon atrophié là...
Je désigne sans hésiter celui qui se pose en victime.
- ... m'a barré la route alors que je me rendais à Saint Jacques de Compostelle prier notre Très Haut en compagnie de messire Luziferno qui veille à ma protection rapprochée.
Cet homme donc...
Je désigne une fois de plus Toutefrayeur d'un index tremblant.
- �m'a forcée à descendre de Pynedure � mon ch'val hein, très beau ch'val d'ailleurs � avec des idées de chevauchées fantastiques.
Je regarde le juge en secouant la tête.
- Vous conviendrez votre honneur, que le fantastique... faut déjà le chercher loin hein... quant à la moralité... LA MORALITE... LA MORALITE 'ORDEL D'ERDOUILLE... mais où est la morale ? Que fait la police ? Je vous le demande ? Que fait donc la police pour protéger les hymens des jeunes filles frêles et fragiles comme moi ?????
Ahhhhh je vous le dis. Si le Très Haut ne veillait pas 24h sur 24, 7j sur 7 et jours fériés sur moi... Si messire Luziferno n'avait pas à c�ur de préserver ma pureté... Vous auriez devant vous une déflorée, déshonorée, salie, meurtrie, blessée... achevée...
Mais heureusement, oui, heureusement, il en est tout autrement ! Le Tout Puissant sait protéger ses ouailles et mettre au tapis ceux dont les obscures pensées rongent leurs âmes, sournoisement, once par once... Grignotage incisif du malin sur l'humain si influençable et si facilement attiré vers la perversion...
Je me retourne vers Toutefrayeur.
- Va de retro frayamas !
J'essuie quelques gouttes de sueur qui perlent à mon front et renifle un bon coup.
- Et si tout ceci ne suffisait pas... le voilà qui met en branle un système judiciaire qui dormait tranquillement pour récupérer trois piécettes qu'il a perdues lorsqu'il s'est pris mon poing dans la tronche et mon pied dans ses parties... Ben chapeau... même pas peur du ridicule le Toutefrayeur...
Je plaide alors non coupable.
Et comme je suis charitable et croyante, je pardonne à ce Toutefrayeur ses actes malveillants, sa tentative d'abus envers ma personne et sa petitesse à vouloir grapiller quelques deniers aux honnêtes gens.
Parce que je suis comme ça... pas mon genre de faire des histoires...
Et j 'appelle à la barre messire Luziferno, mon compagnon de pèlerinage, l'ange qui veille sur ma virginité, et accessoirement meilleur cracheur au sol des Royaumes.
Votre Honneur, que nous chante donc là comme fable l’accusée ? Une tentative de viol ? Tiens donc… Voilà donc ce messire Toutefrayeur, sur la route, qui veut contraindre une personne du sexe à coucher avec lui, le tout sous le regard de son protecteur, le sieur Luziferno ? Allons, soyons sérieux une minute.
Cette histoire ne tient pas la route une seconde. En premier lieu, comme je le disais, quel fou irait agresser une femme alors qu’elle est accompagnée d’un garde du corps ? Il faudrait être inconscient. En second lieu, le soit-disant garde du corps ne nous chante pas la même comptine. Etonnant, non ? Voici ce qu’il a déclaré dans la procédure connexe le mettant directement en cause dans les mêmes faits :
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J'ignore quels tourments ont fait perdre la tête à ce fol individu qui nous accuse et jette ainsi sur nous l'opprobre de l'infâmie, mais je serais tenté de dire : les asiles c'est pas fait pour les chiens !
Il est syphonné ce gars-là, croyez-moi !
Je récuse avec la plus grande véhémence ces allégations et je fais confiance à la justice de ce comté pour faire toute lumière sur cette regrettable méprise.
Dame Marilou et moi-mêmes sommes d'humbles pélerins qui nous rendont à Compostelle, car la jeune femme ne vit que par et pour l'amour du Très-Haut. Nous avons donc entamé, elle par piété, moi pour la protéger, ce long voyage sur la voie de la Lumière éternelle.
Nous nous attendions à des embûches sur la route mais pas de ce genre.
Je vous aurais bien prouvé ma bonne foi en vous montrant la coquille Saint-Jacques que nous a remis le curé de Cucugnan à notre départ, mais malheureusement un brigand nous l'a dérobée.
D'ailleurs, plus je regarde ce messire Toutefrayeur et plus je me dis qu'il a une sacrée ressemblance avec celui qui nous a volé......tiens, tiens....
Permettez que j'appelle Marilou comme témoin pour voir si elle le reconnaît aussi ce salopiau ?
LOUUUUUUUUUUU......ramène ta fraise par ici, j'ai r'trouvé le coquin qui nous a fait les poches !!!!!
Point question de viol, ou de tentative de viol, cette fois-ci, mais de brigandage par le sieur Toutefrayeur, sur deux voyageurs innocents. Or, Marilou ne parle pas de brigandage, elle.
Comme vous le constatez, votre Honneur, ces témoignages sont largement contradictoires et ne permettent pas de remettre en cause celui de la victime de brigandage, qui a été laissée pour morte sur le bord d’une route, sans le sou.
Je vous livre d’ailleurs un second témoignage de Messire Toutefrayeur, après que je lui aie transmis les témoignages de Marilou et de Luziferno dans ces affaires liées :
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Expéditeur : Toutefrayeur
Date d'envoi : 30/10/1460 - 01:51:21
Titre : Re: Re: Re: Re: Re: brigandage
Bonsoir,
Je viens de lire la plaidoirie de mon agresseuse, si frele quelle soit, elle m'a tout de même battu et mis dans le fossé, me privant de mes biens.
Qu'allais je violer ou violenter cette dame ?
Jusqu'a présent, ils gloussent bien de m'avoir déposséder. Il ne faut pas se laisser détourner de la vérité. Je ne suis pas un bon orateur et la seule chose que je puisse vous dire c'est qu'il ne fait pas bon de croiser la route de ces deux détrousseurs.
Il ne faut surtout pas inverser les roles, c'est bien eux qui m'ont laissé sur le bord de la route, fauché, presque mort. Vous qui jugez, ne vous laissez pas duper par cette mascarade rocambolesque, elle a beau se dire pucelle, elle n'est rien d'autre qu'une brigande sans vergogne. Son compagnon et complice de se larcin, vu son langage, ne pose pas soucis avec son pelerinage ?
Toutefrayeur
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Les faits ne font aucun doute. Marilou a bien attaqué et brigandé Messire Toutefrayeur. Il s’agit bien d’une infraction punie en Languedoc de la plus sévère des manières. La victime a bien du mal à se remettre de cette vile agression.
Comme le démontre le rapport concernant la fouille de Marilou lors de sa présentation devant le tribunal, celle-ci disposait de la somme rondelette de 543 écus.
Par conséquent, moi, Vanyë, d’Anduze, procureur du Languedoc, en ce jour du 30 octobre 1460, je requiers la condamnation de Marilou pour brigandage et l’application d’une peine de 3 jours de prison et de 200 écus d’amende.
aucune
Après un long délibéré, le juge Virgile Rollon pénétra dans la salle d’audience. Jetant un coup d'oeil sur les différentes parties présentes, il demanda à l'assistance de s'assoir, prit ses notes et rendit son verdict:
Dona Marilou,
Au nom du Comte du Languedoc, sa Grandeur Malkav, après intervention du Prévôt et accusation menée par le procureur Vanye,
En coopération avec la Justice du Comté de Toulouse,
Vu les textes de loi concernant en particulier le délit de trouble à l'ordre public défini comme « tout acte portant préjudice à une personne ou à un groupe de personnes, ou susceptible de le faire, de quelque nature qu'il soit, sera considéré comme trouble à l'ordre public. Il en sera de même de tout acte nuisant au bon ordre, à la sécurité, à la salubrité et à la tranquillité publique »
Vu les différentes pièces, dépositions et témoignages qui ont été versés aux débats,
Attendu que l’accusation a rapporté dans ces lieux, la preuve que vous avez brigandé Messer Toutefrayeur dans la nuit du 16 au 17 octobre 1460,
Attendu que la victime a parfaitement reconnu son agresseur dans cette salle d'audience,
Attendu que la défense de la prévenue, comme a pu le relever l'Accusation, n'est absolument pas de nature à chasser le moindre doute sur sa culpabilité,
Attendu que l'accusation a démontré que la prévenue a commis son forfait en réunion, ce qui constitue un fait aggravant,
Attendu que la prévenue a ainsi commis le délit de trouble à l’ordre public,
Attendu que le délit de brigandage est particulièrement grave car s’en prenant aux biens et à l’intégrité physique des habitants et voyageurs de notre Comté et qu'il doit être justement mais sans faiblesse réprimé,
Attendu que pour prononcer une peine juste, nous avons tenu compte du statut social et du montant des fonds garnissant les poches de la prévenue soit 123 écus dûment constatés par les gardes avant cette audience,
Par ces motifs, Nous, Virgile Rollon, juge du Languedoc, vous reconnaissons coupable des faits qui vous sont reprochés et vous condamnons à une peine de trois jours d'emprisonnement et une amende de 100 écus.
Nous vous rappelons que vous disposez du droit de faire appel de la présente décision devant la Cour d'Appel du Royaume de France si vous l'estimiez légitime.
Que le Prévôt veille à l'application de la peine!. Gardes ! Emmenez la condamnée !
La séance est levée.
A Montpellier, le 7 novembre de l’an de grasce 1460
Virgile Rollon
Juge du Languedoc
Le prévenu a été condamné à une amende de 100 écus et à 3 jours de prison ferme