Procès ayant opposé Carha au Comté du Languedoc
Carha était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Vanye
Nom du juge : Salvaire
Date du verdict : 14/01/1461
Lieu concerné par l'affaire : Sur les chemins
Moi, Vanyë, baron d'Anduze, procureur du Languedoc, sous la mandature de la comtesse Alandrisse, ce jour, 28 décembre 1460, ouvre une procédure à l'encontre de Carha pour brigandage, fait qualifié de trouble à l'ordre public.
En effet, Messire Leportel62 a été violemment agressé et dépouillé entre Montpellier et Lodève dans la nuit du 25 au 26 décembre 1460. La description qu'il a faite de ses agresseurs a permis aux services enquêteurs de mettre la main sur deux suspects, dont Carha présentée ce jour devant le tribunal. L'autre suspect dans cette affaire est le complice attitré de Carha, Serregill. Tous deux commencent à être connus des services judiciaires languedociens, que ce soit pour des faits commis en Languedoc ou sur d'autres terres dans le cadre de la coopération judiciaire.
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Le brigandage a de tout temps été considéré en Languedoc comme une infraction de la plus haute gravité, en ce qu''l porte une atteinte injuste aux intérêts et à l'intégrité physique et morale de la victime, mais également à la sécurité des routes, propriétés du comté du Languedoc.
Attaquer son prochain sur les chemins afin de lui dérober ses biens, au besoin en le frappant plus ou moins gravement, n'est pas compatible avec celui qu'adopterait tout bon père de famille. Si chacun se permettait ce genre de comportement, le Languedoc sombrerait dans l'anarchie la plus totale.
J'informe l'accusée qu'elle dispose du droit de se faire assister d'un avocat de son choix au cours de la présente procédure.
http://chateau-montpellier.discutforum.com/t14162-demande-d-assistance-juridique
Si vous souhaitez consulter les lois languedocienne, vous pouvez vous rendre en ce lieu
http://www.univers-rr.com/justice-renaissante/languedoc/index.php?page=loi
Comme un courant d'air, Carha pénétra dans le tribunal en claquant la porte.
D'un pas assuré, elle s'avança vers le juge en saluant l'assemblée d'une pirouette sans grâce, le sourire aux lèvres, puis se posta à la barre et claqua dans l'air un baiser à l'attention de la soi disant victime avant d'entamer :
"Blablabla, toujours le même refrain! Nous l'avons agressé, il nous a reconnu grâce à des vêtements que tout le monde porte, et quand bien même nous n'aurions pas ces vêtements, vous diriez que nous nous sommes changé.
Nous sommes stupides au point de croire qu'il ne nous entend pas et nous lui servons sur un plateau nos deux noms."
En fronçant les sourcils et retroussant le nez en souriant, d'une voix nasillarde elle s'exclama :
"Stupides, stupides, stupides !
La parole d'un seul vaut contre les deux nôtres parce que vous l'avez décidé. Vous allez me servir un "mais non voyons, il vous a reconnu, il est honnête, forcement vous êtes coupable...Blablablaba."
Parce que la victime a toujours raison et que la loi l'emportera de toutes les façons! Vive le Languedoc ! Vive les sorciers ! Vos preuves sont effarantes...je ne peux que m'incliner."
D'un air théâtral, la blondinette se retira, l�échine courbée, en prenant la peine de faire un clin d��il à Serregil.
Vanyë se lève et prend la parole d'une voix ferme :
"Sorcier ? Allons donc ! Seriez-vous en train d'accuser la justice languedocienne de sorcellerie ? Le tribunal appréciera... Mais effectivement, il est toujours plus facile d'accuser les autres que d'admettre ses propres turpitudes.
Soyons sérieux un instant, si vous le voulez bien. Quelle preuve souhaiteriez-vous que l'accusation puisse produire à l'appui des procédures ? Le brigandage de grand chemin ne peut être démontré que par des témoignages, et en général, les malandrins sont suffisamment malins pour ne pas procéder à leurs agissements sur la place du marché de Montpellier. Donc bien souvent, seule la victime est présente sur les lieux, pour son plus grand malheur, et est le seul témoin. Par conséquent, oui, son témoignage est un élément de preuve important pour le ministère public, qui ne dispose que de cette preuve dans ce genre de procédure.
Je vais donc résumer ma pensée. Oui, la victime vous a reconnu. Vous n'avez d'ailleurs pas nié réellement votre participation à ces faits. Messire Leportel62 est venu à la barre réitérer ses accusations, en vous regardant en face. Alors oui, je le crois crédible quand il vous accuse.
Par ailleurs, je vais vous rappeler le rôle du procureur. C'est un accusateur public. Il prend les éléments à charge et les expose au tribunal. Et le procureur que je suis n'a rien entendu qui pourrait mettre en doute sa conviction que vous êtes coupable. Ce sera au juge de trancher. C'est là son rôle. Ecouter les uns et les autres, et déterminer qui a raison et qui a tort.
Moi, Vanyë, procureur du Languedoc sous la mandature de la comtesse Alandrisse, considère que les faits sont établis à l'encontre de Carha et requiers qu'elle soit déclarée coupable et condamnée à une peine de 4 jours de prison et 50 écus d'amende.
"Alors oui, je le dis, et qu'on me pende si je mens ! La Justice Languedocienne telle que vous la représentez n'est que sorcellerie! Je ne doute pas une seule seconde du juge, mais je crains de ne le voir confirmer mes dires d'ici peu.
Selon vous les malandrins sont suffisamment intelligents pour ne pas brigander en place publiques, mais ils ne le sont plus pour le faire sans donner leur nom. Admettons.
Je peux en faire de même et voir comment vous traiterez ma demande.
D'un air sur d'elle, Carha se tourne vers le fameux Messire Leportel, le regardant droit dans les yeux pour l'accuser :
"Je vous accuse de mentir, je vous reconnais, je n'ai pas répondu à vos avances, et vous voulant m'accusant du pire ! Je n'ai rien autre à dire !"
Se tournant à nouveau vers le juge :
"Est-ce suffisant? Puisque selon le procureur, ce genre d'accusation et de témoignage suffit à condamner n'importe qui?
Ah oui, j'allais oublié de dire.....j'en ai la conviction !
Moi, Carha, voyageuse de nul part, boulangère du Languedoc, ai refusé de donner mes miches à la soi disant victime, je considère que les faits sont établis à l'encontre de ce vilain et requiers qu'il soit déclarée menteur et complice du procureur!
Dans la nuit du 25 au 26, il fallait que je me rende impérativement dans les environs de Montpellier afin de retrouver deux amis qui étaient coincés en raison d'un chargement excessif.
Ayant eu vent que des brigands se trouvaient probablement entre Montpellier et Lodève, j'avais pris soin de laisser quasi tous mes bien dans mon appartement de la capitale languedocienne.
Je n'ai donc pris la route qu'avec un pain, un maïs, une charrette et moins d'un écus.
Chemin faisant, j'ai sauvagement été agressé par un couple.
La femme, de petite taille, blonde, cheveux mi longs, raides, 25 ans environ, vêtue tout en noir avec des bottes en fourrure, est d'ailleurs présente icelieu.
Je la désigne du doigt.
Avant de perdre connaissance, j'ai entendu l'homme l'appeler Carha.
A mon réveil, j'ai constaté qu''il me manquait mon pain, mon maïs, ma charrette et quelques deniers.
Je souhaite que justice soit rendue et si je pouvais récupérer ma charrette, cela serait très apprécié.
Je saluais d'un mouvement de tête et retournais m'asseoir.
Procès au motif de trouble à l'ordre public opposant Carha au Comté du Languedoc pour faits de brigandage.
Jugement du quatorzième jour de Janvier 1461.
ATTENDUS QUE :
- Le fait de brigandage sur les routes du Lengadòc à l'encontre de messer Leportel62 est ici prouvé,
- La victime a formellement reconnu devant nous, devant la cour de justice et sans doute possible, l'accusée ici présente.
- Le préjudice subi est estimé au montant de
*** fouille dans ses papiers***
Voici ! Selon la victime donc : -A mon réveil, j'ai constaté qu''il me manquait mon pain, mon maïs, ma charrette et quelques deniers.- Le préjudice est donc estimé à la somme de 160 écus,
- L'accusée rajoute à son acte de brigandage un outrage caractérisé envers notre tribunal et par là même envers la comtessa en le nom duquel la justice est rendue,
- Le réquisitoire du procureur nous suggère une peine d'emprisonnement et que la dite Carha ne semble ni se repentir, ni n'a exprimé le moindre regret,
PAR CES MOTIFS,
Nous, Salvaire d'Irissarri et Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, Officier royal, juge du Lengadòc statuant en première instance,
Déclarons la dicte Carha coupable des faits ici reprochés ainsi que d'outrage manifeste à l'encontre de ce tribunal,
Prononçons la condamnation de la dicte Carha à une peine de 4 jorns (4) d'emprisonnement ainsi qu'à une amende de 40 écus.
Lui indiquons qu'elle dispose du droit de faire appel de la présente décision devant la cour d'appel du Royaume de France si l'estime légitime.
Puisse le Très Haut porter sur lui son bienveillant regard afin de l'aider à poursuivre son chemin dans la vertu de l'amitié !
__Parce qu'il n'y a point d'ordre véritable sans justice équitable__
Justice est rendue. L'audience est levée.
Le prévenu a été condamné à une amende de 40 écus et à 4 jours de prison ferme