Procès ayant opposé Serregil au Comté du Languedoc
Serregil était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Vanye
Nom du juge : Salvaire
Date du verdict : 14/01/1460
Lieu concerné par l'affaire : Sur les chemins
Moi, Vanyë, baron d'Anduze, procureur du Languedoc, sous la mandature de la comtesse Alandrisse, ce jour, 28 décembre 1460, ouvre une procédure à l'encontre de Serregill pour brigandage, fait qualifié de trouble à l'ordre public.
En effet, Messire Leportel62 a été violemment agressé et dépouillé entre Montpellier et Lodève dans la nuit du 25 au 26 décembre 1460. La description qu'il a faite de ses agresseurs a permis aux services enquêteurs de mettre la main sur deux suspects, dont Serregill présenté ce jour devant le tribunal. L'autre suspect dans cette affaire est la complice attitrée de Serregill, Carha. Tous deux commencent à être connus des services judiciaires languedociens, que ce soit pour des faits commis en Languedoc ou sur d'autres terres dans le cadre de la coopération judiciaire.
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http://i14.servimg.com/u/f14/11/31/24/76/agress10.jpg
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Le brigandage a de tout temps été considéré en Languedoc comme une infraction de la plus haute gravité, en ce qu'il porte une atteinte injuste aux intérêts et à l'intégrité physique et morale de la victime, mais également à la sécurité des routes, propriétés du comté du Languedoc.
Attaquer son prochain sur les chemins afin de lui dérober ses biens, au besoin en le frappant plus ou moins gravement, n'est pas compatible avec celui qu'adopterait tout bon père de famille. Si chacun se permettait ce genre de comportement, le Languedoc sombrerait dans l'anarchie la plus totale.
J'informe l'accusé qu'il dispose du droit de se faire assister d'un avocat de son choix au cours de la présente procédure.
http://chateau-montpellier.discutforum.com/t14162-demande-d-assistance-juridique
Si vous souhaitez consulter les lois languedocienne, vous pouvez vous rendre en ce lieu
http://www.univers-rr.com/justice-renaissante/languedoc/index.php?page=loi
Messire juge
Ai je l'air à ce point stupide? Pensez vous que, en supposant que je sois un de ces vils brigands, j'irais prononcer mon nom pendant un tel acte? Pire encore, pensez vous réellement que je reviendrai ensuite en ville comme si rien ne s'était passé?
Alors, peut être ai-je un homonyme que je ne connais pas, peut être une autre personne s'est faîtes passée pour moi, afin de nuire à ma réputation, peut être enfin, avez vous mal entendu ce que ces personnes se sont dîtes et que vous vous êtes tous simplement trompé d'agresseur, ce qui est fort compréhensible en imaginant l'état dans lequel vous deviez être à ce moment .
Vous affirmez ensuite que le bandit portait un manteau de noël. Avez vous vu le nombre de personnes portant ce type de manteau de fourrure? A croire que toute les personnes en ayant les moyens se le sont procuré. C'est la nouvelle mode.
Messire juge, vous portez vous même ce type de manteau. Que faisiez vous cette nuit du 25 au 26 hein?
Messire la victime, je suis vraiment désolé de ce qui vous est arrivé, mais n'en suis absolument pas responsable. Les preuves que vous avancez ne tiennent absolument pas debout, et j�espère que vous le remarquerez.
J'entends la défense de l'accusé. Ma foi, rien que pour le fait de s'être exprimé dans cette salle, je ne peux que le féliciter de respecter la justice de notre comté. Trop souvent les accusés conservent le silence.
Je vais donc revenir sur les arguments présentés par Messire Serregill. Le manteau tout d'abord. Il est vrai que la description physique de l'agresseur par la victime est vague, et le port de manteaux de ce type est effectivement monnaie courante en cette période de l'année. Je me demande bien pourquoi, d'ailleurs... Mais passons, là n'est pas le sujet.
Le nom. Est-ce si stupide que la complice de l'accusé, Carha, l'ai appelé par son nom ? Non point. Messire Leportel62 venait d'être frappé violemment, il gisait sur le sol, perdant conscience. Il est tout à fait plausible que Carha ait cru que sa victime avait déjà perdu connaissance et qu'elle ne courait plus de risque à appeler son partenaire par son patronyme.
Enfin, la victime est venue à la barre témoigner. Elle a formellement reconnu son agresseur en la personne de Serregill. Je n'ai aucune raison de mettre en doute la parole d'une victime, quand elle reconnaît son bourreau les yeux dans les yeux.
Par conséquent, les faits sont pour le ministère public établis. Moi, Vanyë, baron d'Anduze, procureur du Languedoc sous la mandature de la comtesse Alandriisse, requiers que l'accusé soit condamné à 4 jours de prison et 50 écus d'amende.
Serregill s'incline bien bas aux dires du juge.
Messire, je vous remercie pour ces félicitations. Comme vous le dites, je respecte entièrement la justice de ce conté, ainsi que toutes ses lois.
Je pense pouvoir apporter une réponse à vos questionnements. Tout ceci est due au col en fourrure de vison. C'est ce qui fait que ce type de manteau c'est si bien vendu. Élégant, particulièrement chaud... Mais comme vous le dîtes, ce n'est pas le sujet.
J'aimerais vous poser une question messire juge, avez vous déjà été frappé violemment, au point d'en perdre connaissance comme ce pauvre homme? Pour ma part, oui, j'ai déjà été sauvagement racketté, jeté à terre et battu. Et je peux vous affirmer que ce que l'on croit voire ou entendre en ces moments là est tous sauf fiable.
Aussi je pense que, à cause de ces coups sur la tête, la pauvre victime n'était pas en mesure d'entendre et de comprendre distinctement un nom, encore moins de s'en rappeler, ce qui est encore plus vrai pour une description physique complète.
J�espère messire juge, que vous prendrez la bonne décision.
Votre honneur,
Dans la nuit du 25 au 26, il fallait que je me rende impérativement dans les environs de Montpellier afin de retrouver deux amis qui étaient coincés en raison d'un chargement excessif.
Ayant eu vent que des brigands se trouvaient probablement entre Montpellier et Lodève, j'avais pris soin de laisser quasi tous mes bien dans mon appartement de la capitale languedocienne.
Je n'ai donc pris la route qu'avec un pain, un maïs, une charrette et moins d'un écus.
Chemin faisant, j'ai sauvagement été agressé par un couple.
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L'homme, 25 ans environ, cheveux bruns bouclés, vêtu d'un manteau de noël, est d'ailleurs présent icelieu.
Je le désigne du doigt.
Avant de perdre connaissance, j'ai entendu la femme l'appeler Serregill.
A mon réveil, j'ai constaté qu''il me manquait mon pain, mon maïs, ma charrette et quelques deniers.
Je souhaite que justice soit rendue et si je pouvais récupérer ma charrette, cela serait très apprécié.
Je saluais d'un mouvement de tête et retournais m'asseoir.
Procès au motif de trouble à l'ordre public opposant Serregill au Comté du Languedoc pour faits de brigandage.
Jugement du quatorzième jour de Janvier 1461.
ATTENDUS QUE :
- Le fait de brigandage sur les routes du Lengadòc est ici prouvé,
- Le témoignage de la victime est suffisamment explicite. Il a en effet formellement reconnu l'homme qui l'a agressé, l'a désigné de sa main et a ajouté, je cite : - Avant de perdre connaissance, j'ai entendu la femme l'appeler Serregill.
A mon réveil, j'ai constaté qu''il me manquait mon pain, mon maïs, ma charrette et quelques deniers. -
- Hormis le fait que la victime commette devant nous acte de parjure ce que je n'ose même imaginer, je ne vois pas plus que vos, senher procureur, pourquoi nous devrions douter de sa parole,
- Le préjudice subi se porte à une somme que nous estimons à environ 160 écus.
PAR CES MOTIFS,
Nous, Salvaire d'Irissarri et Castelmaure, baron d'Apcher et de Randon, Officier royal, juge du Lengadòc statuant en première instance,
Le déclarons coupable des faits d'agression et brigandage à l'encontre de messer Leportel62 qui lui sont ici reprochés,
Prononçons la condamnation du dénommé Seregill et, eu égard à la bonne volonté dont il a cependant fait preuve, ne lui infligeons la peine que de seulement trois (3) journées de prison, y ajoutant la somme effectivement prélevée à la victime, soit 160 écus.
L'invitons, s'il le souhaite et si il en porte l'intime conviction, ainsi que sa véhémente compagne, à déposer lui-même plainte à l'encontre de la victime si le croient coupable de mensonge devant notre tribunal de justice,
Lui indiquons qu'il dispose du droit de faire appel de la présente décision devant la cour d'appel du Royaume de France si l'estime légitime.
Puisse le Très Haut porter sur lui son bienveillant regard afin de l'aider à poursuivre son chemin dans la vertu de l'amitié !
__Parce qu'il n'y a point d'ordre véritable sans justice équitable__
Justice est rendue. L'audience est levée.
Le prévenu a été condamné à une amende de 160 écus et à 3 jours de prison ferme