Procès ayant opposé Pouic au Comté du Languedoc
Pouic était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Julien Offray
Nom du juge : Bentich
Date du verdict : 14/02/1456
Lieu concerné par l'affaire : Uzès
Aujourd'hui, 4 février 1456, le Comté du Languedoc met en procès Pouic pour trouble à l'ordre public.
Il lui est reproché l'infraction des articles suivants du coutumier Languedocien :
Article 4.5.16. : Menaces alarmant la population - Toute personne qui a jeté l'alarme dans la population par l'annonce fallacieuse d'un danger est passible de l'emprisonnement.
Article 4.5.29. : Menaces - Toute personne qui, dans le dessein de nuire à autrui et de lui causer du tort, le menace directement de lui porter atteinte par n’importe quel moyen est passible de l’emprisonnement et/ou de l’amende.
Il lui est également reproché la tentative d'infraction des articles suivants du coutumier Languedocien :
Article 4.5.3. : Voie de faits - Toute personne qui s’est livrée sur une personne à des dommages corporels, est passible de l'amende.
Article 4.6.5. : Homicide volontaire avec préméditation - le fait de donner volontairement la mort, avec un dessein formé avant l'action de commettre ce crime de sang, constitue un assassinat et est passible d’emprisonnement.
L'intervention des forces militaires ayant mis un terme prématuré aux agissements du Sieur Pouic, ces deux dernières infractions présumées doivent être prises au conditionnel, et étudiée minutieusement au cours de l'audience.
Il s'agira alors de juger une tentative, et non un acte accompli.
En effet, cette personne s'est rendue coupable de violence en organisant l'attaque d'une maison de prière Cathare à Uzès.
Telle est, du moins la version proposée par de nombreux témoins, dont Sieur_Hermin, qui nous confirmera ou non ce qui va suivre, en tant que membre du petit groupe persécuté.
Les propos suivants sont attribués au sieur Pouic, révélateurs de ses intentions :
« Nous allons bouter ces sauvages hors de notre village et pour commencer , enfonçons donc la porte et saccageons un peu ce qu'il y a à l'intérieur !! A l'assaut mes amis »
« Je suis "sérieusement désappointé " par le fait que cet individu a choisi Ma Paroisse pour venir s'installer et qu'il va voir de quel bois je me chauffe.
Je souhaite aller lui dire un mot ! Voudrais-tu m'accompagner dans le but éventuel de parlementer , avec force hachettes, goupillons et tonneaux ?
On pourrai même aller chercher ahla et quelques autres afin qu'il comprenne mieux l'uzétien , le bougre »
« Mes amis, chers paroissiens, chers Uzètiens,
l'heure est grave et notre belle cité est envahie par des créatures hérétiques »
Les menaces semblent explicites, et la tentative d'alarmer la population évidente.
Signalons que les menaces ne sont pas restées verbales, et ont été matérialisées par un rassemblement de personnes armées, à l'attitude véhémente et hostile.
J'invite les témoins à nous apporter plus de détails à ce sujet.
Nous souhaiterions dans un premier temps entendre la version de messire Pouic.
Nous l'incitons à dire toute la vérité, car le cas échéant, les témoins existent en nombre suffisant pour démolir un mensonge.
Nous soulignons que messire Pouic est conseiller comtal, et l'était déjà à l'époque des faits.
Que les conséquences soient tirées pour le cas où il serait reconnu coupable.
Nous rappelons à l'accusé qu'il dispose du droit d'être défendu par un avocat, en contactant le barreau du Languedoc.
Nous appelons à témoigner la victime ayant déposée plainte, à savoir Sieur Hermin, pour qu'il nous présente, avec le plus de détails possible sa version des faits, en insistant sur le rôle de messire Pouic dans cette affaire.
Nous appelons également à témoigner le lieutenant Lommyr, afin qu'il en fasse de même et décrive la situation telle qu'il a pu la voir avant son intervention, en insistant notamment sur l'attitude de messire Pouic à ce moment là.
Julien Offray, procureur adjoint du Languedoc.
*Pouic se leva et salua la Cour, se racla la gorge et commença*
Messire Juge, Messire le Procureur, et chers collègues,
Je me présente aujourd’hui devant vous, serein, afin de vous expliquer le déroulement – malencontreux par certains aspects – des évènements d’Uzès devant une maison de prière cathare.
Tout d’abord , je tiens à m’expliquer sur les 2 infractions concernant les deux premiers articles mais, concernant les deux derniers articles, sachant que ma charge ecclésiastique me l’interdit, je ne me suis à aucun moment livré à des « voies de fait » sur quiconque et encore moins d’ »homicide » . Ces allégations sont d’ailleurs contredites par le propre témoignage du lieutenant de l’Ost, qui, et je l’en remercie ici même, n’a relaté que les faits, rien que les faits !
J’en déduit , Messire le procureur, que vos informateurs étaient peut être mal intentionnés à mon égard !!!
*Et Pouic de reprendre son souffle pour enchainer*
Je reprends donc mon explication :
Ayant découvert par hasard la création d’une maison de prière cathare d’origine inconnue en plein Uzès, je me suis empressé d’en référer à mes supérieurs hiérarchiques de l’EA qui m’ont rapidement confirmé que ceux-ci ne correspondaient pas de la branche officiellement reconnue et tolérée en Languedoc, je veux dire celle de messire Frédégaire et de Messire erosleheros.
En effet, étant présent simultanément au conseil municipal d’Uzès, et au conseil comtal, nulle part les représentants de cette branche inconnue n’ont informé l’un ou l’autre des conseils de leur souhait de créer cette maison de prière.
Je tiens à ajouter qu’à cette période, j’étais en contact quotidiennement avec Messire frédégaire au Conseil comtal pour l’élaboration d’un nouveau texte.
J’ai donc crains pour Uzès qu’une nouvelle secte d’hérétiques inconnus viennent s’installer dans notre bonne ville d’Uzès.
Je décidai donc d’en informer quelques uzétiens de mes amis afin de leur faire part de cette arrivée impromptue !
De mémoire, j’avais rassemblé au bout d’une heure ou deux, des amis proches tels que ahlatête notre tribun, Labaronne notre maire-adjointe, Karyus, déirdre notre bourelle, auxquels se sont ajoutés une dizaine de curieux intrigués par cette activité nocturne extraordinaire ! Et c’est tout naturellement que je me suis proposé de mener ce petit groupe d’Uzétiens pour discuter avec les nouveaux arrivants : oui, Messire Juge, je dis bien discuter !
Si vous ne connaissez pas les coutumes uzétiennes, je vous invite à passer à la taverne de Mr le Maire Ihsahn, l’Ucetia Pasiva, où vous y découvrirez une ambiance réjouissante et festive !
L’une des coutumes les plus anciennes est l’ouverture de tonneaux préliminaire à une bonne soirée à l’Ucétia pasiva , tenue par notre maire adjointe Labaronne.
Depuis que nous nous connaissons, et cela fait un bail maintenant, étant donné que nous sommes parmi les plus anciens habitants d’Uzès, nous somme ravis de montrer aux nouveaux cette petite tradition de l’ouverture des libations par notre cérémonial : je saisit mon goupillon avec lequel je béni les tonneaux et ensuite, je prends ma petite hachette, souvenir de mon activité de charpentier lorsque j’étais encore artisan, et je la lance avec dextérité sur les dits tonneaux afin de les percer !
Certes, ce cérémonial n’est peut-être pas très aristotélicien, mais je peux vous garantir qu’il fait de l’effet des nouveaux arrivants à Uzès, qui reviennent ensuite régulièrement !
Je suis près à convoquer une grande partie de la population d’Uzès qui pourra vous confirmer mes dires……..
C’est la raison pour laquelle les termes utilisés lors de cet évènement concernant la maison cathare étaient bien dans le but de parlementer avec les éventuels cathares présents dans ce lieu.
Je tiens à vous rappeler que les personnes présentes à ce moment là connaissaient toutes ce rituel, et que, pour elles comme pour moi, il n’y avait aucun doute la –dessus ! Par contre, si des étrangers de passage vous ont rapporté ces paroles sans les remettre dans le contexte, je ne leur en veux pas mais, aucun d’entre eux ne s’est manifesté à ce moment pour juste comprendre une situation dont le sens manifestement leur échappait !
Loin de moi était l’idée de vouloir attaquer physiquement ces cathares !!
Je vous signale que mon propos concernait surtout la boisson puisque j’ai parlé à Labaronne juste avant de la relation entre les cathares et la boisson :
« Mais non, Lab, t'inquiète pas , avec lui , t'aura jamais à lui livrer du vin de messe;
, ils ne boivent que de l'eau .... et encore je sais même pas si ils la purifient pas avant de la boire , leur eau »
Et que le « bois dont je me chauffe » était bien évidement celui des tonneaux de notre bien aimée tavernière .
Par la suite, prévenu par Labaronne, qu’un groupe d’individus non identifiés se dirigeait vers Uzès à grand galop alors que les mouvements groupes sont interdits par l’Ost elle-même (ce que vous a confirmé le lieutenant d’Uzès lui-même ), et dans l’excitation du mouvement, certains mots ont peut-être dépassé ma pensée et j’ai sans doute inutilement pris peur pour la tranquillité d’Uzès :
Ma nature humaine ( hélas faible ) et mon statut d’uzétien ont pris le dessus mais je tiens à préciser qu’au vu du concordat languedocien en vigueur, les cathares sont bien des hérétiques, tolérés c’est évident mais des hérétiques !
Et l’ »envahissement » décrit à ce moment là tenait tout autant à la création inopinée de cette maison de prière sans aucune autorisation, ou même information pour les conseils municipaux et comtaux concernés, que de l’arrivée inquiétante d’un groupe d’inconnus manifestement en dehors de toute autorisation comtale de déplacement puisque non identifiés….
Puis, dans l’enchaînement des faits, avec les quelques uzètiens présents à ce moment là ( 5 ou 6 connaissances et une dizaine de badauds attirés par cette soudaine animation, mais guère plus en tout ) , j’ai eu quelques propos malheureux que je regrette maintenant lorsque j’ai parlé de « saccager l’endroit »
Je tiens à vous signaler , monsieur le juge, monsieur le procureur , qu’à ce moment là des faits, nous n’étions pas armés mais plutôt munis de divers objets quotidiens comme le goupillon et la hachette , pour ce qui me concerne, ses tonneaux pour Labaronne, sa vieille hache rouillée de bourelle pour Déirdre et que les quelques badauds qui nous observaient étaient au mieux munis de leur outils pour travailler dans les champs afin de ne pas circuler sans défense dans Uzès
Si vous y voyez une armée, je n’y vois, pour ma part, qu’un regroupement d’Uzétien, un peu en colère certes, mais non point armés comme vous l’entendez
Si notre Ost est « « armée » de cette manière, je pense que nous ne vaincrons pas beaucoup sur les champs de bataille, monsieur le Juge !
Ensuite, je dois avouer que l’irruption de l’armée et de quelques uzétiens remontés, n’a pas arrangé les choses. Je ne cautionne pas les débordements physiques qui s’en sont suivi mais qui decoulent plus d’un énervement général que d’une volonté de nuire à autrui : pour preuve , je tiens à vous signaler, qu’à ma connaissance, aucun cathare n’a été physiquement atteint ce dont je me réjouis ici publiquement.
Pour ce qui est de l’incendie, je puis vous assurer qu’aucune des personnes qui m’avait suivi n’en est responsable et que cela vient plutôt d’agitateurs qui ont profité de la situation flottante, je l’avoue
Pour ma part, j’ai ensuite appelé au calme et demandé à ce que l’on aide à éteindre le feu, voyant l’intérêt d’Uzès avant tout !
Aussi pour terminer, je tiens à m’excuser publiquement si quelques uns de mes propos ont dépassé ma pensée et mes charges.
De ce fait, je veux bien reconnaître une certaine responsabilité en regard de l’article 4.5.16 concernant les menaces alarmant la population
Mais je réfute les accusations concernant l’article 4.5.29 concernant des menaces visant à nuire à autrui puisqu’à aucun moment, je n’ai parlé d’attaquer physiquement les éventuels cathares présents dans cette maison de prière, et que le regroupement d’uzétiens que j’ai certes lancé, n’était qu’une réunion de villageois inquiets et non pas une armée en marche comme vous tentez insidieusement de le démontrer.
Pour les accusations suivantes concernant les tentatives d’infraction au regard des articles 4.5.3 et 4.6.5 , je signale à votre Honneur, qu’aucun élément concret ne vient étayer le moindre début de piste, même venant de la part du témoin cité par l’accusation, et qu’il s’agit donc à mon avis, de diffamation pure et simple envers ma personne.
J’ose émettre l’espoir, mais je ne sais pas si l’endroit choisi est le meilleur, que le chef du groupe non identifié au départ mais qui, par la suite, se sont révélés être des cathares lorsqu’ils se sont déclarés devant la maison de prière, est poursuivi , avec la même célérité et la même volonté de la part de la justice comtale pour constitution illégale de groupe et déplacement illégal sur notre territoire languedocien au regard des l’articles 3.2.3.1, 3.2.3.2 et 3.2.3.12 de notre coutumier dont je vous épargnerai la lecture au vu de votre charge.
* Pouic se rassit enfin et salua l'assemblée ou se tenait une bonne partie de ses amis*
Bien, je remercie tous les témoins pour leurs interventions éclairantes.
Toutefois, je souhaiterais éclairer un point avant de réagir en détail à ces différents témoignages.
Messire Pouic est clerc, et en tant que tel, le fait de le voir comparaître devant un tribunal laïc peut paraître surprenant à première vue.
Etudions cela plus en détail, afin de montrer qu'il n'y a pas la moindre trace d'irrégularité dans ce procès.
Le désormais ancien concordat Languedocien ne prévoyait pas de privilège de clergie, les prérogatives attribuées à la justice d'Eglise à l'heure où messire Pouic s'est rendu coupable d'infraction présumée ne concernaient que les cas d'hérésie, de blasphème personnel, ou de violations du concordat.
Rien de tout ça ici, puisque ce sont des infractions présumées au coutumier Languedocien qui sont examinées.
Toutefois, il semblerait que les dispositions générales du Concordat Royal s'appliquent dans tout le Royaume de France, incluant donc le comté du Languedoc.
Nul besoin d'insister sur le fait que nul document officiel n'indique ce qui relève ou non de ces fameuses dispositions générales, car le privilège de clergie, tel que défini dans le concordat de Paris, et donc tel que potentiellement applicable aux terres Languedociennes depuis la signature de celui ci, ne concerne que les évêques.
Or le père Pouic est curé, et était curé au moment des faits.
Nous pouvons à présent refermer cette parenthèse.
Je répondrai tout d'abord aux témoins de la défense.
Vous semblez insister sur le fait que le père Pouic est un homme bon, et un curé compétent.
Je vois crois sur parole, mais cela n'a pas sa place dans ce tribunal.
Ce tribunal juge des actes, et en l'occurence des tentatives d'acte, mais pas des intentions, et sûrement pas des personnes.
Il n'y a donc aucunement lieu de s'attarder plus longtemps sur le père Pouic en tant que personne, vous n'avez pas besoin de le défendre de la sorte, car ce sont ses actes, et non lui même, dont il est question.
Autre point qui a été soulevé, le fait que seul le père Pouic soit jugé, alors que cette "attaque" présumée était l'oeuvre de plusieurs personnes.
Ici encore, la réponse est simple, le père Pouic est jugé seul car la plainte a été déposée contre lui seul.
En ce qui concerne l'évocation de la particularité des moeurs de la ville d'Uzès, je ne pense pas que cela soit assez sérieux pour en faire l'examen détaillé devant la cour.
La revendication de la violence en bande organisée en tant qu'héritage culturel, même si elle a le privilège de l'exotisme, n'offre pas de raisons bien sérieuses pour légitimer de tels actes.
Bref, que retenir de ces deux témoignages à présent.
Tout d'abord, il me semble que les deux témoins de la défense cherchent à expliquer les faits plus qu'à les nier.
Ils admettent que le père Pouic a cédé à la colère, qu'il y a eu "état de siège", pour reprendre le terme exact, bien qu'il semble y avoir litige au sujet de la présence d'arme parmi la foule. Il semble en revanche que le père Pouic ait été armé d'une arme, dont l'usage farfelu évoqué ne pouvait probablement pas se laisser deviner.
J'insiste à présent sur une chose : la présence de cet edifice religieux était parfaitement légitime, et ne constituait en rien une violation du concordat en vigueur au moment des faits.
Le fait de le remettre en cause, même sans faire usage de la violence, revient à s'opposer à la loi.
Etudions à présent le témoignage de messire Lommyr.
Que pouvons nous en retenir : Tout d'abord, que le père Pouic semblait bien être le meneur de la troupe. Les efforts de ses compagnons pour atténuer cet état de fait sont compréhensibles, mais le témoignage de messire Lommyr, soldat reconnu dont l'impartialité à ce sujet ne saurait être remise en cause, sur cette question, semble être plus objectif. A signaler que le père Pouic se présente lui même comme l'instigateur de ce mouvement.
J'aimerais aussi profiter du témoignage de Sieur Hermin pour revenir sur une chose parfaitement surprenante.
Les Cathares sont considérés comme hérétiques par l'Eglise Aristotélicienne, mais tolérés dans une certaine mesure sur les terres Languedociennes.
Le père Pouic a raison de souligner que les Cathares implantés à Uzès ne sont pas issus de la même organisation que les Cathares "traditionnels", à savoir les Cathares renaissants. En cela, le doute de l'accusé quant à l'identité de ses interlocuteurs est légitime, bien que légalement, le Catharisme soit toléré de manière générale.
Etait ce une raison suffisante pour leur témoigner une telle hostilité ? Je ne le pense pas. Si messire Pouic doutait de l'identité de ces étrangers se revendiquant Cathares, il pouvait entamer le dialogue de façon bien plus posée.
Et quand bien même le groupe de Cathares établis à Uzès était déclaré illégal aux yeux du concordat, il ne me semble pas que le père Pouic soit en mesure de se substituer à la justice d'Eglise.
Bref, venons en maintenant à la défense de l'accusé.
Vous déduisez mal, père Pouic.
L'évocation de l'article sur l'homicide et les voies de fait s'impose. Votre avis n'est pas fondé, et je vous incite à vous rappeler que c'est vous qui êtes l'accusé, non le plaignant.
Il ne s'agit pas de diffamation comme vous souhaitez le faire croire, comprenez simplement qu'à partir du moment où un groupe armé marche sur un lieu en parlant de saccage, il y a lieu de se poser la question.
Vous arguties concernant l'explication de la présence en votre possession d'objets constituants des armes quoique vous en dites ne nous intéressent pas en l'occurence, et vous avez avoué avoir prononcé des termes regrettables. Que voulez vous dès lors que la justice fasse si ce n'est tâchez d'examiner toute possibilité ?
Je retiens cependant du témoignage de messire Lommyr qu'il n'y a aucune preuve de tentative d'homicide, ou de voie de fait, l'armé étant intervenue avant.
Que se serait il passé sans l'intervention de l'Ost ? Nous ne le saurons jamais.
Je propose donc l'abandon des poursuites pour les charges de tentative d'infractions aux articles 4.5.3 et 4.6.5.
En revanche, il me semble nécessaire de maintenir les accusations d'infraction aux articles 4.5.16 et 4.5.29.
Il me semblerait même opportun de rajouter l'infraction à l'article suivant :
Article 4.5.9. : Injure - Toute personne qui a, par la parole, l'écriture ou l'image, attaqué autrui dans son honneur est passible de l'emprisonnement et/ou de l'amende.
En effet, l'emploie du mot "sauvage" me paraît être insultant. Or le père Pouic ne semble pas nier l'avoir prononcé, messire le juge en tirera les conséquences.
Concernant les menaces, résumons nous.
Le père Pouic a organise un attroupement, en disant, je cite, que "l'heure est grave, et notre belle cité est envahie par des créatures hérétiques". C'est une phrase malheureuse, que nous ne pouvons tolérer dans la bouche d'un représentant du comté, et qui justifie l'accusation d'infraction à l'article 4.5.29.
Ensuite, le père Pouic a parlé de, je cite, "bouter ces sauvages hors du village, et saccager l'intérieur", il a employé le terme "assaut" ! Cette attitude, à défaut peut être, bien que vos justifications me paraissent grotesques à titre personnel, d'être hostile, est explicitement menaçante !
On ne peut tolérer qu'un conseiller marche "à l'assaut" de son peuple armé d'une hache.
Qu'en temps normal ces armes vous servent à ouvrir les tonneaux, à faire des tartes aux fraise ou à vous curer les ongles de pied, cela n'a rien à voir avec le propos.
Allez donc expliquer à celui que vous menacez avec une hache que c'est un objet traditionnel.
Je demande donc que le père Pouic soit déclaré coupable d'infraction aux articles 4.5.16. ; 4.5.29. et 4.5.9.
Je demande une amende de 200 écus à l'encontre du père Pouic, compte tenu de son statut de conseiller, qui aggrave la gravité de ces actes.
J'aimerais évoquer une dernière chose.
La situation particulière du père Pouic, candidat à l'élection comtale, me pousse à évoquer l'article suivante du coutumier languedocien :
Article 2.1.1.2. – Ne peuvent prétendre à un poste de conseiller les citoyens condamnés par un tribunal quel qu'il soit pour fait grave (crimes), et ceux ayant fait l'objet d'une condamnation pour simple délit ou de procédure de proximité datant de moins de deux mois à l'ouverture du scrutin sauf mention explicite lors de l'énoncé du verdict. De plus, le candidat ne doit pas avoir été reconnu récidiviste.
J'attire donc l'attention du juge sur cet article, qu'il prenne la décision la plus juste en son âme et conscience.
Merci de m'avoir écouté,
Julien Offray, procureur adjoint du Languedoc.
Monsieur le juge,
Je remercie tout d’abord Labaronne et Ahlatête pour leur témoignage qui rétablit la part de vérité échappant à Messire le procureur, qui, à mon humble avis, passe plus de temps dans les couloirs du Palais que dans les rues languedociennes en général, et uzétiennes en particuliers !
Pour ce qui est du lieutenant Lommyr, je retiendrai également qu’il a su dansa déposition ne pas oublier le caractère vivant et entier de ses concitoyens, dont le « sang -chaud » n’est plus à démontrer, et ceci comme caractéristique languedocienne innée, sans aucun doute !
Je rajouterai pour clôturer une dernière fois sur l’aspect « armé » de la situation que le lieutenant lui-même a constaté, dans son rapport, que je n’étais pas armé lors de cette soirée, et que, si je vous ai parlé honnêtement de ma hachette, c’était simplement pour vous expliciter les coutumes uzétiennes et les paroles prononcées avec mon amie Labaronne à titre privé puisque, à part elle, ce soir-là, il n’y avait personne au fond de son tonneau !
Si chaque clerc qui sort son goupillon doit faire l’objet d’un procès, vous risquez de vous retrouver avec une sainte croisade à vos trousses, Messire procureur !
Je vois bien là une manière habile de détourner l’attention de la Cour sur des faits qui n’existent pas :
Pour un procureur qui voulez juger des faits, vous en êtes pour vos frais !
Je tiens donc à signaler à la Cour que ma seule et première déposition a déjà rétabli en partie la vérité puisque, de lui-même, messire Procureur abandonne ses poursuites au regard des articles 4.5.3 et 4.6.5 , voyant bien que les faits et les dépositions étaient en total décalage avec la situation qu’il avait lui-même présentée ici-même quelques minutes auparavant !
Qu’Aristote le bénisse pour ce geste !! Il en sera tenu compte lors de son jugement là-haut !
Je tiens à saluer Messire Hermin à qui j’ai l’honneur de parler ici pour la première fois, je dis bien pour la première fois, monsieur le Juge, car je ne le connaissais pas auparavant puisqu’il s’est établi à Uzès sans en référer aux autorités, et avec qui je n’ai pas eu l’occasion de discuter lors de ces fameux évènements puisque l’intervention de l’armée à mis fin aux prémices de négociations que nous souhaitions : Sire Hermin, je demanderai à Labaronne de vous apporter un tonneau de sa réserve personnelle, vous verrez , pour parlementer, c’est divin !
Pour le réquisitoire de Mr le Procureur, que je salue pour sa faconde juridique et sa jubilation sémantique que nous connaissons tous au Conseil comtal, j’avoue ne l’avoir jamais vu aussi volubile sur un chapardage de gallinacée ou un paysan esclavagiste malvoyant pour 1 écu !
Et pourquoi cela, monsieur le Juge, oui, pourquoi donc ?
Et bien, si la justice se doit d’être juste, je crains qu’elle ne s’applique quand même qu’à des êtres humains dans le cadre de notre pauvre vie quotidienne terrestre. Or, monsieur le procureur s’applique à juger surtout des idées mais non des faits :
Revenons sur le nouvel article qu’il énonce :
Concernant l’article 4.5.9 statuant sur les injures, je tiens à rappeler, Votre honneur, que je n’ai injurié personne directement ou indirectement, pour la simple et bonne raison que, pour ma part, à l’instant où j’ai prononcé des colériques paroles – colériques, je dois bien l’avouer – je ne savais pas si l’édifice devant lequel je me trouvais était vide ou non ; en tout cas, aucun signe de vie n’était présent ! la porte était fermée, c’est tout !
Alors si c’est cela une injure à autrui, je tiens à citer ici- même, Madame la Porte, puisque c’est le sens des paroles de l’accusation !
Sinon, messire Hermin, pour pallier aux accusations de Messire le Procureur, j’imagine qu’on vous aurait demande de signaler à la Cour si je vous ai adressé directement la parole, menacé ou injurié ! Comme vous ne l’avez pas fait lors de votre déposition, j’en déduit que cela n’a pas été le cas : vous pourrez donc noter, monsieur le juge que cela, et je le répète encore une fois, vous dispense de statuer sur les prétendues infractions aux articles 4.5.9 et 4.5.29 que l’accusation a cru bon intégrer dans ce dossier pour le gonfler honteusement !
D’autre part, pour aborder le volet religieux de l’affaire, je tiens à signaler à la Cour que le fait de se déclarer cathare n’est sans doute pas innocent. Monsieur le Juge, si vous retournez voir l’affiche placardée en place publique, je pense que vous remarquerez comme moi, car elle est toujours visible, que ces derniers se dénomment eux-mêmes comme une « secte » qui n’a manifestement pas de lien avec la communauté connue et reconnue en Languedoc de Messire Eros et de notre collègue messire Frédégaire. Donc, si le rôle d’un languedocien est bien de tolérer cette communauté là, il en est tout autre d’alerter la population et les autorités sur l’émergence de groupuscules dont nous ignorons tout et qui s’affichent en place publique sans autorisation !
Connaissant la difficulté pour ces cathares de se faire reconnaître officiellement, et ceci dans toutes les autres régions du royaume, n’aurait il pas été plus intelligent de se déclarer officiellement aux autorités temporelles et spirituelles avant de s’établir pour éviter les quiproquos ! La déposition du représentant de l’Ost va d’ailleurs dans ce sens, dans ce bon sens, devrai-je dire !
Pour conclure, Messire Juge, je réitère mes excuses et reconnaît une certaine responsabilité en regard de l’article 4.5.16 concernant les menaces alarmant la population. Mais je souhaite sincèrement que vous teniez compte du caractère flou de la situation vis-à-vis de l’absence de déclaration officielle de cette « secte » envers les autorités !
Je suis un fidèle languedocien et je jure n’avoir jamais entaché de quelque manière que ce soit l’exercice de la religion cathare officielle !
Il me reste à apporter un élément à votre connaissance : si l’impartialité de Votre Honneur n’est pas à mettre en doute, il en est moins sur de la part de Messire le Procureur et de celle du dépositaire original de la plainte.
Messire JO a été officiellement reconnu coupable par un tribunal ecclésiastique et s’en est repenti, je le félicite ici. Il est actuellement déclaré relapse au vu de la justice temporelle maintenant. Même si cette affaire n’est pas celle jugée ici, je ne peux que m’interroger à haute voix sur l’accumulation des charges imaginaires sous laquelle il tente de me noyer depuis le début de ce procès !
Quant à sire Djahen, dépositaire de la plainte, il est notoirement connu pour avoir quitté l’EA avec pertes et fracas, et je vous ferai grâce de toutes les traces publiques et privées de son animosité envers l’EA que le château de Montpellier possède encore, il suffit de lire les compte-rendus de séance !
Messire Juge, je me suis présenté devant vous avec sérénité et pour être jugé pour des FAITS ; je me suis expliqué et j’ai tenté de resituer ces faits et la chronologie des évènements pour qu’aucun élément ne soit sorti de son contexte originel mais je suis languedocien, et la nature humaine est faible, même pour un représentant de l’église !!
Que celui, messire Juge, qui ne s’est jamais emporté, me jette la première peine !!!!!
* Et Pouic de faire un clin d’œil à la Cour, de se retourner pour contempler la réaction du public massé pour l’occasion, et de se rasseoir en attendant le verdict ! *
*Labaronne entra dans le tribunal, et fit un petit signe amical à Pouic*
Bonjour, je suis Labaronne, maire adjointe d'Uzès et tavernière de l'Ucetia Pasiva, charmant endroit où l'on mange le meilleur pain brioché de la ville ... bref.
Je viens vous parler de Pouic, notre curé. Je ne suis pas très assidue à l'église, je livre le vin de messe, mais Pouic, en homme bon, habité par la foi, ne m'a jamais écarté ; il a toujours veillé sur ses brebis, même égarées. Il n'a jamais manqué de respect, à ceux qui l'ont provoqué. Il s'est toujours comporté en homme d'église, bon, charitable.
Il est investit dans la vie de la commune, qu'il respecte quelque soit le maire, il n'a jamais pris partie, mais nous a toujours orienté sur la voie du bon sens. Et en cela Uzès lui doit beaucoup.
*se tourne vers Pouic* et je tiens à te remercier.
Que c'est-il passé avec les cathares ? Certes les mots ont été durs, il faut le reconnaitre, mais que dire de la surprise que notre bon curé a éprouvé à la découverte d'un nouveau lieu saint, dans la ville qu'il chérit ? Pouic est un homme d'église, j'ai bien dit un homme. Ce mot, peut vouloir dire, que comme tout homme, il a des faiblesses : la colère en fait partie. J'ai été présente au début des faits. J'ai moi-même voulu en découdre, avec mes sabots ... car messieurs, nous n'avions pas d'armes, seuls les mots, et nos outils d'artisans, de paysans ... et notre petit nombre, faisait courrir à des hommes retranchés dans une batisse... je m'en étonne, cet état de siège était, pour nous, devenu un jeu, jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre ... Pouic avait une arme *elle sourit*, qui lui sert à ouvrir les tonneaux en taverne ... il est très adroit d'ailleurs : Nous jouons beaucoup de son adresse, il vise les tonneaux que je tiens sous les bras... 'fin bon.
Messieurs, vous allez juger un homme d'église, qui est avant tout un homme, un homme de coeur.
Merci de m'avoir écouté
*Elle tourna les talons et s'en fut*
Ahla, pas tres a l'aise dans ce grand truc qu'est le tribunal, s'approche a la barre, elle regarde les personnes devant elle, leur fait un pauvre sourire et commence .
Tout d'abord, je vais vous parler de pouic, ce n'est absolument pas l'homme que vous décrivez, c'est quelqu'un de bien, de calme et de posée. Et je ne laisserai personne dire que pouic est un criminel, c'est tout simplement stupide. Pouic est tout dévoué a sa paroisse, et les personnes qui se permettent de le juger, n'ont tout simplement jamais mis les pieds a uzes, et ne connaissent rien de nos us et coutumes.
Par exemple, il nous arrive souvent de nous battre en taverne, mais nous sommes pourtant les meilleurs amis du monde.
Pouic voulait parlementer, je ne vous ferai pas l'affront de vous rappeler ce que veux dire parlementer....
Il y a certainement des personnes qui se sont emballées, mais vous ne pouvez absolument juger pouic pour les autres , se serait une injustice. Ca consisterait a nous dire que la justice n'est pas rendu en languedoc et qu'on peut carrément s'asseoir dessus.
Voila, c'est tout
et ahla repart en esperant que tout se passera bien
*Lommyr détestait venir ici. Enfin la justice le réclamait.*
-Messieurs dames, lieutenant Lommyr Elgaren de la garnison d'Uzes. Je ne viendrais pas faire ici mes etats d'ames, j'affectionne le curé Pouic, je ne viendrais donc que faire part des faits.
C'etait donc, il ya quelques temps. J'ai été alerté par un de mes hommes qui avait vu la scene.
Donc, le sieur Pouic ici present , a donc, et la je suis franc, soulevé la foule contre les cathares precedemment installés. Quand je dis souleve, je dis bien souleve. Apres, nos villageois ont pu cacher cela par amitié avec notre curé et c'est tout a notre honneur. Il faut savoir qu' Uzes, un tonneau part en feu plus vite qu'une pomme tombe d'un arbre. Si il y avait un prix pour la ville la plus rebelle, on l'aurait. Malheureusement , comme l'a exposé messire Debba avant que je ne sois assomé * il se massa la tete* par une pierre lancée et que le coms n'arrive, le doute etait mis sur la véracité de ces cathares. Je dois d'ailleurs ajouter qu'aucun n'etait au courant de la troupe armée cathare jusqu'a leur arrivée. Et pourtant la violence s'en est fait sentir.
Je confirme bien le fait que le sieur pouic a envenimé la situation, mais , en ces temps la, Uzes, etait morte. Peut etre pouvait on y voir comme un acte de réanimation a la Uzetienne ( brutale), meme si il ya d'autres moyens. De meme il a voulu defendre sa paroisse contre ce qu'il croyait hérétique, mais il suffit de lire les lois du languedoc pour voir que les cathares ne le sont pas.
Je suis ici comme simple témoin, mais mon avis est tout de meme partager, entre une acte irréaparable et une motivation compréhensible. Personnelement je trancherais sur le fait que de par sa situation, le sieur Pouic n'avait pas a agir de telle sorte.....
*Il se releva; apres avoir fini *
*Hermin vint pour témoigner il alla à la barre et dit : *
Je confirme tous ce qu'à dit Lommyr.
Mais je tiens à rajouter, messire Pouic, que il n'est pas écrit dans votre concordat que sont tolérés les cathares de messire frégédaire et de messire eros, il est écrit que le CATHARISME *dit il en soulignant chaque sylabe* est toléré. Donc je n'avais pas du tout à me présenter à vous pour avoir votre accord et ainsi m'installer à Uzès. J'étais dans mon plein droit.
Donc messire Pouic, ne venez pas me dire que j'étais en faute avant que tous ces évènements se déroulent !
Donc j'espère qu'une peine exemplaire sera décidé pour messire Pouic.
Je n'ai plus rien à dire.
*Il retourna s'asseoir pour connaître le verdict*
Ben avait écouté tout les témoignages à charge et à décharge. Il s’assit dans son large fauteuil, réfléchi longuement, puis se redressa après les quelques minutes durant lesquelles il avait pesé le pour et le contre.
Bon tout d’abord je remercie les intervenants qui ont mis la lumière sur cette affaire.
Messire Pouic, que ce soit volontaire ou non, les paroles prononcées et les actes commis sont la, et émanant d’un ecclésiastique c’est inadmissible. Alerter les autorités aurait été un choix beaucoup plus judicieux, et votre état de prêtre et de conseiller comtal, vous y obligeait.
Vous êtes un homme oui, mais vous êtes un représentant de l’EA, et cela vous oblige à montrer l’exemple, et de tel actes ne peuvent être toléré dans le Languedoc, comté qui prône la tolérance et l’amour de son prochain quelque soit son origine ethnique ou religieuse.
Mais, car il y a toujours un mais, vu que je vous connais du fait que nous nous croisons journellement au château de Montpellier, et de part le fait que votre paroisse d’Uzès soit peut être la moins facile à diriger, ce qui reste à prouver, je suis très déçu par votre attitude. Donc pour tout cela la cour vous déclare coupable, et vous condamne à 1 écus symbolique comme amende, mais vous ordonne de présenter vos excuses publiquement sur la place de Montpellier et ce dans les 48 heures qui suivent le verdict. Vu également que le mandat du présent conseil se termine dans six jours, je vous autorise à le terminer pour ne pas augmenter la fragilité dudit conseil, mais il est évident que vous ne pourrez prétendre à un autre mandat de conseiller comtal.
Le présent verdict prend effet immédiatement, et je vous invite également à réfléchir avant de recommencer de telle bêtise et de ne pas oublier que vous êtes en charge d’une paroisse et que donc de tels débordements ne peuvent être acceptés.
Le prévenu a été condamné à une amende de 1 écu