Procès ayant opposé Phelim au Duché du Lyonnais-Dauphiné
Phelim était accusé de Trahison.
Nom du procureur : dameisabeau
Nom du juge : Fontvell
Date du verdict : 18/04/1459
Lieu concerné par l'affaire : Lyonnais-Dauphiné
En ce jour du 12 Mars 1459, nous, Dame Isabeau De Hauterives, procureur du yonnais Dauphiné citons à comparaitre Messire Phelim Guerrero sous le chef d’inculpation de trahison.
Ce procés sera placé sous l’autorité du juge Geoffroy De la Chambre.
Messire Phelim , on vous accuse d’avoir trahi votre serment de parrain, d’avoir lâchement abandonné un pauvre enfant auquel vous avez juré protection, conseil et présence, le laissant ainsi dans le désarroi le plus complet.
*Lance un regard noir en direction de l’imprévisible.*
Votre honneur, l’accusation cite à la barre, le plaignant, le jeune damoiseau Landry. ainsi que la damoiselle Flora en tant que témoin.
Que l'on aide cet enfant à monter sur l'estrade improvisée afin que son parrain puisse le voir et soutenir son regard si il l'ose.
Accusé Phelim,, nous attendons que vous répondiez de cet acte, que j’ose qualifier de cruel, devant la cour
*Dès le début de l'acte d'accusation, un vacarme assourdissant s'était fait entendre, venant du fond du tribunal. Mathilde ne cessait de pousser des beuglements de vache qu'on égorge alors qu'un flot de larmes continu dégoulinait le long de ses joues rebondies, glissait en cascade sous son triple menton, pour finalement rejoindre au sol une flaque qui commençait à se former et à s'étendre.
Normalement, elle possédait un caractère aussi dur qu'elle était forte en corpulence, elle qui depuis des temps immémoriaux régnait en Reyne sur les cuisines d'Oingt. Mais aujourd'hui, elle avait craqué en apprenant que son maître avait des démêlés avec la justice. Pour elle, trahison équivalait à pendaison, et elle se voyait déjà sans employeur, à la rue, cherchant désespéremment quelqu'un qui voudrait bien d'elle dans ses cuisines. Et même si quelqu'un pris de pitié l'engageait finalement, elle n'aurait plus le rang de tyran, mais serait obligée de recommencer en bas de l'échelle en tant que cuistot. Après toutes ses années de sacrifice, quel déchéance !
Ses nerfs craquèrent soudain, ainsi que la morve qui s'était accumulé dans ses narines et qui gicla sur les gens alentours quand elle cria à gorge déployée :*
Pourquoooooooooooooiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii?
*Le Vicomte se retourna sur le banc des accusés pour lancer un coup d'oeil agacé à Mathilde. Son boucan l'empêchait d'entendre correctement. Se frottant le menton, il se dit qu'au moins, il avait compris l'essentiel, et cela le laissait perplexe.
Le Guerrero se leva et laissa son regard bleuté faire le tour des gens présents avant de prendre la parole. Il allait employé la technique classique des avocats pour se défendre. D'abord, on nie, on renie, on dénie, puis enfin on casse la crédiblité des témoins. Et si ça ne suffit pas, on les supprime les témoins.*
Votre honneur, je ne comprends pas ce que je fais là. Déjà, personne n'a daigné me prévenir que Sabine avait accouché. Je la croyais toujours enceinte pour ma part.
Ensuite, son fils n'est toujours pas baptisé de toute façon et il ne le sera certainement pas avant un moment quand on sait à quel point les curetons peuvent être long.
Enfin, il n'a jamais demandé mon assistance. S'il m'avait dit qu'il avait fugué, je me serai bien sur empressé de faire mon devoir de parrain. C'est à dire que je l'aurais enfermé dans un coffre en bois et reexpédié illico à sa smala.
Pour finir, je remets en cause la crédibilité des témoins. On a une dévirieux. Est-ce que c'est sérieux une dévirieux? Les membres de cette famille ne cessent de s'embrouiller entre eux et à se mentir.
Et on a un Baccard. C'est quoi un Baccard? Une marque de bac à sable?
*Le sourcil haussé, en attente de voir si quelqu'un va répondre à sa question, et n'ayant en réponse que le silence, l'Imprévisible se rassit satisfait.*
J'en ai fini votre honneur.
Ah non, j'oubliais, je vais appeler mon filleul et mon vassal à la barre pour qu'ils vous racontent à quel point je suis bon et généreux !
Votre honneur, avant de requérir, nous souhaiterions, tout autant que le prévenu, entendre le témoignage d’un de ses filleuls, le seigneur de Sinard, Antoine de Sevillano, que nous appelons à la barre.
[...]
Merci Seigneur de Sinard.
Votre honneur, je poursuivrai par cette citation d’un de nos plus grands philosophes qui illustre bien cette déposition :
* Il n'y a aucune recette pour devenir un parrain parfait, mais il y a mille et une façons d'être un bon parrain*
Je voudrai également revenir sur la déposition du père de cet enfançon.
Certes, il est bien jeune mais n n’a-t-il pas pour autant toutes les facultés de compréhension ?
N’a-t-il pas mis sa vie en danger pour retrouver son parrain ? N a t il pas été assez mature pour prendre la route seul ? pour déposer sa plainte en nos bureaux ?
Il est du devoir de la justice d’apporter aide et service à tous ceux qui en feront demande
J’entends qu officiellement, le vicomte d Oingt n’ est pas encore reconnu comme parrain et se trouverait ainsi dégagé de toute responsabilité morale selon lui ?
Alors comment se fait il que ce petit sache qu’il a un parrain et qu’il connaisse son nom , si lui-même ne le détient pas de la bouche même de ses parents ?
Et pourquoi le présumé parrain n a-t-il donc eu vent de cette naissance, depuis tout ce temps, et ne s’en soit pas plus inquiété ?
Je n’insisterai pas d ailleurs, sur la honte qui en revient au père .
Cet enfant a 5 ans et il n’est toujours pas baptisé ! Par Aristote, mais que serait t il advenu de lui si, dans sa quête, il avait fait mauvaise rencontre ?
Et comment se fait t il qu un enfant de cet âge là soit laissé sans surveillance au point de risquer sa vie ? Que lui-même n’ait point sollicité la maréchaussée pour le retrouver ?
Hmm ! je me demande finalement , votre honneur, si le père n’aurait pas du partager le banc des accusés avec le parrain !!
Quoiqu’il en soit et que je convienne que dans cette affaire, légalement , la responsabilité du vicomte d’Oingt ne peut être engagée, j’en appelle à la responsabilité morale et de coeur d’un futur parrain qui ne sait visiblement pas qu aucune femme au monde puisse porter un être en son sein si longtemps, ainsi qu à celle du père qui a visiblement échoué dans son éducation.
Je requiers donc
- pour le futur parrain , en guise de dédommagement à ce pauvre cœur meurtri d’enfant :
Autant de cadeaux que d’années du bambin , pour avoir ainsi négligé tous ces anniversaires.
-Pour le père négligent afin de lui en sécher ses larmes
une double ration de sucreries pendant un mois
Que justice soit rendue à ce pauvre innocent !
La personne intéressée ne c'est pas manifestée.
*pas peu fier d'avoir enfin réussi à trouver son parrain, le petit se hisse tant bien que mal sur l'estrade*
Bah parrain, t'étais caché où? Je suis viendu mais j'ai pas trouvé où t'étais. En plus bah j'ai marché loin loin loin! Et papa il va gronder fort et je vais être puni encore. Je peux viendre avec toi du coup?
*La jeune femme s'avança devant le juge et relata la découverte incroyable du trésor brun qu'elle avait faite dans les bois.*
Votre honneur,
Alors que je voyageais en compagnie de mon oncle, un mouvement a attiré mon attention sur le bord du chemin. En m'approchant j'ai découvert un jeune garçon, ce jeune garçon *elle désigna Landry* occupé à battre les herbes de son épée. Ne voyant personne aux alentours, j'ai stoppé ma monture près de lui et lui ai demandé la raison de sa présence si loin des villes et sans autre compagnie que ses dragons imaginaires qu'il tentait de chasser à l'aide de son épée. Hum je précise Votre Honneur que celle-ci ne lui aurait pas permis de faire fuir un dahu, alors face à un dragon ou pire à un brigand le pauvre enfant aurait été sans défense !
Sa réponse m'a surprise et inquiétée, il cherchait son parrain qui l'avait laissé seul en oubliant de veiller sur lui. J'ai eu du mal à croire qu'on ait pu abandonner ainsi un être si innocent, mais c'était pourtant la vérité, personne n'accompagnait Landry dans son périple. Après avoir réussi à le convaincre que nous l'aiderions à retrouver rapidement son parrain perdu s'il nous accompagnait, il a accepté de voyager avec nous jusque Lyon. En chemin j'ai appris que ce parrain irresponsable n'était autre que le Guerrero...
*Elle regagna sa place après avoir jeté un regard attendri vers le jeune Landry, et un autre chargé d'incompréhension vers "oingt oingt" comme elle avait l'habitude d'entendre son oncle l'appeler.*
*Thiberian, ayant été appelé par son suzerain pour témoigner lors du procès que son fils avait visiblement causé, écoutait patiemment l'audience et attendit d'être appelé à la barre.
Quand ce fut fait il se racla la gorge et s'écria :*
Bonjour votre honneur.
Pour commencer je répondrais à mon cher suzerain que lorsque l'on porte un nom venant d'un royaume gouverné par les brigands et les mécréants on évite de se moquer du nom d'autrui, c'est mieux.
*Il sourit en coin à Phelim et reprit*
Pour parler clairement et en toute franchise de cette affaire...il me semble que nous sommes tous réunis ici pour une mascarade et j'ai vraiment beaucoup de mal à comprendre pourquoi la plainte d'un enfant de 5 ans n'ayant pas encore atteint l'âge de raison et n'ayant encore aucune notion du bien et du mal à été reçue par la procure...
Il me semble que c'est comme recevoir le barbouillage d'un enfant et d'en faire un avis de recherche...cela manque très cruellement de sérieux et tend à ridiculiser et discréditer la justice Dauphinoise.
Le Vicomte d'Oingt n'a commis absolument aucun crime, que ce soit envers moi, mon fils ou encore le Lyonnais-Dauphiné.
Je confirme que mon fils n'est pas encore baptisé et qu'il n'est pas encore son parrain de façon officielle et aucun serment n'a donc été prêté devant qui que ce soit, pas même Aristote lui même !
Je profiterais donc de ce témoignage pour présenter mes excuses au Vicomte d'Oingt pour la conduite de fils, ainsi qu'aux acteurs de la justice du Lyonnais-Dauphiné pour la perte de temps occasionnée.
Mon fils a effectivement fugué suite à une punition qui lui fut infligée à la maison et il n'y a aucun autre responsable que la personne qui était chargée de veiller sur lui pendant que sa mère et moi étions de service et qui a été congédiée.
En tant que père, tuteur légal et responsable de Landry je demande donc en tout légalité que les charges pesant contre le Vicomte soient levées et de pouvoir ramener mon fils à la maison où il devra réfléchir à ses actes en rangeant sa chambre qu'il a laissé dans un terrible désordre.
Encore une fois toutes mes excuses pour les désagréments causés par ce garnement...votre honneur ayant des enfants je gage que vous savez ce que c'est.
* Antoine s'avança à la barre. Pour la première fois en ce lieu, il hésitait. Il avait longuement préparé son témoignage, mais ... N'avait rien trouvé. Aussi avait-il décidé d'improviser. En voyant son parrain, les mots viendraient tout seuls. *
Votre Honneur, je viens ici pour témoigner de la manière dont le Vicomte d'Oingt a été pour moi un excellent parrain.
Déjà, il a été un modèle pour moi. Tant en justice, où j'ai suivi sa voie, qu'en ... hum ... D'autres domaines plus personnels.
Ensuite, et je crois que c'est cela qui nous importe, il a toujours été présent pour moi quand j'en avais besoin. Par exemple ...
Euh ...
Et bien ...
L'an dernier par exemple ...
A mon anoblissement, il était là ... je crois ...
Ah non, en fait. Mauvais exemple.
En revanche, quelque mois plus tard ...
Quand j'étais malade ...
Arf non, il avait quitté le Duché ...
Mais il y a plusieurs années ...
A la naissance de ma fille ...
Hum non, oubliez.
* Antoine réfléchit un instant. *
Je sais !
Pour mon baptême, il était là !
Il s'était même disputé avec l'évêque !
Mais il était très mignon. Il lisait les Saintes Ecritures de concert avec ma marraine. Un moment émouvant.
En somme, c'est le meilleur souvenir que j'ai de mon parrain.
Mais ... Euh ... Il m'a promis de venir à l'anniversaire de ma fille !
Tu viendras, hein ?
* Un autre instant de réflexion ... *
Ah, et il a toujours été de bon conseil !
Par exemple, la première fois que j'ai mené la liste Gold, il m'avait dit qu'il ne fallait surtout pas que Pénélope soit Gouverneur !
Bon, sur le coup, je n'ai pas respecté son conseil, vu qu'elle nous avait explosés aux élections. Mais un an plus tard, j'ai tout fait pour ! Je n'y suis pas arrivé, mais bon ...
Enfin, voilà quoi.
* Se rendant compte que son témoignage n'était pas vraiment en faveur de son parrain, Antoine s'adressa de nouveau au juge. *
Votre Honneur, je demande à ce que mon témoignage ne soit pas pris en compte. Je suis un mauvais exemple, mais je suis sûr que si vous appelez un autre de ses filleuls, il vous donnera un témoignage plus complets de toutes les gentillesses du vicomte !
Appelez par exemple le jeune fils des Baccard, je suis sûr qu'il vous donnera un témoignage plus concluant.
Ah, c'est le plaignant ?
Merde ...
Votre Honneur, je peux regagner ma place ?
Vu les articles IV.1.b du Coutumier qualifiant la Trahison
Attendu qu'en la substance lesdits articles ne peuvent s'appliquer au faits reprochés à l'accusé,
Nous, Guillem de Fontvell, proclamons la relaxe pure et simple du prévenu
Cependant, nous ne pouvons manquer à lui rappeler de respecter ses devoirs moraux envers les personnes qu'elles soient enfants ou adultes pour lesquelles ils s'est engagé.
Le prévenu a été relaxé.