Monsieur le juge, vous avez à juger une personne dont il est absolument certain qu'elle a commis des actes de sorcellerie. Est-elle une invocation ou un invocateur ? Nul ne sait. Ce qui est assuré, c'est qu'elle a perpétré ces crimes en compagnie de Anagwel.

De tels actes sont véritablement effroyables. Cependant, monsieur le juge, n'oublions jamais que cette ignoble créature, transfigurée par un affreux rictus qui est celui du Malin, est une créature de Dieu. Pour lui donner une petite chance d'échapper à la damnation éternelle, je vous demande donc la brûler sur la place publique.
Obéissant aux consignes laxistes du pouvoir temporel, nous allons néanmoins écouter le prévenu nous dire qui, parmi les personnes accusées, est l'invocateur, et qui sont les invocations. Peut-être, monsieur le juge, serez-vous touché par le témoignage du sorcier et ne le condamnerez-vous pas à la peine maximale. Je vous recommande, quant à moi, d'être clément envers l'âme du pêcheur, en étant sévère avec son corps.

L'évèque Zippo

[Procès accéléré, donc, pas de première plaidoirie de la défense]

Une fois de plus le Juge écoutait l’Evêque Zippo pour une accusation de sorcellerie.
Il ne savait pas pourquoi mais ces accusations étaient de plus en plus nombreuses.
Il écouté également l’accusé qui, comme de coutume s’excusait et demandait la clémence de la Cour.
Lorsque la fin des plaidoiries arriva, Raphael prit la parole :

Messire, lors de votre plaidoirie nous avons constaté que vous aviez côtoyé des gens de mauvaise vie qui s’adonnent, selon l’Evêque Zippo, à la sorcellerie.
Une fois de plus cette Cour est placée devant un dilemme ; est-ce une erreur de l’accusation ou est-ce un mensonge de la défense ?

Une fois de plus il est fort délicat pour cette Cour de trancher, cependant elle le doit et elle le fera.

Vous semblez de bonne foi et cette Cour a tendance à penser que les hasards de la vie vous ont fait rencontrer ces personnes avec qui vous n’avez eu que de maigres liens, maigres soit, mais présents.

Ainsi, Messire Leolebrav, Nous, Raphael, Juge du Comté de Toulouse vous déclarons coupable de sorcellerie et vous condamnons à 2 jours de prison, afin que vous preniez le temps de réfléchir sur ces personnes, afin de ne plus les côtoyer.

Vous pouvez faire appel de notre décision auprès de la Cour d’Appel

Fait en Toulouse, le Mercredi 24 Septembre 1456