Procès ayant opposé Grandpas au Comté de Toulouse
Grandpas était accusé de T.O.P..
Nom du procureur : Aldec
Nom du juge : Carles de Castelmaura
Date du verdict : 07/10/1456
Lieu concerné par l'affaire : Castres
Aldec prit le dossier suivant et regarda la tire : « insulte en Taverne »
Encore un qui a oublié que les tavernes sont des lieux où les propos des uns et des autres doivent rester courtois.
Sire Granpas, j’ai reçu une demande de procès pour des propos que vous avez tenus en taverne le 22 Septembre 1456 contre le sieur Grategros.
Je vous remets copie des différentes gravures réalisées à cette occasion par la victime afin d’étayer ces arguments.
http://img243.imageshack.us/img243/8775/grandwy9.jpg
http://img91.imageshack.us/img91/7975/grandpasom5.jpg
Outre le fait que vous étiez complètement ivre et aviez du mal a aligner deux phrases incohérentes, le fond de votre pensée est pleinement apparu au cours de cette conversation.
De ce fait vous tombez sous le coup de l’article 122 – 11 pour insulte envers autrui, dont je vous fais lecture ici même :
« Art. 122-11 – De l’insulte
L’insulte se définit par des propos injurieux tenus hors de la mesure d’une conversation convenable à l’encontre d’un autre citoyen.
L’insulte est punissable d’excuses publiques à la personne visée par les propos diffamants, d’un jour de prison et d’une amende de 200 écus. »
Ceci dit, vos propos ont été prononcés devant notre éminent juge Raphael qui ne sera pas appelé à témoigner au vu de sa prestigieuse fonction et de la délicate Lilasam qui a du être choqué par la rudesse des propos échangés …
Enfin, la rumeur qui m’est parvenue fait état de votre réaction suite à une attitude quelque peu discourtoise du plaignant vis-à-vis de son épouse.
Ceci ne vous disculpe pas des faits qui vous sont reprochés et sachez que pour insulter et frapper quelqu’un en toute impunité il y a les matches de soule …
Comme le veut la coutume, vous avez le droit de vous faire représenter par un avocat ou vous défendre par vous-même si vous le souhaitez.
Pour ma part j’appellerai la douce Lilasam à témoigner dans un premier temps …
Grandpas arriva au tribunal, pas vraiment surpris d'y être appelé. Il salua le juge qu'il avait justement rencontré ce fameux soir. Puis il inclina la tête devant le procureur.
Il s'avança alors à la barre et prit la parole.
"Monsieur le juge, monsieur le procureur, mes dames, messires.
Que vous dire si ce n'est que je ne suis pas étonné de me retrouver ici. Le sieur Crategos ne reculant devant rien pour arriver à ses fins et se croyant le seul sur terre à pouvoir insulter les gens en toute impunité, sans craindre les foudres de la justice.
Effectivement, j'ai insulté cet... homme qui venait lui-même d'insulter mon amie, ma grande amie, Aldara. Chacune des personnes qui me connaît pourra vous dire que je suis un homme d'honneur et loyal. Mais voilà, j'ai un gros défaut, je ne supporte pas que des personnes se croient tout permis. Ce qui semble bien être le cas du sieur Crategos. Quand il a insulté son épouse – faut il encore d'ailleurs croire qu'il est son époux? Mais là, il s'agit d'un autre débat – j'ai pris la défense de mon amie, tentant par la même de le faire revenir à de meilleurs propos sur dame Aldara et à ne pas la juger.
Mais cet homme a récidivé, deux fois encore.
Mais puisque j'ai traité cet homme de "con", permettez-moi de vous en apporter la définition. "Par atténuation(familier), Naïf, Ridicule, sans valeur, sexe (organe génitaux externes) de la femme". Donc, est-ce à dire que c'est une insulte d'être une femme? De permettre la vie?
Mais, monsieur le juge, vous y étiez. Vous pourrez donc aisément confirmer mes dires. Tout comme dame Lilasam qui était également présente lors de cette soirée.
J'aurai pu, moi aussi, porter plainte contre le sieur Crategos, pour insulte envers dames Aldara. Mais je ne suis point procédurier, contrairement à cet homme..."
Satisfait de sa défense, il s'éloigna tout en saluant le juge et le procureur.
Grandpas !! Ecoutez ce que je retiens contre vous !!
Attendu que Dame Aldara, ici présente et épouse de Sire Crategros a corroboré vos dires.
Attendu que Sire Crategros lui-même a reconnu que votre état d’ébriété ce soir là était avancé, minimisant de ce fait la portée de vos intentions de nuire.
Attendu que le témoignage de Lilasam, plein de sagesse au demeurant, fait état de personnes blessées qui ne souhaitaient pas en arriver là
Je pense qu’il n’y a pas lieu d’infliger de peine autre que des excuses de la part des intéressés.
Pour cela je demande dans l’ordre tenant à respecter la chronologie des évènements qui se sont produits cette nuit là :
Que Sire Crategros prononce des excuses à sa femme pour avoir tenu des propos qui ne sont pas de nature à rendre hommage à une Dame de haut rang de la bonne société toulousaine.
Qu’une fois cette formalité de réconciliation effectuée, Sire Granpas s’exécute de même vis-à-vis de Sire Crategros pour lui exprimer le regret qu’il a eu de prononcer des mots déplacés contre sa personne.
Que ces excuses soient prononcées publiquement sur la place du village de Castelnaudary
Que les éventuels différents qui pourraient subsister soient réglés en intégrant chacun une équipe de soule où vous pourrez vous poutrer à loisir
Puisse notre bon juge suivre ce raisonnement.
Grandpas se présenta de nouveau à la barre. Il salua de nouveau le juge, qui avait changé entre ses deux interventions, et le procureur. Il toussota pour s'éclaircir la voix et commença.
"Monsieur le juge, Monsieur le procureur,
Que dire de plus que ce que vous venez de dire, Monsieur le procureur. Oui, je me suis emporté devant le traitement injuste et intolérable du sieur Crategos à l'encontre de son "épouse". Je suis un fervent défenseur de la justice et du respect des gens. Alors que je vois de tels comportements, oui, je sors de mes gonds.
Maintenant, si le sieur Crategos fait des excuses dignes de ce nom à dame Aldara, je m'engage devant vous à lui en faire également.
Quant à mon état de prétendue ébriété, je rappellerai juste à l'assistance et à vous, messires juge et procureur, que je suis Écossais. Et que ce ne sont pas quelques chopes de bière qui me font devenir ivre.
Je pense que monsieur le juge sera clairvoyant qu'il suivra le réquisitoire de monsieur le procureur."
Grandpas les salua de nouveau et retourna à sa place.
Ah le tribunal lui manquait? Et bien elle n'était pas déçue! Elle ne quittait plus le Palais, tantôt témoin, tantôt accusée...
Voilà que son ami GrandPas devait répondre devant la justice des hommes.
Elle s'approcha de la barre, furieuse contre Crategos.
Votre Honneur, messieurs et Dames,
Ce n'est pas en témoin que je devrais être ici, mais en accusatrice. Contre le Sieur Crategos qui a prononcé à mon encontre des paroles insultantes, au cours de cette soirée.
Me regardant avec dédain, il m'a traitée de pocharde, à plusieurs reprises et d'autres noms d'oisieaux que j'épargne aux oreilles de la Cour. Ai-je porté plainte? Non! Parce que j'ai été Procureur et je sais que bien des affaires encombrent le bureau de l'Atornat. Messire GrandPas, furieux de me voir silencieuse face à l'ignominie du bonhomme, n'a fait que me défendre. Moi qui tente de soigner mon mal, et que Crategos enfonce par ses critiques acerbes. oh, il serait tenant de vous parler de Crategos et de sa langue qui se délie si vite.... mais j'ai trop de respect pour moi-même pour tomber si bas. (elle se tourne vers Crategos) Toi qui as été tant de fois victime de ce comportement procédurier à l'encontre de ton franc parler, tu n'es finalement pas différent des autres. Et tu retournes aujourd'hui sur autrui, la lame qui a blessé ton coeur... C'est pathétique.
(elle regarde à nouveau le juge) Votre Honneur, vous pourriez objecter que je n'ai qu'à fournir des preuves des propos de Crategos. Mais voyez-vous, comme je l'ai dit, pour moi, ça n'avait pas d'importance et je ne pensais pas Crategos capable d'un dépôt de plainte...
J'ai confiance en notre justice, encore et toujours.
Elle quitta la barre, pour le banc des acc... des témoins.
Lilas avait été appelé à témoin pour une affaire contre Grandpas. Elle ne comprenait pas bien que cette affaire ai été si loin… Mais ne pouvait pas dédaigner la demande de la cour pour le témoignage.
Lilas était donc arrivé a la barre des témoins, regardant tout le monde autour d elle, cherchant des yeux un regard réconfortant.
Elle prit une large inspiration, puis :
Bonjour votre honneur,
Je suis autour hui devant vous, comme qualité de témoins, pour une histoire de mots prononcer… je n ai pas grand-chose à vous dire, j en suis navrée…
Simplement, je pense avoir été témoin, d une discutions entre gens qui étaient blessés … de mots qui sont venus plus haut les uns que les autres, sans, je pense, vouloir ne arriver la.
La vie n a épargné ni l un ni l autre, et cette discutions ce soir la, en est le résulta.
Je ne suis pas juge, ni l accusassions, je suis une spectatrice d une histoire entre deux êtres qui jadis, s aimaient et qui a leur manière souffre.
Et comme vous l avez souligné, ce sont des propos « échangés ».
Bien consciente que cela ne va ni en la faveur de l un, ni en la défaveur de l autre ; mais c est ce que j ai à dire ce jour.
Lilas soupire et rajoute a voix un peu plus basse :
Vous savez bien qu’avec la colère et la souffrance, on s emporte et nous disons parfois des choses qui dépasse notre pensée, le tout c est de savoir pardonner …
Lilas s en alla reprendre sa place sur le banc des témoins, toujours un peu déboussolée de tout ceci.
Crategos s'avança à son tour suite à la demande du procureur Aldec.
Il salua l'assemblée présente.
Votre Honneur, monsieur le Procureur,
J'aimerais témoigner ici afin de donner la version des faits claires et précises de cette triste soirée. Loin de moi de minimiser la mémoire de dame Aldara ou de sieur Grandpas mais leur lucidité, comme l'a rappelé le Procureur ici-même, est très contestable au vu de leur état à ce moment là. Ainsi, j'espère, dans un premier temps, tout simplement que leur témoignage aura été entendu en ne perdant pas de vue qu'il n'est que le récit de deux personnes ivres au moment des faits.
J'aimerais juste m'attarder un instant, avant de parler du fond de ce problème, sur l'intervention de l'accusé.
Ce dernier dit ceci : "Le sieur Crategos ne reculant devant rien pour arriver à ses fins et se croyant le seul sur terre à pouvoir insulter les gens en toute impunité, sans craindre les foudres de la justice."
Chacun, ici présent, sait que ces propos sont totalement diffamatoires et je le regrette...En effet, j'ai été moi-même jugé pour avoir dit que le comte Knightingale était ignoble; loin des propos tenus par sieur Grandpas à mon encontre, vous en conviendrez.
De plus, il est bien peu souhaitable de diffamer en un lieu qui défend la vérité.
Ensuite, il prononça ceci : "insulter mon amie, ma grande amie, Aldara"
J'aimerais m'attarder sur le manque de dicernement de l'accusé de ce jour. En effet, il est en train de comparer l'insulte "con" et le fait de dire à son épouse qu'elle est devenue une pocharde. Dame Aldara était en état d'ébriété avancé et elle a, comme tout le monde, le sait un gros problème avec la boisson. Ce que je lui reproche personnellement. Ainsi, dire à quelqu'un que l'on aime pour le prévenir, une fois de plus, qu'il se met en danger, qu'il devient pochard et traiter une personne de con n'a strictement rien de comparable. L'un est méprisant, blessant et humiliant, faux tandis que l'autre est un rappel à la raison, un signe afin de mettre en garde.
Grandpas dit ensuite ceci :"faut il encore d'ailleurs croire qu'il est son époux?"
Cette personne, accusée d'insultes, remet à présent en cette institution comtale, soutient de l'Eglise Aristotélicienne, la légitimité de Rome en remettant en cause un mariage célébré en la ville de Saint-Aignan!
Je voudrais terminer cette intervention par mon opinion personnelle. Je n'avais jamais vu auparavant cet homme et le premier mot qu'il a pour moi est une insulte, suivie d'une seconde. Il vient devant cette Cour et ne regrette strictement rien, il le justifie même tout en se permettant de remettre en cause un mariage et de surcroît en me diffamant. En effet, il me fait passer pour une personne au-dessus des lois qui insulte, méprise les gens en toute impunité alors que mon passé, les archives de la Justice toulousain en témoigne clairement du contraire. Il est vrai que j'ai été gracié mais cela est une toute autre affaire qui n'a strictement rien à voir avec le procès présent.
Je vous remercie votre Honneur, monsieur le Procureur de m'avoir permis de m'exprimer ainsi que de m'avoir écouté.
Je suis persuadé que vous jugerez cet individu dans l'intérêt de l'image du comté et désormais en toute connaissance de cause.
Crategos s'inclina avec déférence et se retira vers sa place.
*Le Jutge entra dans le prétoire et fit se lever l'audience. Il s'installa sur sa chaire et fit signe au greffier de prendre note du verdict.*
Monsenh l'Atornat, accusé, gens de l'auditoire,
Nous, Carles de Castèlmaura, en vertu des pouvoirs à nous conférés de rendre justice endéans les terres du Comtat de Tolosa pour le compte du Comtat de Tolosa représenté par monsenh Ben Elazar Kamps, allons rendre notre verdict.
Attendu que l'infraction d'insulte, constituée en délit au regard de l'article 122-11, a été corroborée par un faisceau de témoins, ne laissant nul doute quant à la véracité des faits évoqués ;
Attendu que l'infraction susdite, ayant causé plus de préjudice à l'amour propre qu'au bien public, et étant résumable comme des propos de taverne, fort avinés ;
La Cour reconnaît le sieur GRANDPAS coupable d'insultes ;
La Cour reconnaît le caractère bouffon d'une telle algarade, et ne souhaite pas sanctionner au-delà de la mesure ;
En conséquence, la Cour condamne le dénommé GRANDPAS à une amende de dix (10) écus, ainsi qu'à la présentation d'excuses publiques à l'encontre du dénommé CRATEGOS. Lesdites excuses doivent intervenir dans un délai de trois (3) jours à compter du prononcé du verdict, soit jusqu'à vendredi vingt heures précises. Tout manquement ou retard sera considéré comme un non-respect d'une décision de justice, infraction constituée par l'article 122-14 du Grand Livre des Loys et passible d'une peine de trois (3) jours de prison et d'une amende de deux mille (2 000) écus.
La Cour rappelle qu'elle juge des affaires mettant en cause l'intérêt du Comtat ou de ses sujets, et que les échauffourées de soulards enivrés encombrent plus le travail de la Cour qu'elles ne le fluidifient. En conséquence, la Cour recommande aux parties impliquées dans ce procès, à charge d'enseignement, de s'en remettre la prochaine fois à leur sagesse et à ne pas déranger la Cour pour si peu. Un règlement par duel tacitement défini dans un contrat soustraira une affaire de même type à la justice.
La Cour rappelle de plus à l'Atornat qu'il ne saurait être requis de sanctions contre des parties qui ne sont citées à comparaître dans ledit procès, ni ne sont parmi les plaignants.
Qu'exécutée soit la sentence à moins qu'elle ne soit pourvue en appel dans les délais prévus par la loi !
La Cour a prononcé,
La Cour a clos le dossier en première instance.
L'audience est levée !
Le prévenu a été condamné à une amende de 10 écus et à la peine de substitution suivante : présentation d'excuses publiques à l'encontre du dénommé CRATEGOS. Lesdites excuses doivent intervenir dans un délai de trois (3) jours à compter du prononcé du verdict, soit jusqu'à vendredi vingt heures précises. Tout manquement ou retard sera considéré comme un non-respect d'une décision de justice, infraction constituée par l'article 122-14 du Grand Livre des Loys et passible d'une peine de trois (3) jours de prison et d'une amende de deux mille (2 000) écus.