Sadnezz
Ouvert à tous les personnages ayant croisés la bande de vilains aussi, tant qu'à faire...
[ Au départ... Nevers]
L'appel avait été fructueux. De toutes part, de tous horizons, ils étaient venus. La Corleone terminait un chargement, ses mains séchées par le temps crispées sur un paquetage sale... Le convoi ne passerait pas inaperçu... Là n'était pas le but du jeu. A combien de raisons répondent chacun de ses actes, difficile à dire, elle en exhume une nouvelle à chaque galet retourné au lit de l'ininterrompu torrent de sa pensée. Ils étaient venus. Trainant leurs gueules cassées ou leurs funestes humeurs dans les bouges de la ville, attendant, attendant... L'heure du départ. Le ventre de la ville avait gonflé de ces âmes souillées, plus ou moins avouées..
Ce soir la bête de chairs se mettrait en mouvement, sans bannière ni cri de guerre, mais sous le terrible silence qui précède le hurlement. Mercenaires. Pour beaucoup la destination importait peu, tant que coulait l'or et le sang. Mercenaires. Pour beaucoup la manière importait peu, tant que le labeur rapportait la satisfaction de vivre encore cette chienne de vie. La Corleone se frotta l'oeil d'un revers nerveux interrompant quelques secondes sa tâche fastidieuse. Ils étaient venus. Nains, Roux, Barons déchus, Bardes, Coupe-jarrets, Voleurs, Ribaudes, Cranes Rasés.. Mercenaires.
Elle n'a pas la prétention du cailloux lancé à la surface d'un lac tranquille, elle prépare une pluie de pierres, brisant le miroir paisible d'une eau stagnante, répandant remous à en briser les barrages. Instaurer la peur, semer le chaos. S'il faut enflammer les villages croisés, qu'à cela ne tienne... Corleone n'a pas l'âme tranquille ces derniers temps. Cette colère gronde, inexplicable tension qu'elle n'a su décharger qu'en déchaînant ses vices et ses déviances, sur un corps exutoire. La taverne du borgne éclate, pour peu qu'on y sache pousser les murs... Ce borgne qu'elle reconnait désormais comme allié à sa cause, à sa folie. Le départ est proche. Une chevauchée pour se reconnaître, prologue à l'unisson des soifs partagées, les actes parleront. Ils étaient venus.
Un colosse de dernière minute, revigorant les désirs sombres de l'italienne. Il devenait difficile de retenir l'excitation qui soufflait dans les groupuscules en attente du soir... Les rixes et les insultes pleuvaient, il était temps de lâcher les loups sur la campagne... Le temps d'arriver à la ville. Ils étaient venus.
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Vilain pas beau en quête d'action?Par ici...