Kar1
[Bataillon inconnu.]
Difficile dintégrer un groupe lorsque la devise de toute une vie lui insuffle son contraire. Contradiction qui se révèle chez une blonde en mal de sommeil. Vivre ou mourir cette question lui taraude le ciboulot continuellement. Dun catégorisme forcené, Paillasse ne fait pourtant plus la différence. Ici ou ailleurs, pourquoi pas. Avec une ou sans âme, quelle distinction. Le changement la vieillira surement encore, bien quelle nait pas besoin de voir le temps qui passe. Son horloge biologique se focalisant sur la poitrine en forme dobus, dégonflée, aplatie par les décennies, elle a déjà un pied dans la tombe. Sans nul doute. Loin dêtre la doyenne dun groupe, elle fuit les responsabilités, faisant appelle pour la toute première fois à la facilité. Les siens, Karine les a visiblement trop laissé à labandon. Certains invétérés nabdiquent toujours pas, et il en faut. Mais le changement lui siffle des mots bien trop doux à loreille. Il lui arrive même de sen divertir. Sy résigner? Cest ainsi. Discrète, Paillasse tend loreille aux directives, soctroyant par la suite le droit de se fondre dans une masse quelle ne connait pas. Les haches toujours à porté de main, elle pense à la vue du sang espérant trouver des soldats à leurs postes. Sa maturité lui conte lhistoire de la vie, son expérience lui donne lavantage.
Se comptant parmi les hommes de main, grand bien lui fasse, elle ny voit plus quun long fleuve tranquille. Son ventre ne laboure plus, son appétit se fait moineau. Elle séteint pour mieux rebondir. Vivre damour et deau fraiche qui, nest que pourpre et carmin. Fermer les yeux et sentir le printemps sinfiltrer sur une pommette à lheure où lhiver se bat encore pour rester maître. Elle ne doit rien ni personne. Elle a repassé ses multiples tissus, arraché la broderie de sa couche -illustrant une fougère- en découdre pour ainsi la raccommoder difficilement sur le haut de sa botte gauchère. Mercenaire nest plus, simple brigande redevient.
Onduler de tout son long pendant que le jour se fait tardif. Une dernière pensée pour le printemps qui lui chatouille les narines et faire un hommage au manteau de nuit qui lui recouvre la chevelure. La distinction se fait difficile. Une épaule se frotte, un frère se dessine. LIrlandais. En sommes-nous pourtant sûrs? Des traits disparates. Ils sont les seuls à discerner la ressemblance. Jouer au plus aguerri les amuse, ravivant de vieux souvenirs. Aller et venir sereins pendant que le coup se prépare. Compter chaque minute qui passe. Suivre chaque mouvement réguliers des soldats, seuls à transpercer le silence dune ville morte, derniers à croire encore et prônant fidélité au pouvoir en place. Appartenance jusquà la mort. Karine ne les envie plus. Elle cherche à les libérer, ainsi leur apprendre lultime vie par la mort, et jouir silencieusement.
Les cloches sonnent alors, le ton est donné. Les quelques villageois encore attachés à leur ville se trouvent déjà dans leurs chaumières. Léglise ne fait plus office de couvre-feu mais de signal pour les envahisseurs. Les lames glisseront le long du cuir souple des engagés comtaux. Le bruit de lagonie sera rapidement aspiré par la résonance du carillon. Ils ne sont quune poignée de soldats, les Canards nauront que peu de minutes pour les évincer. Un défi digne des plus grands spécialistes. La blonde nommera ce dernier..
« Báltaí*. »
[*Chochotte (en plus vulgaire) chez nos amis les Irish.]
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Difficile dintégrer un groupe lorsque la devise de toute une vie lui insuffle son contraire. Contradiction qui se révèle chez une blonde en mal de sommeil. Vivre ou mourir cette question lui taraude le ciboulot continuellement. Dun catégorisme forcené, Paillasse ne fait pourtant plus la différence. Ici ou ailleurs, pourquoi pas. Avec une ou sans âme, quelle distinction. Le changement la vieillira surement encore, bien quelle nait pas besoin de voir le temps qui passe. Son horloge biologique se focalisant sur la poitrine en forme dobus, dégonflée, aplatie par les décennies, elle a déjà un pied dans la tombe. Sans nul doute. Loin dêtre la doyenne dun groupe, elle fuit les responsabilités, faisant appelle pour la toute première fois à la facilité. Les siens, Karine les a visiblement trop laissé à labandon. Certains invétérés nabdiquent toujours pas, et il en faut. Mais le changement lui siffle des mots bien trop doux à loreille. Il lui arrive même de sen divertir. Sy résigner? Cest ainsi. Discrète, Paillasse tend loreille aux directives, soctroyant par la suite le droit de se fondre dans une masse quelle ne connait pas. Les haches toujours à porté de main, elle pense à la vue du sang espérant trouver des soldats à leurs postes. Sa maturité lui conte lhistoire de la vie, son expérience lui donne lavantage.
Se comptant parmi les hommes de main, grand bien lui fasse, elle ny voit plus quun long fleuve tranquille. Son ventre ne laboure plus, son appétit se fait moineau. Elle séteint pour mieux rebondir. Vivre damour et deau fraiche qui, nest que pourpre et carmin. Fermer les yeux et sentir le printemps sinfiltrer sur une pommette à lheure où lhiver se bat encore pour rester maître. Elle ne doit rien ni personne. Elle a repassé ses multiples tissus, arraché la broderie de sa couche -illustrant une fougère- en découdre pour ainsi la raccommoder difficilement sur le haut de sa botte gauchère. Mercenaire nest plus, simple brigande redevient.
Onduler de tout son long pendant que le jour se fait tardif. Une dernière pensée pour le printemps qui lui chatouille les narines et faire un hommage au manteau de nuit qui lui recouvre la chevelure. La distinction se fait difficile. Une épaule se frotte, un frère se dessine. LIrlandais. En sommes-nous pourtant sûrs? Des traits disparates. Ils sont les seuls à discerner la ressemblance. Jouer au plus aguerri les amuse, ravivant de vieux souvenirs. Aller et venir sereins pendant que le coup se prépare. Compter chaque minute qui passe. Suivre chaque mouvement réguliers des soldats, seuls à transpercer le silence dune ville morte, derniers à croire encore et prônant fidélité au pouvoir en place. Appartenance jusquà la mort. Karine ne les envie plus. Elle cherche à les libérer, ainsi leur apprendre lultime vie par la mort, et jouir silencieusement.
Les cloches sonnent alors, le ton est donné. Les quelques villageois encore attachés à leur ville se trouvent déjà dans leurs chaumières. Léglise ne fait plus office de couvre-feu mais de signal pour les envahisseurs. Les lames glisseront le long du cuir souple des engagés comtaux. Le bruit de lagonie sera rapidement aspiré par la résonance du carillon. Ils ne sont quune poignée de soldats, les Canards nauront que peu de minutes pour les évincer. Un défi digne des plus grands spécialistes. La blonde nommera ce dernier..
« Báltaí*. »
[*Chochotte (en plus vulgaire) chez nos amis les Irish.]
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