Ygerne
[HRP : suite du RP : Oh oui sculpte mon corps]
Le temps passe.
Les jours passent.
Trois..
[Dans les rues de Paris]
- Hey toi ma mignonne, ou que tvas en courant comme ça, on dirait qutas vu le sans nom. Reviens par la, jen montrerai une autre de bête.
Je nentends rien.
Je cours, droit, tout droit. Je ne sais pas ou mes pieds memportent, les ruelles de Paris mengloutissent
Je cours inlassablement. Je ne veux pas marrêter. Stopper net ma course et devoir penser à ce que je suis, à ce que je dois faire, meffraye.
Pourtant, mon souffle me manque, jai mal, ma bouche est sèche. Jai trop couru, trop vite, trop fort et lalcool qui menivrait il y a peu, naide pas. Je tombe épuisée contre un mur, jessaie de reprendre mon souffle mais un hoquet me fait remonter ce goût détestable dalcool. Je me penche et vomis, lalcool, cette peur.
Ignorant les détritus que mentourent je me laisse tomber au sol. On mobserve, je le sais.
Ainsi je suis retournée dans la misère qui fut bien longtemps mienne. Ainsi mes pas mont porté dans ces ruelles qui ressemblent à tant dautres, dans ces quartiers pauvres où il y a peu encore jerrais.
Jobserve ces hommes et ces femmes qui ne viendront pas maider. A cette heure-ci, les rues de Paris sont peuplées de brigands ou de femmes de peu de vertu. Pourtant, personne nose mapprocher. Je dois faire peur à voir, habillée à moitié, en sueur et sale de la fange dans laquelle je nage.
Je ne suis pour eux quune pauvrette de plus. Je suis comme eux. Jai retrouvé ma place.
Difficilement, je me relève en prenant appui contre le mur. Je marche pied nu dans les immondices. Je regarde ces badauds qui mentourent, ces femmes qui soffrent au détour dune ruelle.
Jai été eux-elles. Je ne peux les juger.
Je me rappelle cette faim qui déchirait mes entrailles. Javais volé, souvent, pour manger. Je me souviens de ces habits dhomme que je portais pour éviter de sentir sur moi ces regards plein denvie. Ces hommes que je haïssais cet homme qui puait lalcool et qui me força.
La vie était précaire pour une jeune femme seule
Alors je rêvassais à ces contes de fée. A ces récits qui bercent lenfance des vagabondes. Jaimais imaginer quun jour un prince viendrait me chercher. Je mimaginais dans des robes soyeuses, les cheveux propres et remontés sur ma nuque. Ces rêves posaient un voile pudique sur la réalité de mon existence.
Ce rêve était devenu presque réalité. Mais cette soirée de volupté et ma conduite inacceptable y avaient mis un terme. Jamais je noserai affronter à nouveau les Poneys. Je métais conduite comme une femme de plaisir en me mettant à nu devant ce baron. Javais osé affronter lhomme de mains dune noble Dame, insultant ainsi une famille entière. Comment pourrai-je encore affronter mes employeuses qui mavaient donné une chance et leur confiance. Je payerai le prix de mes actes.
- Dis-moi la gueuse. Tveux pas être gentil avec un pauvre vieux comme moi ? Jte payerai une chambre pour la nuit
Mes yeux se posèrent sur cet homme qui déjà posait ses mains sur ma croupe. Son sourire édenté et son haleine putride me faisait face. Mais avais-je le choix ? Javais tout perdu, je navais pas un seul écu pour trouver un abri pour la nuit et je puais autant que lui
Déjà il se pressait contre moi. Il me retourna contre le mur et me prit ainsi. Je lentendais haleter contre ma gorge le mur me meurtrissait la joue, je fermais les yeux et me mordis la lèvre jusquau sang. Heureusement pour moi, mon calvaire prit fin rapidement.
Il tint promesse et je pus dormir sous un toit. Comble du luxe, la tavernière mamena de leau. Celle-ci avait déjà servi mais au moins je pourrai enlever la crasse qui me recouvrait.
[Trois jours pour retrouver la raison]
Les jours se succédèrent et se ressemblèrent trois interminables jours où je payais ma pitance, alcools et abris avec mon corps.
Les larmes sétaient taries dans mes yeux. Je vivotais ainsi, rongée par le remord.
Et pourtant un jour, lesprit embrumé par lalcool, mes pas me ramenèrent devant le lieu de tous mes malheurs.
Sans réellement savoir pourquoi, je me rendis dans cette loge maudite.
Le temps semblait avoir été arrêté et je fus étonnée de constater que rien navait changé rien Comme si cette pièce avait été délibérément oubliée.
Un rayon de soleil tomba sur une paire de poulaine rose. Les miennes.
Je repensais à ce cadeau. Un anniversaire, le seul et unique que jaie fêté cétait mes 17 ans. Ce jour heureux semblait bien lointain maintenant.
Javais usé ces poulaines sur les routes du royaume. Elles étaient une preuve que ma vie avait changé. Je les chérissais plus que tout car pour la première fois je comptais pour quelquun.
Je magenouillais sur ce sol et pris dans mes bras ces poulaines que je berçais et caressais quand jentendis un grognement
La peur me saisit. Le Sans Nom était-il toujours dans cette pièce ?
Paniquée je regardais autour de moi, tentant de deviner doù venait ce bruit. Rapidement mes yeux se posèrent sur larmoire.
Etais-je devenu folle ?
Jallais repartir en courant quand le grognement se transforma en plainte.
Quelquun se trouvait dans cette armoire.
Je pris larme abandonnée sur le sol par lun des assaillants et déchira le bois de la porte qui souvrit sur un corps inerte
Enguerrand
Je lallongeais au milieu de la pièce posais cette noble tête sur mes genoux.. caressait sa joue avec mes doigts.
Nayez plus peur, jsuis la, je vais moccuper de vous
Dans ce conte-ci, cest bien la vagabonde qui sauvera le prince
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You have to kiss many Frogs to find a Prince