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La fin de la Vicomtesse aux pieds nus

[RP] Elle et ses dernières heures.

Fenthick


Assis sur une large pierre, posée là, comme un loup dans une bergerie, c'est les yeux rougis, grossis par la peine, le cœur vidé et l'âme labourée que Flavien-Charles Galanodel contemplait d'un air perdu les restes encore fumants du bucher qui lui avait emporté sa marraine, sa suzeraine, sa sœur et tout ce qu'elle avait incarné pour lui.

Le mince poteau, noirci par la suite et la caresse brûlante des flammes infernales trônait là, comme une provocation, une énième raillerie contre une femme qui, la veille encore, respirait la joie et la santé.

Symbole des derniers instants de Valentine de Nivellus de Sparte, il attirait les yeux de Fenthick comme une sangsue se colle au bras. Les petits tas, éparses et de plus en plus réduits, de cendres, à son bas, s'envolaient au vent, et les restes de la Vicomtesse aux Pieds-Nus s'éparpillaient dans l'air des montagnes qui l'avaient vu naître.

L'air hagard, presque apeuré, il jeta un regard autour de lui, pour constater qu'il était seul, dans les environs immédiats. Tout ceux qui s'étaient déplacé avaient quitter la place, petit à petit. Son épouse devait l'attendre..

Mais contre son gré, ses pensées vagabondèrent. Et les images, d'une netteté invraisemblable, lui revinrent, pour la vingtième fois, en mémoire.

Les dernières heures de Tine .. Ses derniers instants ..
Pour finir par ses cris .. Ces cris .. Horribles que ceux là. Jamais Fenthick n'avait autant souhaité mourir qu'en entendant ces cris qui le déchirèrent sans qu'il ne puisse rien y faire..

Les dernières heures de Tine ... Les dernières heures du Roubion que nous connaissons..
Aurore_marie
La nouvelle se répandit comme une trainée de poudre -l'image n'est pas anodine- Aurore voulu le voir pour le croire... Dans un coin de la place une silhouette s'attardait les yeux humides fixés sur le bûcher encore fumant, ses tympans encore endoloris par les hurlements de douleur, ses poumons encore tachés de cette affreuse odeur de chaire brulée étrangement apparentée à celle du cochon, sa gorge si serrée qu'elle manqua d'étouffer, son cœur battant si lentement qu'elle cru qu'il allait s'arrêter... Aurore Marie frissonnait encore, elle transpirait l'horreur à laquelle elle venait d'assister par chacun de ses pores. Pour l'instant, elle était incapable de s'en aller, de décrocher ses pupilles de ce spectacle révoltant... Incapable de la laisser seule bien qu'elle ne soit plus. Après tout, elle était une Sparte elle aussi, elle lui devait au moins cet hommage. Tandis que le feu finissait de consumer les restes de Valentine, elle murmura quelques phrases:



"Dieu, Votre miséricorde est grande, accueillez la au sein de Votre Royaume"
"Le Très Haut s'élève devant la communauté aristotélicienne, il juge au milieu des fidèles." [...]
« IL a créé les Hommes, ils sont tous Ses enfants. »
« Pourtant comme chaque Homme, ils mourront, et, comme tous les puissants ils tomberont. »
« Levez-Vous, ô Très Haut, jugez la terre car tous les Hommes Vous appartiennent ! »
*

Détachant un instant les yeux du spectacle morbide, pour les lever au ciel, elle aperçut un homme, lui étant inconnu, qui comme elle ne semblait pas pouvoir se résoudre à l'abandonner là. Elle rendit grâces. Embrassa les restes de sa cousine une dernière fois du regard et quitta la place sans se retourner, mais non sans faire une promesse...

*Psaume contre les païens/ Missel Aristotélicien/ Salle Trufaldinienne/Bibliothèque romaine/ Dogme
Rollin
*Rollin, les yeux rivés sur le grand horloge de la Cité, encastré dans la tour maîtresse de la vieille église de Saint-Léger, ferma les paupières et écouta le son aigre d'une cloche solitaire qui sonnait le glas. Au loin, là où volontairement il ne voulait pas porter le regard, les volutes noires et âcres du bûcher se dissipaient lentement.*

*Le Chambérien n'avait rien pû obtenir de plus que le son de la cloche mais c'était déjà quelque chose de non négligeable. Dans le silence de son coeur, une prière s'éleva pour l'âme de la Dame aux pieds nus, la douce Tine; les premiers mots du de profundis (#)...*

De profundis clamavi ad te, Domine;
Domine, exaudi vocem meam. Fiant aures tuæ intendentes
in vocem deprecationis meæ.
Si iniquitates observaveris, Domine, Domine, quis sustinebit?




(#) Psaume 130.

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Rollin, compaing de la Corporation des cueilleurs de fruits de Chambéry.
Mini.
La rumeur courait dans toutes les ruelles de Savoie …
La Comtesse aux pieds nus, victime de son succès, sûrement, allait périr …
Pour le plus grand plaisir de ses détracteurs …
Et au grand désespoir de ses amis …
Mini ne faisait partie ni de l'une, ni de l'autre catégorie …
Elle avait juste croisé le chemin de la burgienne à plusieurs reprises …
Certes, elles s'appréciaient mais on ne pouvait pas vraiment dire qu'elles étaient amies …

La petite brune n'eut pas le courage d'assister à sa mise à mort …
Le bûcher …
Ses cris …
Les flammes léchant la jeune femme des pieds à la tête …
Une larme roula sur sa joue …

Toute l'horreur d'une telle mort, Mini n'avait aucune peine à l'imaginer alors elle se contenta d'observer la fumée s'élevant au loin …
Préférant ne garder en tête que leurs éclats de rire en taverne …
Ou encore sa surprise, lorsqu'elle avait découvert que Tine était anti-chausses, lors d'une cérémonie d'allégeance …
Ou bien encore, ses coups de gueule au château …
Tout ce qui faisait de cette Comtesse hors du commun, ce qu'elle était !

Comme tous les adieux qu'elle avait dû faire, la petite brune, une fois encore, le fit en chantant …
Et ce chant résonna longtemps dans les montagnes savoyardes, pas comme un hymne funeste non, mais plutôt comme un hymne à la vie, à l'image de celle qui fut la plus belle « enquiquineuse » de Savoie !

Adieu Comtesse ...


" Puisque tu pars ", J-J Goldman

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Repeat after me:"It's just a game..." (©{Badger})C'est pas faux!
Naurestel
Naurestel malgré tout avait trouvé le courage de se rendre là-bas. De se rendre à ce lieux qui serait la mort d'une vicomtesse qui sortait de l'ordinaire, et qui, à sa façon, venait de marquer la Savoie pour très longtemps. Oui elle la connaissait. Elle la connaissait vraiment, deux jours plus tôt elle était certaine qu'elle assisterait à son mariage, probablement aux côtés de son tendre Kekione, une autre légende Savoyarde. Mais voilà, la nouvelle était tombée, comme une fatalité. Plus rien ne pouvait l'y changé. Et pendant un moment de désespoir, elle aurait voulu, oui voulu, changer les choses. Mais tous ça, le bûcher, la douleur, la peine, les larmes, le cri de désespoir l'avait clouée sur place. Clouée? Non, pétrifiée, titanisée, les mots étaient faibles.

Comment pouvait-on mourir ainsi si subitement? C'était impensable. Pourtant la jeune femme était restée debout, droite comme un "i", à regarder une amie périr de la plus horrible des façons, les larmes coulant doucement le long de ses joues. Des larmes brûlantes de chagrin. Elle ne comprenait pas pourquoi cela arrivait. Mais elle dirigea toutes ses meilleures pensées vers la défunte. Un dernier hommage, un dernier salut, avant un repos éternel arriver trop rapidement.

" Tine, la vicomtesse au pieds nues, à jamais tu resteras dans la mémoire des Savoyards, pour ta joie de vivre, ton acharnement et ton désir dans faire toujours plus. Tu auras su rester toi-même jusqu'au bout...Adieu mon amie..."

Elle étouffa un sanglot et détourna les yeux un instant du petit tas de cendre au centre du brasier qui n'était maintenant tout ce qui restait de cette femme si vivante. Un peu plus loin, elle aperçut Fenthick, le regard toujours porté sur les flammes ardentes, la mort dans l'âme. Si la mort provoquait de grandes déchirures, une chose était certaine, elle rapprochait certaines personnes. Et ce jour, la famille Galanodel venait rendre hommage à la "vicomtesse aux pieds nues"

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Soeur de Feu Kephas de Valcias,
De Syllahn de Valcias.
De Mathias de Valcias
Ton bras pour la justice ton coeur pour la Savoie!
Tiberias.


Tard dans la soirée, le grand et prestigieux Procureur de Savoie reçut ordre de l'Inquisition. Une colombe aussi blanche que la neige du matin s'était posée sur le balcon de son bureau à la Grande Tour de Justice. S'approchant de l'oiseau, Tibérias s'empara du message qu'elle portait. Il en lut chaque ligne avec un grand intérêt. Ainsi les inquisiteurs promettaient une visite en Savoie et demandait la collaboration de la justice. Eh bien soit, c'était toujours un réel plaisir d'aider l'Eglise. Voir périr des sorciers était toujours d'une joie certaine. Mais la chose était déjà bouclée d'après l'Inquisition. Il avait un mage et comptait le purifier en place publique. Les prêtres demandaient la présence d'un autorité temporelle pour officialiser la condamnation.

"La Vicomtesse Tine, de Roubion.
- Monseigneur, il doit y avoir erreur.
- Nos chasseurs de sorcières ont enquêté, et il s'avère qu'elle a joué avec le Mâlin et le feu, elle périra demain matin par le feu.
- L'Eglise s'attaquerait à la Noblesse, sa main armée ?
- L'Eglise s'attaque à une sorcière.
- Elle nous a trahi... c'est... difficile à croire je vous l'avoue... Procédez...


L'évèque avait quitté le bureau du Procureur satisfait, ayant la promesse que Tibérias serait là. Le Baron ne dormit pas grand chose. Pour tout dire, il passa la nuit dans ses dossiers, travaillant d'arrache pied. Tine était celle qui l'avait aidé à la prévôté, qui l'avait soutenu... Pourquoi avait-elle traité avec le Sans-Nom ? C'était impensable... et pourtant les preuves montrées par l'Inquisition étaient sans faille...

Le lendemain, on emmena la Vicomtesse sur le bûcher. Le Procureur se montra sur le balcon, fatigué et superbe, entouré de deux gardes. Il supporta la vision de l'huile et des fagôts de bois quelques minutes seulement. Quand le feu fut instauré, Tibérias fit volte-face et retourna dans ses quartiers, suivi de ses deux hallebardiers. Aucune émotion, rien. Le procureur s'installa dans son fauteuil, poing ganté sur son menton et songea quelques instants. Il devait subir les insultes de l'inquisiteur, mais il n'en avait cure. Il n'avait pas son mot à dire, la justice religieuse était toute aussi forte que la sienne. Un sorcier de moins dans cette guerre contre la magie n'était pas négligeable, oui voilà.

"Je m'en lave les mains.

Un valet lui apporta un rince-doigts dans lequel il posa rapidement ses mains avant de les essuyer.

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Melisse


La nuit avait été longue, douloureuse et sans repos, la nouvelle horrible l'avait fait hurler et là au petit matin, elle perdrait à tout jamais sa Tine, sa meilleure amie, sa confidente, elle qu'elle considérait comme sa soeur, qui l'avait soutenue à chaque épreuve, elle qui avait toujours donné tout ce qu'elle pouvait pour le bien de tous, Tine, sa merveilleuse "gueularde aux pieds nus" allait nous quitter.

Elle avançait lentement, comme si trainer en chemin allait faire que ceci n'ait pu être qu'un cauchemar et qu'à l'instant où elle s'y attendrait le moins, Tinette allait lui sauter dessus en hurlant "MA MEL CA VA"...... un léger sourire aux lèvres à tous les souvenirs des moments partagés ensemble défilaient devant ses yeux........Tant de moments de rires, de bêtises en taverne ou de larmes ou cris de colère…. mais rien, pas un bruit, personne derrière elle ne la surprendrait, il fallait renoncer à espérer que tout soit différent, il fallait avancer et aller près d’elle.

L'instant tant redouté était maintenant présent, là devant elle.. Les mains jointes, elle redressa la tête et regarda en direction du bucher, murmura : « Je t’aime ma Tine, nous t’aimons à tout jamais, les enfants et moi et tous ceux qui ont eu le bonheur d’être proches de toi . Nous nous retrouverons là haut près des anges et tu feras la dinde pour me faire rire quand tu me plumais au ramponneau…. Sois en paix ma douce et généreuse Amie… Merci d’avoir été près de nous et tu resteras dans mon coeur pour l’éternité… Au revoir mon amie »

A peine ses murmures terminés que les flammes enrobaient son corps, Melisse ne voulait pas baisser les yeux, mais ne pourrait supporter les cris de douleur, les mains plaquées contre ses oreilles, elle priait, le regard fixé sur le brasier, le corps secoué par les sanglots de détresse. Elle ne se rendit pas compte du temps passé, mais lentement les flammes s’éteignirent, laissant place à de petits tas de cendres et de fumées qui dansaient en direction du ciel.

Elle retira ses mains des oreilles et regarda autour d'elle, perdue et vide, elle reconnut quelques amis et amies qui étaient venues dire au revoir. De loin, elle salua ceux présents d’un signe de tête, n’ayant aucun courage d’aller vers eux, un dernier regard vers le ciel, un sourire en voyant un petit nuage ressemblant à une fleur de coquelicot, s’en retourna sur le chemin qui l’emmènerait retrouver Bourg, désormais vide sans Tine.

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