--_luaine
Les doigts fins et aussi délicats qu'une plume vinrent attraper le menton de la brune. Le geste lui décrocha un sourire. La fraction de seconde qui avait suivi ce mouvement, elle se demanda si il ne voulait pas jouer à "je te tiens, tu me tiens par la barbichette..."
Puis s'était immédiatement ravisée. Elle lui ouvrait son coeur et l'instant devenait bien trop solennel. A ce rythme, la brune finirait en pleurs.
Les paroles égrénées comme une homélie fut absorbées comme une éponge. Il était si sage qu'il aurait pu avoir une grande barbe blanche si il n'était pas si imberbe.
Mon Père ne vous méprenez pas sur mes propos. En ce qui concerne ma relation, elle restera ainsi jusqu'à des temps plus ensoleillés.
Sa femme se meurt et ensuite il y aura une période de deuil à respecter mais mes sentiments pour lui n'ont pas changé seulement notre relation ne pourra pas évoluer pour l'instant.
Avec le temps....Et puis cela éprouvera vos sentiments. En ce qui concerne mon départ, la floraison de notre enfance nous donne vocation et je crois que l'ensemage de mon enfance me penche à être associable.
Beaucoup de gens sont donneurs de leçons mais peu se remettent en question.
Pour ma part, je me dis que peut être je n'ai pas su trouver ma place.
Un ange passa laissant la tige et l'algue dans un silence monacal.
Mon départ est réfléchit, il ne date pas d'hier mon père, cela fait longtemps que ce choix est mûrit.
Je ne suis pas de celle qui reste à regarder son champs pousser et les saisons passées.
Rester sur place est synonyme de régression.
La vie est trop courte et je suis encore jeune.
Tout était relatif car bien des jeunes femmes, au même âge, étaient déjà mariées quelques fois avec des portées de gamins de chacun des pères.
Il me reste encore tant à voir, il me reste tant à découvrir. J'ai l'impression que plus aucune découverte n'est possible ici.
Excusez moi mon franc parlé qui n'est que mon avis personnel, mais ici il y a trop de hyènes capables du pire.
Une bande de charognards qui se mangent et se dévorent. Disons que si je devais être un animal, je serais plus une louve.
C'est à dire pas vraiment en haut de la chaine alimentaire. Si il faut que je tue avant d'être tuée alors je m'en vais. Ce n'est pas dans ma façon d'agir.
J'ai déjà vu des gens envoyer des bandits prendre leur propre château pour faire accuser leurs opposants, j'ai vu tant de chose....Faut il être pourri jusqu'à la moelle pour trouver sa place?
Dans ce cas je n'en aurais jamais. Je ne vendrais jamais mon âme, c'est mon seul trésor.
Partir ne me fait pas peur et selon les cas, cela s'avère salutaire. Ce sera mon cas. La seule ombre que je vois au tableau sont mes liens d'amitiés que j'ai ici.
Ses billes sinoples contemplèrent le prélat. Fallait il qu'elle ouvre la bouche et énonce son nom pour qu'il sache qu'il était de ceux là?
Nullement la peine de commuer le peu de force en sanglots.
Mon choix est fait.....malgré tout.
Fière, pouvant vivre seule ou avec une meute dont elle veillait une prévenance peu commune, elle pouvait mordre, hurler et retrousser les babines. Elle avait une large prédisposition au balade nocturne aimant l'astre sélène.
Elle se demandait quand même si le prélat voulait l'enfoncer d'avantage en la traitant à présent de lâche ou si il était assez peiné qu'elle parte pour tenter de la retenir avec ses mots assez durs.
--_luaine
Long, fin, il aurait pu passer pour un grand échalas. En regardant ses frêles jointures on aurait pu penser que le vicaire pouvait s'envoler à la première brise ou se briser sur un fort éclat de voix mais il n'en était rien.
Sous son apparence de sylphide, il ressemblait à un magnifique bambou qui plie mais ne rompt pas.
Sa volonté et sa force résidait surement dans sa foi. Sa foi indéfectible au très haut et en l'homme faisait de lui un conquérant sans arme, foi qu'avait perdu l'algue. Elle avait vu le vrai visage de certaines personnes. Elle avait vu l'injustice des hommes et le très haut qui laissait faire...impunément.
L'injustice et la duplicité n'étaient pas pour elle.
Elle n'infligeait jamais le baiser de Judas mais avait eu moult occasions de le subir ou le voir. Telle une louve, elle gardait son petit groupe près d'elle et montrait les crocs aux autres. Elle ne voulait plus approcher la nature si puante des hommes et femmes imbu de pouvoir et de gloriole, qui écrasaient les gens. La brune était simplette dans sa façon de penser...
Travailler, être sérieux, faire son possible, savoir rester humble et aider son prochain.
Evidemment quand on est comme cela on devient trop vite la proie des grands prédateurs et même si elle n'en était pas un, elle ne voulait pas se faire mettre en pièces pour autant.
Elle n'avait rien à perdre contrairement à d'autres qui ne voulait pas descendre de leur piédestal bien illusoire. Elle voulait avoir des amis fidèles, des gens pour qui amitié et sincérité avaient encore un sens. Fidèle brune avait eu à faire à tant d'infidélités en retour de ses bonnes actions.
Le prélat semblait l'enfoncer un peu dans la tourmente laissant l'algue au fil de l'eau, dans le courant, à perdre pied. Il pensait même vouloir la frapper. Il lui aurait surement fait moins mal que ses paroles car elle ne voulait pas le décevoir.
La brune était croyante mais elle avait une foi et un respect immodéré pour Blondin. Il était droit
Il ne ressemblait pas à ces hommes déglises, les mains parsemées de pierreries capables de nourrir tout un village et se regardant un nombril perdu sous leur ventre remplit de nourriture à en exploser, tandis que certains paysans mourait de faim.
Elle secoua la tête quand elle entendit des propos sur lesquels elle n'était pas en phase avec lui. Elle pouvait être blessante, bien souvent sans le vouloir et surtout avec lui.
Non mon père je ne pense pas que vous aimez la situation mais vous avez vos brebis, vos ouailles, vos enfants sur Sarlat. Vous avez une fonction, vous êtes respecté et aimé. Votre personne est un pilier du Comté. Vous êtes tel un phare qui empêche les âmes de se heurter sur la grève.
Je n'ai aucune fonction, je ne suis pas appréciée, je ne suis personne...Qu'est ce qui me retient ici à part mes peu d'amitiés.
Elle avait toujours privilégié la qualité à la quantité ainsi qu'en amitié. La breizh aurait pu mourir pour une personne qu'elle aimait, sans hésitation.
Je ne voudrais pas m'enfoncer dans les ténèbres et un jour de désespoir, me dire que je suis restée à cause de mes amis. Je ne veux jamais penser ni même caresser l'idée qu'ils soient artisans de mon malheur.
L'échassier avait le chic pour la toucher en plein coeur à tous les coups. Il était l'archer le plus habile dans la cible de varech.
Je suis arrivée par une petite porte et je repars par la même, tout simplement. Vous savez que mon nom et ma personne ont subit déshonneur, que j'ai été trainée dans la boue alors que je n'ai jamais attaqué personne. Très sincèrement, je ne pensais pas le mériter.
J'ai suscité une certaine véhémence sans la chercher, je ne sais pourquoi.
Blondin lui fit un compliment de taille sur son éclat et cela la toucha au plus haut point de la part d'un homme comme lui.
Aucun mot vraiment distinct ne put vraiment sortir sauf un timide "merci".
Il était le roc de la ville avec le bourgmestre, celui qui d'un mot pouvait briser le plus pur des verres sans faire usage de la force. Cet être aussi fin qu'une dentelle avait une âme façonné par un orfèvre divin. Elle l'aimait....Elle l'aimait comme on aime une icône, comme on aime un uvre, comme on aimait une personne avec une profonde déférence. Il aurait pu la secouer et la malmener que cela ny aurait rien changé.
Il était un séraphin avec ses traits si fins et son verbe si sage. Le regarder de trop dans les yeux, éblouissait presque tant son aura était rayonnante. Savoir quelle ne le verrait plus, engendra une certaine émotion et leur échange narrangeait rien. Luaine posa ses coudes sur la tables et enfouit son visage dans les paumes de ses mains pour le lui cacher. Seule avec lui, elle était sans force et désemparée. La Montfort avait limpression dêtre enfermée dans le noir et de se heurter partout dans les murs sans jamais trouver de sortie libératrice. Elle devait mettre les voiles pour sortir de ce carcan.
Vous me torturez mon père
..