Kachina
Kachi marche sur le sentier qui longe la rivière, jusqu'à cet endroit où elle a pris l'habitude de venir chaque soir. Une main posée sur son ventre, lautre tenant les rênes de Cabotine quelle ne monte plus .
Cest le matin , le soleil éclaire lendroit. Son pas léger et alerte sest fait plus pesant, plus lent ces derniers jours.
Alourdie par lenfant quelle porte. Fatiguée.
Elle laisse un instant ses pensées vagabonder sur les gens de ce village quelle a choisi un jour et quelle aime .
Elle songe qui si chacun mettait autant dentrain à rassembler quà se mettre en scène, ce village serait pur diamant dans son écrin de verdure. Isolé, érigé sur ce roc, différent et riche.
Vivant.
Elle songe à ça et puis elle sen fout un peu, la brune.
Les clameurs déjà sestompent.
Elle sait que bientôt viendra lenfant. Quil faut quelle soit du côté de la vie. Debout.
Elle a écouté, soupiré et sourit parfois. Et puis rien .
Cur gros, mais battant.
Elle sen fiche, elle de la gloire et du pouvoir, cest lAmour qui la toujours menée.
Trop sensible, à fleur de peau, toujours.
Un ami un jour lui a dit, tu es trop tout. Trop Kachinesque.
Peut-être. Ce quelle aime, elle, cest rire autour dune chope mousseuse le soir en taverne. Et puis trainer sur la place publique, écouter, regarder les autres, la vie.
Elle sen fiche, la brune. Elle restera elle.
Le loup na même pas remarqué son départ . Les hommes ne savent pas reconnaitre les signes.
Le corps collé à celui de la jument, elle avance .
Elle ira de lavant quoiquil arrive. Pour lenfant.
Elle repense aux jours heureux, aux miettes dun festin savourées à deux. Aux amitiés nouées . Aux rires et aux chants, aux danses.
La douleur soudain lui coupe le souflle, la fait se plier en deux.
Elle lache les rênes et se laisse glisser à terre,là contre le tronc de ce chêne. Celui où un soir, elle sest agenouillée en riant.
Ses mains se crispent sur son ventre et une vague de terreur pure lenvahit quand elle réalise que cest lenfant qui arrive.
Une contraction lui arrache un gémissement.
Seule. Elle est seule.
Elle essuie dune main, son front qui se couvre de sueur, alors que lautre se crispe dans lherbe. Ses dents mordent ses lèvres .
Elle se cabre et résiste. C'est trop fort, trop violent. Son ventre se déchire.
Et puis elle pense à cette louve quun jour , elle a vu mettre bas, immobile et cachée dans un fourré. Seule aussi.
Alors elle sabandonne, elle soffre à la douleur,laccepte puisque cest le prix à payer.
Les yeux fixés sur le ciel, suivant du regard le vol dun faucon, elle gémit et se plaint doucement.
Le bruit de la rivière la berce , laccompagne alors que son ventre durcit et se crispe, quil devient volcan, que la terre gronde et tremble en elle.
Rivière, elle sera rivière..
Fluide et animale.
Louve et Femme.
Ouverte............à la Vie.
Personne ne sait où elle est. Théa est partie la veille.
Elle a froid malgré le soleil qui darde ses rayons à travers les branches.
Elle a froid et elle a peur. Les visages amis et aimés défilent dans sa tête. Qui pourrait l'aider, lui tenir la main.
Mais non, elle nest pas seule. .
Il y a lenfant Elle songe à ces gitans non loin de là, à la gitane qui lui a promis un fils.
Elle sera forte, il le faut pour l'enfant. Son enfant. Leur enfant.
Et puis, elle oublie de penser. La douleur lemporte .lui arrache une plainte.
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Cest le matin , le soleil éclaire lendroit. Son pas léger et alerte sest fait plus pesant, plus lent ces derniers jours.
Alourdie par lenfant quelle porte. Fatiguée.
Elle laisse un instant ses pensées vagabonder sur les gens de ce village quelle a choisi un jour et quelle aime .
Elle songe qui si chacun mettait autant dentrain à rassembler quà se mettre en scène, ce village serait pur diamant dans son écrin de verdure. Isolé, érigé sur ce roc, différent et riche.
Vivant.
Elle songe à ça et puis elle sen fout un peu, la brune.
Les clameurs déjà sestompent.
Elle sait que bientôt viendra lenfant. Quil faut quelle soit du côté de la vie. Debout.
Elle a écouté, soupiré et sourit parfois. Et puis rien .
Cur gros, mais battant.
Elle sen fiche, elle de la gloire et du pouvoir, cest lAmour qui la toujours menée.
Trop sensible, à fleur de peau, toujours.
Un ami un jour lui a dit, tu es trop tout. Trop Kachinesque.
Peut-être. Ce quelle aime, elle, cest rire autour dune chope mousseuse le soir en taverne. Et puis trainer sur la place publique, écouter, regarder les autres, la vie.
Elle sen fiche, la brune. Elle restera elle.
Le loup na même pas remarqué son départ . Les hommes ne savent pas reconnaitre les signes.
Le corps collé à celui de la jument, elle avance .
Elle ira de lavant quoiquil arrive. Pour lenfant.
Elle repense aux jours heureux, aux miettes dun festin savourées à deux. Aux amitiés nouées . Aux rires et aux chants, aux danses.
La douleur soudain lui coupe le souflle, la fait se plier en deux.
Elle lache les rênes et se laisse glisser à terre,là contre le tronc de ce chêne. Celui où un soir, elle sest agenouillée en riant.
Ses mains se crispent sur son ventre et une vague de terreur pure lenvahit quand elle réalise que cest lenfant qui arrive.
Une contraction lui arrache un gémissement.
Seule. Elle est seule.
Elle essuie dune main, son front qui se couvre de sueur, alors que lautre se crispe dans lherbe. Ses dents mordent ses lèvres .
Elle se cabre et résiste. C'est trop fort, trop violent. Son ventre se déchire.
Et puis elle pense à cette louve quun jour , elle a vu mettre bas, immobile et cachée dans un fourré. Seule aussi.
Alors elle sabandonne, elle soffre à la douleur,laccepte puisque cest le prix à payer.
Les yeux fixés sur le ciel, suivant du regard le vol dun faucon, elle gémit et se plaint doucement.
Le bruit de la rivière la berce , laccompagne alors que son ventre durcit et se crispe, quil devient volcan, que la terre gronde et tremble en elle.
Rivière, elle sera rivière..
Fluide et animale.
Louve et Femme.
Ouverte............à la Vie.
Personne ne sait où elle est. Théa est partie la veille.
Elle a froid malgré le soleil qui darde ses rayons à travers les branches.
Elle a froid et elle a peur. Les visages amis et aimés défilent dans sa tête. Qui pourrait l'aider, lui tenir la main.
Mais non, elle nest pas seule. .
Il y a lenfant Elle songe à ces gitans non loin de là, à la gitane qui lui a promis un fils.
Elle sera forte, il le faut pour l'enfant. Son enfant. Leur enfant.
Et puis, elle oublie de penser. La douleur lemporte .lui arrache une plainte.
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