[Dans lun des campements Alliés aux Savoyards, entre Annecy et Chambéry]
Seulement quelques jours sont passés depuis quErnest a grondé Légolas pour quil se ressaisisse et il faut dire que depuis ça, le blondinet a compris, quil sest laissé soigné et a même fini par prendre les différentes médications. Enfin, il navait vraiment pas le choix, surtout si il souhaite être remis sur pieds le plus rapidement possible.
Cela est très étonnant de la part dun Maître Herboriste de sêtre laissé aller ainsi, alors que son rôle est basé sur des soins mais surtout la fabrication de remèdes, quil prescrit ensuite aux patients. En exerçant ce métier passionnant, le garçon devrait même montrer lexemple.
Dailleurs, il y a même eu une petite évolution de la part de Légolas, celle davoir repris goût à la nourriture. A chaque repas, un Médecin était placé à ses côtés pour le surveiller, comme on le ferait pour un enfant. Hé oui, le jeune Premier Lieutenant ne termine pas tous ses bols de soupe que lon lui donne. En effet, le blondinet se contente seulement de la moitié dun bol avec une petite quantité de pain. Le sachant faible, Ernest a même réussi à faire acheminer de la viande jusquau campement et même du lait car il sait que ce jeune patient aime en boire au petit déjeuner.
Si le Médecin Chef a commandé ces denrées supplémentaires, cest surtout pour ouvrir lappétit du blondinet. Donc, on peut dire que Légolas est gâté de la part de ces militaires, même si la nourriture nest pas excellente. Enfin, on est à larmée et on sait que la bouffe ne vaut pas celle dun Maître Queue mais ça reste tout de même mangeable. Hé oui, sinon on ne nourrirait pas les soldats avec. Et puis, ces bonnes denrées, qui restent rares, ne sont pas réservées uniquement pour lui car dautres blessés restent encore faibles, même si ils ne se comportent pas comme ce garnement.
Alors que le jeune Escuyer se trouvait assis devant une petite table pour manger, étant toujours surveillé par ce Médecin, quun messager arrive pour apporter plusieurs plis aux blessés, dont 5 et un livre pour Légolas mais ces derniers sont aussitôt interceptés par le militaire. Un pli a également été reçu pour Ernest. Sachant quil a reçu quelque chose et beaucoup daprès ce quil peut voir, le jeune Elfe demande, dun ton pas très aimable, à ce que lon lui remette le tout.
« Légolas, premièrement, tu vas me parler sur un autre ton ! Et deuxièmement, tu termines de manger ! Après
. », avait aussitôt répondu le Médecin sur un ton ferme mais na pas le temps de finir sa phrase que le blondinet lui coupe la parole.
« Jai plus faim ! »
Voyant le fond de soupe dans le bol ainsi que les quelques morceaux de viande dans lassiette, que lhomme reprend.
« Tu te fous de moi ou quoi ? Il ne reste plus grand chose ! Tant que tu nauras pas terminer de manger, tu ne bougeras pas dici ! Tu sais Légolas, jai tout le temps devant moi ! Pour ça
», dit-il en lui montrant le livre et les lettres. «
tu ne les auras pas tant que tu nauras pas vidé ces restants de bol et assiette ! Je suis désolé de devoir faire du chantage mais cest le seul moyen
»
« Mais
. »
« Il ny a pas de mais ! »
Non mais franchement, on aura vraiment tout vu ici. Un Médecin militaire qui a reçu lordre de son supérieur de surveiller ce jeune patient lors des repas. Comme si lhomme navait que ça à faire de jouer à la garde denfants au sein même dun campement militaire. Hé oui, Légolas se comporte comme un môme. Dailleurs, si le blondinet aurait la possibilité de sortir, il aurait balancé ces restants dehors pour faire croire quil a mangé. Mais au bout dun moment, cela se serait aperçu.
Cependant, le jeune Elfe va se forcer à manger, quil attrape son bol de la main droite pour le porter aussitôt à sa bouche afin de vider le restant de soupe. Pour les 4/5 morceaux de viande qui se battent en duel dans lassiette, ladolescent les saisi un par un avec sa fourchette, les avalant avec dégoût.
Voyant quil a enfin terminé de manger, quil dépose le livre et les cinq lettres sur la table, pour reprendre ensuite les plats et couverts. Hé oui, lhomme nest pas un bourreau non plus. Il repart donc faire ses visites pendant que Légolas prend connaissance des courriers et du livre, enfin juste le feuilleter. Il le lira à tête reposée et puis, il faut bien quil trouve de loccupation par la suite. Il commence donc à lire le premier parchemin, celui de
.Gwenola, sa Consoeur qui a également eu vent du drame de son jeune ami. Dailleurs, cela lui fait chaud au cur de recevoir du réconfort.
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Gwenola a écrit:Mon cher maître préféré,
Te sachant dans de mauvais draps, je me dois de t'envoyer quelque réconfort. Une pensée, un mot
cette missive afin que tu saches que des amis... enfin une amie ne t'oublie pas et ceci ..rien que pour toi ...
Gros bisou .. Gwen
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Maviste a écrit:Mon cher ami, je t'écris cette missive afin de savoir ce que tu deviens. Le prince des vents survole t'il les cimes enneigées de Savoie?...
Bref c'est avec une certaine inquiétude que n'ayant point de tes nouvelles, je me vois dans l'obligation de prendre ma plume pour t'écrire.
Ici la campagne champenoise dans les frimas de l'hiver paraît bien calme et je me mets à penser aux fracas des armes en terre savoyarde.Je me recueille tous les jours pour mes amis partis là bas pour qu'il ne leur arrive rien.Mais ces prières ont elle trouvé un écho favorable? Je ne le sais malheureusement pas ...Le silence est parfois synonyme de mort, je ne le souhaite pas...mais je le crains.Je frémis à l'idée qu'il vous soit arrivé malheur.
Dans ma modeste bicoque compiégnoise (et oui j'ai finalement déménagé...) , la spéciale est mise en réserve pour votre retour, on lèvera notre verre à ceux qui se sont comportés fièrement sur les murailles savoyardes, et à ceux qui nous ont malheureusement quitté avec bravoure...J'espère que ces quelques paroles te ragaillardiront, et te donneront que plus de courage dans ta noble tâche
Ton ami
Maviste, nouveau compiégnois
PS: Passe le bonjour à Amory si tu le croises
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Des larmes coulent sur ses joues lorsquil parcoure les courriers suivants. Hé non, Amory, Ysa, Chpiot, Robin et même Maviste ne lont pas abandonné, lui qui pensait que ce fut le cas. Dailleurs, Légolas sen veut davoir pensé ce genre de choses. Dun côté, il a eu tord, il aurait dû leur écrire, surtout à la Boulangère et au Clermontois devenu Compiénois qui ont été laissés sans nouvelles.
En relisant le courrier du Duc de Jouarre, il se demande où se trouve le campement n° 3. Enfin, il aura toujours loccasion de demander à lun des soldats présents. Mais est-ce quil a le droit de partir maintenant ? Et comment le Ronchon peut savoir pour son comportement ? Enfin, Légolas nest pas idiot non plus, quil soupçonne même Ernest davoir écrit au Duc. Et puis, cest facile à dire quà faire de devoir garder son calme.
Bien que le jeune patient ait les larmes aux yeux, son visage rayonne de joie davoir eu toutes ces lettres, surtout la réponse de la Duchesse de Jouarre, quil attendait avec impatience. Enfin, tous ces courriers sont très importants pour lui, lui qui va tout faire pour se ressaisir pour ses amis. Vous ne pouvez pas savoir comment son moral a monté dun coup. Cest dans lordre quil va répondre à toutes ces personnes. Une fois quil eut terminé de rédiger les courriers pour Gwenola, Maviste, Amory, Chpiot et Robin, il termine enfin par la Diablesse.
Légolas a écrit:Ysa,
Comme je suis heureux de lire ta lettre. Je me demandais si tu mavais oublié. Je viens également de recevoir une lettre dAmory qui ma appris que tu étais enceinte. Je vous adresse toutes mes félicitations, votre famille va encore sagrandir. Jimagine même Anthonin content davoir un petit frère ou une petite sur et prêt à veiller sur lui ou elle. Qui sait, tu auras peut-être des jumeaux, comme ma grande sur Leïla, elle a eu une fille et un garçon lété dernier.
Je suis content que Coxynel nait rien eu de grave et jai hâte de rentrer avec elle et Amory en Champagne. Vous me manquez tous. Mes Consoeurs Herboristes, les employés de la Confrérie, mon neveu, ma nièce, mon frère et même ma Pimbêche de sur me manquent horriblement. Jen ai marre de rester ici et même, ici cest un enfer pour moi, les soignants me traitent comme un enfant, surtout quand je dois prendre mes repas.
Pourtant, je leur dit que je nai pas faim mais non, ils me forcent à manger, que même il y a un Médecin qui me surveille et tant que jai pas fini mon bol de soupe et ma viande, je nai pas le droit de quitter la table. Jai limpression dêtre dans une garderie. Jen peux plus, je sens que je vais craquer.
Cest facile de me demander de rester calme, ça se voit très bien que ce nest pas toi qui est à ma place. Dailleurs, je ne te le souhaite pas. Ca tombe bien, Amory ma indiqué le numéro de son campement, je crois que je vais aller le rejoindre.
Mince, je vais devoir écourter cette lettre, le Médecin Chef vient darriver pour sa visite et avec lui, il vaut mieux éviter de ne pas trop le faire attendre. Alors ne ten fais pas pour moi, je suis entre de bonnes mains, même si ils me prennent le chou. Tu devrais aussi te reposer et ne pas faire trop defforts, conseil dun Maître Herboriste.
Porte-toi bien et embrasse tout le monde de ma part.
Légolas
Sachant quErnest est à côté de lui, le garçon sétait dépêché pour terminer cette lettre, quil plie et pose à côté des autres réponses puis se tourne vers le Médecin Chef. Ce dernier lui annonce quil a reçu une réponse dAmory et vient pour lexaminer si il est capable de voyager jusque Annecy, quil pose une main sur le front du blondinet. La fièvre nest pas encore tout à fait tombée mais malgré ça, Légolas semble déjà allait un peu mieux.
« Alors, cest bon, je suis guéri si vous me laissez partir ? »
« Non Légolas, tu as encore besoin de soins et de repos. Le Duc de Jouarre demande juste à ce que tu sois transféré dans le campement de la GE. A ce propos, je nai guère aimé les mots de ton ami. Il ne va pas mapprendre mon métier, ça fait plus de 30 ans que je lexerce. Maintenant, montre-moi ton bras »
Petit examen rapide de cet avant-bras gauche. Bon apparemment, cela commence juste à se remettre mais il faut encore garder cette atèle de bois. Ernest fait ensuite lever le blondinet de sa chaise pour jeter un il sur le flan droit. La plaie nest pas encore guérie et si Légolas naurait pas fait son capricieux, il ny aurait plus eu de problème avec. Cependant, elle est en bonne voie de guérison. Il refait ensuite un nouveau pansement.
Ernest recommande ensuite au jeune patient de bien se couvrir avec le froid quil fait dehors. Petits remerciements de la part du jeune Elfe pour lavoir supporté. Lhomme retourne aussitôt dans sa tante pour écrire une lettre au Médecin Chef de la GE.
Une fois fait, il fait appeler deux soldats afin de faire préparer une charrette. Pendant ce temps, Légolas, aidé dun Infirmier, enfile sa tunique, un mantel ainsi que sa cape. Quand cela fut fait, le blondinet rassemble quelques affaires (courriers reçus, livre de Gwenola, cotte de maille et épaulières).
Juste avant de partir, le jeune Premier Lieutenant confie toutes ses réponses à un messager afin de les envoyer à qui de droit. Il finit par sortir dehors et se fait aider pour grimper et sallonger dans la charrette, heureux de revoir Amory et Coxynel. Le petit convoi quitte ce campement pour se rendre vers celui dAnnecy.
[Le retour de celui que tous attendaient avec grande impatience]
Le trajet jusquau campement n° 3 de la GE sest fait sans encombres. Par moments, la charrette avait du mal à avancer à cause de la neige mais lun des soldats était là pour la dégager avec une pelle. Une fois arrivés, Légolas descend et se fait accompagner jusque la grande tente. Lun des hommes remet ensuite le courrier dErnest à lun des membre de la GE pour quil le remette à son destinataire.
Ernest a écrit:Campement Savoyard entre Annecy et Chambéry, janvier 1459
Au médecin chef de la GE
Cher confrère,
A la demande dAmory De Lucas, Duc de Jouarre, Aspirant Vidame de Reims, Premier Sénéchal de la GE et Haut Dignitaire de la GE, je vous adresse Légolas de Silmärien, 18 ans, de Compiègne afin quil soit transféré au campement n° 3.
Légolas est tombé le 12 janvier 1459 et pour que les soins se déroulent au mieux pour ce jeune patient, auriez-vous lobligeance de laccueillir dans votre campement afin quil soit soigné auprès de ses proches, dont son amie Coxynel.
Merci de votre confiance, bien amicalement.
Ernest,
Médecin en chef militaire
Le blondinet, ayant le visage pâle, cherche Coxynel du regard.
Accord des LJDs Gwenola et Maviste pour diffuser leur courrier. Les autres réponses ont été envoyées par courrier ig
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