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[RP] Tour de Lenay

Letiti
Encore un peu excité, mais surtout fatigué, le maje approchait de la tour. Il avait du se baigner rapidement le torse et la tête avant de rentrer de sorte qu'il n'avait vraiment pas chaud.

Vivement le chaleur du foyer

Le maje tourna la poignée... aucune réaction de la part de la porte.
Il fronca les sourcils. normalement une porte bien élevée s'ouvre du premier coup. Il recommença cette fois avec plus de vigueur. Toujours rien. Comme si un mur avait poussé derrière la porte.


Ventre saint gris!
Reste plus que la majie pour répondre à un sort.


Il remonta ses manche, se fit craquer le coup et incanta:

Tire la chevillette, la bobinette cherra!*

Il tente d'ouvrir la porte....
Toujours aucune réaction.
La seule conclusion logique parvint à lui monter jusqu'au cerveau.


Tudieu!
C'est fermé!


Il prit un peu de recul par rapport à la tour, regarda les différentes ouvertures.
Pas moyen de grimper et entrer sans se rompre le cou...
Il tâta les volets, espérant rentrer comme il le firent la première fois alors qu'ils étaient vermoulus, mais son épouse avait tenu à ce qu'ils les changes par de solide volets en chênes.


Preuve que c'était vraiment une mauvaise idée de me faire travailler comme ca!

Il allait taper à la porte pour qu'elle lui ouvre mais se dit qu'à la réflexion la réveiller sur les coup de 4heure du matin alors qu'il était dehors et qu'il n'aurait pas du n'était peut être pas la meilleur idée du monde...
Restait plus que la solution du mensonge. Pas question de dévoiler à sa femme ses virées nocturnes.
Il alla donc au port, finit la nuit et une bonne partie de la matinée dans son bureau de capitaine de port. Finalement il ne dormit pas si mal.


[le lendemain soir à la tour]

Coucou Trognon!
T'as passé une bonne journée?
T'sais, j'arrivais pas à dormir cette nuit avec ce bateau à réparer. C'ets mon premier chantier. J'suis parti un peu tôt ce matin du coup.
T'étais pas trop inquiète j'espère.


Et il déposa un léger baiser sur les lèvres de Linon. Typique du mauvais menteur. Il balança à toute vitesse le mensonge bien préparé de la journée. Au moins tacha t il de ne pas la noyer sous un monceau de détails suspects.

* le petit Titi ...euh chaperon... rouge

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Linon
L'épouse abandonnée avait eu bien du mal à se rendormir, seule dans le lit froid. Elle avait même failli retourner déverrouiller la porte. Mais la pensée de constater que même porte déverouillée, Titi ne rentrerait peut-être pas, l'en avait dissuadée.

Quand il se décida à réintégrer le domicile conjugal le soir suivant, Linon accueillit en silence le baiser, le suivant du regard pendant qu'il s'agitait. Puis elle répondit avec indifférence.


Ah oui? Tu n'étais pas là? je ne m'en suis pas rendue compte.

...

Ainsi tu as trouvé des charpentiers disposés à travailler de nuit? Ça doit coûter cher en salaires doubles au propriétaire. Donne-moi vite leurs noms, je ferai porter quelque chose à leurs familles pour compenser le désagrément.


Et ouvrant le garde-manger, elle commença à sortir pâtés et confitures.
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Letiti
Le petit bonhomme tente de cacher la grimace. Évidemment qu'elle s'en était rendue compte vu qu'elle avait fermée la porte. Elle lui ment en réponse à son mensonge.
Toujours aussi piètre menteur, le maje se met à se balancer d'un pied sur l'autre en essayant de répondre à la question de Linon.


Charpentier? les noms?!
Euh mais non!
Enfin... c'pas possible t'vois.
Parce que.. ben parce qu'il n'y en avait pas.
C'juste... fallait que je finisse de voir bien tout comment il était le bateau, où il fallait travailler, une espèce de planning quoi.


Le maje avait un instant été tenté de lui avoué la vérité mais avait inévitablement conclus qu'il ne pouvait décidément rien lui dire.
Il fallait changer de sujet de conversation:


Oh tu sais j'ai croisé le tisserand. Il a reçut de bien beau tissus. Je me disais que c'était l'occasion de t'offrir une belle robe!
pourquoi on iras pas le voir tous les deux ces jours ci?


Titi se frotta les mains en voyant les mets:

Tiens c'est du pâté que tu nous sors la?
J'ai ramené de la boulangerie une miche toute fraiche.

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Linon
Ben voyons, tu travailles la nuit maintenant... ! Le plus grand fainéant du duché s'inquiète de son planning en pleine nuit !!

La colère montait et assombrissait les prunelles bleu de nuit. Linon rouvrit violemment la porte du garde-manger et entreprit de reposer brutalement sur les étagères terrines et pots. La miche de pain frais les rejoignit en volant et la porte claqua. Deux coups de clef, et celle-ci disparut dans la poche de l'épouse.

Les vivres sont réservés aux habitants qui dorment ici ! Fin du goûter !

Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas exploser, et respirait profondément en attrapant sa canne.

Puisque tu m'invites à aller me faire couper une nouvelle robe, toi qui trouves toujours que j'en ai bien trop et as dans les poches les mêmes oursins que le bailli, j'y vais de ce pas !

Tout en parlant, la boiteuse avait rejoint la porte extérieure qu'elle ouvrait à la volée.

Alors si tu me cherches cette nuit, je serai chez le tisserand !!

La porte claqua violemment, elle était dehors quand elle finit en criant.

Et à tes frais !!!
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Letiti
La technique du poisson hors de l'eau, c'est la seule que réussit à pratiquer titi alors que linon lui enlevait les aliments de la bouche un à un. Lui qui venait juste de s'attabler avait la bouche qui s'ouvrait et se refermait incapable de répondre à son épouse. Un oeil larmoyant vit la miche s'envoler pour finir cadenassée à double tours.
On entendit une légère plainte sortir de la gorge du seigneur de lieux:


Mais trognonnn...

Mais trognon ne sera pas là! loin de là. Ajustant coup sur coup, elle lui lance des piques plus dures les unes après les autres comme seules les femmes savent le faire.
Lorsque la porte claqua, le petit bonhomme eut un sursaut et une dernière grimace. Il entraperçut l'atroce cauchemars de sa chère Linon passant la nuit chez le tisserand. Il dut s’ébrouer rapidement.


Ventre saint gris!
Elle me f'ra jamais ca!
Hein?
C'est sur..
Certain...
Trognonn..


Il inspira, se prit un moment la tête dans ses mains. Elle était vraiment furax cette fois et plus aucun doute sur le fait qu'elle se soit rendu comte de ses escapades nocturnes.

Le maje n'avait plus faim, il monta dans leur chambre et s'allongea... attendant l'heure. Il ne pourrait pas dormir alors il réfléchit à ce qu'il allait pouvoir dire à sa femme:


Tout?
Hors de question..
Vu l'merdier j'ai plus qu'à lui dire la vérité.. mais pas tout...
Elle va m'tirer les vers du nez bien mieux que l'inquisition...


Gros soupire. Il ne pouvait qu'espérer que son épouse reviendrait le lendemain, n'osait croire qu'elle fasse une bêtise, même si son éternelle jalousie lui soufflait le contraire.

Le maje sortit une fois encore, épuisé nerveusement alors que la nuit ne faisait que commencer:


La dernière fois..
Pas l'choix...

Il courut retrouver la silhouette qu'il retrouvait tout les soirs:

Lulu Moritz? C'est Frankentiti.
Dépechons nous.
j'sais pas quand j'pourrais.. rev'nir.


Et les deux filèrent dans la nuit et les bois. Descendant une ravine, il disparurent derrière un buisson, entrant dans une grotte.

Le maje alluma une torche tendit qu'ils s’enfonçaient de quelques dizaine de mètre sous le sol.


Bon t'as réussit à produire la potion de conservation?
On ira pas très loin sinon!
Normalement j'ai un piège à âme.
Ca devrait rouler sans soucis!

_________________
Lluwella, incarné par Letiti


[la veille de la première sortie nocturne du Maje]

Quand elle avait croisé Titi, il y avait une dizaine de jours, le moins qu’on puisse dire c’est que le moral de Lulu n’était pas au mieux de sa forme.

Elle était debout sur le bord de la Loire à se demander si une petite visite des fonds sous-marins ne serait pas une bonne (et définitive) idée de distraction, quand le maje avait surgi dans son dos, sans qu’elle l’ait entendu arriver (c’est dire à quelle point elle n’était plus elle-même). Elle manqua basculer dans le fleuve, mettant ainsi fin à ses tourments, mais il la rattrapa in extremis.


Ah Lulu, t’tombes bien, j’ai b’soin d’toi.

Nan, mais Ari m’en veut vraiment là!!!

Elle s’était retournée vers le fleuve histoire d’aller s’expliquer une bonne fois pour toute avec l’autre là-haut, qui se fout vraiment de la gueule du monde, et surtout de la sienne en ce moment.

Mais là-dessus le maje s’était lancé dans une tirade inspirée sur une fantastique idée qu’il avait eu.

Elle s’était retournée et l’avait fixé d’un œil vide quoiqu’un tantinet dubitatif.


Hein ?

Elle n’était pas sûre d’avoir tout bien compris. L’était fou ou… alors non ?
En tout cas, on dirait qu’il y avait quand même des gens pour qui l’amitié voulait dire quelque chose.


Ben alors Lulu j’compte sur toi.

Arf. Dans son état normal, elle serait partie en courant le plus loin possible, la Lulu. Mais bon là l’amitié toussa, elle avait besoin de croire que ça existait encore. Ca valait vraiment la peine d’essayer.
Et pis de toute façon, si ça tournait mal, serait encore là dans quelques jours, la Loire. Quoique… avec Ari qui lui pourrissait la vie… l’était pas à l’abri…

Pendant qu’elle cogitait, le maje avait continué à parler tout seul.


Va juste falloir qu’on trouve un endroit tranquille pour travailler.

Ca les endroits tranquilles, Lulu elle connaissait. Depuis son retour d’Alençon, elle mettait plus les pieds à Saumur et elle s’était installée dans la cabane de la forêt, celle où elle avant soigné Lexy il y avait si longtemps.

Pour la tranquillité je crois que j’ai ce qu’il faut.

Elle l’avait emmené dans une autre de ses cachettes sylvestres. Une grotte parfaitement dissimulée derrière un buisson.

Il avait grommelé deux trois trucs quasi incompréhensibles sur le confort… et le froid… et la bouffe mais il avait fini par approuver.

Quand ils étaient ressortis, il lui avait dit qu’il rentrait diner, grommelant quelque chose sur du bouillon. Et lui avait donné rendez-vous devant chez lui pour le milieu de la nuit suivante, parce qu’il fallait surtout pas que Linon se doute de quelque chose.
Letiti
[retour au présent, la nuit au fond d'une grotte froide]

Fait voir le corps...
Humm pas mal... la température semble assez fraiche.. mais l'humidité et les asticots...


Le maje inspecta le cadavre. L'inconnue avait été tué de manière violent. un trou béait à la place du ventre. la puanteur était bel et bien là et le maje accroupit inspectait d'un regard clinique et un baguette l'ouverture, froncant le nez devant l'odeur.


Lulu Moritz faut nettoyer ca!
On peut pas laisser comme ca!
Découpe, nous faut que des tissus sain!
On veut une belle femme tudieu!
Allez arrête de trainasser!


Le maje lui laissa la place et s'en alla à l'autre bout de la grotte, là où l'air était plus respirable.


Je dois préparer la potion de conservation et celle de préparation du réceptacle!

Le maje s'affaira donc sur le petit bureau constitué d'une grande dalle et d'une multitude de fiole préparées par ses soins. Il marmonnait pour lui même:

Heureusement que j'ai pris les chose en main.
faut bien quelqu'un pour les manœuvres délicates.
T'facon elle y connais goute en majie la Lulu.
Au moins elle peut pratique la médecine sans risque ou presque là.
Surtout vire tout ce qui pourri!

Faudra trouver un cadavre complémentaire pour avoir un corps en parfait état!
Veulent jamais crever en bonne santé...
Pfff


_________________
Lluwella, incarné par Letiti


Ben voyons ! Découpe Lulu… Arrête de trainasser Lulu…

Tu sais c’qu’elle t’aurait dit Lulu, si elle avait pas eu besoin de se concentrer.

En tout cas ça pue, ça au moins c’est clair. Plus de la première fraicheur le corps, en dépit de la fraicheur ambiante.

Tout en enlevant les tissus les plus abimés autour de la blessure, Lulu repensait au début de cette histoire.

Le premier jour, elle avait amené un cochon qu’elle venait d’abattre. Son dernier cochon avant très longtemps. Le maje avait poussé des hurlements. Comme quoi elle y connaissait rien, qu’elle était complètement inconsciente, que... Bref. Un cochon. L’insulte suprême.


Mais bon, ça lui avait paru une bonne idée. Faire un premier test avec un cadavre frais. Voir déjà si on pouvait réussir avec un esprit pas trop compliqué. Parce qu’il fallait quand même bien admettre que les idées de Titi avaient tendance à tourner en eau de boudin plus souvent qu’à leur tour. L’avait fini par admettre qu’un petit essai pouvait pas faire de mal. Mais bien sûr, ça avait pas fonctionné. Lulu était pas très sûre qu’il y ait vraiment mis beaucoup de cœur, vu la façon dont il regardait le « cadavre ». Plutôt comme un tas de saucisses en devenir que comme un sujet d’expérience.

Il avait fini par hurler à nouveau :

Ca marche pas, tu vois bien. Je l’avais bien dit… n’importe quoi. C’est évident, l’âme d’un cochon sait pas reconnaitre la vraie majie…

Mais bon, comme il est là, on va pas le laisser perdre. Toi qu’es bouchère, tu vas bien réussir à en tirer quelque chose.


Résultat, Lulu s’était déjà ce soir-là retrouvée à découper, trancher, saucissonner, fumer, cuire…

Pendant que le maje lui tournait autour pour gouter à tout.

Lulu jeta un œil sur un des coins de la grotte. Les saucisses et les jambons restants étaient toujours stockés dans un coin, mais le stock diminuait un peu plus chaque jour. Elle se demandait comment il arrivait à manger dans des conditions pareilles.

Haussant les épaules, Lulu inspecta le corps devant elle. Bon ça devrait aller. Pour l’instant du moins. Mais ça ne durera pas bien sûr.


Titi, c’est prêt. On fait quoi maintenant ?
Letiti
Citation:
Titi, c’est prêt. On fait quoi maintenant ?


Le maje leva les yeux de ses écrits, du saucisson encore dans la bouche et un hanap de vin à la main:

Ch'qu'on chais?

Il fronca les sourcils, déglutit, fit glisser le tout avec un peu de vin du tonneau qu'il avait ramené et enchaina:

Voyons Lulu Moritz, comme assistante tu manque vraiment de ressource!
Bon!
Que je te ré-explique.


Le maje se leva, et commença et agiter les bras et à montrer les choses au fur et à mesure avec son bâton:

On veut ressusciter Kilia.
Donc pour ca il nous faut....
soupire un corps et l'âme de kilia...
Suis un peu.
Bref, on va pas pouvoir récupérer et "réparer" le corps de Kilia, alors on va lui en fabriquer un qui lui ressemble avec divers...
comment dire...
Bouts!

Bon et ensuite?


Le maje se tint l'arête du nez tapa un petit coup de son baton sur la tête de Lulu et lui désigna le tonneau:

Il faut remettre le liquide vital!
C'est pourquoi j'ai sacrifié un tonneau!
Le vin sera le sang de kilia.
Pas d'bol y en a pas assez, faudra en ramener un autre...


Il se met devant le verre à moitié vide gêné - il en avait bu la moitié - se racla la gorge et enchaina rapidement.

Ensuite avec le sortilège de capture d'âme que j'ai préparé, on va chercher l'âme de Kilia et on l'implante dans le corps vide n'attendant plus qu'elle.
Et voila!

On va faire faire de ces progrès à la science et la majie!


Le maje retourna à son bureau, vida le hanap, arrangea rapidement les affaires et revint vers lulu:


La nuit est bien avancée, je ramènerai un autre tonneau, toi tâche de surveiller les morts récentes et de trouver d'autres.. bouts!
Il faut de meilleur cheveux, donc un scalpe correct, une poitrine plus généreuse et les hanches qui vont avec, et d'autres mains plus jolies.


Il prit le chemin de la sortie et s'arrêta juste avant de partir:

Linon semble.. un peu fachée de mes escapades nocturenes, mais j'ose pas lui dire c'qu'on fabrique... Je te préviens par pigeon si j'peux pas v'nir demain soir.
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Lluwella, incarné par Letiti


La nuit est bien avancée, je ramènerai un autre tonneau, toi tâche de surveiller les morts récentes et de trouver d'autres.. bouts!

Pfff. A elle les corvées. Le contraire l’aurait étonnée. Et depuis le temps qu’il lui en parlait, elle avait compris le principe théorique du truc. Le côté pratique lui paraissait plus problématique. Surtout s’il s’enfilait tout le fluide vital qu’il était censé utiliser. P’t’être qu’il fallait que l’officiant aussi soit imbibé pour que ça marche, mais là il prenait quand même un peu trop d’avance, elle trouvait.

Il était parti après une considération sur Linon.

Faudrait qu’elle aille faire un tour à l’hôtel dieu peut être. Mais pas tout de suite. Surtout s’il ne pouvait pas venir le lendemain.

Elle recouvrit le corps sur la table. Il faisait frais dans la grotte mais elle faudra quand même qu’elle aille chercher quelques pains de glace dans la glacière du village, pour améliorer encore la conservation. Elle fronça le nez.


Elle avait pas demandé au maje si une fois l’âme revenue, le corps reprenait une belle couleur rosée et perdait son odeur de mort. Elle l’espérait, parce que sinon elle était pas du tout sûre que qui que ce soit revienne dans des conditions pareilles, surtout quelqu’un d’aussi raffiné que Kilia.

Je suis sûre que mon idée est meilleure.

Enfin non… elle était pas trop sûre. Mais quand même. Ca paraissait mieux.

La nuit était déjà fort avancée. Elle se dirigea d’un pas un peu trainant vers la cabane au fond des bois où elle s’était installée. Ca faisait des jours qu’elle dormait à peine. Elle était épuisée, mais elle n’avait pas envie de dormir.

Elle entra dans la cabane et se dirigea tout droit vers un objet recouvert d’un drap, qu’elle enleva. Elle contempla son œuvre d’un air satisfait. Pas mal du tout. Elle avait toujours été douée dans le travail du bois.

Bien sûr restait à convaincre Titi. Mais bon, il avait bien réussi à donner la vie à une statue la dernière fois. Elle l’avait bien vu. Elle se souvenait parfaitement. Elle était sûre que ce jour-là, il s’était inspiré des travaux du grand alchimiste G. Petto et de sa créature Pinocchio pour réussir ça. Alors le refaire avec une marionnette en bois, ça devrait être possible non ? Il restait à terminer le visage, à mettre des cheveux et à l’habiller, mais tout fonctionnait à merveille. Les articulations bougeaient de manière fluide, elle avait tout poncé comme il faut et il n’y avait pas une écharde qui dépassait, tout était lisse et doux. Et puis le bois ça sentait quand même meilleur que la viande avariée. Et c’était autrement résistant. Là, plus de problème avec les couteaux des assassins.


Elle se remit au travail. Cela lui prit tout le reste de la nuit mais au petit matin elle avait terminé.

Elle alla se coucher satisfaite du travail accompli. Et pour une fois réussi à dormir plusieurs heures d’affilée.

Le soir suivant elle avait emmené la statue dans la grotte. Titi ne s’était pas montré. Et sans prévenir. Elle avait attendu devant la tour. En vain. Elle avait vu briller la lumière de l’atelier au dernier étage tout le temps où elle avait attendu. Faut croire que ce soir-là il n’avait pas réussi à échapper à Linon.

Elle repartit quand l’aube commençait à blanchir la campagne alentour. Elle retourna à leur repère et même en sachant ce qu’elle allait y trouver, elle sursauta légèrement à la vue de la statue. Très ressemblant vraiment. On aurait juré Kilia.

Et puis avec une statue pas besoin de gâcher du bon vin. Si rien d’autre pouvait le convaincre, ça y réussirait peut être ça.


Bon, en attendant je vais quand même aller voir si je ne trouve pas des autres « bouts » à tout hasard.
Letiti
Ne se doutant aucunement de l'idée qu'il aurait surement trouvé saugrenue de Lulu de faire un petite dame en bois, le maje avait pris le chemin du retour.

Le temps passant, l'inquiétude montait.


Elle est rentrée?
Et si elle n'est pas rentrée?
Peut être que ce n'est pas la bonne plante pour la conservation du corps
Et si elle est rentrée mais que je n'étais pas là?
Et comment lui expliquer la situation?
Elle n'est surement pas rentrée...
Des minéraux, il doit me falloir des minéraux. Ne dit on pas "bras de fer"?!
Ou vais je la chercher?
Elle m'en veux à mort.
Pourvu qu'elle soit rentrée.
Ai je tout gâché?


Fatigué, le petit bonhomme regagna sa tour les entrailles rongées par l'angoisse, la tête qui réfléchit à deux chose en même temps.


humpfff pffff
Bordel à cul!


Il s'était griffé aux branches basses, perdus dans ses pensées. Celle-ci eurent le bon gout de le ramener à la réalité. A nouveau résolu:

Bon rentrons.
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Linon
Bien sûr, elle n'avait pas dormi chez le tailleur. Après avoir commandé la robe la plus chère possible sur le compte de son mari, Linon s'était repliée dans leur vieille taverne saumuroise.

La nuit avait été difficile, la jeune femme attristée par l'abandon de son mari, ne décolérait pas de ce même abandon. Bref, elle n'avait pas dormi... Elle ne rentra à Lenay que dans l'après-midi, après avoir fait laver de fond en comble la taverne.

Les heures passées auprès du petit Pépin l'apaisèrent un peu, mais comme Titi ne rentrait toujours pas, l'agacement la reprit et elle s'enferma dans leur chambre, bien décidée à ne pas le laisser entrer.

_________________
Letiti
La porte de la tour était ouverte, tout était éteint. Le petit bonhomme laissa échapper un soupir de déception en jetant négligemment sa cape sur le premier fauteuil qui passait.

Linon n’est toujours pas rentrée, je n’ai rien reçu à la figure…

Avant de monter s’étaler dans le lit, il prit le broc et se versa un peu d’eau dans une bassine. Après s’êtres rincé le visage et ses bras griffés il se résigna à aller fermer l’œil quelques heures... seul.

Hum ?
Mais…
M’enfin !
Pas encore?!


Le maje se retint de justesse de donner un grand coup de pied dans la porte récalcitrante. La lumière s’était enfin faite jours. Linon était de l'autre côté et réitérait son coup. D’abord immensément soulagé, la frustration de ne pouvoir la rejoindre le tenailla rapidement. Il n’allait pas, en plus de tout le reste, la réveiller au milieu de la nuit…
Son dos se posa contre le battant, avant de descendre lentement. Il se retrouva assis contre la porte à soupirer. Trouver une solution, mais quoi ?
...
Et si ?
Une idée avait fait son bonhomme de chemin dans les replis tortueux du cerveau du Maje. Il se releva, une petit lueur au fond de l’œil et prit la direction de son laboratoire avalant les marches en vitesse.

Quelques mois auparavant il avait installé un palan lui permettant de monter les caisses ou tonneaux du sol jusqu’à son labo sans avoir à les faire passer par les escaliers. Le petit bonhomme attrapa une des liroses de son labo – une rose blanche s’emmaillant de bleu sombre grâce à de l’eau nourricière bleuté par des sarments de vignes brûlés – puis attrapa la corde du palan.
Finalement sa peu fructueuse expérience en navigation allait lui servir. Il entreprit de faire un double nœud de chaise, passa une jambe dans chaque boucle et s’accrocha le restant de corde à la ceinture en guise de sécurité. Un parfait harnais.

La rose dépassant de la poche, le cul sur le rebord de la fenêtre, les mains agrippant l’autre bout de la corde et les guibolles pendouillantes, le maje regarda le vide.


Sacrebleu !
Si on y voyait un peu moins, je n‘aurais pas cette vision de mort certaine.


Un petit nuage passa justement devant la pleine lune masquant celle-ci. Le visage cireux il observa les ombres :

Finalement c’était p’tet pas plus mal de voir où j’allais…

Le nuage s’en fut chassé par les vents, découvrant vide et tour. Le maje était confiant. Sa majie fonctionnait du tonnerre, il n’y avait donc aucune raison de douter. D’un coup de rein il se laissa tomber dans le vide, laissant au passage échapper un petit cri :

Oh !
Bon Dieu…


Lentement il déroula la corde, et descendit donc le long de la tour, respirant à peine.
Malheureusement la fenêtre de leur chambre n’était pas dans l’axe de celle du labo. Une fois à hauteur il dut se balancer, s’aidant de ses jambes sur les parois de la tour. Il passa une fois devant sans parvenir à s’y agripper. La seconde tentative fut la bonne.

Un doute le prit : et si la fenêtre était fermée ?! Linon était après tout du genre frileuse et même s’il faisait bon en ce moment…
Une main tenant le rebord de la fenêtre, l’autre s’agrippant à la corde assurant sa survie, il jeta un œil inquiet vers le haut, vers son labo.


Gloup.



Ouf !


C’était ouvert. Sauvé !
Il enjamba maladroitement le rebord et pénétra dans la chambre. Titi manqua s’écrouler quand il lui fallut prendre appuie sur ses jambes flageolantes, mais bon an, mal an, il allait bien. Il se déharnacha puis se dirigea vers sa belle endormie.

La rose à la main, elle n’avait perdu que quelques pétales, il s’assit sur le bord du lit, déposa un léger baiser sur son front après avoir délicatement dégagé une mèche. Son épouse ronflait merveilleusement. Titi en était tout attendri. Il déposa la rose sur la table de nuit à côté de sa femme, repoussa la fenêtre, se dévêtit et se glissa dans le lit conjugal. La porte était toujours fermée de l’intérieur, la rose seul indice de son absence en première partie de nuit. Le maje ne tarda pas à s’endormir un bras enlaçant l’élue de son cœur. Lui ronfla comme un sonneur.

_________________
Letiti
Les choses s'étaient finalement arrangées entre Titi et sa femme. Le temps s'écoula paisiblement jsuqu'au jour où le maje entreprit un voyage de quelques jours vers Chinon.

Sitôt revenu de Tourraine, le Maje prit le chemin de Lenay. il poussa la porte de chez lui. C'est couvert de poussière et harassé qu'il entra et s'écroula dans un fauteuil:

Titou?
J'suis rentré Trognon.
Je vois ca

Souriante elle s'approche pour l'embrasser. Mais prenant conscience de la situation s'arrête tandis que Titi tendait déjà les lèvres:
T'as rien touché là-bas?
Rien touché?
En Touraine
Je me suis pas battu... meme si c'est passé près.


Linon recule d'un pas inquiète:
T'as touché un truc?

Agacé le petit bonhomme lui répond:
M'enfin!
Forcément!
Le sol, des portes, des chopes...
Je suis même couvert de la poussière tourangelle!
Raaaaaaaaaah
Va falloir te mettre en quarantaine ???

Hein?!
Désolée mon aimé
Trognon arrete tes betises!
J'arrive tout juste, etje suis crevé.

Tente une diversion... j'me suis protéger par un sort!

Dépitée, Linon embrasse un mouchoir et le lui tend:
Vaut mieux être prudent quand même.
Interloqué le maje hausse un sourcil:
J'suis pas enrhumé t'sais...
Tu le mets sur ta joue, ça fait pareil.
M'enfin!
Je l'ai embrassé !
Tu t'fiche de moi?!
Mais non, c'était un vrai baiser!
Et tu compte me mettre en quarantaine combien de temps?


La brune répond d'une petite voix:
ben quarante jours...
Ce qui arrache forcément un grognement de la gorge de Titi. Deux doigts viennent pincer l'arête du nez. il respire un grand coup, puis d'une voix calme demande à linon de s’assoir à côté de lui:
Ma douce...
Oui?
dis moi, t'es formidable, douée pour un tas de chose.
T'es avocate, conseillère ducale, t'as été maire...
Arrete moi si je me trompe hein.
Non non, c'est juste.
Maintenant tu préside la CA angevine.
Une carrière impressionnante!


Linon se rengorge très fière. Son mari poursuit:
J'aimerais juste que tu me rappelle depuis quand tu es médicastre...
Euh...
Voila!
Donc on va quand même tacher de te rassurer, je vois bien que tu es inquiète.
Le meilleur moyen d’être sur que je ne porte rien c'est encore de m'en débarrasser.
T'es pas d'accord?
... C'est possible ça?
Parfaitement!
Heureusement que t'es là pour moi.
Dis moi quand mon bain sera chaud que je puisse m'y plonger.


Le petit bonhomme s'affale dans son fauteuil, très content de son coup. Mais c'était sans compter sur son épouse qui perdait parfois le sens des réalités:
Un bain bouillant !
Excellente idée !
Il paraît que même la peste n'y résiste pas...!
Le mieux, c'est de laisser allumer sous la cuve.

Euh.. Oui enfin je te dirais la température exacte hein.
Ca tue instantanément.
Pas la peine de laisser allumer.
Justement !
J'ai sur les bras 250 stères de bois qu'on m'a fait ramener en urgence vitale ya deux semaines.
Je les ai encore toutes !

Le bain sera bien chaud c'est sur.
Tout est une histoire de dosage.
Je gouterai l'eau et te dirait.
Tu bois de l'eau maintenant?
Non avec le doigt, pour la température.
Je prendrais bien un peu de vin et de fromage en attendant mon bain.
Tu seras un amour.
Tsss
Tu sais où c'est, j'ai un feu à allumer, moi.

Tu seras un demi amour alors...


Titi arrive dans la salle d'eau quelques dizaines de minutes plus tard, le fromage terminé:
C'est bon?
Euh non non ! elle est encore fraîche.
Reviens dans 20 minutes.


Le maje fronce les sourcils et plonge la main dans l'eau mise à chauffer. Main qu'il retire vivement.
Héééé!
Tu veux ma mort?!
Quelle horreur !
Je t'appelle quand elle bout!
C'est largement assez chaud!
Non, ça bout pas encore, tu vois bien?
T'es toujours pas médicastre!
Je te dis que c'est suffisant, sinon je vais me bruler.
Mais non, tu crains rien.
Y a que les maladies qui sont tuées là-dedans !
T'as pas la foi.

Vaut mieux que tu te purifie toi aussi!
Je suis en pleine forme moi.
Je reviens pas de Touraine !!

Alors je te fais un petit calin, on sera deux malades...
Han!!
Non non non !!!


Linon pousse des cris horrifiés tandis que le petit bonhomme s'approche lentement les bras en avant et un grand sourire aux lèvres.
Au s'couuuuuuuuuuuuuuuurs !! A moi !!
Bon!
Donc l'eau est suffisamment chaude!
Y a pas de bulles.
Des bulles?!
C'est prêt quand ya des grosses bulles.
Je vais verser l'eau moi meme dans la baignoire.
J'suis pas une écrevisse!


Verse l'eau chaude puis un broc d'eau froide dans la baignoire. Il gouta l'eau du bout des doigts dans une grimace. Linon se tiens quant à elle à distance respectable.
T'en veux d'autre?
De la froide?
De la chaude ! sinon ça marchera pas!
Celle la est deja chaude.


Le Maje ôte sa chemise puis ses braies et enfin ses sous-vêtements. D'un orteil par dessus le rebord de la baignoire il goute l'eau et grimace.

Ahaaaaa...
Je vais en préparer un pour Pépinou!


Enfin entré dans l'eau bouillante, Titi voit disparaitre sa femme dans les esclaier, une mine déçu sur le visage.
Ben voila...
On dirait pas que je me suis absenté quelques jours.
Tant pis, j'prendrai mon bain seul...


Le soupire laissa rapidement place à un sourire siffloteur tandis qu'il se délassait dans l'eau chaude qui vira vite au brun foncé.
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.jim.
Cela faisait quelques temps que le rouquin n'était pas passé à Saumur. La dernière fois, il n'avait pas réussi à y croiser sa marraine et lui avait laissé une lettre restée sans réponse.

La persévérance étant chez lui une seconde nature, il profita d'un moment de liberté pour se rendre à Saumur avec épouse et enfants et dès arrivé dans la ville, arrêta une carriole conduite par un manchot.

A la Tour de Lenay, mon brave! Le héla-t-il en lui lançant quelques écus.

Il se rendit donc avec Annabelle à la tour, logis de Linon et Letiti, le coeur battant à l'idée de revoir sa marraine.

En toquant à l'huis, il se retourna vers son épouse.

Tu crois qu'elle sera là cette fois?

Une pointe d'appréhension pointait dans sa voix. Serait-elle aussi contente que lui de le revoir?
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