.mahaut.
Avant
Avant le deuil, avant la mer, avant lattaque corrosive du sel et des ions sur la peau de Sainte Boulasse
Avant la Ker Bretagnec
Avant
Avant, quoi.
- Bon, je sais ce que vous allez dire
- Je parie que non !
- Si. Vous allez râler.
- Non ! Jallais dire « peigne ».
- Peigne ?
- Ah ah, vous ne lauriez jamais trouvé. Je mène donc 43 à 1.
- Je nai jamais compris votre jeu.
- Rassurez-vous, vous navez jamais compris grand-chose. Que vouliez-vous ?
- Oui donc, je viens dapprendre par votre blonde de demie-sur que finalemeeeeeent
- Finalemeeeeeent ?
- Oui, elle la dit comme ça, alors je retranscris tel quel.
- Ah, sur un ton aussi faussement guilleret ? Je crains le pire.
- Oui. Nous ne partons pas ce soir comme il était prévu.
Le sac à main à motifs colorés en grosses fleurs roses de la brune tomba bruyamment sur le sol, déversant son improbable contenu de sac de fille. Papiers, maquillage, bouteilles, machins à grignoter, paire de bas de rechange, petit carnet rose, clés, menu n°4, choppe gravée à son nom, morceau de truc datant du mois dernier, ticket dentrée du spectacle des pousse i catte dole, soit le nécessaire à toute équipée de poneys roses féminins.
Elle ne sabaissa pas à le ramasser mais fit signe à son écrivain particulier de sen charger. En soupirant et ronchonnant, il sexécuta tout en regardant avec méfiance la majorité des éléments, des fois quils se mettent à prendre vie soudainement.
Quand il aperçut un couteau de boucher, il déglutit péniblement.
- Vous lavez encore volé sur un marché ?
- Je suis vicomtesse, baronne et dame, Anatole. A votre avis, est-ce que je lai piqué ?
- Jaurais tendance à dire oui.
- Absolument ! Et le vendeur ny a vu que du feu ! Ah ah ah, je ne perds jamais la main ! Et je nai même pas eu à courir, après ! Cet abruti sest incliné pour me saluer, il na rien vu. Jai failli le reposer, vous savez. Cétait presque trop facile.
- Et finalement vous lavez gardé.
- Oui. Cest pour ma collection.
Sa collection. Ou plutôt ses collections. Collection de choppes, collection de sous-verres, collections de « cailloux aux formes rigolotes, mais non, celui-là est juste tordu, Anatole, vous ny connaissez rien, décidément Là ! Un caillou avec un trou ! Formidable ! », collection de titres, collection de fans, collection de robes immondes à dominante rose froufrouteuse, et bientôt peut-être, collection de maris. Morts. Sinon cétait trop facile.
- Bon bon bon Il nous faut une chambre à lhôtel, en ce cas.
- Elle est réservée. Jai cru bon de le faire ce matin en arrivant, comme à mon habitude. Je sais ce que sont les voyages avec les poneys, hein.
- Fort bien. Avons-nous de quoi manger ?
- Lors de la traversée de S., vous avez tenu à aller cueillir quelques fruits, vous vous souvenez ?
- Ah ouiiii ! Vous faites allusion au jour où jai secoué larbre où Orka cueillait pour voir si elle était mûre ? Ah ah ah, je men souviens bien. Excellente cueillette.
- Elle mest tombée dessus.
- Comme quoi un bonheur narrive jamais seul. Il doit nous rester du jambon de la Forêt noire acheté en Bourgogne ou Berry. Notre repas est assuré. Je ne demande pas pour lalcool.
Même Anatole ne tiqua pas. Depuis quelques temps, sa collection de fûts augmentait tellement quelle-même avait convenu quil sagissait de mieux répartir leur poids en les vidant régulièrement « dans un simple souci desthète, qui a à cur de défendre une vigne française de qualité, uniquement, ny voyez aucun travers personnel ». Sainte Boulasse réincarnée, quoi.
Assis à la table dune taverne, Anatole regardait le soleil entamer sa courbe descendante. Restait à venir LE problème. Prenant soin de ne pas regarder la brune dans les yeux, il demanda sur un ton désintéressé :
- Et Avons-nous de quoi payer nos frais courants ?
- Nos ?
- Ahem. Frais. Comme le froid, mais en plus monnétaire. Les frais. Les dépenses, quoi.
- Ah aucune idée, je ne men charge jamais. Jachète, jachète ! Mais je ne sais pas ce que je touche. Enfin si, là, je touche une table, mais je voulais dire largent de mes terres, quoi. Dailleurs, elles ne sont pas argentées, jai vérifié. Je peux porter plainte, vous croyez ?
- Bon. Je vais vérifier dans votre bourse.
- Ma bourse ?
- Oui. Votre argent.
- Ah mais je ne lai plus !
- Pardon ??
- Je lai égarée depuis quelques jours. Je ne sais plus ce que jen ai fait, je suis tête en lair, cest fou.
- Mais comment payez-vous notre nourriture ?
- Avec vos gages, voyons.
- Vous aviez dit que vous me paieriez demain !
- Jai dit ça ? Ah. Votre air buté parle pour vous. Mais nayez crainte, je nai quune parole.
Le petit silence qui suivit fut brisé par un petit rire de la vicomtesse.
- Cétait presque crédible, vous avez vu ? Bon, ne faites pas cette tête, je sais ce que nous allons faire.
- Vraiment ?
- Nous allons prendre un emploi journalier.
- Vous allez travailler ???
- Ah. Bien que vous soyez spécialisé en écriture, vous ne paraissez pas versé en conjugaison. Quai-je dit ?
- Que nous allions prendre un emploi journalier. Et je nen reviens pas parce que depuis que vous êtes noble, vous êtes devenue super stricte sur ce que vous pouvez faire et en gros, dès que cest pénible, il semble quune sorte de code semble là pour vous empêcher laction en question.
- Cest beau, le vivre noblement, non ? Je ne peux décemment pas me salir les mains. Doù lastuce. Je ne vais pas à proprement parler travailler moi-même. En revanche, vous, vous me paraissez tout à fait qualifié pour ça.
- Je me disais aussi.
- Hu hu hu
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- Bon, je sais ce que vous allez dire
- Je parie que non !
- Si. Vous allez râler.
- Non ! Jallais dire « peigne ».
- Peigne ?
- Ah ah, vous ne lauriez jamais trouvé. Je mène donc 43 à 1.
- Je nai jamais compris votre jeu.
- Rassurez-vous, vous navez jamais compris grand-chose. Que vouliez-vous ?
- Oui donc, je viens dapprendre par votre blonde de demie-sur que finalemeeeeeent
- Finalemeeeeeent ?
- Oui, elle la dit comme ça, alors je retranscris tel quel.
- Ah, sur un ton aussi faussement guilleret ? Je crains le pire.
- Oui. Nous ne partons pas ce soir comme il était prévu.
Le sac à main à motifs colorés en grosses fleurs roses de la brune tomba bruyamment sur le sol, déversant son improbable contenu de sac de fille. Papiers, maquillage, bouteilles, machins à grignoter, paire de bas de rechange, petit carnet rose, clés, menu n°4, choppe gravée à son nom, morceau de truc datant du mois dernier, ticket dentrée du spectacle des pousse i catte dole, soit le nécessaire à toute équipée de poneys roses féminins.
Elle ne sabaissa pas à le ramasser mais fit signe à son écrivain particulier de sen charger. En soupirant et ronchonnant, il sexécuta tout en regardant avec méfiance la majorité des éléments, des fois quils se mettent à prendre vie soudainement.
Quand il aperçut un couteau de boucher, il déglutit péniblement.
- Vous lavez encore volé sur un marché ?
- Je suis vicomtesse, baronne et dame, Anatole. A votre avis, est-ce que je lai piqué ?
- Jaurais tendance à dire oui.
- Absolument ! Et le vendeur ny a vu que du feu ! Ah ah ah, je ne perds jamais la main ! Et je nai même pas eu à courir, après ! Cet abruti sest incliné pour me saluer, il na rien vu. Jai failli le reposer, vous savez. Cétait presque trop facile.
- Et finalement vous lavez gardé.
- Oui. Cest pour ma collection.
Sa collection. Ou plutôt ses collections. Collection de choppes, collection de sous-verres, collections de « cailloux aux formes rigolotes, mais non, celui-là est juste tordu, Anatole, vous ny connaissez rien, décidément Là ! Un caillou avec un trou ! Formidable ! », collection de titres, collection de fans, collection de robes immondes à dominante rose froufrouteuse, et bientôt peut-être, collection de maris. Morts. Sinon cétait trop facile.
- Bon bon bon Il nous faut une chambre à lhôtel, en ce cas.
- Elle est réservée. Jai cru bon de le faire ce matin en arrivant, comme à mon habitude. Je sais ce que sont les voyages avec les poneys, hein.
- Fort bien. Avons-nous de quoi manger ?
- Lors de la traversée de S., vous avez tenu à aller cueillir quelques fruits, vous vous souvenez ?
- Ah ouiiii ! Vous faites allusion au jour où jai secoué larbre où Orka cueillait pour voir si elle était mûre ? Ah ah ah, je men souviens bien. Excellente cueillette.
- Elle mest tombée dessus.
- Comme quoi un bonheur narrive jamais seul. Il doit nous rester du jambon de la Forêt noire acheté en Bourgogne ou Berry. Notre repas est assuré. Je ne demande pas pour lalcool.
Même Anatole ne tiqua pas. Depuis quelques temps, sa collection de fûts augmentait tellement quelle-même avait convenu quil sagissait de mieux répartir leur poids en les vidant régulièrement « dans un simple souci desthète, qui a à cur de défendre une vigne française de qualité, uniquement, ny voyez aucun travers personnel ». Sainte Boulasse réincarnée, quoi.
Assis à la table dune taverne, Anatole regardait le soleil entamer sa courbe descendante. Restait à venir LE problème. Prenant soin de ne pas regarder la brune dans les yeux, il demanda sur un ton désintéressé :
- Et Avons-nous de quoi payer nos frais courants ?
- Nos ?
- Ahem. Frais. Comme le froid, mais en plus monnétaire. Les frais. Les dépenses, quoi.
- Ah aucune idée, je ne men charge jamais. Jachète, jachète ! Mais je ne sais pas ce que je touche. Enfin si, là, je touche une table, mais je voulais dire largent de mes terres, quoi. Dailleurs, elles ne sont pas argentées, jai vérifié. Je peux porter plainte, vous croyez ?
- Bon. Je vais vérifier dans votre bourse.
- Ma bourse ?
- Oui. Votre argent.
- Ah mais je ne lai plus !
- Pardon ??
- Je lai égarée depuis quelques jours. Je ne sais plus ce que jen ai fait, je suis tête en lair, cest fou.
- Mais comment payez-vous notre nourriture ?
- Avec vos gages, voyons.
- Vous aviez dit que vous me paieriez demain !
- Jai dit ça ? Ah. Votre air buté parle pour vous. Mais nayez crainte, je nai quune parole.
Le petit silence qui suivit fut brisé par un petit rire de la vicomtesse.
- Cétait presque crédible, vous avez vu ? Bon, ne faites pas cette tête, je sais ce que nous allons faire.
- Vraiment ?
- Nous allons prendre un emploi journalier.
- Vous allez travailler ???
- Ah. Bien que vous soyez spécialisé en écriture, vous ne paraissez pas versé en conjugaison. Quai-je dit ?
- Que nous allions prendre un emploi journalier. Et je nen reviens pas parce que depuis que vous êtes noble, vous êtes devenue super stricte sur ce que vous pouvez faire et en gros, dès que cest pénible, il semble quune sorte de code semble là pour vous empêcher laction en question.
- Cest beau, le vivre noblement, non ? Je ne peux décemment pas me salir les mains. Doù lastuce. Je ne vais pas à proprement parler travailler moi-même. En revanche, vous, vous me paraissez tout à fait qualifié pour ça.
- Je me disais aussi.
- Hu hu hu
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