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[RP] J'vends du rêve en poudre

--Jean_mouloud
Je m'appelle Jehan-Mouloud. Jehan comme Jehan et Mouloud comme mon père le mauresque, qu'il paraît. Mon vieux je le connais pas, tout comme ma mère, d'ailleurs. Je suis né un petit matin d'été, c'est Chantal qui me l'a dit. Chantal c'est la bonne sœur qui m'a élevé et qui m'a viré le jour où j'ai commencé à avoir du poil au menton et que j'ai demandé à voir ses nichons. Et parmi les histoires qu'elle aimait me raconter le soir, y avait celle de mes parents. Une mère qui porte un nom à particule, un père qui frottait le plancher de son château jusqu'à ce qu'il soit forcé de prendre la fuite. Il avait sauté la fille du châtelain : ma mère. (Ca va, tu suis jusque là ?) Alors je me suis retrouvé à la rue, comme beaucoup de copains, avec mes braies et mon foulard à l'envers pour seuls bagages.

Maintenant je suis un homme. De ces hommes made in la cour des miracles. Je me suis longtemps demandé le pourquoi du comment ce nom. Peut-être la vitesse à laquelle on te vide les poches ou celle que mettent que les filles du coin à lever le jupon contre quelques pièces. Ouais, ça tient du miracle. J'ai appris à faire des miracles aussi quand j'y pense. En plus de vider les poches, je te vends tout et n'importe quoi. J'ai aussi appris à m'éloigner pour mieux ferrer le bon pigeon, pas dans le local que je vais faire fortune. Quoi qu'il y a des jours de chance comme celui là. Des jours où les pigeons étrangers se perdent dans le coin. Tu reconnais le pigeon à son regard fuyant, à sa façon de raser les murs ou d'enfoncer sa capuche sur la tête et cet air qu'il affiche « Mais je suis chez les sauvages ! ». Aujourd'hui le pigeon porte jupon, c'est plus facile. La pigeonne tu l'impressionne plus facilement. Bienvenue chez nous, bienvenue chez les fous. Et dans ma tête je me demande à quelle sauce je vais les manger. Oui, la pigeonne se perd en groupe aussi. Faut toujours qu'elle entraine une copine à elle dans sa perdition... Jackpot.


B'jour la gazelle.

Cherche pas à comprendre. J'ai jamais vu de gazelle de ma vie, mais je trouve que ça sonne bien. J'allais pas l'appeler pigeonne, tss. Tu veux ma faillite ou quoi ?
Je sors mon sourire des grands jours, celui qui laisse entrevoir une grande partie de ma dentition gâtée par le mastication de plantes en tout genre. J'approche la plus grande des deux donzelles, en la frôlant au passage. Ca va encore plus l'impressionner, je sais.
Elle est pas moche, je pourrai la trousser là vite fait si elle avait été toute seule. Mais non, à peine touchée que ça copine se mettrait à crier comme une truie, ameutant les frères de la rue voisine et aujourd'hui, j'ai aucune envie de partager mes gains. Les deux embourgeoisées, je les garde pour ma pomme. Je suis égoïste aussi, oui.
J'attends que la fille se décide à me regarder pour lui attraper le bras, toujours le sourire aux lèvres. Faut toujours laisser croire à la clientèle qu'elle a le choix, hinhin.


Dis, t'veux pas m'acheter un truc avec ta copine ?

Et là j'enchaine en déballant la liste des produits que j'ai en st... hum en poche. Ça va du parfum aux senteurs venus d'ailleurs à la falsification de sceaux des gens de la Haute, passant par ma « poudre des merveilles ».
Et puis discrètement je laisse paraître le métal menaçant de ma dague.


Dépêche, j'ai pas que ça à faire.


Le client est roy tant qu'il abuse pas. Le temps c'est de l'argent.
Estrella.iona
[Paris, Miracles, pendant la Fashion Week. Pendant que certains dorment pour affronter le lendemain, d'autres...]

Il va s'échapper, il va s'échapper ! cria Trella à l'attention de Calyce.

Deux robes et leurs propriétaires arpentaient ainsi les rues sinueuses de la Cour des Miracles. Non pas qu'elles étaient là volontairement, c'était pas comme qui dirait un quartier pour elles. Elles, elles sont plus du genre à poticher dans de lumineux salons, une tasse de tisane à la main, à faire semblant de s'intéresser aux conversations qui ont toujours pour principal objet les coucheries d'untel ou l'affreuse robe d'unetelle.

Mais voilà t'y pas qu'une journée de défilés organisés par l'atelier des Doigts d'Or, atelier où elles officiaient toutes deux en temps qu'apprenties, s'était achevée, et que maintenant il fallait rentrer. Elles allaient donc prendre le chemin de l'auberge comme à l'accoutumée, quand le regard de Trella fut intensément captivé par une ombre qui passait là. L'ombre, furtive, féline, ne dura que quelques secondes, mais assez pour que l'Etoile Angevine puisse le reconnaitre entre mille, et même entre deux milles.
Elle s'immobilisa, les yeux écarquillés, le regard rivé dans la direction où venait de disparaitre, et son bras se leva comme électrisé pour saisir celui de son amie de toujours, et ses doigts se crispèrent telles des pinces sur celui ci.


C'est lui ! C'est Toupoilu, il est revenu !


Oui, lui. Le chat qu'elle avait offert quasi dix ans auparavant à sa copine. Un chat roux, car à l'époque elle n'était pas encore sectaire et supportait encore cette couleur. Un chat qui était censé avoir mouru dans d'atroces souffrances, victime de la folie d'un bourreau juvénile et inconscient. Mais non, il n'était pas mort, Toupoilu. Il était pas mort parce qu'il était là ! Et Trella bah quand elle voit le chat, ça lui fait tout bizarre dans le dedans d'elle même, alors elle peut pas s'empêcher de lui courir après, et surtout de faire courir Calyce après elle, parce que c'est un peu sans lui demander son avis qu'elle l'entraine à la poursuite de la Bête. Elle se mit à courir en l'entrainant à moitié à la poursuite de l'ombre.
Gauche, droite, droite, droite, gauche, gauche, droite, cul de sac, zut ! Demi tour, gauche, renversement d'un étal, bousculade d'une matrone, gauche et enfin droite.

Tout ça pour s'apercevoir qu'elles avaient perdu la trace du chat, mais qu'elles avaient en contrepartie gagné un voyage touristique aux Miracles, en première classe en plus.
C'est pas là que y'a un bordel renommé d'ailleurs ?
Peu importe, c'est pas leur première préoccupation, parce que là...


On est perdues ! glapit l'Etoile angevine désemparée en regardant tout autour d'elle à la recherche d'une éventuelle personne non bourrée/rapiécée/munie d'un air de pervers effrayant.

En effet pas besoin de s'appeler Sherlock ou même Watson pour comprendre... Elles sont perdues.

Qu'est ce qu'on va devenir ? On nous attend au Louvre ! Attia va nous tuer !

C'est qu'elle est pas commode quand elle est en colère, le grand Maitre de l'Atelier. Aussi Trella est elle plus inquiète de sa réaction que de la perspective qui se dessine de plus en plus devant leurs yeux d'adolescentes : elles vont devoir passer la nuit en terre sauvage.

Mais tout ça, c'est sans compter cette étrange personne qui les toise bizarrement. Le type là, sur le coté, qui s'approche doucement mais surement. D'abord elle n'y fait pas attention, trop occupée à supplier Calyce de trouver une solution - c'est elle qu'à toujours des bonnes idées.
Mais l'intrus se fait soudainement tellement proche qu'elle le regarde enfin ; il les aborde d'un "B'jour la gazelle" terrifiant et commet l'irréparable.

Oui, messieurs dame, il la touche ! Il pose sa sale patte noiraude sur sa peau délicate. Bon d'accord y'a la manche de la robe qui fait tampon, parce que Trella porte toujours des robes à manches pour cacher les stigmates de son malêtre d'ado - mais ça c'est une autre histoire ! -, mais même quoi !

D'abord elle pense à hurler au meurtre, au viol et à l'assassin, même si théoriquement le premier et le dernier c'est la même chose, mais elle se réfrène à temps... Dans une contrée aussi sauvage, crier au meurtre, ça peut en enjoindre d'autres à venir participer... Mais pas pour t'aider, plutot pour t'achever !
Donc elle jette un regard empli de toute la terreur du monde à Calyce.
Il veut quoi lui ? Il a du voir qu'elles n'étaient pas pauvres les deux filles, avec leurs belles robes, leur peau relativement blanche et leurs cheveux coiffés. Quoique, il aurait vu que Calyce avait qu'une oreille qu'il aurait pu la prendre pour une sauvageonne elle aussi, m'enfin passons.
T'façons il s'exprime, il veut qu'on lui achète des choses. Ca tombe bien, Trella est dans sa période généreuse, elle aime faire preuve de largesse.

Et son oreille tinte lorsqu'elle écoute la liste des produits que le sieur vend et qu'il parle de "poudre des merveilles". Faut dire aussi que le bout de fer étincelant qu'il a à sa ceinture le sieur rend tout de suite les choses plus simples.
Mais "poudre des merveilles", c'est beau non ? Rien qu'en entendant le nom, on comprend que c'est une denrée qui vient de loin, un produit de luxe. Un truc de rêve. Et les filles, tout ce qu'elles veulent, c'est du luxe et du rêve.


Euh... D'accord... On prend toute la "poudre des merveilles" ! C'est combien ?
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Calyce.
Retrouver l'auberge parisienne quittée bien trop tôt ce matin, la môme en rêve depuis qu'elles ont quitté les jardins du Louvre avec Trella. Le rêve est à deux doigts de se réaliser quand arrive un élément perturbateur campé sur quatre pattes. Ou comment l'Etoile arrive à reconnaître un chat qu'est mort y a presque dix ans. Faut le faire. A peine a t-elle le temps de grimacer qu'elle se retrouve entrainée dans le dédale des rues parisiennes en quête d'un truc poilu qui court bien plus vite qu'elles.

Trella, 'fait nuit, comment que tu peux l'avoir reconnu ?


Bah oui, tout le monde sait que la nuit tous les chats sont gris, zut ! Tout le monde sauf Trella qui veut pas mettre fin à leur course et à la torture que subissent les pauvres petons Calyciens. Un pan de jupon dans la main libre, la brunette mioche fait des zigzag en courant histoire d'éviter les flaques d'eaux usées, les rats et autres trucs dégueulasses qui jonchent le pavé. Pas envie de se salir. Concentrée sur les petites saletés qui grouillent au sol elle ne voit pas la grosse qu'elle percute. Un mendiant aveugle.


Une 'tite pièce siouplé


Les émeraudes se posent sur Trella avant de faire un joli pied de nez à l'aveugle. Pas de risques, il y voyait rien ! L'a qu'à se trouver un travail ou visiter les châteaux, nanméo !

Grognasse !

L'aveugle retrouve miraculeusement la vue et la forme. Il court droit. C'est quoi ce bled où il suffit de contrarier les gens pour soigner leur cécité. Aux deux angevines d'accélérer dans leur course et de s'arrêter pour reprendre leur souffle une fois qu'elles sont sures de ne pas être suivies.

Doucement, j'ai mal aux poulaines ! Mardeuuuh !
J'crois qu'on est déjà passé par là...
On est perdues !
Nan, c'est pas vrai ?
Qu'est ce qu'on va devenir ? On nous attend au Louvre ! Attia va nous tuer !
Si on est pas mortes avant.


Pour la bonne idée, faudra repasser. Trop mal aux pieds, trop froid, trop peur pour réfléchir. Et de toute manière on lui en laisse pas le temps.

T'tournes surtout pas, y a un type qui nous regarde bizarre. A trois on court... un, deux..

Raté. Le type avait déjà posé ses sales paluches sur Trella.
Calyce gardera les yeux rivés sur ses maudites poulaines. Pas se risquer à lever le regard sur le parasite qui venait de les aborder. Le genre de type qui pourrait prendre un « bonsoir » pour la pire des insultes et elles finiraient toutes les deux avec un sourire permanent dessiné à la lame. Berk.
Silencieuse jusqu'à ce qu'Estrella passe commande.


Toute ?! Mais c'est combien ?!

Acheteuses compulsives d'accord, mais faut pas pousser. Et si elles ont pas les moyens sur elles, hein ?! Et puis euh...

Elle fait quoi cette poudre ?

Et de se souvenir qu'elles sont menacées. Pas en position de pouvoir questionner ou de marchander...

S'il vous plait.

Valà, c'est mieux.
_________________
--Pierre_mathieu
Il ne fait pas bon posséder une charrette lorsque Pierre Matthieu traine dans les parages.
En effet le Pierrot, comme il aime à se faire appeler, est un spécialiste... du braquage de charrettes à main armée. Dès qu'il voit une charrette laissée là sans surveillance par son propriétaire qui s'en est allé on ne sait où, il ne peut s'empêcher de se jeter dessus, de fracturer le noeud par lequel la monture est attachée et de s'enfuir vite fait, ni vu ni connu. Ah il en avait volé des charrettes, beaucoup. Et après il les revendait à un entrepreneur louche qui avait un coin aux Miracles, un gars bizarre a qui il refilait les charrettes contre quelques sacs d'écus.

Pierrot avait rencontré Mouloud alors qu'ils étaient bien plus jeunes et ils avaient décidé de mener leur barque ensemble et de faire un petit bout de chemin cote à cote. Tandis que le second s'était tourné vers le marché du recel et de la revente d'objets en tout genre, le truc du premier, c'était plutot le petit banditisme à l'échelle de Paris.
Et le soir venu, les deux compères se retrouvaient pour comparer leur pécule. Celui qui avait gagné le moins d'argent devait payer le repas à l'autre... Bah oui, il avait perdu, c'est la dure loi des affaires.

La journée avait été bonne pour Pierrot, qui en l'honneur de la réception qui se déroulait au Louvre avait décidé d'élargir son périmètre et de voir si y'avait pas quelques carrosses à voler, parce qu'on lui avait dit que la haute noblesse venait de partout pour l'occasion. Devaient bien avoir quelques voitures à voler, ces gens là. Il avait donc réussi à dérober un beau carrosse en assommant le conducteur, et comme d'habitude, il était parti retrouver son pote Mouloud, persuadé d'avoir remporté leur petit jeu.
Déjà il salivait rien qu'à l'idée de se faire payer une bonne petite tambouille dans un bouge miteux.

Le pas trainant et nonchalant, il se dirigea vers le lieu de rendez vous. Visiblement, Mouloud n'avait pas fini sa journée : il était très occupé à convaincre deux jeunes filles qui n'avaient pas l'air du coin de lui acheter quelque chose.

Il a un défaut, l'Pierrot. Dès qu'il voit une fille bien habillée avec des traits pas trop repoussants, il ne peut pas s'empêcher de ressortir son attirail de dragueur et d'aller tester sur elles toutes les phrases qu'un maitre en la matière lui avait un jour enseignées, alors qu'ils attendaient leur tour dans un bordel du coin.

Il s'approcha alors, un sourire grimaçant sur le visage, et comme le Mouloud marchandait avec la plus âgée des deux, il se tourna vers la plus jeune :


Hé dis madeuuuh-moiselle ! Tu t'appelles pas Biscotte ? Nan pasque t'es craquante !

Bon. On en sait un peu plus sur le personnage et ses techniques de drague.

En tout cas, tes pieds ils doivent surement te faire très mal pasque tu t'es promenée dans mes rêves toute la nuit... Et j'suis sûr que j'connais ton père et que c'est un voleur comme moi, pasque il a volé toutes les étoiles pour les mettre dans tes yeux.

Il sourit encore plus, il sent qu'il y est presque là, il sent que cette nuit il se passera du repas généreusement offert par Mouloud et qu'il ira passer un peu de bon temps dans un coin avec la jolie donzelle.

Chuis nouveau ici... T'as pas un plan qui mène jusqu'à là où t'habites ?

Clin d'oeil à l'appui, elle va craquer la Biscotte.

Laisse ta copine, elle fait des affaires, viens !

Et Pierrot saisit le bras de la fille, tout comme son compère l'avait fait avec l'autre fille quelques minutes auparavant.
--Jean_mouloud
Je me serai bien frotté les mains. C'est jour de fête, ce soir je vais mangé de la viande et pas qu'un peu. La fille est prête à m'acheter ma poudre magique.
A quoi elle sert ? Héhé. Là je sors mon sourire mystérieux et ma tête dodeline à la façon d'un psychopathe sorti tout droit de l'hôtel Dieu. Dodeline pas trop longtemps, faudrait pas que les pigeonnes s'envolent.
Ton de la confidence, doucement je me penche à l'oreille de la plus jeune. Oreille ? P'tain ! La sorcière, elle en a pas. Là où devrait se trouver une esgourde, y a un trou. La jeunette fait pas trop tâche dans le décors. Je m'en écarte l'air de rien, la vie de moi qu'elle fait peur.


Cette poudre mes tourterelles perdues... CETTE poudre elle fait des miracles.C'est d'ailleurs de là qu'vient le nom du coin. La cour des Miracles... *Hochement de tête, air grave* Elle t'fait voir la vie en rose...s't'aimes pas le rose, elle te la fait voir d'une autre couleur, c'pas grave et même des fois tu vois des arc en ciel partout. Elle fait s'envoler tout tes soucis et...euh même toi tu peux t'envoler. T'fera vivre dans le monde de tes rêves quoi. Surtout s't'en prends beaucoup.


Une pause et je baisse encore d'un ton.


Et si j'vous la propose, c'est que vous m'avez l'air d'être de sacrées crét...hum connaisseuses et que z'êtes bien sympathiques.

En parlant de crétin, voilà que mon ami Pierrot fait son entrée en scène. Je grimace, j'avais dit que je voulais être seul !

Au clair de la lune, vas voir ailleurs s'y j'y suis, steplé.
j'bosse là.

Estrella.iona
L'une des plus flagrantes différences entre les deux amies s'illustre bien là : alors que Trella ne pense qu'à dépenser pour cette "poudre des merveilles" dont elle n'avait jamais entendu parler auparavant, Calyce s'enquiert quand même des effets de la dite poudre...
Ca aurait très bien pu être de l'arnaque que la brune étoilée n'y aurait vu que du feu. Mais c'est PAS de l'arnaque. C'est le sieur qui le dit avec son air de businessman super sérieux.

Et pendant qu'il fait l'éloge de sa poudre, les yeux de Trella s'écarquillent et les coins de sa bouche s'arrondissent dans une expression de surprise ahurie mais néanmoins agréablement choquée. Parce que oui elle aime le rose. Faut il rappeler qu'étant plus jeune, elle avait tenté de convaincre le Colosse et le Borgne d'investir dans des uniformes zokoïstes de cette couleur ?
Et alors si cette poudre fait voir la vie en rose... Et si en plus elle fait s'envoler !
Trella avait toujours voulu être un oiseau, pour voir la vie d'en haut... Ou plutot Saumur d'en haut pour pouvoir espionner tout le monde. Imaginez ! Qui penserait à vérifier la présence d'un espion dans le ciel avant de tromper sa femme/son mari ? Et rien que parce que Trella aurait tout aussi bien pu s'appeler RadioPotins, ça, elle en rêvait, de pouvoir voler.
Pour un peu elle se houspillerait elle même de ne pas avoir entendu parler de cette denrée miracle plus avant.

Crédule ? Oui. Naïve ? Oui. Pintade. Oui ? Quinze ans ? Aussi !

Elle allait juste se renseigner pour savoir si des ailes allaient leur pousser si elles prenait la poudre et si le placebo existait - parce que mine de rien elle tenait à ses bras - quand le "clerc Delalune" - c'est comme ça qu'il a dit le vendeur, "Clair de la lune" - vient et chope Calyce par le bras tout en lui déblatérant quelques phrases de pseudo drague préfabriquées.

Elle zieuta alors Calyce d'un air circonspect : jamais au grand jamais elle n'avait entendu ses os craquer, c'était donc pas une biscotte ; et elle tenta de voir les susdites étoiles évoquées par le type, et dans le clair de la nuit, c'était pas chose aisée.
Mais foi de Trella cela ne se passerait pas comme cela. Clerc ou pas, le type n'avait pas le droit de poser ses pattes sur sa copine. Pis t'façons les hommes d'église c'est pas sencé ne pas manger de ce pain là ?

Elle délaissa quelques instants le vendeur pour s'emparer du bras libre de Calyce. Si elle devait tirer elle le ferait, même au risque de la voir se couper en deux. On ne lui volerait pas sa copine.


Dites donc m'sieur le clerc, bas les pattes ! On est en affaires là. On va acheter de la poudre qui rend rose et qui fait pousser des ailes à la place des bras. Si vous pouviez lâcher ma copine...

Avant de se retourner vers le vendeur aux chicots noirâtres :

On prend tout ! Combien ?

Hé non, on ne lui a jamais appris à marchander.
_________________
Calyce.
J'veux ! J'veux ! J'veux ! J'veux !
Oh oui, elle la veut cette poudre faiseuse de miracle quel qu'en soit le prix.


C'est combien ? On utilise comment ? On peut essayer pour voir ?

Un autre miraculeux (Habitant de la cour des miracles pour ceux qui se poseraient la question)se pointe. Il parle beaucoup. Elle écoute.

En tout cas, tes pieds ils doivent surement te faire très mal pasque tu t'es promenée dans mes rêves toute la nuit... Et j'suis sûr que j'connais ton père et que c'est un voleur comme moi, pasque il a volé toutes les étoiles pour les mettre dans tes yeux.

La moue de dégout posée sur le minois depuis l'arrivée du « Dragueur » s'efface pour laisser place à l'étonnement. Huuuuu ! Mais comment il sait tout ça lui ?!
Le regard de la môme fait des allers-retours du gars qu'elle a en face d'elle aux poulaines-étaux qui lui serrent de plus en plus les petons. Et si elle y avait vraiment marché dans ses rêves au gars ? La bouche s'ouvre, prête à demander ce qu'elle y faisait mais se ravise dans une grimace. Pas vraiment envie de savoir. Puis il a l'air de bien connaître son vieux aussi. Là voilà qui se frotte l'oeil l'air de rien. On sait jamais que le père ait vraiment pris sa fille pour une mule passeuse d'étoile à l'insu de son plein gré ou un truc dans ce goût là. L'épaule se hausse, déçue, y a pas d'étoiles.
Spèce de menteur, vas !

Les mirettes suivent le bras parasite qui se pose sur elle. Là c'est le sourcil qui se hausse. Il a craqué ses braies lui. Il a pas peur. Elle oui. Elle va pas discutailler des heures contre le type qui fait au moins deux têtes de plus qu'elle et qui pourrait en faire de la chair à saucisse vite fait. Elle va accepter de le suivre quand c'est au tour de Trella de venir lui prendre le bras libre. L'angevine se retrouve un peu tiraillée. L'impression d'être un bout de chiffon qu'on se dispute sur une étale de marché. Un truc pour la sortir de là vite fait. Trouvé !


D'acc m'sir, j'vous emméne dans mon chez moi mais avant vous voulez bien m'aider à trouver la vieille dame qu'on m'a dit qu'elle soigne les malades. C'est que j'ai la p'tite vérole véroleuse, v'voyez ?


Et de ponctuer sa tirade par un regard louchant posé sur le lascar.
Ça a déjà marché.

_________________
--Pierre_mathieu
Stop !

Tout se passait pourtant pour le mieux : sa Biscotte semblait sur le point de céder à ses avances, elle avait même eu l'air impressionné une seconde ou deux ; son compère n'était pas trop content de le voir, mais pas grave ça, ils auraient tout le temps de se réconcilier plus tard ; et pour compléter le tableau, l'autre fille s'était décidée à jouer les apprenties chevalières et à défendre l'honneur de sa compagne coute que coute.

Ca va encore, ça. La Biscotte ouvrit la bouche et le visage du Pierrot s'éclairait au fur et à mesure des paroles qu'elle prononçait : il allait se la faire, sortez le jus de pomme ! Mais il déchanta vite fait et son égo se dégonfla tel un ballon de baudruche dès qu'il entendit le mot "vérole".

Et là, c'est plus de la pitié mélangée à de l'envie de fuir loin, très loin, qui se lit sur le visage du Pierrot.


Si jeune et déjà en vrac... L'monde c'plus ce que c'était, Biscotte !

Il ne savait pas trop lui même s'il était le plus désolé pour sa diète forcée ou pour cette pauvre gamine perdue.

Quel gâchis... Mouloud j'te laisse finir ou quoi ? C'quoi que tu vends ? J'espère pas cette poud... J'veux dire j'espère que tu vends cette poudre au prix qu'elle vaut au moins !
D'la qualité mesdemoiselles. D'la qualité et d'la quantité. C'est rare ça mademoiselle Biscotte, tu vas pas en trouver ailleurs ! Faut y mettre le prix !


Coup de coude à cousin Mouloud. T'as vu mon pote, j't'aide à faire des affaires.
--Jean_mouloud
Y a un sourire qui s'étire là au coin de mes lèvres quand la brunette Nakunoreille parle de vérole. Et j'ai juste envie de taper l'arrière du crâne du Pierrot le crédule. Mais ça se fait pas de discréditer ses potes devant la clientèle et puis je vois là un nouvel argument de vente.

'tombe bien. Ma poudre elle soigne les véroles imaginaires avant de faire tout le reste. J'l'ai dit : elle est juste miraculeuse.

J'ai pas l'impression d'avoir besoin de plus d'arguments que ça. Les minettes s'arracheraient presque la poudre que je sors délicatement de ma poche. Délicatement pour mieux faire croire à la préciosité et la rareté du produit. Je la traite avec tellement de délicatesse cette poudre qu'elle a pris place dans ma bourse. A la place de ce que j'aime le plus au monde : mes écus. Oui bon d'accord je l'avais peut-être mise là parce que j'en avais pas d'écus, mais ça fait plus classe.
J'en déverse juste ce qu'il faut dans une main et la présente aux deux paires d'yeux curieuses.


Elle vient de loin et c'est un copain qui livre ça au Louvre qui me fournit sous le mantel, si vous voyez ce que je veux dire. Et ouais ouais ouais ouais mes m'zelles ! C't'à un produit que les Roys se gardent égoïstement que j'vous donne accès là ! On appelle ça de la muuuuuuuscade.


Je fais genre le mystérieux quand je lâche le nom du produit. Ca aussi, ça fait classe. Normalement.
Et ATTENTION ! J'ai pas fait que leur mentir. Sur la vie de moi que c'est mon cousin Charles-Driss livreur d'épices chez l'Roy qui me fournit. Le seul truc que j'ai pas dit c'est que la Reyne et ses cuistots doivent pas trop s'en servir pareil. Je vais pas leur dire "Ouais bon dans les cuisines royales on l'utilise pour assaisonner des mets pas pour se ravager le cerveau comme z'allez le faire vous". Je suis fou mais pas à ce point. Et puis c'est toujours une histoire de classe tout ça. Vous allez finir par me comprendre.


Ca se mange. Faut en manger beaucoup pour planer loin.


Un clien d'oeil et j'ajoute le prix.


500 écus le sach...hum la bourse.

Et c'est pas négociable.
Estrella.iona
Muuuuuuuscade...

Le mot sonne, résonne et tinte. C'est beau. C'est beau et ça cache tout un monde encore plus beau qui fait voir la vie en rose. C'est beau et ça se mange, en plus, que demander d'autre... C'est beau et ça a l'air vachement précieux vu comment le vendeur manipule le paquet avec précaution.

Trella en oublia totalement Calyce et son histoire de vérole l'espace de quelques secondes, même si elle avait été choquée en apprenant la nouvelle en direct de la maladie de sa meilleure amie. Vérolée, et même pas elle était au courant. Et surtout, même pas elle songerait une seconde que ça pouvait être un stratagème. Mais l'essentiel étant que le perturbateur ait laché l'affaire, elle tendit le nez vers le creux de la paume du vendeur qui avait versé un peu de cette poudre de rêve pour le leur montrer.
Tant de perspective de rêves futurs l'enhardit et elle tendit l'index pour en recueillir quelques minuscules grains, et après avoir passé ledit index sous le nez de Calyce afin qu'elle puisse voir, elle le porta à sa bouche et le gouta du bout de la langue, non sans faire une grimace très étrange dans le même temps.
Elle ferma les yeux, toujours grimaçante, s'attendant presque à décéder sur le champ où à ce que des ailes viennent remplacer ses bras, mais non, rien. Elle ouvrit un oeil, puis l'autre, et constata avec déception que le décor n'était devenu ni rose, ni d'une autre couleur. Mais normal, fallait en manger beaucoup qu'il a dit le sieur.
Néanmoins, le gout n'était pas désagréable, et il lui fit penser à du poivre. Pas mauvais. Même bon.

Le problème maintenant, c'était le prix. Bien sur la somme elle l'avait, dans son chateau en Anjou. Mais par sécurité, elle ne se baladait jamais avec une telle somme en poche, surtout dans la capitale qui était connue pour être mal famée. Il allait falloir improviser...
Le regard se porta sur son index gauche sur lequel reposait l'échantillon de poudre quelques secondes auparavant et s'accrocha à son voisin l'annulaire, à la base duquel on pouvait voir son alliance.
Qu'elle était belle, cette alliance... Elle se rappellerait toujours du jour où Leandre l'avait demandée en mariage, alors qu'elle était enceinte jusqu'aux yeux, et qu'il s'était agenouillé en présence de sa mère pour lui demander d'unir sa vie à la sienne.

Joli souvenir... Mais qui dorénavant n'avait plus comme symbole que cette alliance qui lui rappelait ce mariage raté qui l'avait tant fait souffrir au lieu de la rendre heureuse. Elle valait cher cette bague, tant sentimentalement qu'onéreusement, elle valait plus que cinq cents écus.
Mais cette bague allait présentement pouvoir lui rendre service, et c'est avec détermination qu'elle la fit glisser de son annulaire pour la tendre résolument au vendeur de rêve.


Ca, ça vaut au moins mille ou deux mille écus... On peut en avoir combien, de bourses ?
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Calyce.
L'offre était déjà bien alléchante de base mais elle l'est encore plus depuis que le vendeur avait posé un nom dessus. A en juger par l'odeur elle devait pas être dégueulasse et même le prix exorbitant n'arrive pas à la dissuader de s'en procurer. Mais alors si en plus la Reyne l'utilisait aussi, hein.

Prête à y laisser toute sa bourse quitte à rentrer en Anjou à pied ou ne pas rentrer du tout. Faut croire qu'elle aura pas à payer, c'est Trella qui le fait. La brunette surveille le marchandage d'un oeil, l'autre trop occupé à veiller à la distance de sécurité qu'elle avait mise entre elle et le voleur de charrette qui lui donne de drôles de surnoms. Des fois que la vérole ne le fasse plus peur... On sait jamais !

Puis ces maudites poulaines qui la fot souffrir de plus en plus. Elle irait les jeter à la trogne de ce menteur de cordonnier angevin "D'la qualité ma tite dame et si jamais elle vont pas j'vous rembourse !" qu'il avait dit. Rembourser ? Et ce vendeur de rêve, il reprendrait la poudre si jamais elle tenait pas ses promesses ? Vu le prix, valait mieux s'en assurer avant de quitter Paris et ce quartier pourri. Pas vraiment envie d'y remettre le nez.


Dîtes ? V'voulez pas dire à vot'copain d'essayer qu'on voit avant ? Ou faire essayer Trella...


Pis peut-être que ça ferait disparaitre la douleur aux pieds.

_________________
--Jean_mouloud
[Tu veux la muscaaaaaaaaade ?]

Comme une pie, je suis attiré par tout ce qui brille. Ma patte se pose sur le bijou que je porte à la bouche. je mords, ça me fait mal et puis je souris.Mais nan, je suis pas maso ! Juste que ça m'a pas l'air d'être du toc, la nenette se moque pas de moi. Ca ne veut pas dire que moi je vais pas me moquer.

T'peux en avoir trois comme celle ci avec ça.

J'ai pas le temps sortir les bourses que l'autre donzelle m'interpelle. Une autre bague à croquer ? Nan elle veut voir les effets. Elles m'amusent les nigaudes. Ca veut se montrer maline... Mais c'est à jeand Mouloud qu'elle parle.

Pierrot il supporte mal ce truc là...

C'est surtout que j'ai pas de came à perdre.

Et puis c'est risqué d'faire ça ici, y a trop d'curieux. Mais j'habite pas trop loin, vous v'nez et j'vous montre.

Je vais vous montrer plein de trucs. J'veux m'amuser.
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