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[RP] Adieu karantez...

margot_wolback
Une blonde qui croise le regard d'une brune, inquiètes pour une rousse. Mais un léger haussement d'épaules, elle s'est habituée à ce silence assourdissant, le long du chemin.

Elle se laisse donc entraîner vers la tombe. Cessant de se préoccuper un instant de la tristesse des autres pour la sienne propre.

Qu'a-t-elle dit à Niark pour justifier son départ? Que Mumia avait été comme un père pour elle, un père de substitution, remplaçant Marick trop souvent absent.
La vie de Margot se résume à deux hommes vraiment importants, deux pères de cœur, Grand_sage et Mumia.
Le rouquin savait la rassurer, la faire rire, l'énerver aussi, comme avec tous. Elle l'aimait, sans se poser aucune question, sans avoir jamais eu envie de le juger. Ne pas se mêler de la vie des autres, l'existence en elle-même est si compliquée. Mais être là, toujours, petite présence, savoir se taire, savoir juste d'un sourire rassurer, et dire qu'elle pardonne. Pardonne l'absence, pardonne le départ sans prévenir.
Elle ne sait faire que ça, être présente pour les autres, et pardonner.

Mais au moins, celui qui gît maintenant dans cette terre, au moins cet homme ne l'a pas trahi, et a été digne, jusqu'au bout, de son amour filial.
Elle garde les yeux baissés, embués de larmes qui ne veulent pas sortir. Parce qu'elle ressent tellement la peine des autres, la gène sans doute aussi d'une rousse et d'une blonde qui auraient pu s'apprécier dans toutes autres circonstances. Elle ne se sent pas le droit de pleurer, les "autres" ont plus de raisons qu'elle.
Mais une prière pour lui, dans ce cœur qui ne sait pas être heureux.

Mon cher rouquin infernal...
Où que tu sois, je sais que tu nous vois.
Je sais que tu te marre de la bonne farce que tu nous a fait là.
Sois heureux, autrement sans doute, mais tu sais, tu peux savoir d'où tu es, que je n'ai jamais souhaité que le bonheur de ceux que j'aime.
Donnes moi la force de soutenir Chimera, Lastree, et aussi Ober.
Et merci, merci pour tout ce que tu m'as donné. Tu m'as aidé à grandir...

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Oberthur
Une agitation, soudain, la sort de son état contemplatif.
Elle ne veut pas, elle peine à retourner au dehors d’elle-même.
Vivre à l’intérieur de soi signifie ne plus s’impliquer ailleurs, une définition certaine de la sérénité.
Et pourtant, elle sait bien, la blonde, qu’il lui faudra relever la tête, encore une fois, et aller de l’avant. Elle sait aussi que ça signifie avoir à affronter d’autres émotions, d’autres sentiments qui ne seront pas les siens et qu’elle devra accepter sans juger.

Alors, elle la redresse, sa tête, avec toute la volonté dont elle est encore capable.

Ils sont là, tous ses amis, les siens qui sont devenus ceux du roux… forcement…Comment ne pas l’aimer ?...

L’agitation…
Elanor qui se dirige vers une voiture comme on en voit guère par ici, une voix qu’elle reconnaît immédiatement, chargée de souvenirs encore agréables.
Cétait le début du Tro Breizh, elle n’avait pas encore rencontré la haine, la jalousie, la rancœur, elle en avait été heureuse, la blonde, ce qu’elle ignorait, c’est qu’elle vivait là ses derniers moments de bonheur, de plénitude.
Margot ! Sourire naissant sur le visage fatigué, elle s’avance vers le carrosse. Elle sait qu’elle n’est pas seule et que dans l’obscurité se cache une femme…
Celle qui, jusqu’à présent n’était qu’un nom, dans un passé dont elle ignorait tant de choses.

Elle serre la jeune femme blonde dans ses bras, heureuse de la revoir, malgré tout.
Son regard fouille la pénombre de la voiture, elle l’attend. Elle ne sait rien de cet avenir immédiat, mais étrangement, n’éprouve aucune crainte.

La voilà…
Chimera
La voilà….
Aussi blonde qu’elle est rousse.
Bleu contre …. bleu. Ou est-ce rencontre ? Elle détourne les yeux, de peur de se perdre dans la complicité qui pourrait naître de cette similarité.
Le temps d’un regard, pourtant, elles ont parlé.
Elles ont parlé et Chimera, égoïste malgré les promesses qu’elle s’est faites, a dit :
J’aimerais te haïr.
Ca serait plus simple.

Et puis la raison reprend le pas sur les yeux sauvageons qui se sont fait la voix de ce qu’elle souhaitait maintenir enfoui, en bonne diplomate qu’elle est et demeure…
Elle se contente d’un signe de tête.
Les mots , en cet instant, ne sont destinés qu’à lui, comme si une parole à quelqu’un d’autre briserait le serment coupable qu’elle a fait avec… l’Ankou ? Elle-même ? Elle s’agrippe à cet engagement, aller à lui, enfin, après avoir si longtemps refusé de prendre la route tout en affirmant son départ prochain. Surtout pas…. Surtout ne pas faillir à l’auto-serment d’autant plus crucial qu’il est aujourd’hui futile.

Et le voilà, lui….
Elle baisse les yeux vers lui, aux côtés d’une Margot qui fait ses adieux….
Elle ne les entend pas. Ils n’appartiennent de toutes manières qu’à eux.
Elle baisse les yeux vers… lui….
Semi-enseveli, dissimulé déjà à sa vue. Et pourtant là, si près.
Si près qu’elle aurait presque envie de se jeter dans cette fosse pour l’en extirper et, enfin, avoir cette conversation, face à face….

Regard de droite et de gauche. Elle prend la mesure de l’événement. Des villageois, des villageoises qui enterrent un duc de Bretagne sans même un officiant pour accompagner l’âme du défunt.
Ces villageois l’accompagnent…
Vers où ?
Qui guide et vers quoi?

Elle ? Lui ?
L’aurait-il voulu ?
Tu l’as toi-même fait danvez, Chimera.
Les paroles de Lallie lui reviennent.
"Il faut que ce soit toi, Chimera"

Clerc ou druide, il doit avoir un au revoir digne de l’homme qu’il a été. L’époux, l’ami, le juge, le duc, l’amant….
Il doit être accueilli par les Suprêmes…
Si les clercs ne s’en chargent pas, alors elle lui dira au revoir à la manière de leurs ancêtres.
Ici ?
Il a adopté cette terre. Celle-ci comme celle de Breizh appartient au royaume de la Mère, et ici comme ailleurs elle l’accueillera en son royaume.

Presque naturellement, et sans qu’elle s’en aperçoive vraiment, sa voix s’échappe de sa gorge.
Com-plainte….


Sur la terre des grandes landes
Entend le chant de sa légende,
Toi qui passe en ce lieu
Ecoute celui qui part aux dieux.

Sur la terre des grandes landes
Entend le chant de sa légende,
Fier combattant luttant pour sa terre
Ecoute celui pour qui vont nos prières.

Sur la terre des grandes landes
Entend le chant de sa légende,
Il s’en est allé, le bon-vivant,
Comme un roi vers l’éternité.


Les sanclaudiennes seront fort probablement surprises par sa démarche.
Elles le seront.
Connaissaient-elles cette partie de lui ?
Chimera ne se pose pas ces questions. Elle est déjà tournée vers le Nord sollicitant d’un regard l’aide de Lastree. Le cercle doit être tracé pour que l'hommage au défunt puisse commencer...

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Elanor_
Le chant des aux-revoir la surprend tout autant qu'il l'apaise ...

Ainsi il ne serait pas mis en terre comme un va-nu-pieds sans âme, elles appelleraient ensemble l'esprit des anciens afin qu'ils l'accompagnent et le guident jusqu'aux terres éternelles.

Elle fredonna elle aussi le chant d'adieux, se taisant pour le dernier couplet qu'elle ne connaissait pas, patte de la scelaig qui personnalisait les vers pour celui qui l'avait accompagnée de si longues années.

Les dernières notes s'envolèrent dans cet air si lourdement chargé jusqu'ici, ouvrant leurs âmes vers un avenir plus serein. Chimera d'un regard lui fit comprendre qu'elle devait poursuivre et que cet hommage là se ferait à plusieurs mains.

Elle se baissa alors pour embrasser la menotte d'Elouen qui regardait Chimera bouche-bée et lui murmura :


"Reste ici Kalonig, j'ai quelque chose à faire maintenant, je ne serais pas loin"

Et elle lui sourit tendrement, le confiant tacitement aux adultes présents, plusieurs d'entre elles déjà s'étaient attachées à lui elle le savait.
Et comme elle n'avait rien prévu, elle se servit de son bâton de druide pour tracer sur le sol le tout premier cercle, juste à coté de la fosse, assez large pour que tous le voient.


"Le premier cercle symbolise la course du temps, la roue de l'année. En cette période, le cycle en est presque en sa moitié et bientôt nous allumerons les feux sacrés de Beltane".

Laissant ses paroles prendre un peu de force elle attendit, attentive aux changements imperceptibles qu'elle décelait dans la texture même de l'air, les forces se déployaient lentement autour d'eux …
Elle traça donc le second cercle à l'intérieur du premier :


"Le second cercle symbolise l'univers et c'est en lui que nous nous situons, Hommes, connecteurs de vie, incarnations de l'âme. C'est aussi à l'intérieur de ce cercle, que se trouve le lien entre les mondes souterrains et les mondes supérieurs ..."

Elle leva les yeux vers Chimera ... il lui fallait terminer de tracer la porte des possibles afin que la cérémonie puisse vraiment commencer. Elle traça donc un carré parfait au centre du deuxième cercle, le séparant précisément en deux parties égales d'un grand axe qui le coupait de part en part :


" ... et l'axe Monde relie l'extrême profondeur et l'extrême hauteur."

Elle vint enfin se placer près de l'Archidruide, elle n'a pas de coupelle à mettre à chaque point cardinal chaque élément reposerait à même le sol, en connexion parfaite avec Nature. Formant avec elle un arc de cercle, elle tourna son regard gris vers le nord, l'hommage allait pouvoir commencer ...
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En deuil ...
margot_wolback
Voilà, il suffisait de peu, d'un parfum d'Armorique...
Margot, en écoutant Chimera, se sent de nouveau bercée par cette croyance étrange, ce paradoxe breton, dont elle n'a pas encore saisi toute l'essence.
Retour en arrière, souvenir d'évènements heureux bercés par ces paroles d'ailleurs. Les mots sont différents, l'air aussi, mais c'est un sentiment de retrouvailles malgré tout, la certitude, que le rouquin saura se repérer, aussi.
Elle prend la main d'Elouen, petit homme déjà, et regarde ses deux amies faire des gestes connus d'elles-seules.
Une larme perle à sa paupière, une seule, qu'elle efface machinalement du bout du doigt.
Elle ne regarde pas l'assemblée, sans se préoccuper de ce qu'ils peuvent bien penser, de ces étrangères qui débarquent pour saluer la mort d'un homme.

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Chimera
Elle a répondu à l’appel, si naturellement….
Désormais les cercles sont tracés, il faut attirer l’attention des Anciens sur le lieu
Youen, qui a sûrement manigancé avec Beilhal, voire peut etre même avec Lallie, lui apporte les éléments nécessaires à la suite du rituel avant de se retirer. Elle les tend à Lastree qui les disposera à mesure qu’elle parlera…
Les mots s’élèvent, donc….


L'est est l'air.
Une plume d'oiseau à même le sol à l'extrémité du carré tracé.
A ma Droite se tient Nuada en Fin le Roi des Thuata dè Dannan , il porte l’épée provenant de Findias.

Second appel :
Le Sud est le feu.
Brindilles au sud, qui sont enflammées avec l’aide de Youen, encore.
Derrière moi se tient Lugh en Gor le Champion suprême. Il porte une lance venant de Gorlias et rayonne d’une lumière éclatante.

Troisième appel…
L’Ouest est l’eau
L’eau de la fontaine de Barenton, celle qui ne saurait être remplacée, a fait le voyage jusqu’ici… jusqu’à lui, et est disposée dans sa flasque…
A ma Gauche veille Dagda en Mur le Druide au chaudron qui donne avec abondance, intarissable.

Enfin…
Le Nord est la terre.
Dans le dernier angle, Lastree dépose une pierre représentant le monde d'en bas.
Devant moi se tient Eriu en Fal issue de l’île de Falias.

Elle demeure silencieuse. Longtemps….
Habituellement, le druide prend le pas sur la femme, et c’est d’une voix désincarnée, comme habitée par des expériences passées, qu’elle mène les rituels.
Cette fois, cependant, c’est lui…. C’est lui, et les mots suivants sont par la contraction d’une gorge nouée altérés.


Certaine mort, incertain temps. Repose…. Frère…. sous la protection de la terre.

Les prunelles d’azur sont fixées sur la fosse lui faisant face…
L’archidruide, soudain, est frappée d’aphasie…

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Blanca_corvinus
Blanca a suivi les Bretonnes jusque dans le cimetière, trottinant derrière elles. L'apparition de Chimera hors du carrosse provoque en elle un mélange de curiosité, de tristesse et d'étonnement. L'ombre de cette femme les a poursuivis pendant tout leur séjour en Breizh. Très particulier d'entendre parler d'une personne sans l'avoir jamais rencontrée et très difficile aussi de ne pas se fabriquer une image à dix mille lieues de la réalité.

Les trois femmes rejoignent l'assemblée autour du cercueil mis en terre. Comme ce nombre trois est symbolique, se dit Blanca, en regardant ses deux "triplettes" à elle. Tout comme Chimera semble être le point d'ancrage du trio breton, Oberthur est assurément celui de Blanca et Hermine. Unies dans la joie, dans les épreuves de la vie aussi... Mais unies.

Et sans que rien ne l'annonce, Chimera entame une mélopée. Un murmure de surprise se répand parmi l'assemblée, qui dévisage cette femme aux cheveux flamboyants comme une apparition étrange, si éloignée de leur monde. Les regards se tournent vers Ober aussi, guettant une réaction peut-être. Mais comme elle reste immobile, chacun se replonge dans un silence recueilli, bercé par la voix de Chimera.

Blanca observe le rituel qui suit entre les deux druidesses. Elle regrette tant que la symbolique des mots et des gestes lui échappe mais ne peut s'empêcher de ressentir une impression de paix, de continuité dans le cycle de la vie en les regardant faire. L'important à ce moment-là n'est pas la différence entre leurs croyances. Car peu nombreux sont les Sanclaudiens qui pratiquent une quelconque forme de spiritualité au quotidien. L'important c'est qu'ils sont tous unis, Bretons ou Sanclaudiens, autour de cet homme qui a eu assez d'amour pour eux tous.

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Hermine.
Hermine, comme chacun, assistait à la cérémonie druidique, menée par dame Chimera.
Il émanait de cette femme un tel magnétisme, une telle grâce que tous l'écoutaient, la regardait comme hypnotisés.

Il semblait à Hermine d'écouter une langue inconnue qu'elle comprenait intuitivement, non grâce à son entendement mais grâce à son âme.
Elle visualisait l'air, le feu, l'eau, la terre, elle admirait les visages de Nuada, Lugh, Dagda, Eriu.

Elle ressentait la terre nourricière sous ses chausses et non plus la terre prison d'un corps inerte.
Elle savait que Mumia était sous la protection de la nature.

Quand la druidesse se tut d'émotion, elle eu envie de se rouler dans l'herbe fraîche, de se coller à un arbre , de danser avec les autres.
cette cérémonie ne sonnait pas le glas d'une vie trop tôt arrachée à la terre mais bien le début d'une autre où la terre, l'eau, le feu, l'air accueilleraient Mumia en leur sein, le faisant vivre à jamais.
Oberthur
La blonde ne quitte pas des yeux la rousse, cherchant à faire coïncider le peu de chose qu’elle sait avec ce qu’elle voit, depuis le temps qu’elle s’interroge…
Ses pensées se perdent soudainement des mois en arrière, lorsqu’elle a appris l’existence d’une femme… d’une épouse et de deux enfants.
Qu’a-t-elle pensé à ce moment précis ?
Certainement que le Royaume était ainsi, partiellement peuplé d’hommes et de femmes loin, pour des raisons qui leur étaient propres, de ceux avec qui ils avaient passés une partie de leur vie. Pourquoi aurait-elle cherché à en savoir plus ? Et puis la Bretagne était si loin…
Les choses avaient changées quand des bribes de leur passé lui étaient parvenues aux oreilles…
Et ce qu’il y a d’insidieux avec les bribes, c’est que ces petits riens vous ouvraient au besoin toujours plus grand d’en savoir davantage ! Mais la Bretagne était toujours aussi loin…

Des chants s’élevaient, ils étaient beaux, à la fois aériens et puissants, elle laissa la mélopée la pénétrer et la porter dans un monde inconnu, mais, étrangement, elle y trouvait une place.
Elle faisait elle aussi partie de cette terre ou tout était lié…
Différentes voix se succédaient, les bretonnes officiaient et finalement, elle leur en savait gré… il aurait aimé ça, la cérémonie et les voir se côtoyer sans amertume.

La blonde reste d’une immobilité absolue, s’imprégnant de l’intensité de l’ensemble des émotions…
Elanor_
Une stèle à la face polie par la main de l’homme attendait là.
Sans doute avaient-ils pensé y graver son nom, un nom qui signifiait à la fois tout et si peu si l’on considérait l’homme qu’il avait été ...
Car finalement, nous résumions-nous à notre unique patronyme ?
Celle qui avait déjà porté tant de noms savait bien que non ...

A l'aide de cordes de chanvre et d'un levier, quelques hommes présents s'entraidèrent pour l'ériger au dessus du tombeau ...
Elle laisserait de la place pour leurs rites s'ils le jugeaient bon, mais comme nul n’avait encore bougé, elle se décida à avancer, une serpe à la main …

Le temps de la gravure des oghams était venu ...

Lentement, car elle savait qu’il s’agissait là de son dernier adieux à son tendre parrain et qu'elle voulait garder l’instant gravé dans sa mémoire, l’ovate s’avança et, regardant les personnes présentes, à la fois si différentes et si semblables à elle-même, elle prononça la formule consacrée :


« Oghams, gardiens du savoir … »

Levant son outil pour que tous puissent le voir, elle commença à tracer de fines entailles dans la pierre :

« Muin, la vigne, elle est associée à la joie et la convivialité. Elle est symbole de résurrection. Toi que cet arbuste illustre si bien, puisses-tu revenir parmi nous, aussi souvent que nous t’invoquerons pour nous transmettre cette félicité que tu faisais si facilement naître en nos cœurs.

Ura, la bruyère, celle qui nous chante les légendes de nos landes de Celtie. Toi qui savait si bien enseigner notre langue et ses subtilités, toi qui par ton engagement te faisais bien souvent le protecteur de nos traditions, puisses-tu connaître le repos et retrouver les héros de nos légendes.

Muin, la vigne encore, dansant sur les murs et offrant généreusement ses fruits tardifs à nos papilles repues de sucre. Toi qui savais comme personne nous nourrir de chaleureuses douceurs.

Idho, l’if, l’arbre de la longévité, il protège l’âme des défunts et défie la mort. Toi qui par la sagesse semblant vieille de mille ans, que tu savais montrer parfois, tu as été le guide et je sais que ton souvenir ne nous quittera jamais défiant lui aussi l’Ankou et sa sinistre faux.

Ailm, l’épicéa, restant vert même en hiver, il est l’arbre de la persistance. Toi qui avait su garder la fraîcheur de la jeunesse, tu as toujours su persister dans la lutte pour la préservation de tes idéaux, saches que ton action n’a pas été vaine.

Mumia, que ton nom reste toujours gravé en nos cœurs comme sur cette pierre. »


Elle ferma un instant les paupières sur la lumière argenté de ses prunelles qui se saturaient d’émotion, lui dire adieux était si dur soudain.

Toute à sa gravure, la jeune femme n’avait pas vu que Margot avait fait allumer un feu, en avaient-elles parlé avec Chimera pendant le voyage, ou avait-elle déjà assisté à une cérémonie du même ordre, elle ne savait. Elle savait que Mumia, de là où il se trouvait, pouvait distinguer le feu qui devrait éclairer son chemin jusqu’au pays de l’Eternelle Jeunesse. Il témoignait de leur considération pour lui.
Margot s’empara de la torche plantée près du bois puis se tourna pour la présenter à Lastree qui reprit la parole :


« Voici le feu sacré, voici la lumière de la sagesse, celle qui éclairait le chemin d'Ogma et Epona. »

Elle plongea la flamme au milieu du bûcher avant de lancer son appel aux âmes des Anciens:

« Lug Samildanach, roi, des échanges, de la beauté, de la pensée
Nous t'invoquons
Taranis seigneur du ciel, de la foudre et du tonnerre.
Nous t'invoquons
Nuada Airgetlam au bras d'argent toi qui trouva la mort lors de la Deuxième Bataille de Mag Tuireadh
Nous t'invoquons
Ogma, père des oghams, toi qui toujours indique la juste direction aux vivants
Nous t'invoquons.
Morrigan, Grande Reyne, souveraine des guerriers, toi qui assista aux derniers instants de Cuchulain .
Nous t'invoquons.

Que la force de notre appel monte vers nos ancêtres et vers vous. Ouvrez à notre frère Mumia les chemins de l'au-delà s'il ne les arpente pas déjà pour que soit respecté le bon ordre de l'univers. Qu'il demeure au pays de la vérité et du repos, dans les prés fleuris d'Abalonia au pays de Tyr N’ha Nogh. »


A mesure qu’elle parlait sa voix s’était mise à vibrer sous l’émotion et elle du se taire pour ne pas laisser cette dernière la submerger. C’est donc en silence qu’elle dispersa au vent les cendres des feuillages représentant les arbres oghamiques du nom du défunt, elle était incapable d’entonner le chant qui devait clore la cérémonie, sa voix déjà grave et sourde ne résisterai pas en plus aux tremblements. Son parrain le lui pardonnerait, elle en était certaine. Au lieu de cela, elle sortit sa flûte d’une des manches de sa saie et se mit à jouer la mélodie sacrée.
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En deuil ...
Ladylola
Ladya Etait venu offrir ses condoléance a Ober mais elle n osa pas trop
s approcher regardant ce qui se passait.
Ober était bien entouré de ses amis qui la soutenait dans cette épreuve.

Elle eu beaucoup de peine pour Ober mais connaissant Ober elle espera qu elle s en remettra,Pourtant elle savait que c était de l amour entre eux et de la vrai car
Ober était si heureuse avec lui et le suivre si loin était une preuve.

Elle baissa la tete et dit tout bas Adieux Mumia

Elle ne se sentait pas bien ici et pensa a Tita et Nymphetamine Acis et d autre,en se disant que
la vie est un mystere et si courte et il faut la vivre pleinement.
Elle essuya ses yeux et se dirigea vers la taverne dans l espoir d y voir quelque
connaissances,...
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``Etre contestée! Cest etre constatée``
Chimera
Elle voudrait lui crier haine, passion, amertume, amour, raison avant qu'il ne soit trop tard.
Mais il lui échappe à nouveau...
Il n'y a plus que vide.
Il n'y a plus que l'immensité des passés et futurs possibles. Cette immenSIté de "si", soldats du royaume d'un abstrait terrifiant qui s'étend, conquérant, à mesure que les flammes désintègrent le bûcher. Il s’étend, dissipant toutes les interrogations torturantes qui vrillaient jusque là l’esprit des femmes présentes autour de lui.

Et puis vient la mélopée de Lastree. Cette mélopée, sans phrases formulées, qui met tout le monde d’accord.
Elle avait voulu venir pour déverser sur lui tous les mots qu’ils n’avaient jamais pris le temps de se dire, ceux qu’ils n’avaient pas voulu se dire. Des mots tendres, d’autres haineux, vider les paradoxes qui manquaient parfois de lui faire éclater tête et cœur.

Fais ta paix avec tout ça, Chimera. Tous le font et vont sur leur chemin.
Chemin….
Les yeux d’azur se posent sur Lastree
Son chemin…
Il l’aura guidée jusque là. Il est normal qu’avant de rejoindre Tir na nOg, il soit témoin de cet
accomplissement dans la vie de sa filleule. Elle a su, dans le plus dur des contextes, accompagner l’âme de son guide vers l’Autre Monde.

Faute d’avancer en son fort intérieur, Chimera fait un pas vers son amie, Ovate de l’Ordre des druides. Ne pas être celle qui la retiendra…
Elle plonge la main dans la bourse qui pend à sa ceinture et en extrait la chevalière d’argent qu’elle lui destine depuis bien longtemps….
Prenant sa main dans la sienne, elle déclare d’une voix douce :


Les hommes, lui y compris, ont offert à tous ce que la terre leur a donné
Les hommes, lui y compris, ont offert à tous le fruit de leur labeur
Toi qui sais voir dans l’âme des hommes et trouver mots pour maux…
Toi qui toujours sait être l’indéfectible soutien…
Que résonnent tes mots,
Que résonnent par ta voix
Les cœurs de ceux qui tu guideras comme tu l’as été…

Les hommes ont offert à Nature leur conscience,
Les hommes ont offert à Nature leur cœur,
Que résonnent tes mots,
Que résonnent par ta voix les rites et actes de nos ancêtres…


Lui présentant la chevalière, elle poursuit :



Par ce symbole du chêne gravé dans l’argent
Tu deviens l’héritière des enseignements
Que druides anciens, mais toujours en nous vivant
Nous ont transmis saison après saison, année après année,
Heritière de Dagda, te voilà à présent.

Il n’y a pas d’ignorance
Il y a la connaissance
Long est le chemin
Eternelle est sa quête
Apprentissage et partage
Ainsi en va la vie des sages.

Que résonnent tes mots,
Que résonnent tes notes,
Qui s’envolent vers les âmes
Des hommes d’avant et d’aujourd’hui.

Délicatement, elle passe la chevalière au doigt de Lastree, avant de poser sa main par-dessus la sienne. Les yeux rivés dans ceux de la désormais belean,

Esprits bienfaisants et âme des celtes,
Veuillez accepter l’aide de nos bras et de nos forces
Pour qu’elles soient en harmonie avec vos intelligences.
Veuillez nous aider, nous guider, nous conseiller,
Pour que de nos efforts conjugués
Renaisse un royaume plus beau
Eternelle demeure des âmes des celtes
Dans un ciel entièrement notre.


Un regard à Youen qui, averti, lui tend un nouveau flambeau.
Elle s’approche du bucher qui brûle encore, l'y plonge pour le lui tendre, incandescent :


Je te transmets le feu de Lug, comme je t’ai transmis ce qu’on m’a appris.
Il t’a transmis bien des choses également… j’ai jugé important qu’il assiste lui aussi à l’événement….


Elle la regarde longuement, pose une main sur son épaule avant de jeter un œil vers … lui.
Il n’y a plus rien à dire.
Elle n’a pas vraiment légitimité à dire quoi que ce soit ici, passé son statut de belean.
Il n’a pas choisi la Bretagne, et il ne l’a pas choisie elle. Elle n’a pas le droit d’être éplorée, d’exposer sa souffrance et s’empêche donc toute manifestation trop personnelle. Il lui a nié ce droit en partant. Elle ne l’a pas suivi. Aujourd’hui elle l’a rejoint et voilà qu’il a de nouveau fui vers des terres inaccessibles où, dans sa grande lâcheté, elle ne le rejoindra pas…
Bienheureuse retenue, doublée d’une hébétude engourdie, qui l’empêche de quoi…. ?
Se laisser emporter par la Morrigan vengeresse ?
Se laisser tomber à genoux ?

Après un long moment à contempler en silence l’endroit où il repose, elle se détourne, presque penaude. Elle a suffisamment monopolisé l’espace… Il est temps de le laisser à ceux auprès de qui il avait choisi d’être…
Après un regard à chacun, elle redescend vers la voiture. Elle espère qu’ils comprendront… que les mots, ceux qui planent entre bretonnes et sanclaudiens depuis leur arrivée, des mots tendus vers autrui, des mots apaisés… viendront après…

Alors qu’elle s’éloigne, elle plonge à nouveau la main dans sa bourse pour en extraire le ruban tissé de rouge et d’or qui avait autrefois noué leurs poignets. Au fil des pas, elle murmure, la main fermée sur l’étoffe :


An hini a garan, gwechall bihan er gêr
Pa oamp tostig an eil, an eil ouzh egile
Va c'halon ne gare, gare nemet unan
Pa oan bihan er gêr an hini a garan

An hini a garan, 'm eus kollet da viken
'Mañ degouezhet pell ha ne zistroio ken
Ha setu ma kanan, kanan keti ketañ
Ha setu ma kanan d'an hini a garan

An hini a garan, un deiz 'n eus va losket
Aet eo d'ar broioù pell, d'ur vro n'an'vezan ket
Aet eo d'ar broioù pell da c'hounit e vara
Kollet, kollet un deiz, an hini a garan


[*Celui que j'aime, autrefois, petits à la maison, quand nous étions tout près l'un de l'autre, mon coeur n'en aimait qu'un ; quand j'étais petite à la maison, celui que j'aime
Celui que j'aime, je l'ai perdu à jamais ; il est parti au loin et ne reviendra pas ; et voici que je chante à celui que j'aime
Celui que j'aime, un jour il m'a laissée ; parti vers les pays lointains, des pays que je ne connais pas, pour gagner son pain. Perdu, perdu un jour, celui que j'aime]

_________________
Cael
La bretonne genevoise, fraichement arrivée du chaos helvétique, se rendit directement sur les lieux de la cérémonie d'adieux de Mumia. A Genève, seule face à la nouvelle, elle avait eu beaucoup de mal à assimiler la réalité : Elle ne le reverrai plus ! Il n'y aurait plus d'éclat de rire ressemblant aux éclaboussures des vagues sur la roche... Il n'y aurait plus de confidence échangé dans le creux des coquillages... Là, devant ce bûcher, l'évidence de la réalité la frappait. Leurs lettres comme leurs échanges oraux n'existeraient plus ! Mumia n'était plus. Mais ce n'était pas un Adieu mais un Au Revoir à un double frère : Un frère breton et un frère expatrié le cœur meurtri !

Les yeux azurés caëlliens parcoururent l'assemblée à la recherche de deux visages qui partageaient étrangement une douleur commune... celle de la perte de l'être aimé ! Aujourd'hui, elle était là avant tout pour Chiméra et Ober... ou Ober et Chiméra. Il n'y avait pas d'ordre dans l'esprit et le cœur de Caël, simplement beaucoup d'affection et de respect pour ces deux femmes étrangement antinomiques qu'elle aimait particulièrement !

Volontairement, Caël resta à bonne distance de l'attroupement constitué pour l'occasion. Elle regarda chacun des gestes des deux célébrantes et écouta chacune de leurs paroles. Elle connaissait chacun des mots prononcés par Lastree ou Chiméra... ils résonnaient en elle dans un souffle de son enfance et de son adolescence ! Des mots de chez elle...

Comme tout cela lui paraissait étrange et décalé ! Mumia était enterré sur le sol franc comtois selon le rituel celte. Caëlliane ne savait pas quoi en penser. L'aurait il souhaité ? Caëlliane n'arrivait pas à trouver de réponses évidentes. Elle avait connu deux Mumia si différents : L'un de là-bas et l'autre d'ici, l'un tellement attaché aux valeurs celtes et l'autre souhaitant oublié son passé... Les souvenirs envahissaient Caëlliane. Sa gorge se nouait à l'étouffer....

La cérémonie, d'une beauté magnifique, se terminait enfin. Caëlliane ne quittait pas des yeux, cette flamboyante rousse, qu'elle avait connu si gaie et si simple. Mais là, Chiméra, duchesse de Cholet, Chambellan de Bretagne, restait d'une dignité incroyable, gardant en elle sa douleur, sa colère, ses questions, ses incompréhensions... Elle tenait son rang avec un courage incroyable ! Mais la bretonne genevoise savait combien elle souffrait … souffrance proportionnelle à la profondeur de sa sensibilité ! Caëlliane irait la voir et discuterait avec elle plus tard... Elles auraient beaucoup de choses à se dire... Mais à cet instant, elle devait finir la première chose pour laquelle elle était venue : Lui dire au revoir et lui souhaiter un bon voyage.

Une fois les lieux quasiment vides, Caëlliane s'agenouilla et traça avec son index autour d'elle un cercle. Elle marqua les 4 points cardinaux. Fermant les yeux, les mains biens à plat sur ses cuisses, les cheveux au vent, elle se mit à fredonner:


"Je sais que tu n'es plus là..
Et que je dois te laisser partir
Car nombreuses sont les choses que tu dois faire
Nombreuses sont les choses que tu dois voir !
Je ne pleurerai pas en pensant à toi !
Car je te suis reconnaissante
pour chacun de nos échanges
pour chacune de nos chamailleries
pour chacune de tes écoutes
pour le bonheur simple qu'à chaque fois tu m'as offert !

Je sais quil est temps pour toi de voyager seul.
Durant un temps, mon coeur aura de la peine.
Mais penser à toi m'apportera réconfort et consolation
Les souvenirs absorberont la douleur
Car nous ne serons séparés que pour quelques temps !
Je sais que tu n'es pas loin
Je sais que ton souhait est que la vie continue !
Je sais que je continuerai à te parler...

Et même si je ne peux te voir ou te toucher
Je sais que tu seras là,
Je sais que si j'écoute mon cœur
Je sentirai ta présence
Et quant à mon tour, je devrais partir,
Tu seras là, avec ton sourire pour m'accueillir,
Tu seras là avec le Grand Esprit !

Mais en attendant,
Je n'irai pas sur ta tombe pour te pleurer
Car
Tu seras dans les mille vents qui soufflent,
Tu seras dans le scintillement des cristaux de neige,
Tu sera dans la lumière qui traverse les champs de blé,
Tu seras la douce pluie d'automne,
Tu seras le chant des oiseaux dans le calme du matin,
Tu seras l'étoile qui brille dans la nuit !

Je n'irai pas sur ta pierre...
Car le voyage continue...
Il est simplement différent... mon frère !"


Elle resta un moment sans bouger à prier la Mère pour qu'elle soutienne Chiméra et Ober dans leur peine... pour qu'elle leur donne le courage et la force d'avancer et de croire à nouveau dans les beautés de la vie.

Puis, elle se releva.... Il était grand temps qu'elle récupère ses enfants, gardés par la vieille Germaine.

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Caëlliane Woronvë : En transit
Elanor_
La cérémonie avait prit une tournure bien différente et l'adieu se transformait en hommage ... comme si son ultime présence à Lui, corps désincarné, était le témoin nécessaire au passage de sa filleule au grade supérieur de leur ordre.
Elle était officiellement druide puisque maîtrisait de façon officielle deux des trois voies de la connaissance.

Ovate et Belean, Belean et Ovate, laquelle des deux avait sa préférence ?
Devrait-elle choisir où ces deux arts s'entremêlaient-ils pour faire d'elle ce qu'elle était aujourd'hui dans son entièreté ?
Elle ne se posa pas la question ou alors de furtive façon, étrangement, elle avait le sentiment d'avoir dépassé cette étape, ce besoin de reconnaissance qui la saisissait alors qu'elle s'y attendait le moins.

C'est donc le coeur imprégné de doutes qu'elle se laissa passer l'anneau au doigt, devait-elle ôter l'ancien pour autant ? Elle devrait le demander à Chimera, plus tard ...

Se saisissant du flambeau elle s'inclina avant de répondre :


"Comme je l'ai fais jusqu'à aujourd'hui pour Dianchect, je mettrais à présent tout en œuvre pour me montrer digne de Dagda, de toujours porter bien haut nos traditions afin qu'elles ne se perdent pas dans les limbes."


Elle lui sourit puis recula d'un pas, se sentant mal à l'aise d'être ainsi soudainement le centre de l'attention de tous.

Elle la regarda s'éloigner alors et se rapprocha des deux Saint Claudiennes avec lesquelles s'étaient tissés d'improbables liens.
Elle commença par la pétillante Blanca, la serrant contre elle un court instant, partagée entre affection non feinte et pudeur des sentiments :


"Merci Blanca pour ta patience, pour avoir su m'expliquer certaines choses concernant les sentiments et les relations intra-humaines. Je garderai un souvenir ému de notre rencontre, j'espère que malgré l'épreuve, tu en garderas un affectueux à mon égard. Je sais que tu sauras avancer sur le chemin que tu t'ai tracé mais je prierais malgré tout la Déesse mère afin qu'elle veille sur toi et ta famille."

Elle embrassa affectueusement la joue de la jeune femme puis se dirigea vers Ober :

"A toi Ober, que j'ai maintes fois détestée pour avoir bouleversé ce que je croyais acquis, pour avoir perturbé l'ordre que je croyais faussement établit, je dis merci. Merci de m'avoir ouvert les yeux sur tous les possibles, sur la capacité qu'a un être à se reconstruire dans l'adversité malgré la douleur. Merci de lui avoir apporté ces mois merveilleux de bonheur et de réconciliation avec lui-même. Sois persuadée que tu n'aurais pas pu mieux faire et que personne n'aurait mieux que toi pu chasser les démons qui le poursuivaient à part lui-même, mais ils ont eut raison de lui. Comme nous, gardes de lui le souvenir d'un homme droit et joyeux, qui savait éclairer nos tavernes de sa formidable joie de vivre et de son amour des autres."

Elle l'embrassa également, la pressant contre son cœur :

"Je laisserai derrière moi une âme amie qui a su m'accueillir et me reconnaitre malgré ma défiance jusqu'à me faire changer d'avis et pouvoir l'apprécier au-delà de ce que je croyais possible. Je pars, mais le coeur enrichit de cette rencontre par la compréhension et l'apaisement que tu as su m'apporter."

Elle fouilla dans sa gibecière et en ressortit un brin de bruyère séché qu'elle lui tendit avant de conclure :

"Voici pour toi un souvenir du passage parmi vous d'une poignée de bretons qui auront su partager vos vies ne serait-ce qu'un court instant. Fleur à la fois fragile et résistante, la bruyère parcoure nos landes jusqu'à flanc de falaise et porte en elle les légendes de nos terres. Je te donne par ce geste un peu de nos traditions, à toi qui a su écouter avec patience et parfois, je le crois, réel intérêt, les radotages d'une presque vieille druidesse, accablée par le souvenir et désireuse de partager un peu de ses croyances avec une personne suffisamment sensible pour la comprendre ... parfois."

Elle lui sourit et la relâcha ... il était temps pour elle de partir à son tour, afin de finir le périple qu'elle s'était promis de faire avant d'être interceptée par un roux qui jamais plus ne la quitterait.
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En deuil ...
margot_wolback
Et voilà, il était là et ailleurs, absent et présent...
Il avait réussi à réunir l'improbable, quelles que puissent être les rancunes, les non-dits, et les espoirs déçus.

Il était temps... Temps de tourner les talons à défaut de tourner la page, de penser à lui en souriant plutôt qu'en pleurant.
La blonde ne pouvait prendre les souffrances des autres, espérer simplement que la vie suivrait son cour, pas trop mal à défaut de bien...
Chimera a rejoint le carrosse, l'heure du départ a sonné.
Prenant dans ses bras Ober, puis Hermine puis Blanca...


Merci à vous! Merci pour tout!
Nous nous reverrons, je vous souhaite tout le bonheur possible. A vous aussi Ober, à vous aussi...


Puis elle se tourne vers Lastree et son ptit bouchon en souriant. Vous nous accompagnez un bout de chemin?
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