Marzina
Toujours le même rituel depuis quelle sétait réveillée de son coma, suite à sa fausse couche. Souper, se laver, se coucher. Puis se lever, attendre que la journée passe, et recommencer. Là, elle se trouve devant un repas complet, avec une portion bien trop grande pour quelle puisse tout avaler. Mais c'est habituel, encore une fois.
« Mangez tout, vous devez récupérer vos forces suite à votre maladie ! »
Une maladie, cétait lexcuse quils avaient trouvé pour sa fausse couche. Ils nen avaient pas dit plus, de peur quelle nen parle à sa cousine médecin, mais Marzina navait pas posé de question. Etrangement, elle navait pas tellement envie non plus de recouvrir les souvenirs qui sétaient planqués dans un coin de son cerveau. Elle avait comme une angoisse lorsquelle envisageait de sonder ses méninges, et abandonnait vite lidée, qui lui glaçait le sang. Et pourtant, cétait angoissant aussi, le vide, ce trou dans son esprit
Elle avait commencé à mincir, et retrouvait petit à petit ses formes habituelles, mis à part sa poitrine, qui ne semblait pas bouger aussi vite que le reste. La vie était douce avec elle, le personnel la choyait autant que lorsquelle avait perdu sa mère, et lanimation dans sa vie lui permettait de garder une humeur constante qui lui permettait de recouvrer la santé rapidement. Encore un repas où elle navait pas mangé grand-chose, et avait dû supporter les reproches de la gouvernante. Juste un sourire un peu attendri, face à ces égards.
Et puis la voilà dans sa chambre, les longues boucles blondes laissées libres sur les épaules, et démélées, dans sa longue robe de nuit dun blanc immaculé, la petite princesse débauchée - qui a récemment prit un coup dans laile comme vous pouvez le constater sallonge dans son royal lit, entre ses draps qui valent plus chers à eux seuls que lune des maisons des paysans du coin. Mais ca elle ne le sait pas, petite-fille de Roy, adoptée par un Duc devenu Roy lui aussi, elle a toujours vécu dans lopulence. Le seul drame de sa vie avait été jusquà maintenant la mise à feu de Rohan par larmée françoyse, lors de la grande guerre dindépendance. Jusquà maintenant jai dit, parce que finalement, les récents événements de sa vie lavaient bien plus brisée que nimporte quoi dautre, tellement quelle avait inconsciemment préféré enfouir ces souvenirs plutôt que de les affronter.
Et voilà, elle souffle les bougies du chandelier, et sallonge dans son lit, regarde au plafond. Son esprit est vide, tranquille, et ca la dérange, elle na pas lhabitude dêtre aussi calme. Sa mine se renfrogne, et soudain surgit de sa mémoire, le souvenir de deux yeux bleus qui lobservent. La voilà troublée, son cur semballe, elle se redresse dans son lit, et boit un verre deau. Moue dédaigneuse. Elle na jamais aimé leau.
Elle se réinstalle dans son lit, ses grands yeux noirs ouverts qui fixent le plafond. Ca y est, cette réminiscence, ca la troublée, elle narrive plus à fermer lil. Les minutes passent, un oiseau nocturne au loin fait entendre son cri, elle sursaute. Cest horrible, une nuit blanche, quand le sommeil vous prend, vous assomme, et que vous restez définitivement éveillé. Les yeux bleus se rappellent à elle. Elle hésite à se lever, ce sera toujours mieux que de rester là à attendre le sommeil qui ne vient pas. Mais pour faire quoi, se lever ? Elle na rien à faire dans la vie, à part embêter les gens qui lentourent. Elle commence à dresser la liste des gens quelle aimerait embêter pendant quils dorment, et cherche lidée pour les mettre hors deux. Un sourire mesquin naît sur son visage. Oui, elle sait ce quelle va faire !
Brusquement, un bruit se fait entendre. Un bruit qui parait étrange, en pleine nuit. Elle a lhabitude, des nuits blanches, et cest pour ca quelle sait que du bruit à cette heure de la nuit, ce nest pas habituel. Elle se redresse brusquement, et regrette que son chandelier soit éteint. Seule la lumière de la lune et des étoiles amenaient un peu de clarté dans cette grande chambre désertée de tous les serviteurs qui y transitaient la journée.
Le bruit vient du coté du couloir. Toute la journée, elle est maternée comme une gamine, la princesse débauchée, voilà ce que ca lui avait apporté, daimer Mais le soir, quand ca devient dangereux, ya plus personne !
Elle se demande si ca ne serait pas lun des membres de lOrdre des Trente qui monterait la garde, mais elle a besoin de vérifier, pour être sûre. En plus, si cest le cas, il pourra peut-être laider à faire passer la nuit plus vite, le temps passe toujours plus vite avec de la compagnie. Elle descend du lit, traverse la pièce, ses pieds nus foulent le plancher alors quelle se rapproche de la porte, sa robe blanche volant comme une bannière fantomatique derrière elle. Elle pose la main sur la poignée, et sans bruit labaisse, ouvre la porte
Il y a une silhouette dans le couloir. Sur le coup, surprise, la voici sans voix, à lobserver fixement. Et puis, son esprit remonte à la surface, et ses lèvres saniment, tandis quelle continue de cligner ses yeux noirs, dubitative :
« Qui êtes-vous ? »
Cest vrai ca, elle ne se souvenait pas lavoir déjà croisé, ce blond maigrichon
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«Qui ne sest jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce quest la liberté.»
« Mangez tout, vous devez récupérer vos forces suite à votre maladie ! »
Une maladie, cétait lexcuse quils avaient trouvé pour sa fausse couche. Ils nen avaient pas dit plus, de peur quelle nen parle à sa cousine médecin, mais Marzina navait pas posé de question. Etrangement, elle navait pas tellement envie non plus de recouvrir les souvenirs qui sétaient planqués dans un coin de son cerveau. Elle avait comme une angoisse lorsquelle envisageait de sonder ses méninges, et abandonnait vite lidée, qui lui glaçait le sang. Et pourtant, cétait angoissant aussi, le vide, ce trou dans son esprit
Elle avait commencé à mincir, et retrouvait petit à petit ses formes habituelles, mis à part sa poitrine, qui ne semblait pas bouger aussi vite que le reste. La vie était douce avec elle, le personnel la choyait autant que lorsquelle avait perdu sa mère, et lanimation dans sa vie lui permettait de garder une humeur constante qui lui permettait de recouvrer la santé rapidement. Encore un repas où elle navait pas mangé grand-chose, et avait dû supporter les reproches de la gouvernante. Juste un sourire un peu attendri, face à ces égards.
Et puis la voilà dans sa chambre, les longues boucles blondes laissées libres sur les épaules, et démélées, dans sa longue robe de nuit dun blanc immaculé, la petite princesse débauchée - qui a récemment prit un coup dans laile comme vous pouvez le constater sallonge dans son royal lit, entre ses draps qui valent plus chers à eux seuls que lune des maisons des paysans du coin. Mais ca elle ne le sait pas, petite-fille de Roy, adoptée par un Duc devenu Roy lui aussi, elle a toujours vécu dans lopulence. Le seul drame de sa vie avait été jusquà maintenant la mise à feu de Rohan par larmée françoyse, lors de la grande guerre dindépendance. Jusquà maintenant jai dit, parce que finalement, les récents événements de sa vie lavaient bien plus brisée que nimporte quoi dautre, tellement quelle avait inconsciemment préféré enfouir ces souvenirs plutôt que de les affronter.
Et voilà, elle souffle les bougies du chandelier, et sallonge dans son lit, regarde au plafond. Son esprit est vide, tranquille, et ca la dérange, elle na pas lhabitude dêtre aussi calme. Sa mine se renfrogne, et soudain surgit de sa mémoire, le souvenir de deux yeux bleus qui lobservent. La voilà troublée, son cur semballe, elle se redresse dans son lit, et boit un verre deau. Moue dédaigneuse. Elle na jamais aimé leau.
Elle se réinstalle dans son lit, ses grands yeux noirs ouverts qui fixent le plafond. Ca y est, cette réminiscence, ca la troublée, elle narrive plus à fermer lil. Les minutes passent, un oiseau nocturne au loin fait entendre son cri, elle sursaute. Cest horrible, une nuit blanche, quand le sommeil vous prend, vous assomme, et que vous restez définitivement éveillé. Les yeux bleus se rappellent à elle. Elle hésite à se lever, ce sera toujours mieux que de rester là à attendre le sommeil qui ne vient pas. Mais pour faire quoi, se lever ? Elle na rien à faire dans la vie, à part embêter les gens qui lentourent. Elle commence à dresser la liste des gens quelle aimerait embêter pendant quils dorment, et cherche lidée pour les mettre hors deux. Un sourire mesquin naît sur son visage. Oui, elle sait ce quelle va faire !
Brusquement, un bruit se fait entendre. Un bruit qui parait étrange, en pleine nuit. Elle a lhabitude, des nuits blanches, et cest pour ca quelle sait que du bruit à cette heure de la nuit, ce nest pas habituel. Elle se redresse brusquement, et regrette que son chandelier soit éteint. Seule la lumière de la lune et des étoiles amenaient un peu de clarté dans cette grande chambre désertée de tous les serviteurs qui y transitaient la journée.
Le bruit vient du coté du couloir. Toute la journée, elle est maternée comme une gamine, la princesse débauchée, voilà ce que ca lui avait apporté, daimer Mais le soir, quand ca devient dangereux, ya plus personne !
Elle se demande si ca ne serait pas lun des membres de lOrdre des Trente qui monterait la garde, mais elle a besoin de vérifier, pour être sûre. En plus, si cest le cas, il pourra peut-être laider à faire passer la nuit plus vite, le temps passe toujours plus vite avec de la compagnie. Elle descend du lit, traverse la pièce, ses pieds nus foulent le plancher alors quelle se rapproche de la porte, sa robe blanche volant comme une bannière fantomatique derrière elle. Elle pose la main sur la poignée, et sans bruit labaisse, ouvre la porte
Il y a une silhouette dans le couloir. Sur le coup, surprise, la voici sans voix, à lobserver fixement. Et puis, son esprit remonte à la surface, et ses lèvres saniment, tandis quelle continue de cligner ses yeux noirs, dubitative :
« Qui êtes-vous ? »
Cest vrai ca, elle ne se souvenait pas lavoir déjà croisé, ce blond maigrichon
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«Qui ne sest jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce quest la liberté.»