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[RP] D’un changement de cap, Ne lésinons pas sur les moyens

Akheane
[Ou le jour d'un nouveau changement est arrivé]


Décision allait être prise. Plusieurs questions avaient trouvé réponses, il ne lui manquait plus que… En fait, elle ne savait pas ce qu’il lui manquait pour qu’elle saute le pas. Sans vraiment savoir ce qu’elle attendait, elle laissait filer le temps ; se préoccupant plus de sa prochaine commande de tenue que d’autres choses. L’ennui la gagnait petit à petit, sournois, vicieux et pervers. Il s’insinuait en elle tel un serpent furtif. Avant même qu’elle ne s’en rende compte, il était là. Rares étaient les moments qui le faisaient fuir. Malgré tout, ils valaient le coup ces instants, alors elle restait.

Une conversation intéressante l’avait sorti de sa torpeur. On lui proposait à présent une visite guidée de la ville ou plus précisément, d’une partie de la ville. Rendez-vous avait été pris pour le lendemain. Elle ne s’attendait pas spécialement à être surprise, tout se ressemblait tellement, mais qui ne tente rien, n’a rien. C’est ainsi qu’après un déjeuner rapide, elle se rendit devant l’auberge. Vêtue d’une robe sombre, qui se voulait discrète, elle s’adossa à un arbre, non loin, tripotant machinalement le médaillon qui ornait son cou. Dans l’attente…





Edit pour correction orthographique.
Eilhin
[Qui ne se ressemble pas ... peut parfois s'assembler. ]


Les journées lui semblent de plus en plus courtes à la rouquine qui court dans tous les sens. De la mine à son bureau de Cam, de la Démonesse Fleur Bleue à son bureau de tribun, de la maison à la mare aux canards au moulin à deux cheminées, elle est partout à la fois, essayant de ne décevoir nul part, tant que faire se peut.

Mais aujourd'hui, elle va occuper le peu de temps qu'il lui reste à tout autre chose. Faire visiter un lieu insolite, du moins l'espère-t-elle, à la Dame de Lasteyrie. Si les premières rencontres avec celle qu'elle surnomme la Dame Blanche l'avaient laissée sur une impression mi figue mi raisin, peu à peu son avis s'est fait plus tranché, la rouquine ayant finalement réalisé que sa compagnie pouvait être plaisante, et ce malgré leurs nettes différences sur bien des points.

A l'heure du rendez vous, elle se présente donc, ponctuelle, sans avoir particulièrement soigné sa mise. Ses longues boucles rousses retombent toujours en tous sens sur ses épaules qu'un simple châle de laine dissimule, ses bottes et ses vêtements sont encore recouverts de la noire poussière de la mine de Fer.

Souriant à Akheane qui se trouve déjà là, elle ne se fait pas attendre pour en venir directement à la raison de leur présence ici à toute deux :


Bien le bonjour à vous Akheane. Alors prête à visiter votre futur chez vous ?

Elle est comme ça la rousse, à tirer des plans sur la comète et à mettre la charrue avant les boeufs.
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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Akheane
[Peut-être parce que les contraires s’attirent…]




Lasteyrie avisa la Rousse se pointer. Elle était repérable à des kilomètres à la ronde quand le soleil glissait sur sa chevelure de feu. Flamboyante à la fois couverte de suie, le contraste était particulier. Après tout Il caractérisait la commissaire aux mines, elle l’avait toujours vue sortant des mines, depuis son premier jour à Tournai.

Elle se décolla de l’arbre qui lui avait servi de support durant sa courte attente. Elle replissa rapidement sa robe puis un léger sourire sur le visage, elle s’avança à la rencontre de son guide. Légère inclinaison de la tête en guise de bonjour elle se retint d’arquer un sourcil.


N’y allons pas trop vite non plus, rien est fait encore.

Petit sourire qui se voulait avenant et rassurant avant de poursuivre.

Mais je suis prête à découvrir ce qui selon vous m’irait parfaitement. Je vous suis Eilhin.

Dans un léger bruissement de tissu elle prit sa suite. Même si cela ne paraissait pas spécialement, elle était ravie que la tavernière de la Démonesse ait pris de son temps pour l’emmener et la conseiller.
Eilhin
Ne se départissant pas un instant de son éternel sourire, la jeune rouquine s'engage alors dans les ruelles de Tournai qu'elle connaît désormais par coeur. Peu désireuse de faire traverser les quartiers les plus sombres à sa compagne du moment, elle décide d'emprunter un trajet certes plus long, mais qui fera apprécier à Akheane les plus beaux quartiers du village, les rues commerçantes et animées, d'où proviennent milles odeurs et couleurs chatoyantes.

Son pas est lent, elle prend bien garde de ne jamais se trouver devant la Dame de Lasteyrie, faisant comme à son habitude la conversation.


Je n'ai rien pu apprendre d'autre que ce que Jo Staline nous a dit l'autre jour sur ce château, mais si après votre visite il s'avère qu'il vous plaise vraiment, alors nous pourrons sûrement nous renseigner afin de connaître son histoire.

De détours en raccourcis, d'échopes en tavernes, de ruelles en rues, et après avoir longé un long moment le bord de la rivière, les deux jeunes femmes parviennent enfin au pied de l'objet de leur promenade. D'un geste la rouquine montre un autre château au loin, bien plus sombre mais visible de là où elles se trouvent.

Là bas vous avez le donjon de l'illustre Seigneur Slamjack.

Puis se retournant vers l'imposant château abandonné qui leur fait face, le 75 de la si bien nommée Rue du Châeau.

Et voilà donc la fameuse propriété que je voulais vous montrer. Jo m'en a confié les clés.

Et Eilhin de sortir de la large poche de son tablier une grosse clé qu'elle tend à la noble dame tout en lui souriant aimablement et en mimant une révérence exagérée.

Après vous Akheane !
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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Akheane
[Pousse toi de là, que je m'y mette...]





Elle avait suivi la minière sans vraiment s’intéresser à ce qui l’entourait. Préoccupée, elle tentait de chasser de son esprit l’éternelle, l’immortelle, remise en question. Et si elle était en train de perdre son temps ? Discrètement, elle secoua la tête, comme pour chasser ses idées noires. Un petit sourire de façade, il le fallait bien. Elle hochait la tête de temps en temps, signifiant à son guide qu’elle était tout de même à l’écoute. L’histoire de la demeure… Même si elle emménageait, il n’était pas dit qu’elle y soit souvent.

Le fait de longer la rivière la rassura quelque peu... L’eau. Finalement, ça devait être son élément. Toutes ses demeures jouxtaient un cours d’eau. Toujours. Comme un signe.
Elle prêterait plus d’attention à ce qu’on comptait lui proposer pour la peine. Un bon point que la rivière soit à proximité.
Arrivée à destination, elle leva les yeux vers l’imposant édifice, ignorant complètement les indications sur le voisinage. Cette bâtisse l’intriguait, plus que de raison. A présent, elle voulait voir ce qu’elle cachait. Elle tendit la main, paume vers le haut, quand elle entendit Eilhin lui proposer la clé. Au moment de s’en saisir, son regard fut attiré par la courbette presque outrancière de sa voisine.


Si je ne veux pas du « Dame », je ne veux encore moins de la pirouette Caricaturale chère Eilhin.

Petit sourire, clé en main elle se détourna vers la porte. Les gonds grincèrent sous la pression. Un premier pas à l’intérieur, une odeur de renfermé vint l’agresser immédiatement. Elle resta un moment entre néant et lumière.. le temps à ses yeux de s’habituer à la pénombre.

Vous n'êtes jamais rentrée dedans alors ?
Eilhin
[Parce que bon sang ne saurait mentir].

Les joues de rousse s'empourprent lorsqu'elle se fait gourmander par Akheane pour son excès de zèle et aussitôt elle reprend une attitute moins cérémonieuse, les mains jointes dans son dos, légèrement craintive. Mais le sourire que lui adresse la Dame Blanche la rassure rapidement et la jeunette comprend que les reproches se veulent plus taquineries qu'autre chose.

Laissant échapper un petit soupir de soulagement et reculant d'un pas pour laisser la peut être future propriétaire des lieux entrer dans la demeure abandonnée, elle réprime comme elle peut sa curiosité, l'un de ses défauts et pas des moindres !

A la question de la blonde vénitienne, elle secoue la tête de droite à gauche avant que de répondre.


En effet, je n'y suis jamais entrée. Avec Giovani nous aimons beaucoup nous infiltrer dans les maisons abandonnées ouvertes aux quatre vents, mais ce château ci a toujours été fermé, et aucune fenêtre ne permet d'y entrer facilement.

Se mordant soudain les lèvres d'avoir comme à son habitude parlé trop vite en avouant une de ses activités nocturnes peu reluisante, elle s'empresse de dévier le sujet.

Mais comme vous le voyez dès l'entrée, s'il y a sûrement du travail pour en faire un endroit agréable à vivre, cette demeure semble encore parfaitement saine et en excellent état, à en juger déjà par la qualité du bois de cette porte.

Et la jeunette de glisser un regard curieux vers l'intérieur, piaffant intérieurement d'impatience à l'idée d'entrer dans ce fameaux château et d'en découvrir le moindre recoin. Seul son regard émeraude, pétillant comme celui d'une petite fille la veille de la Saint Noël marque son émotion du moment.
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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Akheane
Elle s’était retournée vers son guide, la main toujours posée sur la porte maintenant ouverte. Un petit sourire en coin était venu s’installer sur son visage. Alors comme ça, La rouquine avait ce genre d’activité nocturne. Mais quel meilleur d’apprendre que de se rendre compte par soi-même après tout. Avisant la gêne de son interlocutrice elle n’enchaina pas, se disant plutôt que si la maison n’était pas accessible si facilement alors qu’elle était abandonnée, c’est qu’elle n’était pas complètement en ruine. Un bon point finalement. Un autre..

Le regard se tourne de nouveau vers l’imposant édifice, toujours à l’écoute de la Rousse… « Saine » « Agréable » « Excellent état », où étaient donc les défauts pour que cette demeure n’ait toujours pas trouvé acquéreur. Le prix peut-être… c’est vrai qu’ils n’en avaient pas parlé. Insignifiant pour la blonde mais cela aurait pu en repousser plus d’un. Ou une sombre histoire d’assassinat de prostitution ou un truc glauque dans le genre, certains sensibles pouvaient en tenir compte avant de prendre une décision, ce qui n’était pas son cas. Heureusement pour elle, si les histoires tordues avaient eu quelques influences sur ses actes, voilà longtemps qu’elle serait six pieds sous terre, ou au fond d’une grotte
.

Allons-y !

Le ton est doux mais ferme. Elle pénétra dans la demeure prenant bien soin d’ouvrir la porte en grand. Il faisait sombre, très sombre, il était difficile de distinguer quelque chose. La lumière du jour s’infiltrait laborieusement laissant entrevoir la poussière virevolter, dérangée par l’intrusion des deux jeunes femmes. Les pas résonnaient, un bruit sourd se faisait entendre. Presque impressionnant en pareille situation, peut-être même inquiétant.

Vous qui avez l’habitude de la noirceur des mines… je ne doute pas que vous vous y retrouveriez mieux que moi. Mais je crois que si nous voulons en voir plus, il va nous falloir partir en quête d’une fenêtre ou deux à ouvrir.

Pour ne pas dire : « Vous qui avez l’habitude de visiter les maisons en pleine nuit ». Nouveau sourire, elle reprit son avancée, à la recherche d’un mur sur lequel une fenêtre aurait pu être.
Eilhin
Un sourire de la rousse à la blonde vénitienne, comme un remerciement de ne pas avoir surrenchéri sur le coupable aveu de ses activités nocturnes, et Eilhin s'avance enfin dans la demeure, laissant lentement ses yeux s'habituer à l'obscurité. Sur ce point, Akheane ne s'est pas trompée, car la jeunette est en effet habituée au noir et après tant de temps passé au fond de la mine, sa vision lui permet désormais de s'orienter rapidement dans le noir le plus profond.

Avançant prudemment parmi ce qui n'est encore pour elle que des ombres, ses mains tâtonnant elles aussi les murs qu'elle longe, elle parvient soudain à ce qui lui semble être une poignée de fenêtre. Dans un grincement à faire se réveiller les fantômes de la demeure, la dite fenêtre s'ouvre et la rouquine en pousse aussitôt les volets au bois vermoulu. Si la porte était restée en bon état, l'on ne pouvait dire la même chose des volets qui ne semblent plus guère vaillants.

Une raie de lumière innonde soudain la pièce empoussiérée dans laquelle se trouvent les deux intruses, et à la grande surprise de notre gamine, elle n'est pas vide, contrairement à ce à quoi elle s'attendait. Tout autour d'elles l'on peut distinguer de grands draps blancs, recouvrant ce qui semble être du mobilier. Sur le mur du fond trône une magistrale cheminée, et dans l'âtre l'on peut encore apercevoir de la cendre et des restes de bûches calcinées. Sur les murs, quelques tableaux d'un goût douteux pour notre jeune paysanne et une grande tapisserie dont les couleurs ont passé, mais dont on peut deviner aisément qu'elle représente une scène de chasse.

La rouquine fronce les sourcils comme elle prend peu à peu la mesure de ce qui les entoure, et déjà mille questions l'assaillent. Mais elle se garde bien de les poser à voix haute. Pourquoi diable ce château n'a t-il pas été vidé lorsque ses anciens propriétaires sont partis ? Comptaient ils revenir un jour ? En ont-ils été empêchés par quelque dramatique évènement ?

La curiosité de la jeunette est définitivement piquée à vif, et foi d'Eilhin, elle compte bien décourvir le mystère qui se cache derrière les murs de ce château.

Se retournant vers Akheane restée quelques mètres en arrière :


Voyez la taille de cette première pièce et la majesté de cette cheminée !! Je ne me souviens pas en avoir vu de pareille, à part peut être dans le bureau de Sa Grandeur !

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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Akheane
[Qu’est-ce que c’est que ce Bordel ?]





La lumière prenait enfin possession des lieux laissant apparaitre les contours de la pièce où elles se trouvaient. Un tour sur elle-même pour se situer. Dans sa quête d’une fenêtre, elles avaient passé un genre de Hall avant de se retrouver dans ce qui semblait être un salon. La surprise ne pouvait pas se lire sur son visage, pourtant, elle l’était… Bordel, cette maison n’avait jamais été vidée. Les propriétaires avaient dû partir en voyage depuis bien longtemps, vu l’état des lieux, ils avaient pourtant pris soin de laisser des « Protections » sur les meubles, ils n’avaient pas récupéré leurs affaires personnelles et avaient laissé une clé au service du cadastre… C’est bien qu’ils comptaient revenir.

Léger haussement d’épaule, elle s’avança. Se saisissant d’un des linges blancs, elle délivra un fauteuil de sa prison, puis un autre. Le mobilier était usé, vieux, mais on pouvait tout de même constater le bel ouvrage qu’il avait dû être. Le temps et le manque d’entretien avait eu raison de sa prestance. Elle laissa les différents voiles sur le sol avant de se diriger vers la dite cheminée. C’est vrai que la pièce était grande, bon, ça ne valait pas le domaine familial, mais c’était pas mal quand même. Elle laissa son index glisser sur le linteau particulièrement bien ornementé de la cheminée. La couche de poussière était telle, qu’on pouvait facilement se dire que des décennies avaient séparé la condamnation de cette maison et l’intrusion des jeunes femmes.

S’époussetant les mains elle se tourna vers Eilhin, toujours à son exploration
.

Vous êtes certaine que personne n’est jamais venu faire valoir son droit sur cet endroit ? Les propriétaires, ou une descendance venue d’on ne sait où ?

Des fenêtres, il y en avait plein dans cet endroit, elle en ouvrit, une, puis deux, puis trois. A chaque fois qu’un volet était repoussé, un sombre grincement résonnait autour d’elle, une plainte, comme une protestation. Elle s’appuya sur l’un des rebords, observant les jardins. Des travaux oui... il y en aurait. Plus qu’un rafraichissement, elle voudrait y imposer sa marque comme sur tout ce qu’elle possédait.

Je ne sais pas trop…


Après tout, ça l’enquiquinerait royalement qu’un de ces jours on vienne lui dire que les anciens propriétaires réclamaient leur bien.


Allons voir quelle autre surprise nous réserve cet endroit.

Nouveau sourire à l’attention de la Rousse. Elle se détacha de la fenêtre pour se diriger vers une autre porte. Bordel… dans quoi elle s’engageait encore ?
Eilhin
De découverte en découverte, le mystère s'épaissit.

A son plus grand regret, la rouquine ne sait que secouer la tête en signe d'ignorance pour toute réponse à la question, somme toute légitime, d'Akheane. Pour elle aussi, tout ceci est bien étonnant, et elle ne s'attendait vraiment pas à trouver cette demeure dans cet état, comme si quelqu'un comptait un jour y revenir.

Grimaçant à l'idée de ce qui a pu empêcher les propriétaires du château de reprendre possession des lieux, elle observe, immobile, la Dame de Lasteyrie aller et venir dans cette première pièce qu'elles viennent de découvrir. Son imagination fertile déjà s'emballe, et elle se met à penser à la même pièce, nettoyée, redécorée avec goût, avec en son centre la toute nouvelle maîtresse des lieux donnant réception pour tous les notables Tournaisiens et offrant rafraïchissements et pâtisseries.

Pour sûr, le tableau semble des plus réalistes, et si Eilhin peut aider en quoique ce soit la Bourguignone à réaliser ce projet, alors elle retournera ciel et terre pour ce faire.

Soudain, la voix de sa comparse du jour la tire de ses rêveries, la faisant presque sursauter, et la rouquine lui offre un sourire en guise d'excuse avant que de lui répondre aimablement :


Oui, oui continuons ! J'ai hâte de voir la suite moi aussi, ce château semble cacher mille et unes merveilles !

Espérons seulement qu'elles ne finiront pas par trouver un cadavre dans un placard, ceci gâcherait un tantinet -doux euphémisme- le plaisir de leurs découvertes !

Eilhin suit donc Akheane alors qu'elle pousse une autre porte et ne peut retenir une exclamation de surprise en entrant dans cette seconde pièce.
Il s'agit à n'en pas douter d'un bureau, comme l'indique l'écritoire dont le drap qui le recouvrait est tombé au sol. Une immense bibliothèque occupe tout le mur du fond, et toutes les étagères sont remplies de livres, en plus ou moins bon état. Les années n'ont en effet rien épargnés à la fragilité de l'éphémère parchemin que rien n'est venu protégé tout ce temps, si ce ne sont les couvertures de cuir. La jeune paysanne n'avait jamais vu autant de livres réunis en un seul endroit, et ses yeux vont et viennent sur les rayonnages, pétillant de curiosité et d'excitation.

Sans même savoir si les convenances l'autorisent à faire cela, elle s'avance vers l'imposante bibliothèque et se saisit d'un petit ouvrage encore en état acceptable. Soufflant dessus pour ôter la couche épaisse de poussière et en découvrir le titre, elle le lit alors à haute voix :


"L'art d'aimer", traduction d'Ovide par Chrétien de Troyes.

Le rouge aux joues, elle s'empresse de ranger le livre, consciente du regard d'Akheane sur elle, et elle tente très maladroitement de changer de sujet.

Le propriétaire des lieux était à n'en pas douter un érudit et un homme fortuné pour se permettre d'avoir autant de livres ! Regardez moi tout cela !!
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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Akheane
[Telle Shéhérazade, Mille et Une merveilles pour Mille et Une Nuits]


Nouveau sourire à l’attention de la Rousse. Elle se détacha de la fenêtre pour se diriger vers une autre porte. Bordel… dans quoi elle s’engageait encore ? Elle marqua un temps d’arrêt devant la découverte, manquant de peu se prendre la rouquine dans le dos. Le regard vagabond, elle observait, se mettant en retrait pour laisser passer son guide. La faible lumière émanant de la pièce voisine laissait entrevoir une bibliothèque bien fournie, en plus d’un bureau et ce qui paraissait être un fauteuil, caché par un drap ; niché près d’une nouvelle cheminée plus petite que la précédente.

Reprenant gout à l’exploration, elle ouvrit la seule fenêtre de la pièce, toujours le même grincement plaintif des volets se fit entendre. Lasteyrie s’imaginait facilement ici. Un feu ronflant dans l’âtre, un Bourgogne dans une main, un ouvrage dans l’autre. Elle s’avança vers le bureau, une écritoire ouvragée, poussiéreuse, certes, mais d’une solidité visible. Ses doigts vagabondaient sur le bois, découvrant les fines rainures, laissées par les travaux d’autrui. Troisième bon point pour la Blonde. Par la lecture elle s’instruisait, par l’instruction elle atteignait cet état de conscience supérieure, qui lui permettait de vivre telle une déesse parmi les hommes. Elle était captivée par le nombre de reliures, de rouleaux de parchemins posés ici et là. Elle aurait aimé à cet instant les dévorer tous. Une pensée traversa son esprit, qu’elle achète ou non cette demeure… elle se servirait assurément de ces trésors.

La voix de sa comparse la ramena au présent. « L’art d’aimer » traduction d'Ovide par Chrétien de Troyes. Elle connaissait bien cet ouvrage. Non pas qu’elle était friande de ce genre de lecture mais elle avait eu à l’étudier. L’un de ses anciens précepteurs adeptes des textes latins lui en avait fait baver de ce genre d’écrit. Prenant le temps de se souvenir du caractère des plus érotiques du texte, elle se retourna vers Eilhin.


Le livre trois est particulièrement intéressant, si vous me le permettez je pourrais vous en déclamer quelques passages.

N’attendant pas sa permission, le regard de nouveau perdu sur les jardins défraichis elle murmura… pour elle-même, mais assez audible tout de même…

« Tandis que Vénus m'inspire, jeunes beautés, prêtez l'oreille à mes leçons. La pudeur et les lois vous le permettent; votre intérêt vous y invite. Songez dès à présent à la vieillesse qui viendra trop tôt, et vous ne perdrez pas un instant. Tandis que vous le pouvez, et que vous en êtes encore à vos années printanières, donnez-vous du bon temps; comme l'eau s'écoulent les années. Le flot qui fuit ne reviendra plus à sa source; l'heure une fois passée est passée sans retour. Profitez du bel âge : il s'envole si vite ! Chaque jour est moins beau que celui qui l'a précédé. Dans ces lieux hérissés de broussailles flétries, j'ai vu fleurir la violette; ce buisson épineux me donna jadis de suaves couronnes. Un temps viendra où toi, qui, jeune aujourd'hui, repousses ton amant, vieille et délaissée, tu grelotteras la nuit dans ton lit solitaire; alors les amants rivaux, dans leurs querelles nocturnes, ne briseront plus ta porte, et le matin tu n'en trouveras plus le seuil jonché de feuilles de roses. Sitôt, hélas ! Notre corps se couvre de rides ! Sitôt s'effacent les couleurs qui brillaient sur un gracieux visage ! Ces cheveux blancs, qui datent de ton enfance, te couvriront bientôt toute la tête. Le serpent, en quittant sa peau, se dépouille de sa vieillesse, et le cerf, en renouvelant son bois, semble rajeunir; mais rien ne remplace les avantages que le temps nous enlève. Cueillez donc une fleur qui, si vous ne la cueillez, tombera d'elle-même honteusement flétrie. » *

Petit raclement de gorge avant de retourner à la rouquine.

Vous devriez le lire, ces textes sont… des plus stimulants.

Un petit sourire en coin pour appuyer ses propos, avant de revenir au bureau et s’y appuyer. Eilhin, rougissante était particulièrement charmante, à n’en point douter.

J’en avais un exemplaire par le passé… je vous l’aurais bien donné mais…

Petite moue d’hésitation, elle n’était pas là pour raconter sa vie après tout.

Bref, considérez qu’il est à vous.

Nouveau sourire appuyé. Elle prenait petit à petit sa décision et puis... à qui manquerait cet ouvrage…






* Traduction française de M. Heguin de Guerle
Eilhin
[Quand une rousse voudrait être souris pour disparaître dans son trou.]


Dire que notre Eilhin est gênée lorsque la Dame Blanche commence à lire un passage de l'ouvrage serait, une fois encore , un bel euphémisme. Non pas que notre rouquine soit si prude qu’elle ne sache rien des choses de l’amour, mais se retrouver ainsi avec cette dame, presque une inconnue si l’on y réfléchit bien, à entendre de tels mots, voilà qui nous la place dans une situation dans laquelle elle se sent des plus mal à l’aise. Les joues aussi écarlates que ses boucles, la jeune fille toussote pour dissiper sa gêne, allant même jusqu’à détourner le regard lorsqu’elle sent celui d’Akheane se poser sur elle.

Aux prémices de l’évocation de son passé, elle relève pourtant rapidement les yeux, osant même les plonger dans ceux vert d’eau de sa comparse du jour. Un instant, l’espoir qu’enfin elle se décide à se confier un peu à elle fait naître une lueur dans les deux émeraudes de la rouquine, espoir vite déçu par le subtil détournement de conversation de son interlocutrice. Sa curiosité ne sera pas satisfaite cette fois encore, et notre gamine se contient comme elle peut pour ne pas poser les centaines de questions qui lui brûlent les lèvres.
Sans savoir si ses pensées du moment se trahissent sur son visage, c’est un sourire surpris qu’elle laisse apparaître alors qu’elle se voit offrir ce fameux livre. Muette d’interminables secondes, ce qui n’est pas peu dire pour notre commère locale, elle ne sait alors que balbutier quelques remerciements bien maladroits.


Heu … bah … Je … Merci !

Et la rouquine de se saisir du livre tendu et de le serrer contre elle, comme le plus précieux des cadeaux, qu’il est effectivement de son point de vue. Son premier livre rien qu’à elle, si l’on excepte le Livre des Vertus offert par la vicomtesse D’Attigny.

Cet intermède passé, elle reprend rapidement contenance et esprit, et déjà la tornade rousse est sortie du bureau et se dirige vers l’escalier qui trône dans le hall qu’elles ont emprunté dès leur entrée dans la demeure. Laissant ses yeux s’habituer aux ténèbres qui se font de plus en plus denses et angoissantes à mesure que le regard monte vers l’étage, et la voilà qui commence à gravir les marches. Le bois grince sous chacun de ses pas et, frissonante, elle s’arrête plusieurs fois, s’agrippant comme une damnée à la rampe, par crainte que tout ne cède sous son poids.

Faisant une plus longue pause à mi parcours elle se retourne alors vers Akheane :


Méfiez vous en montant, cet escalier ne me semble guère en glorieux état, et il serait dommage que vous vous rompiez les os en tombant !

Par instinct, et sans même réfléchir à la portée d’un tel geste, elle lui tend alors sa main libre, lui offrant par ce geste un soutien pour monter.

Prenez ma main, je vais vous guider, j’y vois presque clair !

Presque est bien le mot … A peine si elle aperçoit la pointe de ses bottes à chaque pas qu'elle fait. Mais ça, elle ne l’avouera sûrement pas ! Bien trop fière la môme !

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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Akheane
[Fragilité et sensibleries… Quid des apparences ? ]




L’ouvrage passait de main à main. Un don qui ne lui appartenait pas encore de faire, mais qu’elle avait fait tout de même. Après tout, si elle devait acheter cette demeure, c’était avec tout ce qu’il y avait dedans. Elle déciderait ensuite de ce qu’elle s’approprierait ou pas. Chaque chose avait son intérêt, plus ou moins important selon les exigences, et le Très-Haut savait à quel point elle avait placé la barre haute. Le visage toujours éclairé par un sourire taquin, elle s’amusa de la réaction de la Rouquine. L’innocence de la jeunesse, l’innocence que l’expérience n’avait pas encore emportée était presque « Touchante ». Presque ! A son grand étonnement, ce presque était bien présent. La jeune femme l’avait surprise par ses attentions complètement désintéressées. Chose qui devenait bien rare en ce royaume, si ce n’est inexistante. Mais... il paraissait qu’il y avait toujours une exception pour confirmer la règle. Ou alors, la blonde se trompait, évènement rare en soit, mais possible. Elle prendrait le temps de la jauger, l’observer, la tester, si le dit temps lui était donné, car après tout, personne ne pouvait présager de l’avenir, son temps à Tournai était peut-être déjà compté.

Un dernier regard vers le bureau prometteur avant d’emboiter le pas derrière son guide. L’allure était lente, elle laissait ses doigts effleurer les différents objets à sa portée tout en se demandant qui avait pu les toucher, s’en servir pour ensuite les abandonner ainsi. Une couche de poussière se déposait sur ses doigts, imprimant un court instant le poids des années passées. Les mains se frottent pour ôter les dites traces.

Le questionnement fut de courte durée, son attention à présent tournée vers les différentes portes qui ne demandaient qu’à être ouvertes. Cependant, il en fut décidé autrement. La rouquine était déjà en quête des hauteurs de l’édifice. Ca craquait, des gémissements se faisaient entendre, la demeure feulait telle une chatte mécontente. La griffe acérée elle ne demandait qu’à faire mal, se protéger de l’intrusion.

Elle marqua l’arrêt quand la main tendue s’offrait à elle. Légère inclinaison de la tête… Avait-elle vraiment l’air si fragile pour que tout le monde veuille la protéger ? Avait-elle l’air si fragile pour que certains souhaitent l’endurcir ? Avait-elle l’air si fragile pour qu’on se préoccupe autant de son bien être ? Ce n’était pas la première fois qu’on tentait de la préserver depuis qu’elle était ici. La mine surprise, elle réprima son réflexe de dégager la main vite fait bien fait. Cependant, pour une étrange raison, elle ne voulait pas vexer sa compagne. Réflexion faite, elle agrippa le devant de sa robe d’une main, puis hésitante, son autre main glissa dans celle d’Eilhin. Rares étaient les personnes qui pouvaient se vanter d’une telle proximité avec Lasteyrie
.

Si vous y voyez clair alors… je ne peux que vous suivre.

Un sourire est esquissé dans la pénombre. Même pas dit que la Rousse le remarque. La main se serre légèrement, l’ascension continue. Lente… Chaque pas est présage de danger, l’éphémère sécurité des mains enlacées ne suffit pas à atténuer le sentiment qui l’envahit. Après les guerres qu’elle avait faites, après les épreuves passées, après les risques pris. Une saleté de bâtisse menaçait, grondait. Ce fut de courte durée. Arrivées sur ce qui semblait être un palier, elle devina la rampe se courber en un angle abrupte. Un autre étage…

Pour l’heure il fallait découvrir celui-ci
.

Toujours aussi clair pour vous ?
Eilhin
L'on n'y voit vraiment rien, et l'ascension de cet escalier semble comme durer des heures pour la rouquine. Sa main dans celle d'Akheane, elle progresse lentement, s'assurant à chaque fois qu'elle pose le pied sur une nouvelle marche que celle-ci va résister, avant d'avancer encore.

C'est donc logiquement un soupir qui vient ponctuer la fin de l'escalade, lorsqu'enfin elle comprend qu'elles sont parvenues au premier étage. C'est dans ces moments là qu'Eilhin regretterait presque de ne pas être un félin pour y vour réelement en pleine nuit.

Comme la question de La Blanche la tire de ses réflexions, elle hésite un instant avant de répondre, prenant courage à deux mains :


Laissez moi un instant je vous prie, je vais voir !

Voir quoi dans ce noir absolu ... Là est toute la question ! Lui lâchant la main, elle pousse alors la première porte, et pour son plus grand bonheur, une faible clarté l'accueille. Le volet de la dite pièce est en pire état que tous les autres, et quelques lames de bois ont cédé sous les ravages du temps, laissant toute liberté au soleil de percer.

Il y fait clair ! Venez sans crainte !

Et la jeunette d'avancer dans la nouvelle pièce pour aller complètement ouvrir le volet. Se retournant au moment où Akheane passe la porte, elle ne peut retenir une exclamation devant le spectacle.
Au milieu de ce qui est de toute évidence une chambre, et bien plus certainement la chambre principale du logis, trône un immense lit à baldaquins , comme la rousse n'en a jamais vu. Colossal est même le terme qui lui vient aussitôt à l'esprit tant on pourrait s'y étendre à trois personne de front sans même se toucher.

Au pied du lit, une malle en bois précieux, somptueusement décorée et assurément ...


HIIIIIIIIIIIIIIII !!!


Un rat !! Un immense rat noir vient de passer entre les jambes de la jeunette qui fait un écart d'un bon mètre en tendant son doigt vers l'immonde bestiole qui file droit vers la porte et vers ... Akheane.

Le courage soudain vient de disparaître ...

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"Membre du Mouvement "Libertés flamandes"
Akheane
Toujours sur le palier, elle se concentrait sur la pénombre, dans l’espoir d’apercevoir quelque chose. L’obscurité n’avait jamais vraiment été son truc. Elle aimait savoir où elle mettait les pieds. Qui était susceptible de l’approcher. Pour le coup, elle ne connaissait pas l’endroit, mais au moins, savait elle qui l’accompagnait. Sa main, à présent libre, tripotait le médaillon qui ornait son cou, l’autre était toujours appuyée sur la rambarde branlante.

Le son produit par les pas de la Rousse guidait son regard. Elle l’entendait s’éloigner, lentement. L’exploration avait de ces effets excitants assez particuliers. Une porte grinçait sous la pression d’Eilhin. Nouvelle surprise à venir assurément. Une lumière fébrile filtrait enfin, pas suffisamment pour appréhender la taille du couloir mais au moins, se diriger vers la porte était plus aisé. Elle répondit donc à l’appel de sa compagne. Le temps de se retrouver dans l’encadrement de la porte qu’un cri à vous en éclater les tympans se faisait entendre. Les deux portées jusqu’aux oreilles maltraitées, elle comprit rapidement de quoi il s’agissait.

Elles n’étaient pas si seules que ça finalement, un parasite de bonne taille, c’était incrusté. Leger sourire à la vue de la Rousse complètement désemparée. Ce n’était qu’un rat… pour une mineuse, habituée aux profondeurs grouillantes de parasites en tous genre, c’était assez amusant.

Leger écart pour éviter la chose qui lui fonçait dessus. Non pas qu’elle en avait peur, mais le toucher… jamais de la vie. Appuyée contre le montant de la porte, elle se retenue quand même de lui mettre un coup de botte pour accélérer sa fuite. Mais elle n’en fit rien. Une fois le « Monstre » parti, elle se retourna vers le tribun de Tournai.

C’est bon ! Vous êtes en sécurité à présent.

Petit sourire en coin, qu’elle arrive difficilement à dissimuler pour ponctuer sa phrase. Ses yeux s’attardent enfin sur la pièce. Une chambre ! C’est qu’ils avaient vraiment tout laissé. Voilà des choses qu’elle ne garderait incontestablement pas si elle devait prendre possession des lieux. C’était bien trop personnel, trop… le regard se pose sur le lit. Non vraiment, impossible pour elle.

Remettez-vous en! Et regardons ce qu’il y a dans ce coffre.

De la main, elle l’invite à la rejoindre près du possible trésor. Ah, curiosité, quand tu nous tiens…
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