Akheane
[Ou le jour d'un nouveau changement est arrivé]
Décision allait être prise. Plusieurs questions avaient trouvé réponses, il ne lui manquait plus que
En fait, elle ne savait pas ce quil lui manquait pour quelle saute le pas. Sans vraiment savoir ce quelle attendait, elle laissait filer le temps ; se préoccupant plus de sa prochaine commande de tenue que dautres choses. Lennui la gagnait petit à petit, sournois, vicieux et pervers. Il sinsinuait en elle tel un serpent furtif. Avant même quelle ne sen rende compte, il était là. Rares étaient les moments qui le faisaient fuir. Malgré tout, ils valaient le coup ces instants, alors elle restait.
Une conversation intéressante lavait sorti de sa torpeur. On lui proposait à présent une visite guidée de la ville ou plus précisément, dune partie de la ville. Rendez-vous avait été pris pour le lendemain. Elle ne sattendait pas spécialement à être surprise, tout se ressemblait tellement, mais qui ne tente rien, na rien. Cest ainsi quaprès un déjeuner rapide, elle se rendit devant lauberge. Vêtue dune robe sombre, qui se voulait discrète, elle sadossa à un arbre, non loin, tripotant machinalement le médaillon qui ornait son cou. Dans lattente
Edit pour correction orthographique.
Akheane
[Peut-être parce que les contraires sattirent
]
Lasteyrie avisa la Rousse se pointer. Elle était repérable à des kilomètres à la ronde quand le soleil glissait sur sa chevelure de feu. Flamboyante à la fois couverte de suie, le contraste était particulier. Après tout Il caractérisait la commissaire aux mines, elle lavait toujours vue sortant des mines, depuis son premier jour à Tournai.
Elle se décolla de larbre qui lui avait servi de support durant sa courte attente. Elle replissa rapidement sa robe puis un léger sourire sur le visage, elle savança à la rencontre de son guide. Légère inclinaison de la tête en guise de bonjour elle se retint darquer un sourcil.
Ny allons pas trop vite non plus, rien est fait encore.
Petit sourire qui se voulait avenant et rassurant avant de poursuivre.
Mais je suis prête à découvrir ce qui selon vous mirait parfaitement. Je vous suis Eilhin.
Dans un léger bruissement de tissu elle prit sa suite. Même si cela ne paraissait pas spécialement, elle était ravie que la tavernière de la Démonesse ait pris de son temps pour lemmener et la conseiller.
Akheane
[Pousse toi de là, que je m'y mette...]
Elle avait suivi la minière sans vraiment sintéresser à ce qui lentourait. Préoccupée, elle tentait de chasser de son esprit léternelle, limmortelle, remise en question. Et si elle était en train de perdre son temps ? Discrètement, elle secoua la tête, comme pour chasser ses idées noires. Un petit sourire de façade, il le fallait bien. Elle hochait la tête de temps en temps, signifiant à son guide quelle était tout de même à lécoute. Lhistoire de la demeure
Même si elle emménageait, il nétait pas dit quelle y soit souvent.
Le fait de longer la rivière la rassura quelque peu... Leau. Finalement, ça devait être son élément. Toutes ses demeures jouxtaient un cours deau. Toujours. Comme un signe.
Elle prêterait plus dattention à ce quon comptait lui proposer pour la peine. Un bon point que la rivière soit à proximité.
Arrivée à destination, elle leva les yeux vers limposant édifice, ignorant complètement les indications sur le voisinage. Cette bâtisse lintriguait, plus que de raison. A présent, elle voulait voir ce quelle cachait. Elle tendit la main, paume vers le haut, quand elle entendit Eilhin lui proposer la clé. Au moment de sen saisir, son regard fut attiré par la courbette presque outrancière de sa voisine.
Si je ne veux pas du « Dame », je ne veux encore moins de la pirouette Caricaturale chère Eilhin.
Petit sourire, clé en main elle se détourna vers la porte. Les gonds grincèrent sous la pression. Un premier pas à lintérieur, une odeur de renfermé vint lagresser immédiatement. Elle resta un moment entre néant et lumière.. le temps à ses yeux de shabituer à la pénombre.
Vous n'êtes jamais rentrée dedans alors ?
Akheane
Elle sétait retournée vers son guide, la main toujours posée sur la porte maintenant ouverte. Un petit sourire en coin était venu sinstaller sur son visage. Alors comme ça, La rouquine avait ce genre dactivité nocturne. Mais quel meilleur dapprendre que de se rendre compte par soi-même après tout. Avisant la gêne de son interlocutrice elle nenchaina pas, se disant plutôt que si la maison nétait pas accessible si facilement alors quelle était abandonnée, cest quelle nétait pas complètement en ruine. Un bon point finalement. Un autre..
Le regard se tourne de nouveau vers limposant édifice, toujours à lécoute de la Rousse
« Saine » « Agréable » « Excellent état », où étaient donc les défauts pour que cette demeure nait toujours pas trouvé acquéreur. Le prix peut-être
cest vrai quils nen avaient pas parlé. Insignifiant pour la blonde mais cela aurait pu en repousser plus dun. Ou une sombre histoire dassassinat de prostitution ou un truc glauque dans le genre, certains sensibles pouvaient en tenir compte avant de prendre une décision, ce qui nétait pas son cas. Heureusement pour elle, si les histoires tordues avaient eu quelques influences sur ses actes, voilà longtemps quelle serait six pieds sous terre, ou au fond dune grotte.
Allons-y !
Le ton est doux mais ferme. Elle pénétra dans la demeure prenant bien soin douvrir la porte en grand. Il faisait sombre, très sombre, il était difficile de distinguer quelque chose. La lumière du jour sinfiltrait laborieusement laissant entrevoir la poussière virevolter, dérangée par lintrusion des deux jeunes femmes. Les pas résonnaient, un bruit sourd se faisait entendre. Presque impressionnant en pareille situation, peut-être même inquiétant.
Vous qui avez lhabitude de la noirceur des mines
je ne doute pas que vous vous y retrouveriez mieux que moi. Mais je crois que si nous voulons en voir plus, il va nous falloir partir en quête dune fenêtre ou deux à ouvrir.
Pour ne pas dire : « Vous qui avez lhabitude de visiter les maisons en pleine nuit ». Nouveau sourire, elle reprit son avancée, à la recherche dun mur sur lequel une fenêtre aurait pu être.
Akheane
[Quest-ce que cest que ce Bordel ?]
La lumière prenait enfin possession des lieux laissant apparaitre les contours de la pièce où elles se trouvaient. Un tour sur elle-même pour se situer. Dans sa quête dune fenêtre, elles avaient passé un genre de Hall avant de se retrouver dans ce qui semblait être un salon. La surprise ne pouvait pas se lire sur son visage, pourtant, elle létait
Bordel, cette maison navait jamais été vidée. Les propriétaires avaient dû partir en voyage depuis bien longtemps, vu létat des lieux, ils avaient pourtant pris soin de laisser des « Protections » sur les meubles, ils navaient pas récupéré leurs affaires personnelles et avaient laissé une clé au service du cadastre
Cest bien quils comptaient revenir.
Léger haussement dépaule, elle savança. Se saisissant dun des linges blancs, elle délivra un fauteuil de sa prison, puis un autre. Le mobilier était usé, vieux, mais on pouvait tout de même constater le bel ouvrage quil avait dû être. Le temps et le manque dentretien avait eu raison de sa prestance. Elle laissa les différents voiles sur le sol avant de se diriger vers la dite cheminée. Cest vrai que la pièce était grande, bon, ça ne valait pas le domaine familial, mais cétait pas mal quand même. Elle laissa son index glisser sur le linteau particulièrement bien ornementé de la cheminée. La couche de poussière était telle, quon pouvait facilement se dire que des décennies avaient séparé la condamnation de cette maison et lintrusion des jeunes femmes.
Sépoussetant les mains elle se tourna vers Eilhin, toujours à son exploration.
Vous êtes certaine que personne nest jamais venu faire valoir son droit sur cet endroit ? Les propriétaires, ou une descendance venue don ne sait où ?
Des fenêtres, il y en avait plein dans cet endroit, elle en ouvrit, une, puis deux, puis trois. A chaque fois quun volet était repoussé, un sombre grincement résonnait autour delle, une plainte, comme une protestation. Elle sappuya sur lun des rebords, observant les jardins. Des travaux oui... il y en aurait. Plus quun rafraichissement, elle voudrait y imposer sa marque comme sur tout ce quelle possédait.
Je ne sais pas trop
Après tout, ça lenquiquinerait royalement quun de ces jours on vienne lui dire que les anciens propriétaires réclamaient leur bien.
Allons voir quelle autre surprise nous réserve cet endroit.
Nouveau sourire à lattention de la Rousse. Elle se détacha de la fenêtre pour se diriger vers une autre porte. Bordel
dans quoi elle sengageait encore ?
Akheane
[Fragilité et sensibleries
Quid des apparences ? ]
Louvrage passait de main à main. Un don qui ne lui appartenait pas encore de faire, mais quelle avait fait tout de même. Après tout, si elle devait acheter cette demeure, cétait avec tout ce quil y avait dedans. Elle déciderait ensuite de ce quelle sapproprierait ou pas. Chaque chose avait son intérêt, plus ou moins important selon les exigences, et le Très-Haut savait à quel point elle avait placé la barre haute. Le visage toujours éclairé par un sourire taquin, elle samusa de la réaction de la Rouquine. Linnocence de la jeunesse, linnocence que lexpérience navait pas encore emportée était presque « Touchante ». Presque ! A son grand étonnement, ce presque était bien présent. La jeune femme lavait surprise par ses attentions complètement désintéressées. Chose qui devenait bien rare en ce royaume, si ce nest inexistante. Mais... il paraissait quil y avait toujours une exception pour confirmer la règle. Ou alors, la blonde se trompait, évènement rare en soit, mais possible. Elle prendrait le temps de la jauger, lobserver, la tester, si le dit temps lui était donné, car après tout, personne ne pouvait présager de lavenir, son temps à Tournai était peut-être déjà compté.
Un dernier regard vers le bureau prometteur avant demboiter le pas derrière son guide. Lallure était lente, elle laissait ses doigts effleurer les différents objets à sa portée tout en se demandant qui avait pu les toucher, sen servir pour ensuite les abandonner ainsi. Une couche de poussière se déposait sur ses doigts, imprimant un court instant le poids des années passées. Les mains se frottent pour ôter les dites traces.
Le questionnement fut de courte durée, son attention à présent tournée vers les différentes portes qui ne demandaient quà être ouvertes. Cependant, il en fut décidé autrement. La rouquine était déjà en quête des hauteurs de lédifice. Ca craquait, des gémissements se faisaient entendre, la demeure feulait telle une chatte mécontente. La griffe acérée elle ne demandait quà faire mal, se protéger de lintrusion.
Elle marqua larrêt quand la main tendue soffrait à elle. Légère inclinaison de la tête
Avait-elle vraiment lair si fragile pour que tout le monde veuille la protéger ? Avait-elle lair si fragile pour que certains souhaitent lendurcir ? Avait-elle lair si fragile pour quon se préoccupe autant de son bien être ? Ce nétait pas la première fois quon tentait de la préserver depuis quelle était ici. La mine surprise, elle réprima son réflexe de dégager la main vite fait bien fait. Cependant, pour une étrange raison, elle ne voulait pas vexer sa compagne. Réflexion faite, elle agrippa le devant de sa robe dune main, puis hésitante, son autre main glissa dans celle dEilhin. Rares étaient les personnes qui pouvaient se vanter dune telle proximité avec Lasteyrie.
Si vous y voyez clair alors
je ne peux que vous suivre.
Un sourire est esquissé dans la pénombre. Même pas dit que la Rousse le remarque. La main se serre légèrement, lascension continue. Lente
Chaque pas est présage de danger, léphémère sécurité des mains enlacées ne suffit pas à atténuer le sentiment qui lenvahit. Après les guerres quelle avait faites, après les épreuves passées, après les risques pris. Une saleté de bâtisse menaçait, grondait. Ce fut de courte durée. Arrivées sur ce qui semblait être un palier, elle devina la rampe se courber en un angle abrupte. Un autre étage
Pour lheure il fallait découvrir celui-ci.
Toujours aussi clair pour vous ?
Akheane
Toujours sur le palier, elle se concentrait sur la pénombre, dans lespoir dapercevoir quelque chose. Lobscurité navait jamais vraiment été son truc. Elle aimait savoir où elle mettait les pieds. Qui était susceptible de lapprocher. Pour le coup, elle ne connaissait pas lendroit, mais au moins, savait elle qui laccompagnait. Sa main, à présent libre, tripotait le médaillon qui ornait son cou, lautre était toujours appuyée sur la rambarde branlante.
Le son produit par les pas de la Rousse guidait son regard. Elle lentendait séloigner, lentement. Lexploration avait de ces effets excitants assez particuliers. Une porte grinçait sous la pression dEilhin. Nouvelle surprise à venir assurément. Une lumière fébrile filtrait enfin, pas suffisamment pour appréhender la taille du couloir mais au moins, se diriger vers la porte était plus aisé. Elle répondit donc à lappel de sa compagne. Le temps de se retrouver dans lencadrement de la porte quun cri à vous en éclater les tympans se faisait entendre. Les deux portées jusquaux oreilles maltraitées, elle comprit rapidement de quoi il sagissait.
Elles nétaient pas si seules que ça finalement, un parasite de bonne taille, cétait incrusté. Leger sourire à la vue de la Rousse complètement désemparée. Ce nétait quun rat
pour une mineuse, habituée aux profondeurs grouillantes de parasites en tous genre, cétait assez amusant.
Leger écart pour éviter la chose qui lui fonçait dessus. Non pas quelle en avait peur, mais le toucher
jamais de la vie. Appuyée contre le montant de la porte, elle se retenue quand même de lui mettre un coup de botte pour accélérer sa fuite. Mais elle nen fit rien. Une fois le « Monstre » parti, elle se retourna vers le tribun de Tournai.
Cest bon ! Vous êtes en sécurité à présent.
Petit sourire en coin, quelle arrive difficilement à dissimuler pour ponctuer sa phrase. Ses yeux sattardent enfin sur la pièce. Une chambre ! Cest quils avaient vraiment tout laissé. Voilà des choses quelle ne garderait incontestablement pas si elle devait prendre possession des lieux. Cétait bien trop personnel, trop
le regard se pose sur le lit. Non vraiment, impossible pour elle.
Remettez-vous en! Et regardons ce quil y a dans ce coffre.
De la main, elle linvite à la rejoindre près du possible trésor. Ah, curiosité, quand tu nous tiens