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[RP] Chronique du monde parallèle

Elisa.
[Châteauroux – Berry]

Plusieurs jours maintenant que la Malemort était partie de Tours… Besoin de sortir de ses quatre murs plus communément appelés frontières… D’abord Loches où malgré son angoisse d’y passer quelques jours, elle s’y était bien amusée.
Faut dire que Loches… Elle ne l’a jamais aimé la Malemort…
Ou bien c’est Loches qui n’aimait pas la Malemort…
Quoi que ça revient au même… Toutes les fois où elle s’y était arrêté pour faire des connaissances, Elisa était repartie vexée et ignorée…

Elle n’aime pas qu’on l’ignore la Malemort !
Elle aime être vue et apprécie, plus si affinité… M’enfin ça aussi ça dépend avec qui… !

‘Fin bref, là voilà maintenant en Berry… A peine arrivée et c’est la Prévost qui lui tombe dessus en lui envoyant l’un de ses gardes… La routine comme d’habitude…


«- Etes-vous venue piller le Berry ? »
« - Oui bien sur… Je me faisais chier alors j’ai embarqué le premier homme fou que j’avais sous la main pour le faire venir avec moi… Il devait faire le guet pendant que j’essayerais de draguer le Duc pour avoir la caisse… »
« -Etes-vous accompagnée ? »
«- Alors si on arrive sur ce sujet M’sieur le garde, on est pas sortie de l’auberge… Ma vie sentimentale est assez mouvementée voyez-vous… J’ai dû mal a me décider et souvent quand je me décide cela s’avère être le mauvais choix... »
« - J’men fou Norf… ! Je veux juste savoir si vous avez un compagnon de route »
« -Haaaaaaaaaaaan… Ben fallait le dire plus tôt ! Le Chambellan de Touraine, sa Grâce Carapatouille…
C’est vrai qu’il commence à devenir gras à force de manger des tartes… M’enfin ça aussi vous vous en foutez je parie ? »


Valà qu’il arrête de gratter son parchemin qu’il la remercie et qu’il part… Entre leur « Norf » et leurs noms bizarres aux Berrichons… On n’est pas aidé !
M’enfin on les pardonne, ils ont un couvent du tonnerre de Dieu !

Un petit arrêt en taverne, une plume, de l’encre et un parchemin…




Ma toute douce,

Me voilà bien arrivée en Berry. Moins d’une semaine pour y arriver, je vous l’avais dis je suis une meneuse hors pair ! Je devrais d’ailleurs songer à me faire payer pour cela. Après tout, les filles de joie se font bien payer pour leur corps, alors pourquoi pas, moi, pour mon sens de l’orientation ?
Une riche idée que voilà, je devrais la mettre en pratique avec le Chambellan, je suis certaine de valoir des millions de pièce d’or !

Vous me manquez déjà terriblement. Quelle idée de ne pas être venue avec moi, je puis vous assurer que vous vous seriez franchement bien amusée… Les hommes sont de très bon goût par chez moi.
M’enfin pour ce passage n’en dites mots à mon suzerain il pourrait me faire couper les doigts pour essayer de vous dévergonder un peu… A moins que cela soit l’inverse ? Nous ne saurons jamais je crois !

Faites attention à vous surtout, n’allez point fréquenter les lieux malfamés de Tours maintenant que je ne suis plus là ! Je vous en voudrais terriblement d’y aller sans moi !

Mais au faite, durant l’après-midi, je me suis offerte un peu de détente en taverne Castelroussines. J’ai alors rencontré une jeune femme de famille noble fort charmante je dois l’avouer et sur le point de se faire mettre la corde au cou… ou plus généralement, de se marier. Nous en sommes venues, je ne sais plus par quel moyen, à parler d’enfant. Vous n’imaginerez jamais ce qu’elle m’a dit…

« Vous ferez une jolie baleine »

Vous imaginez… Elle m’a traité de jolie lorsque je serais énorme, bouffie et de mauvais caractère… Je crois qu’elle s’est bien foutue de moi…
Même si je suis belle en tout point et surtout en tout temps… Je ne saurais me montrer alors qu’un héritier poussera en mon sein. Et que je ressemblerais à une baleine…

Vous me manquez ma douce amie, cette scène aurait pu être doublement plus drôle auprès de vous.

Prenez soins de vous surtout. J’ai déjà hâte de vous retrouver.

Votre très chère,

Elisa



Scellée, et rapidement envoyé vers la Touraine… La suite de la journée pouvait continuer pour la Malemort, maintenant qu’elle avait écrit à sa Baronne.
_________________
{A la recherche d'une dame de compagnie}
Aloara
[Tours en Touraine cela va de soit !]

Cela faisait presque deux mois que l'Angevine squattait chez l'ennemi... Enfin, pas si ennemi que ça la Touraine puisqu'elle n'avait reçu aucun courrier de la part de la Prévôté... A croire qu'elle faisait partie des meubles... Heu de la populasse... Puis bon, hormis Cromagnon qui râlait un peu de l'avoir suivit chez les Tourangeaux, la Douce Baronne s'y plaisait bien ! Et si elle s'installait là bas ? Non, non... Car même si la Province était agréable à visiter, il n'en restait pas moins que certaines villes demeuraient fantomatiques quand celles ci ne laissaient pas trainer leurs boulets dehors !

C'est pourquoi, il était temps de partir... Dernier tour en taverne en espérant y croiser le Banni et PAF ce n'est pas le Banni qui arriva mais un pigeon en pas très bon état... Pour sûr il avait dû croiser un rapace lors de son trajet, encore heureux qui lui restait encore quelques plumes pour voler et pour arriver à destination... Car c'était elle la destinatrice, mais qui en était l'émetteur ?

Elle prit le parchemin, le déroula en demandant au passage au tavernier de lui dégager cette pauvre bête de sous son nez et de lui administrer quelques soins même si elle savait qu'il y avait une chance sur dix qu'il survive après une telle envolée sauvage... Elle commença à lire tranquillement en devinant dès la première ligne que la missive venait de Sa Douce Malemort... D'ailleurs plus la lecture avançait plus la Baronne se fendait la poire en solo... (Non elle n'est pas folle je vous rassure... Quoique...)

Une fois les lignes Elisesque dévorées, elle rappela ce pauvre tavernier et lui dit :


- Un vélin et de quoi écrire j'vous pris !
- Nan mais 'pouviez pas z'attendre que j'finisse avec le zozio ?
- Pardon ????
- Z'aviez bien entendu !!!
- UN VELIN ET UNE PLUME ET QU'CA SAUTE BORDEL !!!!
Le pigeon attendra... Ma Douce non, elle est en voyage !!!
- Hooo ça z'alors !!!!! répondit-il en s'empressant d'aller chercher ce que la Baronne avait demandé... Lui rapportant de quoi écrire il ajouta :
Fallait l'dire plus tôt que z'étiez lezbienne...

Un fantasme pour le tavernier sans doute, mais en voyant la Dénéré lui faire de gros yeux, il préféra s'en retourner à ses occupations avant qu'elle ne réplique à son tour...


Se marmonnant à elle même :

Nan mais j'ai la tête d'une lesbienne ? Imbécile... J'vais t'en donner des lesbiennes à travers ta trogne de soiffard... Espèce de boulet sur pattes...


Tâchant de se calmer, elle commença à écrire :



Dans une taverne insalubre gérée par un Ane,
Le 21ème jour du mois d'Avril 1459,

Ma Douce,

Si vous saviez comme je suis heureuse d'avoir de vos nouvelles... Bien que sachez-le, j'ai faillit ne pas voir votre missive arrivée... Ce malheureux volatile a rencontré quelques soucis lors de son envolée, faut dire qu'il lui manquait la moitié des plumes...

En tout cas je suis ravie d'apprendre que votre voyage se passe à merveille avec ce cher Chambellan...
Vous êtes une guide exemplaire je le savais !!! Je sais même pas pourquoi Cromagnon... Heu Caven... Avait peur que vous vous perdiez en route pour nous accompagnés à Vendôme... Enfin, c'est un homme... Il ne faut pas lui en vouloir... Toujours à s'inquiéter pour rien...
En tout cas, je vous souhaite grande carrière dans le tourisme si vous choisissez cette voie là pour faire fortune !

Mais je dois avouer que vous me manquez déjà beaucoup aussi... Alors vous voir passer le restant de votre vie sur les routes à faire la guide... Je ne sais pas si je le supporterais...
Savoir que vous accompagnerez d'autres Donzelles que moi...
Han... Impossible !!!!
Sauf si vous souhaitez leur trépas ensuite...

Vous avez raison en fait... J'aurais dû vous suivre... Non pas pour savoir si réellement les hommes sont de très bon goût par chez vous, quoique, si...
Il faut bien rencontrer les hommes qui osent s'approcher de Ma Douce... M'enfin oui cela reste entre nous voyons ! Car si Votre Suzerain décide de vous couper les doigts pour dévergondage, je n'ose imaginer le sort qui m'attend pour vous avoir entrainer la dedans... A moins que cela ne soit l'inverse en fait ? Mieux vaut ne pas savoir...
Mais j'aurais dû vous suivre pour mettre fin à cet ennui qui ne cesse de croitre à Tours... La ville est déserte et croyez moi que ce n'est pas ici que j'y verrais des endroits malfamés... Mais promis, je nous en chercherais un pour nous deux lors de mon voyage... Vous n'aurez qu'à me rejoindre avec le Chambellan ! Un peu d'action ne nous fera guère de mal... Au contraire...

D'ailleurs, je constate que j'ai loupé quelque chose à Châteauroux...
Han... Quelle Greluche Idiote a pu vous dire que vous ferez une jolie baleine avec un héritier qui vous fera prendre une dizaine si ce n'est une vingtaine de kilos en plus ???
Elle tient si peu à la vie pour avoir osé dire de telles sornettes ?
Elle a beau être gentille et sur le point de se faire pendre, elle s'est considérablement moquée de vous oui...
Toute femme sait qu'après une grossesse son corps n'est plus le même...
Certaines ont des vergetures à plus en finir, d'autres gardent les kilos en trop ou de grosses hanches, appelées plus communément "culotte de cheval"... En plus d'avoir le ventre d'une baleine, on y gagne les hanches et les fesses d'une jument !!! Vous imaginez ?????
La Bougresse !!!

M'enfin... Elle a peut-être dit cela en voyant votre beauté et perfection naturelle actuelle ? Peut être étant les deux jeunes femmes les plus belles du Royaume, nous échapperons à cette règle ?
Quoiqu'il en soit, il est vrai qu'avec un polichinelle en soit, il vaut mieux garder le Château... Moi non plus je n'oserais me montrer si cela arrivait un jour... Mais je sais pertinemment que vous viendrez me tenir compagnie durant ces neuf mois n'est ce pas ?

Enfin, sachez que votre présence me fait défaut... Loin de vous, je ne suis plus la Dénéré que tout le monde connait...
La sagesse et le "calme" prennent le dessus et cela dans les pires moments qui soient...
Bien qu'ayant hausser le ton sur le tavernier qui gère l'endroit où je me trouve, je n'ai point réussit à le tarter après l'insulte qu'il a porté à mon égard...
Il me croit lesbienne... Avec vous en plus... Juste car je lui ai demandé de se presser d'apporter vélin et plume pour écrire à ma Douce...
J'vous jure... Il n'y connait rien en amitié lui...

J'aurais aimé que vous soyez là, je suis sûre qu'on aurait eut de quoi s'amuser avec un âne pareil !
J'ai toute hâte de vous retrouver aussi Ma Douce Amie... La folie me quitte et ce n'est point bon signe...

Prenez bien soin de vous et du Chambellan surtout... Ne l'engraissez pas trop avec vos délicieuses tartes...
Quant à moi, je vous écrirais dès mon arrivée à Loches ou Saint Aignan...

A très vite j'espère,

Votre Douce Baronne,



Point de cire à portée de vue, elle se contenta de fermer sa missive à l'aide d'un ruban rouge avant de l'envoyer en direction du Limousin...
Si elle ne s'attardait point en route, c'est là-bas qu'elle recevrait le pigeon...
Plus de temps à perdre pour la Baronne, elle devait préparer ses malles et trouver Son Cromagnon... Le départ était pour ce soir et elle ne comptait plus le retarder...

_________________
Elisa.
[Limousin & Marche – Limoges - Boulevard Bessiere ]


Trois jours de chevauchée pour arriver enfin dans la Capitale Limousine.
Un Chambellan fatigué, une Malemort légèrement angoissée de se retrouver à nouveau là. A quoi bon persister ? Pourquoi ne pas tout quitter et partir là bas ? L’envie peut-être de garder un point d’attache ailleurs… Quelle idiote !

Une fin d’après midi en taverne entourée d’un couple, trois gamins et d’une ambassadrice.
Je vous remets dans le contexte…
- Le couple qui se bécote ouvertement et baveusement devant trois gamins…
- Un blondinet aux yeux aussi beaux que le ciel, qui la prend par les sentiments
- Une gamine avec une louve
- Dernier gamin avec sa mère berrichonne devenue limousine… qui parle toujours aussi bizarrement !

Fatiguée, elle avait finit par rejoindre l’Hostel Malemort, espérant y retrouver sa mère et ses frères et sœurs. Mais finalement… ce fut une bien meilleure surprise qui l’attendait… Une lettre de sa Baronne !
Elle remercie le valet rapidement, puis monte dans ses appartements, sautant les marches deux par deux, sa robe remontée jusqu’aux genoux… Une vraie gamine !

Allant directement s’asseoir à son bureau, elle déplia la lettre avec soins après avoir dénouait le délicat ruban rouge. Sourire aux lèvres, ses yeux parcourent le vélin avec envie. Parfois un rire cristallin s’échappe d’entre ses exquises lèvres. Valà que le valet pensait la Baronne lesbienne… Mais d’ailleurs ça veut dire quoi lesbienne ?...

Sourcils qui se froncent et un cris qui retentit dans l’Hostel des Malemort


- Germaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine ! Germaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine !
- Je suis là… Que puis-je pour vous Demoiselle Elisa ?
- Ah Germaine ! Dites-moi… Que veut dire le mot « lesbienne » ? Non parce que vous voyez un tavernier a signifié à ma Baronne qu’elle était lesbienne… Mais moi je ne sais pas ce que ça veut dire… Donc… éclairez moi je vous prie !
- Et bien… comment dire Demoiselle Elisa…
- Tentez d’ouvrir la bouche et faire sortir des sons… ça peut marcher ! Vous savez comme vous faites si bien avec Henry dans la cuisine pour raconter vos ragots ! Vous croyez qu’on ne le sait pas… Allez dépêchez-vous je vous prie, je me dois de lui répondre !
- Oh oui… pardon Demoiselle Elisa… lesbienne, si mes connaissances sont bonnes veut dire qu’une femme est hantée par une malédiction… Imprécation d’aimer les femmes au lieu de n’être qu’aux hommes.
- Oh… Oh OH ! M’enfin… Mais… ! Oh ! Laissez moi Germaine !
- Oui Demoiselle Elisa.

La porte de la chambre qui se ferme… Elisa toujours immobile.

- M’enfin… Ma douce ! Comment a-t-il pu oser !

Elle réagit enfin la Malemort, se tourne vers son bureau, plume, vélin et encre… La voilà qui répond à sa Baronne, encore choquée de la révélation.




En ce jour de la Saint Georges de Lydda de l’année mil quatre cent cinquante neuf,
En l’Hostel des Malemort, Limoges,

A vous, ma toute douce Baronne de Ségré, plus belle femme du Royaume, Aloara de Dénéré,
De moi, votre douce, future baleine lesbienne, Elisa de Lahaye Malemort,

Bonjour,

Me voici enfin arrivée en l’Hostel de ma chère mère à Limoges.
Mon voyage fut bon, et mes rencontres précieuses.
Nul doute que j’apprécie les voyages pour cela, ils nous offrent des rencontres inoubliables et de franches parties de rigolades.

Mais voyez-vous, je vous écris, ce jour, outrée, choquée, scandalisée, indignée, révoltée, secouée, traumatisée et même un peu froissée…
Suite à la lecture de votre lettre, je me suis demandée que voulez dire le mot, lesbienne. J’ai donc demandé à la nourrice de ma sœur, Blanche.
Et voyez-vous, elle m’en a apprit une bonne !
Parait-il, que les filles de Sappho, désignent le fait d’aimer une femme plutôt qu’un homme. Et cela conduirait à la damnation…

Ma douce, suis-je donc condamnée à l’enfer pour le fait de vous aimer ?
Serais-je donc blâmée par le Très Haut pour cela ?
Les fervents aristotéliciens vont-ils vitupérer devant moi ?

Mais puis-je être maudite alors que j'aime tout autant les hommes que je vous aime. Suis-je une mi-Sappho ?

Je vais devoir rapidement partir en confession, même si cela ne pourra rien changer. Je brûlerais en enfer !
Mais avant de consumer, je vais continuer mon activité touristique. Et rassurez-vous, je ne conduirais jamais aussi bien, n’importe quelles donzelles que je pourrais le faire avec vous voyons ! Doutez-vous déjà de moi ?

M’enfin d’ici là, je me ramasse le droit de ramène l’enfant Von Frayner au Vicomte et à son épouse, en Touraine… Ce petit blondinet m’a fait un sourire ravageur du haut de ses huit ans…
Le Coquebert ! Me voilà à l’attendre pour le ramener sain et sauf à ses parents. Mais je saurais me faire récompenser s’il arrive à bon port !

Rassurez-vous ma toute douce, nous nous retrouverons bientôt, et votre démence reprendra très rapidement le dessus avec la mienne !
Les poissons n’ont qu’à bien se tenir !

En ce qui concerne le tavernier, la prochaine fois, faites lui couper la langue pour sortir de telles âneries !
N’a-t-il point honte de sortir de tel injure à votre égard !
N’a-t-il point pensé que cela pourrait causer du tord à votre réputation !

Un maraud de plus, nous sommes entouré de plus en plus d’idiot dans ce Royaume !

Ma toute douce, prenez soins de vous surtout et portez-vous bien. Que le Très-Haut vous protège dans votre voyage.
Mes pensées se tournent vers vous à chaque instant.

Votre très chère,

Elisa




Une missive de nouveau pliée, scellée, direction Saint-Aignan où la Baronne ne tardera pas à arriver pour y passer quelques jours !
Elle allait en baver avec leur Norf et leurs noms bizarres…

La Malemort, elle, partie à la recherche de sa mère, et frères et sœurs.

_________________
{A la recherche d'une dame de compagnie}
Aloara
[Saint-Aignan... Et un manque d'Elle...]

Des jours qu'elle était à Saint-Aignan en compagnie de son Tendre Ami et du valet qui l'accompagnait... Et surtout... Des jours qu'elle n'avait eut de ses nouvelles... Pourtant, Dieu sait à quel point la Baronne harcelait le tavernier pour savoir si une missive était arrivée pour elle... Et si le pigeon s'était perdu en route, voir même pire... S'il s'était fait bouffé par le premier rapace qu'il aurait croisé... La missive envolée... Perdue à tout jamais...
Elle allait attendre, encore une demie journée avant de lui écrire à nouveau... D'autant plus qu'elle avait ouïe dire que son Seigneur, avait été élu Duc de Touraine ! C'était pas rien cela quand même...

S'installant tranquillement en taverne, elle sortie de quoi lire un peu en attendant de croiser le Parrain de sa Mamou... Dernière journée où elle pourrait lui parler avant une longue séparation... Dommage qu'elle n'ait pas eut temps de croiser son fils... Ils auraient sans doute eut des tas de choses à se dire...
Les minutes passaient quand soudain un enfant vint lui apporter un parchemin :


- Dis M'dame... C'toi la Baronne Aloara ?
- Heu oui c'est moi ? Pourquoi ?
- Tiens c'pour toi alors !

Elle regarda le vélin déplié et fronça les sourcils :

- Heuuu... Tu peux me dire pourquoi la missive est ouverte ?

- Ben en fait... *mains qui se croisèrent derrière le dos, il se tortilla timide...*
Avec des coupins, on tirait des cailloux aux pigeons dans la rue... Pis... C'lui là s'en ai prit un en pleine face alors qu'il était posé sur une branche... Lé tombé comme une mer**... Vous comprenez hein ? Pis ben pour la remettre on a dû ouvrir...

La Dénéré ne put s'empêcher de rire avant d'ajouter :

- Bien saches que je n'aime pas qu'on lise mes courriers... Je devrais te punir pour cela ! Au lieu de te punir... Je vais te demander de ne plus recommencer... Compris ? Et... Hum... Soignes ton langage veux-tu ?
- Vi M'dame !
- Allez retourne jouer ! J'ai une lettre à lire... Et merci de me l'avoir ramené...

Elle lui fila deux écus et laissa le marmot repartir sachant très bien qu'il allait recommencer...

Regardant la signature, elle sourit et délaissa la précédente lecture pour la nouvelle... Petit pouffement de rire lors de certains passages, sourire tendre pour d'autres... Elle savait qu'elle ne pourrait rester bien longtemps, loin de sa Malemort... Elle allait devoir terminer rapidement ce voyage pour la retrouver... Car son manque d'elle ne faisait que s'accroître chaque jour qui passait malgré la présence de ses Chers Amis...
Prenant de quoi écrire, elle s'empressa de lui répondre :



Dans une taverne à Saint-Aignan,
Le 28ème jour de l'année 1459.

De moi, la dicte "lesbienne tourangelle", votre Toute Douce Baronne,
A vous, Ma Douce, Ma moitié, Mon Égal ravageur en ce Royaume,

Le Bon Jour,

Voici enfin que je reçois votre missive... Il me tardait de vous lire, d'avoir de vos nouvelles... Décidément, j'ai du mal à croire que l'un de vos pigeon arrivera en bonne santé pour m'apporter vos missives... Le dernier c'est fait tué par une bande de vilains mioches... D'où le retard de ma réponse Ma Mie...

Sachez que je suis fort ravie de voir que tout va bien pour vous et que vous faites de bien belles rencontres... Il est vrai qu'il n'y a rien de telle pour égayer les longues journées qui nous séparent...

Pour ce qui est de ce vil tavernier... Je vous rassure... Il finira pendu tôt ou tard... Il est vrai que cela aurait pu nuire à ma réputation, notre réputation mais qui croirait-on ? Un gueux complètement fou avec des fantasmes absurdes, ou bien Deux Dames presque "promises"...

Sachez ma Douce, que je vous aime tout autant... Et que si le fait de nous aimer doit nous conduire en Enfer... Et bien c'est tête haute que mon âme rejoindra l'éternel tourment !
Confessions et pénitences ne changeront rien à cela...
Peu importe le nom que l'on me donnera... "Lesbienne, Sappho, Mi-Sappho..." je resterais fidèle à cet amour...

Croyez que je ne douterais jamais de vous... Mais je n'admettrais point qu'une autre donzelle se permette de vous suivre partout alors que moi même ne peut être en mesure de le faire aujourd'hui...
J'ai hâte de vous retrouver...
En attendant, je ne peux que vous conseillez de faire très attention à vous en ramenant ce jeune homme à ses parents... Il paraît que des brigands rôdent dans les parages et sur les routes de Touraine...
Je ne m'en remettrais pas s'il vous arrivait quelque chose...Culpabilité et souffrance me consumeraient à petit feu...

Ma Mie... J'ai ouïe dire que votre compagnon a été élu Duc ! Vous lui transmettrez mes sincères félicitations ! Bien que c'est un peu grâce à nous qu'il a été élu ! Vos deux écus symboliques et mes dix écus angevins lui ont pour sûr portée chance ! Sans nous jamais il n'y serait arrivé ! Dites lui qu'en récompense de notre bonne action, de ce sacrifice pécunier fait pour la Touraine, je demande pour nous deux une seigneurie chacune en ce Duché...
Qui mieux que les deux plus belles femmes du Royaume pour défendre deux Terres tourangelles ?

Vivement nos retrouvailles Ma Dame ! Nos fous rires, nos démences me manquent énormément... Puis nos journées de pêche aussi...

Prenez soin de vous surtout... Quant à moi, je prends route pour Bourges ce soir et soyez rassurée que je vais faire au mieux pour survivre face aux armées Auvergnates.
Qu'Aristote vous garde vous et les deux hommes qui vous accompagne...

A très vite Ma Douce,

Votre Toute Douce Baronne,



Elle enroula le vélin, fit brûler un peu de cire, et apposa son sceau avant de l'envoyer en direction du Limousin...
La journée pouvait ainsi continuer tranquillement d'autant plus que le départ approchait à grand pas !

_________________
Elisa.
[Limousin & Marche – Saint Bonnet de Bellac – You're My Number One ]


Plusieurs jours maintenant qu’elle était en limousin la Malemort… Elle avait rapidement envoyé une missive à sa Baronne, et elle commençait à s’inquiéter de ne pas recevoir de réponse.
Elisa ne put s’empêcher de penser au pire… Lui était-il arrivé quelque chose ? Des brigands qui l’ont kidnappé, demandant une rançon… Au pire, la maladie, obligeant sa douce Baronne a resté alitée... Voire pire… Aller au couvent pour s’y reposer… Non la Baronne n’était jamais malade… Jamais vraiment en tout cas…

Pour sur les brigands venaient de l’avoir ! Ils allaient la faire souffrir, la violer, la maltraiter, la bousculer. Un frisson parcourut l’échine de la Malemort… Elisa ne pouvait laisser faire cela… Elle aimait sa Dénéré, comment pouvait-elle rester les bras croisés ?
Elle se leva de son divan où elle était entrain de lire l’un des livres trouvés dans la bibliothèque de feu son Vieux con… Direction l’armoire avec un cri en accompagnement pour le plat principal.


- Odiiiiiiiiiiiiiiile !! Odiiiiiiiiiiiiiiiiile !! Dépêchez-vous ! Préparez mes malles, préparez les gardes, dites leur qu’ils prennent toutes les armes qu’ils peuvent trouver, peu importe le coût !
- Mais… Ma demoiselle, que faites-vous ? Contre qui rentrons-nous en guerre ?
- Vous ai-je demandé de poser des questions ? L’heure est grave Odile ! Ma baronne a été enlevée ! Des brigands ont osé poser leurs mains crasseuses sur MA tendre Baronne ! Des brigands ont osé croire qu’une Baronne peut-être enlevée ! Des brigands tout aussi idiots que tous ces va-nu-pieds ! Croyaient-ils vraiment que nous allions les laisser en paix ! Préparez les hommes Odile ! Nous allons les poursuivre jusqu’aux derniers, les faire souffrir et les humilier comme jamais ils n’auraient pu croire cela possible !
- Mais… Ma demoiselle voyons… Vous précipitez un peu la chose… Peut-être a-t-elle simplement eu un imprévu… Peut-être va-t-elle très bien… Et je prie Aristote pour que cela soit le cas.
- Depuis quand vous contestez mes ordres Odile ? Hum ! Depuis quand !? Dépêchez-vous avant que je vous fasse pendre haut et court vous aussi ! Et priez oui ! Pour que ma Baronne soit saine et sauve et pour votre vie aussi !
- Oui Ma demoiselle… Veuillez m’excusez.

Des malles qui se remplissent à la hâte. Des braies, des chemises en soie, des bottes, des bas. Voilà que la Malemort abandonnait toutes ses robes si précieuses… Toutes ses parures inestimables… ! Elle allait devenir une cavalière la Malemort… La chef d’une armée… Elle allait se battre, l’Elisa… se battre pour elle… Pour sa Number One !

On tape à la porte.


-Plait-il ?
- Ma demoiselle… Un plis pour vous
- Une missive ? Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Déjà ces maudits brigands pour la rançon ? Ils ne perdent pas de temps ces marauds ! Ou bien la Duchesse… Oh non… Odile je vous en conjure dites moi qu’elle ne vient pas de la duchesse… je vous en supplie.

Alors debout devant l’armoire, une Malemort qui s’effondre, genoux au sol, ses yeux déjà endolorie… Elle ne veut pas… Pas encore ! Plus jamais ! Pas elle… Et sans s’en rendre compte.

- NooooooooooooooooooooN !

Sa tête vint rejoindre ses mains, elle a peur… la scène est déjà passée dans sa tête… la Baronne n’est plus… Elle est seule… seule dans ce monde… Mais elle ne veut pas… Elle ne peut pas… Elle doit mourir aussi… Elle doit les rejoindre… tous autant qu’ils sont… Bara, Son père, Son Hiji, Elle… Elle les veut… Elle ne peut vivre sans elle…
Et alors que ses yeux sont déjà embrumés… que sa mort est déjà planifiée… Une main vint se poser sur son épaule. Elle frisonne… Déjà ? La souffrance était bien moindre finalement…
La Malemort relève la tête… et toutes ses pensées s’effacent… Elle revient à elle… Ce n’était qu'Odile… Rien n’était sur… tout était encore possible…
Elisa se relève, se tournant vers Odile, attrapant la missive et voyant tout de suite la cire… Elle… Son sceau… Elle… tout simplement Elle !

Une profonde envie d’hurler… Crier sa peine… Crier sa douleur… Elle est là… Elle vit… Mais eux… ne sont plus là… Et Elisa est toujours là…

La Dame de Saint Bonnet se recule, va s’asseoir sur le divan où elle était quelques minutes plus tôt… Décachette la lettre… et ses yeux parcourent la fine écriture de sa Baronne.
Des mioches ! Des mioches qui viennent de lui faire avoir des pensées atroces ! Des mioches… Encore des mioches… Toujours des Mioches… ! Elle les haït !

Lecture finit… La Malemort se lève, prends place à son bureau et rédige sa réponse scrupuleusement.




En ce jour de la Sainte Ophelia l'Apôtre,
En ma Seigneurie de Saint Bonnet de Bellac,

A vous, ma toute douce, reyne de ma vie, cauchemar de mes nuits, Baronne de Ségré, Aloara de Dénéré
De moi, idiote au cœur trop fragile et à l’épée trop facile, Dame de Saint Bonnet en Bellac, Elisa de Lahaye Malemort,

Bonjour,

Tout d’abord sachez qu’une armée était déjà prête à prendre la route du Berry. Mes hommes étaient prêt à arracher le moindre membre des parties du corps des hommes que nous pensions malintentionnés.
L'absence de réponse m’a fait imaginer les pires scènes de mon existence. Je vous voyais déjà enlevée par des brigands et maltraitée.

Oh ma douce, comme votre lettre me fait du bien et me rassure. Je pleurais déjà votre perte. Je pleurais déjà ma douleur de votre abandon.
Oh ma douce, ne me faites plus jamais cela.
Moi qui déteste les armes et la violence, j’étais prête user de mes mains pour faire couler le sang de vos truands.
Sappho peut-être, je n’en ai plus que faire a vrai dire, cette douleur qui a envahit ma poitrine, cette déchirure m’a ouvert d’autant plus les yeux.

Pour en revenir à des sujets un peu plus… passe partout… Nous reprenons la route dès demain. Nous serons en Limousin&Marche jusqu’à Lundi.
Lorenz et moi-même étant sur des listes comtales, nous attendrons les résultats pour quitter la province. Nous serons ensuite une journée en Berry, à Châteauroux, tout près de vous ma douce. Puis la Touraine où Pierre nous attend je l’espère impatient de me retrouver.

En parlant de Pierre, en effet, il a été élu Duc de Touraine. Je suis très heureuse pour lui, il rêvait de cela et son rêve s’est accomplit. Evidemment que nos dons l’ont grandement aidé… Pour sur sans nos écus il ne serait jamais arrivé là où il en est…
Il nous doit sa victoire, à n’en point douter…
Et puis pour les seigneuries, soyez assurée, je lui en toucherais un mot, voir plusieurs même… Il en va de l’honneur de la Touraine…. !

Vous me manquez tellement ma douce, ces jours loin de vous sont mornes, sans vie, inintéressant. Vivement nos retrouvailles.

Que dire de plus, les nouvelles, Ah mais bien sur ! J’ai démissionné de ma charge d’ambassadrice en charge de la Touraine. Il m’était difficile d’allier mon travail et ma vie personnelle. Ma chancelière m’a donc nommée pour le Rouergue désormais. C’est une angoisse pour moi. Mais je ne pars pas défaitiste, j’espère pouvoir trouver un homologue, ou mieux un Chambellan s’occupant directement des affaires. Je ne perds pas espoir, pas encore du moins !

Sur cela je vais vous abandonner avec regret ma toute douce. Ces mots sont pour vous, tout comme mes pensées chaque jour.
Prenez soins de vous et offrez mon amitié au Seigneur de Douce qui vous accompagne.

Votre très chère,

Elisa



Missive scellée, encore, toujours...
La Malemort relève alors la tête, Odile est toujours debout près de la porte, elle n’a pas bougée depuis tout à l’heure. Confuse, honteuse, la malemort la regarde.


-Odile Veuillez m’excuser pour tout à l’heure… Je me suis un peu emportée dirons-nous… Puis-je vous laisser cette missive à envoyer de toute urgence ? Et veillez à prendre un pigeon résistant et pas trop dodu. Direction Bourges, la Capitale du Berry.
- Vous êtes toute pardonnée Ma demoiselle Elisa.
Je vais l’envoyer tout de suite.


Elisa se lève, rangeant la missive de la baronne dans le tiroir du secrétaire, avec les autres. Elle va reprendre place sur le divan, reprenant sa lecture où elle en était….
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{A la recherche d'une dame de compagnie}
Aloara
[Le BA... Et des kilomètres bien loin d'elle...]

Elle était arrivée chez les Auvergnats dans la matinée... A peine eut-elle franchit la ville de Bourbon que l'adjointe au Prévost la stoppa nette dans sa recherche d'Auberge...

- Hop là Etrangés ! Nous sommes en pleine loi martiale veuillez présenter votre Laissé-Passé !

C'est que heu... Nous n'avons pas de Laissé-Passé...
- Ben vous devez en avoir un sinon hop vous dégagez !
Elle est bien bonne celle-là ! Il y a encore quelques jours vous n'étiez guère en état de siège et malheureusement je ne reçois pas de pigeon de chaque Duché m'informant de la situation de leur Contrée...
- Il vous faut écrire à Notre Duc, ou le Prévost ou le Capitaine !
Allons-y pour le Duc alors ! Nom, Prénom, je vous prie !
- Sa Grâce Fabien de la Fléchère Marigny !

Dernier regard envers l'adjointe et elle s'essaya en plein milieu de la route avant de sortir de quoi écrire... Après quelques minutes, la demande de Laissé-passer était faite et c'est sourire aux lèvres qu'elle se releva et la lui donna :

Voilà... A remettre au Duc en personne ! En attendant sa réponse, nous allons nous établir dans une Auberge non loin de là...
- Bien... Je vous ais à l'oeil !
Oui Oui... Moi aussi... Evitons de nous perdre de vue alors !

La Baronne pouffa de rire puis regarda la jeune femme prendre route pour le Castel Ducal... Une fois "la garde" volatilisée, voilà qu'un pigeon fit son apparition...

Hannnnnnnnn !!! Ca c'est du messager express ! Un Duc qui répond plus vite que son ombre... La vache !!!!

Elle détacha la missive et laissa s'envoler le volatile, le premier depuis bien longtemps, qui avait fait une envolée sans encombre...
Otant la cire sans faire attention au sceau, et elle s'exclama après avoir lu la première ligne :

Hoooooooooooo !!!! C'est Elle !!!!! Ma Douce, Ma Moitié !!!!

Tout en marchant, elle dévorait sa missive... Des fois des rires, des fois un pincement au coeur... Elle lui manquait et cela de plus en plus... Faire demi-tour et la rejoindre, voilà ce qu'elle voulait... Mais trop tard... Elle venait de demander permission au Duc pour traverser son territoire... Elle n'allait tout de même pas lui ré-écrire et lui dire qu'elle rebroussait chemin pour retrouver la femme de sa vie !!!
Pour sûr que la Baronne finirait sur le bûcher !

C'est quand elle vit, Enfin, une taverne, qu'elle y entra et qu'elle s'y posa pour lui répondre...




Le 2ème jour du mois de Mai de l'an grâce 1459,
Dans une taverne Bourbonnaise,

A vous, Ma Douceur, Ma Faiblesse, Mon Tout,
De moi, une Baronne éprise de Sa Musclorette,

Le Bon Jour,

Sachez en premier temps Ma mie, que votre missive m'a bien fait rire... Je n'ose imaginer la tête de vos gardes lorsque vous leur avez donné l'ordre de s'armer jusqu'aux dents pour venir me sauver...
A peine prenez vous les rennes de St Bonnet de Bellac, que vous les conduisez déjà sur un champ de bataille !
J'en ris encore...

Cela dit, Ma Douce, vous ne pourriez imaginer à quel point cela me touche... Bien que... Même moi qui n'aime la violence, serait prêt à torturer, à tuer, à faire couler des litres de sang sur quiconque oserait vous faire du mal... Je donnerais ma vie pour préserver la votre... Soyez-en sûre...

Si cela veut dire que je suis une fille de Sappoh, et bien soit ! J'assumerais pleinement ce nouveau statut !

Pour ce qui est de nos voyages respectifs Ma Dame, je ne crains que nous ne faisons que nous éloigner l'une de l'autre... Nous avons quitté le Berry pour rejoindre les terres Auvergnates... Ceci dit, le Duché étant en état de siège, je ne sais si nous aurons à faire demi-tour ou non... Après avoir écrit à ce Duc, j'espère bien pouvoir le rencontrer en taverne... Bien entendu je vous tiendrais au courant sur ce qu'il en est du poisson...
Quant à vous, saluer le Parrain de Mamou Gilgaalad si vous le croisez en taverne castelroussine... Je sais qu'il a rejoint sa Demeure après mon départ...

En ce qui concerne votre Duc, j'ose espérer que votre retour lui ouvrira les yeux sur l'amour que vous lui portez... Je n'ai jamais vu homme si aveugle ma parole ! Il va sérieusement falloir lui ôter ses œillères !!!
N'hésitez pas si vous avez besoin de mon aide pour cela... Je vous aiderais volontiers... Mais juste parce que c'est lui hein ? Car je ne suis pas du genre prêteuse et partageuse ! Surtout lorsque le Trésor à partager c'est Vous ma Moitié...
Surtout donnez moi des nouvelles pour nos futures seigneuries...Ne pas nous récompenser serait honteux pour la Touraine !
Imaginez que l'on crie haut et fort que des écus Limousin et Angevin ont été versés pour son élection... Cela ferait éclater un scandale !

Ma Douceur, je n'aspire chaque jour qu'à une chose, vous retrouver fort vite... Comme dirait un certain "Alphonse et sa Martine La gueuse" : Un seul être vous manque et tout est dépeuplé... Ce qui est le cas lorsque mes pensées se tournent vers vous...

Je vous souhaite bien du courage en tout cas pour votre nouvelle fonction en Rouergue... Cela ne sera point facile mais intéressant sans aucun doute !

Et ne vous inquiétez pas... J'ai deux hommes à mes côtés... Aucun brigand ne pourra me faire de mal tant que je serais en leur compagnie !
Du moins... Je l'espère... Mais faites très attention à vous... S'il vous arrivait quoi que ce soit, j'en mourrais de culpabilité, de chagrin...

En attendant de retrouver vos bras et vos joues,
Je vous envoie des milliers de baisers à travers ce parchemin...

Saluez vos compagnons de route de ma part,

A très vite Ma Vie,

Votre Reyne,



Un vélin scellé et envoyé en direction du Limousin... Et là... Une étrange sensation lui parcourut l'âme... A chaque fois qu'elle lui écrivait elle se sentait bien, comme si Sa Malemort était prêt d'elle... Et une fois le pigeon envolé... Elle se sentait à nouveau seule, abandonnée avec pour seul objectif la retrouver...
Elle avait hâte que ce voyage se finisse, pour la retrouver Elle... Son Tout...

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Elisa.
[Champagne – Châlons-en-Champagne]

Châlons, le tend de se reposer un peu du voyage, et la Malemort se retrouve dans une chambre préparée pour l’occasion, sa suite avec elle. Sa Baronne lui manquait, et sa dernière lettre n’était toujours pas arrivée, étonnant de sa part.
Tandis que la suivante tentait de brosser les anglaises de la Malemort…


- Odile,
- Oui ma demoiselle Elisa ?
- Nous n’avons toujours pas reçu de missive de la Baronne ?
- Oh… Oh Ma demoiselle Elisa, ne m’en veuillez pas…. Mais le Duc était pressé, et avec tout cette agitation, je crains de l’avoir oublié à Vendôme…
- Odile ! Odile !!!!!!!! Espère de Gouge, vous n’êtes qu’une incapable !

Passablement énervée la Malemort, comment avait-elle pu oser oublier une missive de sa baronne a plusieurs journées de voyage d’ici. C’était une erreur impardonnable, la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Elisa lui demanda de quitter la pièce et c’est, seule, qu’elle put finir de se préparer pour le repas de famille.



[Touraine, Vendôme, Sage comme une image ]

De retour en Touraine, le Duc venait de réinvestir son bureau. Et la Malemort sa maudite auberge. Sa vie reprenait son cours avec pour seule différence la pierre qu’elle portait à son annuaire gauche.
On frappe à la porte, la Malemort lève la tête.


- Ma demoiselle Elisa, voici la missive de la Baronne.
- Bien, vous pouvez remballer vos affaires, quittez les lieux avant que le soleil ne soit au plus haut de la journée où je vous fais couper la gorge !

La Malemort resta seule. La prochaine suivante était déjà trouvée, une prénommée Suzanne, on lui avait déjà dit que du bien d’elle, cela changerait la Malemort de cette idiote d’Odile. Il ne faut jamais s’encombrer des personnes inutiles.

Une plume, un parchemin et de l’encore, elle se dépêcha de répondre à sa douce, qui devait sûrement commencer à s’inquiéter.





En ce jour du Bienheureux Cicéron, de l’année mil quatre cent cinquante neuf,
En une vulgaire auberge de Vendôme où j’ai élu domicile,

A vous, Baronne voyageuse ayant volé mon cœur, Aloara de Dénéré,
De moi, Musclorette en manque de douceur Baronesque, Elisa de Lahaye Malemort,

Bonjour,

Veuillez tout d’abord me pardonner pour ce laps de temps sans vous écrire. Je dois vous avouer que mes journées ont été fort remplies et mon idiote de suivante avait oublié votre missive à Vendôme alors que nous étions en Champagne… M’enfin, pour sur je n’aurais plus jamais ce genre de souci puisqu’elle ne fait plus partie de ma maison. Non mais je vous jure, nous sommes entourés de sots, cela devient navrant.

Enfin, sachez que je suis bien arrivée à Vendôme, accompagnée toujours du Sieur Carapatouille. Je ne saurais dire si cette relation est bonne ou non, mais sa présence m’apaise, me conforte, me rassure et me soulage. Je le garde donc près de moi le temps qu’il se lasse de cette relation platonique, même si je l’espère pas.

J’ai été invité en Champagne, dans la Vicomté du fiancé de ma mère. J’ai fais le voyage avec Pierre Louis, mon tendre compagnon ayant réussit à se libérer pour l’occasion, un vrai miracle. Nous y avons retrouvé toute la famille Malemort ainsi que les Armantia, la famille de Vicomte. M’enfin, là n’est pas la question. Une fois tout le monde réunis, ma mère commença à parler boisson, vous imaginez mon enthousiasme à ce moment là, surtout après un long voyage. Mais Pierre dans un élan de courage a prit la parole… et voyez-vous, il s’est rapidement retrouvé a genoux devant moi, une merveilleuse bague à la main et il m’a demandé de devenir son épouse. Il avait en faite tout prévu avec ma maternelle… Je ne vous raconte même pas dans l’état où j’étais. Mais, me voilà donc promise à ce jeune et charmant Duc de Touraine.

Hum, ma douce, j’aurais aimé vous annoncer cette nouvelle de vive voix afin de voir votre minois a ce moment là, malheureusement la distance s’allonge entre nous, à ma plus grande peine et ma plus grande souffrance.
Cette union ne sera possible qu’avec l’accord de votre frère. Même si les liens entre le Rosier et moi sont encore officieux, cela ne tardera pas à changer et son accord sera obligatoire. Je crains le jour où ces deux hommes vont se rencontrer, mais je ne doute pas que Killi me fasse mander avant cette journée, pour être sur de mon choix et de mes désirs. Ce poulet comme vous aimez le dire chez les Dénéré, est à tout point de vue, parfait, et je ne regrette pas de l’avoir choisi.

M’enfin, cessons de parler de moi, comment se passe votre voyage ? Où en êtes-vous ? Ne vous êtes vous pas encore lassée des routes pour venir me retrouver ? Mes bras et ma compagnie sont bien plus doux et bien plus attrayants que ces routes, je puis vous l’assurer. Revenez moi vite, nous avons un enterrement de vie de jeune fille à fêter.

Dans l’attente de lire de nouveau votre gracieuse écriture, égale à vos courbes,

Je vous embrasse tendrement, Prenez soins de vous ma douce,

Elisa



Une missive pliée, scellée, et direction le Dauphiné, en espérant que la Baronne n’ait pas changé d’itinéraire sinon le pauvre pigeon ne tiendrait pas le coup pour faire l’aller-retour.
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{A la recherche d'une dame de compagnie}
Aloara
[Perdue sans Elle]

Inquiète... Voilà l'état de la Douceur depuis quelques jours... Cela faisait désormais quinze jours pile poil, que la Baronne avait envoyé son volatile vers le Limousin et toujours aucune nouvelle de Sa Moitié...
Impossible que ce Vaillant pigeon se fasse bouffer ou se perde en route... Il était entrainé et bien armé depuis le temps qu'il faisait les allées-retours entre la Malemort et la Dénéré...
L'avait-elle tout simplement oublié à cause de son Duc ou bien même remplacé par une autre ?
Non leur amour l'une pour l'autre était bien trop fort pour que telle chose puisse se produire...
Elle attendrait encore une journée et si aucune de ses nouvelles ne lui étaient parvenues, elle écrirait à nouveau...

Mélancolique... Il faut avouer que depuis cette séparation d'avec Sa Mie, la Poulette voyait la vie en noir... Tristesse, chagrin, désenchantement, nostalgie... Elle souffrait intérieurement de ne plus la revoir... Pourtant rien ne la retenait en Lyonnais... Alors pourquoi ne pas faire demi-tour et rentrer ?

Une promesse... Voilà ce qu'elle se devait de mener jusqu'au bout... Elle avait promis de rendre une visite et elle comptait bien aller le voir... Même si ce cela se résumait à quelques heures... Au moins elle y serait aller et pouvait s'en retourner tranquillement sur ses terres tourangelles d'accueil y retrouver la douceur de ses bras...

Prisonnière d'une chambre dans une Auberge Lyonnaise, elle entendit frapper à la porte et ordonna d'entrer...
Musclor fit son apparition et lui dit :

Señora la Baronessa... Una lettra por vous !
Como està dans la casa ? Yavé una mina... Holalala ! Ya fait peur !!!


Elle prit la lettre et fronça les sourcils en écoutant ses commentaires... Namého... Il se prenait pour qui le garde attardé...

Musclor ? T'ai-je ordonné de parler ? T'ai-je demandé ton avis en ce qui concerne ma mine ?
Nan !!! Donc, hors de ma vue Triple Buse !!!!!!


Le Garde savait que quand la Baronne perdait ainsi patience, il valait mieux disparaître de son collimateur quelque temps...
Une fois la porte refermée, un sourire se dessina sur ses lèvres... Elle n'attendait de missive de personne, juste elle... Sa Vie...

Une lecture des plus attentive, des relectures encore et encore pour la sentir près d'elle, et elle s'en alla sur son bureau pour y répondre :



Le 16ème jour de l'an 1459,
Dans une prison Lyonnaise,

A vous Ma Musclorette, la cause de tant de Mélancolie, Ma Bien Aimée,
De moi, Votre Voleuse de coeur, tout simplement en manque de vous,

Bonjour,

Sachez qu'en ce jour de tristesse et solitude, votre lettre devient mon plus grand réconfort... Je me suis inquiétée à un point que vous ne pouvez l'imaginer...
D'ailleurs, comment puis-je vous pardonner alors que tout ceci nous le devons à votre ex servante...
J'ose espérer que cette sotte vivra dans la misère et le tourment, qu'elle attrapera la peste et souffrira lentement maintenant que vous l'avez congédiée...
Je lui veux une souffrance aussi lente et douloureuse que celle que j'ai éprouvé en attendant cet écrit de votre part...

Enfin bref, je suis contente de vous lire et de voir à quel point vous êtes sereine auprès de ce Sieur qui depuis le début voyage à vos côtés...
Pour sûre qu'il me faudra le remercier d'avoir prit soin de vous jusqu'à mon retour... Non pas qu'après je lui dirais de s'en aller hein... Mais bon... Vous savez que je n'aime guère trop vous partager que cela soit avec des Sieurs ou bien de vilaines Donzelles...
Le seul qui possède plein droit et encore... C'est ce cher Duc qui sera bientôt mon futur Suzerain... Oui Oui... J'y tiens à ma récompense...


*Elle pouffa de rire en écrivant cette ligne et continua*

En tout cas, je ne sais si j'ai mal lu vos lignes, mais :

NAN !!! IL A OSE VOUS DEMANDER EN MARIAGE ?
ET VOUS AVEZ DIT OUI ???

Ouah ma Douce !!!! Je suis si heureuse pour vous deux... Depuis le temps que vous attendiez qu'il se manifeste...
En voilà une belle surprise et bonne nouvelle par la même occasion !

Cela dit... Oui le soucis restera mon frère... Lui qui n'aime pas que l'on tour autour de ses Poulettes préférées... M'enfin, si vous rencontrez des problèmes avec lui, n'hésitez pas... Je tâcherais de lui faire entendre raison...

Une grande soeur... Ça s'écoute toujours... Ou pas... Enfin... Il a plutôt intérêt à accepter cette union... Ou j'organise son mariage avec la première Donzelle Nobliotte du coin...

Sinon... En ce qui me concerne, je suis à Lyon... Je dois avouer qu'en effet je me lasse de tous ces voyages et que j'ai bien hâte de vous retrouver en Touraine...
La douceur de vos bras me manque énormément... Quand je vois tous ces couples s'enlacer, s'embrasser... Je deviens mélancolique imaginant et espérant vous serrer contre moi avant de poser mes lèvres sur votre délicieuse joue teintée...

Vous me manquez ma Douce et je vous promets de faire au plus vite pour vous rejoindre en Touraine...

Prenez bien soin de vous surtout, et n'oubliez pas de saluer vos poissons de ma part...

Dans l'attente de pouvoir me nourrir à nouveau de vos lignes,

Je vous envoie des milliers de baisers Ma Dame,

A très vite,



Elle enroula le vélin, le scella avant de l'envoyer en direction de la Touraine... Le pauvre pigeon, à peine arrivé qu'il devait repartir... Le reverrait-elle seulement ou servirait-il de prochain diner aux chats du Castel Tourangeau...
Une chose était certaine, c'est que la Baronne espérait une réponse bien plus rapide que la dernière au risque de trépasser d'ennui et de solitude en ce Duché du Dauphiné...

_________________
Elisa.
[Elisa n'a que seize ans... Et elle attend un enfant]

Comment tout cela était-il possible. Elle n’en avait jamais voulu… Ni même jamais rêvé, elle n’était pas prête ! Elle n’était pas dans cet optique, elle n’était pas dans son désir… Elle ne voulait pas !

- Suzanne je vous en conjure faites quelque chose pour cesser cela, faites quelque chose, je n’en puis plus !
- Je vais aller chercher de la tisane, demoiselle Elisa, cela vous fera du bien.
- De la tisane… De la tisane ! Allez plutôt me chercher de la prune ou tout autre alcool pouvant m’aider à arrêter tout cela !

Un battement de tête de la suivante pour lui dire non…

- Comment ça non ? Comment ça !! Mais c’est un ordre ! Un ordre ! Dépêchez vous …. !!!

Et sa tête replonge dans la bassine afin d’y déposer le peu d’aliment qu’elle avait réussit à avaler quelques heures auparavant. Une envie de mourir l’envahit… Ce dégoût d’elle… Ce malheur dont elle n’était pas encore sur officiellement, et qui pourtant était facile à diagnostiquer pour les personnes l’ayant déjà… attrapé… Un virus dur à se dépeguer, voire même… impossible.
Sa tête toujours dans la bassine, tandis que la pauvre Suzanne tenait ses cheveux en arrière et tentait tant bien que mal d’essuyer son front avec un linge rafraîchit d’eau.
La nausée se calma, essuyant sa bouche, puis la rinçant en buvant cette horrible tisane, qu’elle recracha aussi rapidement.
Elisa reprit la parole.



- Amenez moi ma plume et un vélin s’il vous plait, Suzanne, je dois écrire à la Baronne urgemment.
- Oui demoiselle Elisa, tout de suite. Mais après vous devez vous reposer… Il ne faudrait pas qu’il arrive malhe…
- Cessez ! Je ne veux point entendre ce genre de chose tant que rien n’est sur. Faites donc quérir le meilleur médicastre possible et prévenez ma mère, j’ai… besoin d’elle..

La Malemort s’était alors apaisée légèrement sur ses dernières paroles. Elle voulait que sa mère soit là quand le médicastre arriverait et cela tombait très bien puisque Nebisa était en Touraine depuis quelques temps maintenant.
Elisa avait besoin d’elle. Elle en ressentait le besoin, son savoir, son amour, sa tendresse et surtout son courage… Car Nebisa devrait en fournir à sa fille afin de l’apaiser dans cette horrible nouvelle.

Sortant de ses rêveries, elle se mit à écrire, au fil des mots, ses yeux s'embrumaient pour laisser éclore des larmes qui finissaient par se jeter sur le parchemin.
Ce ne fut point des taches d'encre que l'on pouvait voir sur le vélin... mais des tâches de tristesse et de souffrance.




En ce jour de la Saint Sjnoel, de l’année mil quatre cent cinquante neuf,
En cette hideuse auberge où je réside toujours,

A vous, Mon éternelle douceur, Aloara de Dénéré, Baronne de Ségré,
De nous, Musclorette angoissée, Elisa de Lahaye Malemort, Dame de Saint Bonnet en Bellac,

Bonjour,

Ma dame, c’est aujourd’hui, apeuré, que je prends ma plume pour vous écrire. Je vous conjure de venir me rejoindre le plus rapidement possible, je ne saurais survivre à cette épreuve sans vous avoir à mes côtés. Je ne dors plus, tellement cela me travail et me terrifie.
Je voudrais pouvoir sentir vos bras me rassurer et m’apaiser.
Je voudrais pouvoir entendre vos mots pour me consoler.

Revenez moi ma douce, peu importe le prix, peu importe le sacrifice, rejoignez moi.

Pour répondre à quelques évènements de votre lettre, en effet vous avez bien lu, Pierre Louis a bien demandé ma main à ma chère mère, qui a rapidement accepté.
En ce qui concerne votre frère, je crois que le chemin sera long et semé d’embûche. Il ne souhaite pas encore voir venir, Pierre Louis, aux Rosiers, il sera donc dur pour lui d’accepter cette demande. Je crois qu’il a peur que je fasse cela pour les mauvaises raisons. Mais je prendrais très bientôt la route des Rosiers afin d’avoir une discussion avec lui, même si je doute qu’avec les prochains évènements il me porte toujours aussi haut dans son cœur.
Malheureusement personne ne l’a voulu, et aujourd’hui je subis mes actes.

M’enfin, n’oubliez pas l’objet premier de cette missive, venir me retrouver. Je puis vous assurer que cette épreuve me saura impossible à tenir sans votre présence.
Je ne saurais tenir bon, je ne saurais devenir bonne… Mais je puis devenir nonne. M’enfermer dans un couvent serait l’idéal, me repentir afin d’être pardonnée. Me cacher de cette honte qui a hantée toutes mes journées depuis ma naissance, je ne puis offrir cette même honte… Je ne puis en faire de même. Cette souffrance est bien trop dure, bien trop difficile à porter pour qu’égoïstement j’en face de même.
Je suis anéantie, ridicule, apeurée, seule et….

Dans l’attente de vous lire et de vous retrouver,

Recevez mes baisers les plus troublées, et ces quelques perles salées sur le vélin, montrant mon chagrin et ma peur.


Elisa


Post scriptum : Je ne puis encore mettre de mots sur ce malheur. Peut-être la peur de la réalité, mais je préfère attendre l'avis du médicastre.


Missive scellée et accrochée à la patte du plus robuste des pigeons voyageurs du domaine. Suzanne partie l’envoyer et quérir rapidement un médicastre… Il devenait urgent de mettre des mots sur ce mal-être… ou sur cet être tout court…
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{A la recherche d'une dame de compagnie}
Aloara
[Une distance insoutenable prêt à disparaître...]

La Baronne était assise à son bureau, faisant l'intendance de ses terres... Les résultats étaient concluants mais comme toujours... Pas assez aux yeux de la Dénéré... Elle partait du principe qu'on pouvait toujours mieux faire, même quand l'excellence était presque atteinte... Donc, elle réfléchissait sur le moyen de donner d'avantage de prestige à Segré, d'augmenter encore ses richesses et cela sans que son peuple en pâtisse...

Alors que ses neurones fusionnaient pour trouver la meilleure des solutions, on vint frapper à la porte...
Troublée en pleine réflexion, elle sentit son cerveau se déconnecter pour laisser place à un vide total...
Enervée, elle l'était oui... Et c'est sur la foulée qu'elle frappa un gros coup le bureau et laissa entendre haut et fort :


Musclor... Je vais t'étriper... Te trucider... Te pendre par les ...

Valait mieux qu'elle n'en dise davantage... Elle se leva furieuse et s'en alla ouvrir au Garde... Oui car elle reconnaîtrait sa façon de faire à des kilomètres à la ronde...

Une fois face à lui, elle le regarda tout tremblotant... Ouai ben en même temps elle avait demandé à ce que personne ne la dérange, surtout lorsqu'elle faisait le point sur ses terres... Donc il fallait s'attendre à ce qu'elle soit fort énervée...
Faut dire que ce genre de chose, elle aimait les faire elle même... Combien de fois elle avait vu des intendants s'en mettre plein les fouilles sur le dos de leur Dame ou Seigneur...

Bref, elle le regarda et tâcha de se contrôler un minimum avant d'ajouter :


Tu as intérêt à avoir une bonne raison pour être venu me déranger en pleine réflexion... Je t'écoute ! Parles !!!!

Yé una letra por vous Baronnessa ! Viendé de la Señorita Elisa... Tiendé !

Elle n'avait pas tout compris ce qu'il venait de dire, mais elle reconnut bien la le prénom de Sa Douce...
Elle prit le pli et lui dit :

Vous pouviez pas le dire plus tôt !!! Allez, disposez maintenant... Et revenez me voir que si l'un de nos chevaux est mort !
Je ne veux voir personne !!!! Entiendes ?????
(Ben quoi avec un garde espagnol on est obligé de s'instruire davantage^^)

Hormis cette missive, la Douce n'en attendait plus d'autre... Elle en espérait oui... Surtout de Son Mini... Mais elle savait que cela ne servait à rien d'attendre vainement...

S'asseyant sur son lit, elle ôta la cire et commença à lire...
A peine eut elle lu les premières lignes qu'elle sentit les palpitations de son coeur se faire beaucoup plus rapides que la normale et cela pas dans le sens où elle l'aurait souhaité... Elle était prise d'angoisse... Une angoisse inexplicable et c'est sans tarder qu'elle poursuivit la lecture s'empressant d'arriver à la fin pour avoir ne serait-ce qu'un indice sur ce dict "malheur" qui s'emparait de Sa Mie... Une maladie ? Un accident ? La mort d'un proche ? Que lui arrivait-il ?
Rien... La Douceur n'en savait rien... Sa Dame taisait les mots pour garder son "malheur"...

Sautant du lit et laissant toute intendance de côté,et prit sa plume pour lui écrire :




A vous, ma Toute Douce Elisa, Musclorette de ma vie,
De Moi, votre Eternelle Douceur, Apeurée et inquiète,

Peu importe quel jour nous sommes et dans quel endroit je me trouve... Sachez juste que je serais à vos côtés dans les jours à venir....
Je ne sais ce que vous avez fait, ce qu'il est arrivé pour que vous puissiez être tant angoissée et malheureuse, mais il est hors de question que vous affrontiez cette épreuve seule...
Bien entendu que je vais vous rejoindre... En doutiez vous ?
Dès cette missive terminée, j'assemblerais mes affaires et prendrais route pour St Bonnet en Bellac...

De toute façon pour rien au monde je manquerais votre entrée chez les Aristotéliciens, donc soyez certaine que je prendrais route aujourd'hui pour vous retrouver ma Douce...

Cela dit, je n'en demeure pas moins inquiète... Je n'arrive point à savoir ce qui a pu vous mettre dans un tel état alors que vous étiez si heureuse dans votre précédente missive et le pourquoi de vouloir voir un médicastre ?
Me cachez vous une Maladie ma Mie ? Ou bien... Autre chose ?


Elle avait un doute mais préféra se taire sur la question... Impossible que cela soit ça... Elle devrait être heureuse... Pas dans un état pareil...

Mais ne vous inquiétez pas, une fois à vos côtés, je ne vous quitterais plus... Je resterais à vos côtés le temps nécessaire... Jusqu'à ce que vous vous lassiez de moi...
Mais je vous en conjure... Ne culpabilisez pas... Faites au moins ça pour moi en attendant mon retour... Nous avons tous droit à l'erreur, et vous aussi...
Croyez moi, je ne vous jugerais jamais sur vos pensées ou vos actes bien au contraire... Je serais toujours là pour vous quoi qu'il arrive...

Je ferais au plus vite pour venir sur les terres Limousines...
En attendant de m'avoir auprès de vous, recevez mille baisers emplit d'amour que je porte à votre égard et séchez vos larmes ma Douce...

A très vite Ma Dame...



Post scriptum : Prenez bien soin de vous surtout... Et veillez votre entrée de Castel... Je ne tarderais pas à être devant elle...


Vélin enroulé, scellé et accroché au pigeon, elle le laisse s'envoler... Une fois le volatile disparu, elle rangea sa paperasse et ordonna à ce que ses affaires soient rassemblées en moins d'une heure... La route allait être longue, mais le bonheur de la retrouver enfin, était immense... Et puis qui sait... Avec un peu de chance, elle croiserait peut être Son Mini en Limousin...
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