--Soeur_marie_clarence
[Aube du dimanche 13 mars de l'an d'Horace 1459]
Le convoi mortuaire arrive dans la citée de Carcassonne. Soeur Marie-Clarence souffle sur ses doigts gourds pour les réchauffer. L'un des hommes composant l'escorte vient se placer à la portière de la modeste voiture mise à la disposition de la None.
"- Ma soeur, il semble que l'hôtel particulier de la défunte soit vide si ce n'est deux somestiques. Il semblerait aussi que son époux a rejoint le Très Haut il y a un mois de cela et que personne de la maisnie n'étant présent, c'est à la Comtesse du Razès, la plus haute en noblesse de cette citée que fut confié le corps du défunt. Il semble qu'elle se soit acquittée de tout ce qui concerna ses funérailles en attendant que les vassaux ou héritiers ne se chargent de la suite. Pourriez-vous nous dire quelles sont vos instruction ?"
La none prend quelques instants de réflexion, mais l'idée de devoir être accueillie dans une maison sans maître après un voyage d'une nuit ne l'enchantait pas, pas plus que de devoir courir partout pour se débarrasser d'un corps devenu encombrant. Aussi, c'est sans plus attendre, désireuse de se restaurer, aller à la messe puis retourner au plus tôt dans son cloître qu'elle répond.
" - Allons donc porter le corps de cette malheureuse à la Dame Comtesse, elle acceptera peut être pour elle ce qu'elle a accepté pour l'époux"
L'homme hoche la tête, marquant son acceptation et le convoi redémarre, suivant le chemin qui lui a été désigné.
Arrivé devant l'hôtel de Noùmerchat, l'homme descend de monture et va s'entretenir avec les gardes en faction de chaque côté de la porte avant d'aller user du lourd heurtoir de cuivre. Quelques secondes plus tard, le lourd ventail de bois pivote et laisse apparaitre le frais minois d'une domestique.
"- Adissiatz, je suis ici en mission d'escorte, j'ai sous ma protection une moniale en charge du corps de la défunte Baronne d'Exat et de Portes, Dame de Couffoulens et de Marseillan, Donà Majda-Eulalie Shaggash de Rieucros. Personne n'étant à même de recevoir ses cendres, on m'a conseillé de m'adresser en cette maison qui aurait déjà pris en charge celles de con défunt époux. Pourriez-vous porter ma demande à la Comtessa du Razès en Limouxin ?"
L'homme se recule. Il a vu l'expression de son interlocutrice changer plusieurs fois au cours des explications avec une prédominance de surprise. Elle Hoche la tête et répond à son tour.
" - Je vais faire prévenir la Comtesse, si vous voulez patienter quelques instants... Vous pouvez patienter ici avec la moniale, nous vous ferons servir au moins rafraichissement comme à tout serviteur du Très Haut."
La servante s'éclipse, laissant l'homme aller quérir la soeur pour la mener à l'interieur.