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[RP] Quand une fille apprend de son père

Lya
[Une rencontre impromptue]

Lya avait airé toute la soirée sur les chemins de Mazapa avant de s'enfermer seule en taverne. Ces temps-ci elle passait beaucoup de temps à penser à sa vie. Elle n'était pas malheureuse, mais elle n'était pas des plus heureuse, un petit quelque chose lui manquait.

Lya réfléchissait, la porte s'ouvrit, une esclave entra et prit place à ses cotés. Une esclave à Mazapa qui se promène sans maitre, c'est assez surprenant sachant que son père les collectionne. Après quelques échanges, Lya la prit sous son aile. Non mais, y'a pas que son vieux père qui puisse en avoir, Lya pouvait aussi bien en avoir à elle toute seule.

La fille du tyran voulait que son nouvel esclave puisse bénéficier des mêmes traitements que ceux de sa famille. Elle alla, accompagnée de jeune femelle, dans la demeure des Matlazatecatl, prenant grand soin de ne pas réveiller personne. Lya lui montra donc où créchaient les esclaves de la maisonnée.

C'est ici que tu pourras dormir, manger et tout le tralala.

Si tu rencontres le maître de la maison, fais lui savoir que tu es mienne.
Si tu rencontres la mini maîtresse, fais gaffe, du haut de ses trois pommes, elle est capable de tout.

Lya sourit à l'esclave, un rapide signe de tête suivit et la fille à son papa était déjà prête à tourner les talons.
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Amitola.
[une rencontre inespérée]

Après de longues lunes, les Dieux l'avaient renvoyée au monde, pour le retrouver, lui, et qui sait, revoir ceux de ses amis qui n'étaient pas morts.

La taverne était vide, à part une jolie jeune fille qui semblait plongée dans ses pensées. Ce n'est que lorsqu'elle engagea la conversation avec Lya qu'elle comprit que la jeune fille la prenait pour une esclave.

Jetant un regard à ses guenilles, elle ne put qu'acquiescer. Son champ devait avoir eté attribué à un autre depuis longtemps, sa réputation... Qui aujourd'hui reconnaitrait son nom ? Tant de lunes passées seule à se droguer pour oublier et communier avec les Dieux, l'avaient volée de sa force... Oui, elle était belle et bien esclave.

Aussi c'etait elle donné le nom de l'hallucinogène qui avait refait d'elle une esclave. Elle raconta une bonne partie de son passé à la jeune Lya, qui lui sembla une âme droite et juste. Quitte à avoir une maîtresse, celle-ci semblait envoyée des Dieux.

Elle hocha donc la tête à tout ce que lui disait Lya, enregistrant les précieux renseignements. Sa jeune maîtresse s'apprêtait à tourner les talons quand Psilocine, d'instinct, lui saisit légèrement le bras.

Petite Maitresse... Merci.

Ses yeux d'ambre fixèrent intensément ceux de la jeune Lya, evoquant bien plus que le simple merci qui était sorti de sa bouche. Puis elle s'eclaircit la gorge et reprit son habituel ton nonchalant.

Quand comptes-tu revenir au village...?
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Lya
Petite Maitresse... Merci.

Un petit sourire essayait de percer les lèvres de Lya, les yeux de sa nouvelle esclave tentaient de toucher le coeur de Lya. Pour ne pas tomber sous le charme de ses mots, elle fit mine de ne pas entendre le merci après tout Lya allait l'exploiter à quoi bon la remercier pour ca.

Quand comptes-tu revenir au village...?

Revenir? se disait-elle. Bien sûre qu'elle allait revenir, mais bon le destin de Lya se devait-il d'être tout tracé en avance? Même elle ne le savait pas.

Bientôt sûrement, très prochainement je l'espère.
En attendant essaie de te fondre avec les esclaves de mon père pour ne pas te faire remarquer.

Sur ces mots Lya se dépêcha de la laisser seule, la route serait longue jusqu'à Zoto.
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Guyhom


[ après une punition méritée]

Le tyran avait puni comme il se devait sa fille fugueuse de tekila, sa main ayant joué du tambour sur les fesses de la gamine et lui avait tanné la peau. Toute fille de tyran qu'elle était, Guyhom se devait aussi de l'éduquer et de lui apprendre certaines choses, comme ne pas mentir et ne pas fuguer.

Pauvre Laf...il en avait bavé. Il sourit et se leva de son hamac...du haut de la terrasse de sa demeure, il regarda la propriété familiale...elle s'était agrandie au fil des années. De nombreux bâtiments avaient été construit, des entrepôts, des étables, des dortoirs pour les esclaves.

La plupart, ils les avaient acheté au marché. Ils travaillaient dur, mais Guyhom les traitait bien. Dur mais juste. Après tout, il valait mieux faire durer la force de travail plutôt que de l'épuiser trop vite. Il observa toute cette vie, les allez et venues de ces derniers...certains allèrent préparer la maison de son frère, bientôt de retour en occident, d'autres revenaient des champs, du marché, des ateliers...le soir tombait...il se retourna et alla rejoindre le reste de sa famille et les amis qui étaient venus manger.

Il n'avait pas vu qu'il y avait désormais une nouvelle esclave chez lui.

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Amitola.
Psilocine s'affala sur sa natte après une dure journée de labeur et soupira. Depuis quelques jours maintenant, elle se fondait tant bien que mal dans le décor. Elle avait moins de mal à répondre à son nouveau nom à présent.

Heureusement, le maître des lieux ne semblait pas l'avoir remarquée. Avec l'aide des Dieux, elle rassemblerait bientôt assez de forces pour quitter la protection de Lya et repartir sur les routes... D'après les rumeurs, il se battait chez les Metz. Le voyage serait long et dangereux pour le retrouver.

Ses yeux se posèrent sur la lune, et elle serra les mâchoires. Il fallait qu'elle contrôle mieux ses humeurs, en revanche. Elle avait failli trahir son identité quelques jours auparavant. Alors qu'elle se penchait sur sa tâche, un homme libre avait apercu l'effigie de Xochiquetzal* que la Rose lui avait tatoué sur les reins, il y avait de cela plusieurs vies. Avec un sourire entendu, il avait donc tenté de la tripoter. Elle l'avait repoussé, et de justesse, s'était retenue de lui cracher au visage qu'elle et elle seule choisissait ses amants.

Elle s'était remise au travail, après s'être excusée auprès de Tezcatlipoca de n'avoir pas eventré l'insolent. Mais il était aussi le protecteur des esclaves, et c'est ce qu'elle était, à présent.

(*déesse du désir sexuel, du plaisir et de l'excès, entre autres)
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Lya
Triste dans sa hutte et seule depuis quelques jours, Lya prit de quoi écrire et envoya un ara à son esclave.



Psilocine,
j'espère que tu travailles bien et fort que tu te mêles bien à la vie d'esclaves à la maison des Matlazatecatl.
Dans peu de temps je passerai à Mazapa, j'en profiterai pour aller te voir et prendre de tes nouvelles. Ne rouspète pas, obéis aux ordres et fais-toi discrète, sinon je ne pourrai être garante de ton avenir.
à bientôt
Ta maîtresse

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Carouf73
Carouf avait essayé d'aller retrouver Lya chez les Matlazatecatl, mais on lui avait dit qu'elle n'y était pas.

Alors, comme l'affaire pressait, il se dit que le mieux était peut-être de lui envoyer un toucan. Il réfléchit un peu, puis lui envoya quelques mots :



Lya,

Je t'écris ces quelques phrases, parce que je souhaiterais t'acheter Psilocine, qui est ton esclave.

Je sais que tu y tiens particulièrement, et sois assurée que, même si je n'ai jamais eu d'esclaves, je saurai m'en occuper comme il se doit.

Si tu le veux bien, écris-moi, ou retrouve moi en gargote à ton retour à Mazapa.

Carouf


Puis, Carouf cacheta son papier, l'enfourna dans le bec d'un toucan, et le fit partir.
Lya
[En quelque part entre Zotoluca et Mazapa]

Cela faisait trois fois qu'un oiseau lui tournait autour, les bras bien haut au dessus de sa tête, elle tentait de l'effrayer en agitant ceux-ci dans tous les sens.

Oiseau de malheur, va t'en.

Elle avait répété ces mots à quelques reprises avant de voir un papier dans son bec.

Un toucan qui fait la livraison, se dit-elle.
Elle qui était habituée aux aras, elle n'avait jamais reçu de toucan avant aujourd'hui.
Les plumes sont très jolies, pensa t-elle. Les couleurs très voyantes, ca ferait une coiffe magnifique.

Elle le laissa descendre tranquillement, une fois à sa porté, d'un geste brusque, elle l'agrippa. La feuille tomba de sa gueule et Lya essaya de le déplumer. Le bec du toucan vint pincer la peau de la main de la jeune fille, ce qui fit ouvrir sa main.

Ahhhh! Oiseau de malheur.

Elle se frotta légèrement la main et ramassa le papier avant de le lire.

Tout en lisant des sons sortaient de sa bouche.



Je t'écris ces quelques phrases, parce que je souhaiterais t'acheter Psilocine, qui est ton esclave.


Pfff! si tu penses.



Je sais que tu y tiens particulièrement, et sois assurée que, même si je n'ai jamais eu d'esclaves, je saurai m'en occuper comme il se doit.


Ah oui? Tu penses ça toué! c'est la mienne. Trouves toué s'en une qui est à vendre.



Si tu le veux bien, écris-moi, ou retrouve moi en gargote à ton retour à Mazapa.


Que je t'écrive, non mais... Oh oui! je vais te retrouver. Si tu penses te sauver avec mon esclave, tu sais pas à qui t'as à faire.

Elle se demanda si elle avertissait son père afin qu'il s'assure que Carouf ne se sauve pas avec son esclave avant son arrivée, surtout qu'elle la cachait du collectionneur d'esclaves. Puis de peur de la perdre avant son retour à Mazapa, Lya écrivit rapidement à son père sur un morceau de tissue qui trainait dans son sac.



Tzé Père, je suis en route vers Mazapa.
Tu peux voir à ce que mon esclave, qui répond au nom de Psilocine reste bien dans la maison de tes esclaves.
Je t'expliquerai tout, une fois à la maison.
Je veux juste qu'un certain qu'un Carouf ne disparaisse pas avec elle.
Ta grande


Elle attacha sa missive à la patte de son ara et l'envoya direction mazapa. Puis, elle rangea ses choses et partie à la course direction Mazapa.
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Lya
[Des nouvelles après une longue absence]


Seule dans la grande Pyramide à faire son affichage de mandat, Lya pris quelques minutes pour écrire à son esclave.
Sa relation avec celle-ci n'est rien à comparer avec les autres esclaves. Jamais personne pourrait penser que Psilocine était son esclave. Lya était pas du type tyran comme son père, même si certains de ses amis disaient le contraire. Elle avait laissé un peu de liberté à Psil, afin qu'elle puisse faire le ménage dans son passé.
Depuis que leur chemin les avait séparé, Lya se demandait si Psil allait lui donner des nouvelles un jour. Les jours et les semaines passèrent sans qu'un ara, venant de la maigrichonne, n'arrive à elle. Lya avait assez laissé le temps filer, un ara était venu, y'a quelques jours de Carouf, l'informant un peu de leur voyage, mais sans plus, cette fois l'esclave-libre devra répondre.




Niltzé, je t'écris parce que je me demande plein de choses à ton propos.
J'ai ouïe dire que tu avais trouvé ce dont tu cherchais.
Ton voyage c'est bien passé?
Tu as pris un peu de force?
Tu vas passer à Zoto me voir ou dois-je aller à ta rencontre?
Est-ce que Carouf me doit des quachtlis?
Zaz je passe par dessus, elle doit être pauvre, et comme c'est la famille ben, je laisse passer. À moins que tu ne veules qu'elle paie.
Donc, je veux tout savoir, alors écris-moi vite.

J'espère que tu sais lire et écrire sinon demande à Carouf, il est éduqué, il te montrera et je le libérai de sa dette.

Lya



Elle profita du changement de tlatoanis pour exiger à un esclave de la grande Pyramide d'aller porter ce bout de papier à Psilocine.

Mais, comment dois-je la trouver?
Simple, elle traine surement en taverne à Nopa.
Allez du vent et cherche, pas pour rien que tu es esclave-messager.

Lya soupira, puis fini l'affichage des mandats avant d'aller prendre une timbale de pulque en taverne.
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Amitola.
La jeune femme sort du Calpulli d'Amecameca, ou elle vient d'officiellement s'installer, lorsque le messager la trouve.

Lya... Oh m.... Lya !

Elle ne l'avait pas oubliée, non, mais... presque. Depuis qu'elle a retrouvé Mezcal, Nemesis et Oula, son identité de Coyote lui est totalement revenue... Elle ne se voit plus du tout esclave. Pauvre petite maitresse, elle a du s'inquieter depuis qu'elle l'a laissée partir en orient avec zazyl et carouf....



'Tzé, petite Maitresse....

Oui,j'ai retrouvé mon Guerrier. J'ai pris des forces, j'ai retrouvé d'anciens coyotes... J'ai retrouvé ma vie, et ça en grande partie grâce à ta protection.

Je ne sais pas ou est Zoto.... Je te croyais à Nopalucan ? Nous sommes à Amecameca avec Carouf et Zazyl, et nous arriverons bientôt à Mazapa ou nous raccompagnons Carouf.

Carouf ne te doit rien... Mais Mezcal oui. D'ailleurs il faut que vous parliez. Si tu ne m'affranchis pas, il voudra certainement me racheter.

J'espère que les Dieux t'ont choyée,

Ton esclave pas comme les autres,

Amitola.

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Lya
L'esclave-messager attendait Lya devant la porte de son bureau et comme à chaque matin, Lya trainait les pieds. Certains disent que c'est la paresse, mais Lya sait très bien que si elle veut être de bonne humeur au Tlatocan, elle se doit de prendre son temps.

En voyant la feuille de bananier que l'esclave tenait dans ses mains, Lya passa à coté de lui et lui arracha sans dire un mot. Ses yeux était plissés et elle était perdue dans ses pensés.

Une fois dans son bureau, elle s'installa confortablement dans le fauteuil, releva ses jambes et lourdement déposa un pied sur sa table de travail, tandis que l'autre alla plus doucement se poser sur le premier. C'est mal assise ou toute évachée, qu'elle commença à lire le message.

C'est pensive qu'elle abandonna la missive sur ses cuisses.
Que pouvait-elle bien répondre? Est-ce qu'elle voulait vraiment laisser aller Psil? Est-ce que son guerrier prendra soin d'elle, comme elle le mérite? Et ce Mezcal veut vraiment parler avec sa bouche ou il donne des coups de massues comme lui avait dit Psil?

Lya se redressa rapidement, enlevant ses pieds de sur son bureau. Elle prit de quoi écrire et commença à rédiger sa réponse.



Tzé Psil ou Amitola,

Je sais plus du coup les deux noms me mélangent, pensa t-elle.


Je suis bien heureuse pour toi que tu ais retrouvé tes amis et ton passé.
Je suis plus à Nopa mon voyage tirait à sa fin, j'ai du revenir dans mon clan.
Zotoluca est un clan du nord à deux trois jours de Mazapa, si ton homme désire me parler, je l'attends ici.

je vais être bien plus en sécurité chez-moi pour le rencontrer que sur la route, se disait-elle en continuant sa lettre.


Je sais bien comment accueillir les amis, donc je vous recevrai comme il se doit dans ma hutte. Vous préférez le poisson ou le pécari? bien entendu j'aurai du pulque en quantité.

Lya nota sur sa feuille de chose à ne pas oublier
Demander à Zolia de faire quelques jarres de pulque spécial.


vous arrivez quand?
Tito
Lya


Elle attrapa un ara, attacha le message avec une ficelle et l'envoya. Lya se croisa les doigts afin qu'il la trouve.
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Amitola.
Allongée entre Carouf et Zaz, Amitola ne peut pas dormir. Ca se bouscule dans la tête de la guerrière, et le pulque n'arrange rien. Elle tente de faire une liste, de réorganiser ses priorités....

1) Y a Mez.... Il a changé. Il a eu beau l'aimer sauvagement lors de leurs retrouvailles, il ne veut plus vivre. Plus comme avant, en tout cas. Elle le sent. Et si les Dieux lui avaient menti, avaient agité Mez sous son nez pour qu'elle accepte de revenir...? Mais alors pourquoi est revenue...?

2) Y a les Coyotes. Mez a dit qu'ils etaient moribonds... Oui mais ils sont encore là... Et si c'etait pour les aider à revivre qu'elle etait là ?

3) Y a Carouf,et Zazyl... *soupir*... c'est qu'ils sont attachants ces deux là, chacun à leur manière. L'un n'aime pas voyager, l'autre ne peut rester en place.

4) Y a Lya. Que va-t-elle lui dire...? Que Mezcal vivote, qu'il ne se battra pas pour racheter sa liberté...? Qu'elle voudrait bien etre libre tout de même,parce que bordel, elle est guerriere avant tout ? Demain, il faudra bien qu'elle réponde à sa missive...

5) Y a Ate, fondateur des Coyotes, qui lui a dit que bientot, Tlaxcalla aurait besoin de guerriers pour protéger le Tonalamatl...

Et la guerrière esclave de se tourner et de se retourner, ne sachant à quel Dieu se vouer, sur qui s'appuyer, qui aimer, avec qui se battre....

Elle finit par se lover contre Carouf, le solide. Au moins y en a un qui est prêt à la racheter, c'est déjà ça. Zaz referme ses bras sur elle dans son sommeil, réclamant sa part d'attention. Amitola sourit. Elle est pas si seule, finalement.
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Carouf73
Carouf a un sommeil agité, cette nuit. Un mouvement d'Amitola, près de lui, suffit à le ramener sur un plan de conscience intermédiaire, où il se sait endormi, et pourtant est capable de réfléchir. C'est une expérience qu'il n'a fait que peu de fois, mais ses maîtres au Calmecac lui ont expliqué que quand il maîtrisera la consommation des boutons de Peyotl, cela deviendra pour lui comme une seconde nature, et les sommeils naturels se feront plus rares... Mais il s'égare, et c'est bien là la preuve qu'il ne maîtrise pas encore cet état.

Qu'est-ce qui peut agiter tant son sommeil ? Surement pas le sol dur des tavernes, voilà près d'un mois qu'il a quitté Mazapa, dormant rarement dans des auberges, plus souvent à même le sol. Il retrouvera avec plaisir son hamac, mais ce n'est pas ça qui l'a empêché de dormir jusqu'à maintenant. Il sourit intérieurement, se disant qu'Amitola le prendrait, à juste titre, pour un faible, si il osait se plaindre.

Brève pression sur ses paupières, pour s'empêcher de trop s'égarer. Alors donc, pourquoi ce trouble ? Peut-être est-ce la proximité de Mazapa, alors ? Il sentirait presque l'odeur de son lac, et s'est surpris, à plusieurs reprises, à regarder dans cette direction au cours de la journée, comme attiré. Mazapa, il y a passé toute sa vie, il ne connaissait rien d'autre, avant de suivre, sur un coup de tête, Psilocine. Psi, justement... Ses idées de meute, de voyages. Cherche-t-elle à l'attirer, à l'éloigner de Mazapa ? Non, ce n'est pas son caractère - elle est sauvage, féroce parfois. Oui, mais pourtant. Il y eu cette fois où ...

Nouvelle pression des paupières. Ses études alors. Il est entré dans la voie de la prêtrise à reculons, c'est le moins qu'on puisse dire. Et pourtant, malgré tous les sacrifices qu'il a du faire, ou ... qui sait ... à cause de ces sacrifices, il y a pris goût. Le calmecac le manque, c'est certain. Un mois sans étudier, sans découvrir de nouvelles choses, sans transmettre ce savoir. C'est devenu une partie de lui, c'est peut-être tout lui, ces études de prêtrise. Il apprécie les échanges avec Alexius, cette plongée dans l'histoire également. Quand Amitola lui a ouvert les yeux sur les temps des débuts de la province, temps qu'il avait vécu, mais sans même le réaliser, il avait pris conscience des grands desseins à l'oeuvre.

Encore une pression des paupières. Décidément, il s'égare beaucoup, ce soir. Il y a un autre aimant qui attire ses pensées, et il n'a pas besoin de chercher beaucoup pour savoir de quoi, ou plutôt, de qui, il s'agit. Mais Amitola n'est pas Cyria, et il s'est juré que personne ne la remplacerait. Il a bien compris le message que lui avaient adressé les dieux. Il sait qu'il la laissera bientôt, qu'il restera à Mazapa, accomplir sa vocation, et qu'Amitola repartira sur les routes. Il sait qu'elle aura sa meute, son guerrier Mezcal, et qu'elle n'a pas besoin de lui. Il sait tout cela, mais il sait aussi qu'il regardera parfois vers l'horizon, quand il sera en haut de la grande pyramide, et qu'il se demandera où elle est. Il sait que si les choses avaient été différentes, peut-être ...

Pression des paupières. Une fois. Deux fois. C'est inutile. Alors il ouvre les yeux, et se tourne vers Amitola, lui sourit, et dépose un long baiser sur son sein, passant son bras autour de son ventre, attentif à ne pas réveiller Zazyl.
Amitola.
La jeune guerrière-esclave, allanguie dans une taverne, complètement pulquée et chootée au Peotl, sourit au plafond. Sa Déesse préférée doit se battre ferme contre les autres, la haut, pour la laisser vivre.

Amitola sourit. Elle imagine déjà le diaologue :

Tezcatlipoca : Tu parles d'une guerrière ! C'est une esclave. Son sang nous servira plus que sa vie.
Xochiquetzal: Esclave... tu parles, c'est un détail, elle sera libre bientot. Et personne ne m'honore mieux qu'elle ! Regarde comme les humains aiment son contact.. elle a même réussi à faire bouger le jeune apprenti prêtre d'une ville qu'il n'avait jamais quittée!
Tezcatlipoca : Esclave de nature ! Suffit que son mâle la libère pour qu'elle perde sa hargne. Ridicule. Regarde là, elle ne sait pas ne pas appartenir à un mâle...Et celui ci n'est même pas guerrier !
Xochiquetzal : Elle ne lui appartient pas elle s'appuie sur lui. Toutes façons toi, sorti des guerriers t'y connais rien !
Tezcatlipoca : On l'a renvoyée chercher un guerrier, elle a échoué, on récupère son sang, point barre.
Xochiquetzal: C'est pas un tatouage de TOI qu'elle a aux creux des reins, je décide, point barre !

La jeune femme s'ébroue. Il est temps d'écrire à Lya. D'une main mal assurée, elle prend la plume.


Chère petite maîtresse,

Les choses ont changé du tout au tout depuis mon dernier message. J'ai échoué dans ma mission auprès de Mezcal. S'il est heureux de m'avoir retrouvé, personne n'est en mesure de le sortir de sa léthargie, pas même son Amazone.

Zazyl est partie en orient avec Atecoatl....Carouf et moi faisons route pour Mazapa. Nous y serons demain. Je ne peux pas encore te promettre de venir te voir, je me sens très faible.

Ce n'est pas étonnant : à présent, seuls les Dieux peuvent décider si j'ai une autre utilité sur cette terre que celle pour laquelle ils m'ont rendu la vie, et ils doivent hésiter. Je me sens toute légère, sauf quand Carouf me tient fermement dans ses bras. Des fois j'ai l'impression qu'il est le seul à me retenir ici, et je lui ai donné le surnom de Solide. Carouf, le solide. Ca lui va bien.

Que les Dieux te sourient, petite maitresse.
Amitola.

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Lya
Récemment arrivée à Tulan, en attente des ordres, bien installé dans un hamac au campement que son père avait fait monté pour son armée, Lya lisait, enfin, la missive de son esclave, à tête reposée.
Elle tourna la feuille de coté et à l'endos elle répondit à son esclave.




Tzé Psil,
je suis bien déçue de ton guerrier et cela m'attriste pour toi. si les Dieux te gardent sur la terre c'est que tu as surement une autre mission.
Qui sait peut-être est-ce de faire sortir Carouf de Mazapa de façon plus régulière.
Pour ce qui est de la visite, je suis présentement à Tulan, donc ne va pas à Zoto pour rien. Je te tiendrai au courant de mes déplacements.
Reste près de Carouf le temps que tu saches ce que les Dieux veulent pour toi.

À très bientôt
Lya

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