[RP]Une vie d'éphémère

Ghost était connu dans sa champagne natale, mais connu comment ? Disons que pour beaucoup Ghost est Tyrannique , méchant, imbu de sa personne et bien d'autre adjectif de la sorte. Mais est ce vraiment ce qu'est Ghost? Derrière cette carapace politique forgée au fil des années, une autre facette de celui à qui on reproche sa franchise était visible par les personnes très proche.

Il le savait, son image noir ne c'était pas forgé toute seule, il aimait à se faire passé pour un monstre , peut être une façon bien à lui de protégé sa vie privé. Qui irait fouiller dans la vie d'une personne capable de vous mettre en procès pour cinq deniers de trop sur une miche de pain? Ghost était surtout du genre à abuser de la crédulité des gens, escroc économique, tyran conflandais, amoureux du codex, tout un tas de chose qui lui permettait d'avoir ce qu'il voulait.

Bien des années de méchanceté ou d'abus de faiblesse doit un jour se payer, ou du moins se faire pardonner. Sa vie politique commençait sérieusement à le lasser, plusieurs tentatives de retraite politique échoué , mais il fallait bien à un moment se dire que toutes ces années à vouloir les sommets furent intéressantes, mais une fois celui ci atteint... que reste il à faire? Maire dans trois villes différentes, conseiller ducal à plusieurs reprise, même la charge de duc avait été atteinte, mais qui s'en souviendra, d'ailleurs y a t-il besoin de s'en souvenir... La politique est une chose éphémère, au mandat suivant ce qui a été fait le sera t-il encore? Au final sa vie était mené par l'éphémère, la politique...

Des remises en question, des questions de plus en plus nombreuses hantaient son esprit. Ghost devait bien s'avouer perdu, mais c'est un projet arrivé soudainement dans une conversation avec son épouse qui lui rendit espoir en un avenir meilleur du moins pour certaines personnes.
Sedan venait de lui être remis quand le projet passa d'idée à réalisation. Les travaux avait été lancé, le matériel acheté et c'est avec grande joie qu'il recevait ce jour une nouvelle des plus agréable. Les travaux avait enfin été terminé. Cette réalisation issue d'une idée italienne à l'origine pourrait enfin prendre forme dans le plus grand château d'europe.

Il ne restait plus qu'une chose à faire, prévenir celle de qui avait été émis l'idée de ce projet, son épouse...

La vie prenait bien des tournures et offrait la plupart du temps des chemins sinueux et tortueux à souhait à ceux qui les empruntaient. Et celle d’Ana n’était pas exempte de ce parcours fait de concession, de douleurs et de petits bonheurs. Bien qu’au final, la vie paraisse temporaire, elle n’en était pas moins attrayante bien au contraire. Tel un papillon qui aimait la douleur et venait se brûler les ailes à la lumière, la jeune femme avait bravé bien des interdits et des on dit afin d’obtenir ce qu’elle souhaitait dans la vie. Mais bien entendu, cela ne c’était pas fait sans souffrance et sans privation, sans concession et sans difficultés.

La jolie brune au regard céruléen avait côtoyé l’immonde et le puant plus souvent qu’à son tour, elle avait pris des coups et en avait rendu bien peu au final, restant toujours celle pour qui une vie, quelle qu’elle soit ne méritait pas l’acharnement dont elle pouvait faire preuve si toutefois elle décidait de se venger, elle avait vu la mort de près semblant l’attirer irrémédiablement comme un éphémère se sachant condamné et qui vient offrir sa dernière danse à la vie. Elle avait refusé l’amour, repoussé le bonheur partagé à plusieurs reprises de peur qu’il ne lui échappe et la laisse abandonnée, pensant que de toute manière il valait mieux le rejeter avant qu’il ne la repousse. Et malgré toutes ses difficultés, malgré les montagnes qui s’étaient dressées devant elle, Ana avait réussi à se relever à chaque fois, retenant ses cris à chaque nouveau coup porté pour accéder enfin à ce cadeau merveilleux que la vie lui avait offert pour la récompenser de sa ténacité : le bonheur. Sublime moment dans une vie, accéder à ce que tout le monde recherchait, le bonheur sans concessions.

Heureuse, elle l’était dorénavant. La duchesse semblait avoir trouvé sa place bien qu’elle se créait encore des difficultés elle-même, perdant parfois toute confiance en elle devant ceux qu’elle pensait encore supérieur à elle ou qui se donnait l’illusion de l’être, n’ayant pas encore réussi à assimiler le fait qu’ils n’avaient rien de plus ou rien de moins que sa propre personne. Et lorsque cela arrivait, alors Ana se réfugiait dans son monde, croyant à ses rêves les plus forts, voulant les voir se concrétiser afin de donner un sens à cette vie qu’elle menait désormais. Et une seule personne avait pu pénétrer sa bulle sans la faire éclater, bien que parfois entre eux ce n’était pas toujours de tout repos, elle savait qu’il était là pour elle comme elle serait toujours à ses côtés. Il lui avait offert son vrai visage, celui que la bonté faisait sourire pour un rien, du petit mot laissé de bon matin sur le coin d’une table à un oui sous un clair de lune. Et à ses côtés elle avait pu faire murir ses premiers projets, leur donnant jour au cœur du château qui abritait leur vie. Mais bientôt cela ne suffisait plus, bientôt dans la tête de la brunette d’autres idées viennent éclore au point que cela devint obsessionnel. Faire quelque chose, toujours et encore. Et encore une fois, ce fut son époux qui recueillit les confidences dont elle avait besoin de se décharger afin d’alléger son fardeau de pensées qui trottaient joyeusement dans sa tête. Et Ana ne fut pas surprise de le voir prendre en main avec sérieux l’aboutissement de ce qui lui tenait le plus à cœur allégeant ainsi l’attente dont elle souffrirait certainement à la longue. Mais heureusement, la naissance de leur fils avait atténué les longs mois de travaux dont Sedan avait souffert, focalisant l’intérêt de la duchesse sur ce petit être qui lui donnait tant de joie désormais. Jusqu’au jour où Ghost se présenta à elle avec un sourire énigmatique.

Son épouse à l'horizon, sourire aux lèvres, les derniers pas se font de gaîté. Ghost, le parchemin à la main, près à annoncer la nouvelle tant attendu de ce projet dont personne aurait pu s'attendre venant de lui. L'azur de la brunette le fixait et c'est tout proche d'elle qu'il lui annonça la nouvelle.

Ça y est les travaux sont finis, ont va pouvoir lancer la nouvelle vie de Sedan.

Ils avaient tellement de chance de pouvoir profiter d'un bonheur, d'une famille , de vivre tout simplement. Puis des terres et des châteaux, si ce n'est que pour les habités une fois par an cela ne servait à rien de les avoir, à moins de se croire plus important quand on à une multitude de titres inutiles. Chaumont était leur lieu de vie, Dienville leur lieu de repos, Sedan devenait un lieu de bonheur, pas forcément le leur même si ils étaient ravi de ce qu'ils en faisaient, mais celui de plusieurs dizaines de personnes.

L'envie de propager ce bonheur qui les emparaient à des personnes qui en avaient besoin, se faisait ressentir. Ghost avait besoin de soulagé la peine des autres, sans doute pour lui même être pardonner par le très haut des souffrances qu'il à fait subir. Il avait déjà trouver une sérénité auprès d'Ana, il avait changer tout en restant le même, un phénomène difficile à expliqué et peut être pas perceptible de tous. Il fut un temps où dès le premier mot il aurait aboyer tel un chien enragé, mais aujourd'hui c'est plus calmement qu'il donne ses opinions.

Il venait d'annoncer la nouvelle, mais ce projet concrétisé allait il avoir l'effet désiré? Ces pauvres âmes allaient elles venir se réfugier et trouver réconfort chez eux à Sedan... Les questions reprenaient le dessus, mais cette fois ce n'était plus de l'éphémère de sa vie qu'il s'agissait mais d'un projet de long terme, censé traverser les années.

Les origines d'Ana ne sont sans doute pas étrangère à ce projet, puisque c'est de la bas, de Florence même pour être plus précis que l'idée fut emprunter pour le bonheur espérons des enfants mal loti du royaume. C'est au nord-est de la Champagne , proche de la frontière avec l'empire que le plus grand château d'Europe offrait un accueil aux enfants orphelin.
La maison des orphelins voyait le jour, il ne restait plus qu'au couple de se rendre sur place pour admirer le travail effectué et accueillir ceux qui se présenteront.

Un frisson qui remonta le long de son échine, un battement de cœur qui se loupa, les mots qui cognèrent dans sa tête, Ana battit des paupières tout en posant son regard sur le visage de son époux. Avait-elle mal entendu, avait-elle tant espéré qu’elle imaginait les mots que son duc de mari venait à l’instant de lui dire. Pourtant, ce regard confiant, ce calme dont il faisait preuve, cette sérénité qui émanait de lui prouvait sans aucun doute qu’elle ne se trompait pas. Elle avait cru un instant que l’attente trop longue de ces derniers mois venait se moquer d’elle mais au final elle lâcha un soupir de satisfaction tout en passant ses bras autour de son cou afin de murmurer contre son oreille.

Ainsi on va pouvoir s’occuper des autres…

Oh elle savait que cela ne serait pas tous les jours facile. Ana connaissait bien celui qui vivait à ses côtés et savait que la patience parfois lui faisait défaut. Mais il y avait du mieux dans son comportement et elle ne doutait pas un seul instant qu’il serait là pour l’épauler et sans aucun doute chasser les incertitudes qui viendraient lui grignoter et le cœur et l’esprit. Et elle savait aussi qu’il aurait les épaules assez larges pour éloigner tous les oiseaux de mauvais augures qui ne manqueraient pas de se gausser d’une telle initiative, regardant la duchesse de haut comme à l’accoutumée. A croire que briser les rêves était leur credo. Pourtant la charité était un acte qu’Ana ne pouvait ignorer. Précepte inculqué si jeune dans sa vie, elle tendait la main à qui viendrait la lui demander. Ne faisant jamais de différence et assumant ses actes jusqu’au bout, quel qu’il soit. La preuve en était de cette rencontre avec ce brigand qu’elle avait cru blessé, ayant besoin de soin et qu’elle avait voulu sauver. Grand mal lui en avait pris, il avait voulu la déposséder de ses biens et même lui faire passer de vie à trépas. Pourtant ça ne l’arrêtait pas. Elle voulait offrir du meilleur à tous ces gamins un peu paumés qui erraient dans les royaumes. Oh ce n’était pas grand-chose en fait, un peu de nourriture, un peu d’attention, une dose d’éducation pour leur donner de quoi bien démarrer dans la vie et ne pas se voir traité comme un chien sous prétexte qu’ils étaient sans le sous ou qu’ils ne portaient que guenilles ou vêtements de fortune.

La première enfant qui avait ainsi déboulé dans sa vie, son époux l’avait adoptée bien avant qu’ils ne se marient, lui offrant ainsi la sécurité mais avant tout l’amour d’un foyer que la petite n’avait pas connu jusqu’alors. Et puis les mois étaient passés et Ana avait croisé d’autres gamins, des petits fugueurs au gamin abandonnés, de l’adolescent rebelle à la jeune fille qui avait été jeté hors du foyer pour avoir fauté, tous avaient un point commun, ils étaient complètement paumés, travaillant pour quelques écus afin de subsister dans cette vie qui ne leur faisait aucun cadeau. Et l’idée avait germé petit à petit jusqu’à se faire jour dans son esprit. Et aujourd’hui, Ghost venait lui annoncer qu’il mettait Sedan à ses pieds, lui offrant ainsi un lieu privilégié pour chaque gosse ou adolescent qui voudrait trouver un refuge, un point de chute, pour quelques jours ou quelques années.

Un sourire adressé à son époux, son cœur s’emballait déjà. Ils en avaient connu des tempêtes ensemble, ils s’en étaient créés des tourbillons dans leur vie mais chaque bonheur qu’ils vivaient les confortaient dans le sens que de grandes choses pouvaient être faites et mises en place avec de la bonne volonté, du temps et de la patience. Ainsi la maison des orphelins de Sedan ouvrait ses portes aux plus démunis rapidement et c’est tout ce qui comptait finalement.