Marzina
[Dans la chambre princière du Castel de Nantes, quelque part autour de 14h du matin*]
« Nouniiiiig ? Tu connais un peu les langues barbares ? Comment tu crois que ca sécrit, Vrokla ?
-Je nen sais pas plus que vous, cest vous la Princesse, cest à vous de savoir ces choses là !
-Bon, je vais lécrire comme je le sens alors
-Non, je pense pas que ca soit comme ca que ca sécrive vous savez Essayez de faire le plus compliqué possible, mettez des lettres quon connait pas, et je pense que ca sera plus proche de la vérité.
-Ah bah vous voyez que vous parlez le barbare slave Nounig ! »
La plume de paon sagite, les lettres se font tantôt rondes, tantôt pointues, tandis que se dessinent les mots sur le parchemin.
De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh,
A vous, Sa Grasce Dariusz de Vhrocklah, Duc de Vhrocklah, Baron de Plok
« Dis donc Nounig, tu avais remarqué, son titre, cest presque comme celui de maman
-Oui, cest vrai que ca ressemble Elle était Dame de Ploeuc sur Lié cest ca ?
-Oui, Dame de Plouc quelle disait, sur les terres de Papy Gomoz.»
La plume sagite à nouveau, maintenue fermement sur le parchemin par les petits doigts fins et blanchâtres, témoins de la récente sous-alimentation de la blonde. Un corps las, et des yeux noirs dont léclat qui les animaient avait disparu en même temps que sa mémoire. En même temps que cet enfant qui navait jamais vu la lumière du jour.
Messire le duc de contrées lointaines au nom inécrivable,
« Ca se dit « inécrivable » Nounig ?
- Vous avez perdu la mémoire ou votre cerveau avec ?
- Les deux je crois.
- Dites « qui ne sécrit pas », ca sera plus simple ! »
La plume rature, le parchemin finit chiffonné, et va rouler sur le sol. Nouveau parchemin, la plume sagite de nouveau.
De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh,
A vous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok.
Votre Grasce venue de loin, au nom qui ne sécrit pas, ou du moins difficilement, Demat,
Vous qui parlez une langue barbare, si loin des douces sonorités de mon Royaume, devez vous demander pourquoi la princesse dun royaume civilisé justement, vous contacte en ce jour. Je vous apprendrais que cest en dehors de cette fonction que je vous contacte ce jour, mais en ma qualité de marieuse pour lune des fleurs de mon pays
Elle sarrête soudain décrire, et demande à Ninnog :
« Une des fleurs de mon pays, tu crois que ca va bien à la mini-rousse?
-Ce sera toujours mieux que « mini-rousse », même si elle ressemble plutôt à un petit renard
-Ouais mais « petit renard », cest difficile à marier convenablement
-Effectivement, mettez « fleur », ca fait mieux. Délicat. Féminin »
pour lune des fleurs de mon pays, dont la beauté rayonne déjà malgré son jeune âge, et dont la délicate pureté a été soigneusement préservée de tout entaschement. La délicieuse enfant est également pourvue du caractère exalté propre aux femmes de son peuple, et qui fait la renommée de la gente féminine bretonne.
« Nounig, tu crois quil faut préciser que cest une rousse ?
-Ben si vous lui dites pas avant quil la voit, ca risque de lui faire un choc !
-En effet, et faudrait pas risquer de tuer le possible fiancé, déjà que jai eu du mal à lui dégotter
-Faites dans la métaphore, pour quil devine sans vraiment savoir
-Humm je vois »
Non, en fait, elle voyait pas du tout, elle avait rien pigé. Mais lessentiel du message était quand même passé.
Lexquise créature a été dotée par notre Mère Nature de lardente flamme qui anime toute chose sur cette terre, sauf que la sienne est située dans ses cheveux.
On peut pas faire plus métaphorique !
La famille de cette jeune perle est actuellement à la recherche dun jouvenceau de belle lignée et de constitution honorable dont elle deviendrait lépousée, étant elle-même fille de duc, et si Doué le veut, héritière du futur duché de sa mère. Mère qui est, il faut bien le préciser, hautement fertile, ce qui, vous en jugerez vous-même, est un atout de poids dans une telle union, puisquà nen pas douter la jouvencelle bénéficiera des mêmes qualités.
Je souhaiterais donc savoir si vous recherchez actuellement un parti pour votre jeune fils, qui, dit-on, est en âge de trouver épousée. Si cela savère exact, nous pourrions envisager, si cela vous sied, de fiancer ces deux jeunes gens, afin de faire prospérer votre lignée, ainsi que celle à laquelle Tualenn appartient, les de Kerdraon.
Avec tous mes respects,
SA Marzina de Montfort-Penthièvre,
Prinsez Breizh.
Court. Sobre. Précis. Un brin poétique en plus, et ca ne lui arrive que tous les 32 du mois. Quelle chanceuse, cette mini-rousse !
« Nounig, fait porter ca au slave. Je vais la marier moi, la petite renarde ! »
_________________
«Qui ne sest jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce quest la liberté.»
« Nouniiiiig ? Tu connais un peu les langues barbares ? Comment tu crois que ca sécrit, Vrokla ?
-Je nen sais pas plus que vous, cest vous la Princesse, cest à vous de savoir ces choses là !
-Bon, je vais lécrire comme je le sens alors
-Non, je pense pas que ca soit comme ca que ca sécrive vous savez Essayez de faire le plus compliqué possible, mettez des lettres quon connait pas, et je pense que ca sera plus proche de la vérité.
-Ah bah vous voyez que vous parlez le barbare slave Nounig ! »
La plume de paon sagite, les lettres se font tantôt rondes, tantôt pointues, tandis que se dessinent les mots sur le parchemin.
De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh,
A vous, Sa Grasce Dariusz de Vhrocklah, Duc de Vhrocklah, Baron de Plok
« Dis donc Nounig, tu avais remarqué, son titre, cest presque comme celui de maman
-Oui, cest vrai que ca ressemble Elle était Dame de Ploeuc sur Lié cest ca ?
-Oui, Dame de Plouc quelle disait, sur les terres de Papy Gomoz.»
La plume sagite à nouveau, maintenue fermement sur le parchemin par les petits doigts fins et blanchâtres, témoins de la récente sous-alimentation de la blonde. Un corps las, et des yeux noirs dont léclat qui les animaient avait disparu en même temps que sa mémoire. En même temps que cet enfant qui navait jamais vu la lumière du jour.
Messire le duc de contrées lointaines au nom inécrivable,
« Ca se dit « inécrivable » Nounig ?
- Vous avez perdu la mémoire ou votre cerveau avec ?
- Les deux je crois.
- Dites « qui ne sécrit pas », ca sera plus simple ! »
La plume rature, le parchemin finit chiffonné, et va rouler sur le sol. Nouveau parchemin, la plume sagite de nouveau.
De nous, Son Altesse Marzina de Montfort-Penthièvre, Prinsez Breizh,
A vous, Sa Grasce Dariusz de Wroclaw, Duc de Wroclaw, Baron de Plok.
Votre Grasce venue de loin, au nom qui ne sécrit pas, ou du moins difficilement, Demat,
Vous qui parlez une langue barbare, si loin des douces sonorités de mon Royaume, devez vous demander pourquoi la princesse dun royaume civilisé justement, vous contacte en ce jour. Je vous apprendrais que cest en dehors de cette fonction que je vous contacte ce jour, mais en ma qualité de marieuse pour lune des fleurs de mon pays
Elle sarrête soudain décrire, et demande à Ninnog :
« Une des fleurs de mon pays, tu crois que ca va bien à la mini-rousse?
-Ce sera toujours mieux que « mini-rousse », même si elle ressemble plutôt à un petit renard
-Ouais mais « petit renard », cest difficile à marier convenablement
-Effectivement, mettez « fleur », ca fait mieux. Délicat. Féminin »
pour lune des fleurs de mon pays, dont la beauté rayonne déjà malgré son jeune âge, et dont la délicate pureté a été soigneusement préservée de tout entaschement. La délicieuse enfant est également pourvue du caractère exalté propre aux femmes de son peuple, et qui fait la renommée de la gente féminine bretonne.
« Nounig, tu crois quil faut préciser que cest une rousse ?
-Ben si vous lui dites pas avant quil la voit, ca risque de lui faire un choc !
-En effet, et faudrait pas risquer de tuer le possible fiancé, déjà que jai eu du mal à lui dégotter
-Faites dans la métaphore, pour quil devine sans vraiment savoir
-Humm je vois »
Non, en fait, elle voyait pas du tout, elle avait rien pigé. Mais lessentiel du message était quand même passé.
Lexquise créature a été dotée par notre Mère Nature de lardente flamme qui anime toute chose sur cette terre, sauf que la sienne est située dans ses cheveux.
On peut pas faire plus métaphorique !
La famille de cette jeune perle est actuellement à la recherche dun jouvenceau de belle lignée et de constitution honorable dont elle deviendrait lépousée, étant elle-même fille de duc, et si Doué le veut, héritière du futur duché de sa mère. Mère qui est, il faut bien le préciser, hautement fertile, ce qui, vous en jugerez vous-même, est un atout de poids dans une telle union, puisquà nen pas douter la jouvencelle bénéficiera des mêmes qualités.
Je souhaiterais donc savoir si vous recherchez actuellement un parti pour votre jeune fils, qui, dit-on, est en âge de trouver épousée. Si cela savère exact, nous pourrions envisager, si cela vous sied, de fiancer ces deux jeunes gens, afin de faire prospérer votre lignée, ainsi que celle à laquelle Tualenn appartient, les de Kerdraon.
Avec tous mes respects,
SA Marzina de Montfort-Penthièvre,
Prinsez Breizh.
Court. Sobre. Précis. Un brin poétique en plus, et ca ne lui arrive que tous les 32 du mois. Quelle chanceuse, cette mini-rousse !
« Nounig, fait porter ca au slave. Je vais la marier moi, la petite renarde ! »
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«Qui ne sest jamais laissé enchaîner; Ne saura jamais ce quest la liberté.»