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[RP] L'art de devenir un homme

Armoria
Un jeune, ça se surveille. Comme le lait sur le feu. Tout le monde sait cela, et Armoria n'échappait pas à la règle.

Privé de cheval ? Bien sûr que non, pourquoi cela ? Nous vous accompagnerons à tour de rôle...

Elle prit le temps d'une gorgée.

... C'est que les chemins, par ici, sont un peu traîtres. Le Morvan et ses forêts, n'est-ce pas... Du reste, cela me permettra de faire travailler mes chevaux, et de montrer la région à Akator, qu'il s'y puisse bien repérer.

Elle ne fit pas l'erreur de dire "vous ne buvez pas ?". Parce que quand on insiste pour que quelqu'un boive ce qu'on lui a servi, cela peut toujours sembler suspect. Non, au contraire, elle se fendit d'une nouvelle gorgée, suivie d'un petit claquement de langue satisfait.

Diantre, je suis fort aise d'avoir trouvé le juste dosage pour ce vin d'herbes ! Il est juste comme j'aime...
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Aimbaud
En somme il serait escorté durant ses moindres déplacements, comme un délinquant juvénile médiéval, qu'il soit question d'aller pisser un coup ou de sortir se divertir à la taverne. Il aurait constamment ce lourdaud de Franc-Frappeur collé aux poulaines, lui, sa montagne de muscles et son humour subjectif... Ou pire, la Princesse elle-même et ses sachets d'herbes aromatiques, qui allait lui reboutonner correctement le col et lui lisser la coupe au bol toutes les 30 secondes... Horreur.

S'efforçant de garder la tête froide, et de relativiser... (Après tout, comme le disait maman Fitzounette : "Pense aux petits enfants mainois qui n'ont rien à manger ! Alors finis tes petits pois." Cette doctrine l'avait toujours aidé à voir les choses sous un autre angle.) ... tentant de relativiser donc, il avala le contenu de la fameuse coupe de vin. Et pas qu'à moitié, pardon du peu...

Désaltéré, et fit lui aussi claquer sa langue après s'être pourléché les babines.


Mouais. Pas mauvais.

Il faut dire qu'il n'avait pas la science oenologue de sa petite soeur. Pour lui, une piquette réquisitionnée par l'armée passait aussi bien qu'un grand cru Corbigniesque ou une tisane de Princesse. Quand on a soif ! Cependant que la discussion continuait, il ne prêta pas garde au regard curieux que lui lançait sa tutrice, absorbé qu'il était par un sacré réchauffement de ses joues, survenu quelques minutes plus tard. La fatigue, alliée à l'alcool, devait lui monter au crâne... Tout de même ! Un vin cuit...

Prenant une grande bouffée d'air, le regard un peu fuyant, il dit à basse voix :


Avec votre permission... Votre altesse. Je souhaiterais à présent prendre du repos...

Sa posture empruntée dénotait d'un certain embarras.
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Akator
Il avança vers la Vanillée et tendit son bras attrapant le verre qu'il porta à sa bouche, mais de suite l'odeur le dérangea, il fronça les sourcils et remonta les joues en signe de dégoût, le hanap au bout des lèvres, il fit couler quelques goutes de la concoction de la Princesse dans sa bouche, et immédiatement les recracha sur le dos de sa main en pestant, il aurait bien craché si il n'avait pas été dans le bureau de la Chantilly, mais il se devait d'avoir un minimum de tenue. Akator profita de leur querelle pour poser son verre sur le bureau d'Armoria, puis recula.

Il reprit la conversation en cours, la Princesse parlait de forêts.

- Hmmm, oui ! Ce serait utile de connaitre les forêts pour ne pas me perdre en voulant y dissimuler certaines choses trop encombrantes.

Par "certaines choses trop encombrantes", le Compagnon fit allusion aux nombreux Bourguignons qu'il avait menacé d'enterrer dans les bois depuis son arrivée si ils ne l'écoutaient pas, d'ailleurs la ribaude ne dérogerait pas à sa règle d'Or, il ne manquerait pas de la prévenir du sort qu'il lui réserverait si par malheur elle tentait quelque chose d'idiot, tenter - par exemple - de voler la Vanillée ou Aimbaud ou bien toutes autres idées farfelues qui peut passées dans la tête d'une fille de joie.

Le Savoyard sourit de la remarque du Josselinière.

- Et oui, reclus ici avec la Princesse et moi pour vous surveiller en attendant que la catin arrive, que demander de plus pour être heureux n'est-ce pas, si vous êtes sage je vous montrerais comment couper la langue d'un homme sans tacher votre luxueuse tenue jeune sire ! Ha ha ha ha

Il marqua une pause et dit :

- Bon et bien, si vous nous le permettez je vais accompagner ce jeune homme à sa chambre. Voulez-vous que je l'y enferme Votre Altesse ? dit-il sur le ton de l'ironie
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Armoria
... Et les quelques jours étaient passés. Quelques jours avec de grands godets du prétendu vin d'herbes - quoiqu'on n'était pas loin de la vérité, c'était véritablement du vin d'herbes. Quelques jours avec des promenades équestres dans les jolis bois du Morvan, promenades où Aimbaud se faisait filer au train, soit par la blonde altesse, soit par le blond Savoyard. Savoyard que le garçon tenta au moins une fois de semer. En vain. Mais Armoria, au prix d'un louable effort, avait réussi à ne pas s'esclaffer devant la mine déconfitofuribarde de l'apprenti-Papillon.

Quelques jours à dire de temps à autre, à table :

"Aimbaud ? Vous pouvez fermer la bouche, maintenant."

Parce que l'âge, les hormones, et le "fortifiant" aidant, et aussi, tout simplement, parce que l'interpelé faisait partie du sexe dit fort, il perdait son regard dans le décolleté d'une servante penchée pour emplir son verre ou son écuelle. Et que, donc, ladite bouche avait tendance à béer. A ces signes, elle avait constaté que sa décoction avait un effet tout à fait satisfaisant. Elle pensait souvent au dicton de sa grand-mère : "chauffe un marron, ça l'fait péter", aussi avait-elle conseillé à sa fille de ne guère se montrer.

Et puis, enfin, on lui avait annoncé l'arrivée de la catin. Elle avait répondu au valet de prévenir discrètement - pour le moment - Akator de se tenir prêt à son séjour, après quoi il devait - le valet, pas Akator - filer mander le mire pour l'examen pré-dépucelage. Elle, elle se rendit tout droit à l'auberge, pour vérifier que tout était conforme à ses souhaits, mais aussi pour une autre raison : rencontrer la puterelle. Dame, elle voulait être sûre que tout irait pour le mieux.

Se fit-elle annoncer ? Non mais pis quoi encore ? Cent écus et du maïs ? Une princesse ne se fait pas annoncer auprès d'une catin !

Non. Elle se fit juste indiquer la chambre voisine, celle dont une porte donnait dans la chambre de la fille et poussa ladite porte.


Bonjour. Je suis la marieuse.

Dire son nom, ne pas le dire ? Bah. Ils étaient à Saulieu, non ? Rien que par Joséphine, si fière de la servir, et qui s'empressait de le claironner à tout nouveau venu, il était aisé de savoir à qui étaient ces terres.

Et dire son nom avait un avantage : la punition promise en cas de bavardage prendrait tout de suite bien plus de poids.


Armoria de Mortain.
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--Desiree


[Saulieu, chambre]

Dans sa chambre, elle regardait à la fenêtre. Ca l’occupait. On lui avait dit qu’on ne lui monterait pas un bain, et elle, elle refusait catégoriquement de se mettre nue dans une pièce ou quiconque pouvait entrer, et en particulier son gardien. Elle aviserait donc quand elle rencontrerait… qui elle devait rencontrer. En attendant, elle s’était rafraichie au broc d’eau, et depuis, elle regardait à la fenêtre. Son coffre était soigneusement tiré devant la porte que le gardien devait être en train de garder, elle ne risquait donc rien.
Et donc elle regardait à la fenêtre. Ca l’occupait.

Le cri de surprise qu’elle poussa n’avait donc rien de factice, et jetait à bas le visage de glaciale indifférence qu’elle affichait habituellement à la face du monde. Elle sourit en reconnaissant une femme. Et s’appliqua donc à s’aplatir en une révérence marquant bien qu’elle avait reconnu le nom, et le statut de son interlocutrice. Agenouillée à ses pieds et le front touchant le sol, elle se garda bien de parler, attendant l’altière permission de souffler son.

Etait-ce son fils qu’elle devrait déniaiser ? Un pupille ? Un quelconque membre de sa famille ? Quelqu’un à qui elle tenait en tous cas, pour avoir fait chercher catin si loin que Paris.
Consciente du poids de la tâche qui lui incombait, et se demandant un bref instant si la Rouge ne l’avait pas envoyée ici sciemment, espérant la voir échouer pour les chasser, elle et son bientôt trop encombrant secret.
Non. Cela ne se pouvait. La Rouge l’avait envoyée, elle, parce qu’elle lui faisait confiance pour faire honneur à la Maison. Et elle s’y appliquerait de toute son âme. Le puceau ressortirait d’entre ses bras avec l’envie d’y revenir, et le savoir qu’il faudrait pour son épousée. Voila, oui. Elle serait comme toujours parfaite, elle ne laisserait rien au hasard, elle rapporterait une somme rondelette à sa Mère, et son statut de Princesse serait confirmé. Et elle obtiendrait peut être le droit de garder son trésor en son sein.
Au service de son Altesse. La gloire de toute sa vie. Dépuceler un prince, grand dieux !


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Armoria
Armoria s'y connaissait, en corps. Elle savait reconnaître au premier coup d'œil un fessier bien ferme, une cuisse musclée, la puissance et la grâce...

... Chez les hommes.

Eh oui, elle ne s'intéressait pas aux femmes. Et puis les canons de la beauté, qui imposaient du gras là où elle-même n'en avait pas, l'agaçaient. Forcément. Donc, elle ne chercha guère à statuer sur le corps de la fille. L'obéissance et la docilité, en revanche... Là, elle savait en juger.


Relève-toi.

La fille obtempéra.

J'ignore ce que tu sais au juste de ta mission, aussi vais-je t'en toucher un mot. Il s'agit du fils d'un très cher ami, auquel je dois trouver épouse. Et comme j'ai sa paix maritale en souci, je veux qu'il sache contenter femelle, au point qu'elle n'envisage nullement d'aller voir ailleurs. Il n'est donc pas tant question de lui apprendre à se satisfaire, lui, qu'à la satisfaire, elle. Et il est question aussi de la plus grande discrétion : sitôt partie, tu oublieras qui tu as vu.

D'un index replié, elle releva légèrement le menton de la catin.

Si ton minois est enlaidi par une lame, tu gagneras moins bien ta vie, je suppose que tu le sais. Et que je suis suffisamment puissante pour le faire sans souci. Remplis ta mission, et plus tard, tu recevras encore un jolie somme. En revanche, si j'ai l'impression que pour contenter son épouse, tes leçons n'ont point suffi, je n'irai pas au-delà de la somme convenue.

Le tout avait été dit d'un ton froid et détaché. Elle se radoucit pour la suite.

Il a un caractère pénible et capricieux, mais ce garçon a bon fond. Il mérite le meilleur : tâche de le lui bailler. Tu seras examinée tout à l'heure ; ensuite, mon protégé sera conduit à toi.
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--Desiree


[Saulieu, chambre]

Elle se redresse quand on le lui demande, et garde le regard baissé. Il ne manquerait plus qu’elle soit prise pour une insolente. Tout juste se risqua-t-elle à observer le princier visage quand son menton fut relevé, histoire de voir à qui elle avait affaire. Le ton froid et les paroles ne laissent aucun doute sur la véracité des dires de sa cliente, car c’est bien elle qui paye, c’est donc elle qui doit être satisfaite. La blondine en prend acte en silence. Elle ne blêmit pas d’effroi. Elle ne craint pas plus la lame d’une princesse que les tisons d’une reine. Elle a confiance en elle.

Deux mois plus tôt, elle aurait été bien en peine d’expliquer à un puceau comment faire jouir une femme. Deux mois plus tôt, le plaisir féminin n’était pour elle qu’une chose qui n’arrive qu’aux autres.
Deux mois plus tôt, tout avait changé. Un sourire ourla ses lèvres un bref instant, avant de reprendre un air impassible. Ce soir, donc. Après une brève hésitation, elle murmura :


Votre Altesse. Je sollicite la permission de Votre Altesse de prendre un bain sous la surveillance d’une personne de sa maisnie en sus de mon gardien.

Le regard qu’elle glissa au coffre barrant la porte était éloquent. Aussi reprit-elle :

S’il a su tenir sa place tant que j’étais vêtue, Votre Altesse, je me permets de requérir de votre bonté le droit de rester intouchée avant l’arrivée de votre protégé.

Elle fit de nouveau une pause, dans l’espoir de recevoir une réponse positive. Et reprit finalement sans l’attendre. Elle avait beau hésiter, et craindre, elle se dit que la sincérité était sa meilleure arme ici, comme face à la Rouge. Elle ne craint pas d’être examinée, son secret est encore bien trop minuscule pour être remarqué. Mais un aveu pourrait la protéger.

Je… Je suis grosse votre Altesse, aussi votre protégé peut-il passer avec moi autant de temps qu’il le faudra pour apprendre sans crainte de laisser un … hum… un indésirable derrière lui.

Elle se tut et resta immobile, la tête penchée. Jamais elle ne relèverait les yeux sans en avoir reçu l’ordre. Malgré elle, elle était nerveuse. Outre son aveu, qui pouvait lui valoir aussi bien en renvoi que la mort, ou l’approbation, elle craignait surtout de se faire rembarrer par le jeune homme. Si on le lui décrivait comme difficile et rebelle, nul doute qu’il n’apprécierait pas que son pucelage lui soit ôté sans qu’il l’ait choisi, et probablement sous observation. La mission s’avérait donc d’autant plus complexe. Complexe… et intéressante.
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Armoria
Le regard d'Armoria suivit celui de la ribaude vers le coffre. En temps normal, elle marquait toujours un silence avant de répondre à une question. Une façon de s'en détacher, mais aussi de contrôler ses émotions, et surtout, de n'en rien laisser paraître. Là, c'était différent : elle faisait affaire. Et elle était chez elle.

Chez les barbares d'orient, il paraît que ce sont des eunuques qui gardent les femmes des rois - ou quelque soit le titre qu'ils portent, ces païens. Ta patronne devrait y songer. Un homme de ma mesnie va venir afin que de veiller à ce que tout se passe au mieux : quand il sera là, après la visite du mire, tu pourras aller te laver.

Cette demande lui plaisait : elle dont le bain était un rituel quotidien, pour ne pas dire une obsession, appréciait le fait qu'Aimbaud aurait à se mettre sous la dent de la chair propre, à défaut d'être fraîche.

Ma foi, que tu sois grosse ne me dérange point. Tu n'aurais de toute façon pu prétendre à quoi que ce soit, si jamais tu l'étais bientôt devenue : fils de ribaude ignore son père, n'est-ce pas ? Déjà que pour une femme qui n'en fait point son métier, l'on est rarement sûr du père...

Bien, je vais donner les ordres nécessaires, et te laisser. Repose-toi en attendant : ta route a été longue, et je veux que tu sois en forme pour mon protégé.

Elle n'attendit pas la réponse, et sortit par où elle était entrée. Les ordres eurent tôt fait d'être donnés.
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Akator
    Les extérieurs de Menessaire.

En l'absence de la Princesse Armoria, c'était à Akator de surveiller Aimbaud, il était donc tout naturellement non-loin de lui à l'observer et le suivre comme une ombre, veillant à ce que - aidé par les herbes d'Armoria - il ne se jette point le plus simplement du monde sur une des femmes du château afin d'assouvir son besoin le plus primaire. Jusqu'à maintenant, le Josselinière avait été correct, nous n'aurions certainement pas pu en dire autant du Franc-Frappeur si lui aussi avait bu la mixture de la Vanillée.

Ce jour-la, ils étaient sortis visiter les terres de Menessaire, un messager d'Armoria, qui se dirigeait lui aussi vers le château les arrêta sur le chemin du retour, visiblement l'estafette cherchait l'un d'eux.

- Akator, Son Altesse Armoria demande que vous rejoigniez l'auberge de Joséphine afin de surveiller la ribaude.
- Vraiment ? Et bien ...

Akator tourna la tête vers Aimbaud, était-ce une bonne idée que de le laisser seul sur les routes sans surveillance, et si la saugrenue idée de prendre la poudre d'escampette lui passait par la tête ? Qu'expliquerait-il à la Princesse Armoria.
Il soupira, puis dit :

- Très bien, mais veillez à ce que Messire Aimbaud rejoigne sa chambre, dans le cas échéant ces forêts seront votre tombeau, et vous savez que je rêve d'y enterrer quelqu'un depuis mon arrivée à Saulieu, alors soyez attentif et ne le laissez pas filer. Votre tombeau fut prononcé d'un ton solennel.

Se tournant vers le Josselinière.

- D'ailleurs, vous n'allez rien tenter et retourner bien sagement à votre chambre, n'est-ce pas jeune sire ?

Le Compagnon sourit à Aimbaud, il voulait son sourire froid, le genre de sourire forcé traduisible par un "Si vous ne faites pas ce que je dis, vous risquez gros".
Aaah les menaces, il adorait ça!

Akator changea donc de cap et partit vers l'auberge du Lys et de l’Épée qui ne se trouvait d'ailleurs pas loin d'eux, en moins d'une minute il joignit la bâtisse et attacha son cheval à l'abreuvoir de la maison. Il se demandait à quoi pouvait ressembler la ribaude ; blonde, brune, rousse, petite, grande, mince ? et son caractère, au prix où elle devait être payée, il devait surement s'agir d'une courtisane, elle allait donc l'énerver de par ses idiotes envies, décidément entre nobliaux et prostituée de luxe, la Princesse le gâtait.

    A l'intérieur de l'auberge.

- Bonjour Joséphine, dit-il en lui souriant, je te proposerai bien de monter faire quelques galipettes, mais là je dois m'occuper d'une chose pour Son Altesse.

Le Compagnon monta sans plus attendre à l'étage, connaissant les autres clients de l'établissement il se doutait de la chambre de la ribaude et vint donc frapper à sa porte.
N'avait-elle donc pas de gardien pour s'occuper d'elle qu'il était obligé de s'en charger ?
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--Geoffroi



[Saulieu, gardien d'un corps, de l'honneur d'une catin, d'une porte close.]


Ils sont arrivés à destination, sans échanger aucune parole. Bien décidé à tout mettre en oeuvre pour réussir, cette fois, à avoir le dessus sur la blonde, Geoffroi a pris sur lui pour ne plus rien laisser paraître dans ses yeux ou dans ses mots. Il montrera à Désirée qu'il était ce qu'elle pensait qu'il était: un larbin, un moins que rien, un gardien au mieux docile et obéissant. Jusqu'à ce que son heure arrive. Et elle arrivera...

Lorsqu'elle lui fait comprendre d'un de ses regards particuliers, à la fois méprisants et indifférents, que son rôle à lui est de garder la porte de la chambre qu'on lui a assignée, il hausse les épaules et ne lâche aucun mot qui révélerait son état d'esprit. Après tout, il avait été embauché comme gardien de la Rose, il n'a qu'à imaginer que derrière cette porte, c'est le Bordel, et ça ne devait pas être très dur avec une catin dans la pièce.

Ce n'était effectivement pas difficile, mais cent fois plus monotone qu'à Paris. Forcément, il était tout à fait seul, cette fois, sans client à fouiller, sans filles à déshabiller du regard, sans autre alternative que d'attendre il ne sait quoi. Soudain, il croit percevoir des bourdonnements de conversation dans la chambre occupée par Désirée. Il n'ose pas toquer mais colle son oreille contre le bois de la porte, et ne capte rien d'autres que quelques mots décousus lancés par une voix de femme qu'il ne connait pas: un "relève-toi" par ci, un "mission" par là, en passant pas un "satisfaire" qui lui fait hausser les sourcils. Il se demanda quelques instants à qui Désirée pouvait s'adresser. Puis la voix assourdie de la catin lui emplit le crâne: "bain", "gardien", et... et "grosse".

Grosse? Il met plusieurs secondes à comprendre, le corps de la blonde imaginé sous toutes les coutures. Désirée serait-elle enceinte?? Ah la chance si c'est le cas! Il n'est plus intéressé par ce qui se passe dans la pièce et se redresse, excité comme un Néron devant Rome en flammes. Cette fois, il en est sûr, il la tient, sa revanche, sa vengeance! Non, la si désirée ne pouvait plus lui échapper...

Se frottant les mains, et même les bras, sentant sa trique familière dans ses braies, il se met à marcher en long et en large, ses pensées bouillonnantes écrivant de A à Z le scénario tant attendu. Ses pas l'avait mené au bout du couloir pas si grand que ça, et il se retourne brusquement lorsqu'il entend toquer un peu plus loin. Zyeutant le mâle, il se demande s'il est la fameuse "mission" et, mettant ses plans de côtés, il se précipite vers son poste.

Hmmm.. Monsieur cherche quelqu'un?

Aimbaud
[Menessaire]

Pourquoi me traite-t'on comme un prisonnier !


Rugissait notre bon Josselinière en se dégageant les épaules des pattes du messager, qui exerçaient sur lui une pression jusqu'au palier de sa chambre. Visiblement, le pauvre serviteur avait pris les menaces d'Akator on ne peut plus au sérieux, il ne s'en raccrochait que plus fermement à Aimbaud, comme si ce dernier risquait de s'échapper dans un courant d'air, lui offrant par là même un billet spécial pour une exécution en forêt. On était jamais trop prudent...! Il ne se permis donc de souffler qu'après avoir enfermé le jouvenceau à double-tour, et dit pour sa peine :

Veuillez me pardonner, messire, mais j'ai des ordres. Bonne soirée.

Qu.. Comment ça bonne soirée !
La porte tonna sous les coups de poings colériques. Revenez prestement. Cette histoire commence à me les briser menues ! ... Y'a quelqu'un ?

Jamais il n'avait été si mal traité, excepté le jour où le patriarche Penthièvre avait jugé bon de le clouer dans les geôles de Montsoreau pour lui faire entendre de ne pas traîner avec des troubadours errants (mais là c'était la famille, passe encore).

Oui cette histoire avait, pour l'heure, tout de pénible pour le jeune Métisse qui ne saisissait guère les raisons de ce qui lui arrivait, tant du côté des intrigues théâtrales d'Armoria que de ce qui émergeait à toute heure du jour dans son caleçon de laine, sans moyen de le prévenir.
Depuis sa venue à Menessaire, il se voyait le jouet d'un terrible trouble qui le forçait à s'éclipser soudainement en d'occasions nombreuses pour y trouver résolution. Ayant bien vite compris que le fléau ne souffrait pas de lutte, il lui fallait bien, contre morale et vertu, aller solitairement dans son sens. Combien alors de pensées criantes ne furent-elles pas adressées tout droit vers la Bretagne, à sa dame de Donges, aussi bien qu'au genre des femmes dans sa fascinante totalité... Aussi il est vrai qu'il craignait pardessus tout qu'on en vint à découvrir son embêtement, et qu'il avait quelques soupçons que la Princesse n'ait deviné sa fièvre, tant il lui semblait percevoir des sourires en coin quand il tentait de mentir.

Le moyen opportun de se changer les idées restait les sorties à cheval dans les collines boisées des terres princières, où le vent et la course mettaient un coup de frais sur l'esprit d'Aimbaud... même si lors de ces ballades, il était sans relâche suivit par une escorte prégnante, et se sentait aussi peu libre que le cheval dont il tenait les brides... Ses tentatives d'escapade s'étaient soldé par un échec. Il allait bien devoir s'y faire. Ses souverains avaient pour tâche de lui passer le licou, et il se sentait de plus en plus las de chercher à leur désobéir. On appelle cela de la résignation, ou de la maturité... À voir.


Pff...

Le grand lit de la chambrée gémit quand le jeune homme se laissa tomber dessus. Et une main en oreiller, il se mit à songer avec un peu d'angoisse à cette ribaude qu'on allait lui mettre dans les pattes.
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--Desiree


[Saulieu, chambre]

Oui, Votre Altesse.

Oui à quoi ? A tout, bien évidemment. Acquiescement, prise en compte d’un ordre, salut. Tout y est, et elle se tait, le visage résolument baissé.
Lorsque la princesse se détourne d’elle, elle comprend que l’entretien est terminé, et elle se jette à nouveau au sol dans une révérence carpette dont elle ne se redressera qu’après avoir entendu la porte se refermer.

Et de fait, elle obéit. La chambre était confortable, assez pour accueillir le jeune homme de noble lignée qui devrait l’y rejoindre. Le lit était propre et moelleux. Elle s’y allongea, sans le défaire, sans se déshabiller. Et s’endormit assez rapidement. L’altesse avait raison. Le voyage l’avait fatiguée. Sa grossesse aussi, surement, mais ça, elle ne l’avouerait pour rien au monde.
Elle dormait donc à poings fermés depuis de longues minutes quand on frappa à sa porte. Elle s’éveilla en sursaut.
Se levant d’un bond, elle réajusta ses vêtements et s’approcha de la porte.


Qui-est-ce ?

Deux possibilités. Son Gardien, désirant l’ennuyer. Ou le mire déjà là pour l’examiner.
Elle n’ouvrit pas, attendant une réponse. Mais la voix de son gardien s’élevant dans le couloir, étouffée par la distance, lui apprit qu’il s’agissait d’un autre homme que lui.
Diantre, la Princesse n’avait pas fait trainer les choses, si le mire était déjà présent !

Mais, prudente, elle n'ouvrit pas la porte sans savoir qui se trouvait derrière.


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Akator
Comment avait-il pu ne point remarquer la présence de Geoffroi alors que celui-ci se trouvait dans le même couloir que lui, une imprudence qui aurait pu lui coûter cher dans d'autres circonstances. Akator regarda l'homme - quelque peu dérangé - d'un drôle d’œil qui se tenait à ses côtés ; la bosse dans les braies du Gardien allié à son air perturbé laissaient penser qu'il avait certainement dû se tromper d'établissement en entrant dans une auberge plutôt que dans une maison de passe. Malgré le très proche dépucelage du jeune Josselinière, l'auberge du Lys et de l'Épée était une maison respectable.

Akator soupira, puis dit :

- Non, je ne cherche personne, mais vous par contre ... on dirait que vous cherchez de la compagnie, et ce n'est hélas pour vous pas ici que vous en trouverez, retournez vers Sémur, là des bordels vous attendront.

De l'intérieur de la chambre le Franc-Frappeur avait reçu réponse d'une voix féminine, la ribaude était bien dans cette chambre. Akator esquissa un sourire, passant une mèche dans ses cheveux, puis répondit d'une manière calme et posée à la puterelle :

- Je suis de la mesnie de Son Altesse Armoria, une demoiselle de cette auberge demande à être protégée , me voilà donc.

Le Savoyard tenta la discrétion, il est vrai qu'il aurait été plus simple de parler franchement, mais il était préférable que les clients de Joséphine ne soient pas au courant - du moins, le moins possible - de la scène qu'allait abriter cette auberge.
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--Desiree


[Saulieu, chambre]

Ah ! Le surveillant de son surveillant était donc enfin arrivé !
Elle tira le coffre de devant la porte, l’ouvrit à la volée, et toisa les deux hommes.


Il ne cherche pas de compagnie, c’est mon Gardien.

Il se prenait pour qui le sous fifre de la Princesse à parler ainsi ?
Elle se tourna vers son larbin.


Surveille le. Empêche le d’entrer.

Puis vers le nouveau venu :

Surveillez le. Empêchez le d’entrer jusqu’à l’arrivée du mire.

Et sur ces mots délicats, elle leur claqua la porte au nez.

De son coffre, elle tira de nombreux sachets qu’elle étala sur le lit. Elle en avait un de prêt pour le bain, qu’elle déposa sur le drap blanc qui lui permettrait de se sécher.
D’un autre, elle sortit une brosse et un peigne en argent, et elle entreprit de dénouer et lisser sa chevelure d’or pâle. Elle n’aurait pas le temps de laver et sécher ses cheveux aux bains de l’établissement, aussi un brossage long et patient s’imposait, afin de faire resplendir son meilleur atout. Tout le monde sait que les hommes, grands comme petits, jeunes comme vieux, puceaux comme soudards, aiment les blondes.

Elle y passa un long moment, puis les noua en natte, qu’elle entremêla du ruban jaune des vénitiennes pour marquer son appartenance au monde des prostituées malgré ses cheveux nattés et remontés pour le bain.
Cotte et surcot resteraient sur elle jusqu’au baquet d’eau chaude, protégeant son corps des regards indiscrets.

Attendant l’arrivée du mire, elle triait ses poudres et ses flacons, et surtout, choisissait avec grand soin les vêtements qu’elle porterait. Si elle était le cadeau de majorité pour un puceau, autant que l’emballage lui soit plaisant.

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Armoria
S'il avait été question de vérifier si un pucelage était encore d'actualité, elle aurait choisi une matrone. Mais pour vérifier si une catin est saine - enfin, de corps, en tout cas - un mire faisait l'affaire.

Donc, le mire, lit-on, vient, le mire veille, le mire y fit que d'alle, le mire, ô, bol, lent, le mire d'alors, le mire Abel (avec une ganse), le médecin, en gros, examina la donzelle. (*)

Pas de vilaines bébêtes hébergées dans le mont de Vénus qu'Aimbaud, piolet en main, allait devoir grimper en mode Frison-Roche. Pas de traces apparentes de ces maladies dites honteuses simplement parce que l'on n'ose pas dire où on les a attrapées - surtout si on est marié.

Maintenant, la garantie n'y était pas à 100 %, hein... Mais on verrait à l'usage. Ou plus tard.

Enfin bon, la puterelle avait pu prendre son bain.

Et de son côté...

Porte ouverte sur le futur-plus-puceau.


Tiens ? L'on vous avait enfermé ? Enfin... Sans doute a-t-on jugé cela plus sage. L'avez-vous été, sage, du reste ?

Sans façon, elle s'assit sur le lit.

Bien ! Votre catin est arrivée, je l'ai vue, le mire itou, et à l'heure qu'il est, elle doit être propre et fraîche. Vous n'avez plus qu'à, en somme...

Dieu que ces choses étaient froidement dites ! Même elle le ressentait - c'est dire. Elle se reprit donc, sur un mode plus doux et humain.

Aimbaud... Pour une fille, c'est parfois - souvent - un mauvais moment à passer, cette première fois. Mais pour un garçon, même si cela peut être intimidant, cela ne saurait être que bon, si c'est bien fait. La fille a doux minois, et joli corps - apparemment. Elle me semble fort docile. N'ayez nulle appréhension, et profitez de l'instant. Le fait de n'y mettre nul sentiment vous permettra d'être tout entier tourné vers vos sensations.

Eh ben alors ? Même pas une petite vacherie pour la route ? Rien ?

Ce devrait être un bon souvenir, et vous verrez qu'avec le temps, pensant à votre première fois - et donc à moi itou - vous serez ravi que cela se soit fait ainsi.

Ah ben si, tout de même. J'me disais, aussi.

(*Ce post est un message d'avertissement contre les médicaments anti-douleurs. Surtout quand on doit faire du rp. Pardon aux familles, tout ça tout ça.)
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