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[RP] L'art de devenir un homme

Aimbaud
Non, sans blague ? On l'avait enfermé ?

Votre cher Franc-Frappeur...

Ronchonna Aimbaud, sitôt coupé par Armoria qui — étant chez elle et le faisant bien saisir — après être entrée sans frapper, prenait maintenant place sur son lit... AAARG. Ne dit-on pas des adolescents qu'ils ont besoin qu'on préserve leur espace vital ? Qu'il faut arrêter de les envahir ! Respecter leurs choix vestimentaires, leurs goûts en matière de musique, mais pardessus tout : leur in-ti-mi-té. Ce chapitre là, la Princesse, elle s'asseyait littéralement dessus.

Le Josselinière maintint quelque distance en reculant vers un pied de lit.
Et soudain inquiété par l'annonce :


C... Quoi ? Déjà ? Maintenant !...

Oui, du calme. Inutile de chercher des yeux, autour, une logique à tout ce qui s'est tramé pour lui. C'est ainsi... Une petite élite de pièces d'échiquier ont bougé pour que lui, gentil petit pion, se trouve collé dans la même case qu'une petite pionne inconnue, et qu'ils pionisent ensemble, car tout le monde le veut.

Petit pion-pion a beau ne pas tellement se sentir prêt, ça va quand même se faire.
C'est le jeu, ma pauvre Lucette !

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--Desiree


[Saulieu, chambre]

Dans la chambre qu’on lui a attribuée, la catin se prépare. Elle a pris son bain, sous haute surveillance. Mais elle est catin, et être observée nue est le cadet de ses soucis. Elle a depuis longtemps appris à cacher sa pudeur ailleurs.
Elle a donc pris un bain, brossé une nouvelle fois, longuement, ses cheveux d’or pâle. Elle a parfumé délicatement ses poignets et sa gorge, et enfilé une tenue. La plus luxueuse qu’elle ait. De la soie, de la soie, et encore de la soie.

La chambre avait ensuite été sagement rangée.

Et depuis ?

Elle attendait. Elle avait réclamé une collation, mais elle n’y avait pas touché. Un verre de vin étant parfois voire souvent utile à détendre un puceau, elle boirait en sa compagnie. Le pain et la compote pourraient toujours êtres consommés en sus.

Et donc, elle attendait l’arrivée du jeune homme. Chantonnant doucement.
Le volumineux coffre avait été retiré de devant la porte dès l’arrivée du second gardien, celui estampillé Princesse, et tout était en ordre pour l’arrivée du client. Donc, elle l’attendait.

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Aimbaud
Armoria avait tenu à l'escorter en personne jusqu'à l'auberge, ne le lâchant pas d'un sabot ni d'une semelle d'escarpin. Dans l'entrée, ils ôtèrent leurs gants et la Princesse, toujours munie de son fameux sourire, tant sérieux qu'ironique, souffla :

Ne vous inquiétez pas : si jamais vous avez le moindre souci, Akator me fera prévenir, et je viendrai aussitôt.

Ce qui tétanisa le garçon sur place. Il s'efforça de ne pas imaginer l'irruption de la Princesse dans la chambrée qu'il allait occuper avec cette fille qu'on lui avait dégotée, dans un moment des plus délicats ! Glacé d'appréhension, il alla gravir seul l'escalier qui conduisait aux chambrées.

Arrivé à l'étage, tout à fait muet, il se trouva de visu aux deux gardiens.
Les paumes humides, tendu comme une corde de cithare, il se posta là et regarda bêtement Akator avec l'envie de décamper comme un lièvre, une fois de plus.

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Akator
- Quelle... quelle... petite grrrr ! Grogna Akator lorsque la catin lui claqua la porte au nez.

Son impression s'était révélée être juste quant à la ribaude, elle allait assurément l'énerver, il n'avait cependant pas imaginer si vite, dès la première phrase, le premier mot, Désirée l'avait mis en colère. Le Savoyard serra ses poings et réprima une folle envie d'enfoncer cette porte qui le séparait de la Parisienne afin de lui apprendre la politesse, mais il ne fallait pas, il devait être calme, la puterelle devait être convenable et en état de s'occuper du Josselinière car dans le cas échéant la Chantilly serait sans nul doute en colère.

Akator se tint dos à la porte et pencha légèrement la tête vers Geoffroi :

- Comme ça tu la supportes à longueur de journée toi, pfiouu, quelle misère, je te plains l'ami. Les mots furent prononcer lentement afin d'accentuer cette sensation pénible, celle de s'occuper de la ribaude à plein temps.

Après-tout, si jamais la prostituée l'énervait à nouveau, rien ne l'empêcherait de s'occuper d'elle, mais après le dépucelage d'Aimbaud, un léger accident sur les chemins, avec la saison qui court, était si vite arrivé, et qui donc s'inquiéterait de la disparition d'une vulgaire fille de joie Parisienne en pleine Bourgogne, personne !

Le temps de passer une main dans ses cheveux et l'heure du grand final avait sonné, le futur-homme était là - tremblotant et suant - mais tout de même là, ce qui n'était pas à négliger. Le Compagnon leva les mains vers le jeune homme et lui sourit.

- Ah ! Vous êtes là messire Aimbaud. La catin est plutôt jolie, mais elle a un sale caractère, si vous pouviez lui mettre un bon coup de ma part histoire qu'elle redescende sur terre. Hehehe

Akator s'écarta de la porte et l'ouvrit au Josselinière.

- Entrez je vous prie.
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Aimbaud
S'il est vrai que le narrateur se marrait bien, Aimbaud lui, ne saisissait pas clairement de quel fameux coup parlait le Savoyard. Il resta planté en terre sur le palier de la chambre, jetant, ainsi que le couple de gardiens (quel beau couple d'ailleurs), un coup d'oeil à l'intérieur, vers l'objet de toutes les attentions depuis le début de cette histoire : j'ai nommé Désirée.

Des trois lurons qui la braquaient du regard, un seul était sensé entrer.
Le plus petit et assurément le plus pataud, qui hésita encore un temps certain avant de prendre une initiative des plus sommaires : à savoir faire un pas en avant. Il le fit tout de même, pressentant que le Franc-Frappeur n'attendait qu'une seconde de plus pour le pousser d'un coup de pied au cul...

Là, la porte se referma derrière lui, dans un petit ricanement.

Le jeune Josselinière, relativement statufié, échangea un regard avec la ribaude. Il ne l'avait pas imaginée comme cela... En vérité il n'avait jamais vu d'autres filles de joies que celles qui circulaient parfois dans les campements de l'armée, fardées, les pieds nus, moitié en haillons, moitié en rubans, et qui crachaient comme des hommes. Celle-là, elle n'était ni crasseuse ni vulgaire... À ses yeux — qui ne s'y connaissaient pas, il faut dire — elle avait même tout l'air d'une bourgeoise. L'aurait-il croisé dans la rue que, naïf, il l'aurais prise pour la fille d'un marchand.

Et puis dans sa tête elle n'était pas blonde. Ni jolie, il est vrai.

Dans le cas d'une rencontre normale entre deux jeunes personnes, les mots d'usages auraient été de l'ordre d'un "Bien le bonjour, jeune damoiselle ! Quel ce peut-être votre petit nom ?" puis il aurait été question d'une promenade, puis d'un menu cadeau dégoté chez un orfèvre, de l'échange de paroles douces, et seulement alors, peut-être, avec l'accord des parents et devant serment face au Très-Haut, on se serait trouvé, ainsi, tous deux esseulés dans une chambre. C'était bien ça qui le désarçonnait, notre Aimbaud... Il venait d'être propulsé directement au dernier chapitre du recueil ! Quels étaient les mots d'usage, donc, dans ce genre de situation ?


Euh...

Voilà.
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--Desiree


[Saulieu, chambre]

Des pas, des voix, une porte qui s’ouvre. Le regard se durcit, par-dessus l’épaule du jeune homme qui hésite à entrer. Il s’adresse au malotru qui a ouvert sans frapper. Une demie fraction de seconde.
Le visage lui, se fait avenant, souriant, détendu. Les perles grises se départent de leur éclat métallique pour se faire chaleureux.
Elle se lève dans un froufrou de soie, et à un « euh ? » hésitant, elle répond par un sourire.


Entrez, mon seigneur, installez vous.

Elle aurait bien rajouté « mettez vous à l’aise », mais elle sentait bien que l’ambiance n’y était pas. Comme souvent avec les puceaux, ceci dit.
Se glissant derrière lui, l’abandonnant un instant les bras ballants, elle rouvrit la porte. Et, toisant avec mépris les deux hommes, elle murmura :


Ne restez pas plantés là, vous allez l’intimider ! Mettez vous plus loin !

Et, vers Geoffroi :

Avise toi qu’il n’ouvre plus ma porte sans y frapper au préalable. Pour me voir nu il faut payer en écus d’or.

Et la petite princesse des bordels parisiens referma la porte sèchement, prit deux secondes pour recomposer son visage en un sourire, et se tourna vers le jeune homme.
Il lui faisait pitié, presque. Jeté ainsi en pâture à une femme alors qu’il n’en avait peut être pas du tout envie. Voir même probablement pas. Elle se souvenait, elle, de la première fois qu’un homme l’avait touchée. Elle non plus n’avait pas envie. Elle était à peine plus jeune que son client, tout juste douze ans. Mais le gras qui l’avait besognée en faisant fi des larmes et du sang en avait plus de quarante.
Elle sourit de nouveau à « son » puceau, et lui effleura le bras, glissant ses doigts jusqu’aux siens pour l’entrainer vers le lit. Elle s’arrangea pour que le contact soit le plus léger possible. Il allait forcément renforcer l’embarras du garçon, mais elle se devait d’honorer son contrat, et elle ne disposait que d’une nuit pour cela.
Si elle avait eu plus de temps, ou si elle avait su s’il venait de son plein gré, elle l’aurait d’abord installé dans un siège pour lui servir un verre de vin. Mais une fois là, il aurait été trop difficile de le faire bouger s’il s’y crispait.
Le lit, donc, sans détours. Elle l’y abandonna le temps de servir deux verres de vin, et revint lui en glisser un dans la main, effleurant son poignet au passage.
L’invitant du geste, elle murmura :


Installez vous.

Elle fit de même, s’asseyant au bord du lit, une jambe repliée sous elle. Un pied nu touchait le sol. L’autre, découvert jusqu’à la cheville, dépassait de la soie mauve étalée autour d’elle en corolle.

Je me nomme Désirée, monseigneur.

Et de sourire à nouveau. Il n’avait pas l’air si récalcitrant que ça, de toutes façons…
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--Geoffroi



L'ennemi de mon ennemi est mon ami. Brave Akator, sois heureux, tu viens de grimper d'un coup dans l'estime de Geoffroi. Enfin, tant que tu ne lui dis pas ouvertement que tu veux lui piquer la vengeance dont il rêve depuis des mois...

Le jeune gardien de la Rose a fait profil bas quand la diva blonde a éructé ses ordres et son mépris de la gente masculine. Tout faire pour empêcher toute suspicion de naître dans l'esprit tortueux de la catin, afin qu'il puisse lui aussi se... déniaiser à sa manière, dès la fin de cette fichue mission.

Cependant, il n'en pense pas moins, et la rage bouillonne en lui aussi fort que Grimsvötn et Eyjafjöll réunis. Aussi, lorsque son collègue de gardiennage laisse exprimer la sienne, de colère, il peut enfin décompresser et soupire discrètement, laissant s'envoler en cendres invisibles sa frustration infinie.

Cet homme qui lui a paru avoir un humour douteux lorsqu'il s'est adressé à Geoffroi la première fois, lui semble immédiatement compagnon d'infortune. A peine Désirée a-t-elle fermé sa porte qu'il hoche la tête en direction du serviteur d'Armoria.


Oui je la supporte en permanence! Et la seule chose qui me fait tenir, c'est l'idée que je vais...

Il s'arrête net, presque prêt à révéler son projet secret à un parfait inconnu, ô inconscience! Fut cet inconnu un éventuel compère de crime! Non... La vengeance se mangeait certes froide, mais surtout, seul, dans le cas de Geoff. Il se retient donc à temps, et bénit l'arrivée à ce moment d'un nain plutôt beau, qu'il détaille sans vergogne.

C'est donc lui, "la mission" de la catin? Ahhh comme il aimerait observer Désirée en plein travail avec ce gamin! Il faudra qu'il demande à son collègue ce qu'il en pense... son regard suit le mouvement de bras vers la porte, et il écarquille les yeux d'un désir affolé quand il voit apparaître la protégée de la Rouge. Vite! Cacher son érection avant de se ridiculiser! Il trouve refuge dans l'ironie lorsque la diva les inonde de son mépris naturel, et il s'incline respectueusement.


A vos ordres Madame!

Une fois le calme revenu, dans le couloir et dans ses braies, il se tourne vers Akator.

Dis... Tu n'aimerais pas voir ce qui se passe à l'intérieur, toi?...






Aimbaud
[Dans la chambre]

Aimbaud n'avait plus un mot en bouche, mais ses yeux eux assurément vifs, allaient du lit, à la porte que l'on claquait sur le nez des deux drôles, à la fille de joie, aux coupes de vin, grand ouverts sur les moindres gestes qui s'effectuaient, malgré lui sur ses gardes. Il se laissa mener sur le matelas, un peu surpris que l'inconnue le saisisse d'office par la main comme l'aurais fait un enfant. Au moins le contact était gentil, pas comme les examens médicaux-chiantos de la Mère Mortain ou les secouement-de-puces du Franc-Frappeur, qu'il devait subir depuis un moment.

Très embarrassé, la tête un peu basse pour dissimuler la fournaise qui petit à petit montait à ses joues, il observa en coin les gestes de la catin, puis balbutia un remerciement quand elle lui servit le vin. Il se trouvait donc là, assis sur les draps avec une... fÂmme !
Elle, lui, le vin le lit, tout ça tout ça.
Et y'avait plus qu'à ! Comme disait cette harpie de Princesse, qui assurément n'avait jamais été à sa place. Ou peut-être que si ? Ou peut-être que non. Mais enfin bref ça n'était pas le propos... Le propos actuel était d'arrêter de trembloter nerveusement, sous peine de renverser la coupe de vin.
Coupe de vin que, pour se donner du courage, il vida de moitié avant de reprendre une grande inspiration en s'essuyant le bec d'un revers de manche.
Et faute de courage, il recouvra l'usage de ses cordes vocales.


Moi... C'est Aimbaud.

Non ? Si ? Est-ce qu'il était censé le dire ? Une corolle de petites bulles roulaient silencieusement à la surface du vin. Les dents de Désirée étaient toujours bien visibles dans son sourire. Petit moment de silence où les yeux allèrent, et vinrent...
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--Desiree



[Saulieu, chambre]


Et bin, elle était pas sortie du sable, la blondine. Parce que son jeune client, tel le chevalier blanc semblait si désespérément puceau que les choses s’annonçaient corsées.

Elle lui sourit.


C’est un beau nom, mon seigneur.

Elle laissa le silence se réinstaller un moment, le détaillant. Ca rougissait, ça tremblait, et ça regardait ailleurs. Elle avait presque pitié de lui. Mais elle ne lui ferait pas grâce de la nuit, parce qu’elle était à peu près persuadée que la Princesse aurait des informateurs très observateurs, voire même une chaise personnelle dans la pièce d’à coté. Et puis le jeune homme n’était pas vilain, et dépuceler en douceur les grands timides était en quelque sorte devenu sa spécialité. Son travail favori. Etrange femme qui n’aime pas son métier, mais aime à voir de jeunes hommes aimer la sensualité des femmes.

Elle lui sourit à nouveau, et se pencha légèrement pour lui effleurer la main, puis le menton, le relevant pour plonger son regard dans le sien.


Êtes vous content d’être là, Aimbaud ?

Elle avait même laissé tomber les titres au superlatif pour essayer de l’atteindre derrière la carapace de timidité.
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Akator
Le Franc-Frappeur fronça les sourcils lorsque la catin tenta de lui donner un ordre, son sang ne fit qu'un tour, il fulminait à l'intérieur... résister, résister ... ne pas lui coller une grosse baffe dans le figure, ne pas gâcher l'or de la Princesse, mais comment alors que visiblement la ribaude était une vraie harpie, qui sans même dire mots donnait des envies meurtrières à ceux qui se tenaient près d'elle.

- Non, je ne bougerai pas, et la prochaine fois que tu me donnes un ordre, je te balance par la fenêtre, aller rentre et fais ton travail de prostituée femme ! Grommela-t-il

Akator regarda Geoffroi :

- Tu vois, tu ne dois pas te laisser faire, ce n'est qu'une ribaude, toi son gardien, tu devrais lui apprendre la politesse.

Le Compagnon soupira lentement, les bras croisés, il attendrait la fin de la nuit que le Josselinière soit déniaisé, le temps risquait d'être long ... très long.

- Boarf, pas spécialement. Si jamais il a un soucis, il m'appelle et je débarque, laissons-le s'occuper de ta ribaude qu'il ait la sensation d'être épié, sinon il va vraiment avoir du mal à bander ! Hahahaha ...
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Aimbaud
[Dans la chambre]

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Aimbaud n'était pas accoutumé à ce qu'on le touche. Le distant baiser sur le front de sa mère, il ne l'avait plus reçu depuis des années, quant aux démonstrations d'affections de son père, elle s'arrêtaient d'ordinaire à une très rare main sur l'épaule. À l'armée, c'était différent. Il frappait et encaissait, et quelques fois, recevait une petite tape sur le crâne d'un capitaine satisfait. Mais la petite main caressante qui vient sous son menton, ça... on l'avait pas éduqué. Sa haute naissance constituait un grand oursin invisible autour de lui qui éloignait les pa-pattes...

À ce contact donc, il failli reculer par réflexe.
Il se rattrapa en s'efforçant de trouver ça tout à fait normal, cherchant une réponse appropriée de droite et de gauche, mais il était bien impossible de passer outre le regard impudique de la nommée Desirée. Il se résolu donc à la fixer, bien que ses yeux se baissaient brièvement de temps à autres.


Oh euh, content...?

Est-ce que le type qui n'a pas le pied marin est content quand on lui paye une fabuleuse croisière outre-Manche sur un navire de luxe ? Que dire sinon : "Mais c'est magnifiiiqueuh euh uh snif bouhouhouhou.... Non vraiment fallait pas...!". Après bon, on prend sur soi, on y va, et peut-être, un jour, finalement, on devient un grand navigateur ? Hum ? Ou pas.

Bah b... comment dire. Disons que... Je ne sais absolument pas si je suis content d'être là.

Sa phrase le fit presque rire. Puis fronçant un sourcil, franc, puisque cette situation le dépassait de toute façon :

Et vous ?
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--Desiree



[Saulieu, chambre]


Moi ?

Euh… Plutôt, ouais. Tu vas me rapporter un sacré joli paquet d’écus mon mignon, et peut être même m’obtenir un passe droit pour éviter de crever d’une infection après un séjour court chez la faiseuse d’anges du quartier.

Ouais, non. Elle ne pouvait pas dire ça. Vraiment, vraiment pas. Et puis, de toutes façons, son salaire elle l’aurait, si elle avait bien compris. C’est le pourboire qui était en jeu. Et sa vie ? Non, pas vraiment. Puisqu’elle savait, elle, qu’elle ne révèlerait à personne, peut être même pas à la Rouge, qui était son employeuse.
L’adolescent l’attendrissait. Il devait à peine avoir franchi l’âge d’homme. Les nobles et les riches se marient toujours si jeunes. Presque aussi jeune qu’une putain va à l’ouvrage.


Je suis contente oui. Vous êtes beau.

Et propre, du moins à peu près, et de toutes façons toujours plus que les parisiens.

Elle prit à nouveau le temps de l’observer, sans le toucher. Visiblement il n’était pas à l’aise avec le contact. La partie s’annonçait rude. Mais après tout, il y avait si longtemps que la blondine n’avait pas eu un tel défi. Presque jamais, d’ailleurs. Un homme qui vient au bordel est déjà acquis, il éprouve du désir avant même de pousser la porte et de choisir sa partenaire de la soirée.
Ce client là… Serait intéressant.
La catin sourit, un sourire franc. Ni calculateur, ni machiavélique, encore moins moqueur. Juste sincère. Parce que c’était en général ce qui marchait le mieux.

Elle pencha la tête sur le coté, comme pour mieux l’observer, ou le comprendre, et murmura :


Avez-vous déjà vu une femme nue ?

Son angle d’attaque favori.
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Aimbaud
Beau ? Non non, on inspire, inutile de rougir comme un imbécile. Si ça se trouve elle dirait à un lépreux cul-de-jatte qu'il est beau, elle est payée pour. Alors, on se calme. On reste concentré.

H... Nue ?

Les yeux d'Aimbaud étudièrent un instant le tissu chatoyant qui ligotait son interlocutrice, une tenue distinguée bien que trop voyante pour apparaître à la Cour de Bourgogne. Il vit aussi les pieds blancs qui s'en échappaient, évadés jusqu'à la cheville. Quant à la gorge, elle n'était ceinte que d'un ruban, dénuée des collerettes et voiles de lin qui dissimulaient la poitrine des filles de haut lignage. C'étaient de jolis atours, visiblement pas tant faits pour protéger du froid et des regards, que pour justement évoquer subtilement ce qu'ils contenaient.
Aimbaud saisissait l'évocation.

Il avait surpris une fois Blanche de Walsh Serrant, dans une ample chemise de nuit qui laissait s'échapper une épaule à la lumière des bougies... Pas nue, non. Mais aussi, assez évocatrice.


Non.

Le pied du verre à vin se reposa sur la table. Il s'en désintéressa.
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--Desiree



[Saulieu, chambre]


La réponse était tellement prévisible que ça en devenait touchant. Bien entendu non, il n’avait jamais vu de femme nue. S’il avait goûté à la chair féminine dans les bras d’une servante peu farouche, l’on n’aurait pas eu besoin de l’envoyer quérir aussi loin de Paris. SI c’était elle qui était là et non une autre, il y avait une bonne raison : elle était la meilleure catin de tout Paris, et à Paris, chacun le sait, tout est meilleur qu’ailleurs, n’est-ce pas ? Donc elle était la meilleure catin de tout le royaume. CQFD.
Une pitié tout de même qu’elle n’aime pas son métier…


Vous allez devoir le voir avant la fin de la nuit, mon seigneur.

Oui, elle enfonçait une porte ouverte. Le jeune homme savait certainement à quoi s’attendre, tout du moins dans les grandes lignes. Il avait forcément vu des animaux ou des serviteurs de son domaine s’accoupler. C’est une chose que font les enfants, normalement, épier les adultes en pleine fornication dans un coin de grange.
Mais parfois, énoncer à haute voix les évènements aide à les rendre réels. Et du concret, le pauvre garçon allait devoir en voir de près.

Elle lui sourit, encore une fois, et s’abstint de le toucher trop.


Souhaitez vous que je me dénude maintenant, ou bien désirez vous bavarder ? Vous avez peut être des questions auxquelles je peux répondre.

Après tout si sa première rencontre avec le corps d’une femme devait être scientifique, elle le serait. Il lui appartiendrait à elle de la rendre plus érotique par la suite.

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Aimbaud
Des questions ? Euuh...

Qu'est-ce que je dois faire d'abord ? Est-ce qu'on a le droit de toucher partout ? C'est censé durer combien de temps ? Comment on entre au juste, comme ça sans frapper ? Est-ce que c'est d'avant en arrière, ou d'arrière en avant ? Il faut y aller combien de fois ? Qu'est-ce qui arrive si on s'y prend mal ? Le trou, il est profond ? Est-ce que y'a un fond ? Et si ça veut plus ressortir ?
Certes, quelques questions le taraudaient... Mais aucune d'elles ne lui semblait vraiment formulable. Il prit le parti de baisser la tête pour se grattouiller pensivement le duvet du menton.


Non tenez, discutons un instant. Fit-il, résolument.

Puis se redressant un peu, décidé à trouver un sujet de conversation, comme quand il y avait un silence dans les tavernes.


Vous êtes très blonde. Vous savez qu'en République de Venise, pour avoir cette couleur les femmes s'aspergent les cheveux avec du pipi de chat et se font sécher la tête au soleil ?

...


Non décidément, ça n'avait jamais été son fort de parler aux femmes.

Mais réjouissez-vous, il aurait pu tout aussi bien parler des caractéristiques de vitesse d'un bon destrier de course ou commenter la dernière exécution en place publique... Aimbaud, ses centres d'intérêt... Pipi caca, les chevaux, les armes... les femmes ? S'il avait du charisme, celui-ci fonctionnait mieux au sein d'une bonne grosse armée de soudards.
Avec un petit toussotement, il se ravisa.


... Hm. Si vous voulez on peut y aller.
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