Afficher le menu
Information and comments (22)
<<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8, 9, 10   >   >>

[RP] L'art de devenir un homme

--Desiree




Et maintenant ? *

La blondine sourit, roulant à son tour, sur le coté, un bras lui servant d’oreiller, visage tourné vers celui de son apprenti de la nuit.
De sa main libre, elle effleure la peau nue qui lui fait face. Savourant la douceur de celle du ventre, là, tout en bas. A en frôler l’impudeur. Le sujet à aborder est délicat, ardu, pas forcément agréable, et pourtant capital. Aussi la catin prend-elle son temps pour réfléchir à la manière de l’aborder, une main toujours baladeuse sur la peau mâle.


Maintenant, Aimbaud, je vais devoir vous parler des femmes et de comment viennent les bébés.

Un sourire taquin nait sur son visage. Elle est à peu près certaine que le garçon sait comment ça se passe. Du moins en partie.
Elle redresse légèrement le visage, juste assez pour l’approcher de celui de son compagnon de nuit, pour baiser sa bouche, avec tendresse. Ou pour faire naitre dans ce ventre qu’elle ne cesse d’effleurer des envies d’encore. Allez savoir.


Et je vais aussi répondre à toutes les questions que vous n’aviez osé poser à quiconque. Je suis là pour ça.

Et elle espérait bien qu’il oserait, sécurisé par son statut d’homme, tout neuf, et la langueur de l’instant.

*[Pas pu résister pardon]

__________
Aimbaud
Hé hé hé hin hin...
Non.
Retenir ce rire parfaitement adolescent...
C'était dur, mais il parvint à étouffer le ricanement bête avant qu'il n'éclate... Un jour ça passerait, mais pour l'heure c'était plus fort que lui... "Comment viennent les bébés", c'était une phrase à peu prêt aussi efficace que "Caca prout" pour le faire marrer. Là dessus, seul son compère Cassian semblait partager à cent-pour-cent son hilarité, bizarre.
La main chatouilleuse en contre-bas ne l'aidait pas à garder son sérieux...

L'éducation sexuelle au XVème siècle. Chapitre un, mise en pratique. Chapitre deux, théorie. Interrogation sur les connaissances de base...

D'aussi loin qu'il s'en souvenait, Aimbaud n'était jamais passé par la case "les garçons naissent dans les choux, les filles dans les roses", théorie qui ressortait souvent de la bouche en coeur des jouvencelles tout fraîchement sorties du couvent, et qui le faisait bien pleurer de rire. Bon même s'il avait quand même disséqué un chou une fois dans la réserve de Château-Gonthier, pour vérifier...
Non, la vérité était autrement plus simple.
Les enfançons croissaient dans la panse des femmes, comme dans celle des juments. Et il suffisait de lâcher un étalon de pure-souche dans le pré de la pouliche en début de printemps pour que cela fasse un bon croisement. Après il ne restait plus qu'à attendre un peu, comme pour que ça mijote : la mise-bas arrivait, et paf ! Le tour était joué.
Mais...

Un baiser colla à ses lèvres.

Une petit étincelle s'alluma. Connexion d'idées. Branchement de synapses. On était au printemps, il venait de s'accoler peu ou proue à une pouliche... Bon croisement. Le tour était joué... WOOoh. Calme. En effet, il en avait des questions. Il les poserait en temps et en heure.

Redressé sur le coude, l'oeil assombri par un sourcil froncé. Concentré. Bon élève, l'Aimbaud. Aiguillonné par les caresses cependant, il ne parvint pas longtemps à garder sa contenance et se fendit d'un large sourire engourdi.


Soit. Qu'avez-vous à m'en dire ?
_________________
--Desiree




Elle sourit de son sourire, et baise à nouveau ses lèvres. Avant de nicher sa tête au creux de son épaule, s’accolant à son corps tiède. La main toujours vagabonde, s’osant à effleurer le bas de son ventre, une fois, puis deux, glissant impudiquement vers une cuisse, effleurant une hanche pour revenir cercler autour d’un seul objet.

Les femmes aiment la tendresse, Aimbaud, le saviez vous ? Elles en ont besoin. Surtout les jeunes épousées.

Elle sourit tandis que les doigts cerclent toujours, dangereusement proches de leur but, pour s’en éloigner brusquement, quand la main se pose à plat sur le torse. Elle redresse le nez, le glisse dans son cou pour y mordiller la peau tendre, puis se redresse plus encore, cherchant son regard. Et s’y arrimant, sérieuse.

Pour avoir un héritier, Aimbaud, vous savez comment faire, n’est-ce pas ? Il vous suffit de faire avec votre épouse ce que nous venons de faire, jusqu’à ce qu’elle soit grosse d’un enfant.

Ca c’est dit. Enfoncer une porte ouverte ne peut jamais faire de mal, et au moins maintenant, elle est sure et certaine qu’il sait faire. Et donc, c’est ici que ça se corse.

Sauf que… Concentration jeune Aimbaud, concentration, la catin ne le quitte pas des yeux, se mordille un coup la lèvre pour se retenir de l’embrasser sur le sourcil froncé, ça ne se fait pas, ça serait un manque de professionnalisme de céder à une petite pulsion au milieu d’une savante explication. Non ? Enfin… Non, non, vraiment ça ne serait pas bien.

… les pucelles, comme le sera sans aucun doute votre épouse au soir de la nuit de noces, éprouvent en général une douleur là où vous ne ressentez que plaisir. C’est là qu’est toute la difficulté de la chose, Aimbaud. Pour vous faire aimer de votre épouse, il faudra qu’elle ne se souvienne que de votre tendresse, et qu’elle oublie d’avoir peur de vous. Petite pause, le temps qu’il digère l’information.Et pour ce faire, il vous faudra patienter et caresser son corps jusqu’à ce qu’elle désire votre étreinte plus fort qu’elle ne craindra la douleur que cette dernière provoquera. Et oui, les leçons de choses, c’est compliqué. Ca mérite donc bien un baiser. Et de s’alanguir à nouveau, le nez niché au creux de son cou. Rien ne vaut une bonne démonstration, après tout !

Vous avez des questions à me poser?
__________
Aimbaud
La tendresse, la tendresse...
Si elle croyait que c'était aussi simple.
Les femmes c'était avant tout un changement d'humeur constant, des crises sans raison, des joies subites, des larmes à des instants incongrus, pour la moindre parole de travers ou un geste pas comme il fallait... Il voulait bien, lui, être tendre. Mais si la main ne se posait pas exactement où il fallait, au bon moment et suivant le croisement correct de saturne et de venus, on allait encore lui en retourner une, à tous les coups !
Elle, la jolie catin, c'était différent. On pouvait la toucher sans craindre de faire des erreurs... Elle était compréhensive, et avait des moeurs... libérés.


Une douleur ..?

Il expira dans les caresses tandis que, malgré son air sérieux, ses yeux avaient tendance à s'envoler sous les paupières, au gré du bien-être. Difficile de se concentrer, l'esprit tout entier aimanté par ce corps contigu...
Il lui rendit quelques baisers avant de laisser courir le revers de ses doigts sur l'escarpement de son sein, réchauffant la peau selon les conseils qu'il recevait. Les caresses, il découvrait ce jour-là. Il fallait en somme, que ce ne soit fait que du bout des doigts ou du plat de la paume, mais très léger. Comme des ronds dans l'eau.

Quart d'heure questions. Conférence de presse. Prise de parole.
Il tint le tétin une seconde, le temps de réfléchir... Entre deux pensées irrépressibles dirigées tout droit vers ledit tétin qui poignait malicieusement contre la surface de sa main.


Alors... euh.. Ça n'engrosse pas les femmes à chaque fois ? Et comment on sait quand une femme est grosse ? Si par exemple elle est grosse de nature ! Ça prête à confusion. Et...
Et la femme... si elle ne veut pas que je la caresse j.. Je fais quand même ? D'ailleurs et aussi, est-ce que... quand la femme est grosse, je dois encore la toucher ? En plus si je rate quelque chose, ça fabrique un héritier tordu ?...

_________________
--Desiree




Sourire, sous le feu des questions. Sourire sous la douceur des caresses. Sourire, parce qu’il a déjà compris, même s’il ne s’en rend guère compte. Sourire. Parce que c’est agréable d’être là contre lui, et de discuter. C’est une chose que l’on a rarement le temps de faire dans son métier.
Elle reste, alanguie contre lui, frémissant pour la forme sous la caresse, les doigts vagabondant au gré de ses envies sur le ventre plat et le torse imberbe.


Non, pas à chaque fois, Aimbaud. Un petit sourire amusé est vite dissimulé par au baiser. Je suppose que c’est pour cela que l’on ressent du plaisir. Pour avoir envie de recommencer jusqu’à ce que cela fonctionne.
Sa théorie murirait surement dans sa tête, jusqu’à s’inverser. On tombe enceinte quand on ressent du plaisir, n’est-ce pas, puisqu’il lui avait fallu cinq ans et une seule étreinte passionnée pour concevoir un enfant. Pour son malheur.
Mais à l’instant ses pensées n’étaient tournées que vers le jeune homme alangui entre ses bras, et les questions qui tourbillonnaient entre eux, attendant des réponses.


Vous ne pouvez pas fabriquer d’héritier tordu, Aimbaud. Vous êtes beau et fort. Parer au plus pressé, déjà, répondre à l’angoisse primaire avant de creuser le sujet des bébés et des femmes grosses.
Une volée de baisers tomba sur son visage, et elle roula sur lui, goutant sa chaleur contre la chair hérissée de sa peau. Les doigts se mirent à esquisser son visage, effleurant les traits encore fins avec grâce.


Être grosse rendra surement votre épouse malade et fatiguée. Faire grandir un enfant dans son sein est une tâche fatigante Aimbaud, et vous devrez vous occuper d’elle avec grand soin à ce moment là. Et vous pouvez encore la toucher, si vous le désirez… et si elle le désire également.

Le sourire est plus marqué, il se fait enjôleur, charmeur, et elle prend le temps de nicher son nez derrière son oreille pour y chuchoter une derrière recommandation, entre deux souffles légers : Il ne faudra pas toucher votre épouse si elle ne le désire pas Aimbaud, sans quoi elle aura peur de vous au lieu de vous désirer, et votre contact signifiera pour elle douleur au lieu de plaisir…Le museau se redressa, et elle planta un baiser sonore sur sa joue, riant déjà : Que diriez vous si j’étais aussi raide qu’une buche au lieu d’être douce avec vous ?
__________
Aimbaud
Et il opinait à tout ce qu'elle disait comme un premier de la classe, car elle avait une manière fort agréable de présenter les leçons. Si seulement il avait eut une pareille instructrice en latin ou en cours de tactique militaire, il aurait été parfaitement attentif en salle d'étude, au lieu de passer le plus clair de son temps à catapulter au plafond des boulettes de parchemin trempées d'encre...

Le corps souple prenant position sur lui, il écouta avec d'autant plus d'attention qu'il cherchait à ignorer le feu qu'elle lui provoquait. Cette peau en couverture à la sienne soufflait une brusque bouffée d'oxygène sur des braises à peine éteintes.
Impassible Aimbaud... Dix fois trop impassible pour que ce soit naturel, le regard bigrement fixe, le dos juste un peu contracté quand elle se couche sur lui en soupirant des murmures. Oh maille gaude. Il n'eut pas cru cela possible un jour d'être à ce point pantin aux ficelles du désir.


Hh...!

Pantois, il laissa le baiser claquer sur sa joue, avec la même tronche renfrognée que quand Sa Grasce Mère lui lissait la coupe-au-bol en clamant "Tié bo mon fils !" parce que "Mais maman-euuuh.." c'était un peu la honte quoi.
Puis il se fendit d'un sourire rusé en se redressant tout contre elle pour jouer à lui attraper les mains. Il les écarta en éventail dans les siennes, luttant gentiment avec elle, tuant une envie de rire contre sa bouche.


Je dirais que c'est moins bien !

Il la regardait. Elle le regardait.
Défit.


Mais s'il le faut.
_________________
--Desiree




Eh bien, allez y. Honorez moi comme si j’étais votre épouse terrifiée.

Petit sourire en coin, alors qu’elle s’extirpe de ses bras pour s’allonger sur le dos.

Rien ne vaut l’apprentissage par la pratique. Allez !

Et d’effacer rapidement le sourire amusé de son visage, pour le remplacer par un air effarouché. Il n’est pas difficile de jouer cette comédie là pour elle. Il lui suffit de revivre son propre dépucelage. Les chevilles serrées l’une contre l’autre, les longues jambes droites et raides, les bras le long du corps, les poings serrés à s’en rentrer les ongles dans la paume. Chaque muscle noué, tendu, crispé à en avoir mal. Visiblement résolue à ne pas remuer d'un pouce. A résolument garder les cuisses fermées. Clairement, il va être compliqué de la faire bouger.

Elle ferme un instant les paupières. C’est le regard, toujours, qu’il est difficile de transformer. Mais il lui suffit de se revoir, et de revoir le vieux et gras bourgeois sur son corps encore enfantin, et le sang entre ses cuisses. La terreur. C’est un regard éperdu, et haineux, qui se pose sur l’adolescent.

Et là, j’ai envie de dire, bon courage, Aimbaud.

__________
Aimbaud
Hem...

Fit-il en évitant le regard par trop crédible de la catin, alors qu'il approchait progressivement contre elle. Si tout cela n'était que comédie, ça ne l'en mettait pas moins mal à son aise et l'envie de rire lui était retombée. Les yeux bêtement, allèrent guetter les siens pour voir si tout ça n'était pas une plaisanterie, et si elle allait très vite effacer cette mimique effrayée de son visage dans un gloussement moqueur. Mais non elle avait tout de sérieux, vraiment...

Il lâchant un souffle incrédule en se frottant la nuque avec gêne, avant de se décider à arquer maladroitement un bras pardessus elle pour la surmonter. Il ne savait trop où appuyer ses mains ou ses coudes, tant la fille gardait les membres près du corps... Visiblement loin d'elle était l'idée de l'enlacer.

Les regards se cueillirent quelques fois brèves. Il n'y trouva nul réconfort, bien au contraire, plutôt l'envie de rabaisser aussitôt le front... Que c'était malaisé... Si les rideaux de son lit de noces se fermaient sur une femme au pareil comportement, il voulait aussi bien être à l'autre bout du Royaume ce soir là. Tiens, c'était une idée ça.
Il voulut rompre le froid par quelques bécots dans le cou, malgré lui peu naturels. Elle n'y réagit nullement, c'était comme d'embrasser un marbre. Pour un peu, il avait l'impression désagréable d'abuser d'elle...


J...? Vous... Euh.

Si elle voulait bien seulement écarter un peu les genoux...!
Bon, tendresse avait-elle dit, tendresse. La tenant dans son ombre, penché sur elle, il se mit à tracer des cajoleries du bout des doigts le long du bras crispé.
Drôle de caresse, m'enfin...
Cela se termina dans le poing serré qu'il déplia en insistant doucement pour y répandre sa main. Réfléchissons... C'était comme pour défaire une armure... Pièce, par pièce.
Un peu hésitant, il résolu de porter la menotte jusqu'à son menton pour en embrasser le dos respectueusement. Puis la paume, tiède, avant de la porter à sa propre nuque qui lui servirait d'appui si elle y consentait. Si les gestes manquaient cruellement de savoir-faire, ils avaient ceci de particulier qu'ils sentaient à plein nez la noblesse...

Le visage contre la gorge tendue, entama un chemin de menus embrassements.

_________________
--Desiree




Oui, mais non. Le poing est resserré sitôt lâché, et le bras redurci le long du corps, comme une barrière qu’elle voudrait élever entre eux. Elle résiste, de toutes ses forces. Et même, ça lui est pénible de résister, et ses muscles lui font mal d’être bandés, mais elle se force à cette terreur encore un peu. Elle attend que les baisers qu’il dépose ne trouvent aucun écho. Qu’il réalise cette absence. Elle patiente dans la douleur, encore quelques minutes d’ambiance glauque au possible. Quand l’atmosphère atteint un stade proche de la sordidité, elle murmure enfin :

Prenez vous plaisir à ce que vous faites ?

Elle, elle soupire imperceptiblement, et remue, à peine, pour détendre les muscles douloureux d’avoir été contractés durement pendant de longues minutes. Pauvre Aimbaud. Elle est désolée d’avoir eu à lui montrer cet aspect là de la chose, si vite. Mais on ne lui a accordé qu’une nuit pour faire de lui un homme et un amant digne de ce nom. Elle voudrait déjà se faire languide contre lui à nouveau, mais elle se retient. Pourtant, elle a froid, comme le prouve sa peau hérissée. Mais elle se retient encore, restant aussi rigide que possible, attendant sa réponse.

Elle finit par frissonner, trop tendue pour se réchauffer. Pourvu qu’il réponde vite et bien, parce que la situation commence à lui peser. Et elle sait bien la catin, du moins elle ose deviner qu’il ne répondra pas par l’affirmative, « son » puceau. Mais sait-on jamais. Parfois le plus noir des vices se cache sous les traits de l’innocence. Elle attend juste confirmation de ce qu’elle pense être juste. Parce qu’on ne sait jamais, et qu’un goût de la douleur de l’autre pourrait peut être se cacher sous ce verni d’homme en devenir.

Patience, donc, et immobilité absolue.

__________
Aimbaud
La réaction le douche de froid.
Il reste stupéfait et figé dans la position qu'il a prise, durant toute la durée du silence. Puis aussi brusquement qu'il a tenté d'être doux, il bascule pour s'écarter d'elle, assis sur ce lit des premières amours devenu soudain lieu de confusion. Son trouble n'a pas de nom ! Une main passe sur son visage devenu brûlant au gré des balbutiements.


Je suis navré...! D.. désolé ! J'ai cru bien faire.

D'où lui vient cette honte subite et épouvantable, il ne saurait le dire lui-même. En vérité il ne comprend plus rien à cette mise-en-scène, et ça le panique. Il a perçu du reproche dans le ton de la catin et son geste glaçant lui prouve bien qu'il a fait quelque chose de mal. Cela suffit à le confondre de gêne.
Et son coeur, le revoilà lancé au galop...!
Nom de Dieu, il vient de tout foutre parterre et de passer pour... Pour quoi ? Un pervers ! Les caresses était déplacées, ça ne fait aucun doute à présent. Oh l'abruti, oh le con. Il voudrait disparaître sous terre pour se cacher, ce qu'il tente malhabilement en enfouissant la tête dans ses mains.

Seul, nu, avec une femme.
"Prenez-vous plaisir à ce que vous faites ?" Ça résonne sans sa tête et ça le choque. Il déteste l'instant. En somme, elle aurait dit "Vous aimez bien ça, hein, de me tripoter ?" cela n'aurait pas été pire...
Une grande envie de fuir le saisit soudainement, il entama le mouvement d'aller récupérer ses vêtements.
Après tout, il avait fait son devoir maintenant. La Princesse pouvait aller se faire voir.

_________________
--Desiree




Enfin ! semblent crier les muscles endoloris lorsqu’elle les relâche brusquement pour se redresser.
Les doigts graciles se referment promptement sur le poignet masculin, le bloquant dans sa fuite.


Pardonnez moi, Aimbaud. Il fallait que vous découvriez comment serait une femme que vous forceriez.

Une femme oui, pas qu’une épouse. N’avait-il pas dit qu’il serait soldat ? Noble, il serait parmi les commandants. Et s’il était impossible à un chef d’interdire le viol, au moins montrerait-il l’exemple à toute sa troupe, avec un peu de chance.
La blondine sourit, et se coula dans son dos, passant un bras autour de son cou.


Je sais maintenant que vous ne le ferez jamais. Et puis j’ai un peu exagéré. Au jour de votre mariage, votre épousée rejoindra la chambre nuptiale en robe de nuit, pas nue comme un ver. Il vous appartiendra d’être tendre avec elle, et de lui ôter ses habits quand vous lui sentirez l’envie d’être caressée peau à peau.

Elle parsema sa nuque de baisers, comme implorant son pardon, pressée contre lui, l’enlaçant fermement pour le maintenir. Qu’il comprenne bien que la fuite n’était pas une option, d’une part, et qu’il était beaucoup plus agréable de rester, surtout.

Une femme sans trop de personnalité réagira comme je vous ai montré. Si vous épousez une demoiselle qui ne s’en laisse pas conter, en revanche, elle vous enverra promener, de toutes façons.
Mais je vous fais confiance. Vous vous en sortirez très bien. Vous vous en sortez déjà très bien.


Et elle n’exagère qu’à peine. Il est certes malhabile, mais il est touchant, et il comprend tout ce que la catin, du haut de ses maigres aptitudes pédagogiques, tente de lui inculquer.
Les dents agacent un instant un lobe, avant qu’elle ne susurre :


Je suis fière de vous.
__________
Aimbaud
Il resta immobile dans la ceinture de ses bras, s'efforçant de respirer calmement. L'angoisse qu'elle lui avait refilé peinait à s'évaporer et elle laissait place, malgré lui, à une certaine rancoeur. Il haïssait qu'on se joue de lui.

C'était pourtant ce qui arrivait presque quotidiennement, puisque ses supérieurs et surtout sa tutrice rusaient constamment avec lui pour le tester, le faire aller droit, tramant d'incessants complots jusque dans le contenu de son assiette, les vêtements qu'il devait porter, ou les prétendues "hasardeuses" rencontres qu'on lui organisait.
Tout le monde savait déjà le scénario, mentait, s'amusait à le voir n'y rien comprendre.
On ne lui faisait confiance en rien, il était surveillé du coin de l'oeil dans la moindre de ses actions pour savoir si oui ou non, il avait les cartes en mains pour devenir ce on-ne-sait-quoi de grand personnage qui sortirait du moule où l'on comptait le faire entrer.

Visiblement, il n'obtiendrait la paix qu'au lendemain de son mariage. Et même une moins-que-rien de catin des bas-fonds parisiens s'y mettait, à tirer les ficelles... Il respira profondément pour faire passer la nervosité, la tête basse.


Ça n'était pas drôle.

Il était peut-être niais d'avoir cru à sa mise-en-scène, mais il avait des principes. Il était des choses sur lesquelles on ne devait pas tricher... D'abord il ne savait pas mentir, lui, c'était bien trop facile de le faire tomber dans le panneau. Et puis les gens qui jouaient la comédie allaient tout droit dans l'Enfer, comme les assassins. En somme la puterelle avait agit malhonnêtement à son encontre, qu'elle ait été payée pour ou non. Ça avait du mal à passer, bien qu'il s'efforçait à déglutir...

Amer et renfrogné, il croisa les bras pour marmonner.


Vous me faites un portrait déplorable de ma nuit de noces. Je n'ai pas le moins du monde envie d'y être.
_________________
--Desiree




Je sais, Aimbaud, j’en suis désolée, croyez moi.

Elle resserra légèrement son étreinte, posant sa joue fraiche sur une omoplate. Elle ne savait pas agir autrement. Elle n’avait jamais eu ce genre de contrat auparavant. Dépuceler des jeunes hommes, oui. Leur apprendre à être le parfait amant en une nuit, jamais.

Pardonnez moi Aimbaud. J’ai tellement de choses à vous enseigner en si peu de temps. Je n’aimerais pas être à votre place.

Elle voudrait qu’il voie son sourire rassurant, mais elle est derrière lui. Elle dépose à nouveau un baiser sur sa nuque, et finit par se détacher de lui. A genoux dans son dos, elle entreprend de le masser, du bout des doigts. Le massage, c’est sa réponse à toute angoisse. La sienne comme celle des autres.
Du bout des doigts, elle palpe, tâte, cherche les nœuds, dénoue les craintes. Il ne faut pas qu’il lui échappe. Elle profite qu’il ne puisse la voir pour mordiller un peu trop ses lèvres, inquiète. Pourvu qu’elle n’en ait pas trop fait.
Et pendant qu’elle roule la peau entre ses doigts, un murmure reprend, léger.


Je vous ai montré ce à quoi elle pourrait ressembler dans le pire des cas. Au moins, vous savez déjà que vous ne souhaitez pas revivre une situation. N’est-ce pas ?

Un nouveau baiser fut planté sur la nuque adolescente.

Mais vous devez comprendre que l’on ne va pas vous marier à une femme faite, Aimbaud, on va vous coller une pucelle ignorante des choses de l’amour entre les bras et vous devrez vous débrouiller avec.

Elle se rapprocha à nouveau, et finit par se glisser sur ses genoux, caressant sa joue. Elle y planta un baiser, et le regarda, souriant à nouveau.

Vous êtes beau. Vous lui plairez. Vous serez tendre avec elle et elle aimera vos bras. J’en suis sure.

Et elle était sincère. C’était rare.
__________
Aimbaud
Buté, l'oeil assombri par les sourcils, le Josselinière était bien parti pour tirer la tronche encore une demie-heure.
C'était le temps de "tirage de tronche" réglementaire quand il venait d'encaisser une gifle gantée du Duc son père, une remontrance humiliante de son maître d'armes, ou que la Mortain le forçait à boire un fortifiant particulièrement dégobillatif. Il restait donc d'ordinaire prostré sur lui-même en lançant des regards assassins à tout ce qui l'entourait, l'esprit tout entier absorbé à la répétition d'une certitude opiniâtre telle que "Fait chier. Fait chier. Fait chier.".
Et puis au bout de la demie-heure réglementaire passée à shooter dans des cailloux ou à frapper sur une pauvre table qui ne lui avait rien fait, il finissait par relativiser et retrouvait sa bonhomie naturelle.

Mais là, on eut pas à attendre une demie-heure puisqu'il y avait les caresses de la catin et ses baisers frais, qui tombaient sur son corps comme flocons. Ses mignoneries agissaient sur lui mieux qu'un baume, échauffant sa peau en pincements, labourant ses nerfs, diluant sa colère dans une parade de bienfaits.
Tandis que ses épaules et ses bras croisés se relâchaient, il en vint à oublier pourquoi il était fâché. Ses mains se trouvèrent ouvertes quand elle, petite reine indécente, retrouva sa place sur ses genoux. Confiant à nouveau, il recueillit sa chair de poule dans l'enceinte de ses bras avec un pauvre sourire.


Si vous le dites.

N'empêche, on ne lui ôterait pas de la tête que les femmes étaient un peu tarées. Qu'est-ce qu'il disait : changement d'humeur constant. Impossible de prévoir quand ça allait vous péter à la gueule.

Je ne vous en tiens pas rigueur... J'ai été surpris.

Traité de paix. Ses paumes réchauffèrent doucement les cuisses et le nez, derechef, vint sous le pavillon des cheveux blonds.
_________________
--Desiree




Reddition. C’est à ça que ressemblent les mots du jeune homme. Juste avant qu’il ne plonge le museau sous le rideau d’or pâle. Un bras rassurant vient entourer les épaules de l’apprenti, les doigts fins de la catin se glissent dans les mèches sombres de la coupe au bol. L’autre bras lui, glisse dans le dos, la main fraiche se pose sur la nuque. Le garder contre elle. Voilà ce qu’elle souhaite.
Un petit soupir lui échappe. Avec une brève pensée pour le seul homme avec qui elle peut se permettre de n’être pas professionnelle. Les lèvres se posent sur une tempe, pressées, immobiles un moment. La blondine restreint ses gestes, laissant à nouveau venir à elle son élève. Son client. Qu’importe le nom qu’on lui donne, du moment que le possessif est devant. Pour la nuit il est sien, et après la nuit elle aura laissé son empreinte en lui.

Elle se tait maintenant, elle estime avoir assez parlé. S’il a des questions, il saura les poser. Elle laisse pour l’instant les corps s’exprimer, et elle patiente, parce qu’elle a des doutes sur la volonté du jeune homme. Les mains sont elles posées sur ses cuisses parce qu’il a vu qu’elle avait froid ? (Si oui, il aurait mieux fait de l’enlacer à la taille et aux épaules) Ou bien peut être voulait-il se lancer dans une deuxième séance d’expérimentation sur sujet vivant, auquel cas elle le laisserait l’apprivoiser à nouveau. Elle ne brusque rien, parce qu’elle l’a déjà assez malmené pour l’instant. Il mérite bien de se sentir sinon aimé, au moins accepté et voulu contre elle.

Les doigts fins esquissent et effleurent, sur la nuque, les épaules, et descendent parfois même jusqu’au creux du dos. Mais pour l’instant, elle s’en tiendra à ça. Il est rare qu’elle soit aussi peu sure des attentes d’un homme, mais pour cette fois, la prudence est de mise. Elle ne voudrait pas le brusquer, lui coupant toute possibilité de l’interroger encore, ou parler, lui refusant le droit d’approfondir ses connaissances pratiques.

Silence, donc, pour l’instant. La main libre vient se poser légèrement au creux des reins masculins.

__________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, ..., 6, 7, 8, 9, 10   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)