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[RP] L'art de devenir un homme

Aimbaud
Sa fierté avait été piquée, et il eut bien envie de lui prouver en retour qu'elle avait eut tort de douter de lui. Dès lors qu'on ne le brusquait pas, il suivait de lui-même le droit chemin. C'était lorsqu'il était contraint et tourné en bourrique qu'il devenait intenable, Armoria en était témoin...
Alors aussi rancunier avait-il put être, il fut doux.

Il se soumit à des bécots qui, de prime abord calculés, lui devinrent petit à petit instinctifs et plaisants, dans la lenteur d'un moment de silence où seules les lèvres sur la gorge produisaient à chaque fois un clapotis discret. Et les doigts sur le grain de la peau, à peine un bruissement... À travers la pluie de cheveux blonds qui s'effilait sur lui à mesure qu'il épousait le matelas, les yeux fixes, il pensa à sa dame de Donges, à ses boucles et ses tresses compliquées où l'on se piquait les doigts à des épingles. Ça lui inspira de la tendresse. Il en vint à respirer dans la poitrine cette essence de parfum plus vulgaire qui faisait la différence. Ces seins mats contre sa bouche, qui n'avaient pas la pâleur d'écume des côtes bretonnes, mais la plaisante couleur de l'oubli... Il fut un peu amoureux.

Moins de précipitation dans le désir. Du temps, pour apprendre, suivre les petits mots qu'elle lui murmurait, et les endroits où elle l'amenait à placer la tête, les mains, le reste... Il n'y avait plus la surprise de la première fois, mais d'autres plus infimes nouveautés, allègres en partage. Avec des airs sérieux et des coins de sourire, un peu plus de voix dans les souffles aussi... Instants suspendus, menus tremblements.

Il en fut bien aise.

Le repos. Sur leurs peaux salées, accolées, quelques respirations méritées. Il se sentit chanceux bien que pécheur, très las aussi. Le menton logé dans le cadre de son épaule. Quand la fièvre retombe après une soirée éprouvante... Les âmes semblent calmes...

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--Desiree




Le repos du guerrier. C’est à cela que ressemble le tendre enlacement des corps. Un repos bien mérité que celui auquel goûte l’adolescent, entre les bras blancs de la catin. Un repos aux odeurs de nouveauté, pour la blondine habituée à de rapides ablutions et un retour au salon sitôt l’étreinte achevée.
Le nez contre les mèches brunes, elle inspire lentement, veillant le sommeil du jeune et prometteur amant. Elle avait bien travaillé, lui aussi, la Princesse serait contente, et elle riche. Et la frêle épouse – parce qu’elle ne l’imaginait que frêle et effarouchée, comme elle-même l’était du haut de ses douze ans, la première fois qu’elle avait été vendue – serait peut être satisfaite de son époux.

Une main effleure encore, par moment, la rondeur d’une épaule ou la cambrure des reins, mais bien vite, lasse elle aussi, elle cesse, et s’immobilise. La jeune femme voudrait pouvoir veiller le sommeil de son client, mais fatiguée par le trajet de plusieurs jours, la vie grandissant en son sein et l’heure déjà avancée de la nuit, elle ne put lutter bien longtemps. Bercée par le souffle régulier qui chatouillait son cou, elle n’eut bientôt plus qu’une envie. Fermer les yeux.

D’une dernière torsion du bras, elle tâtonna à la recherche de couvertures à rabattre sur les corps enlacés. Il est désagréable de dormir en ayant froid, elle le savait depuis l’enfance, et l’année presque complète de luxe qui s’était écoulée depuis son arrivée à la Rose Noire lui avait fait prendre goût à la tiédeur.
Quand ce fut chose faite, elle baisa encore une fois la tignasse brune, presque malgré elle, attendrie qu’elle était sur ce client si particulier, et ferma les yeux. Juste une seconde. Pas pour dormir, oh non, juste quelques instants, pour se reposer !
D’ailleurs, il ne fallait pas qu’elle dorme. Parce que s’il se réveillait et qu’elle dormait, ce serait une grave faute professionnelle. Et puis, elle ne savait même pas qui, au matin, viendrait chercher le jeune homme. La Princesse souhaitait-elle un compte rendu ? Elle devait certainement la revoir, puisque le paiement n’avait pas été effectué. Donc elle lui demanderait comment le garçon s’était comporté. Le garçon ? Le jeune homme ! Voilà ce qu’il était devenu entre ses bras.

Un sourire orgueilleux vint éclairer son visage, alors qu’elle sombrait pour de bon dans la torpeur du sommeil. D’un demi sommeil tout du moins, un sommeil à fleur de songe, comme toujours lorsqu’une autre personne était présente, dormir représente une insécurité. Elle se réveillerait au moindre mouvement de son jeune élève, certainement. Certainement.

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Armoria
Armoria était prévoyante pour son entourage. Fort peu pour elle-même, mais pour son entourage ? Une plaie de prévoyance, aggravé par un côté mère-poule plus que prononcé.

Et quand la prévoyance s'applique dans le cadre d'un dépucelage, ça donne ça :


Citation:


Monseigneur, le bonjour,

La présente a pour objet de demander votre aide. En effet, je me retrouve à devoir marier un jeune garçon. Et puisque le seul fait de trouver une épouse et de l'envoyer devant l'autel, à mes yeux, ne suffit point, puisque je m'estime responsable de la solidité de ce couple à venir, et parce que je reste persuadée que le ciment d'un mariage, outre l'entente des esprits, est celle des corps, j'ai trouvé pour ma pupille une catin qui saura le déniaiser, et lui apprendre les mystères du corps féminin. Il est essentiel, en effet, qu'il apprenne à contenter sa future femme, afin qu'elle demeure à ses côtés sans rien voir des autres hommes.

Cependant, j'ai conscience que le fait de forniquer avec cette catin, même si cela fait partie d'une nécessaire éducation, est tout de même un péché... Aussi, ayant eu cette idée, j'estime devoir m'assurer que l'âme du garçon n'en sera point lésée, et je voudrais que vous veniez le confesser dès le lendemain de son... apprentissage.

La chose se fera à Saulieu, en l'auberge de Joséphine, où je vous retiendrai une chambre. Vous pourrez ainsi le cueillir au saut du lit.

Respectueusement, et dans l'espoir que vous acceptiez,
Armoria de Mortain.


La lettre avait été envoyée en temps et en heure... Mais le clerc avait-il répondu ? Etait-il venu ? Hin hin hin... Vous le saurez plus tard.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
Bender.b.rodriguez
    Un long voyage, voilà ce qu'avait entrepris cet andouille de prêtre nommé Bender. Depuis Genève ou il avait cru bon de se rendre pour saccager du réformé, il avait du se faufiler telle un rat entre les fissures d'une défense volontairement desserrée. D'abord Saint Claude, un village de Franche Comté, puis Poligny, puis l'entrée en Bourgogne.

    La Bourgogne, cette terre, la sienne, qu'il avait quitté voilà plus de deux ans. Et quittée pourquoi ? Pour aller éradiquer l'hérésie à lui seul. Le résultat ne sautait pas franchement aux yeux, pire, certains pourraient oser penser que la situation s'était dégradée. Donc, la Bourgogne avec ses petits villages pittoresques, ses excellents crus de jaja, son fromage mirifique...etc.

    Alors qu'il faisait halte du côté de Chalon, il reçu une missive le priant de se rendre dans une auberge. Le religieux, prêtre de son état, ne put s'empêcher de lâcher une remarque à voix haute.


    Une auberge... une catin ? Bon Dieu... un nid à pécores oui...

    Même si aller fricoter avec le bas peuple n'était pas du goût du teutonique, fâché avec les odeurs de pieds et de sueur, habituelles effluves des pégus qui ne se lavaient qu'une fois l'an, la signature d'Armoria ne le fit pas hésiter.

    Il se rendit donc à Saulieu dans l'optique d'aller confesser un jeune puceau qui s'était fait déniaiser par une catin. Quelle époque vivions-nous pensa-t-il, époque où le sexe et la violence était donc omniprésents. Bender pensa que c'était mieux avant et que la jeunesse actuelle n'avait plus aucun principe, mais, l'argument de la princesse semblait juste et aussi, il décida de faire l'effort de passer outre son dégout pour la chose afin de participer à couler les fondations d'un couple qui ne devrait jamais se dissoudre.

    Il bifurqua donc vers le nord, sur son cheval, le fringuant Wilson, en direction de Saulieu.

    [Une journée de cheval plus tard...]

    Saulieu, Bender y était déjà passé mais n'avait jamais pris le temps d'y faire halte. Il faut dire qu'à l'époque, il s'agitait dans tout le diocèse d'Autun pour remplacer un évêque aux abonnés absent. Il courrait d'une cure à l'autre dans l'espoir de satisfaire tout ce petit monde, petit monde qui n'était d'ailleurs jamais content. La journée de cheval avait été harassante et le religieux en avait les fesses durcies et tuméfiées. Les pavés bourguignons créaient de vraies secousses et le manque d'habitude des équidés avaient terminé le travail. Si à cela, on ajoutait que le cureton avait les bourrins en horreur, surtout rapport à l'odeur, on comprenait aisément que sa journée, il l'aurait échangée avec n'importe quel mineur, pourvu qu'il ait eu une flasque de pinard.

    Alors qu'il déambulait dans le centre du petit bourg, il demanda son chemin, faisant un effort quasi surhumain pour dépasser son dégout des odeurs de bouses et de fumier; on lui indiqua sans fioritures la direction de l'auberge de Joséphine.


    Merci mon brave, le Très Haut vous le rendra... enfin, j'espère.

    Bender se rendit aux porte de l'établissement de passe, y arnacha son fier destrier, aussi crotté qu'une mule qui a travaillé aux champs pendant dix jours. Il pénétra dans l'établissement et se dirigea vers le comptoir et héla dans l'espoir d'avoir une réponse. Il était subjugué par les lieux et se demandait si une maison de passe ressemblait toujours à ce genre d'endroit. Il chercha du regard et traversa la pièce en prenant garde de ne pas se vautrer les pieds dans sa teutonique tunique. Oui, il aimait à voyager affublé de la croix blanche et noire qui symbolisait cet ordre respecté de tous, ou presque. Bon, il savait qu'ils passaient souvent pour des tarés, rapport à leur furieuse envie de cramer tout hérétique entrant dans leur champ de vision, mais bon, il adorait cet uniforme qui lui permettait de se la péter un peu quand même.

    Lorsqu'il fut arrivé au bar, il s'y accouda et chercha le tenancier des yeux puis osa d'un ton fort et élégant à la fois :


    Holà du pécore ! Je suis Bender, prêtre aristotélicien, y parait qu'y aurait une chambrée pour moi ! C'est Dame Armoria qui me l'a réservée... y a quelqu'un ?

    Le religieux patienta en buvant une gorgée de chartreuse de la flasque qu'il avait toujours sur lui. Il vérifia l'oreille qu'elle était encore suffisamment pleine pour tenir un siège.

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Aimbaud
Quelques heures avaient filé, dans le lin et la laine. Un sommeil profond s’était emparé du garçon et de la catin, malgré l’étrangeté de dormir à deux pour la première fois, de sentir contre soi une autre cadence de cœur et un souffle étranger. Mais il s’en accommodait bien, notre Aimbaud. La nouveauté avait du bon. Loin de lui étaient les soucis passés et à venir, dissous dans un tissu de rêves desquels s’échappaient parfois un marmonnement.

.. tenir un siège..

Il pouvait tenir un discours en dormant, remarquez. Possible même qu’en lui posant clairement une question, il était apte à vous répondre sans s’éveiller. Très dangereux pour ses combinaisons de coffres et autres codes secrets…

... gnmh… levier d’catapulte..

Une grosse voix se répercuta dans la soupente de la chambrée, en contrebas. Aimbaud inspira en tiquant légèrement, le nez contre la peau tendre d’une épaule. Le parfum musqué le rasséréna, la chaleur du corps était trop agréable pour qu’il pense à bouger d’un poil. Il s’agrippa tranquillement au sommeil, sans se douter le moins du monde de la couleur des événements à suivre.

.. hm joli tir..
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--Desiree




Pas vraiment lourd ni complètement profond, le sommeil de la blondine. Elle s’est éveillée plusieurs fois dans la nuit. Pour réajuster une couverture. Remuer légèrement. Parce qu’elle l’avait entendu parler près de son oreille, ou soupirer. Pour s’assurer qu’il dormait bien. Pour se lover un peu dans l’étreinte, pour avoir plus chaud. Parce que ses pensées étaient tournées vers un géant qui savait si bien l’étreindre, justement.
Allez savoir.
Elle ne dormait pas vraiment. Elle aurait tout le loisir de se reposer dans le coche et, elle l’espérait, une nuit complète de sommeil dans son lit, de retour à la Rose avec son beau pourboire.

Enlaçant fermement l’endormi, elle oscillait entre veille et sommeil. Bercée par son souffle et réveillée par ses rêves. Elle en saisissait parfois quelques bribes, quand il murmurait. La plupart du temps elle se contentait de resserrer son étreinte.
Il lui tardait le matin. Avec un peu de chance, on ne lui demanderait pas de partir immédiatement, et elle pourrait jouir du lit et de la chambre pour elle seule, et peut être même, comble du luxe, d’un autre bain.

Sinon… Elle repartirait fatiguée et avec l’odeur de la nuit sur elle. Y rajoutant la satisfaction de l’évidente jalousie de son Gardien. Et rien que ça, ça lui permettrait d’endurer le trajet de retour vers Paris.

Oui… Mais en attendant, elle essayait de se reposer au mieux.

__________
Armoria
Duchesse ? Bonjour, j'vous attendais point si tôt...

Le bonjour, Joséphine. Des nouvelles de cette nuit ? Aucun mauvais écho ? Le prêtre est-il arrivé ?

Joséphine, l'aubergiste de Saulieu, comme bon nombre de Bourguignons, continuait à appeler Armoria duchesse : un clin d'oeil un peu tendre au passé. Elle montra une table d'un geste du menton. Sur la table, un homme affalé.

L'est là, l'prêtre, Duchesse. Supporte point l'alcool. J'voulais m'confesser, mais il est tombé avant.

En réalité, il avait fallu bien plus qu'un verre ou deux. Mais Joséphine était aubergiste, d'une part, et aubergiste à Saulieu d'autre part. Ajoutez à cela le fait qu'elle avait plus d'une fois servi à boire à Sebonemo, et vous comprendrez qu'elle avait la mesure large en matière d'alcool.

Armoria s'approcha de l'homme. Il ronflait. Ah, et puis il bavait, aussi... Et... Etaient-ce des mots salaces qu'elle l'entendait balbutier, et qui lui firent lever le sourcil droit ? Elle secoua la tête comme pour chasser cette idée : un prêtre, allons ! Sa main se posa sur l'épaule de Bender, et elle le secoua - décidément - avec douceur mais fermeté.


Mon père ?

... Elle finit par réussir à l'amener à l'étage, devant la porte où Akator et le garde de la catin montaient la garde. Non sans prendre quelques nouvelles de la nuit-de-chine-nuit-caline-nuit-d'amouuuuuuuuuur.

Le prêtre et la blonde altesse entrèrent dans la chambre, en passant par la porte de la pièce contigüe.


Aimbaud ? Bonjour, voici le prêtre Bender.

Tiens, au fait, est-ce que j'ai pensé à frapper avant d'entrer ? songea-t-elle un peu tard.
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Bender.b.rodriguez
    Bender avait beuglé à s'en faire péter la voix pour faire sortir la tenancière des cuisines. Lorsque Joséphine se pointa, elle ne fut pas surprise de voir un religieux dans sa taverne. Le prêtre n'en fut pas pour autant désemparé. Il osa :

    Bonjorn chère aubergiste... Joséphine je présume. Y parait qu'on m'a réservé une chambre, sa Grâce Armoria.


    Regardant autour de lui, il jeta son dévolu sur une tablée désespérément vide et ajouta :

    Avant d'aller plonger au pays des songes, je vais m'en jeter un ou deux. Vous pouvez m'apporter du pif à la table là-bas ?

    Bender s'assit sur la table sortit un parchemin, une petite fiole et une plume puis se mit à écrire. Tout en grattant le papier, il réfléchissait à haute voix...

    Comment te dire... pendant si longtemps... au tréfonds de mon âme et de mon cœur... chasteté un jour, chasteté toujours... mouais... ça devrait aller ça...

    Alors qu'il était perdu dans ses pensées, Joséphine le dérangea et lui déposa un blanc de Bourgogne, un cru comme Bender n'en avait plus bu depuis des lustres. Il la remercia et lui rétorqua :

    Enfin du pinard, du vrai... parce que la piquette de Guyenne, je vous raconte pas la misère.

    La soirée, le religieux la passa le nez dans ses parchemins et la tête dans le jaja. La soirée fut épique, les vers s'enchainaient sur le papier et les verres sur la tablée. Bender ne compta pas les bouteilles de vin plus qu'il ne compta les bouteilles d'encre. Si bien que, tard dans la soirée, il finit par avoir la tête en dedans et s'endormit comme une vieille atteinte du typhus, sur sa table.



    [Au petit matin avec la marque de la table sur la joue]



    Rhooo...pshiiii... tes fesses sont comme tes brioches... délicieuses...


    Bave étendue sur le bois et ronflements entrecoupés de quelques phrases salaces jetées sans même s'en rendre compte, Bender pionçait comme un môme lorsqu'une voix le tira des bras de Morphée. Quelqu'un l'appelait mon père, voilà bien longtemps qu'on ne l'avait pas appelé ainsi. Il ouvrit un œil, décolla sa joue de la table non sans effort et ravala le filet de bave qui coulait encore de la commissure de ses lèvres. Il ouvrit le deuxième oeil dont le Très Haut l'avait affublé et tenta difficilement de faire le point pour focaliser sa vue sur l'individu qui l'interpellait. Au bout d'un instant, il reconnu le doux visage d'Armoria, il tenta de se relever pour se donner un peu de contenance mais se fracassa le museau sur le sol. Prenant appui sur le bord de la table, il parvint à se remettre d’aplomb puis lança :

    Salut votre grâce... j'en ai pris une bonne hier... désolé. Ça faisait un bail qu'on m'avait pas appelé "mon père", je vous l'avoue.

    Bender acheva de se relever et dut faire un effort incommensurable pour réussir à suivre Armoria à l'étage. Là, il tomba sur deux type à l'air louche qui poireautaient devant une porte. Il se demanda s'ils étaient du genre à fricoter ensemble pendant que dans la chambre, ce petit monde s'envoyait en l'air. Il toisa ce qui lui sembla être deux dégénérés tout en restant dans les pas de la princesse. Lorsque celle-ci entra sans frapper et dévoila son identité, Bender découvrit deux corps totalement nus : un jeune damoiseau et une... femme. Il garda son calme pour ne pas brandir sa médaille aristotélicienne en hurlant des propos affreux et contenant leur lot de bûchers, vices, péchés et autres aberrations du genre. Il se contenta d’esquisser un sourire et de lancer :

    Salut la compagnie ! Je sens qu'on va bien s'amuser, pas vous ? Donc, je suis Bender Rodriguez, prêtre aristotélicien, pour servir le Très haut et ma gloire... heu, Sa gloire.

    Le religieux attendit une réaction avant de se jeter dans la bataille...

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--Desiree




Elle sursaute quand on entre dans la chambre, mais elle n’est pas vraiment surprise. Elle ne dormait pas vraiment de toutes façons, et elle avait entendu les voix de l’autre côté de la porte.

Pas franchement pudique, elle réalisa cependant assez rapidement qu’elle avait affaire à un religieux. Froncement de nez. Le pauvre ne devait pas être un habitué des bordels, au vu de sa réaction… ou peut être que si, au vu de la manière qu’il eut de les aborder.
La blondine préféra jouer le jeu des apparences, et ramena sous la couverture les bouts d’elle qui dépassaient. A savoir une cheville et le pied allant au bout, un bras et la main qui va avec, ainsi que deux épaules. C’est avril, et les nuits sont fraiches. Si elle avait veillé à ce que son jeune client n’ait pas froid en le couvrant régulièrement au gré de ses mouvements, il n’en restait pas moins qu’il était une chaufferette ambulante, et qu’elle avait fini par se décoller un peu de lui et avait mis un pied à l’air.

Tirant le restant de draps jusqu’à son menton, il est fort possible que le jeune corps masculin se trouvât à nu. Elle ne le regarda pas, trop perplexe. Un prêtre ? Que passait donc par la tête de la Princesse ?


Mon Père, Princesse… Bonjour.

Elle avait hésité une fraction de seconde. Et décidé que la révérence serait fortement inappropriée. Elle s’était donc contentée d’un bref salut, passant l’Eglise avant la noblesse. Elle n’était pas certaine d’avoir bien fait. Mais il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas vu de religieux que son âme en était déjà toute émoustillée.
Il faut dire que la blondine était pieuse. Elle se savait pécheresse. Mais qu’y pouvait-elle, pensait-elle en son fort intérieur, si le Très Haut l’avait voulue catin ?
Rien. Alors elle allait très régulièrement faire ses dévotions au petit autel du bordel. Et allait parfois à la messe quand elle en avait l’autorisation – ce qui arrivait souvent, la Rouge étant fort pieuse aussi.

Une main se glissa prudemment – et à l’abri des regards, sous la couverture – pour aller secouer délicatement l’épaule masculine.


Aimbaud ? Réveillez vous. Vous avez de la visite je crois…

Et ça risquait fort d’être amusant !
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Aimbaud
Mh.. mHein ? Eh. AAAAHH !

Furent les premiers mots d’Aimbaud quand, secoué par une main amicale, il ouvrit difficilement l’œil, et que sa première vision au réveil fut celle des deux visages aux sourires inquiétants penchés sur lui. Il s’arqua dans un sursaut avec une mine épouvantée.
La surprise à peine passée, une deuxième vague d’épouvante le saisit en réalisant que le charmant couple présent au pied de son lit n’était autre qu’un homme de foi, et son pire cauchemar faite femme, la Mortain. C’est là qu’intervint un immédiat déplacement de son centre de gravité, adjoint à un glissement de traversin. Le tout dirigé vers la descente du lit. Une table de chevet résonna dans un son creux, très vite suivit par un gémissement déchirant.


AAaïïeuh…! Gniiiih.

Après un court instant, Aimbaud réapparut grimaçant, en se tenant le crâne, vêtu du peu capable de lui préserver un semblant de dignité face à une princesse de France et/ou un religieux parfaitement inconnu : un pan de drap qu’il tira maladroitement à lui, luttant avec Desirée pour en obtenir un bout. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’avait pas l’air réveillé. La bosse qui enflait sur sa boîte crânienne, et ses yeux qui peinaient à s’ouvrir l’empêchaient d’être trop conscient de la situation… Fort heureusement car s’il avait eu tous ses esprits, il eut compris que c’était sans nul doute la plus grande minute de honte de sa vie. Il le réaliserait plus tard, on y échappe pas…

h… Altesse… j.. euh. Mon père…

Ah, il commençait à réaliser !
La tête basse, presque rentrée dans les épaules et les bras près du corps, il avala une salive difficile à passer, en mode « Je m’adresse au parquet parce que c’est mon seul ami. »

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Bender.b.rodriguez
En son for intérieur, Bender se disait que,hormis une rencontre avec Odoacre de Corinthe, il n'avait jamais connu aussi perverse situation. Il sourit du coin des lèvres et afficha une mine à la fois réjouie et déconfite. Aux côtés d'Armoria qui l'avait introduit, il fixait la scène tout en écoutant la catin et le jeune déniaisé baragouiner quelques mots.

Mon Père, Princesse… Bonjour.

h… Altesse… j.. euh. Mon père…


Le prêtre avait envie d'éclater de rire mais il su instantanément qu'il perdrait ainsi toute crédibilité au yeux du jeune novice. Ainsi, il préféra s'abstenir et froncer les sourcils comme pour paraitre offusqué. Il se tourna vers Armoria et questionna d'un ton circonspect :

C'est donc le jeune novice que je dois confesser, n'est-ce pas ?

Armé de son plus beau sourire, il ajouta :


Par contre, j'espère que vous avez pas l'intention de me refiler la catin derrière hein ? Parce que là, y en a au moins pour trois mois de boulot...

Le teutonique savait ce qu'il avait à faire, bien qu'il n'ait pas de lieu approprié et qu'il allait devoir officier dans une chambre de passe, ce qui ne l'enchantait guère, il s'avança vers Aimbaud et lui demanda :

Bon, on s'y met ? A moins que vous souhaitiez que je vous beurre quelques tartines avant ? Ou encore, peut-être avez-vous besoin de remettre le couvert avec... heu... la damoiselle de joie qui vous a déniaisé ?

Regardant autour de lui, scrutant la pièce de son oeil aguerri et lubrique, Bender paraissait tel un aigle à la poursuite d'une grosse belette coincée sur une étendue d'herbe rase. Il fit le tour de la chambre, vérifia les recoins, regarda derrière les rideaux puis sous le lit et se tourna vers Armoria :

Bon, tout me semble en règle. Je dois bien avouer que je suis pas bien chaud à l'idée de confesser dans une maison de passe, mais bon, si c'est pour sauver l'âme de ce pauvre pêcheur... par contre Vôtre Grâce, il va nous falloir un peu de solitude. Je ne peux rien confesser dans ces conditions, désolé. Et il va me falloir m'assurer que la porte est bien gardée et aussi que personne n'entend ce que nous disons. Ben voui, si tout le monde entend, c'est plus le secret de la confession, déjà que j'ai pas de confessionnal...

Subitement pris d'une idée de génie, Bender fit quelques pas pour sortir de la chambre, et ferma la porte derrière lui, sans un mot. Là, il tomba devant les deux gardes qui n'avaient pas bougés d'un poil. Il se permit :

Ah mais vous êtes encore là vous ?

Puis, sans leur laisser le temps de répondre, il cria :


ALLEZ-Y, PARLEZ NORMALEMENT POUR QUE JE ME RENDE COMPTE ET QUE JE VOIS SI ON ENTEND OU PAS !
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--Desiree




« Complètement cintré ! » était le seul descriptif qui venait à la blondine face au curé. Déglingué du ciboulot. Fou à lier.
Mais drôle. Indubitablement drôle.
Pauvre Aimbaud !
La catin était bien désolée du tour que prenait l’apprentissage de son jeune élève. Si cela n’avait tenu qu’à elle, elle aurait continué dans la sensualité. Après tout, il n’était pas désagréable de l’avoir entre les bras, celui là. Et il était un client qui rapportait gros.

Profitant que toutes les attentions étaient tournées vers le prêtre, elle se glissa dans le dos d’Aimbaud, cachant sous le drap la main qu’elle avait posé dans son dos. Un chuchotis fugace entre deux vociférations religieuses, le nom d’un bordel accolé à « Paris ». Presque un baiser. Et un mouvement rapide pour récupérer au sol, de l’autre coté du lit, la chainse abandonnée la veille. Presque décente dans le vêtement de dessous immaculé, elle abandonna les draps et le jeune homme, profitant de l’absence subite du curé.

La cotte fut récupérée, dépliée, lissée, enfilée, le laçage noué, et le corset laborieusement renoué. Le rose lui vint presque aux joues quand la pensée qu’il aurait été plaisant d’avoir les mains masculines pour l’aider lui vint. Pas très professionnel. Pas du tout, même.

Devant la porte, le curé s’égosillait. Puisqu’il fallait parler…
Elle revint vers le lit, y déposa les vêtements de son élève, pliés avec soin. Et inclina respectueusement la tête vers la Princesse. Elle voudrait certainement savoir comment la nuit s’était passée. Et la blondine, elle, voulait son pourboire.


Altesse…

Voilà, si le curé n’avait rien entendu, alors il reviendrait confesser le pauvre Aimbaud. Si elle avait su, elle aurait aimé lui dire de ne rien en croire, et que la sensualité était bonne, et que le plaisir était bon aussi. Elle ne comprenait pas que la Princesse détruise si vite ce qui lui avait été si délicat à construire. La confiance en soi d’un trop jeune homme.
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Aimbaud
Confesser ? Beurrer des tartines ? Remettre le couvert ? Aimbaud observait le prêtre, les joues cuisantes et la bouche bée d'incompréhension. La présence de la Princesse d’autre part lui coupait tous ses moyens. Même dans les situations où il était vêtu de pied en cap, elle avait le chic pour le confondre de malaise. Alors quand elle le surprenait sans son linge, et entre les bras d’une femme, lui, pourtant d'ordinaire à cheval sur le protocole… Il n’en menait pas large.

Crispé comme une corde de cithare, il parvint tout juste à hocher légèrement la tête aux murmures de Désirée et garda le regard fixement braqué vers une extrémité la pièce en entendant les froissements des habits qu’elle renouait. Il lui aurait bien parlé, dit quelque chose de sympathique, un « Au revoir. », un « C’était chouette ! » ou un « Me LAisseeEEez PAÂaas ! ». Il aurait bien dit n’importe quoi, mais il était trop noué d’appréhension pour émettre le moindre son. C’était comme lorsqu’il cauchemardait qu’il se rendait à une cérémonie d’allégeance en pyjama : total déshonneur.

Mais bon bref, il allait bien finir par retrouver l’usage de la parole… une fois sûrement qu’il aurait renfilé les habits soigneusement pliés par la catin. Ce qu’il se précipita de faire en se rasseyant sur le lit, dans un pagne de draps, passant la tête dans le col de sa chemise.

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Bender.b.rodriguez
Le curé regardait les deux oiseaux qui lui faisaient face, avec un air totalement ahuri. Il observait le moindre de leur trait et se demandait comment il était possible d'en arriver à faire un travail comme le leur. En effet, Bender pensait que passer son temps à glandouiller devant une porte dans l'espoir qu'un malandrin vienne la défoncer alors qu'il la savait gardée, était soit une sacrée planque, soit un véritable boulot pour consanguin. Il ne put s'empêcher de leur rétorquer :

-"Ben mon colon... vous vous emmerdez pas quand même ! Et je parie que vous êtes grassement payé pour passer la majorité de votre journée à pioncer comme deux nourrissons, hein ?"

N'ayant eu aucune réponse ou n'ayant pas suffisamment prêté attention aux évènements, le curé décida de rentrer à nouveau dans la pièce. Il appuya sa main avec force sur la poignée de porte et poussa avec vigueur, entrant un peu comme une furie dans la pièce du délit. Là, armé d'un regard à moitié fou et à moitié vinifié de trente ans, il lâcha un large sourire tout en lançant à la cantonade :

-"J'ai rien entendu, ça fera l'affaire. De toutes façons, on a pas mieux sous la main et je refuse de confesser aux latrines."

Il observa la princesse avec un regard à la fois doux et légèrement lubrique, puis regarda la catin d'un air inquisiteur, entre dégoût et désir de la prendre ici et tout de suite pour lui montrer comment la religion pouvait le remettre sur le droit chemin. Enfin, son regard se posa sur le loustic qui devait se faire confesser pour avoir œuvré comme un maçon toute la nuit avec la pècheresse tentatrice. Le cureton le regarda s'habiller tranquillement et lui déclara :

-"Vous voulez peut-être que je vous file un coup de main ? A moins que vous préfériez que ce ne soit Sa Grâce qui vous rhabille ?"

Laissant échapper un petit rire à la fois sadique et amusé, il ajouta sans laisser le temps de répondre :

-"Allez, magnez-vous donc le train mon ami, vous lambinez là. J'ai pas que ça à faire et je pense que ça va être long..."
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Aimbaud
Je ne lambine pas..

Mâchonna Aimbaud entre ses dents en s'empêtrant dans les boucles de sa ceinture. Ses vêtements se re-ficelèrent, re-boutonnèrent, re-bouffèrent, sans trop que samedi ne se confondit avec dimanche. Les femmes s'acheminèrent vers la sortie. La porte se trouva à nouveau close.
Un nouveau tête-à-tête... Et la compagnie du prêtre Bender décidément, s'annonçait nettement moins aimable que celle la catin parisienne.

Le jeune Josselinière était d'ordinaire révérencieux envers les hommes de foi, mais ce cul-bénit là, qui jurait comme un charretier et sentait l'eau de vie à plein nez, ne lui inspirait que mépris. Il ne se priva pas de le faire savoir en observant la défroque du prêtre, les yeux allant des grolles à la tonsure, avec un air peu convaincu.

Toujours assis, les bras désormais croisés, il réfréna un bâillement avant d'entamer.


Bon bah... Confessez-moi mon père parce que j'ai péché.
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