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[RP] L'art de devenir un homme

Armoria
Sidérée. Elle était tout bonnement sidérée, et à la fois désolée pour Aimbaud. Certes, elle avait trouvé le prêtre dans une situation qui à la base n'inspirait pas la plus grande des confiances, mais... C'était juste une énorme catastrophe.

Si seulement Baronsengir avait pu être là ! Interdite pendant les saillies - pas celles d'Aimbaud sur la catin, saillies au sens figuré du terme, hein - elle s'était mise à se mordiller les lèvres, dévorée de l'envie de foutre dehors le clerc indélicat, et empêchée de le faire parce que... Bah vous avez déjà vu une bigote envoyer bouler un curé, vous ?

Elle n'eut que le temps d'un regard désolé vers le jeune homme, et dut entraîner la catin à sa suite, dans la chambre voisine. Une fois la porte close, elle se laissa cependant aller, le dos contre le panneau de bois, dans une gestuelle de quasi-abandon.


Mon Dieu, pauvre garçon... Si j'avais su, j'aurais attendu mon propre confesseur. Ce prêtre...

Se mordillant l'intérieur de la joue, d'abord parce qu'elle avait failli critiquer un curé, ensuite parce que c'était devant une catin qu'elle avait failli le faire, elle se signa, se redressa de toute sa petite hauteur, dignement, et alla s'assoir sur une chaise.


Bien ! Alors ?

Bah oui, tout de même, hein... Chez Armoria, la faiblesse, ça durait rarement longtemps.
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Vous pouvez utiliser mes lettres RP.Héraldique
--Desiree



Alors ? Au rapport.
C’était bien la première fois qu’elle faisait ça la catin, commenter les prouesses de son client. Surtout les premières prouesses. Pauvre Aimbaud. Même la Princesse avait eu l’air un instant effarée par l’homme qu’elle avait fait entrer.
Néanmoins, une fois seule avec sa cliente – car le client est celui qui paie, n’est-ce pas ? – la blonde catin ne put réprimer un petit sourire.
Elle avait bien travaillé. Elle était assez fière d’elle-même. Elle ne pouvait s’empêcher de l’exprimer.


Votre protégé fera un amant parfait pour une épouse, votre altesse. Il a à chaque fois été attentionné et attentif, et tendre. Une pucelle y trouvera son content.

Elle s’applique la putrelle, elle prend bien garde de ne pas oser croiser le regard de l’autre blonde, celle qui trône dans son fauteuil comme le ferait un monarque. Mais elle n’a pas pu s’empêcher de glisser que le garçon avait remis le couvert rapidement. Après tout, la vigueur devait être importante aussi, chez un homme qui devait concevoir un héritier rapidement, pour la gloire de sa maison.

Elle reste silencieuse après sa courte déclaration, elle ne sait pas bien jusqu’à quel point Armoria veut connaitre les détails de l’apprentissage du jeune homme qui devait souffrir de mille morts de l’autre coté de la porte, interviewé par le curé.

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Bender.b.rodriguez
Citation:
Bon bah... Confessez-moi mon père parce que j'ai péché.


Le prêtre, homme de foi curieux s'il en est mais grand connaisseur du dogme, remarqua l'air avec lequel le jeune bourgeois le reluquait. Certes, il ne prenait guère de pincettes pour lui parler, mais il ne voyait pas pourquoi il fallait traiter les jeune nobliaux mieux que les autres. Bender n'était pas du genre à faire des ronds de jambes aux cardinaux, il n'allait pas en faire à des fils de nobles. Il regarda l'homme d'un œil légèrement plissé puis, affichant un sourire un tantinet malsain, il rétorqua :

-"Donc, déjà, nous commençons dans le vif du sujet. Très bien. Vous avez péché, mais encore ? Non, parce que vous m'avez pas l'air d'avoir vécu un grand nombre de printemps, donc, je m'étonne que vous ayez une vision clair et nette de ce qu'est "pêcher". Qu'est-ce que vous appelez pécher ?"

Là, dans son cerveau arrangé bien subtilement mais totalement de manière aléatoire, le curé se dit que si l'homme lui faisait une blague sur la pêche au merlan, il lui retournerait une grande claque à travers le museau, juste par principe. Bender s'assit sur le lit avec un air distrait puis, se rendant compte de ce qui s'était déroulé, arbora une mine dégoutée avant de prendre une profonde respiration et de compléter :

-"N'ayez crainte, tout ce que vous direz ne sortira pas d'ici. Une fois la confession achevée, une fois que vous aurez reçu l'absolution et que vous aurez votre pénitence, j'oublierais jusqu'au moindre mot que vous avez prononcé devant moi. Je sais que j'ai l'air de manquer de crédibilité, mais je suis prêtre confirmé mon jeune ami. Sachez que vous pouvez avoir une totale confiance en moi. Allons, je vous écoute donc."

Assis à côté d'Aimbaud, le prêtre laissa un sourire apparaitre sur ses lèvres et tenta de faire des yeux doux au jeune homme. Un instant, il imagina que cela pourrait être mal interprété, puis, effaçant cette idée en un instant, il pensa qu'il allait mettre le jeune homme dans de bonnes dispositions.
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Aimbaud
Ouh... Qu'il était tôt pour avoir une conversation sur le Dogme... Semblait penser Aimbaud, tiquant légèrement à chaque parole du prêtre en affichant malgré-lui une tronche d'enterrement. Et qu'est-ce qu'il allait le saouler, ce prêtre, avec le "B, A : BA" de l'aristotélisme (le genre de chapitre qu'on lui faisait lire à 5 ans dans des manuscrits cartonnés parsemés d'illustrations basiques toutes collées par des miettes de brioche)...

Bonne pâte, il passa la main sur son visage en cherchant dans ses souvenirs.


Eh bien, pécher c'est... Quand on est pas vertueux. Enfin... Quand on ne suit pas la volonté du Très-Haut.

Certes, il n'était pas bien réveillé. Mais fallait pas le prendre pour un lapin de trois semaines... Le péché, la repentance, la miséricorde divine, tout ça, bla bla, il connaissait un poil le sujet. A la maison Josselinière, on ne laissait pas les héritiers dans l'ignorance de la foi.

Bon, j'y vais ?
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Bender.b.rodriguez
Bender regardait ce jeune homme, chose qu'il en pouvait habituellement pas faire dans un confessionnal. Il fallait dire que la plupart du temps, les confessions, ça le faisait ch*ier tellement c'était barbant. Lui, il n'aimait pas entendre les malheurs des uns et des autres, et pire que tout, il n'aimait pas la réaction des gens lorsqu'il leur collait une pénitence qu'ils jugeaient trop dure. Ainsi, se retrouver aux côté d'un type qu'il pouvait regarder en même temps qu'il le confessait l'intriguait. Il allait pouvoir savoir si cela changeait ou non les choses. Oui, dire ses péchés sans affronter les yeux inquisiteurs d'un padré presque taré était probablement moins compliqué que de le faire sous son regard à moitié fou.

Il observait donc le jeune homme de la tête au pieds, imaginant dans quelles positions il avait passé la nuit et se disant qu'il manquait pas d'air à se la jouer jeune novice devant lui. La question qu'il lui avait posé n'avait aucun sens, à priori, mais le curé en avait tellement entendu qu'il préférait mettre les choses au clair d'entrée de jeu, qu'on ne lui sorte pas le coup de l'eucharistie ou du sang de Christos. Lorsqu'Aimbaud débita deux ou trois mots sur le péché, le prêtre acquiesça d'un signe de tête montrant son approbation. Vin ensuite le fameux :
"J'y vais ?"

Le padré regarda Aimbaud, lui fit un sourire que beaucoup qualifieraient de malsain, puis enchaina :

-"Ah mais bien entendu, allez-y, je suis tout ouïe..."

Bender croisa ses bras et attrapa sa barbichette de sa main gauche tout en posant son index sur ses lèvres, se donnant un air faussement réfléchi, tentant de ne pas être déjà ennuyé par ce qu'allait dire le jeune héritier de la maison Josselinière.
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Aimbaud
Alors euh...

Raclement de gorge, coup d'oeil en coin au prêtre pas net, rajustement de séant sur le matelas comme si on avait des picots sous le derrière. Grattouillage de nuque, petit reniflement, bref passement de pouce sous le nez, à l'emplacement du no-moustache-land. Croisement de mains. Pianotement de doigts. Craquement de phalanges.
En gros : recherche de mots.


Donc hum... J'ai... Manqué de respect à la contesse d'Igny un soir en soulignant qu'elle avait un balais coincé dans le... J'ai été désobligeant quoi. C'est sorti tout seul, mais j'ai regretté immédiatement après l'avoir prononcé. C'est une personne de rang, et je n'ai vraiment pas été digne du mien ce soir là... Il faut dire que, enfin, je crois que j'ai tendance à céder à la colère. L'autre jour tenez j'ai fait donner trente coups de bâtons à un valet de Corbigny pour avoir brisé la sculpture en pâte-à-sel que ma soeur m'avait offert pour la fête des frères. Hors j'ai réalisé juste après que c'était moi qui l'avait balancée contre un mur dans un mouvement d'humeur : c'était le jour où mon père avait bloqué mon forfait de pigeons voyageurs, je crois bien, alors que j'étais en pleine correspondance avec, euh, une noble dame de Bretagne. Bref, j'ai été impulsif et injuste... Aussi... Je me suis un peu mis sur la tronche avec le baron d'Itre, et pas vraiment dans les règles du duel. J'ai cru pouvoir prouver ma valeur, hors... C'était... immature et nullement glorieux. Sinon j'ai passé la nuit avec une catin. Hum. Voilà.

Raclement de gorge. Coup d'oeil en coin au prêtre. Moult autres signaux de détresse...
Est-ce que ça allait passer comme ça ?

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Bender.b.rodriguez
Les yeux à moitié plissés, les lèvres étirées et les tendons du cou saillant, Bender écouta le jeune homme. Il lui sembla qu'il était plutôt mal à l'aise et ne chercha jamais à le détendre par une attitude qui l'aurait décrispée. Non, son rôle était bien de faire loi avec sa foi. Il prit un air étonné et plutôt perplexe lorsque Aimbaud tenta de noyer le poisson en racontant rapidement quelques inepties concernant son caractère colérique. Il remarqua avec quelle habileté il relégua l'histoire de la catin en fin de phrase, espérant visiblement que cela passerait inaperçu. Le Teutonique sourit. Il fronça les sourcils et fixa Aimbaud avec une certaine noirceur dans ses yeux. Le prêtre lança :

-"Excusez-moi mon jeune ami, mais vous comptez vous en sortir ainsi ?"

Un sourire, cette fois, vraiment malsain, un regard appuyé, la main qui se pose sur la cuisse charnue du jeune homme, et une voix mielleuse :

-"Je veux TOUT savoir... dans les moindres détails. Enfin, n'allez pas me raconter les positions que vous usâtes pour satisfaire vos penchants pour la chair, mais vous n'imaginez quand même pas que je vais me contenter de ça, non ?"

Bender retira sa main et se releva. Il fit quelque spas dans la pièce et respira profondément. Il posa à nouveau son regard sur Aimbaud et ajouta :

-"Bon, la confession, c'est pas juste, mon père, j'ai péché et hop, je vous pardonne, on prie, vous faites une petite pénitence et l'affaire est dans la besace. Non, il faut un peu que vous preniez conscience de ce que vous avez fait ! Bon Dieu ! Il faut que vous compreniez le péché que vous avez commis, ce qu'il représente et sur quelle pente savonneuse il vous entraine ! Il vous faut réellement y renoncer à jamais car sinon, le pardon ne sera que tromperie et le Très Haut vous en tiendra rigueur."


Le religieux revint s'asseoir auprès d'Aimbaud, posant ses fesses sur le rebord du lit avec un oeil légèrement dégouté à l'idée de tout ce qui avait été fait sur les couvrantes... ou plutôt sous les couvrantes. Il termina par ces mots :


-"Donc... la colère... et la luxure... allons-y... est-ce que vous comprenez au moins ce que c'est et pourquoi cela vous éloigne du chemin vertueux conduisant au paradis ?"
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Aimbaud
Aimbaud se crispa en reculant imperceptiblement quand le prêtre lui posa la main sur la cuisse. C'était quoi ces manières ?... Encore une fois, il maudit l'autorité de la Princesse et ses complots foireux, ravalant discrètement son embarras en baissant la tête. C'était dingue comme une simple porte de confessionnal, placée entre le curé et sa personne, lui aurait semblé utile à cet instant précis. Mais finalement la main de Bender se retira, et la discussion pu continuer comme si de rien n'était...

Je comprends ! Enfin... Je crois, et je sais que le péché n'est pas à prendre à la légère. Mais... À vrai dire, euh, je n'ai jamais fait acte de luxure auparavant et... sincèrement...

Il cessa de baragouiner en cherchant ses mots pour finir par ouvrir les mains, les épaules haussées, en s'énervant un peu malgré-lui.

J'aimerais me sentir coupable, mais je ne vois pas en quoi j'ai mal agi ! Je ne suis même pas venu ici de mon plein gré.

Est-ce qu'il devait s'excuser de ce qu'on avait organisé pour lui ? Aurait-il du refuser les avances de la catin, et patienter de marbre dans un coin de la pièce ? Ces tours de passe-passe pré-nuptials éprouvaient décidément sa foi et son bon-sens. Il était paumé.
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Bender.b.rodriguez
Bender remarqua comment le jeune homme s'était crispé lorsqu'il avait posé sa main sur son tendre cuisseau. Il l'avait sciemment fait, histoire de le mettre encore plus mal à l'aise qu'il ne l'était déjà. Le curé aimait rentrer dans le bourgeois pour le pousser dans ses retranchements, le faire sortir de ses gonds et le pousser à révéler son vrai caractère et non ce comportement contrôlé en permanence qu'on lui avait appris à tenir en toute circonstance. Lorsque Aimbaud s'agaça et lança qu'il ne comprenait pas de quoi on l'accusait, le religieux lâcha un sourire. Il répondit sans attendre :

-"Ah voilà, voilààààààà, on en vient au fait ! vous ne comprenez pas en quoi fauter avec une ribaude aussi sale qu'un porcelet peut être un péché."


Le curé lâcha un petit rire sarcastique qui se transforma en une sorte de rictus légèrement sadique qui sonna de manière très malsaine. Il ajouta :

-"C'est sûr, quand vous avez planté votre engin dans cette cagolle et qu'elle vous a laissé la chignoller avec entrain, ce qui vous a gagné, c'était le plaisir... le plaisir de la chair. Mais comptez-vous l'épouser ? Comptez-vous lui faire des enfants et les élever avec elle ?"


Bender, affublé d'une mine dépitée, savait que le jeune homme ne lui donnerait pas satisfaction. Il termina :


-"Souhaitez-vous que je vous remémore ce que disent les Saintes écritures à ce sujet ? Je pense que vous avez du en être informé, non ? Vous avez certainement eu une éducation religieuse..."


Sans laisser le jeune garçon répondre, il continua d'une voix moralisatrice, se levant et pointant son doigt vers le ciel :


-"Lorsque deux êtres s’aiment d’un amour pur et qu’ils souhaitent perpétuer notre espèce par la procréation, Dieu leur permet, par le sacrement du mariage, de vivre leur amour. Cet amour si pur, vécu dans la vertu, glorifie Dieu, parce qu’Il est amour et que l’amour que les humains partagent est le plus bel hommage qui puisse lui être fait."

Il regarda Aimbaud puis repris avec une manière toujours aussi théâtrale :

-"Ainsi répondit Christos à Natchiatchia, et lorsqu'elle lui demanda s'ils seraient assez fort pour résister et ne pas pécher, c'est alors que le messie lui répondit : Sachez que l’humain doute par nature, que l’amour qu’il éprouve pour Dieu et pour son prochain peut connaître autant d’aléas que la vie comporte d’épisodes. Mais la vie vertueuse est un idéal vers lequel l’homme doit tendre. Et, dans son chemin, il peut s’aider de la prière. La prière peut en effet être le moyen pour tous de renforcer cet amour lorsque cela est nécessaire. N’oubliez pas non plus la puissance de la miséricorde, qui est accordée grâce à la repentance."


Bender se rassit aux côtés d'Aimbaud et fixa son regard au plus profond de ses yeux, il acheva :


-"Ne vous voilez pas la face derrière de fausses excuses... coucher avec une tapineuse, hormis satisfaire votre besoin charnel fait de chignole et d'embrassades plus ou moins chastes, n'est d'aucune utilité. Désormais, vous devrez affronter la vie en sachant qu'on a payé pour que vous puissiez tremper votre biscuit dans une garce de seconde zone. N'auriez-vous pas préféré vous conserver intact pour celle qui a décroché la prunelle de vos yeux ? Pensez-vous qu'avec cette seule nuit, vous serez meilleur amant ? Et cela vous amènera-t-il à être meilleur mari ?"
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Aimbaud
Aimbaud s'écrasa peu à peu sur lui-même à mesure que le sermon du prêtre retentissait. Ponctué de gestes grandiloquents et de terribles tons de voix, le discours avait un effet saisissant sur le jeune Bourguignon, lequel était influençable par nature, mais surtout terrifié par l'enfer lunaire.
Il était vrai que jusqu'à présent, il n'avait pas saisit la gravité de son acte...
C'était l'idée de la Chantilly, se disait-il. Et puis c'est la coutume, se disait-il encore. Si c'est pour le mariage, se disait-il enfin. Mais en entendant les mots du prêtre, ces certitudes s'effilochaient et tombaient en lambeaux, cessant définitivement de lui voiler la face. Dans sa tête, ses convictions firent une polka avant de se replacer peu à peu dans le bon ordre des choses. Armoria l'avait poussé au péché. La ribaude était une missionnaire du Sans-Nom. Il avait failli.

Mais aussi, une autre vérité vint à naître parmi la confusion qui régnait dans cette infernale tête d'adolescent... "Lorsque deux êtres s'aiment d'un amour pur, Dieu leur permet de vivre cet amour par le sacrement du mariage"... Amour pur... Il n'était pas question d'amour durant la nuit qu'il avait passé avec la parisienne, pas plus qu'il n'y aurait d'amour le jour de son mariage, où seuls les titres et la dot entreraient en ligne de compte. L'amour pur... Cela ne lui évoquait qu'une personne. Un instant lui effleura l'esprit l'idée de s'en aller la retrouver pour célébrer leur union, tel que le voulait Aristote. Juste un instant. Un instant durant lequel il oublia d'écouter ce que disait le prêtre...

"... s'aider de la prière."
Il opina gravement.
"... vous conserver intact pour celle qui a décroché la prunelle de vos yeux ?"
Il déglutit difficilement, assez honteux.
"Pensez-vous qu'avec cette seule nuit, vous serez meilleur amant ? Et cela vous amènera-t-il à être meilleur mari ?"
Son visage s'enterra dans sa main. Les mots étaient justes.


Je...

Les mains retombèrent piteusement sur les genoux.

D'accord, j'ai été faible... et sot. J'ai péché par deux fois en croyant être dans mon bon droit. Il n'en était rien. J'étais curieux et j'avais vraiment... Du désir. Je n'ai pas pensé à ce qui était bien ou mal, en fait j'ai... je n'ai juste... Pas réfléchi ! C'était immoral. J'en demande humblement pardon à Dieu ! Je réalise seulement que je suis allé à l'encontre des préceptes aristotéliciens... Dites-moi comment me racheter.
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Bender.b.rodriguez
Le padré observa Aimbaud se décomposer au fur et à mesure qu'il lui avançait des arguments. Lorsqu'il laissa ses mains retomber sur ses genoux dans un air de dépit total et répondit qu'il souhaitait se racheter, le religieux fit une moue signifiant une profonde réflexion. Sa main droite caressant le poil soyeux de sa barbe, ses yeux se fermant à intervalles réguliers. Il ouvrit la bouche et déclara :

-"Oui, vous êtes allé à l'encontre... des préceptes aristotéliciens... c'est mal. Mais vous n'avez pas non plus tué quelqu'un !"

Le voix de Bender se fit moins moralisatrice et son air s'apaisa légèrement, il sourit même presque à un moment donné. Il regarda Aimbaud dans les yeux et ajouta :

-"Je vous accorde également des circonstances atténuantes puisque, visiblement, vous avez été conduit ici contre votre volonté."

Cette fois, un franc sourire s'afficha sur le visage du prêtre qui continua :

-"Ne me prenez pas non plus pour une tanche, hein ? Je me doute que vous n'avez pas du vous faire prier bien longtemps une fois que cette catin avait débuté son office."

Soudain, le curé afficha une mine plus stricte, il ordonna :

-"Vous avez pêché, d'une part, ce péché continue à heurter cette catin en la conservant dans cette posture de ribaude dans laquelle elle se complet. Par votre faute, elle se fera encore du pognon et ne s'avouera pas emplie de vice. Et de l'autre part, c'est vous qui vous êtes souillé. Vous avez... batifolé avec cette... femme, sans même prêter attention à sa souffrance cachée, à la facilité qu'elle a eu de choisir la ribauderie vénale à la vertu ! Vous vous êtes également fourvoyé dans la chair mais ce n'est bien entendu pas le plus grave. Pour tout cela, vous devrez faire pénitence !"


C'est à cet instant que le curé se tût. Quelle pénitence allait-il bien pouvoir infliger à ce jeune homme pour qu'il se rachète aux yeux de Dieu et qu'il reçoive l'absolution ? Un interminable silence s'installa, Bender fermant les yeux dans une profonde réflexion. Il rouvrit enfin les yeux et déclara le plus sérieusement du monde à Aimbaud :


-"Je vais vous absoudre de vos péchés mais parlons d'abord pénitence. Sans cela, vous ne recevrez pas l'absolution aux yeux du Très Haut. Vous allez donc devoir retourner voir cette... catin dont je n'ai pas retenu le blase et la convaincre qu'elle doit cesser de se fourvoyer dans la chair vénale, pour l'amour de Dieu. Ensuite, je vous demanderais de manger un oignon cru entier, sans l'éplucher et sans vous arrêter, d'une traite. Comme cela, vous vous rappellerez cette confession. Voilà, je vous déclare lavé partiellement de vos péchés, je ne serais pas derrière vos fesses pour vérifier mais le Tout Puissant, Lui, saura si vous m'avez écouté ou non."

Le prêtre regarda le jeune homme avec un air interrogateur, comme s'il attendait qu'une question fuse.

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Armoria
Dans la chambre d'à côté, Armoria était distraite - doux euphémisme. En fait, elle devait lutter pied à pied pour ne pas faire irruption dans la chambre des tortures - le confessionnal improvisé, quoi.

Hmmm ? Ah, oui. Attentif et Tendre. Parfait. Sa pucelle d'épouse ne verra donc point le lit conjugal comme un avant-goût de l'enfer lunaire. Bien. Qu'il soit retourné à l'assaut n'a, en somme, rien de bien surprenant : à son âge, le contraire eût été inquiétant.

Elle se leva pour se diriger vers la porte - pas de l'autre chambre, celle qui donnait sur le couloir - et récupéra des mains de son valet une bourse rondelette, qu'elle alla ensuite déposer, une fois la porte refermée, devant la catin.

Voici pour toi - dans un premier temps. Tu pourras constater qu'il y en a davantage que prévu. Le reste sera mandé après les noces, quand je lirai sur le visage de la déflorée comment la nuit se sera passée.

Elle ne pouvait s'empêcher d'adresser de fréquents regards à la porte close - mais non, pas celle donnant sur le couloir, celle donnant sur l'autre chambre !


C'est bien long, pour un si jeune homme... Bien ! Ton rôle est rempli, je te libère séance tenante... En passant, dis à mon garde que je souhaite voir le prêtre pour mon confesser à mon tour - après tout, même si l'intention est bonne, j'ai incité un jeune puceau à forniquer avec une ribaude...

Mais pourquoi diable se laissait-elle ainsi aller à donner des détails à une catin ? A cause de ça :

Jadis, un homme a voulu que j'exerce ton métier. Je l'ai tué. Mais sans ma dague, ce jour-là... J'aurais pu être toi.

Elle se reprit, de nouveau : rares étaient ceux qui avaient vu l'inflexible Armoria se laisser attendrir. Même par le destin des femmes, souvent, trop souvent lié à la volonté des hommes. Et pour bien signifier que cet instant était terminé, tout comme l'entretien, cette fois, ce fut vers la fenêtre qu'elle se dirigea, quand elle se leva. Elle s'y positionna, regardant dehors, mains croisées derrière le fondement.
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--Desiree



Elle se tait. Elle ne peut que hocher la tête et murmurer poliment « Merci Altesse » lorsque la bourse pleine est posée devant elle. Elle ne comprend pas le but de la Princesse. Elle ne comprend pas les grands de ce monde, parce qu’il y a bien longtemps qu’elle a cessé d’essayer. Elle sait juste qu’il est des choses plus aisées à dire à une autre femme qu’à un curé. Et qu’une femme de luxure comprend certainement mieux les peurs qu’aucune autre femme.
L’entretien est terminé, elle le sait. Elle rafle l’argent et murmure encore, avant de tourner les talons :


J’existe pour que les dames comme vous soient tranquilles, Altesse. Une pause, et encore :Avec ou sans dague, vous serez toujours une princesse.

Et une princesse, ça fait tout pour protéger sa vertu. Et aussi, ça voyage avec des gardes, normalement. Et la réputation guerrière d’Armoria n’est plus à faire.
Désirée ne connait Armoria que princesse, comment pourrait-elle penser que la noble a tout gagné à la force du poignet (qu’il manie l’épée ou la plume) ?

Elle tourne finalement les talons et referme silencieusement la porte. Au garde aussi malotru que son gardien, elle lâche :
Son Altesse fait savoir qu’elle souhaite rencontrer le prêtre à son tour lorsque le jeune homme aura fini.

Et, à son Gardien : Quand tu auras récupéré ma malle, on ira.

Si elle avait su…

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Aimbaud
La salive d'Aimbaud peinait à passer à mesure qu'il écoutait le prêtre, et s'imaginait subir le châtiment. Il eut bien envie de brusquement réagir pour marchander cette pénitence au rabais... Un demi oignon ? Au moins épluché ? Bon d'accord, mais en plusieurs fois ? Et si j'échange contre cinq heures de prière ?

Mais le fait est qu'on ne marchandait pas avec un représentant de Dieu sur terre... Question de principe. Surtout pas avec un de cet acabit, visiblement... Alors donc, comment le voulait l'ordre des choses, la joie qu'il avait ressentit la veille allait se solder ce jour par un moment de souffrance. Quant à parler à la catin pour la raisonner, il n'était pas contre, bien qu'il allait se sentir une nouvelle fois parfaitement ridicule en sa présente... Cependant il ignorait si elle n'était pas déjà repartie vers son lointain Paris.

Soucieux sous le regard insistant de Bender, car il sentait bien que le curé était en train de le sonder pour percevoir s'il allait mentir, il hocha la tête, assez déterminé. Il y tenait, à son paradis.


Entendu.

Sur ce il se leva, cherchant déjà les mots qu'il allait bien pouvoir baragouiner à la fille qui l'avait défloré... Nerveux et tout à ses pensées, loin de se sentir encore déchargé de sa faute, il salua Bender rapidement.

Merci, mon père...

Et décampa comme un courant d'air ! Portes qui s'ouvrent. Portes qui se ferment. Un vrai vaudeville... Dans le couloir, il aperçu la catin auprès des deux gardes, elle tenait en main la recette de cette nuit, ce joli tas d'or qu'avait coûté son déniaisement... C'était bien peu de poésie, cette histoire... Il s'éclaircit la gorge avant de héler la jeune femme.

Désirée, puis-je vous parler un instant ?

Il effectua un bref geste vers la descente d'escaliers. Là si elle voulait, entre deux marches, à l'écart des oreilles indiscrètes, il tenterait de trouver un discours moralisateur à lui adresser et lui ferait ses adieux.
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--Desiree



Elle sursaute, surprise. Relève la tête et cherche la voix. Et sourit.

Aimbaud ! Bien entendu, nous parlerons pendant que mon gardien récupère mes affaires !

L’ordre, car c’en est un, est répété, histoire que le larbin comprenne bien. Et la blonde catin de descendre quelques marches, glissant son bras sous celui d’Aimbaud. Elle l’entraina jusque dans un recoin de la salle de l’auberge. Pas vraiment intime, ni même invisible. Mais éloigné, au moins.

Alors, que vouliez vous me dire, Aimbaud ?

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