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[Rp] Uzume-jinja

Shizuka
Ceci est un lieu ouvert à tous. Vous n'avez pas besoin de suivre l'Ig pour venir. Veuillez prendre la peine de lire complètement ce poste ci.



[Le temple d'Uzume.]

Mais qui est Uzume ?



Ame no Uzume no Mikoto (ou simplement Uzume), aussi appelée Okame ou Otofuku, est la divinité de la Gaité et de la Bonne Humeur.

Uzume est notamment connue pour avoir, au moyen d'une danse érotique, aidé les Dieux à ramener la lumière sur terre en faisant sortir Amaterasu (la Déesse Soleil) hors de la caverne d'Iwayado où elle s'est réfugiée à la suite d'une querelle avec son frère Susanoo.

Uzume-jinja, un temple parmi tant d'autres ?

Non. Ce temple est un lieu de vie, d'échange, il ne sert pas qu'à célébrer des cérémonies. Situé en Oda, pas très loin de Kiyosu, il est transmis de père en fils. N'ayant qu'une fille et pas de fils, c'est ainsi que Shizuka hérita de ce temple qui était un peu connu sous la régence de son défunt père.

La réputation :

De manière générale, ce temple fut assez connu pour les événements mystérieux qu'il généra.

Il y a notamment deux lieux dans le temple qui attirent du monde.

- L'onsen : Le temple possède un onsen, une source chaude, qui bien que petite à la réputation d'avoir des vertus curatives. Si elle guérit les problèmes de peau, plus d'un guerrier s'est venté d'avoir récupérer plus vite de ses blessures, beaucoup de gens ont vu leur rhumatisme s'envoler.

- Le puits vaporeux : Il s'agit d'un puits d'où se dégage une sorte légère brume. S'imprégner de cette brume apporterai la Chance pour l'Amour. Plus d'une femme vient régulièrement à ce puits.

Le voyageur y est toujours accueillit, nourrit voir même logé si celui ci est enclin à aider un peu le temple, que ce soit pour se débarrasser d'un tas de feuilles ou en échange de quelques kobans.

Le temple accueille aussi n'importe quel artiste, saltimbanque et ils peuvent se donner en spectacle, qu'ils soient bons ou mauvais. Mais aussi des guerriers voulant donner des démonstrations. Shizuka d'ailleurs apprécie beaucoup le tir à l'arc.



Description

Comme tous temple Shinto, vous n'échapperez pas au traditionnel Torii, un portail rouge que vous devez automatiquement franchir pour accéder au temple. Il marque la séparation entre l'enceinte sacrée et l'environnement profane. La végétation qui entoure le temple est assez impressionnante et variée.

Juste après vient un escalier qui vous fera suer par ses nombreuses marches à gravir.

Une fois en haut, il faudra exécuter automatiquement un petit rituel afin de pouvoir poursuivre votre marche. Le Chôzuya est un bassin couvert. L'eau s'écoule de la bouche d'une petite statue de dragon avant d'atterrir dans le bassin. Le rituel consiste à prendre de l'eau à l'aide d'une louche en bois, hishaku, et de s'en verser sur les mains, voir sur la bouche, afin de se purifier. Même un shinobi n'y échappe pas. Il faut prendre l'eau qui s'écoule et non celle présente dans le bassin.

Ensuite vous pourrez continuer. Quelques mètres sur le chemin en pavé où se trouve de chaque côté des Tōrō(lanternes). Une grande place s'offre à vous. Celle ci est entouré par trois bâtiments et vous remarquez un puits d'où s'échappe une brume montant vers le ciel sur le côté.

Le bâtiment de gauche est le Namba, sur deux étages. C'est un lieu de résidence qui accueille toute personne désirant loger ici. Le Namba possède une cuisine. Les chambres sont peu décoré mais possèdent tous un paravent, une armoire et un lit.

Le bâtiment en face est l'Haiden, conçut pour des cérémonies et il ne forme qu'un avec l'Honden car les "deux parties" sont relié par un couloir. L'Honden n'est pas accessible.

Le bâtiment de droite est le Shamusho. On y vend des amulettes nommé Omamori. Elles sont souvent contenues dans un sachet de tissu mais ce sont parfois des pierres gravées. Elles apporteraient la chance, la santé, la fertilité etc.. On les porte sur soi, ou on les place à l'endroit qui convient. Mais aussi quelques plantes et Yamori(lézard) grillé et séché aux vertus curatives, de quoi manger et boire, etc..

Derrière le bâtiment de droite se trouve l'onsen. A ce propos, cherchez pas un vestiaire, y'en a pas.

Rumeurs

Il paraît que des affaires se règlent secrètement ici.

La miko, Shizuka, pourrait avoir des visions et s'occuperait des Yokai*.

Elle serait aussi vieille fille.

On pourrait y trouver les services d'une courtisane.

Il y aurait un Zashiki Warashi* dans le temple.

Veuillez indiquer le lieu ou votre personnage se trouve à chaque poste pour plus de clarté.

Zashiki Warashi* = Il est dit que l'arrivée d'un zashiki warashi dans une maison apporte la bonne fortune; son départ entraînant un net déclin du domaine.

Yokai* = être vivant, forme d'existence ou phénomène auxquels on peut appliquer les qualificatifs extraordinaire, mystérieux, bizarre, étrange et sinistre.

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Shizuka
[Près du Shamusho]

Enfin ouvert. Le temple laissé à l'abandon de nombreuses années venait de retrouver un brin de vie en son sein. Un grand coup de ménage, quelques jours s'écoulèrent, mais il restait toujours du travail. Mais pas aujourd'hui.

O-Hanami.

Apprécier la beauté des fleurs. Voilà le planning de sa journée. Aujourd'hui sera pour l'Ume (abricotier). Elle avait prit soin de sa coiffure et l'avait décoré de jolis peignes afin de la maintenir en place. Shizuka avait aussi mit une pointe de maquillage. Adossé au tronc de l'arbre, elle avait une coupe de sake à la main qu'elle portait de temps à autre à ses lèvres. Un peu de nourriture aussi.

" Pour un simple locataire
l'abricotier offre
bien trop de fleurs "

La miko profitait de ce moment de solitude afin que quelques petites idées germes...
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Shizuka
[Sous le Torii]

Quelques nuages parcourraient le ciel. Aucun présage de pluie, cependant, Shizuka tenait dans une main un parapluie. Attente immobile. Se mordillant la lèvre, elle espérait qu'Asumi arrive à trouver le temple facilement. Son regard vagabonda plusieurs fois dans le ciel qui se faisait de plus en plus gris. Le parapluie s'ouvra. La miko pensaLa petiote risque d'être mouillée. Ses doigts se crispèrent. Un petit groupe arriva. Asumi n'était pas parmi eux.

" Uzume-jinja ni Youkoso ! Dépêchez vous d'aller vous mettre à l'abri, la pluie ne va pas tarder. N'oubliez pas les usages. "

Le groupe la remercia de sa bienveillance et commença à gravir les marches. Des musiciens. Un joueur de taiko, un autre de shamisen, suivit d'un flutiste. Quelques minutes après, une douce mélodie commença à se jouer en s'intensifiant de plus en plus. Il pleuvait à verse. Une petite silhouette se dessina enfin. Un large sourire se dessina sur les lèvres de la miko et une agréable chaleur lui réchauffa le coeur. Asumi.

" Il va falloir te changer... Bienvenue. "

La femme et la jeune fille gravir à leur tour les escalier. Après être passé au Chôzuya pour une purification, Shizuka entraina Asumi dans le Namba.

[Dans le Namba]

Toutes deux étaient dans une même chambre. Shizuka, après avoir fait coulisser la porte, se dirigea directement vers l'armoire afin de sortir un kimono vieux mais propre. Elle aida Asumi à se débarrasser de ses vêtements trempés et les étendit sur le paravent, un brin branlant. Une fois changé, La miko adressa quelques mots, le visage rayonnant.

" Je fais préparer de quoi restaurer nos invités, viens m'aider, on discutera là bas. "

Direction la cuisine, le feu à mettre en marche, l'eau à faire chauffer, les aliments à cuire. Préparant un poisson, les manches relevés et un couteau dans la main, Shizuka entama la discution.

" J'ai trouvé de quoi t'accompagner pour ton petit projet, de quoi sa va parler ? Il me semble que tu avais une petite idée. Dis moi en un peu, mais pas tout. Juste de quoi trouver un peu d'inspiration pour te faire une belle affiche. "
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Asumi
J’avais pris la route sinueuse qui menait au sanctuaire. Pourtant mes pas furent souvent ralentis par la contemplation d’une nature qui s’éveillait. Je restais des heures à observer un bouton de fleur prêt à s’ouvrir ou à regarder un couple de canard qui, avec minutie, construisait leur nid. Je m’arrêtais souvent pour respirer l’air du printemps et jouer avec les rayons du soleil qui perçaient entre les feuilles nouvelles et rhabillait majestueusement les arbres.

Mais la pluie me surpris. Je réalisais soudain que le froid n’était pas loin. L’eau transperçait mes vêtements fins, mes dents claquaient car un vent violent me frigorifiait. J’ôtai mes zoris et couru rejoindre l’abri qu’offrait le temple.

L’arrivée du printemps ainsi que la perspective de retrouver Shizuka me rendaient heureuses. C’est donc riant et trempée que je me jetais dans les bras de la miko. Elle était devenue une mère pour moi.
Elle me repoussa gentiment, quelques larmes perlaient au coin de mes cils. Elle m’avait manqué et j’avais vécu parfois un peu durement la solitude et l’attente en Uchi.

[Dans le Namba]

Après le rituel de purification que j’accomplis avec soin, je me changeais, aidée par Shizuka. Je retrouvais la sécurité d’un cocon familiale. Ici j’étais Asumi, jeune fille de 16 ans qui avait encore ses rêves d’enfants, je n’avais pas besoin de jouer la courtisane, ni jouer la comédie.
Je suivis Shizuka dans la cuisine en babillant. Je racontais mon voyage en bateau, mes aventures en Uchi. Je savais que la miko me ferait taire, mais j’attendais ce moment la avec un peu de nostalgie. Ses remises à l’ordre m’avaient manqué.

Ils ont été très bons avec moi.. J’ai reçu de nombreux cadeaux ! Je crois qu’ils vont nous aider….

Un couteau dans la main droite et les légumes dans l’autre main, je coupais des fines lamelles. Mais peu concentrée sur ma tâche et bien plus sur mes souvenirs, j’entaillais légèrement mon pouce gauche.

Aïe !

Et je me tus espérant que la miko n’ait rien entendu. Je suçais discrètement la goute de sang qui perlait au bord de mon doigt.

" J'ai trouvé de quoi t'accompagner pour ton petit projet, de quoi sa va parler ? Il me semble que tu avais une petite idée. Dis moi en un peu, mais pas tout. Juste de quoi trouver un peu d'inspiration pour te faire une belle affiche. "

J’écoutais attentivement les propos et je me rappelais soudain que dans la précipitation et l’excitation, j’avais annoncé en gargote un spectacle pour ce mercredi. Tout était encore à faire !
Mais l’envie de monter sur scène était tellement forte que rien ne pouvait me faire peur…

Mon histoire racontera la vie d’un ronin épris d’une princesse promise à un autre homme ! Il y aura des morts et des trahisons… et un emblème sacré ! un katana… !

Déjà je m’imaginais sur les planches, récitant mon texte et jouant les différents rôles de cette histoire…

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Shizuka
" Ah ! J'ai hâte de voir ça plus profondément ! "

Un sourcil levé, une once d'inquiétude dans le regard. Apparemment rien de grave. L'inquiétude laisse place à la joie. La petite pourra bientôt réaliser un rêve. Elle ira prier et faire une offrande dans la soirée pour Uzume afin que tout se passe bien. Le repas se finit de se préparer. Les deux femmes, les bras chargés, allèrent dans la salle de repas où les trois hommes attendaient...

[Devant l'Haiden]

Le kimono sur les hanches, une goutte de sueur perla sur son front. Extrême concentration, son pinceau fend l'air tout comme le ferai un katana. Précision et dextérité. Les coups pleuvaient ne laissant aucun répit. Aucune faille, tel un Oni, Shizuka maniait le pinceau à la perfection, la victoire est proche. Le pinceau vole et atterrit dans le petit seau, encre rouge, le coup final est portée. Fatiguée, c'est au onsen que la miko partit se détendre, le temps que le tout sèche. Voilà une semaine que tout se met en place petit à petit. Le plus gros était fait, il ne restait plus qu'à fignoler.

De retour devant le Haiden, un messager venait tout juste d'arriver. L'affiche, une liasse d'invitations, Shizuka échangea quelques mots et une poignée de kobans.

[La grande place]

Un jour s'était écoulé. Une estrade avait été monter pour l'occasion avec des paravents en arrière plan. Des coussins pas très jeunes étaient disposé au sol devant afin que les spectateurs puisse avoir un peu de confort. Le bâtiment de droite, le Shamusho, proposé des rafraichissements et deux trois choses à grignoter en plus des objets habituels. Une femme assez effrayante d'ailleurs s'occupait de la vente. Une guerrière au premier coup d'oeil.

[Torii]

Une lune avec un ciel dégagé, rien ne viendra perturber le spectacle de ce côté là. Shizuka se tenait sous le Torii, près à accueillir tout arrivant et à les diriger oralement vers le centre de la place sans oublier de leur rappeler de passer se laver les mains au Chôzuya.

J'invite tous les joueurs souhaitant participer à poster leur venue, mais aussi jusqu'au moment où ils s'installent pour regarder la pièce... Ou pas. Pour toutes infos >> mp.

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Risu
Pour une fois, il venait après invitation. Chose qui paraissait étonnante avec le jeune Risu, qui avait développé une tendance à s’inviter seul dans les lieux privé et même parfois officiel. Cependant cette fois, c’était la dame de la gargote qui avait souhaité le revoir au temple. Tendant le bras dans la bonne direction, elle lui avait seulement demandé de le suivre, et ainsi, il pourrait trouver.

Dit ainsi, cela paraissait tellement facile que le garçon accepta sans demander d’autre explication. Seulement… tous les chemins n’allaient pas forcément dans cette direction. Une fois qu’il eut conscience de cela, Risu dut user de stratagème très complexe. Imitant Shizuka en tendant son bras, il le garda ainsi tout le long du trajet, ne faisant que l’alterner parfois avec son autre membre. Ainsi, il veillait à garder le point fixe de sa destination.
La fatigue lui vint rapidement, mais il persévéra. On l’avait convié, sans doute pour la première fois, et il n’avait pas l’intention d’être absent. Le trajet dura de longues minutes, plusieurs dizaines mêmes.


« Chan ! » s’exclama-t-il dans un moment de joie et de délivrance en apercevant Shizuka. De première impression, on aurait même pu croire qu’ils se connaissaient depuis toujours, et qu’ils ne s’étaient pas vus depuis des années, ce qui ne pouvait pas être plus faux. Il courra un temps à elle, puis s’arrêta droit devant. « C’est ton temple ? Il est grand ! » Prononçant ces mots, le jeune garçon levait la tête en direction du bâtiment pour tenter d’en apercevoir le sommet. Était-ce parce qu’il était petit, ou parce qu’il s’émerveillait parfois pour un rien…Et l’accueil, il était pour lui ?
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Zakakawa


Ça y était enfin!
Le grand soir de la petite Asumi était tout proche...
Saï et Zak avait rencontré Asumi et Shikuza en gargote l'autre soir et elles leur avaient parlé avec enthousiasme de leur spectacle...
Il fallait dire qu'avec leur arrivée en Oda puis l'achat de leur domaine, de leurs champs et l'emménagement et tout ça quoi,
ça leur était un peu sorti de la tête.
C'est quand Zak tomba sur la belle affiche qu'il se dit "Mince!"...

Quand il rentra, il en parla aussitôt à Saï qui mit la main devant sa bouche en inspirant et en ouvrant ses grands yeux en signe de "Oh mais j'avais complètement oublié!"...
Elle était vraiment trop chou quand elle faisait ça...
Comme la représentation était dans la soirée. ils avaient tout le temps de se préparer...

Zak se fit remplir un grand bain d'eau bien chaude et s'y délassa tranquillement en regardant vaguement autour de lui tout en notant mentalement les petits détails de la décoration que sa Nippone avait arrangés avec goût...
La clarté des pièces donnait un air de fraicheur et les subtiles dégradés de tons rendaient la lumière complice de la douce détente qui s'emparait imperceptiblement des sens de celui qui se donnait la peine d'y être attentif...

Il avait fait préparer son kimono noir en soie avec les motifs discret de dragon doré, kamon de sa famille, qui avaient été cousus à 5 endroits différents comme le voulait la tradition...
Il mettrait un obi bleu nuit assorti à la cordelette dont il se servirait pour nouer ses cheveux qu'il porterait tirés en arrière.

Il ne leur fallu pas longtemps pour se rendre au temple où allait se tenir la représentation.
Zak avançait tranquillement, Saï à son bras qui trottinait à petits pas à ses côtés.
C'est sûr qu'il était difficile de ne pas remarquer l'endroit, de plus juste en dessous du tori se trouvait la charmante Shizuka.
Zak s'avança vers elle et s'inclina en souriant.

Konishiwa honorable Shizuka-sama!
Je vois que tout semble prêt!
fit Zak en jetant un regard circulaire tout en désignant les nombreuses lanternes qui illuminaient avec magie l'entrée du temple.

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--Fuki


Voilà déjà plusieurs heures qu'elle l'attendait... Mais en vain. Il avait du lui arriver quelque chose, lui qui était habituellement la ponctualité incarnée. Fuki se tracassait ainsi de l'absence de celui qui lui revendait, toutes les semaines, du minerai de fer à la dérobée, sous couvert d'une anodine visite au temple... Et les pires scénarios se mirent à tournoyer dans son esprit. Les sbires du Daimyo avaient surpris leur manège, et l'avaient suivi... Ils allaient lui tomber dessus d'une minute à l'autre, elle en était maintenant certaine...! Comment échapper?

De l'autre côté du temple, des brouhahas s'élevaient cependant, à chaque minute plus nombreux. Un rassemblement? Peu lui en importait la nature, tant qu'il puisse lui permettre de se fondre dans la foule... D'un pas rapide, elle s'enfonça dans la marée humaine qui commençait à affluer, dissimulant les regards inquiets qu'elle jetait autour d'elle sous le rebord de son sugegasa.
Shizuka
[Torii]

Quelques vieux, deux trois couples, une poignée de voyageurs accompagnée de pèlerins. Et au milieu, deux têtes connus.

« Chan ! »

La première. Risu, un gosse qui se prenait pour un grand. Il faisait rire Shizuka. Sa main se posa sur la tête du gamin et elle lui ébouriffa la tignasse.

" Konban wa ! Alors tu es venu.

Oui c'est mon temple, on y fait une pièce de théâtre. Il faut monter les escaliers et après t'être "lavé" les mains, tu suis les lanternes y tu y trouvera du monde.

Allez et courage pour les escalier, je te rejoins plus tard. "

La deuxième, ou les deuxièmes. La miko s'inclina doucement, le regard pétillant et son plus beau sourire.

" Konban wa vous deux !

Hai ! La représentation va bientôt commencer. N'oubliez les usages et passez un bon moment. "

Eux aussi n'échapperait pas à la purification. Le Chôzuya voyait beaucoup de monde ce soir. La miko attendrait encore un peu pour accueillir du monde, certains semblaient être absents...
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Risu
Se retournant vers Shizuka, il attendait maintenant ses réponses. Mais encore une fois, elle prit un malin plaisir à le décoiffer, lui qui avait tout fait pour paraitre bien ordonné avant d’entrer chez celle qui l’avait invité.

« Alors tu es venu. » À ces paroles il haussa les épaules, prenant son air hautain et dédaigneux. Les grands avaient, selon lui, une habitude à constater à voix haute les évidences qu’il ne s'en donnait même plus la peine de les corriger. C’était sans doute dans leurs natures de grands.

« Oui c'est mon temple, on y fait une pièce de théâtre. Il faut monter les escaliers et après t'être "lavé" les mains, tu suis les lanternes y tu y trouveras du monde. » La première réaction qu’il eut cependant, c’est de regarder ses mains. Certes elles n’étaient pas parfaitement propres, mais il commençait à trouver Shizuka quelque peu trop attaché à la propreté. Il n’y avait rien de pire qu’ailleurs. Ses mains avaient seulement parcouru une longue distance et peut être touché une ou deux fois le sol. Quant au reste, il n’y comprit pas grand-chose. À commencer par « Théâtre », se demandant qui pouvait bien porter ce nom étrange et pourquoi on devait y faire une pièce.

Il avait bien tenté de lui poser toutes ces questions et ainsi espérer avoir de bonnes réponses, mais trop tard… elle était déjà passée à l’accueil des suivants.

Pour ne rien oublier, il se répéta donc les ordres de mission. Trois phases assez simples. Monter les marches, se laver les mains, et suivre les lanternes. Les marches étaient sans doute le plus faciles, il y en avait quasiment de même devant sa maison. Mais, une fois l’escalier maitrisé, la deuxième tâche était plus compliquée. C’est là qu’il comprit. Il s’agissait en fait d’une forme d’épreuve, d’un jeu. Shizuka avait toujours un petit côté étrange. En premier lieu donc la force physique, avec l’escalier, puis la force mentale, à la recherche de l’endroit pour ses mains, enfin la récompense avec les lanternes.

Son hôte avait seulement oublié de lui donner quelques indices. Plus que jamais il ne regretta de s’être si facilement tu, il manquait cruellement d’information, et son impatience faisant, le jeu paraissait moins amusant à chaque seconde écoulée. À quelques pas devant lui, il vit bien ce petit bassin, mais pour en avoir un quasi identique chez lui, il savait bien que c’était de l’eau à boire. Se laver les mains dedans n’aurait pas été très propre alors qu’il fallait y plonger la tête.

Haussant les épaules, il prit le parti de tricher un peu en copiant. Attendant au haut des marches les invités suivants, Risu les imiterait, en espérant qu’eux aussi aient la même épreuve.
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--Mizuhendo_no_mono
[La Grande Place]



Le visage peint de blanc, des traits rouges diverses par courant son visage, les vêtements amples. Sa démarche était comique et il ne manquait pas de faire rire le premier qui lui tendait son oreille. Occupé à veiller au confort des spectateurs avant le commencement, ce fut ainsi que sa main vint agripper le bras de Fuki.

" Konnichiwaaaaaaa ! "

Lorsque la femme tourna la tête pour le regarder, l'homme venait de passer sur son autre côté. Et alors que son bras enveloppa Fuki au niveau des épaules, il lui adressa joyeusement :

" Venez prendre place ! Sa ne va pas tarder à commencer ! "

La guidant de force, il ne manqua pas non plus de lui faire relever sans gène le sugegasa.

" Une si belle femme ne devrait pas cacher son visage. N'ayez crainte, les kamis vous protège en ces lieux. "

Mouvement circulaire du bras. Quelques pas après, il lui fait signe de s'asseoir.

" Prenez place ici. Voulez vous quelques choses à boire ? "
Asumi
J’avais été insupportable toute la matinée. L’impatience de monter sur scène m’avait rendue nerveuse.
J’avais passer ma matinée à courir de gauche à droite pour contrôler que tout était parfait. Il m’arrivait parfois d’houspiller certains hommes qui préparaient la scène quand je constatais que le résultat ne correspondait pas à mes espérances :
- Plus sombre ce décors ! plus sombre !
Et à force de leur tourner autour, les rendant nerveux et retardant ainsi la mise en place des décors, Shizuka avait fini par m’envoyer dans ma chambre.

Incapable de me calmer, j’avais passé des heures à travailler encore mes différents rôles.
Puis vint le moment de me préparer. J’avais sorti mes plus beaux costumes, peignes et broches : cadeaux de mes riches clients. Une fois maquillée et les cheveux tirés en arrière je rejoignis Shizuka.

Des mois que je préparais ce moment ! Rêvant à cette heure de gloire ! Je n’aurai plus à jouer la courtisane pour gagner ma vie, enfin je pourrai réaliser mon rêve et offrir du rêve aux gens !...

J’avais passé des soirées à envoyer des invitations, j’avais espéré voir des visages connus ! J’aurai aimé qu’IL vienne me voir ! Tous avaient promis de venir, beaucoup avait juré venir accompagné mais bien peu de monde s’était réellement déplacé.

Il n'y avait presque personne.

Dépitée. Je pensais au temps investi pour créer une histoire. Les répétitions avec les musiciens, la fatigue, quand, après une journée de travail, je peaufinais les derniers détails.

Shizuka avait, elle-aussi, investi du temps et de l’argent ! Croyant en moi… J’avais, dés maintenant, une nouvelle dette vis-à-vis d’elle.

Je sentis les larmes me monter aux yeux. Encore trop jeune pour résister à ce flot de tristesse, la fuite restait la dernière des solutions.

Alors je courus me réfugier dans un coin, ignorant les regards inquiets qui se tournaient vers moi.
Enfin je pus me cacher derrière un bâtiment et me laisser choir par terre. Je pris entre mes mains mon visage ou des larmes dessinaient déjà des sillons dans mon maquillage.

_________________
Albathor


[ au théâtre ]

Un homme entra dans ces lieux dédiés à la culture et au divertissement de l'esprit. Cela le changerait de son labeur quotidien et de ses réflexions personnelles.

Il regarda les personnes présentes, les acteurs qui se préparaient, les ouvriers mettant les décors en place et les spectateurs peu nombreux.

Il avisa une place, isolée et discrète, d'où il pourrait profiter du spectacle sans être importuné par les fâcheux qui ont tendance à empoisonner l'air qu'il respirait.

Al s'assit et attendit.
Komuso, incarné par Marumaru
[ En passant le Torii... ]



Les pépiement des piverts entre les bruissements des feuilles, dans une futaie piqueté d’éclats dorés,
Les huements des aigrettes glissant à la surface d’un bassin scintillant,
La rumeur des visiteurs, en nombre grandissant, parvenant du lointain,
Rien de tout cela ne trouvait écho dans le sanctuaire de son esprit.
Avec pour seul tintinnabule l’entrechoc net de ses zoris avec les dalles de granit frais, l’anonyme, que dissimulait une corbeille de bois tressé, gravissait lentement les marches vers la plateforme sacrée.
D’aucuns n’auraient pu deviner, derrière cette tenue de circonstance, l’indigence quotidienne de ce musicien de jour.
Sous l’habit de moine, le joueur de flûte progressait d’un pas de somnambule, entrainant à sa suite la troupe des acteurs invisibles, appelés au drame qui allait se jouer ce soir-là.

Parvenu à hauteur du plateau, le musicien fit halte sous l’appentis du Chôzuya. Recueillant, au moyen du récipient en bois, une louchée de cette eau ruisselante, puis purifiant ses mains en les lavant du tourment des vivants, il venait d’absoudre ses compagnons invisibles au repos des morts, que ces derniers rejoindraient sitôt le spectacle terminé.

Une fois la prière terminée, il poursuivit sa marche, à travers les spectateurs non encore installés parsemant la cour du temple. Il croisa, sans s’arrêter, un attroupement de silhouettes à la robe obscure et grimés de masques païens, autrement inquiétants, au milieu d’un carnaval de masques festifs, marchandises apprêtées pour l’occasion, et de tenues de sorties soyeuses.

Il se présenta enfin devant la Maîtresse des lieux, Shizuka, qui s’employait avec un zèle enjoué à accueillir les invités.

Pardonnez mon retard... Où se trouve la troupe des musiciens ? Sont-ils déjà prêts ?

D’une voix étouffée, il se fit connaître auprès de la miko, tandis que, d’une main nervurée, il tira de son obi sa flûte shakuhachi.
--Fuki


Un frisson glacial parcourt l'échine de la jeune femme, prête à lacérer la gorge du premier qui l'approchera de trop prêt. Juste à temps, elle se retient, pour se rendre compte que l'homme en question n'est autre qu'un des membres de la troupe de théâtre. Les tempes en nage, elle récupère d'une main tremblante son sugegasa, et approuve d'un mouvement reconnaissant de la tête.

Arigatô gozaimazou. Oui, s'il vous plaît... Vous avez du saké?

Le sourire qu'elle force sur son visage est douloureux, incertain... Dans le creux de son ventre, les pressentiments se précisent, et s'imprègnent d'une noirceur dévastatrice. Elle voudrait se faire souris aux pieds des spectateurs, fuir sous l'estrade, et attendre là, grelottante de peur, que le danger s'efface... Pourquoi, pourquoi cette réaction, elle habituellement plus forte? Elle ne le sait pas, mais ne se maîtrise plus qu'à grand-peine.
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