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[RP] "A Parfaite, Farpaite & Demie"

Nashia
Orléans, Capitale du duché… D’Orléans… Non mais vraiment… Il n’y avait que des Français pour avoir si peu d’imagination… La preuve ? Duché d’Anjou, Capitale Anger, Duché de Touraine, capitale Tours, Duché d’Alençon, capitale Alençon, Comté du Maine, Capitale le Mens… Y avait de quoi se pendre ! Du moins c’est ce que pensait la Dame de Pettinengo en se promenant dans les rues de la capitale Orléanaise. Regardait-elle les rues ? Le paysage ? A quoi bon ? Ici, c’était plat, c’était vaseux, ce n’était même pas l’Empire, et surtout ce n’était pas sa Savoie. En somme aucun intérêt… Moui, Nashia n’était pas du genre a se promener pour le plaisir. Du moins pas après des mois d’absence et des mois sans voir une seule montagne. A croire que son humeur était en cheville avec les jours qui la séparaient de cet Empire qui lui était si cher…

Cette Savoyarde était vêtue de blanc… Tenue de deuil… Tenue de cavalière, dont la capuche masquait le visage de la belle. A sa ceinture était cinglée une épée de bonne facture, une épée dont le pommeau était usé par l’usage, à la garde de cette épée était noué un ruban d’un rouge éclatant. Dans son dos un bouclier aux armes de son fief, un arbre sur une colline, les couleurs étaient passées, on pouvait cependant encore distinguer les couleurs de la Savoie et le Dragon de la vicomté de Mosso. MArque qu'elle était la vassale d’une des plus puissantes Duchesse des Royaumes… Du moins à ses yeux...

La Dame se pencha pour caresser l’encolure de sa jument. Elle montait une bête puissante, faite pour la montagne. Un demi-trait… Loin de la lourdeur des chevaux de combat. Tacita avait le pied sure. Une monture servait à tout et Nash en était bien aise… En se redressant, la capuche tomba sur ses épaules, dévoilant un visage pâle, des yeux turquoises et une chevelure de nuit qui était retenue en macaron par de fin filet… A leurs cotés trottinait un chien. Un husky, un de ces cabots des plaines nordique… Cadeau d’un ancien amant qui l'a suivait comme son ombre et assurait sa protection... Nous parlons bien entendu du chien !

A la voir avancer si droite sur sa jument, il n’y avait aucun doute sur sa Noblesse. Aucun doute non plus sur le fait qu’elle était certainement une proie facile… C’est ce que dût penser la personne dont la main se posa sur la bourse bien remplie de notre noblionne… Et dont le poignet était emprisonné dans la main ferme de Nash.

La tentative avait été discrète... Bien calculée. Mais pas suffisamment semblait il... D'où lui venait se réflexe ? Il n’y avait pas à chercher bien loin. Nashia connaissait les enfants des rues. Elle avait apprit à piquer des bourses avec eux… Habituellement, elle se contentait d’attraper la main baladeuse fermement et de laisser partir le garnement sans même lui adresser un regard… Pourtant, allez savoir pourquoi, cette fois si elle arrêta sa jument et baissa la tête pour regarder son ou plutôt sa voleuse…. Un petit sourire étira ses lèvres vermeilles alors que ses yeux plongeait dans ceux de l’enfant.



Vous désirez Demoiselle ?
Khy
Crotte.
Ce fut tout ce qui lui passa par la tête lorsque la fine & noble main se referma sur son poignet. Elle la suivait depuis un bon moment, pourtant, patientant jusqu'à trouver l'instant propice au chapardage. Elle avait repéré la dame à l'entrée même d'Orléans, & sa bourse alléchante attachée à sa cuisse glissait une myriade de mots doux à l'oreille de Khy. Si la morveuse avait l'habitude de voler à manger, l'or n'était pas sa passion. Mais une si belle bourse, une si belle aubaine. Une dame, toute seule, se baladant tranquillement à cheval, c'était trop tentant.

Alors comment avait-elle senti la main enfantine ? Khy s'était entraînée, pourtant, elle était la meilleure à ce jeu là. Petite & maigre, discrète & silencieuse, elle ne s'était presque jamais fait prendre, & les rares coups reçus pour avoir volé de quoi manger l'avait convaincu de ne plus se laisser prendre. Khy, c'était la meilleure, en tout, toujours. La première à se battre, la première à gagner. Par sa ruse, elle dépassait de loin les autres va-nu-pieds des bas fonds d'Orléans. Alors comment avait-elle pu rater son coup ?

Son air choqué, avec ses grands yeux noirs écarquillés & sa bouche entrouverte, ne dura que quelques secondes. Il laissa place à une colère naissante, tandis que ses sourcils se fronçaient, que ses lèvres se pinçaient, & que ses poings se serraient. Non, cette dame, toute noble qu'elle paraissait, n'avait pas le droit de la ridiculiser ainsi. Se faire prendre, de cette façon, c'était tout simplement impensable pour une mioche avec son expérience. Ses poings se serrèrent un peu plus. Elle leva les yeux vers Nashia, bouillonnante de rage, la défiant avec une insolence propre à la gamine, qui d'où elle venait, se croyait tout permis. Elle était la princesse de son Royaume boueux, elle ne la laissera pas la détrôner.

Se redressant un peu, elle fit face à la belle, cachant son admiration pour celle-ci. En effet, elle avait beau se croire parfaite, la noblesse la clouait, autant que les belles dames. Alors imaginez les deux ! Khy, avec ses cheveux courts, châtains, & sales, son teint blafard sous la couche de crasse, sa chemise aux manches mille fois retroussées, ses braies trop grandes tenues par une corde en guise de ceinture, ses pieds nus, & sa maigreur, faisait peine à voir. Mais lorsqu'on était si bas dans l'échelle sociale, il fallait imposer ses défauts comme des perfections, pour rester en vie. Ainsi Khy, elle était parfaite. Elle était princesse. Elle ne se laisserait pas faire, & tant pis pour les coups !

Sèche, impérieuse, elle ouvrit la bouche, crachant ses mots comme si la dame blanche n'était qu'une vulgaire gueuse, & qu'elle se devait de se plier à l'autorité de Khy, fille de catin & gamine des rues :

Donne ta bourse. S'non j't'coupe en deux !

_________________
Nashia
Le sourire de la Dame s’étira un peu plus en un rictus amusé alors qu’elle tirait un peu plus le poignet prisonnier vers le haut… Collant par la même, sa propriétaire à l’épaule de la jument, et mettant ainsi le visage crasseux à hauteur des bottes cerclé de fer de la mercenaire… Un visage couvert de boue et de poussière mais point dénué de charme… La Noblionne se prit à inspecter l’enfant, vêtements mille fois trop grand, trop large aussi, il fallait avouer que la petite était maigre… Ses cheveux étaient court, châtains et auraient certainement été très beau, si ils n’avaient pas été couverts de cette crasse qui semblait faire partie à part entière de l’enfant. Di diou… Un bon bain dans l’abreuvoir et de la poudre ne lui aurait certainement pas fait de mal à cette môme la.

Pourtant ce n’était pas cette apparence misérable qui attendrissait le cœur de pierre Nashiesque. Ni cet air choqué qui était passé furtivement sur le visage enfantin. Ou encore cette lueur d’admiration dans son regard. Non c’était loin d’être cela qui faisait fondre le cœur de la Dame… C’était ce caractère de battante. Ce regard brillant insolence porté sans crainte sur celle qui aurait put, d’un coup de cette épée a son coté, lui trancher la main. Et dieu sait qu’elle l’aurait fait sans l’onbre d’une hésitation. Mais c’était cette rage sourde qu’elle sentait prendre racine dans le cœur de la gamine, et dont la cause n’était autre qu’un échec cuisant sur son territoire, qui la retenait de punir la voleuse. Elle la connaissait cette rage, elle la côtoyait encore il y a peu de temps.

Moui cette enfant lui faisait penser à celle qu’elle avait été. Rejetée par un père qui n’en voulait pas…Elevé par les mercenaires. Nashia se souvenait parfaitement de ses petits larcins. Elle était toujours la plus douée. La plus forte. Plus discrète, plus rapide… Plus chanceuse : Elle avait un foyer qui l’attendait. Et cela n’avait pas changé. La preuve, on la craignait, on l’appelait « La Terrible » ou « La Brave ». Les brigands connaissaient son nom, et certain la craignait. Allons reprenons nous ! Nashia secoua lentement la tête. Chasser cette tendresse naissante et surtout ces pensées parasites !

Le noble regard se reporta dans les prunelles d’abysse de l’enfant. Non mais… Comment qu’elle lui cause c’te sale gosse là ! Et voilà un sourire qui finit en éclat de rire ! Sa main relacha les rênes de Tacita, se leva pour… allez tapoter avec douceur et une once d’amusement la chevelure enfantine. Une douceur qui contrastait avec sa voix railleuse et la fermeté avec la quelle elle maintenait le poignet. Sans aucun doute la gosse en souffrirait quelque peu…


Par tout les Dahus d’Helvétie ! Quel drôle d'oisillons !
Dis-moi Petite, avec quoi compte tu me couper en deux ?
Et puis tu pourrais au moins te présenter. C’est la moindre des politesses morveuse…



Hum la morveuse avait le don de faire sourire notre noble dame. Une chose rare par les temps qui cours…
Khy
Elles se jaugeaient, l'une & l'autre, avec la même intensité. La position, pourtant, était loin d'être égale, mais cela importait peu. Khy, elle avait la colère, la rage, la hargne, la certitude qu'elle gagnerait. Dans son monde, tout était blanc ou noir - plutôt noir d'ailleurs - & cela ne changerait pas. Elle gagnait, ou elle perdait. Elle n'avait pas la possibilité de perdre sans en payer de trop lourdes conséquences, telles qu'une main en moins. Alors elle se devait de gagner, quoi qu'il en soit. Le doute était une chose qu'elle ne connaissait que trop peu. Parce que l'hésitation, c'était la peur. La peur, c'était l'horreur.

Certes, l'horreur, elle la vivait au quotidien. Si jusqu'à ses trois ans sa catin de mère avait su garder secrète son existence, les années qui suivirent furent loin d'être celles que l'on narre dans les contes pour enfant. Elle en avait reçu des coups, recroquevillée dans un coin de chambre, terrorisée par ce vieux croûton ignoblement pervers. Ce dernier ne sachant pas quel âge la môme avait, sa génitrice usa de nombreux subterfuges, repoussant l'âge où elle devrait s'asseoir sur le tabouret haut & attendre le client. Khy apprit à toujours faire moins que son âge, à parler comme si elle n'avait que dix ans, à jouer à la poupée comme si elle n'en avait que huit. Dès que le maquereau avait le dos tourné, elle retournait se battre, comme une grande, reprendre sa place de cheffe.
Et ça dura longtemps, ce petit manège, jusqu'au jour où elle tacha ses braies, & où le vieux pervers, oubliant combien pouvait lui rapporter une jeune vierge, se jeta sur elle. Alors elle avait beau faire plus petite que son âge, elle avait beau ne pas toujours se comporter comme une gosse d'une douzaine d'années, lorsqu'on l'appelait "petite", elle sortait de ses gonds. Plus jamais elle ne voulait être trop petite, pas assez grande, trop jeune, & pas assez vieille.

Le regard qu'elle lança à la dame blanche fut assassin. L'envie de tuer la prit avec une violence plus bestiale qu'humaine. Elle éclatait de rire, la belle dame, elle se moquait d'elle, de son âge, de sa force, & Khy, furieuse, la regardait sans pouvoir rien faire, collée au cheval, sa senestre immobilisée par la poigne de fer. Elle ne pouvait que la défier du regard, lui lancer des mots venimeux qui avec un peu de chance, se révéleraient être funestes, ou bien encore cracher sur sa botte, à quelques pouces d'elle.
Botte qui l'attire. Pommeau qui scintille. Dague qui brille.
Sa chance !

Ses yeux se levèrent sur Nashia, elle secoua sa main emprisonnée, se contorsionna dans tous les sens, une vraie furie. Elle détournait l'attention. Car tandis que la belle dame s'étonnait, raffermissant son emprise sur le poignet de Khy, la dextre de la morveuse, elle, s'emparait sournoisement de la dague cachée dans la botte. Elle cessa soudain de gesticuler, & plantant son regard noir dans celui de la noble, pointa la dague dérobée sur la main qui retenait toujours le poignet de notre mioche.


T't'es pas présentée, t'pas polie non plus. Moi c'Khy, mais t'peux m'appeler Khy-Khy.
'Fin non, t'peux pas, t'm'appelles pas pis tu m'donnes ta bourse, s'non, j'te coupe en plus que deux !


Et de la jauger à nouveau, les sourcils froncés, méfiante, mais sans doute trop confiante.
_________________
Nashia
Personne ne se serait arrêté… Pourtant la rue était bondée… Charrette, piéton, calèche, carrosse, cavalier… Mais aucun ne prêtait attention à la Dame en blanc et a cette gosse des rues… Et qu’importe, c’était certainement des plus habituels qu’un enfant de cet âge se fasse prendre la main dans le sac, ou plutôt la main sur la bourse. De sa main libre, Nashia recouvrit son visage de la capuche… Il ne fallait surtout pas que sa peau d’albâtre prenne quelques couleurs… cela aurait été honteux…

Alors que Nash réfléchissait à ce qu’elle allait pouvoir bien faire de cette gosse, oui parce qu’elle ne pouvait se résoudre à couper cette main qui lui faisait penser a celle de sa fille… Oh elle pouvait songer à laver cette langue malpolie avec du savon ou encore la menée chez le prevost pour lui faire peur… Ou bien la jetée dans la Loire… Non la petite ne savait certainement pas nager ! Et Nash voulait tout sauf sa mort. Elle pouvait bien aussi lui infligée une correction dont la petite se souviendrait toute sa vie et dont les marques ne ferait que la ridiculiser encore plus devant ses comparses… Et pendant qu’elle pensait à ces quelques supplices qu’elle pourrait imposer à la morveuse, celle ci se mit à s’agiter, a se débattre telle une démone. Les doigts, si fin et élégant de la Dame se refermèrent avec plus de force que laissait prévoir la physionomie de la cavalière.

L’étonnement et la perplexité brillèrent le temps de quelque seconde dans les yeux azurée de la Gueuse Annoblie. Pourquoi se débattait-elle ? Pourquoi tenter de fuir ? Non. Ce n’était pas le genre de l’enfant. Du moins pas de ce que Nash avait lu en elle ! Et une voix d’outre tombe résonna dans sa tête… C’était la voix d’un mort, de son parrain… Xenor… Un des mercenaires qui l’avait élevée, et qui était mort dans un traquenard à Chambéry… Ces paroles étaient toujours les mêmes… C’était celle qu’il lui répétait dans son enfance et encore après. « Ne te fis jamais aux apparence petite… Jamais ! » Combien de fois avait elle hoché la tête ? Dit qu’elle ne le ferait plus… Et pourtant, elle ne vit l’éclair qui sortait de sa botte que trop tardivement, elle n’eut pas le temps de la reculer à temps… Déjà la morveuse pointait la lame de la Miséricorde sur la main kidnappeuse…

Un plissement de sourcil répondit a cet acte plus qu’osé et étonnant… Elle en avait des ressource cette gamine là. Et Nash ne put s’empêcher de regarder la lame qu’elle tenait entre ses doigts… La miséricorde appartenait à Calvin… Ils avaient fait l’échange en Annecy le soir de son départ pour Genève… Pas plus inquiète que cela, Nash laissa ses pensées dérivé par celui qu’on avait supposé être son amant. C’est vrais que l’helvète était séduisant… Qu’il l’avait soutenue…Qu’ils avaient passé des nuits a parler dans la Taverne « de la Résistance », qu’il logeait la bas… Seul helvète à y être autorisé avec lef bien sur… Pourtant il n’était qu’amis… Une petite douleur se ficha dans son cœur. Calvin lui manquait… Les paroles hargneuses de la gosse la ramenèrent dans le présent. Sa mine mélancolique fut vite remplacée par ce sourire amusé qui semblait tant l’énerver.



Tu veux me couper quelque chose morveuse ? Alors déjà ceci est une Miséricorde… Une lame que tu utilise sur les champs de bataille en combat rapproché, et que tu enfonce dans les défauts d’une armure de chevalier. Soit au niveau du cou, soit sous le bras, vers l’aisselle. Son nom vient aussi du fait que c'est avec cette lame que l'on met fin aux souffrance des blessés condamnés.
Mais malheureusement, si tu veux me trancher une main avec ça, il te faudra plus de force Moustique. Veut tu que je te prête mon épée ? Tu auras plus de chance de réussir. Enfin si tu arrive à la soulever ce qui vue ta corpulence est impossible à une main.



Cela t’apprendra Nash a sous estimer une fois de plus tes ennemis. La dernière fois c’était une gosse de 16 ans… Et elle a bien faillit t’envoyer chez le très haut ! Il faudrait quand même que tu apprennes de tes erreurs !

Moui quand on a n’y mentor n’y parrain… Il faut bien quelqu’un pour vous faire la moral ! Et cette personne c’est vous. Les cinq frangins des menacé se posèrent dans les replie de la jupe sur le pommeau d’un petit coutelas dont la lame était bien plus fine et bien plus courte que celle qui menaçait la noble main. Qu’importe il servait au lancer… Un sourire amusé étira ses lèvres. Les deux prunelles turquoise se posèrent dans celle d’ébène. Déconcentrer l’enfant en faisant sauter la dague dans sa main libre… Lui faire croire que la menace venait de là...



Hum, mais je n’ai pas besoins d’être polie Khy, je suis suffisamment belle pour ne pas avoir à l’être. Mais si cela te fais plaisir, je me nomme Nashia, Dame de Pettinengo, je te passerais les surnoms que l’on me prête, cela fait un poil prétentieux…


Profiter d’un instant de d'inattention et la botte fuse… Percutant la vilaine main… Avec un peu de chance l’enfant aura lâcher la lame… Et celle-ci ne sera pas venue cisailler la noble main en prenant son envol… Mais Nash n'était pas toujours chanceuse...
Khy
La mélancolie de la belle encapuchonnée lui arracha un sourire. Elle se sentait puissante, Khy. Elle dominait, elle en était sure, & ce visage torturé était la preuve même que la noble dame se savait perdue. Khy ne voyait que l'incertitude, l'hésitation, la peur sur les traits blancs lui faisant place. Ses grands yeux noirs brillaient d'une soif de pouvoir étonnante pour une gamine de cet âge. Après tout, son rêve n'était-il pas de devenir mercenaire ? Ce statut n'impliquait-il pas une position de dominant sur ses proies ? Un charisme incomparable ? Une force arrogante ? De son point de vue, Nashia était en bien mauvaise posture, & s'en rendait bien compte. On n'attrapait pas impunément une chapardeuse de son niveau !

Alors quand sur son visage, la mélancolie fut remplacée par ce sourire amusé, la mioche resta clouée. Et bien quoi, elle n'avait pas peur ? A moins que ce ne fusse qu'un rictus de crainte ? Mais non, ça ne l'était pas. La cavalière était confiante, & se moquait d'elle, à nouveau. La cavalière se permettait même de lui faire une leçon. La cavalière.. Quoi ? Une leçon ? Et bien quoi, une arme était une arme, & si la morveuse décidait de couper une main avec miséricorde, ce serait le cas ! Après tout, la situation ne s'y prêtait-elle pas ? Pour Khy, si. Elle lui accorderait la miséricorde, la noble dame, si celle-ci ne lui accordait pas sa bourse.

Mais Nashia se moquait encore, assurant qu'elle ne pourrait tenir une épée. La gamine devint rouge de colère, de frustration. Elle avait bien tenu des épées en bois, lorsqu'elle se battait avec les mômes de son quartier. Elle les tenait même mieux que tous les autres, & bien quoi, après tout, n'était-elle pas parfaite ? Et sa manière de lui parler comme si elle était petite, non, elle n'était pas petite, hors de question de l'admettre. C'est furieuse à nouveau qu'elle écouta à peine la dame de Pettinengo se présenter, raffermissant sa prise sur la dague qu'elle tenait, la peau d'albâtre flirtant d'un peu trop près avec la lame miséricordieuse.

Un éclair blanc lui fit écarquiller les yeux, la noble dextre maniant un coutelas sorti de la ceinture comme on sort un lapin d'un chapeau. Ses lèvres pâles lâchèrent un cri lorsque le coup frappa sa main agressive & que la Miséricorde en elle-même lui échappa des doigts & s'envola avec grâce.
La mioche ne cachait plus son admiration. Elle n'avait pas peur de se faire couper la main, de se faire rouer de coups, d'être sévèrement punie pour avoir osé. La bouche ouverte en O, les yeux ronds & étonnés, elle ne comprenait tout simplement pas comment une noblionne blanche comme la craie & faible comme un ver de terre pouvait posséder autant de force, de dextérité, de vivacité. L'idée de faire face à une guerrière ne lui avait pas, à un seul instant, effleuré l'esprit. Elle se ressaisit, fronça les sourcils, immobile, cherchant déjà une nouvelle façon de récupérer la bourse.. Elle réfléchirait ensuite à comment s'enfuir !

Lâche-moi, t'pas l'droit d'me toucher, t'pas l'droit !

Faible défense, certes. Mais elle devait gagner du temps.

Pis.. S'tu m'donnes pas ta bourse, j'te l'f'rai r'gretter, parce qu'j'suis une future merc'naire, moi !
_________________
Nashia
Chanceuse ! Murmura une fois de plus la voix rocailleuse du mort. Chanceuse ? Oh oui, elle était affreusement chanceuse la petite Dame ! D’un le coup de pied avait marché, de deux la lame ne l’avait même pas coupé, de trois il lui semblait que le poignet touché n’était pas brisé. S’il l’avait été elle aurait crié plus fort. Bon c’était certain… La petite allait avoir besoins de quelque onguement… Nash y pensait déjà… Il lui faudrait passer chez l’herboriste… Y en avait il un seul en Orléans ? Oui certainement, les Français n’étaient tout de même pas suffisamment barbares pour ne pas connaitre l’art médicinal des plantes ! Au pire elle avait quelque connaissance… Hum… Pour les coups et blessure… Que fallait-il déjà ? De l’Arnica, un peu de saule pour la douleur, et des immortelles pour l’hématome… Toute fois elle espérait ne pas avoir à faire les préparations seule. Elle n’était pas médicastre quand même ! Oui parce que c’est bien connue. Quand Nash blesse, elle répare ensuite !

L’encapuchonnée s’amusa de voir l’admiration de la fillette. Si celle-ci savait que Nash avait douté jusqu’au dernier instant, que sa tentative allait réussir. Certainement que ce serait une lueur moqueuse qui brillerait dans ses yeux. Et sa bouche ne serait pas ouverte ainsi mais se fendrait surement en un rictus arrogant et disons moqueur… Mais pour une fois que la Maudite n’était pas maudite autant en profiter. Ah oui elle n’avait pas le droit ? Nash avait tout les droit c’était bien connue. Du moins elle les prenait. L’avantage d’avoir du culot et une Suzeraine qui trouve vos bêtises amusante…



« Bien sure que si, j’ai le droit Khy. Tu n’es qu’une vulgaire fille des rues… Vas donc te plaindre au prevost je suis sure qu’il rira autant que moi… »



En attendant il fallait récupérer la miséricorde avant que quelque carrosse ne l’achève. Oui parce qu’un couteau ça n’a pas d’aile et que dieu à décider que seuls les oiseaux sauraient voler. La Miséricorde, toute merveille de ferraille qu’elle était, ne fit point abstraction à la règle et après un court vole, elle avait rebondie sur la chaussé. Par chance (oui Nash a vraiment le cul bordé de nouille !) la lame était solide et ne c’était pas brisée. Calvin lui en voudrait certainement si elle lui rendait une lame en deux morceaux. Et s’il lui en voulait… Elle pouvait dire adieu à ces soirées qui lui tenait tant à cœur.

Tout en maintenant le poignet prisonnier la noble dame mit pied à terre. Il ne fallait surtout pas demander à la môme de l’aider. Point de doute la dessus ! Ni même à un autre des passants. Tous des rustres ! Les rênes de Tacita dans une main le poignet de la gueuse rageuse dans l’autre, Nashia se faisait un plaisir de trainer non pas une jument mais une enfant récalcitrante derrière elle. Et v’la t’y pas qu’elle menaçait en plus… Ah une future mercenaire ? Nash eut un grand sourire amusée. Ramassa la dague, la remit dans sa botte et se tourna vers l’enfant plongeant ses yeux azurée dans les siens. Nashia était de petite taille. A la limite du ridicule, 5 pied de haut à peine. Ce n’était pas une armoire a glace, elle était fine à la limite du frêle… Mais qu’importe, la môme avait vue ce dont elle était capable.



« Et bien si tu veux être mercenaire, évite de voler la bourse des collègues. Tous ne sont pas aussi indulgents que moi fillette. »
Khy
T'me donnes pas d'ordre, pis j'suis pas vulgaire, c'toi la vulgaire !

Ou plutôt, c'était sa mère, la vulgaire. La catin. La fille de joie, la fille facile. La ribaude, la dépravée. La gigolette & la nymphette, la gourgandine & la sylphide. La traînée, la roulure, la tapineuse. Elle en avait entendu, des mots, pas toujours très délicats, pour qualifier sa mère. Alors non, la morveuse, elle n'était pas vulgaire, du moins en son sens. Et elle n'était pas petite non plus, mais ça, inutile de le préciser à nouveau.

L’impétuosité de la mioche était donc loin de s'estomper, & car plus elle lui déversait son venin verbal, plus elle était aigrie. Surtout qu'en plus de ça, son poignet libre commençait à la lancer furieusement. La cavalière mit pied à terre, & la gamine, cherchant toujours à obtenir la bourse pleine d'écus sonnants & trébuchants, se retint de justesse de lui faire un autre mauvais coup. Ce n'était pas le bon moment, ça non. Si elle voulait s'en sortir, il fallait être plus maligne que ça, & ne pas foncer tête baissée.

Elle se laissa traîner comme une souillon, jetant un oeil mauvais aux badauds qui s'attardaient un peu trop sur elle. Le poignet prisonnier lui faisait mal à présent, malmené qu'il était par la main fine & puissante qui le retenait. Glissant son regard noir sur la noblionne, elle se mit à penser qu'elle n'avait vraiment pas de chance. Khy n'aurait jamais attaqué une armoire à glace, elle était bien trop rusée pour cela. Les petites nobles solitaires, c'était bien plus à sa portée. Et pourtant elle se retrouvait face à une femme à la force guerrière. La poisse, qu'elle avait, la poisse !

Pis j'rai pas plaindre, j'suis pas une plaignarde, j'suis une guerrière, c'toi qui va t'plaindre.
Pis j'vole qui j'veux, c'pas toi qui va m'dicter c'que j'fais !
Si j'veux voler ta bourse, j'vole ta bourse, t'as rien à dire, na !
Et là t'm'emmènes où, hein ? T'vas t'plaindre, hein ?
J't'laiss'rai pas faire, t'pas l'droit, s'non j'te coupe en pleins d'morceaux, t'prévenue !


Et blablabla. Et blablabla. Et blablabla. Et.. Quoi ?
Collègue ? Mercenaire ? C'quoi l'délire ?
Et les yeux déjà ronds de s'écarquiller de stupeur, & la bouche ouverte de cesser de cracher son poison. Oubliée, la bourse à voler, oublié, son honneur bafoué, oubliés ses poignets qui la lançait, & son estomac qui grondait. Une mercenaire, ça changeait tout. Elle voulait être mercenaire, elle était prête à tout pour être la meilleure des mercenaires possibles. Alors l'une d'entre eux qui déboulait devant sa pouille, c'était une aubaine à ne surtout pas rater. Elle n'allait pas la laisser passer, hors de question.


T'es.. T'es une vraie ? Vraie merc'naire ? Pour d'vrai d'vrai ?
_________________
Nashia
Ah les mômes ! Mon dieu ! Heureusement que notre noble était d’une patience sans égale, et qu’elle avait élevée plus d’un marmot ! Oui faut dire que quand elle est en Savoie et que sa Suzeraine a besoins d’elle, c’est avec ses deux marmots et les deux siens qu’elle passe sa journée. Alors les pleurnicheries, les « t’as pas l’droit » « t’es pas ma mère » « j’veux plus t’voir » « j’t’aime plus ! » et autres défenses enfantine autant dire que ça lui passait au dessus des macarons sans même ébouriffer une mèche… Alors celle que lui sortait la souillon ! Elle s’en battait comme d’une guigne.

Une guerrière… Mais oui bien sure ! Et Nash c’était la femme de L’Empereur ! Ah ces enfants… Nash répétait chacune de ses phrases utilisant une voix railleuse tout en trainant l’enfant derrière elle. Le but de la promenade ? Retourner a l’auberge par le plus long chemin, voir traverser la ville en la trainant ainsi pour que tout ces petits copains puisse se moquer ensuite. Ou prendre peur de la Noble. Va savoir. En tout cas elle n’allait pas se plaindre l’encapuchonnée. Ce n’était pas du tout son genre. Un poil agacée mais sans toute fois cessez de marcher elle répondit a la petite d’un ton railleur.



« Mais tu as déjà tenté et ça n’a pas marché, tu n’en as pas assez de te rendre ridicule Khy ?
Si tu arrêtais de menacer dans le vide ça irait mieux déjà… Et puis si tu continue c’est moi qui te coupe en petits morceaux. »



Menace en l’air ? Hum… Oui. Ceci dit son regard était suffisamment dure et convaincant pour que la petite puisse croire qu’elle disait vrai. Puis Nash accéléra la cadence forçant la môme à avancer ou a se laisser trainer par terre. Et la silence… Plus de menace, plus de venin, plus de cris dans les nobles esgourdes… Surprise et surtout inquiète, sait on jamais qu’elle se soit évanouie, Nash se retourna. Pour avoir en face d’elle un visage stupéfié et surpris. Mon dieu qu’avait-elle encore dit ou fait ! Nash vérifia son corsage… Non rien de choquant de ce coté, les jupes ? Pareille… Qu’avait elle c’te gosse ? Ah… C’était le mercenariat ? Nash s'adoucie légèrement et desserra son emprise sur le poignet prisonnier…


« Oui Demoiselle. Une vraie de vraie. Mais noble en plus. »


Pause terminée, réponse donné… La petite mimine se referme avec force sur le poignet endolorie et c’est reparti pour la ballade punitive ! La Jument et le clébard qui suivent ! un sourire plus que joyeux illuminait le visage de l'encapuchonné mais ça personne ne pouvait bien le voir... Puisque sa capuche était rabattue sur son visage Begaoe !
Khy
Une vraie de vraie. Pour de vrai. Pour le coup ça se bousculait dans la caboche enfantine. Elle la fixa longuement, un peu clouée, sa fureur calmée. Elle se laissa à nouveau entraîner, en silence cette fois-ci, analysant les options qui s'offraient à elle.

Primo, elle lui sautait dessus, plantait ses crocs dans sa chair toute habillée de beaux tissus, la menaçant autant verbalement que physiquement en lui lâchant quelque chose du genre : T'm'apprends tout c'que tu sais, s'non j'te tue.
Oui, mais non, quand même. Parce que le clébard, il était resté gentil pendant tout ce temps, mais il lui fichait tout de même une sacrée frousse, à la môme. Et puis les badauds, une noble mercenaire qui menaçait une morveuse, ça passait, mais la morveuse qui menaçait la noble mercenaire, là, c'était pas tout à fait sur qu'ils laissent faire. On sait jamais que la noble porte plainte pour "non assistance à noblionne martyrisée par une bouseuse".
Idée abandonnée.

Secundo, elle sautait sur le chien en récupérant la dague, en lâchant quelque chose du genre : T'm'apprends tout c'que tu sais, s'non j'le tue.
Mais fallait tout de même libérer son poignet prisonnier, choper la dague & surtout, surtout, sauter sur le chien, qui, je ne vous apprends rien, lui fichait une peur monstre. Et encore, elle n'était même pas sur que Nashia tienne assez à son chien pour accepter le contrat.
Idée refusée.

Tercio, elle prenait une voix mielleuse & délicate, papillonnait des cils, souriait niaisement & l'implorait avec quelque chose du genre : T'm'apprends tout c'que tu sais, s'non.. s'te plaît ?
Ahem. Oui, je sais, idée déclinée.

Du coup, après quelques minutes de réflexion & de marche dans les ruelles bondées, la morveuse s'arrêta brusquement en tirant sur son bras captif, grimaçant au passage sous la douleur qui irradiait désormais autant ses deux poignets. Les larmes aux yeux de l'élancement de ses membres, elle regarda pourtant durement la mercenaire, plantant son regard noir dans l'azuré. Et avec toute l'innocence qui lui restait, la requête tomba :


T'm'apprends ?
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Nashia
T’m’apprend ?

La dame tiqua… Ce silence et ce calme durant ces quelques minutes… Forcément ça cachait un sale coup… Et là ben le sale coup était pondu… Elle voulait qu’elle lui apprenne. Mais qu’elle lui apprenne quoi ? A être noble ? L’étiquette et compagnie ? A voir la tronche de la gosse, ce n’était pas cela non… Mais alors… Elle voulait apprendre quoi ? Dans la tête de la Noblionne ça tourbillonnait…Hypothèse sur hypothèse, toute raturée… Apprendre quoi ? Puis soudain elle fit le rapprochement. Mercenaire ! La môme voulait qu’elle lui apprenne le métier… Et Nashia elle resta silencieuse. Continuant de marcher a toute vitesse. Cependant sa poigne c’était radoucie… Et c’était à son tour de plonger dans le silence…

Elle se revoyait, 15 ans plus tôt… Elle n’avait pas dix ans quand un soir elle c’était planté devant le balafré, qu’elle l’avait regardé droit dans les yeux et qu’elle lui avait sortie qu’elle voulait devenir mercenaire. Elle se souvient encore de sa réaction… De son rire tonitruant… Et des sourires goguenards des autres mercenaires. Nash se souvient parfaitement de sa colère devant cette réaction. De sa rage et de son envie de tous les tuer. Pourtant elle ne s’était pas démontée… Elle avait collé le balafré. L’avait imité, puis avait suivit son enseignement puis celui de son fils… Xenor était devenu son parrain. Il l’avait éduqué, perfectionné dans le maniement des armes. Il l’avait protégé contre les gueux qui en voulaient à sa vertu. Elle ne comptait plus les bagarres en taverne, et les fois ou elle avait recousue ses plaies. C’était avec lui qu’elle avait apprit le pouvoir des herbes…

Les herbes ! Mais oui bien sur ! La nash s’arrêta brusquement, embarqua la gosse violemment et fouilla d’une dans les sacoches de voyage accrocher a la selle. Le sourire lui revient quand ses doigts effleurèrent un petit pot de bois. Elle referma les sacoches, satisfaite. Une chose de sûre elle pourrait soignée la gosse. Maintenant il fallait réfléchir à ce qu’elle pouvait lui dire. Et surtout comment lui annoncer… Khy avait du potentiel. Un sacré caractère… Mais Nash pouvait elle assumée de prendre sous son aile une gosse pareille ? Pouvait-elle supporter un caractère tel que le sien ? Il lui faudrait apprendre à paraitre… A être propre et a porter des vêtements de fille avant de porter la brigandine, cette armure spécifique aux mercenaires et aux brigands…

Nash poussa un long soupire, qu’allait elle faire ? Un coup sec sur les rênes et sur le poignet de la donzelle et elles s’engouffrèrent à droite dans une petite ruelle, puis elle offrit trois pièce a un jeune garçons elle lui confia les rênes de Tacita.



«Amène moi les sacoches dans la salle commune. Tout ! Et maintenant»


Nashia embarqua la petite et le chien dans l’auberge et la fit s’assoir. Le gosse reviens très vite avec les deux sacoches et Nash en ressortie la pommade… Elle avait lâché le poignet de l’enfant pour ce concentrer sur ce qu'elle avait à faire... Vérifier que rien n'était brisé... Mettre l'onguement mais surtout... Nettoyer cette crasse.


« Pourquoi devrais-je t’apprendre ? »



Le ton était froid et sec. La Dame se leva prit une chopine d’eau et lava les poignets endolorie de l’enfant avant de commencer a y étaler l’onguement…
Khy
Si la poigne s'était radoucie, la balade, elle, devenait de plus en plus rapide. L'air mélancolique de la noble dame était revenu, & avec cela son regard vide, hors du monde. Elle semblait perdue dans les méandres d'un passé bien semblable à celui de la mioche. La fin du trajet se passa en silence, Khy courant presque derrière Nashia, qui malgré sa petite taille avait de longues foulées, les yeux fixés sur les pavés qu'elle dépassait à grande vitesse. Elle était si concentrée dans son observation d'ailleurs, que lorsqu'elle redressa la tête, elle retint de justesse un hoquet nauséeux.

Retrouvant ses esprits, elle lança son habituel regard mauvais au garçon auquel la mercenaire confia quelques tâches, l'air de dire : T'caftes, j'te bute. La morveuse avait beau être une enfant des rues, une enfant paumée, une enfant de catin, son sale caractère était toujours aussi radical. Se laissant faire, elle entra dans la taverne, s'assit prestement, & ne bougea plus. Les yeux baissés, elle était plongée dans un gouffre de réflexion que seule elle arrivait à comprendre, mais dont le principal se résumait à la crainte que la noblionne refuse.

Et puis non, elle ne pouvait pas refuser, Khy l'avait décidé ainsi. Et lorsque Khy décidait.. Pour résumer, à ses yeux, Nashia n'avait pas le choix, elle se devait de l'accepter. Et si elle s'obstinait à refuser, elle s'arrangerait pour mettre un des trois précédents plans* à exécution. Elle s’apprêtait d'ailleurs à lui rappeler d'une voix sèche qu'elle avait posé une question, & que de toute façon, ça se jouait à "tu m'donnes ta bourse ou tu m'donnes des cours", lorsque que les doigts frais de la dame de Pettinengo s'activèrent à nettoyer ses poignets, & à soigner ses coups.


Pourquoi t'fais ça ? J'suis grande, j'peux m'occuper d'moi toute seule, hein !

Pourtant, elle se laissa faire. Trop intriguée par sa mercenaire, trop heureuse d'en avoir trouvé une, elle en oubliait ses principes, son soi-disant "honneur". A la question posée, elle fixa longuement la dame affairée, réfléchissant aux arguments qu'elle n'avait pas vraiment. Pourquoi devait-elle lui apprendre ? & bien, parce que.. Ahem.. Parce que.. Elle n'avait personne d'autre sous la main & qu'il fallait bien que ça tombe sur quelqu'un ?

Parce que.. T'mercenaire.
Pis j'peux pas rester à Orléans, ç'craint trop, M'man l'a dit.
Alors.. T'as pas l'choix, t'm'emmènes & t'm'apprends.
Pis s'tu r'fuses, t'façon j'te colle, & j'te copierai pour apprendre.


Pis au fond, t'as l'air gentille, j't'aime bien, même s'tu m'gonfles d'jà. Pis M'man elle s'ra contente que j'ai quelqu'un d'fiable comme prof, l'aura pas d'soucis à s'faire, ç'lui f'ra un poids en moins. Pis comme ça j's'rai vite forte, pis j'irai vite sortir M'man du bordel. Et j'tuerai tous les méchants. Les pas beaux. Et ceux qu'ont pas un joli prénom. Crèv'ront tous.

Alors t'dis oui ?


*Voir plus haut !
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Nashia
Pourquoi ? Comment ? C’est qui ? Qu’est ce qu’il fait ? Gnagnagna et patati et patata… Heureusement que sa fille n’était pas dans l’auberge ! Si Juliette était arrivé Nash aurait eut le droit a deux pipelettes en action ! En somme de quoi prendre une corde et se pendouiller à une poutre ! Pourtant Nash n’arrivait pas à lui donner un non catégorique. Faut dire qu’elle avait vécue la même avec le balafré… Mauvais souvenir que ces rires et ce non goguenard… Elle ne pouvait pas infligée cela a l’enfant. Non ! Mais Nash pouvait elle se permettre d’emmener une deuxième gamine turbulente sur les routes ? Pouvait-elle la présenter comme sa pupille ? Alors que celle-ci n’avait aucune éducation ? Aucun maintien, aucun… Charme noble. Après tout Nash faisait dans la bonne société quand même. Elle connaissait bien le Roi… Etait apprécier de nombreux Ducs, Vicomtes et autres. Juliette avait apprit de puis son plus jeune âge les rudiments de l’étiquette et de la bienséance… Nash serait elle capable de l’enseigner à cette sauvage ? Son regard jaugeait la Môme… Non décidément habillée comme ça Nash ne pourrait se décider. Khy était si sale, si dégoutante que Nash se tourna vers le Maitre des lieux, qui les regardait d’un air étrange… se demandant surement ce que foutait une Noble dame avec une voleuse… Et s’il allait devoir repayer des meubles et de la vaisselle…


Maitre Albert… Faite préparer un baquet d’eau. Qu’il ne soit pas trop chaud surtout ! Et dite à Suson d’y mettre de la Lavande.


Elle se retourna ne s’occupant même pas de savoir si elle était obéit. Il faut avouer qu’elle était descendue dans une des plus petites auberges de la ville. Et les gens qui la tenaient ne savaient quoi faire de plus pour la contenter. Enfin la tronche de l’Albert signifiait a cet instant plus : comment est ce que je vais expliquer a cette grosse Italienne qu’elle doit mettre de la lavande dans l’eau ! Que : tout de suite ma Dame. Mais Nashia s’en contre fichait tout a fait, certaine que de toute manière si sa demande n’était pas contenter elle taperait une colère. Et puis c’était dans l’intérêt de tout le monde parce que là. Elle ne sentait pas la rose la Môme. Puis la noble dame se retourna vers la gosse. Peut être que si elle si était plus présentable, moins souillons elle arriverait à lui dire non.


Tu vas aller te laver. Et si je fais cela ce n’est pas pour toi mais pour ma bonne conscience. Entendue ? Puis surtout, tu empeste le chien mouillé c’est une vrai infection !


Un sourire s’étala sur ses lèvres en entendant les raisons invoquée par la petite. Non décidément elle n’y arriverait pas. Cette Khy lui ressemblait de trop… enfin sauf qu’elle elle avait eut un poil plus d’éducation avec son paternel, la politesse, l’écriture, la lecture… Non franchement, faire de cette môme une mercenaire capable de choisir pour les causes qu’elle veut combattre… Et surtout capable de réfléchir autrement que pour l’argent… Ca allait être dure…En attendant, elle se pencha vers l’enfant.


Khy où sont tes parents ? Si je te prends avec moi j’ai besoins d’une autorisation écrite qui leur retire tout droit sur ta personne en ma faveur. Ensuite, avec moi ce sera finit le vol de bourse, de pains et compagnie. Il faudra bien s’habiller, souvent des robes parce que je suis amener à fréquenter la haute société. Pour le coup il faudra aussi des bonnes manières, respecter l’étiquette et compagnie. Vois tu, je suis en route pour allez combattre l’hydre en Franche Comté… Et l’on combattra auprès de noble et du Roi de Lotharingie certainement.
Alors si je t’apprends, ce ne sera pas que le maniement des armes. Ce sera aussi apprendre a vivre comme une Noblionne.



Et voila… Où comment écœurer une gosse des rues. Du moins Nash l’espérait du plus profond de son être… Sinon elle serait vraiment obligée d’éduquer une deuxième fille… Nash se tourna vers l’escalier la Suson la regardait étrangement, elle devait se dire que ce n’était pas Juliette que sa Maitresse avait ramenée… Mais bon l’italienne était habituée aux frasques de la Noble Dame… Et depuis la fugue de Juliette, elle n’avait jamais osé rien dire… Alors elle se contenta d’annoncer dans un français moyen que le bain était près. Nash lui réclama de prendre les mesure de l’enfant et voir si une tenue ne lui allait pas dans le coin. Plus pour ne pas imposer à l’enfant le fait de se faire laver comme une noble Dame, ce qui, fallait bien l’avouer, était gênant la première fois.


« Allez monte te laver je t’attends derrière la porte. Réfléchis y bien et une fois que tu seras propre on pourra en reparler. Mais je te préviens... Si je trouve une seule trace de poussière sur toi… C’est moi qui te lave. Et je frotterais au sable ! »


Le sourire aux lèvres la petite noble embarqua Khy à l’étage…
Khy
Gné ? Baquet d'eau ? Laver ? Lavande ? Tssss, tssss, tssss, fallait pas pousser mémé dans les orties, hein ! Elle voulait bien prendre un bain tous les deux ou trois mois, mais un simple saut dans le lavoir suffisait. Se récurer, frotter sa peau ? Quelle idée ! Parfumer l'eau à la lavande ? Non mais vous êtes pas bien, non ? Chez Khy, l'eau, c'était sacré. On n'y touchait pas ! Ou du moins, qu'en cas d'extrême urgence. Restait plus qu'à voir si la situation nécessitait véritablement un bain. Nashia voulait qu'elle prenne un bain. Nashia était nécessaire à Khy, on l'a dit, elle ne pouvait se permettre de la laisser filer. Or, si Khy n'obéissait pas, il y avait fort à parier que c'en serait fini de son rêve de mercenaire. Elle retournerait au bordel, volerait quelques bourses, se ferait vendre comme sa mère, & cogner comme toutes les autres filles. C'était pas un cas d'extrême urgence, ça ?

Déglutition sonore, inspiration profonde, là voilà prête à prendre un bain sans faire d'histoire.
Après tout, ça ne doit pas être si insupportable, un vrai bain. Si ?
Etape suivante !


J'pas d'parents, moi.

Allo, allo, alerte mensonge, alerte mensooooooooooonge.

Fin j'pas d'père. Fin si j'en ai un, mais j'sais pas qui c'est. Pis M'man, j'crois qu'elle sait pas non plus. Puis M'man, elle veut juste que j'parte d'ici, parce qu'Orléans ç'pas trop canon pour moi. Pis j'lui d'mand'rai bien une toto.. autoto.. auto.. torisation.. Mais j'l'ai jamais vu écrire d'sa vie ! Pis elle, l'pourra rien faire pour moi, j'vais m'r'trouver catin, s'j'reste ici ! Alors t'pas b'soin d'torisation, hein ? C'comme si j'tais toute seule !

Là, pour une fois, elle ne mentait pas, la mioche. Tout ce qu'espérait sa mère, c'est qu'elle puisse filer en douce loin d'Orléans, & apprendre un bon métier, tant qu'on y était. Bref, avoir une bonne vie, qui se respecte. Seulement, la grande question, c'était de savoir si la noblionne allait accepter ses arguments. Dans le cas contraire, c'en était fichtrement mal fichue pour la morveuse !

Robes, haute société, bonnes manières, étiquette, toussa toussa, la gosse s'en fichait éperdument. A vrai dire, elle ne devait pas bien savoir en quoi tout cela consistait, sinon, elle aurait sans aucun doute vivement rétorqué qu'elle ne se laisserait pas empailler de la sorte. Mais fière & hautaine qu'elle était, l'idée de poser des questions sur toutes ces choses ne lui traversa même pas l'esprit. Elle s'en préoccuperait bien plus tard !
Quant au chapardage, la question fusa avant même qu'elle n'y réfléchisse :

Mais si l'gens z'en ont pas b'soin ?

Clignement des yeux, mine angélique, ça devrait passer, non ?
D'autant qu'à chaque marche montée, elle se rapprochait du supplice aqueux.. Il fallait bien un petit réconfort, non ?

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Nashia
Pas de Parent ? Ah ben ça arran… Pas de père mais donc une mère ! Ah non c’était mieux encore… Un père qui allait au putain qu’en avait engrossée une et qui c’était barré… Bon ça compliquait les choses… Nash se voyait très bien devant un tribunal, avec pour plaignante la catin… Beh oui, toujours prête à se faire des écus facilement ces femmes là… Ceci dit elle se voyait très mal laisser la môme ici… Et puis si elle revenait jamais en Orléanais… Nash doutait fortement que la catin se plaigne d’avoir perdue sa fille. Ca devait l’ennuyer plus qu’autre chose une deuxième bouche à nourrir… Nash jugeait les pour et les contre en poussant la gamine qui semblait récalcitrante à se baigner… Ah je vous jure ces mômes…

Ah et puis maudit soit l’instinct maternel qui animait bien de trop souvent la Nash. Faut bien avouer que si elle avait une faiblesse, autre que les hommes ainsi que les bonbons aux miels d’Alex, c’était les enfants… Surtout ceux promis à un sale futur… Pour sure que si elle s’écoutait la Dame ferait de sa montagne un havre de paix et d’éducation pour tout les fils et filles de catins, tout les orphelins et autres marmots peu chanceux des Royaumes…



Bien, on va donc dire que si je te dis oui… Je t’écrirais un petit mot pour ta maman… Elle se le fera certainement lire ? Ou alors mieux vaut partir sans rien dire ?


Mouai dans les deux cas elle risquait de se faire accuser d’enlèvement d’enfant la Nash… P’têtre qu’avec une bourse… Non elle risquait d’être accusée d’avoir achetée un gamin… Ce n’était certainement pas mieux dans le fond… Humph elle était vraiment dans de beaux draps mais pourtant pas moyen de se résoudre à laisser Khy ici… Imaginer la souillon dans le lit d’un gras bourgeois la révulsait. Quitte à ce qu’elle se fasse engrosser jeune. Autant que ce soit par un noble qui l’aura épousé… Elle aurait l’argent, le titre, et la liberté de bouger ou elle veut… Beh oui… C’est bien connu, avec des femmes de caractère… L’époux n’a pas son mot à dire !

Finalement elle n’avait pas réussit à la faire fuir avec l’idée des robes et de la Haute société… Dommage ça l’aurait libéré d’un poid… Puuf… Dans quoi elle s’engageait… Les paroles de la petite la sortirent de ses pensées. Comment ? S’ils n’en ont pas besoins ? Norf ! La dame laissa échapper un rire claire, ses yeux se posèrent sur la mine d’ange de la chapardeuse. C’était décidé. Elle l’embarquait. Khy lui plaisait de trop pour qu’elle ne la laisse ici…


Non, mais je veux bien que tu pique celle des voleurs… Un voleurs volé, c’est bien plus drôle qu’un brave messire ôté de tout ces biens ? Non ?


Elle la poussa dans la chambre en souriant.



Allez au bain demoiselle. Et je te l’ai dit, je te veux propre comme un sous neuf et cheveux coiffé. Si il faut Suson viendra t’aider… Elle est italienne, c’est pour ça qu’on ne comprend pas toujours ce qu’elle dit.
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