Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] "A Parfaite, Farpaite & Demie"

Khy
Oui ? Oui ! OUUUUUUUI, elle avait dit oui, enfin, même si ce oui n'était que conditionnel.. Cela restait un oui ! La morveuse ne dissimula pas le sourire qui prit place sur son visage crasseux tout en montant les escaliers. C'était le sourire de la victoire, de la satisfaction du travail accompli - faible travail, je vous l'accorde. Elle en courut presque pour effacer les quelques pas qui la séparait encore du bain.

Moi j'dis qu'vaut mieux partir, hein..

Le vieux croûton savait lire & écrire. Si la mère de Khy recevait une lettre, elle s'empresserait sans doute de se la faire lire par lui, qui saurait donc ce qui se préparait & viendrait chercher Khy à grand renfort de bâton, ou de lame, si c'était nécessaire. Alors non, pas de lettre, rien du tout, la morveuse allait filer à l'anglaise, collée aux bottes de la mercenaire. Enfin, pas tout à fait, quand même. Elle comptait bien dire au revoir à ses amis, orléanais ou non, & la liste était longue. Elle se gratta la tête, se demandant si elle aurait le temps.

Héé, j'vole pas les voleurs, s'ils volent c'est qu'z'ont faim, alors c'pas bien !

Ah bah oui, évidemment, les voleurs, c'était ses amis. Les voleurs, à Orléans, ils lui donnaient parfois une miche de pain ou un écu, lorsqu'ils revenaient de leur tournée & que la chasse avait été bonne. Les braves messires, Khy, elle ne connaissait pas. Tout ce qu'elle connaissait, c'était les catins & les mendiants, les brigands & les mercenaires, les méchants nobles & les bourgeois gras. Les mauvaises herbes, elle connaissait, tout autant que leurs mauvaises graines.

En parlant de mauvais, d'ailleurs, son odeur semblait insoutenable pour la noble dame, qui la poussa un peu plus vers le baquet. La crasseuse hésita un instant à se déshabiller, mais voyant que Nashia ne faisait plus attention à elle, elle se lança.

Son petit corps maigre & frêle faisait peine à voir. Les côtes apparaissaient nettement sous sa poitrine presque inexistante, autant que ses omoplates transperçaient son dos, que ses cuisses ne semblaient qu'être des brindilles pouvant être brisées par un souffle de vent. Cuisses d'ailleurs zébrées d'immondes bleus, que la mioche cacha immédiatement, honteuse, laissant sans protection les autres innombrables traces de coups qui tachaient sa peau. Elle se glissa dans le bain en grognant, pestant à mi-voix de ne pas être tombé sur un mercenaire qui ne se lavait pas.

Elle sembla cependant y prendre vite goût. L'eau était bien parfumée, & frotter sa peau meurtrie, si tant est qu'on ai un minimum de délicatesse, était loin d'être désagréable. Les cheveux mouillés, elle tenta tant bien que mal de les laver correctement, en vain. Elle se retint d'appeler Nashia, ou même cette étrange Suson. Déjà qu'au début, elle ne voulait pas de ce bain, elle n'allait tout de même pas s'abaisser à leur demander de l'aide !

_________________
Nashia
Remarque enfantine éjectés par des Oui oui, Nash la laissa prendre son bain… Faire attention ? Bah elle était grande ! Elle n’avait plus l’âge de se noyer dans un petit peu d’eau. Et puis pas de chance pour la môme, Nash était une accro de la propreté, chose qui lui valait des remarque désobligeante de l’italienne qui ne cessait de dire qu’à force de trop frotter sa peau celle-ci allait tomber… Une simple légende répétait sans cesse Nash. Etre propre n’a jamais tué quelqu’un. Khy avait tout intérêt à apprécier les bains…

Et puis de toute manière, c’était vachement agréable quand même un bain ! Ca détendait tout les muscle, ça adoucissait les douleurs causer par les bleus, puis ça réveillait ou endormait celons la température de l’eau. Quelque instant de paradis en somme…
En attendant que la petite est finit de se laver, Nash se posa a son bureau pour écrire… Elle n’arrêtait pas de recevoir des lettres… Autant du château de Chambéry, que de la Lance qu’elles devaient rejoindre. Il lui fallait prévenir Fenthick qu’elle arrivait avec une môme. Car si Nash souhaitait faire durer le suspens elle avait déjà décidé de garder la petite.

La raison ? Elle avait entre aperçue les traces de coups sur le corps rachitique de l’enfant. Tiens il fallait qu’elle prévienne lef aussi… La elle l’entendait déjà beugler tout ce qu’il savait. Il n’aimait pas trop les enfants, il n’était pas doué avec. Et vue la môme… Les deux ensemble ce serait explosif… Mais qu’importe elle ne choisirait pas ! Ils apprendront à se supporter. C’était ainsi ! Nash l’avait décidé. Et quand Nash décide quelque chose on exécute. C’est tout ! Sinon la terrible se réveille, et avant la lame c’est les paroles qui touchent le cœur…

Nashia se retourna pour regarder ou en était la petite… Un sourire s’étala sur ses lèvres en la voyant peinée à se laver les cheveux… C’était un sourire doux et tendre, la petite dame retroussant ses manches s’approcha du baquet.



Ah t’es pas dégourdie hein ? Allez ferme les yeux ou ça va piquer !


Elle éclata d’un rire frais et se mit à frotter délicatement la tignasse brune de l’enfant attrapant un des savons se décidant a ôter toute crasse des cheveux de la brune. Étrangement les mains qui c’était faite si dure et rude ce faisait douce alors qu’elle démêlait armée d’une brosse les cheveux plein de savon de Khy. Elle ignora les protestations de celle qui était sous sa protection versant de l’eau sur sa tête pour rincer le savon…
Khy
Khy avait toujours eu les cheveux courts. Sa mère, ne supportant pas de laisser un seul regard d'homme un peu trop lubrique se poser sur sa fille, avait toujours tout fait pour supprimer toute trace de féminité chez sa môme. Alors la mioche avait bien sûr prit l'habitude de ne pas se coiffer, en plus de ne pas se laver, si bien que ses cheveux bruns n'étaient plus qu'un nid infâme.

Alors dire que la morveuse galérait à se laver les cheveux était un peu faible. Un peu beaucoup trop, même. Ses doigts farfouillaient à l'aveuglette dans sa petite tignasse brune, tirant des noeuds qui arrachaient à Khy grimaces, grognements, & jurons du plus mauvais goût. Elle était d'ailleurs en pleine énumération d'insultes lorsque Nashia entra, la faisant sursauter. La mioche fronça les sourcils, une eau sale lui dégoulinant sur le visage avant de lancer, amère :

Hééééé, j'pas b'soin d'ton aide, j'suis grande, tsss.

Elle gigota tant qu'elle put, éclaboussant d'eau tout ce qui se trouvait à la périphérie du baquet. Les mains étaient douces, mais la brosse l'était bien moins, & lui arrachait à chaque noeud toute une tirade de nouveaux jurons, & de :

Lâche-moi, t'm'fais mal, j'suis grande, t'pas cool, aïïïïeuuuuuh, t'pas folle, c'quoi l'délire, j'aime paaaas, m'touche pas, j'veux pas, ça tire, mais euuuuuuuuuuh.

Et que ça geint, & que ça se tortille, & que ça se plaint, & que ça éclabousse. Foutre le carnage, ça, la mioche savait faire, si bien qu'à force de gesticuler, le baquet finit par être bientôt vide, & la pièce, bientôt inondée. Forte d'avoir fichu un carnage tel que, c'était évident, Nashia ne lui demanderait plus jamais de prendre un bain, elle ne prit pas garde à, enfin propre, bien enjamber le rebord pour sortir du baquet. Si bien que, en moins de temps qu'il ne le faut pour le dire - ou plutôt l'écrire -, elle se retrouva étalée par terre, les pieds encore dans le baquet qui déversait aimablement tout le reste de son contenu aqueux.
Et la mélodieuse voix de Khy, princesse de la pire espèce qui soit, de venir chatouiller délicieusement les oreilles de la noblionne, & du quartier par la même occasion :


AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAÏÏÏÏÏÏÏÏÏÏEEEEEEEEEEEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUHHHH !!!!!!!!!!!!!!
_________________
Nashia
Nashia n’avait jamais vue autant de nœud dans aussi peu de cheveux ! Comment Khy avait elle réussit à s’emmêler les cheveux ainsi ? C’était une horreur, une infamie ! Devait même y avoir des parasites dedans ! La rigueur faudrait tout raser ! Ce serait bien plus simple, le temps de quelque mois et tout aurait repoussé… Non ? Mauvaise idée ? A ne pas proposé ? Oui valait mieux pas, surtout vue l’état dans le quel la môme était ! Elle gigotait de partout éclaboussait de cette eau noir de saleté tout autours d’elle. La robe blanche de Nashia ne ressemblait plus qu’à une serviette détremper. Le chien avait mis les voiles depuis belle lurette et le sol aux alentours du baquet semblait a ceux des bains publique : détrempé !

Faut dire que si la gosse jurait, Nash aussi ! Il n’en finissait plus de tomber des Non d’un bouc sans corne, des par dieu, ou encore non d’un cul d’nonne ! Les jurons étaient les réponses aux protestations de la môme. Ben quoi ? Fallait souffrir pour être belle ! Et bon ca marchait dans l’autre sens on pouvait souffrir et s’enlaidir ! Les cicatrices qui parsemaient le corps de Nash le prouvaient… Rien que cette estafilade rosé et légèrement boursouflée sur son bras gauche qui commençait sur la face supérieur et qui zigzaguais jusqu'à son épaule du moins semblait… Mais qu’importe ! Nash y arriverait ! En tout cas elle avait déjà rincé une sa chevelure monstrueuse, mais à quel prix !

Alors que Nash la libérait, fière d’avoir réussit à laver entièrement la môme, et ne se souciant nullement de l’état de la salle… Suson ferait une crise de nerf et se parlerait a elle-même en italiens pendant quelque heures et ça passerait tout seul ! Nash se retourna pour voir l’étendue des dégâts… Bon ben faudrait payer l’aubergiste plus … Sursaut de la noble ! Un tympan explosé l’autre qui siffle, elle se retourne en sentant le liquide clapoter…

Baquet finalement renverser gamine à terre, Nash qui se met à rire. Il faut dire que la scène est des plus hilarantes. La gosse nue les pieds dans le baquet la face par terre… Enfin vue le hurlement elle devait s’être faite mal… Nash accourue a son tours glissant plus ou moins et s’éclatant a coté de la gosse, drap de bain dans les mains…



Mais ? Mais qu’est ce que tu me fais ? Roh allez relève toi ! Ca va ?


Nash plissa le nez et regarda l’enfant. S’était elle fait mal en chutant ? En tout cas l’hurlement qu’elle poussa attira l’Italienne… Suson entra dans la pièce et se mit elle aussi à hurler, usant de grand geste pour montrer le désastre… Pire champ de bataille ? Celui de la guerre d’Annecy ? Rien à coté ! La prise de Genève ? Ridicule… Première croisade ? Le carnage de cette guerre n’arrivait pas a la cheville de celui que les deux nénettes avaient créé…


“No ma avete visto questo bordello! Signora! Chi questo questo ragazzina è? Chi va a pulire tutto ciò? No di Dio! Per tutto i santi! Fuori! Fuori! Siete delle catastrofi! Raaaah* »



Suson attrapa sa dame et la môme nue, se moquant complètement que l’une d’elle se soit abimée ou autres. Elle les expédia tout en beuglant dans l’autre pièce. Son visage était d’un rouge carmin et sa voix en tremblait tant elle ne décolérait pas la Gouvernante… Nash enveloppa l’enfant dans le drap. Un sourire aux lèvres elle lâcha un innocent :



Elle est terrible hein, la Suson... Tu t’es fait mal ou ? Et puis… Qui t’a fait toute ces marques Khy ?


Le regard de Nash était vide d’expression mais ses pensées n’étaient pas moins agressives pour celui qui avait osé toucher à ce corps si frêle…




*Non mais vous avez vue ce bordel ! Madame ! Qui c'est cette gamine ? Qui va nettoyer tout ça ? Non de Dieu ! Par tout les saints ! Dehors ! Dehors ! Vous êtes des catastrophes ! raaaah
Khy
De mal ? Surement aucun. De peur ? Énormément ! Le hurlement poussé par la gamine était plus une façon d'étaler sa frayeur que d'affirmer une douleur quelconque. Elle venait de prendre un coup énorme à sa fierté, certes, parce que se retrouver étalée, à poil & trempée, en plein milieu d'une chambre, les pieds encore dans le dangereux baquet, c'était loin d'être classe. Elle se redressa tant bien que mal, son menton la lançant tout de même étrangement, secouant la tête de droite à gauche aux inquiétudes de Nashia.

Ce n'est que lorsqu'elle passa ses doigts sur son visage qu'elle s'aperçut que tomber menton en avant, même de sa hauteur, ça pouvait parfois lui faire pisser le sang. Elle n'eut toutefois pas le temps de s'émerveiller sur sa blessure de guerre - de bain, pardon -, les hurlements italiens de l'étrange Suson la tirant de ses rêveries. Elle se fit mettre dehors sans comprendre, les yeux écarquillés, encore sous le choc, & se laissa envelopper dans le drap sans mot dire. A la nouvelle question de Nashia, elle répondit, pointant du doigt son menton ensanglanté.


Là.

C'est que ça ne devait pas être trop grave, au vu du désintérêt de la mioche pour sa blessure, toujours choquée par la Suson, mais le carmin qui dégoulinait le long de son cou, tâchant déjà le drap, pouvait coller une bonne dose d'angoisse.

A la deuxième question de la dame de Pettinengo, cependant, la réponse se fit attendre.
Elle réfléchissait, la môme. Parce qu'après tout, la noblionne, ça ne la regardait pas, qu'elle se fasse sérieusement corriger par ce vieux croûton de maquereau à chaque fois qu'elle se trouvait encore dans la chambre de sa mère lorsque le bordel ouvrait, quand elle osait ouvrir la bouche alors qu'il ne l'avait pas sonné, ou encore qu'elle arrivait en retard pour nettoyer les ravages de la nuit ou pour récupérer son quignon de pain rassis quotidien. Et ça ne la regardait pas, non plus, si elle était catin sans en avoir le titre, ni la paye, ni l'envie, & que le patron de sa mère était seul à en profiter. Non, tout ça ne la regardait pas, après tout.


Bah j'suis punie quand j'fais pas tout bien comme il faut. T'pis pour moi. J'peux m'en prendre qu'à moi-même, hein.

La morveuse éludait, comme à chaque fois que la question la concernait trop directement. Ce n'était pas un mensonge, mais ce n'était pas après tout, la réponse à la question posée. Elle sourit largement, agrandissant la plaie de son menton, grimaça sous le tiraillement, essuya son menton perlant de sang avec un bord du drap qui l'enveloppait. Dans son esprit, une seule pensée : son bain forcé était enfin fini !
_________________
Nashia
Les yeux de l’endeuillée se porte vers le doigt, puis vers ce qu’il pointe. Oh un jolie menton, c’est vrai qu’il était beau ce menton, fin, et teinté d’une jolie couleur rouge. Rouge ? Rouge ! Nash qui sursaute, la gamine a le menton ensanglanté ! Un menton qui saigne tant, que sur le cou qui était propre quelque instant plus tôt, se dessine une trainé rougeâtre… Oh moins une chose est sure, son sang n’est pas bleu elle n’est pas de lignée noble la môme ! Ceci dit Juliette non plus n’a pas le sang bleu, et Ronan non plus. En faite personne n’a de sang de couleur bleu… Il n’y a donc pas de vrai noble ? Ou alors c’est une… Mythologie ! Non pas comme les Boucs sans cornes, eux ils existent pour de vrai ! Comme la p’tite sourie. Si ! Puisque je vous l’dis, bande de menteurs…

Et Nash à rester la pendant quelque seconde éberluée devant le menton qui pisse le sang, et cette question qui lui trotte dans la tête : Mais comment a-t-elle put se blessé en chutant de si bas ? Moqueuse ? Nooon, juste que Nash aussi est maladroite, au point de glisser, de raté une marche, de se prendre les pieds dans sa robe, et que même si la noble chute, elle n’a jamais réussit a se blessée pareillement. La noble se secoues, faudrait pas qu’en plus d’avoir inondé la salle des ablutions elle inonde de sang la chambre ! Non parce que le sang elle a fait l’expérience… C’est plus dure a nettoyer ! Elle en avait eut du mal a faire disparaitre les dernière trace de sang de sa maison d’Annecy, faut dire que la nuit de la prise de sa ville Nash avait eut beaucoup de visite… Entre son ex fiancé et père de son fils : Isomer, qui s’était délicatement vidé d’une partie de son sang sur la table de la cuisine, et entre ces deux adorables helvètes qu’elle avait secoué pour qu’ils aillent lui chercher un médicastre… Puis Ambroise et ses porteurs. Non franchement, ça avait été folklo la prise d’Annecy chez elle…

Mais revenons à nos moutons, notre noble attrapa un mouchoir en tissus pour allez tamponner le délicat menton enfantin. Pas la peine d’angoisser, la môme n’hurlait pas à la mort ! Et on n’était jamais mort d’une égratignure au menton, aussi sanglante soit elle…



Ce n’est pas trop grave hein… Ne t’inquiète pas !


Moui parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de rassurer l’enfant, bien que celle-ci s’en tape comme de ses premiers linges… Le silence revint, Nash attendait sa réponse : qui lui avait fait ça ? Et plus la môme était silencieuse, plus Nash savait qu’elle ne lui répondrait pas vraiment, qu’elle éviterait sa question en y répondant sans vraiment y répondre. La Dame de Pettinengo avait plus d’une fois utilisé se stratagème, aussi elle ignora la réponse qui n’en était pas une. Elle l’ignora car certainement la réponse n’était pas bonne à entendre. Certainement la vérité lui donnerait des envies de meurtre… Les nobles quenottes se serrent et les perle azuré cherchèrent les vêtements qu’elle avait réclamés pour l’enfant…
Ah sur le lit ! Ce n’était pas une robe c’était une paire de braie simple beige et une chemise blanche. Cela suffirait pour l’instant. Nash désigna d’un geste vague les vêtements posé sur le lit. Puis elle s’adressa à la gosse.



J’accepte de t’emmener. Maintenant habille toi, on a d’autre tenue à t’acheter. Je ne veux pas de caprice, pas de j’veux pas ou autre claire ?


A la Nash de retourner à ses propres affaires, quelque courrier etc…
Khy
Héééééééé, mais elle lui posait plus de questions ? Elle ne l'avait même pas écouté, hein ? Elle s'en balançait comme d'une guigne ? Sérieux d'chez sérieux ? YOUHOUUUUU. C'est qu'elle commençait à bien aimer la Nashia, la môme. Bah oui, parce que les adultes, c'était réputé pour poser pleins de questions, & d'en rajouter lorsque certaines étaient éludées, ou pas assez précises. Alors une adulte qui se fichait de la réponse, c'était que.. C'était pas une adulte ? Ah bah si, la noblionne, elle avait tout d'une adulte, sauf.. la taille, ouep, l'était pas bien grande la savoyarde. Alors quoi ? Une extraterrestre ? Une tox' ? Une ébréchée ? Peut-être un peu de tout ça à la fois !

Froncement de sourcils de conséquence, surtout à la phrase se voulant rassurante. Elle grommela, marmonna, râla, & finit par lâcher, vexée :

Hééé j'suis grande, j'suis pas une chochotte, moi, nanmého !

Et un soupir de découragement, un ! C'est que la morveuse désespérait de rencontrer des adultes plus peureux les uns que les autres. Parce qu'elle n'était pas une peureuse, elle, loin de là ! Elle était forte, courageuse, vaillante, hardie, aventurière, toussa toussa. Une vraie guerrière qui allait découper tout le monde en petits morceaux, oui, oui, oui, pour de vrai ! Ah ça, ils allaient tous y passer !

Elle en était là de ses réflexions lorsque les vêtements lui furent désignés. Clignant des yeux, elle s'approcha, traînant toujours le drap l'enveloppant, & toucha les tissus. C'était doux. C'était fin. C'était neuf, ou du moins, le paraissait. Ça changeait tant des immondes braies qu'elle portait en permanence, de sa chemise aux manches mille fois retroussées, de sa corde en guise de ceinture, vêtements informes, largement trop grands, bien assez rapiécés & à la couleur indéfinissable, même lavés. Ce n'était rien qu'une paire de braies & une chemise, mais pour la mioche qu'elle était, c'était.. Un avant-goût du Paradis.

Elle ne savait pas vraiment où elle s'engageait, à vrai dire. Oui, elle avait bien décidé de suivre cette noble mercenaire, avec l'intime conviction que ça devait être elle, & pas un autre. Mais elle ne connaissait rien de sa vie, de ses richesses, de ses exploits & de ses défaites. Elle ne savait rien de la destination, si ce n'est qu'elle espérait, avec une ardeur démesurée, que tout ça la conduirait à devenir mercenaire. Elle hésita un instant. C'était tout un pan de sa vie qu'elle laissait derrière elle, après tout. Les gamins de son âge, les combats dans la boue, les services rendus aux adultes. Les piécettes glissées dans la main, les miches de pain volées aux boulangers, les bourses arrachées. Les coups gratuits, les mains assoiffées & répugnantes, les cris d'une innocence violée. D'une enfance volée.

Ses nouvelles braies & sa chemise furent enfilées en quelques secondes. C'était sa taille, la bonne taille, juste comme il fallait. Elle ne flotterait plus dans ses vêtements, pour sur. Ses doigts récupérèrent le mouchoir tombé sur le lit, tamponnant elle-même sa blessure au menton, qui avait déjà cessé de saigner. Elle avait essuyé le carmin de son cou, non par nécessité, mais bien pour faire plaisir à la dame de Pettinengo. C'est qu'elle l'aimait bien, décidément.

Elle interrompit la savoyarde dans sa paperasse, un large sourire aux lèvres, ses yeux noirs allumés par une flamme étrange, sans doute la même qu'un détenu possédait après avoir passé douze ans en geôle. Khy avait purgé sa peine, & Nashia était là pour l'aider à remonter, sans doute.


Héééééééé, j'suis prête hein, quand t'veux t'bouger l'miches tu dis !

Allons-y, let's go, c'est parti les amis !
_________________
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)