Khy
Oui ? Oui ! OUUUUUUUI, elle avait dit oui, enfin, même si ce oui n'était que conditionnel.. Cela restait un oui ! La morveuse ne dissimula pas le sourire qui prit place sur son visage crasseux tout en montant les escaliers. C'était le sourire de la victoire, de la satisfaction du travail accompli - faible travail, je vous l'accorde. Elle en courut presque pour effacer les quelques pas qui la séparait encore du bain.
Moi j'dis qu'vaut mieux partir, hein..
Le vieux croûton savait lire & écrire. Si la mère de Khy recevait une lettre, elle s'empresserait sans doute de se la faire lire par lui, qui saurait donc ce qui se préparait & viendrait chercher Khy à grand renfort de bâton, ou de lame, si c'était nécessaire. Alors non, pas de lettre, rien du tout, la morveuse allait filer à l'anglaise, collée aux bottes de la mercenaire. Enfin, pas tout à fait, quand même. Elle comptait bien dire au revoir à ses amis, orléanais ou non, & la liste était longue. Elle se gratta la tête, se demandant si elle aurait le temps.
Héé, j'vole pas les voleurs, s'ils volent c'est qu'z'ont faim, alors c'pas bien !
Ah bah oui, évidemment, les voleurs, c'était ses amis. Les voleurs, à Orléans, ils lui donnaient parfois une miche de pain ou un écu, lorsqu'ils revenaient de leur tournée & que la chasse avait été bonne. Les braves messires, Khy, elle ne connaissait pas. Tout ce qu'elle connaissait, c'était les catins & les mendiants, les brigands & les mercenaires, les méchants nobles & les bourgeois gras. Les mauvaises herbes, elle connaissait, tout autant que leurs mauvaises graines.
En parlant de mauvais, d'ailleurs, son odeur semblait insoutenable pour la noble dame, qui la poussa un peu plus vers le baquet. La crasseuse hésita un instant à se déshabiller, mais voyant que Nashia ne faisait plus attention à elle, elle se lança.
Son petit corps maigre & frêle faisait peine à voir. Les côtes apparaissaient nettement sous sa poitrine presque inexistante, autant que ses omoplates transperçaient son dos, que ses cuisses ne semblaient qu'être des brindilles pouvant être brisées par un souffle de vent. Cuisses d'ailleurs zébrées d'immondes bleus, que la mioche cacha immédiatement, honteuse, laissant sans protection les autres innombrables traces de coups qui tachaient sa peau. Elle se glissa dans le bain en grognant, pestant à mi-voix de ne pas être tombé sur un mercenaire qui ne se lavait pas.
Elle sembla cependant y prendre vite goût. L'eau était bien parfumée, & frotter sa peau meurtrie, si tant est qu'on ai un minimum de délicatesse, était loin d'être désagréable. Les cheveux mouillés, elle tenta tant bien que mal de les laver correctement, en vain. Elle se retint d'appeler Nashia, ou même cette étrange Suson. Déjà qu'au début, elle ne voulait pas de ce bain, elle n'allait tout de même pas s'abaisser à leur demander de l'aide !
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Moi j'dis qu'vaut mieux partir, hein..
Le vieux croûton savait lire & écrire. Si la mère de Khy recevait une lettre, elle s'empresserait sans doute de se la faire lire par lui, qui saurait donc ce qui se préparait & viendrait chercher Khy à grand renfort de bâton, ou de lame, si c'était nécessaire. Alors non, pas de lettre, rien du tout, la morveuse allait filer à l'anglaise, collée aux bottes de la mercenaire. Enfin, pas tout à fait, quand même. Elle comptait bien dire au revoir à ses amis, orléanais ou non, & la liste était longue. Elle se gratta la tête, se demandant si elle aurait le temps.
Héé, j'vole pas les voleurs, s'ils volent c'est qu'z'ont faim, alors c'pas bien !
Ah bah oui, évidemment, les voleurs, c'était ses amis. Les voleurs, à Orléans, ils lui donnaient parfois une miche de pain ou un écu, lorsqu'ils revenaient de leur tournée & que la chasse avait été bonne. Les braves messires, Khy, elle ne connaissait pas. Tout ce qu'elle connaissait, c'était les catins & les mendiants, les brigands & les mercenaires, les méchants nobles & les bourgeois gras. Les mauvaises herbes, elle connaissait, tout autant que leurs mauvaises graines.
En parlant de mauvais, d'ailleurs, son odeur semblait insoutenable pour la noble dame, qui la poussa un peu plus vers le baquet. La crasseuse hésita un instant à se déshabiller, mais voyant que Nashia ne faisait plus attention à elle, elle se lança.
Son petit corps maigre & frêle faisait peine à voir. Les côtes apparaissaient nettement sous sa poitrine presque inexistante, autant que ses omoplates transperçaient son dos, que ses cuisses ne semblaient qu'être des brindilles pouvant être brisées par un souffle de vent. Cuisses d'ailleurs zébrées d'immondes bleus, que la mioche cacha immédiatement, honteuse, laissant sans protection les autres innombrables traces de coups qui tachaient sa peau. Elle se glissa dans le bain en grognant, pestant à mi-voix de ne pas être tombé sur un mercenaire qui ne se lavait pas.
Elle sembla cependant y prendre vite goût. L'eau était bien parfumée, & frotter sa peau meurtrie, si tant est qu'on ai un minimum de délicatesse, était loin d'être désagréable. Les cheveux mouillés, elle tenta tant bien que mal de les laver correctement, en vain. Elle se retint d'appeler Nashia, ou même cette étrange Suson. Déjà qu'au début, elle ne voulait pas de ce bain, elle n'allait tout de même pas s'abaisser à leur demander de l'aide !
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